Mois : août 2010

  • Quatorze jeunes filles belges sauvées d’un mariage forcé au Maroc

    Depuis l’inauguration de son numéro vert mi-juin, l’asbl « Insoumise et dévoilée » a aidé quatorze jeunes filles à échapper à un projet de mariage forcé au Maroc. L’association est également contactée par de jeunes hommes touchés par cette pratique. Tous les détails dans Le Soir

    Les vacances d’été sont aussi le temps de tous les dangers pour de nombreuses adolescentes et jeunes femmes emmenées dans le pays d’origine de leurs parents pour s’y voir contraintes à un « mariage arrangé ».

    La ligne verte de « SOS mariage forcé/crime d’honneur » créée par l’ASBL « Insoumise et dévoilée » reçoit depuis le début juillet de très nombreux appels s’alarmant de la perspective d’un mariage forcé une fois le pays d’origine rejoint.
    Selon Karima, la coordinatrice de ce centre d’appels, dix appels seraient enregistrés chaque jour. Et depuis le début des vacances, pas moins de 14 jeunes filles ou jeunes femmes (certaines âgées de 16 ans), ont pu trouver refuge dans des familles d’accueil pour échapper aux diktats d’un autre âge de leur famille, essentiellement marocaines.
    Karima note aussi que de plus en plus de jeunes hommes sont contraints de satisfaire aux mariages forcés conclus par leurs parents. 
    Le Soir. be, 10/8/2010


  • Ali Zaoui : «Il y a des risques d’attentats en France»

    Ali Zaoui, spécialiste en lutte antiterroriste à Tribune des Lecteurs
    «Il y a des risques d’attentats en France»

