Mois : août 2010
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Le Républicain (Mali) – Alger-Bamako : on décrispe ?
Un froid diplomatique sans précédent entre les deux capitales depuis mars; des passes d’armes ministérielles qui rajoutaient au drame ; mais depuis vendredi, les signaux sont encourageants entre Alger et Bamako. Sans cette décision concertée de décrispée, l’ambassadeur algérien qui avait été rappelé par son pays suite à l’affaire Camatte, ne serait pas revenu à son poste.Et le président Touré ne lui aurait pas accordé le tête à tête du week-end que le diplomate algérien a manifestement apprécié. Autre signe de décrispation : la presse algéroise si prompte à vider son chargeur sur le président malien se retient depuis quelques jours et cette stratégie de la pondération se ressent jusque dans le compte rendu qu’elle a fait, vendredi et samedi, du dernier rapport du State Department sur le terrorisme, ce qui, en d’autres temps, aurait donné lieu à la nième rafale algérienne sur le dos décidément large d’ATT. Ce n’est pas que Bouteflika nous croit déjà morts et qu’en officier gentleman, il s’épargne de tirer sur le corbillard.C’est qu’il sait, en définitive, que tout n’est pas de proclamer la fermeté mais d’en faire un usage dissuasif et aux résultats visibles. Or ce n’est pas encore son cas puisque rien que sur les mois de juin et juillet, l’Algérie a connu quatorze attaques terroristes dont deux furent sanglantes.C’est qu’ensuite et surtout que le raid du 22 juillet dégage une moralité claire pour les pays de « l’axe » : s’ils ne peuvent pas s’entendre sur une stratégie anti Aqmi et la mettre en œuvre au plus tôt, les armées d’autres pays le feront à leur place.C’est ce que la France vient de faire avec la Mauritanie, mais sans l’Algérie et sans le Mali. Et à en croire et Kouchner et Sarkozy, ça ne fait que commencer. Or deux certitudes sont établies : Alger et à raison, n’aime pas Aqmi. Mais il redoute et détesterait également, pour son orgueil, une « afghanisation » de la lutte antiterroriste au Sahel. Bouteflika qui, tout bien pesé, ne peut avoir vis-à-vis du Mali qu’un dépit amoureux a dû apprécier qu’ATT, au lendemain du raid et à la face de Kouchner, ait rappelé l’existence du dispositif de Tamanrasset et surtout invité les parties prenantes à l’utiliser de manière décisive.Et quant à ATT, il sûr d’une chose désormais : son problème est plus à Nouakchott qu’à Alger. Si la décrispation ne va pas jusqu’à voir l’Algérien et le Malien bras dessus bras dessous, il est, par contre, évident qu’en plus d’ATT, Azziz « cherche » Boutef. Et que tout ça est une bonne nouvelle pour Abu Zeid.Adam ThiamLe Républicain, 9/8/2010 -
Le Républicain (Mali) – Alger-Bamako : on décrispe ?
Un froid diplomatique sans précédent entre les deux capitales depuis mars; des passes d’armes ministérielles qui rajoutaient au drame ; mais depuis vendredi, les signaux sont encourageants entre Alger et Bamako. Sans cette décision concertée de décrispée, l’ambassadeur algérien qui avait été rappelé par son pays suite à l’affaire Camatte, ne serait pas revenu à son poste.Et le président Touré ne lui aurait pas accordé le tête à tête du week-end que le diplomate algérien a manifestement apprécié. Autre signe de décrispation : la presse algéroise si prompte à vider son chargeur sur le président malien se retient depuis quelques jours et cette stratégie de la pondération se ressent jusque dans le compte rendu qu’elle a fait, vendredi et samedi, du dernier rapport du State Department sur le terrorisme, ce qui, en d’autres temps, aurait donné lieu à la nième rafale algérienne sur le dos décidément large d’ATT. Ce n’est pas que Bouteflika nous croit déjà morts et qu’en officier gentleman, il s’épargne de tirer sur le corbillard.C’est qu’il sait, en définitive, que tout n’est pas de proclamer la fermeté mais d’en faire un usage dissuasif et aux résultats visibles. Or ce