Mois : août 2010

  • Le populaire.fr : Le choc des cultures

    Sans aller bien loin, on voyage beaucoup au Châtelard. Les enfants font connaissance avec le peuple sahraoui et se lance dans un brassage des cultures du monde.
    Tout de blanc vêtus, les enfants de l’accueil de loisirs du Châtelard ne passeront pas inaperçus, demain, dans les rues de Saint-Junien, dès 11 h.

    Ils participeront, en effet, à une journée spéciale, dans le cadre du lancement officiel de l’année internationale de la Jeunesse et du rapprochement des cultures, déclarée par l’ONU (lire notre édition du mardi 10 août,
    ici).
    Pour mettre en place pareil évènement, l’office de tourisme de Saint-Junien (et en particulier Sylvie Desainriquer, figure  » naïve  » bien connue) a obtenu l’accord de plusieurs partenaires dont la Ville, en priorité, mais aussi le comité limousin de solidarité avec le peuple sahraoui (peuple du Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975, note de Diaspora Saharaui), l’association commerciale  » Coeur de ville  » et le peintre Topaz.
    L’équipe de direction de l’accueil de loisirs local, conduite par Sébastien Claux, travaille depuis longue date sur un projet qui réunira des enfants venus d’Ambazac (couleur bleue), Chaillac (vert et rouge), Rochechouart (orange) et Limoges\ La Poste.
    Au Châtelard, les enfants (entre 90 et 120 selon les jours au mois d’août), préparent l’opération baptisée « Les Notes Blanches » depuis le début du mois. La paix et la solidarité dans le monde font donc l’objet de jeux et d’animations divers.
    D’autant qu’ils ont comme compagnons de jeux une dizaine d’enfants sahraouis accueillis en famille d’accueil et inscrits au Châtelard durant leur séjour saint-juniaud. (Lire )
    Le directeur et son équipe ont prévu une deuxième partie de séjour aussi animée, quoique plus dans la tradition des centres de vacances.

    Ainsi, pour les plus de 6 ans, la formule du forum sera reconduite avec des activités au choix : sport, culture, grand jeu, travaux manuels.
    Des sorties figurent encore au programme: découverte des loups de Chabrière (petits), visite des haras de Pompadour (moyens), camping autour des lacs de Haute-Charente (avec canoë, catamaran, équitation) et « laser games » pour les grands, à Limoges.
    Le jeudi 26 août, à partir de 18 h, les enfants sont invités à rester au Châtelard, en compagnie de leurs parents, pour une conférence sur les voyages dans le temps.
    Conférence des plus originales, animée par un savant assez farfelu qui hante les sous-sols du Châtelard depuis quelque temps.
    Le mystère demeure sur le déroulement exact de cette soirée au cours de laquelle devrait être présentée une machine à remonter le temps.

    Jean-Marie Misset

    lepopulaire.saintjunien@centrefrance.com

    Renseignements : Tél. 05.55.02.10.21. 
    LE POPULAIRE.FR, 11/8/2010
  • Le mensonge de l’intégrité territoriale du Maroc

    Le 11 août 1979, suite aux accords de paix signés avec le Front Polisario, la Mauritanie évacue la ville de Dakhla. Les unités de l’armée marocaine occupent la ville sans attendre l’achèvement du retrait mauritanien.
    C’est une date d’une importance extrême qu’il convient de rappeler à tous ceux qui ont la mémoire courte ou, comme le roi Mohamed VI, font semblant d’oublier cet événement. Il convient de leur rappeler que le Maroc sous le règne de Hassan II a décidé de partager le Sahara Occidental avec le régime de feu Mokhtar Ould Daddah.

    Aujourd’hui, le roi du Maroc a encore le culot de répéter que son pays « ne cédera pas un pouce de son Sahara ». D’abord, c’est un grand mensonge parce que le Maroc a déjà cédé la moitié du territoire du Sahara Occidental aux mauritaniens. Certains défenseurs de la dénommée intégrité territoriale du Maroc ont tendance à oublier que si leur roi avait considéré le Sahara comme sien, il ne l’aurait jamais partagé avec quelqu’un d’autre. Par conséquent, cette histoire d’intégrité territoriale n’est qu’une farce que beaucoup sont prêts à avaler avec facilité. 
    La décision du roi Hassan II d’envahir le Sahara Occidental n’était pas bâtie sur sa conviction de la marocanité du Sahara, mais sur des objectifs bien précis : 
    1) Un objectif économique, le Sahara Occidental regorge de ressources naturelles; 
    2) Objectif politique, éloigner l’armée qui menaçait le palais royal; 
    3) Objectif stratégique dicté par les maîtres occidentaux qui voyaient dans le Front Polisario une extension de la doctrine socialiste algérienne.
    Il convient aussi de leur rappeler que le Maroc a déjà perdu la bataille de la Mauritanie, de Tindouf comme il a perdu celle du Sahara.

  • Marocains de l’étranger : une cinquième colonne

    Baudoin Loos, dans un article apparu dans Le Soir (Belgique) l’avait bien précisé. La communauté marocaine en Belgique est sous influence du gouvernement marocain grâce à ses multiples antennes en Europe agissant sous couverture d’amicales, d’associations de toute sorte, mosquées, centres culturels, etc. Une pratique qui dure depuis les années 70 et 80, lorsque les agents de Hassan II traquaient les militants marocains de gauche.
    Les services secrets de sa majesté sont toujours présents sur le terrain européen. Ils courtisent maintenant les élus issus de l’immigration. Rappelons le voyage organisé le 14 juillet dernier sous le titre de « Raid des Marocains du Monde ». Sont particulièrement visés : tous les élus européens d’origine marocaine ou considérés comme « amis du Maroc ». En d’autres termes, des collabos. Certains élus ont préféré ne pas prendre part au voyage: parmi eux, le chef du groupe MR Didier Gosuin, qui décline toutes les invitations du genre, comme précisé par le député écolo Ahmed Mouhssin. Aucun élu marocain n’a décliné l’offre, un phénomène dangereux pour les positions officielles de la Belgique concernant le conflit qui oppose le Maroc aux sahraouis. Des positions qui peuvent être en conflit avec celles de l’Etat belge en matière de politique extérieure.

    Les élus qui ont accepté l’invitation, officiellement serviteurs de l’Etat, ils préfèrent être serviteurs de leurs portefeuilles. Parce que le gouvernement marocain a déboursé de l’argent pour cette entreprise considérée comme stratégique par les cerveaux du palais royal. Vu qu’ils peuvent se permettre d’engager Eric Gerets comme sélectionneur national, on connaît les priorités de Rabat en terme de budget, surtout maintenant que la diplomatie marocaine connaît de sérieux revers dans le dossier du Sahara Occidental.

    En effet, l’attitude de l’UE envers le Maroc est rigoureuse concernant la défense des droits de l’homme au Sahara Occidental et le bureau juridique du PE vient de constater que le Maroc n’a présenté aucune preuve pour démontrer que la population sahraouie profite des ressources naturelles de son pays.

    Alors, le roi Mohamed VI les accueille dans son palais pour les « encourager » à servir leur deuxième patrie (ou première?) histoire de les utiliser comme moyen de pression. Et la ville de Tanger déclare une « Journée Internationale des Marocains Résidents à l’Etranger ». Sans oublier que la sœur du roi s’occupe personnellement de leurs affaires.

    Mais les élus sont des personnes adultes et conscientes. Le vrai danger vient des personnes simples bourrées de la propagande du Makhzen véhiculé par des dizaines de journaux et de pages web qui les font rêver comme lorsque les marocains ont vu le roi Mohamed V sur la lune. Ceux-là voient Mohamed VI sur Mars lorsqu’il se trouve sur sa planche de ski nautique.

    Ces gens défendent les méthodes les plus illégales et violentes du Makhzen. A titre d’exemple, les derniers jours ont vu une escalade dans les relations hispano-marocaines. Le gouvernement marocain a embrigadé des milliers de marocains pour se manifester devant les bâtiments espagnols au Maroc. Dans ce conflit artificiel créé par le palais royal, les jeunes RME trouvent que le Maroc n’est pas assez ferme avec l’Espagne et qu’il doit revoir sa politique.

