Mois : août 2010

  • Chef de la MINURSO se dit compréhensif de la position du Front POLISARIO par rapport à la mission onusienne

    Chahid El Hafed (camps de réfugiés), 17/08/2010 (SPS) Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Chef de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental (MINURSO), M. Hany Abdelaziz, a exprimé sa compréhension de la position Front POLISARIO à l’égard de la Mission des Nations unies pour l’Organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO) mise en place depuis 1991, dans une lettre adressée au Secrétaire Général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, dont une copie est parvenue à SPS.

    Le Représentant spécial du SG de l’ONU pour le Sahara occidental a indiqué que « la voie aux hostilités est court et facile, alors que celle de la paix est longue et difficile », regrettant « l’échec de l’ONU à faire aboutir ses efforts devant parvenir à une solution pacifique au conflit du Sahara occidental qui a trop duré ».

    M. Hany Abdelaziz a exprimé son engagement à œuvrer au sérieux « dans les limites de ses prérogatives » le plus que possible en consultation avec les hauts responsables de l’ONU chargés des négociations.

    Le chef de la Mission des Nations Unies a exprimé sa gratitude au président de la République, Mohamed Abdelaziz et les responsables dans la direction du Front pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé et sa délégation qui l’accompagnait durant sa dernière visite dans les camps de réfugiés sahraouis .

    Le chef de la MINURSO, Hany Abdelaziz est arrivé en juillet dernier dans le cadre d’une visite durant laquelle, il a présenté ses condoléances au président de la République, à la suite de la disparition de l’ex président du conseil national sahraoui, Mahfoud Ali Beiba. (SPS)

  • Plusieurs blessés au cours d’une « brutale intervention » des forces marocaines à El Aaiun occupée

    El Aaiun (territoires occupés), 16/08/2010 (SPS) Plusieurs citoyens sahraouis ont été blessés suite à une « violente intervention » des policiers marocains déguisés contre des citoyens sahraouis, qui protestaient contre le saccage du domicile de la famille, Mokhtar Khnaibila à la ville occupée d’El Aaiun, a-t-on appris dimanche, de source du ministère sahraoui des territoires occupés et des communautés. 


    La famille, de Mokhtar Khnaibila, âgé de 61 ans, a été surpris par une attaque de la part d’un groupe de la police marocaine de son domicile, qui « a procédé au saccage du domicile et à la destruction des biens des locataires, avant d’incendier la porte d’entrée du domicile », a indiqué la famille, citée par la même source.

    Des citoyens sahraouis ont été blessés au cours de cette attaque, il s’agit de : Mohamed Khnaibila, Oumar Khnaibila et Najat Knaibila, alors que d’autres domiciles ont été sauvagement saccagés par les agents de la police marocaine, a souligné la même source.

    Par ailleurs, une manifestation a été organisée samedi au quartier légendaire, Hay Maatala, appelant à l’autodétermination du peuple sahraoui et scandant des slogans en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, selon la même source.

    Au cours de cette manifestation plusieurs personnes ont été blessés, notamment : El Ouali Mohamed Fadel Lahbib et d’autres maisons ont été saccagées. (SPS) 

  • Omar Sahraoui «extradé» vers le Mali: En échange de quoi ?

    Omar Sahraoui, un ressortissant malien âgé d’une cinquantaine d’années et condamné à 12 ans  de réclusion criminelle, pour complicité dans l’enlèvement de trois otages espagnols sur la route  Nouadhibou-Nouakchott, est introuvable dans les cellules de la prison civile de Nouakchott, depuis quelques jours.

    La peine prononcée, contre le malien, au mois de mai dernier, est un arrêt de la Cour criminelle de Nouakchott, confirmée la semaine dernière, par la Cour d’appel. Aussitôt prononcé le verdict, l’homme s’est «volatilisé» dans la nature. Selon une source autorisée, il aurait été extradé vers son pays, le Mali, pour y subir sa peine, conformément à un accord de coopération et d’entraide judiciaire, signé, en 1963, entre Nouakchott et Bamako. Mis sous cet emballage, le «produit» est théoriquement consommable, sans susciter trop de curiosité, de la part des antennes prolongées et langues pendues de la presse.