n’est pas encore son cas puisque rien que sur les mois de juin et juillet, l’Algérie a connu quatorze attaques terroristes dont deux furent sanglantes.C’est qu’ensuite et surtout que le raid du 22 juillet dégage une moralité claire pour les pays de « l’axe » : s’ils ne peuvent pas s’entendre sur une stratégie anti Aqmi et la mettre en œuvre au plus tôt, les armées d’autres pays le feront à leur place.C’est ce que la France vient de faire avec la Mauritanie, mais sans l’Algérie et sans le Mali. Et à en croire et Kouchner et Sarkozy, ça ne fait que commencer. Or deux certitudes sont établies : Alger et à raison, n’aime pas Aqmi. Mais il redoute et détesterait également, pour son orgueil, une « afghanisation » de la lutte antiterroriste au Sahel. Bouteflika qui, tout bien pesé, ne peut avoir vis-à-vis du Mali qu’un dépit amoureux a dû apprécier qu’ATT, au lendemain du raid et à la face de Kouchner, ait rappelé l’existence du dispositif de Tamanrasset et surtout invité les parties prenantes à l’utiliser de manière décisive.Et quant à ATT, il sûr d’une chose désormais : son problème est plus à Nouakchott qu’à Alger. Si la décrispation ne va pas jusqu’à voir l’Algérien et le Malien bras dessus bras dessous, il est, par contre, évident qu’en plus d’ATT, Azziz « cherche » Boutef. Et que tout ça est une bonne nouvelle pour Abu Zeid.Adam ThiamLe Républicain, 9/8/2010 -
Le ministre sahraoui de l’information visite la radio du Nigeria
Abuja (Nigeria), 08/08/2010 (SPS) Le ministre sahraoui de l’Information, Mohamed El Mami Tamek, a effectué samedi une visite de travail au siège de la radio du Nigéria, où il a été reçu par son Directeur général, Youssouf Nouhou.
Au cours de cet entretien M. Nouhou a affirmé l’engagement de son institution à sensibiliser les médias nigérians autour de la juste lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement des ses droits légitimes à l’indépendance et la liberté.
« La radio du Nigeria ne ménagera aucun effort pour faire connaître la cause sahraouie et la sensibilisation des citoyens africains à se solidariser avec le peuple sahraoui, sur la base des principes du Nigeria en faveur des causes justes en Afrique », a ajouté M. Nouhou.
Pour sa part, le ministre sahraoui de l’Information a exprimé la gratitude du Gouvernement et du peuple sahraouis pour les efforts déployés par les médias nigérians visant à divulguer les violations flagrantes des droits humains commises par le Maroc contre les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental.
« La seule solution au conflit du Sahara occidental passe par la voie d’un référendum juste et transparent devant permettre au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination, conformément aux résolutions de l’ONU et de l’OUA » a-t-il estimé. (SPS) -
Le ministre sahraoui de l’information visite la radio du Nigeria
Abuja (Nigeria), 08/08/2010 (SPS) Le ministre sahraoui de l’Information, Mohamed El Mami Tamek, a effectué samedi une visite de travail au siège de la radio du Nigéria, où il a été reçu par son Directeur général, Youssouf Nouhou.
Au cours de cet entretien M. Nouhou a affirmé l’engagement de son institution à sensibiliser les médias nigérians autour de la juste lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement des ses droits légitimes à l’indépendance et la liberté.
« La radio du Nigeria ne ménagera aucun effort pour faire connaître la cause sahraouie et la sensibilisation des citoyens africains à se solidariser avec le peuple sahraoui, sur la base des principes du Nigeria en faveur des causes justes en Afrique », a ajouté M. Nouhou.
Pour sa part, le ministre sahraoui de l’Information a exprimé la gratitude du Gouvernement et du peuple sahraouis pour les efforts déployés par les médias nigérians visant à divulguer les violations flagrantes des droits humains commises par le Maroc contre les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental.