    Commentaires de certains internautes marocains sur la toile : « la chochotte, ça ne marche plus dans les relations internationales »,  » le Maroc, peut jouer la carte de lutte contre l’immigration clandestine, il peut fermer les yeux sur les patteras qui peuvent reprendre, ou carrément geler sa coopération et toute l’Europe va être touchée, et plus particulièrement la Guardia Civile », « A nous de ne pas nous laisser faire, on a des moyens de pression beaucoup plus importants que de faire la chochotte au journal TV du Maroc », etc…

    Si vous voulez vous assurer que les MRE ont la même mentalité que le Makhzen qui les façonnent à sa guise, jetez un œil sur les nombreux sites de chat que le gouvernement marocain a créés dans ce but. Ce sont les sites de la cinquième colonne marocaine.

  • Les Sahraouis déterminés à poursuivre la lutte

    Par Hasna Yacoub  
    Le conflit du Sahara occidental et son rapport avec la guerre et la paix au Maghreb arabe est au cœur d’une conférence à l’université d’été des cadres du Front Polisario et de la RASD, depuis le 3 août dernier et jusqu’au 28 août à Boumerdès. Hier et lors de son intervention, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie à Alger, M. Brahim Ghali, a indiqué que les «traîtres n’entameront point la détermination des Sahraouis à poursuivre leur lutte pour leur autodétermination conformément aux chartes internationales». «La traîtrise est un phénomène historique et social qui n’est pas propre à un peuple donné» et ce phénomène «ne saurait entamer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte pour son autodétermination», a indiqué M. Ghali. «La révolution
    sahraouie est inébranlable et s’inscrit dans la durée», elle se nourrit de la conviction que «la victoire sera tôt ou tard atteinte quelles que soient les voix qui s’élèvent çà et là, des voix qui ne sauront point entamer la détermination du peuple sahraoui», a-t-il ajouté.  M. Ghali n’a pas manqué de saluer la «position inébranlable» de l’Algérie et son soutien inconditionnel au peuple sahraoui affirmant que la relation unissant les deux pays s’inscrivait dans la durée. De son côté et lors de son intervention, l’ex-président du Comité des relations extérieures du Parlement algérien, Sadek Bouguetaya a réitéré la position indéfectible de l’Algérie au soutien des justes causes à travers le monde et notamment la lutte menée par le peuple sahraoui depuis plus de 35 ans pour son autodétermination et son indépendance. M. Bouguetaya, a ajouté que l’Algérie reste fidèle à ses principes et ses engagements envers les peuples colonisés pour leur droit à l’autodétermination garanti par la légalité et le droit internationaux. Il a en outre précisé que le régime marocain «est conscient que le Sahara occidental ne lui appartient pas et que le peuple sahraoui n’est pas marocain», soulignant que le référendum d’autodétermination «demeure la seule solution devant mettre fin au conflit». Le conférencier a également réaffirmé que «l’unité et le développement des pays du Maghreb ne peuvent pas se réaliser au détriment du peuple sahraoui», ajoutant que la RASD est «un facteur de paix et de stabilité dans la région». Il a enfin appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités dans la décolonisation du Sahara occidental. Sur le plan international, il est à préciser que le Polisario a demandé à la Mauritanie «de jouer un rôle» dans la résolution du conflit. Il est à rappeler que M’hamed Khadad, coordinateur du Front Polisario avec la Mission de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO) a été reçu, lundi dernier, par le président de la république mauritanienne, Mohamed Ould Abdel Aziz. L’émissaire sahraoui avait, à l’issue de l’audience, fait une déclaration à l’agence mauritanienne d’information dans laquelle il a affirmé avoir remis un message du président de la République arabe sahraoui portant sur les relations bilatérales et les derniers développements du processus de règlement de la question du Sahara occidental que supervisent les Nations unies. «Et l’on sait que la Mauritanie a accompagné depuis le début le processus de concertation entre les deux parties en conflit, le Front Polisario d’une part et le Maroc de l’autre et qu’en raison de sa position géographique, du voisinage, du respect dont elle jouit de la part des grandes puissances impliquées dans la question, ainsi que les relations privilégiées entre les peuples mauritanien et sahraoui, elle est en mesure de jouer un rôle afin de mettre fin au calvaire du peuple sahraoui qui dure depuis plus de trois décennies et d’ouvrir la voie à une paix juste et durable et construire un Maghreb harmonieux où tous les peuples grands et petits et tous les Etats riches ou pauvres jouissent du respect et de la considération». «Nous sommes en République arabe sahraouie démocratique ouverts et prêts à contribuer à trouver une solution honorable pour tous qui préserve les droits des uns et les intérêts des autres, une solution fondée sur la légalité internationale et les principes démocratiques et sur le droit des peuples à disposer de leur destin.» 
    La Tribune Online, 11/8/2010

  • Le populaire.fr : Le choc des cultures

    Sans aller bien loin, on voyage beaucoup au Châtelard. Les enfants font connaissance avec le peuple sahraoui et se lance dans un brassage des cultures du monde.
    Tout de blanc vêtus, les enfants de l’accueil de loisirs du Châtelard ne passeront pas inaperçus, demain, dans les rues de Saint-Junien, dès 11 h.

    Ils participeront, en effet, à une journée spéciale, dans le cadre du lancement officiel de l’année internationale de la Jeunesse et du rapprochement des cultures, déclarée par l’ONU (lire notre édition du mardi 10 août,
    ici).
    Pour mettre en place pareil évènement, l’office de tourisme de Saint-Junien (et en particulier Sylvie Desainriquer, figure  » naïve  » bien connue) a obtenu l’accord de plusieurs partenaires dont la Ville, en priorité, mais aussi le comité limousin de solidarité avec le peuple sahraoui (peuple du Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975, note de Diaspora Saharaui), l’association commerciale  » Coeur de ville  » et le peintre Topaz.
    L’équipe de direction de l’accueil de loisirs local, conduite par Sébastien Claux, travaille depuis longue date sur un projet qui réunira des enfants venus d’Ambazac (couleur bleue), Chaillac (vert et rouge), Rochechouart (orange) et Limoges\ La Poste.
    Au Châtelard, les enfants (entre 90 et 120 selon les jours au mois d’août), préparent l’opération baptisée « Les Notes Blanches » depuis le début du mois. La paix et la solidarité dans le monde font donc l’objet de jeux et d’animations divers.
    D’autant qu’ils ont comme compagnons de jeux une dizaine d’enfants sahraouis accueillis en famille d’accueil et inscrits au Châtelard durant leur séjour saint-juniaud. (Lire )
    Le directeur et son équipe ont prévu une deuxième partie de séjour aussi animée, quoique plus dans la tradition des centres de vacances.

    Ainsi, pour les plus de 6 ans, la formule du forum sera reconduite avec des activités au choix : sport, culture, grand jeu, travaux manuels.
    Des sorties figurent encore au programme: découverte des loups de Chabrière (petits), visite des haras de Pompadour (moyens), camping autour des lacs de Haute-Charente (avec canoë, catamaran, équitation) et « laser games » pour les grands, à Limoges.
    Le jeudi 26 août, à partir de 18 h, les enfants sont invités à rester au Châtelard, en compagnie de leurs parents, pour une conférence sur les voyages dans le temps.
    Conférence des plus originales, animée par un savant assez farfelu qui hante les sous-sols du Châtelard depuis quelque temps.
    Le mystère demeure sur le déroulement exact de cette soirée au cours de laquelle devrait être présentée une machine à remonter le temps.

    Jean-Marie Misset

    lepopulaire.saintjunien@centrefrance.com

    Renseignements : Tél. 05.55.02.10.21. 
    LE POPULAIRE.FR, 11/8/2010
  • Marocains de l’étranger : une cinquième colonne

    Baudoin Loos, dans un article apparu dans Le Soir (Belgique) l’avait bien précisé. La communauté marocaine en Belgique est sous influence du gouvernement marocain grâce à ses multiples antennes en Europe agissant sous couverture d’amicales, d’associations de toute sorte, mosquées, centres culturels, etc. Une pratique qui dure depuis les années 70 et 80, lorsque les agents de Hassan II traquaient les militants marocains de gauche.
    Les services secrets de sa majesté sont toujours présents sur le terrain européen. Ils courtisent maintenant les élus issus de l’immigration. Rappelons le voyage organisé le 14 juillet dernier sous le titre de « Raid des Marocains du Monde ». Sont particulièrement visés : tous les élus européens d’origine marocaine ou considérés comme « amis du Maroc ». En d’autres termes, des collabos. Certains élus ont préféré ne pas prendre part au voyage: parmi eux, le chef du groupe MR Didier Gosuin, qui décline toutes les invitations du genre, comme précisé par le député écolo Ahmed Mouhssin. Aucun élu marocain n’a décliné l’offre, un phénomène dangereux pour les positions officielles de la Belgique concernant le conflit qui oppose le Maroc aux sahraouis. Des positions qui peuvent être en conflit avec celles de l’Etat belge en matière de politique extérieure.