    Entretien réalisé par Narimen Kaïdi et Mohamed Abdoun

    Tribune des Lecteurs : Les événements se précipitent au Sahel. On assiste depuis quelque temps à une succession d’événements très préoccupants. Donc où en est la situation aujourd’hui ?
    Ali Zaoui : Maintenant le Sahel est plus volcanique qu’avant. Surtout après l’intervention française sur le sol malien malgré les accords du mois d’avril de Tamanrasset avec les chefs sécuritaires des quatre pays qui ont conclu que le problème du Sahel ne concerne que le continent africain. De ce fait l’ingérence étrangère va légitimer le Gspc vers le djihad et rééditer quelque part les scénarios irakien et afghan.
    Ils veulent donner une appellation forcée à El Qaida aux pays du Maghreb alors qu’elle n’a jamais existé ni en Algérie ni au Sahel.
    Justement, alors qu’est-ce qui se passe exactement dans ces régions, puisque El Qaida n’existe pas au Sahel ? Qui active dans ces régions ?
    C’est le Gspc et le grand banditisme qui travaillent directement ensemble. Chaque groupe se nourrit d’un autre groupe. A signaler que récemment un groupe de jeunes Touareg radicalistes a rejoint le Gspc, à leur tête « Amar Ad Amnoukêne». De ce fait, la situation est devenue plus dangereuse qu’avant. Déjà, on craignait auparavant qu’une fraction de jeunes Touareg se rallie au Gspc.
    Mais pourquoi ont-ils rejoint le Gspc ? Est-ce parce que les accords d’Alger n’ont pas été respectés et qu’ils se sont sentis délaissés ?
    Je me rappelle qu’un jour un Targui m’avait dit que si Satan venait en image d’une personne, il travaillerait avec lui.
    Les Touareg sont prêts à tout quand ils sont marginalisés et en colère.
    Donc selon vous, pourquoi la France a multiplié ses faux-pas ? Est-ce que ce sont des faux pas involontaires ou bien c’est voulu ?
    Il est clair que c’est voulu. La France veut contrôler ses anciennes colonies. D’autant plus que Sarkozy veut faire oublier ses scandales financiers.
    On sait bien que les groupes qui existent au Sahel sont multi-africains, composés de gens démunis qui sont issus de réseaux de soutien et on sait très bien que le soutien est plus dangereux que le terrorisme.
    Car, sans soutien il n’y aura jamais de terrorisme. Maintenant, on craint avec un calme depuis 2005 que certains « trévistes » vont reprendre du service.
    Vous parlez de MBM ( Mokhtar Ben lmokhtar. Ndlr) ?
    Oui, tout à fait.
    Est-ce qu’il y a des informations dans ce sens ?
    Non. Mais je sais que les chefs de tribu sont très mécontents de l’intervention d’une force étrangère au Sahel.
    Mais l’Algérie n’a rien à voir là-dedans ?
    C’est sûr.
    Est-ce que MBM n’est pas satisfait par la réconciliation ?
    Si. Il est très satisfait de la réconciliation
    Lors, pourquoi il se peut qu’il reprenne du service ?
    Certaines analyses disent que quand il y a une présence étrangère au Sahel il y aura certainement un renforcement du recrutement de nouveaux terroristes, ainsi ça va renforcer la crédibilité et légitimer le Gspc envers el Djihad.
    D’ailleurs, je l’avais dit récemment que c’est le moment de procéder aux visas d’accès au Mali pour des raisons sécuritaires.
    Concernant la suite des évènements ?
    Elle est certainement inquiétante. Les dirigeants des pays du Sahel n’arrivent pas à contrôler la situation.
    Je vous rappelle que le dernier attentat survenu aux portes de nos frontières a été réalisé par un groupe de terroristes salafistes mauritaniens.
    Composé de gens qui connaissent bien la zone, alors que lorsque MBM gérait la zone on n’a jamais eu de problème d’attaques aux frontières.
    Donc, ils étaient bien informés ?
    Tout à fait. On sait bien que le GGF maîtrisait la situation dans cette zone.
    A titre d’exemple, plus aucune caravane d’armes ne passe.
    On en est où sur la plan technique? Quel est leur nombre ? Comment ils se déplacent ?…
    On sait très bien que les terroristes ne se déplacent pas en groupes importants, ils se déplacent soit par 3, 2 ou un seul terroriste. Ensuite, ils se connectent dans un endroit précis.
    Des points d’eau par exemple. Et quand ils effectuent des opérations, on sait très bien qu’ils sont renforcés par leur soutien, leurs sources de renseignement et aussi par le banditisme. On sait très bien que tous les enlèvement qu’il y a eu ont été faits dans la plupart du temps par les contrebandiers qui revendaient les otages au Gspc.
    En 2008, lorsque les deux diplomates canadiens enlevés au Niger, ont été par la suite récupérés par MBM.
    Ensuite, il y a eu des négociations entre les chefs de tribus de la zone qui ont obligé MBM à les relâcher sans aucune contrepartie, soit sans aucune rançon.
    On sait très bien que MBM a éliminé les deux ravisseurs des deux diplomates canadiens lorsqu’il a essayé de récupérer les deux autres otages anglais qui ont été détenus par Abou Eiid.
    Actuellement, ils sont combien ? Et quel est leur type d’armement ?
    Ils ont des armes lourdes et ils peuvent frapper à tout moment avec la force humaine qu’ils ont. Et leurs armes proviennent de la contrebande. Ils peuvent même provenir d’ Afrique du Sud. On sait très bien qu’il y a des « Falacha» parmi les groupes terroristes du Sahel. C’est eux qui dirigent toutes les opérations terroristes au Sahel.
    Il y a, à peu près, une centaine de terroristes actifs au Sahel. C’est beaucoup moins que ce qu’on raconte.
    Comment vous voyez la suite des évènements ? Qu’est-ce qui se prépare ?
    Nous risquons d’avoir une suite très alarmante au Sahel, parce que ces gens là font n’importe quoi juste pour faire parler d’eux et pour prouver qu’ils existent encore. Il est à noter qu’ils sont comme une bête féroce blessée qui veut toujours s’imposer et prouver qu’elle existe et qu’elle peut frapper à n’importe quel moment. C’est de même pour ce qui est de la Kabylie.
    La situation est explosive au Sahel. S’il va y avoir une opération directe, il est à savoir qu’il va y avoir une solidarité entre toutes les tribus et les Touareg qui vont légitimer une guerre qui est, pour eux, « sainte ». C’est ce qui s’est passé en Irak et en Afghanistan.
    Et s’il n’y a pas d’intervention ?
