Mois : août 2010

  • Le roi Mohammed VI revient sur la question des frontières

    Décidément, Rabat ne désespère pas d’obtenir d’Alger une ouverture et immédiate de ses frontières terrestres avec notre pays. C’est du moins le constat que l’on est en droit de faire à la lecture de la dépêche de la MAP, l’agence de presse officielle marocaine qui en date du 8/7/2008 profite de l’annonce de la participation de l’Algérie au Sommet de l’union pour la Méditerranée (UPM) pour décréter que l’ouverture des frontières algéro-marocaines contribuerait à la réussite de ce projet devant être lancé le 13 de ce mois à Paris. Rabat dont le voeu le plus cher est que ces frontières soient ouvertes incessamment tente de pousser un expert à plaider sa cause.
    M. Cherler Saint, professeur, directeur de l’observatoire d’études géographiques(OEG) et spécialiste du monde arabes déclare:  On peut émettre des doutes sur la possibilités de créer un processus durable alors que les frontière sont fermées entre le Maroc et l’Algérie du fait du conflit au Sahara marocain et du soutien apporté par Alger au Polisario». L’idée en elle-même qui pourrait peut-être se défendre trouve quant même un défenseur assez maladroit en affichant les perdants de la politique colonialiste de Rabat, preuve en est qu’il explique cette fermeture par le conflit du Sahara occidental et qu’il qualifie les représentants du peuple sahraoui pour une déterminante lutte pour leur indépendance d’«indépendantiste». Alger avant Rabat avait demandé la réouverture des frontières et clairement affiché ses positions par le biais de bon nombre de ses responsables à commencer par notre ancien chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, ainsi que le ministre des A.E ,Mourad Medelci.
    Notre pays avait évoqué un certain nombre de «préalables» devant précéder cette ouverture. Les questions liées au trafic de drogue ainsi qu’à la collaboration sécuritaire figuraient également en bonne place parmi ces préalables. La question du Sahara occidental n’en est donc qu’une partie. N’étant pas en position de quémendeur et n’ignorant pas non plus que Rabat accumule un manque à gagner de l’ordre de plus de 2 millions de dollars, c’est notre voisin qui a procédé à cette fermeture sous de fallacieux prétextes dans le but surtout de contribuer à nous isoler un peu plus.
    Lebbad Youcef
    La Nouvelle République, 11/8/2010
    Commentaire de Diaspora Saharaui :
    L’économie marocaine est à bout de souffle. Malgré tout ce que les médias du Makhzen véhiculent sur la santé de l’économie marocaine, celle-ci traverse une mauvaise passe. A cela s’ajoute la volonté des autorités marocaines de garder le statu quo pour pérenniser le conflit du Sahara Occidental et poursuivre la spoliation des ressources naturelles sahraouies tout en laissant les sahraouis dans une attente éternelle d’une solution à leur problème. Avec la réouverture des frontières, le Maroc trouvera le souffle nécessaire pour continuer à semer la zizanie dans la région.
  • Brahim Ghali charge les partisans du projet d’autonomie marocain

    L’ambassadeur de la RASD à Alger réitère la détermination des Sahraouis à arracher leur indépendance
    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Brahim Ghali, a affirmé hier à Alger que les «traîtres n’entameront point la détermination des Sahraouis à poursuivre leur lutte pour leur autodétermination conformément aux chartes internationales».
    «La traîtrise est un phénomène historique et social qui n’est pas propre à un peuple donné», et ce phénomène «ne saurait entamer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte pour son autodétermination», a indiqué M. Ghali lors d’une cérémonie d’accueil d’une délégation de la Coordination nationale de l’université d’été des cadres du Sahara occidental organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. «La révolution sahraouie est inébranlable et s’inscrit dans la durée», elle se nourrit de la conviction que «la victoire sera tôt ou tard atteinte quelles que soient les voix qui s’élèvent çà et là, des voix qui ne sauront point entamer la détermination du peuple sahraoui», a-t-il ajouté, cité par l’APS. Dans la foulée, M. Ghali a salué la «position inébranlable» de l’Algérie et son soutien inconditionnel au peuple sahraoui affirmant que la relation unissant les deux pays s’inscrivait dans la durée.
    Cette déclaration de M. Ghali intervient au lendemain de la conférence de presse, animée à Smara occupée, par un responsable du Polisario, Moustafa Salma Ould Sidi Mouloud, et au cours de laquelle celui-ci s’est dit «favorable» à l’ouverture d’un «dialogue» sur la base du «plan d’autonomie» proposé par le Maroc. «Je suis favorable à ce que le dialogue entre le Polisario et le Maroc s’ouvre sur la base du plan d’autonomie proposé par le Maroc, et je retournerai dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf pour défendre cette option», a déclaré Moustafa Salma Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police du Polisario et membre de la direction générale de la police. D’après l’AFP, ce natif de Smara au Sahara occidental occupé a souligné qu’il «occupe toujours ce poste», ajoutant qu’il va «retourner (à Tindouf, NDLR) pour sensibiliser le Polisario à l’option de l’autonomie proposée par le Maroc car elle est conforme aux intérêts du peuple sahraoui».
    Salma Ould Sidi Mouloud dit avoir laissé ses enfants à Tindouf, où il «compte retourner dans les jours qui viennent», selon la même source. Le responsable du Polisario a néanmoins précisé que son initiative est «strictement privée» et qu’il ne s’agit pas d’une «mission pour le compte du Polisario», ajoutant vouloir «jouer un rôle de médiateur». Dans un autre registre, l’ambassadeur sahraoui Brahim Ghali a évoqué l’université d’été dont les activités se déroulent depuis mardi dernier, et ce jusqu’à la fin du mois en cours à Boumerdès avec la participation de 650 cadres représentant les différentes institutions de l’Etat sahraoui, du Front Polisario et de l’armée de libération sahraouie. Cet évènement se veut «un bon début pour le processus d’édification stratégique de l’Etat sahraoui et un important investissement en matière de cadres en ressources humaines», a-t-il précisé. De son côté, le ministre sahraoui de la Justice, M. Selma Hamada, a indiqué que cette université d’été offrait l’opportunité d’examiner des questions liées à la formation de ressources humaines sahraouies et de passer en revue les derniers développements dans la région. Le ministre sahraoui a également rappelé les agressions dont font l’objet des citoyens sahraouis de la part des forces marocaines «pour leur détermination à exprimer leur position de manière pacifique». Il a appelé les organisations des droits de l’homme à faire pression sur le Maroc pour qu’il cesse ses violations et les interpellations de citoyens sahraouis et libère les trois citoyens sahraouis incarcérés.
    H. Mouhou
    Le Jeune Indépendant, 11/8/2010
  • Des associations marocaines préparent un boycott commercial sur Melilla