    Les élus qui ont accepté l’invitation, officiellement serviteurs de l’Etat, ils préfèrent être serviteurs de leurs portefeuilles. Parce que le gouvernement marocain a déboursé de l’argent pour cette entreprise considérée comme stratégique par les cerveaux du palais royal. Vu qu’ils peuvent se permettre d’engager Eric Gerets comme sélectionneur national, on connaît les priorités de Rabat en terme de budget, surtout maintenant que la diplomatie marocaine connaît de sérieux revers dans le dossier du Sahara Occidental.

    En effet, l’attitude de l’UE envers le Maroc est rigoureuse concernant la défense des droits de l’homme au Sahara Occidental et le bureau juridique du PE vient de constater que le Maroc n’a présenté aucune preuve pour démontrer que la population sahraouie profite des ressources naturelles de son pays.

    Alors, le roi Mohamed VI les accueille dans son palais pour les « encourager » à servir leur deuxième patrie (ou première?) histoire de les utiliser comme moyen de pression. Et la ville de Tanger déclare une « Journée Internationale des Marocains Résidents à l’Etranger ». Sans oublier que la sœur du roi s’occupe personnellement de leurs affaires.

    Mais les élus sont des personnes adultes et conscientes. Le vrai danger vient des personnes simples bourrées de la propagande du Makhzen véhiculé par des dizaines de journaux et de pages web qui les font rêver comme lorsque les marocains ont vu le roi Mohamed V sur la lune. Ceux-là voient Mohamed VI sur Mars lorsqu’il se trouve sur sa planche de ski nautique.

    Ces gens défendent les méthodes les plus illégales et violentes du Makhzen. A titre d’exemple, les derniers jours ont vu une escalade dans les relations hispano-marocaines. Le gouvernement marocain a embrigadé des milliers de marocains pour se manifester devant les bâtiments espagnols au Maroc. Dans ce conflit artificiel créé par le palais royal, les jeunes RME trouvent que le Maroc n’est pas assez ferme avec l’Espagne et qu’il doit revoir sa politique.

    Commentaires de certains internautes marocains sur la toile : « la chochotte, ça ne marche plus dans les relations internationales »,  » le Maroc, peut jouer la carte de lutte contre l’immigration clandestine, il peut fermer les yeux sur les patteras qui peuvent reprendre, ou carrément geler sa coopération et toute l’Europe va être touchée, et plus particulièrement la Guardia Civile », « A nous de ne pas nous laisser faire, on a des moyens de pression beaucoup plus importants que de faire la chochotte au journal TV du Maroc », etc…

    Si vous voulez vous assurer que les MRE ont la même mentalité que le Makhzen qui les façonnent à sa guise, jetez un œil sur les nombreux sites de chat que le gouvernement marocain a créés dans ce but. Ce sont les sites de la cinquième colonne marocaine.

  • FRANÇAFRIQUE : USAGES ET USURES DES ÉLITES AFRICAINES.

    La remise en cause des accords de coopération met la « Françafrique » en accusation. Mais lorsque Jacques CHIRAC dit qu’il connaît mieux la « psychologie africaine » que THABO MBEKI, il ne parle que de la partie africaine de la « Françafrique ». Car la « Françafrique » est une nébuleuse, un tissu de réseaux, une toile. Par Mamadou KOULIBALY.
    Le « pacte colonial » en est le texte fondateur : il trouve place dans la « Constitution française » de 1958 révisée en 1995. Certes, le « pacte » est ce qu’il est. De ce fait, il doit être solidairement dénoncé par les peuples de tous les pays africains. Mais au-delà du pacte, qu’y a-t-il donc ?
    La « Françafrique » est un « pacte » entre une mafia française et des « hommes d’Etat » africains. Il est connu pour sa force et sa brutalité légendaire. Mais que contient donc le côté africain de cette « Françafrique » ?
    Pour répondre à la question, regardons ce qu’il est, et comment il fonctionne. Dans ce tableau, aucune réponse n’est évidente. Il faut donc être prudent dans la qualification. Si nous soutenons l’idée selon laquelle ce réseau bloque la « démocratisation » de l’Afrique et hypothèque les libertés et les droits, la question se pose de savoir comment en Afrique, les différentes initiatives de la nébuleuse sont gérées par les élites africaines dans un environnement de sous-développement profond.
    Quel est donc le rôle des élites africaines dans le sous-développement africain ? Qu’est-ce que le développement dans la conscience de ces élites ?
    En fait, cette question nous entraîne au cœur du drame des pays africains et du traumatisme de leurs peuples. Elle nous demande d’expliquer comment, nous-mêmes africains, nous assumons nos responsabilités face à notre propre histoire faite de rendez-vous manqués avec la « prospérité » et la « liberté ». Cette élite qui gère le « partenariat » entre la France et les populations africaines a un destin aussi étrange que celui de « Wangrin ».
    Cette approche trouble la conscience car elle nous révèle que nous nous sommes contentés de gérer depuis cinquante ans le destin commun des peuples africains après les indépendances. Gérer signifiant ici « tourner en rond », entretenir une rotation, en quelque sorte ronronner, roupiller.
    Pouvons-nous aborder notre conscience lorsque pendant toute cette période nous avons fermé la porte à la liberté qui pourtant est la seule valeur qui maintienne en vie la conscience de notre appartenance à la civilisation mondiale et humaine.
    Sommes-nous capables de refouler l’état de crispation qui bloque en nous toute volonté d’action, de mouvement, de développement de la modernité ? Au lieu de simplement gérer, sommes-nous capables de nous lancer à l’« assaut » de l’action « dynamique » et « audacieuse » ?
    Sous l’ancien régime caractérisé par le règne du parti unique, la Côte d’Ivoire a été gérée pour le compte de l’Elysée, peut-on aujourd’hui faire autre chose que de gérer cet héritage ? Au lieu de gérer, pourquoi ne pas concevoir de nouveaux cadrages susceptibles d’estomper l’entropie des institutions que nous avons eues en héritage? Au lieu de gérer une difficulté pourquoi ne pas l’attaquer ? Au lieu de gérer l’Etat, pourquoi ne pas le gouverner ?
    Posons alors la question de savoir quel a été le rôle des élites politiques africaines dans le sous-développement du continent. Elle nous ramène à interroger la conscience des élites.
    Donc ici, nous détournons un moment les regards de la France, tout en restant vigilants, pour les braquer sur nous-mêmes. Une introspection urgente.

    LES DÉFIS DE L’ÉLITE POLITIQUES : LES USAGES

    En Afrique, tout le monde le sait, c’est l’élite politique qui a été le principal vecteur des politiques économiques et sociales appliquées durant ces cinquante dernières années.
    Au moment où, dans les années 60, nos élites politiques proclamaient les indépendances un peu partout, des défis majeurs les attendaient. Il leur fallait d’une part, assurer la stabilité politique du continent et des pays et d’autre part, transformer des économies rurales et archaïques en économies modernes et industrialisées. Les résultats par rapport à l’un ou l’autre des défis sont bien connus.
    En Asie, où le problème se posait dans les mêmes termes, la première préoccupation s’est résolue rapidement et la seconde a été abordée de façon franche et victorieuse. En Afrique non.
    Nous avons relativement reculé pour devenir une loque, sans âme, sans volonté. En Afrique, nous n’avons pas eu conscience de nous-mêmes en dehors de notre ethnie et de nos tribus. « Connais-toi toi-même en dehors du groupe tribal » n’a pas été une maxime d’usage des élites africaines.
    La recherche de la stabilité politique s’est vite heurtée à des conflits de tous genres et cela de tous temps. Les élites politiques ont conduit les pays à l’erreur, au désespoir, au sous-développement et donc à la pauvreté.

    QU’EST-CE QUI N’A DONC PAS MARCHÉ EN AFRIQUE, LES USURES.