    Dans ce cas-là, et que les 4 pays s’y mettent dans tous les domaines. Ils pourront éliminer les terroristes, mais à condition que le problème des Touareg doit être réglé.
    Car sans cela, on ne pourra jamais lutter contre le terrorisme au Sahel.
    Mais il y a un autre problème. Il y a des pays de la région qui jouent un double jeu comme le Maroc et la libye.
    Je pense que la Libye a fait marche arrière.
    Est-ce qu’il y a un risque direct pour l’Algérie?
    Non. On contrôle bien la situation.
    Parlons maintenant de la Kabylie. Recrudescence d’attentats, insécurité totale et enlèvements…y a-t-il jonction entre le grand banditisme et le terrorisme dans cette région ?
    Bien sûr. Il est à signaler que même si les groupes terroristes de la région sont affaiblis, leur affaiblissement peut nous être encore fatal.
    A chaque fois qu’on dit qu’ils se scindent de plus en plus, il y a une riposte.
    En Kabylie, il y a jonction certes. Les terroristes ripostent à chaque fois qu’ils sont attaqués.
    Par ailleurs, il est à noter que pour lutter contre le terrorisme il faut de l’argent et non seulement des armes.
    Car, avec les moyens financiers on peut avoir tous les renseignements que l’on veut.
    La Kabylie, elle aussi, vit sur une poudrière. C’est une bombe à retardement.
    Et nous craignons le pire pour la capitale.
    Même si Saddouki a été éliminé, cela ne voudrait pas dire qu’il n’y a pas de suite. Alger est menacée. Aussi, actuellement,
    il y a une grande force de recrutement à Médéa.
    Revenons au Sahel… comment faudrait-il agir pour en finir avec le phénomène du gangsterrorisme ?
    Aujourd’hui, tout le monde doit s’y mettre pour régler le problème du terrorisme au Sahel ou bien chez nous.
    Attention à l’ingérence étrangère car nous risquons d’avoir un « Tora Bora 2» à nos frontières.
    Est-ce qu’il y a des contacts entre les maquis du Nord et ceux du Sud ?
    Effectivement. Par le biais de certaines plumes, les médias. Si on coupe ces contacts, chaque groupe sera isolé de l’autre.
    Le traitement des informations sécuritaires est délicat et un réel problème. Certaines plumes aident malheureusement à amplifier la situation.
    Maintenant au Sahel, les terroristes et les contrebandiers n’utilisent plus le Thuraya. Ils communiquent entre eux par des messages verbaux ou écrits, pour ne pas être localisés.
    A titre d’exemple, pour convaincre MBM de se replier, il fallait tout un travail.
    Et je vous informe que MBM a juré à sa mère de ne plus renouer à ses actes terroristes, alors certains l’impliquent sans des attentats terroristes pour des raisons inconnues.
    A rappeler que, récemment, MBM avait même affirmé qu’El Qaida n’existait pas au Sahel.
    Donc, maintenant la situation doit se régler. Les chefs d’Etat doivent se réunir pour exclure tout corps étranger au Sahel. Je parle de l’Algérie, du Mali, du Niger et de la mauritanie.
    A noter que la Mauritanie a fait des mains et des pieds pour l’ingérence étrangère au Sahel.
    Je vous ai dit dernièrement, qu’après le colloque organisé le 13 mars à Alger, ça va être du parlé dans l’air. A titre d’exemple, le Mali qui maintient à dire que personne ne doit se mêler de sa situation sécuritaire.
    On sait très bien qu’Abou Zeid s’est rétracté à l’extrême nord-est du Mali. Donc la situation est à craindre.
    En tant que connaisseurs, on sait que l’ingérence va engendrer une force de recrutement. Attention à un Afghanistan bis. Ils vont légitimer le Gspc en Al Qaida pour lutter contre.
    Les quatre pays sont les seuls à pouvoir lutter contre le terrorisme, L’Algérie en est assez capable. A rappeler que pendant la décennie noire, on était seuls contre tous.
    Le Sahel est sur une poudrière qui risque d’éclater avec cette ingérence étrangère. Je crains aussi que d’autres jeunes Touareg se rallient au Gspc, puisque dernièrement quelque 100 jeunes Touareg ont rejoint le Gspc.
    Et c’est cela qui va amplifier la force du terrorisme, car étant donné que les Touareg connaissent toutes les issues de la région du Sahel.
    Les opérations terroristes vont être très dangereuses. A rappeler que l’Algérie qui est tirée d’affaire, a tout fait pour lutter contre le terrorisme, même si certains ont tout fait pour nous affaiblir.
    Autre chose, il y a de sérieuses appréhensions sur le risque d’attentats imminents en France en guise de représailles contre le raid mené au Mali par des soldats français et mauritaniens.
    Tout le monde doit être vigilent, car la lutte n’est pas un problème d’Etat, elle concerne tout le monde, à savoir les autres pays.
    Aujourd’hui, il faut savoir que la situation s’empire. Il y a une grande force de recrutement aussi bien en Algérie qu’au Sahel.Je rappelle qu’on risque de faire face à un terrorisme de 4e génération, sans nom et sans adresse.
    Il y aura toujours un après Droudkel, Abou Zeid ou autre.
    Si les quatre pays concernés appliquent la réconciliation nationale, les groupes terroristes seront affaiblis.
    Et MBM, il est où ?
    Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il est derrière les frontières.
    Et concernant l’affaire Germaneau ?
    Il est à noter que les chefs de tribu étaient en négociations pour le libérer et l’opération française a accéléré les choses. En somme, Germaneau a été victime de Sarkozy qui veut trouver une excuse pour son ingérence au Sahel, avec l’avis de la Mauritanie qui a trahi l’accord d’Alger et donc l’Algérie.
    Germaneau a été sacrifié, rien de plus.
    Il est clair que ce qui s’est passé dernièrement au Sahel, en l’occurrence le raid français, était un scénario fabriqué et qui ne tient pas la route.
    Autre chose, pour les deux ressortissants espagnols, je pense qu’ils vont être libérés sans paiement de rançon.
    Conclusion ?
    Donc le terrorisme est renforcé par le grand banditisme au Sud comme au Nord.
    Le Sahel est en danger si l’ingérence étrangère persiste.
    Les quatre pays concernés doivent trouver une solution entre eux.
    Et il faut affirmer qu’il n’y a pas El Qaida au Sahel, ni en Algérie.
    La Tribune des Lecteurs, 10/8/2010
  • Le Front Polisario invite Moratinos à vister les camps de réfugiés sahraouis