« La seule solution au conflit du Sahara occidental passe par la voie d’un référendum juste et transparent devant permettre au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination, conformément aux résolutions de l’ONU et de l’OUA » a-t-il estimé. (SPS) -
Réunion de Bamako : Complot à la française
Les services de renseignement de six pays sahélo sahariens se réunissent sans l’Algérie
Complot à la française !Par Wassim BenrabahLa situation sécuritaire dans le Sahel risque de se dégrader encore plus qu’elle ne l’est aujourd’hui. C’est ce que prévoient des experts qui suivent de près ce dossier. Alors qu’après les terribles faux pas de la France dans la région, il eut été plus sage de faire front de nouveau face au terrorisme et au grand banditisme, cela dans le cadre de la réactivation du commandement unifié de Tamanrasset, voilà que le Mali vient de surprendre tout le monde en abritant une bien curieuse réunion des responsables des services de renseignement de six pays sahélo sahariens. Il s’agit, outre le pays hôte, du Niger, du Tchad, du Sénégal, du Burkina Fasso et du Nigeria. Les deux grands absents sont, comme de juste, l’Algérie et la Mauritanie. Cela sans oublier la Libye, mise sur la touche depuis que son leader a essayé de manipuler les tribus locales, pour créer ce qu’il a appelé un » grand Etat sahélo saharien « , et le Maroc, dont les velléités expansionnistes et colonialiste lui ont toujours fait passer ses intérêts avant le règlement de la crise sécuritaire dans la région. C’est ainsi que Rabat, apprend-on, a bien souvent mis la main sur de dangereux terroristes avant de les relâcher contre la simple promesse qu’ils tentent d’infiltrer et d’impliquer le Front Polisario dans leurs actions subversives. Mais là n’est pas le propos du moment.
Du jeu trouble de Rabat…
Principal, pour ne pas dire unique pivot de la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme dans toute cette région, mais aussi un peu partout dans le monde, le fait que l’Algérie n’ait pas été conviée à cette rencontre, expliquent encore nos sources, représente une maladresse de plus qui risque de peser lourd sur la balance des rapports de force entre les pays menacés et les groupes terroristes et de criminels, qui sont de plus en plus nombreux à écumer toute la bande sahélo saharienne. L’absence de la Mauritanie, en outre, ne saurait passer inaperçue, sachant que ce sont des troupes de Nouakchott, secondées par quelque 150 commandos d’élite français, qui avaient » opéré » en territoire malien, sous le fallacieux prétexte de libérer l’otage, Michel Germaneau. S’agit-il d’une » punition » infligée à la Mauritanie pour l’échec de cette opération qui, au lieu de permettre le sauvetage de l’otage français, a au contraire scellé définitivement sa mort ? Difficile de répondre à cette délicate question dans l’état actuel des choses, d’autant que Nouakchott et Bamako sont tous deux réputés très proches de la France. Or, il ne fait pratiquement aucun doute, aux yeux de nos sources, que c’est, une fois de plus, Paris qui continue de tirer les ficelles pour des raisons qui restent encore à expliciter. En effet, si au début Paris avait cherché à mettre le pied militairement dans la région, en profitant du meurtre de son otage, qu’elle avait elle-même provoqué, les choses ont nettement évolué depuis, puisque le » lâchage » américain, déjà échaudé par les amères expériences irakienne et afghane, a contraint les Français à revoir leurs ambitions à la baisse. D’où la discrète visite à Alger d’une délégation française à Alger. Paris, qui a tenté de faire cavalier seul, tentant au passage de faire d’une pierre deux coups en détournant l’attention des scandales qui touchent le clan sarkozien, a fini par se rendre à cette évidence que rien de concret, d’efficace et de durable, ne saurait être fait sans le concours de l’Algérie. Notre pays, au prix d’énormes sacrifices, jouit d’une expérience hors pairs dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.… et du jeu double de Tripoli !
Mais il ne pouvait y avoir de discussions constructives entre Alger et Paris. Comme nous l’écrivions déjà, et comme nous le confirment une fois de plus nos sources, Alger maintient mordicus que la lutte contre les phénomènes du terrorisme et du grand banditisme, qui ont fait jonction au Sahel, mais aussi dans les maquis du nord, ne doit en aucune manière échapper au contrôle direct des pays concernés. Les exemples irakien et afghan, pour ne citer que ceux-là, renseignent assez sur les résultats contraires obtenus. De fait, si la France s’impliquait directement dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme au Sahel, elle légitimerait en quelque sorte le GSPC, jetant dans ses bras des milliers de frustrés et de laissés pour compte, et lui procurant, à bon marché, ce » label » Al Qaïda qu’il a toujours recherché sans jamais pouvoir l’obtenir. Alger ne pouvait donc raisonnablement pas accepter que des opérations militaires communes puissent être organisées. Non plus que des troupes françaises puissent s’installer dans cette région. C’est ce qui pourrait expliquer, en grande partie, que la France tente de » zapper » l’Algérie, en amenant le restant des pays sahélo sahariens à s’organiser en dehors du seul cadre légal créé et installé il y a de cela deux mois dans la ville sud algérienne de Tamanrasset.