    La classe dirigeante africaine a été l’une des plus gaspilleuses de ressources comparée à celles des autres continents. Pour se donner un niveau de vie et l’entretenir, cette classe politique s’est accaparée de parts importantes des ressources générées par ces pays pauvres.
    Lorsque cette élite politique a cru investir, elle a plutôt consacré les ressources de l’Etat à des biens de consommation durables comme par exemple les immeubles pour l’administration et les résidences pour elle-même ; consacrant du même coup très peu d’intérêt aux écoles, aux centres de santé, aux routes et autres commodités recherchées et attendues par les populations.
    Lorsqu’elle a cru industrialiser l’Afrique, cette élite a plutôt organisé des marchés protecteurs de rentes et des entreprises monopolistiques incapables de soutenir la concurrence.
    Lorsqu’elle a voulu battre monnaie, cette élite s’est contentée d’unités de compte, et a par ailleurs abandonné les moyens d’échange et de réserve des valeurs aux mains de ses partenaires extérieurs aussi étatistes qu’incompétents.
    Au lieu d’adopter des politiques économiques capables de renforcer la liberté économique et la libre concurrence, cette élite s’est contentée d’être une distributrice de rentes et de quotas. Elle s’est du même coup bâti une clientèle politique dont la fonction essentielle est d’être soit « chasseur de rente » soit « bétail électoral ».
    Au lieu de prendre les dispositions élémentaires pour stimuler l’épargne, cette élite s’est contentée d’adopter des mesures qui ont encouragé la fuite des capitaux, et dans le même temps, elle s’est spécialisée dans la recherche de l’aide publique internationale et l’endettement massif ; construisant ainsi, naturellement, l’insolvabilité des Etats et leur mise au ban de la communauté internationale comme problème à résoudre.
    Dans cette dynamique de prédation, les élites politiques sont arrivées à arracher la complicité du « FMI » et de la Banque Mondiale, devenus les parrains des « élèves » des programmes de stabilisation et de relance économique issus de ce que l’on a désigné alors, avec beaucoup de pudeur, le « consensus de Washington ».
    Le résultat de ces actes organisés de prédation est que l’Afrique est restée pauvre et continue de s’appauvrir, sans annoncer de perspectives de changement de tendance.
    Les pauvres d’Afrique, de par leur nombre élevé et leur dissémination partout sur le continent, n’arrivent pas à influencer la répartition des revenus.
    Les « coûts » de transaction qu’ils doivent affronter sont « prohibitifs ». La seule institution capable dans ce type de cas de répondre efficacement aux problèmes posés est incontestablement le marché hélas toujours ignoré par les élites africaines. Nous avons installé nos pays dans la trappe à pauvreté, le piège à pauvreté. Nous sommes donc des prédateurs pour nos peuples.

    MAIS D’OÙ VIENT CETTE ÉLITE PRÉDATRICE ?

    Les Etats africains mis en place à l’indépendance n’ont pas été créé par les élites africaines. Ces Etats sont des créations pures et simples des pouvoirs coloniaux au moment du changement de statut dans les années 60.
    Ces Etats ne sont que des excroissances des Etats colonisateurs, mis à part peut-être, l’Ethiopie, l’Egypte et le Libéria. Ce sont les pouvoirs coloniaux qui ont définis et tracé les frontières des territoires de nos Etats. Ce sont eux qui ont sélectionnés les leaders, les capitales, les noms des Etats Africains et parfois même ceux de la plupart des tribus dont nous nous réclamons souvent avec fierté.
    En 1963, réunis à « Addis Abeba », les élites politiques africaines ont accepté, au nom de leurs peuples, pourtant non consultés, de ne pas remettre en cause les frontières héritées de la période coloniale. Leur responsabilité en découle, car c’est par ces frontières arbitraires que les peuples expliquent largement les conflits ethniques, les violences tribales, les charniers, les guerres de successions de dictateurs trop longtemps restés au pouvoir, les génocides, les purifications ethniques, les famines, les déplacements de réfugiés, et toutes les formes de migration vers le reste du monde et essentiellement vers l’Europe.
    Cette « déstabilisation » congénitale est inscrite dans la nature de l’Etat africain et « consubstantielle » au « pacte colonial », écrit ou non, qui organise d’une façon ou d’une autre le pillage des ressources et des potentialités des systèmes économiques africains étatisés.
    Dès lors, les systèmes économiques eux aussi vont s’éloigner encore plus vite du marché libre et de la propriété privée des moyens de production. Les Etats africains deviennent ainsi prédateurs vis-à-vis des populations dont ils ont pourtant la responsabilité. Le système fiscal discriminatoire et complexe étouffe l’esprit d’entreprise et les droits de propriété par ailleurs non reconnus aux populations. Tout est propriété de l’Etat et l’Etat est aux mains des élites qui s’organisent pour le piller au grand malheur des citoyens.
    A partir de 1960, le pouvoir politique devient la principale source d’enrichissement de l’élite africaine. Alors que le colon était loyal à sa patrie, l’élite africaine à l’indépendance n’a pas compris que lorsque l’on lui montre la lune ce n’est pas le doigt qu’il lui faut regarder. « Elle » aussi, par mécanique pure, est restée loyale à l’ancienne « puissance coloniale ».
    Sa patrie ne lui sert qu’à s’enrichir personnellement et ne lui impose aucune loyauté vis-à-vis d’elle. L’élite ne s’est à aucun moment sentie loyale vis-à-vis du peuple. Au mieux, elle l’a fait quand le peuple signifiait pour elle le groupe ethnique, le clan, le parti politique mais rarement l’ensemble des populations et leurs institutions au nom desquelles elle était supposée gouverner.
    L’« exclusion » des adversaires politiques par la prison, les coups d’Etat, les assassinats ont été l’œuvre des partis uniques mis en place à l’époque par l’élite. Cette élite refuse encore la démocratie et la liberté économique qu’elle n’a pas pu promouvoir parce qu’elle ne les connaissait pas, ou en avait une véritable peur panique.
    Les « élites » des indépendances ont ainsi refusé le droit et la justice dans les processus de production et de répartition des richesses sur le continent. Les conflits nés du partage de ces ressources, après que le système colonial s’est servi, tournent toujours en affrontements ethniques ou religieux.
    L’« élite » est au centre des conflits identitaires constatés à l’intérieur des Etats, puisqu’elle se prostitue à différents marionnettistes. L’élite politique africaine perd ainsi son âme, sa conscience. Car une marionnette n’a pas de vie propre. Sa vie est celle que lui offre le marionnettiste.
    Depuis les indépendances, l’on a enregistré très peu de conflits entre Etats. Très souvent, les conflits ont lieu à l’intérieur des Etats. Et presque toujours, un Etat voisin sert de sanctuaire aux rebelles, qui l’utilisent comme base arrière. Les actes de prédation des élites sont internationaux et étatiques.

    QUELLE SOLUTION :  1789 OU 1999 ?

    Les « élites » africaines, celles des pays francophones, se sont laissées berner. Elles ont cru à la parole de la France alors que celle-ci n’a pas de parole et pour cause :
    –           elle ne respecte pas ses engagements internationaux vis-à-vis des Etats africains ;
    –           elle a un mépris du peuple et de la démocratie en France comme en Afrique ;
    –           elle s’offre des interlocuteurs dits crédibles alors que les peuples concernés ne sont en aucun moment consultés à ce sujet ;
    –           elle a la hantise de la paix car sa survie semble dépendre des menaces perpétuelles de coups d’Etat ;
    –           elle a une approche négationniste des droits individuels. Cette France-là, c’est celle de Charles DE GAULLE, de Georges POMPIDOU, de Valérie Giscard d’ESTAING de François MITTERAND de Jacques CHIRAC et de Nicolas SARKOZY.
    Il s’agit d’une forme de « totalitarisme » qui n’a rien à envier à celui qui pendant plus de 45 ans s’est imposé aux pays du « pacte de Varsovie ».
    Dans notre cas, le « pacte » est colonial. A l’époque du « pacte de Varsovie », le « pouvoir central » du « totalitarisme » se trouvait au « Kremlin ». Dans notre cas, il se trouve à l’« Elysée ».
    Le changement révolutionnaire qui a eu lieu à l’Est en 1989 éclaire d’un autre jour nos démarches en Afrique. Pour plusieurs d’entre nous, nous aimons nous référer à la « déclaration universelle » des « droits de l’homme » de 1789. Toutefois, nous devons admettre que les révolutionnaires français n’étaient pas les premiers à déclarer les « droits de l’homme ».
    Quelques années avant, en 1776, d’autres déclarations avaient eu lieu en Amérique. Déclarations qui vont influencer celle de 1789. En Angleterre, il faut aussi savoir que bien longtemps avant, en 1679, l’Habeas Corpus avait été promulgué pour garantir la « liberté individuelle » et protéger contre l’« arbitraire judiciaire ». Dans le cas ivoirien, la déclaration qui sied le plus n’est pas celle des droits de l’homme, mais celle de l’indépendance.
    Les déclarations précédentes des droits de l’homme sont devenues des propriétés universelles mais chaque peuple, pour se libérer du joug d’un dominateur, se donne une déclaration de rupture, de son refus du totalitarisme des marionnettes comme de celui des marionnettistes. Il nous faut donc une déclaration claire d’indépendance. Le sommet de l’« OUA » de 1963 aurait dû en faire une. Ça été une occasion ratée et nous en payons depuis le prix.
    Notre cas est plus proche de 1989 que de 1789. Les indépendances fondées sur la déclaration de 1789 ont très vite tourné au « totalitarisme » comme 1789 avait tourné à la dictature. Notre « révolution » se doit d’être une quête de liberté comme celle qui animait les populations d’Europe de l’Est en 1989. Comme celle qui animait le 4 Juillet 1776 à Boston, les Représentants de l’ensemble des colonies américaines en révolte contre la domination anglaise.
    Le pacte colonial comme le pacte de Varsovie n’a plus de raison d’être si les élites africaines le désirent.