    Toutefois, le cheminement de la procédure qui a abouti à la condamnation de ce ressortissant du Nord Mali, le contexte politique sous-régional et les  développements récents des relations entre Nouakchott et Bamako, suggèrent quelques doutes, au sujet de cette thèse. Lors de son interrogatoire à la barre de la Cour criminelle, Sahraoui a nié tout lien avec la nébuleuse terroriste Al Qaida au Maghreb Islamique (AQM) et affirmé sa présence, à Bamako, au soir du 29 novembre 2009, date de l’enlèvement des espagnols. Il ajoutait avoir été enlevé en territoire malien, par les services mauritaniens, en décembre 2009. Le fond de cette déposition, c’est-à-dire la présence, à Bamako, au soir de l’enlèvement des humanitaires espagnols,  est réduit en bouillie, juste après, par le témoignage d’un homme affirmant avoir vendu, à Omar, du carburant,  de la nourriture et de l’eau, sur l’axe Nouadhibou-Nouakchott, quelques heures avant les faits déférés devant la Cour criminelle. Toutefois, à la faveur d’un changement inédit du réquisitoire du représentant du Ministère public, l’homme passe du statut pénal d’auteur principal à celui de complice. La suite est un verdict plus clément, tombé quelques heures après le passage, au palais de la République, d’une délégation  composée de nombreux notables du Nord Mali.

    Ce qui autorise de nombreux observateurs à penser que le contexte politique a largement influencé la décision «relativement clémente» de la Cour d’appel. La confirmation de celle-ci, suivie de «l’exfiltration» vers le Mali est intervenue pendant la présence, à Bamako, du ministre de la Justice, maître Abidine Ould El Kheir, porteur d’un message de paix et d’amitié du président Mohamed Ould Abdel Aziz, à son frère et ami, le président Amadou Toumani Touré.

    Les autorités maliennes sont particulièrement sensibles à tout ce qui touche la région du Nord, foyer d’une rébellion qui renaît toujours de ses cendres, en dépit de la signature de nombreux accords. Bamako s’efforce d’éviter tout ce qui pourrait offrir un nouveau prétexte à un nouveau foyer armé. Ce qui explique le pacte de paix non écrit, avec la nébuleuse Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI),  pour ne pas laisser naître, dans l’esprit des concepteurs barbus de la violence, l’idée d’instrumentaliser la question du Nord Mali. Koulouba ménage, à la fois,  les chefs terroristes et les populations du Nord, pour maintenir une paix, fragile, dans le désert malien.

    A ce contexte initial, est venu s’ajouter  le coup fumant du 22 juillet dernier, sous la forme d’une attaque franco mauritanienne contre une base d’AQMI en territoire malien, sans que Bamako ait été préalablement mis au parfum de l’affaire. Un ensemble de petites gouttes qui menaçaient de faire déborder le vase des relations entre Nouakchott et Bamako.

    Pour éviter une telle perspective, la  Mauritanie se met à l’école de  «l’intelligence et de la sagesse» politique de concéder quelque arrangement pour régler, judiciairement, une histoire de terrorisme. Exactement comme Bamako au mois de février dernier. A cette différence près que la justice malienne a prononcé une peine de 9 mois, purgé en détention préventive. Là ou Nouakchott, décidemment mal inspirée,  prononce une pénitence de 12 ans qui ne sera, jamais, exécutée.