Il s’agit là d’une manœuvre qui risque de se retourner contre ses initiateurs. Aucun pays, en effet, ne connaît mieux que l’Algérie le GSPC, et ne sait le combattre. Sa mise à l’écart peut ainsi donner un nouveau souffle et un regain de dynamisme à ce phénomène. D’autant que celui-ci a fini par se développer bien loin de nos frontières, quelque part dans le nord du Mali, à ses frontières avec le Niger. Peut-être que c’est là l’objectif recherché par la France. Paris, en effet, souhaite peut-être que la situation sécuritaire se dégrade beaucoup plus dans le Sahel, afin de justifier et de » légitimer » une intervention internationale sous l’ » égide » des Nations-Unies.
Attendons pour voir…
La Tribune des Lecteurs, 9/8/92010 -
Les Renseignements de six pays réunis Samedi à Bamako
Dans l’absence de l’Algérie et de la Mauritanie
Les Renseignements de six pays réunis Samedi à Bamako
L’Algérie et la Mauritanie n’ont pas pris part à une réunion sécuritaire qui s’est tenue, avant-hier, à Bamako, où ont pris part des responsables sécuritaires de six pays africains, dont trois pays du Sahel. Certains observateurs ont qualifié l’absence de ces pays de boycott, décidé suite à la crise née entre Alger et Nouakchott, d’une part, et entre l’Algérie et le Mali de l’autre, suite à la libération des quatre terroristes d’Al-Qaida, en février dernier.
Les responsables des services de renseignements du Mali, du Niger, du Tchad, du Bourkina Faso, du Nigeria, du Tchad et du Sénégal qui se sont réunis à Bamako ont discuté le moyen de faire face aux menaces terroristes du mouvement d’Al-Qaida au Sahel et dans les régions se situant au sud du Sahara.
L’agence de presse française AFP a rapporté la déclaration d’un participant à cette réunion : « la sécurité dans l’espace du Sahel relève de la responsabilité de tout le monde, toutefois, l’objectif escompté de cette rencontre est de resserrer les liens entre les pays se trouvant au sud du Sahara, et ce, pour une meilleure efficacité ». Une autre source a révélé que le renseignement doit parvenir de du centre de la bataille contre le terrorisme et l’insécurité. L’absence de l’Algérie et la Mauritanie à cette rencontre qui a duré deux jours semble vraisemblablement un boycott. Cette absence a été expliquée par la crise silencieuse née, le mois de février dernier, entre les deux pays absents d’une part, et le Mali de l’autre, qui a libéré quatre terroristes d’« Al-Qaida » contre la libération du ressortissant français.
L’Algérie et la Mauritanie ont qualifié cet échange de soumission sans précédent aux exigences d’Al-Qaida et d’encouragement du terrorisme et du kidnapping des personnes et du paiement des rançons dans le Sahel Africain. On doit rappeler, également, qu’au début de cette semaine, une médiation a eu lieu entre le Mali et la Mauritanie. Elle a été conduite par El Baghdadi El Mahmoudi, secrétaire du comité populaire général à la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, (équivalent du Premier ministre), qui est arrivé samedi à Nouakchott dans une visite de deux jours.
Ce qui est plus surprenant dans la réunion de Bamako, c’est la participation du Nigeria et du Sénégal, quoiqu’ils ne soient pas qualifiés comme des pays du Sahel.
Le Nigeria n’a pas manqué d’exprimer sa crainte concernant d’éventuelles attaques terroristes conduites par Al-Qaida au Maghreb Islamique, qui a menacé les responsables de ces pays de se venger contre les génocides perpétrés contre les musulmans à travers le monde.