    QUE SUBSTITUER AU PACTE COLONIAL ?

    Il nous faut simplement développer la liberté économique, stimuler le secteur privé et préciser les droits de propriété sur nos terres actuellement propriété monopoliste de nos Etats. L’enrichissement personnel ne peut pas être le monopole des élites politiques en Afrique, et l’Etatisme ne peut pas en être le vecteur sinon nous retrouvons les vestiges du pacte colonial.
    Les élites doivent maintenant s’accorder sur le fait établi par l’histoire et par la pensée, et que partagent MARX et LENINE avec HAYEK, Friedman et KIRZNER, à savoir que l’économie de marché et la propriété privée des moyens de production sont les meilleurs moyens d’enrichissement des pays et des individus à la fois.
    Pour s’enrichir, il faut épargner et réintégrer cette épargne dans le processus de production sous la forme d’innovations et d’inventions par la technique et la technologie. Le développement d’un pays n’est possible que lorsque les populations sont mises dans les conditions qui les rendent aptes à s’enrichir.
    Dans ce processus, et pour une économie située dans la trappe à pauvreté, ce qui compte pour l’enrichissement est moins le produit ou le revenu par tête que le capital par tête. Or, pour augmenter le capital par tête, nous n’avons que deux choix. Le capital par tête est un rapport, une fraction avec le stock de capital détenu dans une économie au numérateur et le nombre d’habitants au dénominateur. Pour que cette fraction augmente, il faut soit augmenter le numérateur (le capital) soit réduire le dénominateur (la pression démographique).
    Or, une des grandes caractéristiques des économies africaines est leur incapacité à contrôler la poussée démographique. Certes, le continent est sous peuplé mais le taux de croissance de la population est très élevé et stable. Ce qui, en conséquence, donne aux familles africaines des tailles moyennes parmi les plus élevées de la planète, et cela dans des conditions incompatibles avec le niveau de revenu par tête.
    A moins de considérer que les maladies, les guerres, les génocides, la famine, les conflits armés de toutes sortes soient des méthodes de régulation de la démographie en Afrique, il ne nous reste que la solution de l’accroissement du stock de capital. Et pour augmenter le stock de capital, un réel défi attend les élites politiques africaines, celui de transformer un capital qui dort en capital vivant : la terre.
    La terre en Afrique ne porte aucun titre foncier pour les populations qui pourtant en sont les propriétaires. Les Etats ont confisqué les terres et dépouillé les populations de leurs droits de propriété. La terre est proclamée propriété des Etats, et lorsque ce n’est pas le cas, ceux-ci ne reconnaissent aucun propriétaire à ces éléments de patrimoine.
    Nous avons besoin d’accumulation primitive du capital, mais nous ne pouvons piller personne comme les conquistadors de l’époque. Nous ne pouvons coloniser aucune terre nouvelle comme les Français. Nous devons trouver sur place, dans nos pays, les instruments nécessaires à cette accumulation du capital.
    Il ne s’agit pas des billets de banque que nous pouvons détenir sur nos comptes en banque. Il s’agit de ce que nous pouvons investir sur la part de notre revenu que nous épargnons. L’accumulation part de là.
    Si nous consommons nos revenus dans les grandes cérémonies de mariages, de baptêmes, ou de funérailles ; si nous dépensons notre argent à des festivités, alors nous hypothéquons nos capacités financières futures.
    Epargner, c’est penser à demain. Transformer son épargne en investissement est de nature à augmenter le capital et à nous rendre aptes à laisser aux générations futures plus que nous n’aurons reçu des générations passées. Le développement en découlera avec le temps l’enrichissement de générations successives à venir.
    La terre est une épargne qui dort. Il nous faut la réveiller et lui donner la possibilité d’avoir une valeur d’échange sur un marché libre. Il a été souvent reproché à l’Afrique de ne pas avoir d’entreprises et d’entrepreneurs. Or, nos contrées foisonnent de paysans individuels ayant des terres qu’ils travaillent, et qui produisent des biens que nos Etats s’empressent de collecter et de commercialiser. C’est du servage. Pouvons-nous en finir avec ? Oui, mais pour cela, il nous faut préciser le cadastre dans nos brousses, délimiter nos départements et, à l’intérieur du département, nos sous-préfectures et dans la sous-préfecture, nos villages, et dans les villages, les propriétés familiales.
    Nous devons distribuer pour ces produits, et aux prix coûtants, les titres de propriété et peaufiner notre code civil sur la question.
    Ensuite, nous devons engager immédiatement nos banques à fournir de nouveaux produits financiers capables de financer l’agriculture ; la production agricole, et non uniquement la commercialisation des produits agricoles. Le « système bancaire » issu du « pacte colonial » mériterait d’être modernisé, et cela n’est pas possible tant que le compte d’opérations est logé au Trésor français. L’élite doit être capable d’introspection et de contestation du statu quo.
    Chaque jour, nos parents qui vont au champ combinent des facteurs de production parmi lesquels leur travail, les outils champêtres et la terre. Ce sont des entrepreneurs agricoles. Mais, comme nos pratiques et nos législations, au lieu de leur donner des occasions d’épanouissement, les étouffent, alors ces entrepreneurs se révèlent incapables d’innovation culturale. L’archaïsme des méthodes culturales est en déphasage avec le monde moderne, et les rendements le sont en conséquence.
    Dans l’agriculture, nous avons un grand secteur privé auquel nous ne donnons ni liberté de choix, ni droit de propriété. Ces privés deviennent vulnérables, et se retrouvent à la merci de n’importe quel prédateur. Nous n’avons pas le droit de considérer nos compatriotes comme du bétail justes bons pour nous donner des mandats politiques qui nous confient la gestion des ressources que nous captons aisément sur leurs activités, et très souvent à leur insu et à leurs dépens.
    Les revenus de prédation éloignent les élites politiques des populations qui deviennent de plus en plus vulnérables. A l’indépendance, les élites, soit ont créé des entreprises « monopolistiques » d’Etat, soit sont devenues elles-mêmes hommes d’affaires utilisant les prébendes politiques pour développer des affaires aussi onéreuses que non compétitives. La connexion se fait là.
    Lorsque les élites politiques ont alors conçu des législations, elles l’ont été pour protéger leurs propres affaires contre la concurrence libre de leurs propres concitoyens. Nous avons choisi des institutions qui ont organisé, soit la fuite des capitaux, soit l’endettement. Nous sommes tous complices. Et aujourd’hui, nous ne pouvons plus gérer le statu quo.
    Pour « éviter » une « implosion », ne vaut-il pas mieux prendre des dispositions dès maintenant ? N’est-il pas temps de rompre les chaînes que nous nous sommes mis aux pieds et aux mains nous-mêmes ? N’est-il pas temps de rompre avec les marionnettistes et les ventriloques de tout acabit ?
    N’est-il pas temps de consolider la démocratie et de renoncer à la prédation à tous les niveaux ? En sommes-nous capables ?
    Une chose est sûre : tant que nous n’en serons pas capables, nous resterons toujours des prédateurs pour nos peuples, mais des proies faciles pour la « Françafrique ». Et il n’est pas sûr que l’esprit de 1989 permette à nos peuples de nous suivre dans cette perspective.
    Lorsque nous allons dans la même direction que nos peuples, nous faisons chemin ensemble. Mais lorsque nous dévions, ils sont libres de continuer sans nous : tel est le sens de notre « volonté » de changement.
    Source : Diplomatie, 9/8/2010
  • Autodétermination du Sahara Occidental : L’ambassadeur Ghali réaffirme l’engagement de son peuple