    L’Espagne propose d’envoyer des émissaires pour donner « davantage d’information » à Rabat
    Ignacio Cembrero / A. Manresa – Madrid / Palma de Mallorca – 11/8/2010
    Les mots conciliateurs vers le Maroc prononcés hier par le président José Luís Rodríguez Zapatero n’ont pas servi, pour l’instant, à apaiser les intentions du côté marocain. La nouvelle étape de tension qui se rapproche sera le boycott partiel de Melilla de la part de la coordonnatrice de la société civile du nord du Maroc et du Comité National pour la Libération de Ceuta et Melilla.

    Mounaim Chaouki, qui préside la première association et il se charge des relations extérieures de la deuxième, s’est présenté hier de bonne heure à Beni Enzar, à la frontière de Melilla, avec une poignée de militants nationalistes. Il a expliqué aux camionneurs qui transportent des marchandises à Melilla qui, en coïncidant avec le commencement du ramadan, « à partir du jeudi, ils empêcheront l’entrée de poisson » dans la ville. « À partir du lundi le boycott affectera aussi aux matériaux de construction pendant au moins 15 jours », remarque Chaouki par téléphone.
    Pour l’instant ils ne mettront pas des bâtons dans les roues à la circulation de fruits et de légumes, le troisième produit que le Maroc exporte légalement à Melilla à travers une douane commerciale inexistante à Ceuta.
    Chaouki, qui était espagnol et possède même une carte d’identité périmée qui, selon lui, n’a pas pu renouveler, lève la voix quand il explique les motifs de sa protestation : « Vous ne pouvez pas imaginer comment la police espagnole se comporte, comment elle agresse les Marocains qui veulent se rendre à Melilla ».
    Hier il n’y a pas eu de nouveau communiqué de la diplomatie marocaine. Par contre, les déclarations des partis et ONG’s se sont poursuivis. Les ex-communistes du Parti du Progrès et du Socialisme ont exigé de l’Espagne « l’arrêt immédiat des agressions racistes (…) ». La prestigieuse Association Marocaine de Droits de l’homme a aussi rejoint le rang des condamnations. Celles-ci visent les autorités et les journalistes espagnols. Le Syndicat National de la Presse Marocaine leur a reproché ne pas avoir couvert la conférence de presse d’un membre du Polisario, un résidant dans les camps de réfugiés, qui a loué l’offre de Rabat d’octroyer une autonomie au Sahara Occidental.
    Zapatero a cassé hier le long silence des membres de son Gouvernement sur la tension bilatérale inattendue. Il s’est montré disposé à « éclaircir, dialoguer et informer » à Rabat sur « les comportements policiers dans la frontière de Melilla », mais il n’a pas mentionné Ceuta. Si le Maroc le croit opportun, des envoyés des ministères de l’Intérieur et des AE lui apporteront l’information nécessaire, signale une source diplomatique. Le président a soutenu les forces de sécurité qui, selon lui, « agissent avec la correction maximale ». Il a avoué, enfin, son souhait pour « que monsieur l’ambassadeur du Maroc soit ici ».
    Le poste est vacant depuis huit mois. Bien que le roi Mohamed VI désignât en janvier Ahmed Ould Souilem, un responsable du Polisario qui a rallié le Maroc il y a un an, il ne l’a pas encore nommé. Ce retard en soi illustre déjà une certaine détérioration de la relation bilatérale.
    L’agence de presse officielle marocaine (MAP) a réinterprété les mots de Zapatero – l’information que l’Espagne est disposée à donner à Rabat est devenue « une explication » – après être reçu à Majorque par don Juan Carlos. En plus, elle a omis de mentionner le soutien qu’il a exprimé aux forces de sécurité.
    Avant que Zapatero ne parle, celle-ci, à travers ses syndicats, ont manifesté leur malaise de devoir « donner la face » pour la défense de ses agents à la place des ministères de l’Intérieur et des AE. 