Pour ce qui est de Dakar, elle a multiplié ses réunions et sa coordination sécuritaires sur le terrain avec les pays voisins, notamment avec la Mauritanie et les Etats-Unis, dans le cadre du programme Flintlock pour l’entrainement des Armée, en mai dernier.El Khabar, 9/8/2010 -
Réunion de Bamako : Complot à la française
Les services de renseignement de six pays sahélo sahariens se réunissent sans l’Algérie
Complot à la française !Par Wassim BenrabahLa situation sécuritaire dans le Sahel risque de se dégrader encore plus qu’elle ne l’est aujourd’hui. C’est ce que prévoient des experts qui suivent de près ce dossier. Alors qu’après les terribles faux pas de la France dans la région, il eut été plus sage de faire front de nouveau face au terrorisme et au grand banditisme, cela dans le cadre de la réactivation du commandement unifié de Tamanrasset, voilà que le Mali vient de surprendre tout le monde en abritant une bien curieuse réunion des responsables des services de renseignement de six pays sahélo sahariens. Il s’agit, outre le pays hôte, du Niger, du Tchad, du Sénégal, du Burkina Fasso et du Nigeria. Les deux grands absents sont, comme de juste, l’Algérie et la Mauritanie. Cela sans oublier la Libye, mise sur la touche depuis que son leader a essayé de manipuler les tribus locales, pour créer ce qu’il a appelé un » grand Etat sahélo saharien « , et le Maroc, dont les velléités expansionnistes et colonialiste lui ont toujours fait passer ses intérêts avant le règlement de la crise sécuritaire dans la région. C’est ainsi que Rabat, apprend-on, a bien souvent mis la main sur de dangereux terroristes avant de les relâcher contre la simple promesse qu’ils tentent d’infiltrer et d’impliquer le Front Polisario dans leurs actions subversives. Mais là n’est pas le propos du moment.
Du jeu trouble de Rabat…
Principal, pour ne pas dire unique pivot de la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme dans toute cette région, mais aussi un peu partout dans le monde, le fait que l’Algérie n’ait pas été conviée à cette rencontre, expliquent encore nos sources, représente une maladresse de plus qui risque de peser lourd sur la balance des rapports de force entre les pays menacés et les groupes terroristes et de criminels, qui sont de plus en plus nombreux à écumer toute la bande sahélo saharienne. L’absence de la Mauritanie, en outre, ne saurait passer inaperçue, sachant que ce sont des troupes de Nouakchott, secondées par quelque 150 commandos d’élite français, qui avaient » opéré » en territoire malien, sous le fallacieux prétexte de libérer l’otage, Michel Germaneau. S’agit-il d’une » punition » infligée à la Mauritanie pour l’échec de cette opération qui, au lieu de permettre le sauvetage de l’otage français, a au contraire scellé définitivement sa mort ? Difficile de répondre à cette délicate question dans l’état actuel des choses, d’autant que Nouakchott et Bamako sont tous deux réputés très proches de la France. Or, il ne fait pratiquement aucun doute, aux yeux de nos sources, que c’est, une fois de plus, Paris qui continue de tirer les ficelles pour des raisons qui restent encore à expliciter. En effet, si au début Paris avait cherché à mettre le pied militairement dans la région, en profitant du meurtre de son otage, qu’elle avait elle-même provoqué, les choses ont nettement évolué depuis, puisque le » lâchage » américain, déjà échaudé par les amères expériences irakienne et afghane, a contraint les Français à revoir leurs ambitions à la baisse. D’où la discrète visite à Alger d’une délégation française à Alger. Paris, qui a tenté de faire cavalier seul, tentant au passage de faire d’une pierre deux coups en détournant l’attention des scandales qui touchent le clan sarkozien, a fini par se rendre à cette évidence que rien de concret, d’efficace et de durable, ne saurait être fait sans le concours de l’Algérie. Notre pays, au prix d’énormes sacrifices, jouit d’une expérience hors pairs dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.… et du jeu double de Tripoli !