    La lutte du peuple sahraoui et sa détermination à la poursuivre jusqu’au bout est un principe inaliénable. Dans ce sens, les «traîtres n’entameront point la détermination des Sahraouis à poursuivre leur lutte pour leur autodétermination conformément aux chartes internationales», a réaffirmé, hire à Alger, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Brahim Ghali. «La traîtrise est un phénomène historique et social qui n’est pas propre à un peuple donné et ce phénomène ne saurait entamer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte pour son autodétermination», a-t-il soutenu lors de la cérémonie d’accueil d’une délégation de la Coordination nationale de l’Université d’été des cadres du Sahara occidental organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. «La révolution sahraouie est inébranlable et s’inscrit dans la durée», elle se nourrit de la conviction que «la victoire sera tôt ou tard atteinte quelles que soient les voix qui s’élèvent ça et là, des voix qui ne sauront point entamer la détermination du peuple sahraoui», a-t-il ajouté. A cette occasion, M. Ghali a salué la position inébranlable de l’Algérie et son soutien inconditionnel au peuple sahraoui affirmant que la relation unissant les deux pays s’inscrit dans la durée. Par ailleurs, l’ambassadeur sahraoui a évoqué l’université d’été dont les activités se déroulent depuis mardi dernier et jusqu’à la fin du mois en cours à Boumerdès avec la participation de 650 cadres représentant les différentes institutions de l’Etat sahraoui, du Front Polisario et de l’armée de libération sahraouie. Cet évènement se veut « un bon début pour le processus d’édification stratégique de l’Etat sahraoui et un important investissement en matière de cadres en ressources humaines», a-t-il précisé. 
    Le Midi Libre, 11/8/2010

  • FRANÇAFRIQUE : USAGES ET USURES DES ÉLITES AFRICAINES.

    La remise en cause des accords de coopération met la « Françafrique » en accusation. Mais lorsque Jacques CHIRAC dit qu’il connaît mieux la « psychologie africaine » que THABO MBEKI, il ne parle que de la partie africaine de la « Françafrique ». Car la « Françafrique » est une nébuleuse, un tissu de réseaux, une toile. Par Mamadou KOULIBALY.
    Le « pacte colonial » en est le texte fondateur : il trouve place dans la « Constitution française » de 1958 révisée en 1995. Certes, le « pacte » est ce qu’il est. De ce fait, il doit être solidairement dénoncé par les peuples de tous les pays africains. Mais au-delà du pacte, qu’y a-t-il donc ?
    La « Françafrique » est un « pacte » entre une mafia française et des « hommes d’Etat » africains. Il est connu pour sa force et sa brutalité légendaire. Mais que contient donc le côté africain de cette « Françafrique » ?
    Pour répondre à la question, regardons ce qu’il est, et comment il fonctionne. Dans ce tableau, aucune réponse n’est évidente. Il faut donc être prudent dans la qualification. Si nous soutenons l’idée selon laquelle ce réseau bloque la « démocratisation » de l’Afrique et hypothèque les libertés et les droits, la question se pose de savoir comment en Afrique, les différentes initiatives de la nébuleuse sont gérées par les élites africaines dans un environnement de sous-développement profond.
    Quel est donc le rôle des élites africaines dans le sous-développement africain ? Qu’est-ce que le développement dans la conscience de ces élites ?
    En fait, cette question nous entraîne au cœur du drame des pays africains et du traumatisme de leurs peuples. Elle nous demande d’expliquer comment, nous-mêmes africains, nous assumons nos responsabilités face à notre propre histoire faite de rendez-vous manqués avec la « prospérité » et la « liberté ». Cette élite qui gère le « partenariat » entre la France et les populations africaines a un destin aussi étrange que celui de « Wangrin ».
    Cette approche trouble la conscience car elle nous révèle que nous nous sommes contentés de gérer depuis cinquante ans le destin commun des peuples africains après les indépendances. Gérer signifiant ici « tourner en rond », entretenir une rotation, en quelque sorte ronronner, roupiller.
    Pouvons-nous aborder notre conscience lorsque pendant toute cette période nous avons fermé la porte à la liberté qui pourtant est la seule valeur qui maintienne en vie la conscience de notre appartenance à la civilisation mondiale et humaine.
    Sommes-nous capables de refouler l’état de crispation qui bloque en nous toute volonté d’action, de mouvement, de développement de la modernité ? Au lieu de simplement gérer, sommes-nous capables de nous lancer à l’« assaut » de l’action « dynamique » et « audacieuse » ?
    Sous l’ancien régime caractérisé par le règne du parti unique, la Côte d’Ivoire a été gérée pour le compte de l’Elysée, peut-on aujourd’hui faire autre chose que de gérer cet héritage ? Au lieu de gérer, pourquoi ne pas concevoir de nouveaux cadrages susceptibles d’estomper l’entropie des institutions que nous avons eues en héritage? Au lieu de gérer une difficulté pourquoi ne pas l’attaquer ? Au lieu de gérer l’Etat, pourquoi ne pas le gouverner ?
    Posons alors la question de savoir quel a été le rôle des élites politiques africaines dans le sous-développement du continent. Elle nous ramène à interroger la conscience des élites.
    Donc ici, nous détournons un moment les regards de la France, tout en restant vigilants, pour les braquer sur nous-mêmes. Une introspection urgente.

    LES DÉFIS DE L’ÉLITE POLITIQUES : LES USAGES

    En Afrique, tout le monde le sait, c’est l’élite politique qui a été le principal vecteur des politiques économiques et sociales appliquées durant ces cinquante dernières années.
    Au moment où, dans les années 60, nos élites politiques proclamaient les indépendances un peu partout, des défis majeurs les attendaient. Il leur fallait d’une part, assurer la stabilité politique du continent et des pays et d’autre part, transformer des économies rurales et archaïques en économies modernes et industrialisées. Les résultats par rapport à l’un ou l’autre des défis sont bien connus.
    En Asie, où le problème se posait dans les mêmes termes, la première préoccupation s’est résolue rapidement et la seconde a été abordée de façon franche et victorieuse. En Afrique non.
    Nous avons relativement reculé pour devenir une loque, sans âme, sans volonté. En Afrique, nous n’avons pas eu conscience de nous-mêmes en dehors de notre ethnie et de nos tribus. « Connais-toi toi-même en dehors du groupe tribal » n’a pas été une maxime d’usage des élites africaines.
    La recherche de la stabilité politique s’est vite heurtée à des conflits de tous genres et cela de tous temps. Les élites politiques ont conduit les pays à l’erreur, au désespoir, au sous-développement et donc à la pauvreté.

    QU’EST-CE QUI N’A DONC PAS MARCHÉ EN AFRIQUE, LES USURES.

    La classe dirigeante africaine a été l’une des plus gaspilleuses de ressources comparée à celles des autres continents. Pour se donner un niveau de vie et l’entretenir, cette classe politique s’est accaparée de parts importantes des ressources générées par ces pays pauvres.
    Lorsque cette élite politique a cru investir, elle a plutôt consacré les ressources de l’Etat à des biens de consommation durables comme par exemple les immeubles pour l’administration et les résidences pour elle-même ; consacrant du même coup très peu d’intérêt aux écoles, aux centres de santé, aux routes et autres commodités recherchées et attendues par les populations.
    Lorsqu’elle a cru industrialiser l’Afrique, cette élite a plutôt organisé des marchés protecteurs de rentes et des entreprises monopolistiques incapables de soutenir la concurrence.
    Lorsqu’elle a voulu battre monnaie, cette élite s’est contentée d’unités de compte, et a par ailleurs abandonné les moyens d’échange et de réserve des valeurs aux mains de ses partenaires extérieurs aussi étatistes qu’incompétents.
    Au lieu d’adopter des politiques économiques capables de renforcer la liberté économique et la libre concurrence, cette élite s’est contentée d’être une distributrice de rentes et de quotas. Elle s’est du même coup bâti une clientèle politique dont la fonction essentielle est d’être soit « chasseur de rente » soit « bétail électoral ».
    Au lieu de prendre les dispositions élémentaires pour stimuler l’épargne, cette élite s’est contentée d’adopter des mesures qui ont encouragé la fuite des capitaux, et dans le même temps, elle s’est spécialisée dans la recherche de l’aide publique internationale et l’endettement massif ; construisant ainsi, naturellement, l’insolvabilité des Etats et leur mise au ban de la communauté internationale comme problème à résoudre.
    Dans cette dynamique de prédation, les élites politiques sont arrivées à arracher la complicité du « FMI » et de la Banque Mondiale, devenus les parrains des « élèves » des programmes de stabilisation et de relance économique issus de ce que l’on a désigné alors, avec beaucoup de pudeur, le « consensus de Washington ».
    Le résultat de ces actes organisés de prédation est que l’Afrique est restée pauvre et continue de s’appauvrir, sans annoncer de perspectives de changement de tendance.
    Les pauvres d’Afrique, de par leur nombre élevé et leur dissémination partout sur le continent, n’arrivent pas à influencer la répartition des revenus.
    Les « coûts » de transaction qu’ils doivent affronter sont « prohibitifs ». La seule institution capable dans ce type de cas de répondre efficacement aux problèmes posés est incontestablement le marché hélas toujours ignoré par les élites africaines. Nous avons installé nos pays dans la trappe à pauvreté, le piège à pauvreté. Nous sommes donc des prédateurs pour nos peuples.