    Le Front Polisario a invité le ministre des affaires etrangères espagnol, Miguel Angel Moratinos, à visiter les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (Algérie) pour exprimer sa solidarité avec ce peuple et chercher une sortie au conflit avec le Maroc sur l’ex-colonie espagnole.
    Le représentant du Front Polisario en Espagne, Bouchraya Beyoun, a transmis cette invitation à Moratinos dans le but de signaler l’engagemente du gouvernement avec la cause sahraouie.
    Beyoun, dans des déclarations faites à EFE, a animé Moratinos à « rompre la barrière » que le Maroc impose à ce genre de visites et à donner visibilité au dialogue avec le Polisario dans les camps sahraouis situés dans le désert, où la population exilée vit dans des conditions dures.
    « Nous l’invitons à visiter les camps, voir ce que nous sommes en train de construire, un Etat, une société », explique le dirigeant sahraoui.
    Il serait la première fois qu’un ministre espagnol se déplace à Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, près de la frontière avec le Sahara Occidental occupée par le Maroc.
    Le poste le plus haut du gouvernement espagnol ayant séjournée aux camps fut l’ex-secrétaire d’Etat des Affaires Etrangères, Bernardino Leon, qui l’a fait à trois reprises entre 2004 et 2005.
    L’ex-secrétaire d’Etat à la Coopération Internationale, Leire Pajin, y a été aussi dans la première année au pouvoir de Jose Luis Rodriguiez Zapatero.
    « Moratinos s’est rendu au Maroc, en Algérie, en Mauritanie, mais il n’a jamais été au Sahara et cela nous intéresserait beaucoup qu’il vienne », signale Beyoun, qui a étendu son invitation de visiter Tindouf à toute la direction du PSOE.
    A son avis, le gouvernement espagnol « a peur, parfois, de faire des gestes qui dérangeraient le Maroc » mais il devrait « casser cette barrière » et faire face au chantazge du royaume alaouite, comme il a fait lors de la visite du couple royal espagnol à Ceuta et Melilla au mois de novembre 2007.
    L’Espagne est une puissance de l’UE, elle n’est plus l’Espagne des années 70. Elle doit se débarraser de cette pression d’être toujours sous l’épée de Damoclès du Maroc », ajouta-t-il.
    La bonne amitié que l’Espagne garde avec le Maroc devrait être compatible avec un contact plus fluide avec le Polisario, le mouvement qui représente le peuple sahraoui depuis que l’Espagne a quitté celle qui était sa colonie jusqu’à 1975.
    Beyoun a demandé au gouvernement de Zapatero un engagement plus grand dans la recherche d’une solution définitive avec le Maroc qui respecte le droit des sahraouis à l’autodétermination.
    Le roi Mohamed VI a réitéré la semaine passée, à l’occasion du 11ème anniversaire de son intrônisation que son pays n’est pas prêt à céder « une seule pouce » dans son plan sur le Sahara Occidental.
    Face à cette position, Beyoun a rappelé qu’imposer une solution qui ne respecte le droit des sahraouis à décider de leur avenir est condamnée à l’échec.
    Il a parlé aussi de l’affaire de l’activiste sahraouie Aminatou Haidar qui avait entamé, fin de l’année passée, une grève de la faim de 32 jours à Lanzarote.
    Beyoun a lamenté la « nécessité des affaires » comme celle de Haidar pour que le conflit du Sahara suscite l’intérêt de la communauté intrernationale.
    Il a déclaré que Haidar a retourné, au mois d’avril dernier, à El Aaiun capitale du Sahara Occidental, où sa famille vit, après avoir passé trois mois en Espagne.
    Pendant cette période, elle a renouvelé son titre de séjour et a fait divers examens médicaux et intervint dans quelques actes publiques. 
    Source: EFE
  • Brahim Ghali : « Les traîtres n’entameront point la détermination des sahraouis à poursuivre leur lutte »