Mais il ne pouvait y avoir de discussions constructives entre Alger et Paris. Comme nous l’écrivions déjà, et comme nous le confirment une fois de plus nos sources, Alger maintient mordicus que la lutte contre les phénomènes du terrorisme et du grand banditisme, qui ont fait jonction au Sahel, mais aussi dans les maquis du nord, ne doit en aucune manière échapper au contrôle direct des pays concernés. Les exemples irakien et afghan, pour ne citer que ceux-là, renseignent assez sur les résultats contraires obtenus. De fait, si la France s’impliquait directement dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme au Sahel, elle légitimerait en quelque sorte le GSPC, jetant dans ses bras des milliers de frustrés et de laissés pour compte, et lui procurant, à bon marché, ce » label » Al Qaïda qu’il a toujours recherché sans jamais pouvoir l’obtenir. Alger ne pouvait donc raisonnablement pas accepter que des opérations militaires communes puissent être organisées. Non plus que des troupes françaises puissent s’installer dans cette région. C’est ce qui pourrait expliquer, en grande partie, que la France tente de » zapper » l’Algérie, en amenant le restant des pays sahélo sahariens à s’organiser en dehors du seul cadre légal créé et installé il y a de cela deux mois dans la ville sud algérienne de Tamanrasset.
Il s’agit là d’une manœuvre qui risque de se retourner contre ses initiateurs. Aucun pays, en effet, ne connaît mieux que l’Algérie le GSPC, et ne sait le combattre. Sa mise à l’écart peut ainsi donner un nouveau souffle et un regain de dynamisme à ce phénomène. D’autant que celui-ci a fini par se développer bien loin de nos frontières, quelque part dans le nord du Mali, à ses frontières avec le Niger. Peut-être que c’est là l’objectif recherché par la France. Paris, en effet, souhaite peut-être que la situation sécuritaire se dégrade beaucoup plus dans le Sahel, afin de justifier et de » légitimer » une intervention internationale sous l’ » égide » des Nations-Unies.
Attendons pour voir…
La Tribune des Lecteurs, 9/8/92010 -
Maroc-Espagne : rien ne va plus : Rabat accuse Madrid d’une «grave dérive raciste». Le torchon brûle.
Les relations entre le Maroc et l’Espagne se sont à nouveau dégradées, à cause de la tension qui règne depuis quelques jours après les incidents ayant suivi les violences commises par la police espagnole contre des Marocains. Cela s’est produit, une nouvelle fois, à l’entrée de Melilla, dans le nord du Maroc. Le ministère marocain des Affaires étrangères dénonce dans un communiqué «la dérive dangereuse» du comportement de la Garde civile espagnole. Les derniers évènements se sont produits dans la nuit de mercredi à jeudi pour le premier, puis hier matin le second. Dans les deux cas des citoyens marocains ont été victimes de violences à des degrés divers (gifles, coups de matraque …). Des faits devant témoins qui portent à 5 le nombre de citoyens marocains victimes de mauvais traitements de la garde civile espagnole en quelques semaines. Il y a deux jours, ce sont huit migrants illégaux subsahariens qui dénonçaient à leur tour le comportement violent de policiers espagnols. Ils avaient été laissés en mer au large de Belyounech dans un état critique. Déjà lors des précédents incidents, les autorités marocaines avait déploré «les manquements à la déontologie et les agissements aux fondements incontestablement racistes». Partout dans le royaume, le sentiment antiespagnol s’est exacerbé, avec des manifestations de protestation qui ont été organisées dans plusieurs villes et un sit-in devant l’ambassade d’Espagne à Rabat. Dans le monde, c’est l’incompréhension du fait que le gouvernement marocain ne s’était jamais officiellement plaint de quelque pressions que ce soit sur la communauté marocaine ni n’avait préparé l’opinion à cette nouvelle tension. Le roi Mohammed VI s’était plutôt focalisé dans son discours à la nation du 1er août dernier sur l’Algérie, qu’il accusait de chercher à «torpiller son projet d’autonomie au Sahara Occidental». La xénophobie se généralise en Europe ! Cette montée de la xénophobie en Espagne visant la communauté marocaine, et plus généralement maghrébine (avec la forte communauté algérienne installée dans ce pays), est à l’image de ce qui se passe partout ailleurs en Europe, où les discours d’extrême-droite sont, comme en France, désormais ouvertement adoptés par les gouvernements en place. cela s’explique, en grande