    MAIS D’OÙ VIENT CETTE ÉLITE PRÉDATRICE ?

    Les Etats africains mis en place à l’indépendance n’ont pas été créé par les élites africaines. Ces Etats sont des créations pures et simples des pouvoirs coloniaux au moment du changement de statut dans les années 60.
    Ces Etats ne sont que des excroissances des Etats colonisateurs, mis à part peut-être, l’Ethiopie, l’Egypte et le Libéria. Ce sont les pouvoirs coloniaux qui ont définis et tracé les frontières des territoires de nos Etats. Ce sont eux qui ont sélectionnés les leaders, les capitales, les noms des Etats Africains et parfois même ceux de la plupart des tribus dont nous nous réclamons souvent avec fierté.
    En 1963, réunis à « Addis Abeba », les élites politiques africaines ont accepté, au nom de leurs peuples, pourtant non consultés, de ne pas remettre en cause les frontières héritées de la période coloniale. Leur responsabilité en découle, car c’est par ces frontières arbitraires que les peuples expliquent largement les conflits ethniques, les violences tribales, les charniers, les guerres de successions de dictateurs trop longtemps restés au pouvoir, les génocides, les purifications ethniques, les famines, les déplacements de réfugiés, et toutes les formes de migration vers le reste du monde et essentiellement vers l’Europe.
    Cette « déstabilisation » congénitale est inscrite dans la nature de l’Etat africain et « consubstantielle » au « pacte colonial », écrit ou non, qui organise d’une façon ou d’une autre le pillage des ressources et des potentialités des systèmes économiques africains étatisés.
    Dès lors, les systèmes économiques eux aussi vont s’éloigner encore plus vite du marché libre et de la propriété privée des moyens de production. Les Etats africains deviennent ainsi prédateurs vis-à-vis des populations dont ils ont pourtant la responsabilité. Le système fiscal discriminatoire et complexe étouffe l’esprit d’entreprise et les droits de propriété par ailleurs non reconnus aux populations. Tout est propriété de l’Etat et l’Etat est aux mains des élites qui s’organisent pour le piller au grand malheur des citoyens.
    A partir de 1960, le pouvoir politique devient la principale source d’enrichissement de l’élite africaine. Alors que le colon était loyal à sa patrie, l’élite africaine à l’indépendance n’a pas compris que lorsque l’on lui montre la lune ce n’est pas le doigt qu’il lui faut regarder. « Elle » aussi, par mécanique pure, est restée loyale à l’ancienne « puissance coloniale ».
    Sa patrie ne lui sert qu’à s’enrichir personnellement et ne lui impose aucune loyauté vis-à-vis d’elle. L’élite ne s’est à aucun moment sentie loyale vis-à-vis du peuple. Au mieux, elle l’a fait quand le peuple signifiait pour elle le groupe ethnique, le clan, le parti politique mais rarement l’ensemble des populations et leurs institutions au nom desquelles elle était supposée gouverner.
    L’« exclusion » des adversaires politiques par la prison, les coups d’Etat, les assassinats ont été l’œuvre des partis uniques mis en place à l’époque par l’élite. Cette élite refuse encore la démocratie et la liberté économique qu’elle n’a pas pu promouvoir parce qu’elle ne les connaissait pas, ou en avait une véritable peur panique.
    Les « élites » des indépendances ont ainsi refusé le droit et la justice dans les processus de production et de répartition des richesses sur le continent. Les conflits nés du partage de ces ressources, après que le système colonial s’est servi, tournent toujours en affrontements ethniques ou religieux.
    L’« élite » est au centre des conflits identitaires constatés à l’intérieur des Etats, puisqu’elle se prostitue à différents marionnettistes. L’élite politique africaine perd ainsi son âme, sa conscience. Car une marionnette n’a pas de vie propre. Sa vie est celle que lui offre le marionnettiste.
    Depuis les indépendances, l’on a enregistré très peu de conflits entre Etats. Très souvent, les conflits ont lieu à l’intérieur des Etats. Et presque toujours, un Etat voisin sert de sanctuaire aux rebelles, qui l’utilisent comme base arrière. Les actes de prédation des élites sont internationaux et étatiques.

    QUELLE SOLUTION :  1789 OU 1999 ?

    Les « élites » africaines, celles des pays francophones, se sont laissées berner. Elles ont cru à la parole de la France alors que celle-ci n’a pas de parole et pour cause :
    –           elle ne respecte pas ses engagements internationaux vis-à-vis des Etats africains ;
    –           elle a un mépris du peuple et de la démocratie en France comme en Afrique ;
    –           elle s’offre des interlocuteurs dits crédibles alors que les peuples concernés ne sont en aucun moment consultés à ce sujet ;
    –           elle a la hantise de la paix car sa survie semble dépendre des menaces perpétuelles de coups d’Etat ;
    –           elle a une approche négationniste des droits individuels. Cette France-là, c’est celle de Charles DE GAULLE, de Georges POMPIDOU, de Valérie Giscard d’ESTAING de François MITTERAND de Jacques CHIRAC et de Nicolas SARKOZY.
    Il s’agit d’une forme de « totalitarisme » qui n’a rien à envier à celui qui pendant plus de 45 ans s’est imposé aux pays du « pacte de Varsovie ».
    Dans notre cas, le « pacte » est colonial. A l’époque du « pacte de Varsovie », le « pouvoir central » du « totalitarisme » se trouvait au « Kremlin ». Dans notre cas, il se trouve à l’« Elysée ».
    Le changement révolutionnaire qui a eu lieu à l’Est en 1989 éclaire d’un autre jour nos démarches en Afrique. Pour plusieurs d’entre nous, nous aimons nous référer à la « déclaration universelle » des « droits de l’homme » de 1789. Toutefois, nous devons admettre que les révolutionnaires français n’étaient pas les premiers à déclarer les « droits de l’homme ».
    Quelques années avant, en 1776, d’autres déclarations avaient eu lieu en Amérique. Déclarations qui vont influencer celle de 1789. En Angleterre, il faut aussi savoir que bien longtemps avant, en 1679, l’Habeas Corpus avait été promulgué pour garantir la « liberté individuelle » et protéger contre l’« arbitraire judiciaire ». Dans le cas ivoirien, la déclaration qui sied le plus n’est pas celle des droits de l’homme, mais celle de l’indépendance.
    Les déclarations précédentes des droits de l’homme sont devenues des propriétés universelles mais chaque peuple, pour se libérer du joug d’un dominateur, se donne une déclaration de rupture, de son refus du totalitarisme des marionnettes comme de celui des marionnettistes. Il nous faut donc une déclaration claire d’indépendance. Le sommet de l’« OUA » de 1963 aurait dû en faire une. Ça été une occasion ratée et nous en payons depuis le prix.
    Notre cas est plus proche de 1989 que de 1789. Les indépendances fondées sur la déclaration de 1789 ont très vite tourné au « totalitarisme » comme 1789 avait tourné à la dictature. Notre « révolution » se doit d’être une quête de liberté comme celle qui animait les populations d’Europe de l’Est en 1989. Comme celle qui animait le 4 Juillet 1776 à Boston, les Représentants de l’ensemble des colonies américaines en révolte contre la domination anglaise.
    Le pacte colonial comme le pacte de Varsovie n’a plus de raison d’être si les élites africaines le désirent.

    QUE SUBSTITUER AU PACTE COLONIAL ?