    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, M. Brahim Ghali, a indiqué mardi à Alger que les « traîtres n’entameront point la détermination des sahraouis à poursuivre leur lutte pour leur autodétermination conformément aux chartes internationales ».
    « La traîtrise est un phénomène historique et social qui n’est pas propre à un peuple donné » et ce phénomène « ne saurait entamer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte pour son autodétermination », a indiqué M. Ghali lors d’une cérémonie d’accueil d’une délégation de la Coordination nationale de l’Université d’été des cadres du Sahara occidental organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui.

    « La révolution sahraouie est inébranlable et s’inscrit dans la durée », elle se nourrit de la conviction que « la victoire sera tôt ou tard atteinte quelles que soient les voix qui s’élèvent ça et là, des voix qui ne sauront point entamer la détermination du peuple sahraoui », a-t-il ajouté.
    A cette occasion, M. Ghali a salué la « position inébranlable » de l’Algérie et son soutien inconditionnel au peuple sahraoui affirmant que la relation unissant les deux pays s’inscrivait dans la durée.
    Par ailleurs, l’ambassadeur sahraoui a évoqué l’université d’été dont les activités se déroulent depuis mardi dernier et jusqu’à la fin du mois en cours à Boumerdes avec la participation de 650 cadres représentant les différentes institutions de l’Etat sahraoui, du Front Polisario et de l’armée de libération sahraouie. Cet évènement se veut « un bon début pour le processus d’édification stratégique de l’Etat sahraoui et un important investissement en matière de cadres en ressources humaines », a-t-il précisé. De son coté, le ministre de la justice sahraoui, M. Selma Hamada a indiqué que cette université d’été offrait l’opportunité d’examiner des questions liées à la formation de ressources humaines sahraouies et de passer en revue les derniers développements dans la région.
    Le ministre sahraoui a également rappelé les agressions dont font l’objet des citoyens sahraouis de la part des forces marocaines « pour leur détermination à exprimer leur position de manière pacifique ». Il a appelé les organisations des droits de l’homme à faire pression sur le Maroc pour qu’il cesse ses violations et les interpellations de citoyens sahraouis et libère les trois citoyens sahraouis incarcérés. 
    (APS)
  • Le Front Polisario invite Moratinos à vister les camps de réfugiés sahraouis

    Le Front Polisario a invité le ministre des affaires etrangères espagnol, Miguel Angel Moratinos, à visiter les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (Algérie) pour exprimer sa solidarité avec ce peuple et chercher une sortie au conflit avec le Maroc sur l’ex-colonie espagnole.
    Le représentant du Front Polisario en Espagne, Bouchraya Beyoun, a transmis cette invitation à Moratinos dans le but de signaler l’engagemente du gouvernement avec la cause sahraouie.
    Beyoun, dans des déclarations faites à EFE, a animé Moratinos à « rompre la barrière » que le Maroc impose à ce genre de visites et à donner visibilité au dialogue avec le Polisario dans les camps sahraouis situés dans le désert, où la population exilée vit dans des conditions dures.
    « Nous l’invitons à visiter les camps, voir ce que nous sommes en train de construire, un Etat, une société », explique le dirigeant sahraoui.
    Il serait la première fois qu’un ministre espagnol se déplace à Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, près de la frontière avec le Sahara Occidental occupée par le Maroc.
    Le poste le plus haut du gouvernement espagnol ayant séjournée aux camps fut l’ex-secrétaire d’Etat des Affaires Etrangères, Bernardino Leon, qui l’a fait à trois reprises entre 2004 et 2005.
    L’ex-secrétaire d’Etat à la Coopération Internationale, Leire Pajin, y a été aussi dans la première année au pouvoir de Jose Luis Rodriguiez Zapatero.
    « Moratinos s’est rendu au Maroc, en Algérie, en Mauritanie, mais il n’a jamais été au Sahara et cela nous intéresserait beaucoup qu’il vienne », signale Beyoun, qui a étendu son invitation de visiter Tindouf à toute la direction du PSOE.
    A son avis, le gouvernement espagnol « a peur, parfois, de faire des gestes qui dérangeraient le Maroc » mais il devrait « casser cette barrière » et faire face au chantazge du royaume alaouite, comme il a fait lors de la visite du couple royal espagnol à Ceuta et Melilla au mois de novembre 2007.
    L’Espagne est une puissance de l’UE, elle n’est plus l’Espagne des années 70. Elle doit se débarraser de cette pression d’être toujours sous l’épée de Damoclès du Maroc », ajouta-t-il.
    La bonne amitié que l’Espagne garde avec le Maroc devrait être compatible avec un contact plus fluide avec le Polisario, le mouvement qui représente le peuple sahraoui depuis que l’Espagne a quitté celle qui était sa colonie jusqu’à 1975.
    Beyoun a demandé au gouvernement de Zapatero un engagement plus grand dans la recherche d’une solution définitive avec le Maroc qui respecte le droit des sahraouis à l’autodétermination.
    Le roi Mohamed VI a réitéré la semaine passée, à l’occasion du 11ème anniversaire de son intrônisation que son pays n’est pas prêt à céder « une seule pouce » dans son plan sur le Sahara Occidental.
    Face à cette position, Beyoun a rappelé qu’imposer une solution qui ne respecte le droit des sahraouis à décider de leur avenir est condamnée à l’échec.
    Il a parlé aussi de l’affaire de l’activiste sahraouie Aminatou Haidar qui avait entamé, fin de l’année passée, une grève de la faim de 32 jours à Lanzarote.
    Beyoun a lamenté la « nécessité des affaires » comme celle de Haidar pour que le conflit du Sahara suscite l’intérêt de la communauté intrernationale.
    Il a déclaré que Haidar a retourné, au mois d’avril dernier, à El Aaiun capitale du Sahara Occidental, où sa famille vit, après avoir passé trois mois en Espagne.
    Pendant cette période, elle a renouvelé son titre de séjour et a fait divers examens médicaux et intervint dans quelques actes publiques. 
    Source: EFE
  • Le Makhzen fâché contre les journalistes espagnols