partie, par l’aggravation de la crise économique dans ce pays, où le gouvernement socialiste fait face à une gronde sociale sans précédant. Mais ce qui caractérise ce nouvel accès de fièvre, c’est l’ambiguïté des relations politiques et historiques entre les deux pays : allié traditionnel, Madrid soutient de façon systématique Rabat sur la question sahraouie – ce qui pousse un pays comme l’Algérie à s’en éloigner –, mais n’est jamais parvenu à assainir tous les contentieux historiques liés à l’occupation notamment de Ceuta et Melilla. En 2002, le Maroc avait déclenché un conflit majeur avec Madrid, au sujet de de l’îlot «Leïla» (Persil pour les Espagnols), que les autorités marocaine se disent en droit de venir «reconquérir». Dans leur aventure, les Marocains n’ont eu le soutien d’aucun pays de l’Union du Maghreb arabe. Les observateurs ont vu dans cette razzia impromptue sur un îlot de moins de 2 000 m2, oublié de la géographie, une tentative visant, essentiellement, à provoquer la diversion sur les développements en cours du conflit au Sud, qui était arrivé à l’impasse au point où l’appui américain ne parvenait plus à peser de façon décisive sur les décisions approuvées par la communauté internationale. Le Maroc, en butte depuis quelque temps à une crise interne aiguë, aura laissé s’accumuler plusieurs contentieux du genre, puisqu’en plus de Rio de Oro et de cette petite île qu’il vient de conquérir, le Maroc revendique toujours les deux villes Ceuta et Melilla occupées par l’Espagne depuis plus d’un siècle sans jamais oser, pour autant, à les poser tous à la fois dans un cadre de décolonisation globale. Mussa AcherchourLa Nouvelle République, 9/8/2010 -
Les Renseignements de six pays réunis Samedi à Bamako
Dans l’absence de l’Algérie et de la Mauritanie
Les Renseignements de six pays réunis Samedi à Bamako
L’Algérie et la Mauritanie n’ont pas pris part à une réunion sécuritaire qui s’est tenue, avant-hier, à Bamako, où ont pris part des responsables sécuritaires de six pays africains, dont trois pays du Sahel. Certains observateurs ont qualifié l’absence de ces pays de boycott, décidé suite à la crise née entre Alger et Nouakchott, d’une part, et entre l’Algérie et le Mali de l’autre, suite à la libération des quatre terroristes d’Al-Qaida, en février dernier.
Les responsables des services de renseignements du Mali, du Niger, du Tchad, du Bourkina Faso, du Nigeria, du Tchad et du Sénégal qui se sont réunis à Bamako ont discuté le moyen de faire face aux menaces terroristes du mouvement d’Al-Qaida au Sahel et dans les régions se situant au sud du Sahara.
L’agence de presse française AFP a rapporté la déclaration d’un participant à cette réunion : « la sécurité dans l’espace du Sahel relève de la responsabilité de tout le monde, toutefois, l’objectif escompté de cette rencontre est de resserrer les liens entre les pays se trouvant au sud du Sahara, et ce, pour une meilleure efficacité ». Une autre source a révélé que le renseignement doit parvenir de du centre de la bataille contre le terrorisme et l’insécurité. L’absence de l’Algérie et la Mauritanie à cette rencontre qui a duré deux jours semble vraisemblablement un boycott. Cette absence a été expliquée par la crise silencieuse née, le mois de février dernier, entre les deux pays absents d’une part, et le Mali de l’autre, qui a libéré quatre terroristes d’« Al-Qaida » contre la libération du ressortissant français.
L’Algérie et la Mauritanie ont qualifié cet échange de soumission sans précédent aux exigences d’Al-Qaida et d’encouragement du terrorisme et du kidnapping des personnes et du paiement des rançons dans le Sahel Africain. On doit rappeler, également, qu’au début de cette semaine, une médiation a eu lieu entre le Mali et la Mauritanie. Elle a été conduite par El Baghdadi El Mahmoudi, secrétaire du comité populaire général à la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, (équivalent du Premier ministre), qui est arrivé samedi à Nouakchott dans une visite de deux jours.
Ce qui est plus surprenant dans la réunion de Bamako, c’est la participation du Nigeria et du Sénégal, quoiqu’ils ne soient pas qualifiés comme des pays du Sahel.
Le Nigeria n’a pas manqué d’exprimer sa crainte concernant d’éventuelles attaques terroristes conduites par Al-Qaida au Maghreb Islamique, qui a menacé les responsables de ces pays de se venger contre les génocides perpétrés contre les musulmans à travers le monde.