    Chronologie de la tension
    – Mohamed VI choisit un nouvel ambassadeur en Espagne qui obtient l’accord en avril, mais il ne l’a pas encore nommé.
    – Plaintes du Palais Royal. Au mois de juin, le roi demande la réduction des vols d’un hélicoptère militaire espagnol qui approvisionne Alhucemas, pendant le séjour du roi dans la ville.
    – Premier communiqué du Maroc. Le 16 juillet dénonce le « mauvais traitement de la police » infligé à 5 jeunes dans la frontière de Melilla.
    – Deuxième communiqué. Le 2 août dénonce « l’agression » par la police d’un jeune dans la même frontière. Le ministre des AE marocain convoque, en plus, l’ambassadeur d’Espagne.
    – Réponse d’Espagne. Le Ministère des AE répond, le même jour, que sa version « n’est pas d’accord » avec celle de Rabat et lamente que ces épisodes soient « singularisés ».
    – Troisième communiqué. Le 6 août, le Maroc dénonce l’abandon par la Guardia Civil de huit subsahariens en « état de santé critique » dans la côte marocaine près de Ceuta.
    – Quatrième communiqué. Le 7 août dénonce d’autres incidents avec la police espagnole dans le point de passage de Melilla.
    – 5ème communiqué. Le 9 août, Rabat exige de l’Espagne des « réponses précises » à ses plaintes.
    – Réponse de Zapatero. Le président se déclare disposé à « éclaircir, dialoguer et informer » Rabat, mais aussi apporte son soutien aux forces de sécurité. 
    EL PAIS, 11/8/2010
  • Le roi Mohammed VI revient sur la question des frontières

    Décidément, Rabat ne désespère pas d’obtenir d’Alger une ouverture et immédiate de ses frontières terrestres avec notre pays. C’est du moins le constat que l’on est en droit de faire à la lecture de la dépêche de la MAP, l’agence de presse officielle marocaine qui en date du 8/7/2008 profite de l’annonce de la participation de l’Algérie au Sommet de l’union pour la Méditerranée (UPM) pour décréter que l’ouverture des frontières algéro-marocaines contribuerait à la réussite de ce projet devant être lancé le 13 de ce mois à Paris. Rabat dont le voeu le plus cher est que ces frontières soient ouvertes incessamment tente de pousser un expert à plaider sa cause.
    M. Cherler Saint, professeur, directeur de l’observatoire d’études géographiques(OEG) et spécialiste du monde arabes déclare:  On peut émettre des doutes sur la possibilités de créer un processus durable alors que les frontière sont fermées entre le Maroc et l’Algérie du fait du conflit au Sahara marocain et du soutien apporté par Alger au Polisario». L’idée en elle-même qui pourrait peut-être se défendre trouve quant même un défenseur assez maladroit en affichant les perdants de la politique colonialiste de Rabat, preuve en est qu’il explique cette fermeture par le conflit du Sahara occidental et qu’il qualifie les représentants du peuple sahraoui pour une déterminante lutte pour leur indépendance d’«indépendantiste». Alger avant Rabat avait demandé la réouverture des frontières et clairement affiché ses positions par le biais de bon nombre de ses responsables à commencer par notre ancien chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, ainsi que le ministre des A.E ,Mourad Medelci.
    Notre pays avait évoqué un certain nombre de «préalables» devant précéder cette ouverture. Les questions liées au trafic de drogue ainsi qu’à la collaboration sécuritaire figuraient également en bonne place parmi ces préalables. La question du Sahara occidental n’en est donc qu’une partie. N’étant pas en position de quémendeur et n’ignorant pas non plus que Rabat accumule un manque à gagner de l’ordre de plus de 2 millions de dollars, c’est notre voisin qui a procédé à cette fermeture sous de fallacieux prétextes dans le but surtout de contribuer à nous isoler un peu plus.
    Lebbad Youcef
    La Nouvelle République, 11/8/2010
    Commentaire de Diaspora Saharaui :
    L’économie marocaine est à bout de souffle. Malgré tout ce que les médias du Makhzen véhiculent sur la santé de l’économie marocaine, celle-ci traverse une mauvaise passe. A cela s’ajoute la volonté des autorités marocaines de garder le statu quo pour pérenniser le conflit du Sahara Occidental et poursuivre la spoliation des ressources naturelles sahraouies tout en laissant les sahraouis dans une attente éternelle d’une solution à leur problème. Avec la réouverture des frontières, le Maroc trouvera le souffle nécessaire pour continuer à semer la zizanie dans la région.
  • Brahim Ghali charge les partisans du projet d’autonomie marocain