    Le gouvernement marocain n’arrête pas de présenter des gens comme de « nouveaux ralliés » au Maroc venant du Front Polisario. la plupart des citoyens mauritaniens de Nouadhibou où les services secrets de sa majesté sévissent comme un poisson dans l’eau. Quelques-uns sont des sahraouis établis en Mauritanie depuis plus de 20 ans comme c’est le cas de quelqu’un qui a été présenté, il y a une semaine, comme étant un ancien dirigeant du Polisario. Les citoyens de la ville de El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental, racontent qu’il était poursuivi par les douanes mauritaniennes qui l’ont surpris en flagrant délit de contrebande de cigarettes Marlboro. Sa seule échappatoire était sauter à pied derrière le mur de défense marocain et se présenter comme un nouveau rallié. Ainsi, le Maroc est devenu protecteur des contrebandistes en échange d’une déclaration devant les médias fustigeant le Polisario.
    Quelques jours après, un autre apparaissait comme le chef de la police du Polisario. Les autorités marocaines convoquèrent tous les journalistes accrédités au pays. L’absence des journalistes espagnols à cette mascarade a rendu le Makhzen fou. Un communiqué de l’appelé SNPM (Syndicat National de la Presse Marocaine) qui exprimait son étonnement de la position collective des journalistes espagnols qui « ont décidé de concert de ne pas assister à cette conférence de presse, laissant ainsi supposer qu’ils agissent dans le cadre d’une cellule commune obéissant à une même ligne politique ».
    « Ces journalistes qui montrent un intérêt pour tout ce qui touche de près ou de loin aux développements de la question du Sahara, sont curieusement prompts à publier tout ce qui converge avec leur orientation », ajoute le communiqué.

    Après toute la mouvance organisée dernièrement contre l’Espagne, l’on peut s’attendre à une expulsion du corps journalistique espagnol comme première mesure contre le silence du gouvernement espagnol sur tout le brouhaha monté par le Maroc pour obtenir des concessions de Madrid sur le contentieux du Sahara Occidental. Rappelons que la position espagnole revêt beaucoup de poids aux yeux de la communauté internationale et elle est toujours considérée comme la puissance administratrice du territoire jusqu’à la célébration d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. 
    Le roi Mohamed VI aimerait que les journalistes se prosternent devant lui comme les sujets sur la photo.
  • Brahim Ghali : « Les traîtres n’entameront point la détermination des sahraouis à poursuivre leur lutte »

    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, M. Brahim Ghali, a indiqué mardi à Alger que les « traîtres n’entameront point la détermination des sahraouis à poursuivre leur lutte pour leur autodétermination conformément aux chartes internationales ».
    « La traîtrise est un phénomène historique et social qui n’est pas propre à un peuple donné » et ce phénomène « ne saurait entamer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte pour son autodétermination », a indiqué M. Ghali lors d’une cérémonie d’accueil d’une délégation de la Coordination nationale de l’Université d’été des cadres du Sahara occidental organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui.