Pour ce qui est de Dakar, elle a multiplié ses réunions et sa coordination sécuritaires sur le terrain avec les pays voisins, notamment avec la Mauritanie et les Etats-Unis, dans le cadre du programme Flintlock pour l’entrainement des Armée, en mai dernier.El Khabar, 9/8/2010 -
Maroc-Espagne : rien ne va plus : Rabat accuse Madrid d’une «grave dérive raciste». Le torchon brûle.
Les relations entre le Maroc et l’Espagne se sont à nouveau dégradées, à cause de la tension qui règne depuis quelques jours après les incidents ayant suivi les violences commises par la police espagnole contre des Marocains. Cela s’est produit, une nouvelle fois, à l’entrée de Melilla, dans le nord du Maroc. Le ministère marocain des Affaires étrangères dénonce dans un communiqué «la dérive dangereuse» du comportement de la Garde civile espagnole. Les derniers évènements se sont produits dans la nuit de mercredi à jeudi pour le premier, puis hier matin le second. Dans les deux cas des citoyens marocains ont été victimes de violences à des degrés divers (gifles, coups de matraque …). Des faits devant témoins qui portent à 5 le nombre de citoyens marocains victimes de mauvais traitements de la garde civile espagnole en quelques semaines. Il y a deux jours, ce sont huit migrants illégaux subsahariens qui dénonçaient à leur tour le comportement violent de policiers espagnols. Ils avaient été laissés en mer au large de Belyounech dans un état critique. Déjà lors des précédents incidents, les autorités marocaines avait déploré «les manquements à la déontologie et les agissements aux fondements incontestablement racistes». Partout dans le royaume, le sentiment antiespagnol s’est exacerbé, avec des manifestations de protestation qui ont été organisées dans plusieurs villes et un sit-in devant l’ambassade d’Espagne à Rabat. Dans le monde, c’est l’incompréhension du fait que le gouvernement marocain ne s’était jamais officiellement plaint de quelque pressions que ce soit sur la communauté marocaine ni n’avait préparé l’opinion à cette nouvelle tension. Le roi Mohammed VI s’était plutôt focalisé dans son discours à la nation du 1er août dernier sur l’Algérie, qu’il accusait de chercher à «torpiller son projet d’autonomie au Sahara Occidental». La xénophobie se généralise en Europe ! Cette montée de la xénophobie en Espagne visant la communauté marocaine, et plus généralement maghrébine (avec la forte communauté algérienne installée dans ce pays), est à l’image de ce qui se passe partout ailleurs en Europe, où les discours d’extrême-droite sont, comme en France, désormais ouvertement adoptés par les gouvernements en place. cela s’explique, en grande partie, par l’aggravation de la crise économique dans ce pays, où le gouvernement socialiste fait face à une gronde sociale sans précédant. Mais ce qui caractérise ce nouvel accès de fièvre, c’est l’ambiguïté des relations politiques et historiques entre les deux pays : allié traditionnel, Madrid soutient de façon systématique Rabat sur la question sahraouie – ce qui pousse un pays comme l’Algérie à s’en éloigner –, mais n’est jamais parvenu à assainir tous les contentieux historiques liés à l’occupation notamment de Ceuta et Melilla. En 2002, le Maroc avait déclenché un conflit majeur avec Madrid, au sujet de de l’îlot «Leïla» (Persil pour les Espagnols), que les autorités marocaine se disent en droit de venir «reconquérir». Dans leur aventure, les Marocains n’ont eu le soutien d’aucun pays de l’Union du Maghreb arabe. Les observateurs ont vu dans cette razzia impromptue sur un îlot de moins de 2 000 m2, oublié de la géographie, une tentative visant, essentiellement, à provoquer la diversion sur les développements en cours du conflit au Sud, qui était arrivé à l’impasse au point où l’appui américain ne parvenait plus à peser de façon décisive sur les décisions approuvées par la communauté internationale. Le Maroc, en butte depuis quelque temps à une crise interne aiguë, aura laissé s’accumuler plusieurs contentieux du genre, puisqu’en plus de Rio de Oro et de cette petite île qu’il vient de conquérir, le Maroc revendique toujours les deux villes Ceuta et Melilla occupées par l’Espagne depuis plus d’un siècle sans jamais oser, pour autant, à les poser tous à la fois dans un cadre de décolonisation globale. Mussa AcherchourLa Nouvelle République, 9/8/2010