    L’ambassadeur de la RASD à Alger réitère la détermination des Sahraouis à arracher leur indépendance
    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Brahim Ghali, a affirmé hier à Alger que les «traîtres n’entameront point la détermination des Sahraouis à poursuivre leur lutte pour leur autodétermination conformément aux chartes internationales».
    «La traîtrise est un phénomène historique et social qui n’est pas propre à un peuple donné», et ce phénomène «ne saurait entamer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte pour son autodétermination», a indiqué M. Ghali lors d’une cérémonie d’accueil d’une délégation de la Coordination nationale de l’université d’été des cadres du Sahara occidental organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. «La révolution sahraouie est inébranlable et s’inscrit dans la durée», elle se nourrit de la conviction que «la victoire sera tôt ou tard atteinte quelles que soient les voix qui s’élèvent çà et là, des voix qui ne sauront point entamer la détermination du peuple sahraoui», a-t-il ajouté, cité par l’APS. Dans la foulée, M. Ghali a salué la «position inébranlable» de l’Algérie et son soutien inconditionnel au peuple sahraoui affirmant que la relation unissant les deux pays s’inscrivait dans la durée.
    Cette déclaration de M. Ghali intervient au lendemain de la conférence de presse, animée à Smara occupée, par un responsable du Polisario, Moustafa Salma Ould Sidi Mouloud, et au cours de laquelle celui-ci s’est dit «favorable» à l’ouverture d’un «dialogue» sur la base du «plan d’autonomie» proposé par le Maroc. «Je suis favorable à ce que le dialogue entre le Polisario et le Maroc s’ouvre sur la base du plan d’autonomie proposé par le Maroc, et je retournerai dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf pour défendre cette option», a déclaré Moustafa Salma Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police du Polisario et membre de la direction générale de la police. D’après l’AFP, ce natif de Smara au Sahara occidental occupé a souligné qu’il «occupe toujours ce poste», ajoutant qu’il va «retourner (à Tindouf, NDLR) pour sensibiliser le Polisario à l’option de l’autonomie proposée par le Maroc car elle est conforme aux intérêts du peuple sahraoui».
    Salma Ould Sidi Mouloud dit avoir laissé ses enfants à Tindouf, où il «compte retourner dans les jours qui viennent», selon la même source. Le responsable du Polisario a néanmoins précisé que son initiative est «strictement privée» et qu’il ne s’agit pas d’une «mission pour le compte du Polisario», ajoutant vouloir «jouer un rôle de médiateur». Dans un autre registre, l’ambassadeur sahraoui Brahim Ghali a évoqué l’université d’été dont les activités se déroulent depuis mardi dernier, et ce jusqu’à la fin du mois en cours à Boumerdès avec la participation de 650 cadres représentant les différentes institutions de l’Etat sahraoui, du Front Polisario et de l’armée de libération sahraouie. Cet évènement se veut «un bon début pour le processus d’édification stratégique de l’Etat sahraoui et un important investissement en matière de cadres en ressources humaines», a-t-il précisé. De son côté, le ministre sahraoui de la Justice, M. Selma Hamada, a indiqué que cette université d’été offrait l’opportunité d’examiner des questions liées à la formation de ressources humaines sahraouies et de passer en revue les derniers développements dans la région. Le ministre sahraoui a également rappelé les agressions dont font l’objet des citoyens sahraouis de la part des forces marocaines «pour leur détermination à exprimer leur position de manière pacifique». Il a appelé les organisations des droits de l’homme à faire pression sur le Maroc pour qu’il cesse ses violations et les interpellations de citoyens sahraouis et libère les trois citoyens sahraouis incarcérés.
    H. Mouhou
    Le Jeune Indépendant, 11/8/2010
  • Des associations marocaines préparent un boycott commercial sur Melilla

    L’Espagne propose d’envoyer des émissaires pour donner « davantage d’information » à Rabat
    Ignacio Cembrero / A. Manresa – Madrid / Palma de Mallorca – 11/8/2010
    Les mots conciliateurs vers le Maroc prononcés hier par le président José Luís Rodríguez Zapatero n’ont pas servi, pour l’instant, à apaiser les intentions du côté marocain. La nouvelle étape de tension qui se rapproche sera le boycott partiel de Melilla de la part de la coordonnatrice de la société civile du nord du Maroc et du Comité National pour la Libération de Ceuta et Melilla.

    Mounaim Chaouki, qui préside la première association et il se charge des relations extérieures de la deuxième, s’est présenté hier de bonne heure à Beni Enzar, à la frontière de Melilla, avec une poignée de militants nationalistes. Il a expliqué aux camionneurs qui transportent des marchandises à Melilla qui, en coïncidant avec le commencement du ramadan, « à partir du jeudi, ils empêcheront l’entrée de poisson » dans la ville. « À partir du lundi le boycott affectera aussi aux matériaux de construction pendant au moins 15 jours », remarque Chaouki par téléphone.
    Pour l’instant ils ne mettront pas des bâtons dans les roues à la circulation de fruits et de légumes, le troisième produit que le Maroc exporte légalement à Melilla à travers une douane commerciale inexistante à Ceuta.
    Chaouki, qui était espagnol et possède même une carte d’identité périmée qui, selon lui, n’a pas pu renouveler, lève la voix quand il explique les motifs de sa protestation : « Vous ne pouvez pas imaginer comment la police espagnole se comporte, comment elle agresse les Marocains qui veulent se rendre à Melilla ».
    Hier il n’y a pas eu de nouveau communiqué de la diplomatie marocaine. Par contre, les déclarations des partis et ONG’s se sont poursuivis. Les ex-communistes du Parti du Progrès et du Socialisme ont exigé de l’Espagne « l’arrêt immédiat des agressions racistes (…) ». La prestigieuse Association Marocaine de Droits de l’homme a aussi rejoint le rang des condamnations. Celles-ci visent les autorités et les journalistes espagnols. Le Syndicat National de la Presse Marocaine leur a reproché ne pas avoir couvert la conférence de presse d’un membre du Polisario, un résidant dans les camps de réfugiés, qui a loué l’offre de Rabat d’octroyer une autonomie au Sahara Occidental.
    Zapatero a cassé hier le long silence des membres de son Gouvernement sur la tension bilatérale inattendue. Il s’est montré disposé à « éclaircir, dialoguer et informer » à Rabat sur « les comportements policiers dans la frontière de Melilla », mais il n’a pas mentionné Ceuta. Si le Maroc le croit opportun, des envoyés des ministères de l’Intérieur et des AE lui apporteront l’information nécessaire, signale une source diplomatique. Le président a soutenu les forces de sécurité qui, selon lui, « agissent avec la correction maximale ». Il a avoué, enfin, son souhait pour « que monsieur l’ambassadeur du Maroc soit ici ».
    Le poste est vacant depuis huit mois. Bien que le roi Mohamed VI désignât en janvier Ahmed Ould Souilem, un responsable du Polisario qui a rallié le Maroc il y a un an, il ne l’a pas encore nommé. Ce retard en soi illustre déjà une certaine détérioration de la relation bilatérale.
    L’agence de presse officielle marocaine (MAP) a réinterprété les mots de Zapatero – l’information que l’Espagne est disposée à donner à Rabat est devenue « une explication » – après être reçu à Majorque par don Juan Carlos. En plus, elle a omis de mentionner le soutien qu’il a exprimé aux forces de sécurité.
    Avant que Zapatero ne parle, celle-ci, à travers ses syndicats, ont manifesté leur malaise de devoir « donner la face » pour la défense de ses agents à la place des ministères de l’Intérieur et des AE. 