    Il nous faut simplement développer la liberté économique, stimuler le secteur privé et préciser les droits de propriété sur nos terres actuellement propriété monopoliste de nos Etats. L’enrichissement personnel ne peut pas être le monopole des élites politiques en Afrique, et l’Etatisme ne peut pas en être le vecteur sinon nous retrouvons les vestiges du pacte colonial.
    Les élites doivent maintenant s’accorder sur le fait établi par l’histoire et par la pensée, et que partagent MARX et LENINE avec HAYEK, Friedman et KIRZNER, à savoir que l’économie de marché et la propriété privée des moyens de production sont les meilleurs moyens d’enrichissement des pays et des individus à la fois.
    Pour s’enrichir, il faut épargner et réintégrer cette épargne dans le processus de production sous la forme d’innovations et d’inventions par la technique et la technologie. Le développement d’un pays n’est possible que lorsque les populations sont mises dans les conditions qui les rendent aptes à s’enrichir.
    Dans ce processus, et pour une économie située dans la trappe à pauvreté, ce qui compte pour l’enrichissement est moins le produit ou le revenu par tête que le capital par tête. Or, pour augmenter le capital par tête, nous n’avons que deux choix. Le capital par tête est un rapport, une fraction avec le stock de capital détenu dans une économie au numérateur et le nombre d’habitants au dénominateur. Pour que cette fraction augmente, il faut soit augmenter le numérateur (le capital) soit réduire le dénominateur (la pression démographique).
    Or, une des grandes caractéristiques des économies africaines est leur incapacité à contrôler la poussée démographique. Certes, le continent est sous peuplé mais le taux de croissance de la population est très élevé et stable. Ce qui, en conséquence, donne aux familles africaines des tailles moyennes parmi les plus élevées de la planète, et cela dans des conditions incompatibles avec le niveau de revenu par tête.
    A moins de considérer que les maladies, les guerres, les génocides, la famine, les conflits armés de toutes sortes soient des méthodes de régulation de la démographie en Afrique, il ne nous reste que la solution de l’accroissement du stock de capital. Et pour augmenter le stock de capital, un réel défi attend les élites politiques africaines, celui de transformer un capital qui dort en capital vivant : la terre.
    La terre en Afrique ne porte aucun titre foncier pour les populations qui pourtant en sont les propriétaires. Les Etats ont confisqué les terres et dépouillé les populations de leurs droits de propriété. La terre est proclamée propriété des Etats, et lorsque ce n’est pas le cas, ceux-ci ne reconnaissent aucun propriétaire à ces éléments de patrimoine.
    Nous avons besoin d’accumulation primitive du capital, mais nous ne pouvons piller personne comme les conquistadors de l’époque. Nous ne pouvons coloniser aucune terre nouvelle comme les Français. Nous devons trouver sur place, dans nos pays, les instruments nécessaires à cette accumulation du capital.
    Il ne s’agit pas des billets de banque que nous pouvons détenir sur nos comptes en banque. Il s’agit de ce que nous pouvons investir sur la part de notre revenu que nous épargnons. L’accumulation part de là.
    Si nous consommons nos revenus dans les grandes cérémonies de mariages, de baptêmes, ou de funérailles ; si nous dépensons notre argent à des festivités, alors nous hypothéquons nos capacités financières futures.
    Epargner, c’est penser à demain. Transformer son épargne en investissement est de nature à augmenter le capital et à nous rendre aptes à laisser aux générations futures plus que nous n’aurons reçu des générations passées. Le développement en découlera avec le temps l’enrichissement de générations successives à venir.
    La terre est une épargne qui dort. Il nous faut la réveiller et lui donner la possibilité d’avoir une valeur d’échange sur un marché libre. Il a été souvent reproché à l’Afrique de ne pas avoir d’entreprises et d’entrepreneurs. Or, nos contrées foisonnent de paysans individuels ayant des terres qu’ils travaillent, et qui produisent des biens que nos Etats s’empressent de collecter et de commercialiser. C’est du servage. Pouvons-nous en finir avec ? Oui, mais pour cela, il nous faut préciser le cadastre dans nos brousses, délimiter nos départements et, à l’intérieur du département, nos sous-préfectures et dans la sous-préfecture, nos villages, et dans les villages, les propriétés familiales.
    Nous devons distribuer pour ces produits, et aux prix coûtants, les titres de propriété et peaufiner notre code civil sur la question.
    Ensuite, nous devons engager immédiatement nos banques à fournir de nouveaux produits financiers capables de financer l’agriculture ; la production agricole, et non uniquement la commercialisation des produits agricoles. Le « système bancaire » issu du « pacte colonial » mériterait d’être modernisé, et cela n’est pas possible tant que le compte d’opérations est logé au Trésor français. L’élite doit être capable d’introspection et de contestation du statu quo.
    Chaque jour, nos parents qui vont au champ combinent des facteurs de production parmi lesquels leur travail, les outils champêtres et la terre. Ce sont des entrepreneurs agricoles. Mais, comme nos pratiques et nos législations, au lieu de leur donner des occasions d’épanouissement, les étouffent, alors ces entrepreneurs se révèlent incapables d’innovation culturale. L’archaïsme des méthodes culturales est en déphasage avec le monde moderne, et les rendements le sont en conséquence.
    Dans l’agriculture, nous avons un grand secteur privé auquel nous ne donnons ni liberté de choix, ni droit de propriété. Ces privés deviennent vulnérables, et se retrouvent à la merci de n’importe quel prédateur. Nous n’avons pas le droit de considérer nos compatriotes comme du bétail justes bons pour nous donner des mandats politiques qui nous confient la gestion des ressources que nous captons aisément sur leurs activités, et très souvent à leur insu et à leurs dépens.
    Les revenus de prédation éloignent les élites politiques des populations qui deviennent de plus en plus vulnérables. A l’indépendance, les élites, soit ont créé des entreprises « monopolistiques » d’Etat, soit sont devenues elles-mêmes hommes d’affaires utilisant les prébendes politiques pour développer des affaires aussi onéreuses que non compétitives. La connexion se fait là.
    Lorsque les élites politiques ont alors conçu des législations, elles l’ont été pour protéger leurs propres affaires contre la concurrence libre de leurs propres concitoyens. Nous avons choisi des institutions qui ont organisé, soit la fuite des capitaux, soit l’endettement. Nous sommes tous complices. Et aujourd’hui, nous ne pouvons plus gérer le statu quo.
    Pour « éviter » une « implosion », ne vaut-il pas mieux prendre des dispositions dès maintenant ? N’est-il pas temps de rompre les chaînes que nous nous sommes mis aux pieds et aux mains nous-mêmes ? N’est-il pas temps de rompre avec les marionnettistes et les ventriloques de tout acabit ?
    N’est-il pas temps de consolider la démocratie et de renoncer à la prédation à tous les niveaux ? En sommes-nous capables ?
    Une chose est sûre : tant que nous n’en serons pas capables, nous resterons toujours des prédateurs pour nos peuples, mais des proies faciles pour la « Françafrique ». Et il n’est pas sûr que l’esprit de 1989 permette à nos peuples de nous suivre dans cette perspective.
    Lorsque nous allons dans la même direction que nos peuples, nous faisons chemin ensemble. Mais lorsque nous dévions, ils sont libres de continuer sans nous : tel est le sens de notre « volonté » de changement.
    Source : Diplomatie, 9/8/2010
  • Autodétermination du Sahara Occidental : L’ambassadeur Ghali réaffirme l’engagement de son peuple

    La lutte du peuple sahraoui et sa détermination à la poursuivre jusqu’au bout est un principe inaliénable. Dans ce sens, les «traîtres n’entameront point la détermination des Sahraouis à poursuivre leur lutte pour leur autodétermination conformément aux chartes internationales», a réaffirmé, hire à Alger, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Brahim Ghali. «La traîtrise est un phénomène historique et social qui n’est pas propre à un peuple donné et ce phénomène ne saurait entamer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte pour son autodétermination», a-t-il soutenu lors de la cérémonie d’accueil d’une délégation de la Coordination nationale de l’Université d’été des cadres du Sahara occidental organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. «La révolution sahraouie est inébranlable et s’inscrit dans la durée», elle se nourrit de la conviction que «la victoire sera tôt ou tard atteinte quelles que soient les voix qui s’élèvent ça et là, des voix qui ne sauront point entamer la détermination du peuple sahraoui», a-t-il ajouté. A cette occasion, M. Ghali a salué la position inébranlable de l’Algérie et son soutien inconditionnel au peuple sahraoui affirmant que la relation unissant les deux pays s’inscrit dans la durée. Par ailleurs, l’ambassadeur sahraoui a évoqué l’université d’été dont les activités se déroulent depuis mardi dernier et jusqu’à la fin du mois en cours à Boumerdès avec la participation de 650 cadres représentant les différentes institutions de l’Etat sahraoui, du Front Polisario et de l’armée de libération sahraouie. Cet évènement se veut « un bon début pour le processus d’édification stratégique de l’Etat sahraoui et un important investissement en matière de cadres en ressources humaines», a-t-il précisé. 
    Le Midi Libre, 11/8/2010