    Comme quoi, il faut désormais remuer 100.000 fois la langue avant de dénoncer la «clémence» de la justice malienne en faveur des terroristes et trouver un autre créneau pour la consommation des médias, très avides, il est vrai…

    Amadou Seck

    Le Calame, 18/8/2010
  • Le Maghreb : Beaucoup d’atouts pour l’Afrique

    La principale richesse en Afrique demeure l’existence d’élites capables de mener leurs pays et même toute l’Afrique vers des étapes bien négociées avec tous les partenaires industriels dans le monde entier. Il y en qui accusent ces élites de faire le jeu des intérêts occidentaux. Vrai ? Faux ? En tout cas, les élites existent en Afrique. Il existe dans tous les pays africains des élites africaines qui peuvent mener à bon port le processus de développement et celui de consolidation de la cohésion nationale, l’un et l’autre étant interdépendants.  Elles sont prêtes à le faire et à le réussir dans le cadre d’un climat apaisé, sous la double condition de mettre en place un système politique dans lequel  l’accès au pouvoir soit basé sur la citoyenneté, et non sur l’appartenance à des communautés ou des ethnies différenciées les unes des autres et de la garantie que soient respectées  les alternances, même si les armées sont incontournables en Afrique.  Les ressources contenues dans le sous-sol africain pourraient faire amorcer le développement du continent et même le mener à bon port.


    Qu’en est-il des relations économiques ou simplement commerciales entre les pays africains ? Qu’en est-il de la solidarité entre pays africains ? Qu’en est-il de la disponibilité des moyens de prévenir les confits, ou, quand ils sont apparus de les gérer, et de gérer ainsi la révolte des jeunes pour lesquels un meilleur être en termes socio-économiques et également en termes de libertés publiques et surtout politiques devrait être une obligation permanente.  


    Nombre de pays africains disposent de pétrole dans leur sous sol. La hausse des cours du pétrole favorise la rentabilité de la recherche et de l’exploitation, ce qui se constate à l’augmentation du nombre de sites de production. Des puits off-shore, au large de la Mauritanie ont commencé à produire depuis exactement deux années. Du pétrole, mais aussi du gaz. Le Sahara Occidental a lancé un deuxième avis international d’offres pour l’exploration de son sous-sol. Le Tchad, comme chacun le sait,  des suites de la focalisation médiatique sur le conflit interne qui s’y déroule, est un pays pétrolier.


    D’autres pays  sont connus depuis longtemps pour être des pays producteurs et exportateurs de pétrole, parmi eux la Guinée Equatoriale, le Gabon, l’Angola, le Nigeria, etc. Rien que les pays africains hors Maghreb ont produit, il y a quelques années de cela,  ensemble, l’équivalent des productions cumulées de trois pays, à savoir le Mexique, le Vénézuéla et l’Iran. L’Afrique représente le dixième de la production mondiale et 7% des réserves mondiale, ce qui n’est peut-être pas beaucoup mais ce qui n’est pas rien non plus. Il est bien évident que se pose ainsi la question de savoir pourquoi avec de telles richesses, l’Afrique est encore le continent le plus pauvre. Une remarque devrait se faire. Les pays africains n’ont pas sassez investi dans la transformation sur place des produits pétroliers et nombre d’entre eux, pourtant producteurs de pétrole,  dépendent des exportations en produits raffinés. Le Nigeria par exemple exporte pratiquement la totalité de sa production qui est de 2,5 millions de barils de brut par jour. L’Afrique ne possède pas que du pétrole. Les taux de croissance de nombreux Etats sont tirés vers le haut par les exportations de pétrole ou des métaux(or, aluminium, cuivre, fer, platine…) tandis que ceux qui comptaient sur les exportations de produits agricoles ont vu leur taux de croissance tirés vers le bas. Pour ce qui concerne les pays pétroliers, le risque est permanent. Certains d’entre eux relâchent leurs efforts dans la conduite des réformes économiques et les négociations d’entrée dans l’OMC, du fait qu’ils disposent d’une marge de manœuvre assez large en « n’ayant plus le couteau sur la gorge ».