    Chronologie de la tension
    – Mohamed VI choisit un nouvel ambassadeur en Espagne qui obtient l’accord en avril, mais il ne l’a pas encore nommé.
    – Plaintes du Palais Royal. Au mois de juin, le roi demande la réduction des vols d’un hélicoptère militaire espagnol qui approvisionne Alhucemas, pendant le séjour du roi dans la ville.
    – Premier communiqué du Maroc. Le 16 juillet dénonce le « mauvais traitement de la police » infligé à 5 jeunes dans la frontière de Melilla.
    – Deuxième communiqué. Le 2 août dénonce « l’agression » par la police d’un jeune dans la même frontière. Le ministre des AE marocain convoque, en plus, l’ambassadeur d’Espagne.
    – Réponse d’Espagne. Le Ministère des AE répond, le même jour, que sa version « n’est pas d’accord » avec celle de Rabat et lamente que ces épisodes soient « singularisés ».
    – Troisième communiqué. Le 6 août, le Maroc dénonce l’abandon par la Guardia Civil de huit subsahariens en « état de santé critique » dans la côte marocaine près de Ceuta.
    – Quatrième communiqué. Le 7 août dénonce d’autres incidents avec la police espagnole dans le point de passage de Melilla.
    – 5ème communiqué. Le 9 août, Rabat exige de l’Espagne des « réponses précises » à ses plaintes.
    – Réponse de Zapatero. Le président se déclare disposé à « éclaircir, dialoguer et informer » Rabat, mais aussi apporte son soutien aux forces de sécurité. 
    EL PAIS, 11/8/2010
  • Le temps des Judas bon teint ?

    Mustapha Salem Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police sahraouie des camps de refugiés à Tindouf, a fait une virée à Smara, capitale spirituelle du Sahara occidental, pour y tenir une conférence de presse. La démarche était à s’y méprendre celle d’un… vaincu. On ose là le mot « vaincu » parce que le personnage parle toujours en tant que sahraoui, membre du Polisario et non pas comme le ferait un ressortissant marocain « égaré » qui retourne au bercail et aux plaisirs du baisemain. Dans cette conférence de presse boudée par les médias espagnols, il étalait ses compétences de brosseur et ne tarissait pas d’éloges sur la politique paradisiaque et les « bienfaits » que le makhzen dispense à Aminatou Haïder et à ses compatriotes. Mustapha Salem ne se limitait pas aux éloges, il se montrait un tantinet téméraire puisqu’il s’engageait à revenir à Tindouf répéter ce qu’il a dit dans la ville occupée de Smara. Si ce n’est que ça, pourquoi alors s’être dérangé alors que la chose aurait pu se faire sans se déplacer à Smara ? Il n’est certainement pas erroné de dire que pour tout ressortissant de la Oumma, Sahraoui compris, Smara n’a pas la même place qu’El-Qods dans les cœurs. Or, on ne se rend pas à El-Qods occupée même en cas de hadj. Celui qui le fait passe pour traître. Mustapha Salam dit qu’il n’a été mandaté par personne et que son initiative est tout à fait personnelle. Possible ! Peut-être qu’il a entendu ces voix trompeuses qui avaient mené la pauvre Jeanne D’Arc au bucher. Quoi qu’il en soit, « les traîtres n’entameront point la détermination des Sahraouis à poursuivre leur lutte », déclarait Brahim Ghali, l’ambassadeur de la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UA) à Alger, au lendemain de la sortie de Mustapha Salem. De Nouakchott, M’hamed Kheddad, membre dirigeant du Polisario, affirmait avant-hier : « Nous sommes ouverts et prêts à contribuer à trouver une solution honorable pour tous qui préserve les droits des uns et les intérêts des autres, une solution fondée sur la légalité internationale (…) et sur le droit des peuples à disposer de leur destin. » Mustapha Salem ? Une hirondelle n’a jamais fait le printemps !
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Le Jeune Indépendant, 10/8/2010
  • Le temps des Judas bon teint ?