    « La révolution sahraouie est inébranlable et s’inscrit dans la durée », elle se nourrit de la conviction que « la victoire sera tôt ou tard atteinte quelles que soient les voix qui s’élèvent ça et là, des voix qui ne sauront point entamer la détermination du peuple sahraoui », a-t-il ajouté.
    A cette occasion, M. Ghali a salué la « position inébranlable » de l’Algérie et son soutien inconditionnel au peuple sahraoui affirmant que la relation unissant les deux pays s’inscrivait dans la durée.
    Par ailleurs, l’ambassadeur sahraoui a évoqué l’université d’été dont les activités se déroulent depuis mardi dernier et jusqu’à la fin du mois en cours à Boumerdes avec la participation de 650 cadres représentant les différentes institutions de l’Etat sahraoui, du Front Polisario et de l’armée de libération sahraouie. Cet évènement se veut « un bon début pour le processus d’édification stratégique de l’Etat sahraoui et un important investissement en matière de cadres en ressources humaines », a-t-il précisé. De son coté, le ministre de la justice sahraoui, M. Selma Hamada a indiqué que cette université d’été offrait l’opportunité d’examiner des questions liées à la formation de ressources humaines sahraouies et de passer en revue les derniers développements dans la région.
    Le ministre sahraoui a également rappelé les agressions dont font l’objet des citoyens sahraouis de la part des forces marocaines « pour leur détermination à exprimer leur position de manière pacifique ». Il a appelé les organisations des droits de l’homme à faire pression sur le Maroc pour qu’il cesse ses violations et les interpellations de citoyens sahraouis et libère les trois citoyens sahraouis incarcérés. 
    (APS)
  • Brahim Ghali : "Les traîtres n’entameront point la détermination des sahraouis à poursuivre leur lutte"

    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, M. Brahim Ghali, a indiqué mardi à Alger que les « traîtres n’entameront point la détermination des sahraouis à poursuivre leur lutte pour leur autodétermination conformément aux chartes internationales ».
    « La traîtrise est un phénomène historique et social qui n’est pas propre à un peuple donné » et ce phénomène « ne saurait entamer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte pour son autodétermination », a indiqué M. Ghali lors d’une cérémonie d’accueil d’une délégation de la Coordination nationale de l’Université d’été des cadres du Sahara occidental organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui.

    « La révolution sahraouie est inébranlable et s’inscrit dans la durée », elle se nourrit de la conviction que « la victoire sera tôt ou tard atteinte quelles que soient les voix qui s’élèvent ça et là, des voix qui ne sauront point entamer la détermination du peuple sahraoui », a-t-il ajouté.
    A cette occasion, M. Ghali a salué la « position inébranlable » de l’Algérie et son soutien inconditionnel au peuple sahraoui affirmant que la relation unissant les deux pays s’inscrivait dans la durée.
    Par ailleurs, l’ambassadeur sahraoui a évoqué l’université d’été dont les activités se déroulent depuis mardi dernier et jusqu’à la fin du mois en cours à Boumerdes avec la participation de 650 cadres représentant les différentes institutions de l’Etat sahraoui, du Front Polisario et de l’armée de libération sahraouie. Cet évènement se veut « un bon début pour le processus d’édification stratégique de l’Etat sahraoui et un important investissement en matière de cadres en ressources humaines », a-t-il précisé. De son coté, le ministre de la justice sahraoui, M. Selma Hamada a indiqué que cette université d’été offrait l’opportunité d’examiner des questions liées à la formation de ressources humaines sahraouies et de passer en revue les derniers développements dans la région.
    Le ministre sahraoui a également rappelé les agressions dont font l’objet des citoyens sahraouis de la part des forces marocaines « pour leur détermination à exprimer leur position de manière pacifique ». Il a appelé les organisations des droits de l’homme à faire pression sur le Maroc pour qu’il cesse ses violations et les interpellations de citoyens sahraouis et libère les trois citoyens sahraouis incarcérés. 
    (APS)
  • Le Makhzen fâché contre les journalistes espagnols

    Le gouvernement marocain n’arrête pas de présenter des gens comme de « nouveaux ralliés » au Maroc venant du Front Polisario. la plupart des citoyens mauritaniens de Nouadhibou où les services secrets de sa majesté sévissent comme un poisson dans l’eau. Quelques-uns sont des sahraouis établis en Mauritanie depuis plus de 20 ans comme c’est le cas de quelqu’un qui a été présenté, il y a une semaine, comme étant un ancien dirigeant du Polisario. Les citoyens de la ville de El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental, racontent qu’il était poursuivi par les douanes mauritaniennes qui l’ont surpris en flagrant délit de contrebande de cigarettes Marlboro. Sa seule échappatoire était sauter à pied derrière le mur de défense marocain et se présenter comme un nouveau rallié. Ainsi, le Maroc est devenu protecteur des contrebandistes en échange d’une déclaration devant les médias fustigeant le Polisario.
    Quelques jours après, un autre apparaissait comme le chef de la police du Polisario. Les autorités marocaines convoquèrent tous les journalistes accrédités au pays. L’absence des journalistes espagnols à cette mascarade a rendu le Makhzen fou. Un communiqué de l’appelé SNPM (Syndicat National de la Presse Marocaine) qui exprimait son étonnement de la position collective des journalistes espagnols qui « ont décidé de concert de ne pas assister à cette conférence de presse, laissant ainsi supposer qu’ils agissent dans le cadre d’une cellule commune obéissant à une même ligne politique ».
    « Ces journalistes qui montrent un intérêt pour tout ce qui touche de près ou de loin aux développements de la question du Sahara, sont curieusement prompts à publier tout ce qui converge avec leur orientation », ajoute le communiqué.