    Le Maghreb, 18/8/2010
  • Plusieurs blessés au cours d’une « brutale intervention » des forces marocaines à El Aaiun occupée

    El Aaiun (territoires occupés), 16/08/2010 (SPS) Plusieurs citoyens sahraouis ont été blessés suite à une « violente intervention » des policiers marocains déguisés contre des citoyens sahraouis, qui protestaient contre le saccage du domicile de la famille, Mokhtar Khnaibila à la ville occupée d’El Aaiun, a-t-on appris dimanche, de source du ministère sahraoui des territoires occupés et des communautés. 


    La famille, de Mokhtar Khnaibila, âgé de 61 ans, a été surpris par une attaque de la part d’un groupe de la police marocaine de son domicile, qui « a procédé au saccage du domicile et à la destruction des biens des locataires, avant d’incendier la porte d’entrée du domicile », a indiqué la famille, citée par la même source.

    Des citoyens sahraouis ont été blessés au cours de cette attaque, il s’agit de : Mohamed Khnaibila, Oumar Khnaibila et Najat Knaibila, alors que d’autres domiciles ont été sauvagement saccagés par les agents de la police marocaine, a souligné la même source.

    Par ailleurs, une manifestation a été organisée samedi au quartier légendaire, Hay Maatala, appelant à l’autodétermination du peuple sahraoui et scandant des slogans en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, selon la même source.

    Au cours de cette manifestation plusieurs personnes ont été blessés, notamment : El Ouali Mohamed Fadel Lahbib et d’autres maisons ont été saccagées. (SPS) 

  • Plusieurs blessés au cours d’une "brutale intervention" des forces marocaines à El Aaiun occupée

    El Aaiun (territoires occupés), 16/08/2010 (SPS) Plusieurs citoyens sahraouis ont été blessés suite à une « violente intervention » des policiers marocains déguisés contre des citoyens sahraouis, qui protestaient contre le saccage du domicile de la famille, Mokhtar Khnaibila à la ville occupée d’El Aaiun, a-t-on appris dimanche, de source du ministère sahraoui des territoires occupés et des communautés. 


    La famille, de Mokhtar Khnaibila, âgé de 61 ans, a été surpris par une attaque de la part d’un groupe de la police marocaine de son domicile, qui « a procédé au saccage du domicile et à la destruction des biens des locataires, avant d’incendier la porte d’entrée du domicile », a indiqué la famille, citée par la même source.

    Des citoyens sahraouis ont été blessés au cours de cette attaque, il s’agit de : Mohamed Khnaibila, Oumar Khnaibila et Najat Knaibila, alors que d’autres domiciles ont été sauvagement saccagés par les agents de la police marocaine, a souligné la même source.

    Par ailleurs, une manifestation a été organisée samedi au quartier légendaire, Hay Maatala, appelant à l’autodétermination du peuple sahraoui et scandant des slogans en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, selon la même source.

    Au cours de cette manifestation plusieurs personnes ont été blessés, notamment : El Ouali Mohamed Fadel Lahbib et d’autres maisons ont été saccagées. (SPS) 

  • OPINION : Revendication de Ceuta et Melilla

    ISABEL ESTEBAN GÜELL – Barcelona – 16/08/2010
    Revendiquer veut dire réclamer quelque chose qui nous appartient, quelque chose qui, dans le passé, était déjà,d’une manière ou l’autre, à nous et que nous avons perdu, on nous a arraché ou que nous avons abandonné.
    Il doit y avoir une relation préalable, c’est pour cela qu’on ne dit pas clamer, mais réclamer, et la revendication parle de droits foulés aux pieds, des droits antérieurs au moment dans lequel on parle.
    Aucun de ces aspects n’est applicable à la situation de Ceuta et Melilla, deux villes espagnoles à tous les effets, quelques siècles avant la création du Royaume du Maroc, oeuvre de la dynastie alaouite, en la personne d’un grand-père du roi.
    Quand Ceuta et Melilla ont levé leurs murs, il n’existait aucun royaume au nord de l’Afrique, dans la zone frontalière du Détroit à la Péninsule, les habitants étaient des nomades et se regroupaient en tribus. L’Espagne n’a rien arraché au Maroc, pour la simple raison qu’au XVIIe siècle le Maroc ne s’était pas encore constitué. Evidemment, je ne dévoile rien qu’on ne avaitt pas, connu de tous, registré dans tous les livres d’Histoire Universelle.
    El PAIS, 16/8/2010
  • Omar Sahraoui «extradé» vers le Mali: En échange de quoi ?