    Mustapha Salem Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police sahraouie des camps de refugiés à Tindouf, a fait une virée à Smara, capitale spirituelle du Sahara occidental, pour y tenir une conférence de presse. La démarche était à s’y méprendre celle d’un… vaincu. On ose là le mot « vaincu » parce que le personnage parle toujours en tant que sahraoui, membre du Polisario et non pas comme le ferait un ressortissant marocain « égaré » qui retourne au bercail et aux plaisirs du baisemain. Dans cette conférence de presse boudée par les médias espagnols, il étalait ses compétences de brosseur et ne tarissait pas d’éloges sur la politique paradisiaque et les « bienfaits » que le makhzen dispense à Aminatou Haïder et à ses compatriotes. Mustapha Salem ne se limitait pas aux éloges, il se montrait un tantinet téméraire puisqu’il s’engageait à revenir à Tindouf répéter ce qu’il a dit dans la ville occupée de Smara. Si ce n’est que ça, pourquoi alors s’être dérangé alors que la chose aurait pu se faire sans se déplacer à Smara ? Il n’est certainement pas erroné de dire que pour tout ressortissant de la Oumma, Sahraoui compris, Smara n’a pas la même place qu’El-Qods dans les cœurs. Or, on ne se rend pas à El-Qods occupée même en cas de hadj. Celui qui le fait passe pour traître. Mustapha Salam dit qu’il n’a été mandaté par personne et que son initiative est tout à fait personnelle. Possible ! Peut-être qu’il a entendu ces voix trompeuses qui avaient mené la pauvre Jeanne D’Arc au bucher. Quoi qu’il en soit, « les traîtres n’entameront point la détermination des Sahraouis à poursuivre leur lutte », déclarait Brahim Ghali, l’ambassadeur de la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UA) à Alger, au lendemain de la sortie de Mustapha Salem. De Nouakchott, M’hamed Kheddad, membre dirigeant du Polisario, affirmait avant-hier : « Nous sommes ouverts et prêts à contribuer à trouver une solution honorable pour tous qui préserve les droits des uns et les intérêts des autres, une solution fondée sur la légalité internationale (…) et sur le droit des peuples à disposer de leur destin. » Mustapha Salem ? Une hirondelle n’a jamais fait le printemps !
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Le Jeune Indépendant, 10/8/2010
  • Quatorze jeunes filles belges sauvées d’un mariage forcé au Maroc

    Depuis l’inauguration de son numéro vert mi-juin, l’asbl « Insoumise et dévoilée » a aidé quatorze jeunes filles à échapper à un projet de mariage forcé au Maroc. L’association est également contactée par de jeunes hommes touchés par cette pratique. Tous les détails dans Le Soir

    Les vacances d’été sont aussi le temps de tous les dangers pour de nombreuses adolescentes et jeunes femmes emmenées dans le pays d’origine de leurs parents pour s’y voir contraintes à un « mariage arrangé ».

    La ligne verte de « SOS mariage forcé/crime d’honneur » créée par l’ASBL « Insoumise et dévoilée » reçoit depuis le début juillet de très nombreux appels s’alarmant de la perspective d’un mariage forcé une fois le pays d’origine rejoint.
    Selon Karima, la coordinatrice de ce centre d’appels, dix appels seraient enregistrés chaque jour. Et depuis le début des vacances, pas moins de 14 jeunes filles ou jeunes femmes (certaines âgées de 16 ans), ont pu trouver refuge dans des familles d’accueil pour échapper aux diktats d’un autre âge de leur famille, essentiellement marocaines.
    Karima note aussi que de plus en plus de jeunes hommes sont contraints de satisfaire aux mariages forcés conclus par leurs parents. 
    Le Soir. be, 10/8/2010


  • Ali Zaoui : «Il y a des risques d’attentats en France»

    Ali Zaoui, spécialiste en lutte antiterroriste à Tribune des Lecteurs
    «Il y a des risques d’attentats en France»