    Après toute la mouvance organisée dernièrement contre l’Espagne, l’on peut s’attendre à une expulsion du corps journalistique espagnol comme première mesure contre le silence du gouvernement espagnol sur tout le brouhaha monté par le Maroc pour obtenir des concessions de Madrid sur le contentieux du Sahara Occidental. Rappelons que la position espagnole revêt beaucoup de poids aux yeux de la communauté internationale et elle est toujours considérée comme la puissance administratrice du territoire jusqu’à la célébration d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. 
    Le roi Mohamed VI aimerait que les journalistes se prosternent devant lui comme les sujets sur la photo.
  • Sankara prend la parole à l’ONU: Discours historique mais d’actualité

    04 octobre 1984, Thomas Sankara prend la parole à l’ONU : Historique

    Figure incomparable de la politique africaine et mondiale [1949-1987], radicalement insoumis à tous les paternalismes et docilisations pourtant plus sûrs placements en longévité politique
    post-coloniale, Thomas Sankara a légué aux générations futures la verve et
    l’énergie de l’espoir, l’emblème de la probité et la conscience historique de
    l’inaliénabilité de la lutte contre toutes oppressions. Prononcé lors de la 39ème Session de l’Assemblée Générale des Nation-Unies, le 4 octobre 1984, ce discours historique à n’en point douter, mérite de constituer l’humus fertilisant des nouvelles consciences en mouvement, avides de justice, de liberté, d’enrichissements mutuels.
    « Permettez, vous qui m’écoutez, que je le dise : je ne parle pas seulement au nom de mon Burkina Faso tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part.
    Je parle au nom de ces millions d’êtres qui sont dans les ghettos parce qu’ils ont la peau noire, ou qu’ils sont de cultures différentes et qui bénéficient d’un statut à peine supérieur à celui d’un animal.
    Je souffre au nom des Indiens massacrés, écrasés, humiliés et confinés depuis des siècles dans des réserves, afin qu’ils n’aspirent à aucun droit et que leur culture ne puisse s’enrichir en convolant en noces heureuses au contact d’autres cultures, y compris celle de l’envahisseur.
    Je m’exclame au nom des chômeurs d’un système structurellement injuste et
    conjoncturellement désaxé, réduits à ne percevoir de la vie que le reflet de celle des plus nantis.
    Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système
    d’exploitation
    imposé par les mâles. En ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage, à tous les pays, l’expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l’appareil d’Etat et de la vie sociale au Burkina Faso. Des femmes qui luttent et proclament avec nous, que l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa
    révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort.
    Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à
    l’assaut pour la conquête de leurs droits.
    Je parle au nom des mères de nos pays démunis qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu’il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d’hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d’une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige. Ces moyens simples recommandés par l’OMS et l’UNICEF, nous avons décidé de les adopter et de les populariser.
    Je parle aussi au nom de l’enfant. L’enfant du pauvre qui a faim et louche furtivement vers l’abondance amoncelée dans une boutique pour riches. La boutique protégée par une épaisse vitre. La vitre défendue par une grille infranchissable. Et la grille gardée par un policier casqué, ganté et armé de matraque. Ce policier placé là par le père d’un autre enfant qui viendra se servir ou plutôt se faire servir parce que présentant toutes les garanties de représentativité et de normes capitalistiques du système.
    Je parle au nom des artistes – poètes, peintres, sculpteurs, musiciens, acteurs – hommes de bien qui voient leur art se prostituer pour l’alchimie des prestidigitations du show-business.
    Je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge, pour ne pas subir les dures lois du chômage.
    Je proteste au nom des sportifs du monde entier dont les muscles sont exploités par les systèmes politiques ou les négociants de l’esclavage moderne.
    Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes.
    C’est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d’hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim…
    Je m’élève ici au nom de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération, réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques-uns
    feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils peuvent se faire entendre. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
    Critic Afric, 9/8/2010