    Entretien réalisé par Narimen Kaïdi et Mohamed Abdoun

    Tribune des Lecteurs : Les événements se précipitent au Sahel. On assiste depuis quelque temps à une succession d’événements très préoccupants. Donc où en est la situation aujourd’hui ?
    Ali Zaoui : Maintenant le Sahel est plus volcanique qu’avant. Surtout après l’intervention française sur le sol malien malgré les accords du mois d’avril de Tamanrasset avec les chefs sécuritaires des quatre pays qui ont conclu que le problème du Sahel ne concerne que le continent africain. De ce fait l’ingérence étrangère va légitimer le Gspc vers le djihad et rééditer quelque part les scénarios irakien et afghan.
    Ils veulent donner une appellation forcée à El Qaida aux pays du Maghreb alors qu’elle n’a jamais existé ni en Algérie ni au Sahel.
    Justement, alors qu’est-ce qui se passe exactement dans ces régions, puisque El Qaida n’existe pas au Sahel ? Qui active dans ces régions ?
    C’est le Gspc et le grand banditisme qui travaillent directement ensemble. Chaque groupe se nourrit d’un autre groupe. A signaler que récemment un groupe de jeunes Touareg radicalistes a rejoint le Gspc, à leur tête « Amar Ad Amnoukêne». De ce fait, la situation est devenue plus dangereuse qu’avant. Déjà, on craignait auparavant qu’une fraction de jeunes Touareg se rallie au Gspc.
    Mais pourquoi ont-ils rejoint le Gspc ? Est-ce parce que les accords d’Alger n’ont pas été respectés et qu’ils se sont sentis délaissés ?
    Je me rappelle qu’un jour un Targui m’avait dit que si Satan venait en image d’une personne, il travaillerait avec lui.
    Les Touareg sont prêts à tout quand ils sont marginalisés et en colère.
    Donc selon vous, pourquoi la France a multiplié ses faux-pas ? Est-ce que ce sont des faux pas involontaires ou bien c’est voulu ?
    Il est clair que c’est voulu. La France veut contrôler ses anciennes colonies. D’autant plus que Sarkozy veut faire oublier ses scandales financiers.
    On sait bien que les groupes qui existent au Sahel sont multi-africains, composés de gens démunis qui sont issus de réseaux de soutien et on sait très bien que le soutien est plus dangereux que le terrorisme.
    Car, sans soutien il n’y aura jamais de terrorisme. Maintenant, on craint avec un calme depuis 2005 que certains « trévistes » vont reprendre du service.
    Vous parlez de MBM ( Mokhtar Ben lmokhtar. Ndlr) ?
    Oui, tout à fait.
    Est-ce qu’il y a des informations dans ce sens ?
    Non. Mais je sais que les chefs de tribu sont très mécontents de l’intervention d’une force étrangère au Sahel.
    Mais l’Algérie n’a rien à voir là-dedans ?
    C’est sûr.
    Est-ce que MBM n’est pas satisfait par la réconciliation ?
    Si. Il est très satisfait de la réconciliation
    Lors, pourquoi il se peut qu’il reprenne du service ?
    Certaines analyses disent que quand il y a une présence étrangère au Sahel il y aura certainement un renforcement du recrutement de nouveaux terroristes, ainsi ça va renforcer la crédibilité et légitimer le Gspc envers el Djihad.
    D’ailleurs, je l’avais dit récemment que c’est le moment de procéder aux visas d’accès au Mali pour des raisons sécuritaires.
    Concernant la suite des évènements ?
    Elle est certainement inquiétante. Les dirigeants des pays du Sahel n’arrivent pas à contrôler la situation.
    Je vous rappelle que le dernier attentat survenu aux portes de nos frontières a été réalisé par un groupe de terroristes salafistes mauritaniens.
    Composé de gens qui connaissent bien la zone, alors que lorsque MBM gérait la zone on n’a jamais eu de problème d’attaques aux frontières.
    Donc, ils étaient bien informés ?
    Tout à fait. On sait bien que le GGF maîtrisait la situation dans cette zone.
    A titre d’exemple, plus aucune caravane d’armes ne passe.
    On en est où sur la plan technique? Quel est leur nombre ? Comment ils se déplacent ?…
    On sait très bien que les terroristes ne se déplacent pas en groupes importants, ils se déplacent soit par 3, 2 ou un seul terroriste. Ensuite, ils se connectent dans un endroit précis.
    Des points d’eau par exemple. Et quand ils effectuent des opérations, on sait très bien qu’ils sont renforcés par leur soutien, leurs sources de renseignement et aussi par le banditisme. On sait très bien que tous les enlèvement qu’il y a eu ont été faits dans la plupart du temps par les contrebandiers qui revendaient les otages au Gspc.
    En 2008, lorsque les deux diplomates canadiens enlevés au Niger, ont été par la suite récupérés par MBM.
    Ensuite, il y a eu des négociations entre les chefs de tribus de la zone qui ont obligé MBM à les relâcher sans aucune contrepartie, soit sans aucune rançon.
    On sait très bien que MBM a éliminé les deux ravisseurs des deux diplomates canadiens lorsqu’il a essayé de récupérer les deux autres otages anglais qui ont été détenus par Abou Eiid.
    Actuellement, ils sont combien ? Et quel est leur type d’armement ?
    Ils ont des armes lourdes et ils peuvent frapper à tout moment avec la force humaine qu’ils ont. Et leurs armes proviennent de la contrebande. Ils peuvent même provenir d’ Afrique du Sud. On sait très bien qu’il y a des « Falacha» parmi les groupes terroristes du Sahel. C’est eux qui dirigent toutes les opérations terroristes au Sahel.
    Il y a, à peu près, une centaine de terroristes actifs au Sahel. C’est beaucoup moins que ce qu’on raconte.
    Comment vous voyez la suite des évènements ? Qu’est-ce qui se prépare ?
    Nous risquons d’avoir une suite très alarmante au Sahel, parce que ces gens là font n’importe quoi juste pour faire parler d’eux et pour prouver qu’ils existent encore. Il est à noter qu’ils sont comme une bête féroce blessée qui veut toujours s’imposer et prouver qu’elle existe et qu’elle peut frapper à n’importe quel moment. C’est de même pour ce qui est de la Kabylie.
    La situation est explosive au Sahel. S’il va y avoir une opération directe, il est à savoir qu’il va y avoir une solidarité entre toutes les tribus et les Touareg qui vont légitimer une guerre qui est, pour eux, « sainte ». C’est ce qui s’est passé en Irak et en Afghanistan.
    Et s’il n’y a pas d’intervention ?
    Dans ce cas-là, et que les 4 pays s’y mettent dans tous les domaines. Ils pourront éliminer les terroristes, mais à condition que le problème des Touareg doit être réglé.
    Car sans cela, on ne pourra jamais lutter contre le terrorisme au Sahel.
    Mais il y a un autre problème. Il y a des pays de la région qui jouent un double jeu comme le Maroc et la libye.
    Je pense que la Libye a fait marche arrière.
    Est-ce qu’il y a un risque direct pour l’Algérie?
    Non. On contrôle bien la situation.
    Parlons maintenant de la Kabylie. Recrudescence d’attentats, insécurité totale et enlèvements…y a-t-il jonction entre le grand banditisme et le terrorisme dans cette région ?
    Bien sûr. Il est à signaler que même si les groupes terroristes de la région sont affaiblis, leur affaiblissement peut nous être encore fatal.
    A chaque fois qu’on dit qu’ils se scindent de plus en plus, il y a une riposte.
    En Kabylie, il y a jonction certes. Les terroristes ripostent à chaque fois qu’ils sont attaqués.
    Par ailleurs, il est à noter que pour lutter contre le terrorisme il faut de l’argent et non seulement des armes.
    Car, avec les moyens financiers on peut avoir tous les renseignements que l’on veut.
    La Kabylie, elle aussi, vit sur une poudrière. C’est une bombe à retardement.
    Et nous craignons le pire pour la capitale.
    Même si Saddouki a été éliminé, cela ne voudrait pas dire qu’il n’y a pas de suite. Alger est menacée. Aussi, actuellement,
    il y a une grande force de recrutement à Médéa.
    Revenons au Sahel… comment faudrait-il agir pour en finir avec le phénomène du gangsterrorisme ?
    Aujourd’hui, tout le monde doit s’y mettre pour régler le problème du terrorisme au Sahel ou bien chez nous.
    Attention à l’ingérence étrangère car nous risquons d’avoir un « Tora Bora 2» à nos frontières.
    Est-ce qu’il y a des contacts entre les maquis du Nord et ceux du Sud ?
    Effectivement. Par le biais de certaines plumes, les médias. Si on coupe ces contacts, chaque groupe sera isolé de l’autre.
    Le traitement des informations sécuritaires est délicat et un réel problème. Certaines plumes aident malheureusement à amplifier la situation.
    Maintenant au Sahel, les terroristes et les contrebandiers n’utilisent plus le Thuraya. Ils communiquent entre eux par des messages verbaux ou écrits, pour ne pas être localisés.
    A titre d’exemple, pour convaincre MBM de se replier, il fallait tout un travail.
    Et je vous informe que MBM a juré à sa mère de ne plus renouer à ses actes terroristes, alors certains l’impliquent sans des attentats terroristes pour des raisons inconnues.
    A rappeler que, récemment, MBM avait même affirmé qu’El Qaida n’existait pas au Sahel.
    Donc, maintenant la situation doit se régler. Les chefs d’Etat doivent se réunir pour exclure tout corps étranger au Sahel. Je parle de l’Algérie, du Mali, du Niger et de la mauritanie.
    A noter que la Mauritanie a fait des mains et des pieds pour l’ingérence étrangère au Sahel.
    Je vous ai dit dernièrement, qu’après le colloque organisé le 13 mars à Alger, ça va être du parlé dans l’air. A titre d’exemple, le Mali qui maintient à dire que personne ne doit se mêler de sa situation sécuritaire.
    On sait très bien qu’Abou Zeid s’est rétracté à l’extrême nord-est du Mali. Donc la situation est à craindre.
    En tant que connaisseurs, on sait que l’ingérence va engendrer une force de recrutement. Attention à un Afghanistan bis. Ils vont légitimer le Gspc en Al Qaida pour lutter contre.
    Les quatre pays sont les seuls à pouvoir lutter contre le terrorisme, L’Algérie en est assez capable. A rappeler que pendant la décennie noire, on était seuls contre tous.
    Le Sahel est sur une poudrière qui risque d’éclater avec cette ingérence étrangère. Je crains aussi que d’autres jeunes Touareg se rallient au Gspc, puisque dernièrement quelque 100 jeunes Touareg ont rejoint le Gspc.
    Et c’est cela qui va amplifier la force du terrorisme, car étant donné que les Touareg connaissent toutes les issues de la région du Sahel.
    Les opérations terroristes vont être très dangereuses. A rappeler que l’Algérie qui est tirée d’affaire, a tout fait pour lutter contre le terrorisme, même si certains ont tout fait pour nous affaiblir.
    Autre chose, il y a de sérieuses appréhensions sur le risque d’attentats imminents en France en guise de représailles contre le raid mené au Mali par des soldats français et mauritaniens.
    Tout le monde doit être vigilent, car la lutte n’est pas un problème d’Etat, elle concerne tout le monde, à savoir les autres pays.
    Aujourd’hui, il faut savoir que la situation s’empire. Il y a une grande force de recrutement aussi bien en Algérie qu’au Sahel.Je rappelle qu’on risque de faire face à un terrorisme de 4e génération, sans nom et sans adresse.
    Il y aura toujours un après Droudkel, Abou Zeid ou autre.
    Si les quatre pays concernés appliquent la réconciliation nationale, les groupes terroristes seront affaiblis.
    Et MBM, il est où ?
    Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il est derrière les frontières.
    Et concernant l’affaire Germaneau ?
    Il est à noter que les chefs de tribu étaient en négociations pour le libérer et l’opération française a accéléré les choses. En somme, Germaneau a été victime de Sarkozy qui veut trouver une excuse pour son ingérence au Sahel, avec l’avis de la Mauritanie qui a trahi l’accord d’Alger et donc l’Algérie.
    Germaneau a été sacrifié, rien de plus.
    Il est clair que ce qui s’est passé dernièrement au Sahel, en l’occurrence le raid français, était un scénario fabriqué et qui ne tient pas la route.
    Autre chose, pour les deux ressortissants espagnols, je pense qu’ils vont être libérés sans paiement de rançon.
    Conclusion ?
    Donc le terrorisme est renforcé par le grand banditisme au Sud comme au Nord.
    Le Sahel est en danger si l’ingérence étrangère persiste.
    Les quatre pays concernés doivent trouver une solution entre eux.
    Et il faut affirmer qu’il n’y a pas El Qaida au Sahel, ni en Algérie.
    La Tribune des Lecteurs, 10/8/2010