    Omar Sahraoui, un ressortissant malien âgé d’une cinquantaine d’années et condamné à 12 ans  de réclusion criminelle, pour complicité dans l’enlèvement de trois otages espagnols sur la route  Nouadhibou-Nouakchott, est introuvable dans les cellules de la prison civile de Nouakchott, depuis quelques jours.

    La peine prononcée, contre le malien, au mois de mai dernier, est un arrêt de la Cour criminelle de Nouakchott, confirmée la semaine dernière, par la Cour d’appel. Aussitôt prononcé le verdict, l’homme s’est «volatilisé» dans la nature. Selon une source autorisée, il aurait été extradé vers son pays, le Mali, pour y subir sa peine, conformément à un accord de coopération et d’entraide judiciaire, signé, en 1963, entre Nouakchott et Bamako. Mis sous cet emballage, le «produit» est théoriquement consommable, sans susciter trop de curiosité, de la part des antennes prolongées et langues pendues de la presse.

    Toutefois, le cheminement de la procédure qui a abouti à la condamnation de ce ressortissant du Nord Mali, le contexte politique sous-régional et les  développements récents des relations entre Nouakchott et Bamako, suggèrent quelques doutes, au sujet de cette thèse. Lors de son interrogatoire à la barre de la Cour criminelle, Sahraoui a nié tout lien avec la nébuleuse terroriste Al Qaida au Maghreb Islamique (AQM) et affirmé sa présence, à Bamako, au soir du 29 novembre 2009, date de l’enlèvement des espagnols. Il ajoutait avoir été enlevé en territoire malien, par les services mauritaniens, en décembre 2009. Le fond de cette déposition, c’est-à-dire la présence, à Bamako, au soir de l’enlèvement des humanitaires espagnols,  est réduit en bouillie, juste après, par le témoignage d’un homme affirmant avoir vendu, à Omar, du carburant,  de la nourriture et de l’eau, sur l’axe Nouadhibou-Nouakchott, quelques heures avant les faits déférés devant la Cour criminelle. Toutefois, à la faveur d’un changement inédit du réquisitoire du représentant du Ministère public, l’homme passe du statut pénal d’auteur principal à celui de complice. La suite est un verdict plus clément, tombé quelques heures après le passage, au palais de la République, d’une délégation  composée de nombreux notables du Nord Mali.

    Ce qui autorise de nombreux observateurs à penser que le contexte politique a largement influencé la décision «relativement clémente» de la Cour d’appel. La confirmation de celle-ci, suivie de «l’exfiltration» vers le Mali est intervenue pendant la présence, à Bamako, du ministre de la Justice, maître Abidine Ould El Kheir, porteur d’un message de paix et d’amitié du président Mohamed Ould Abdel Aziz, à son frère et ami, le président Amadou Toumani Touré.

    Les autorités maliennes sont particulièrement sensibles à tout ce qui touche la région du Nord, foyer d’une rébellion qui renaît toujours de ses cendres, en dépit de la signature de nombreux accords. Bamako s’efforce d’éviter tout ce qui pourrait offrir un nouveau prétexte à un nouveau foyer armé. Ce qui explique le pacte de paix non écrit, avec la nébuleuse Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI),  pour ne pas laisser naître, dans l’esprit des concepteurs barbus de la violence, l’idée d’instrumentaliser la question du Nord Mali. Koulouba ménage, à la fois,  les chefs terroristes et les populations du Nord, pour maintenir une paix, fragile, dans le désert malien.

    A ce contexte initial, est venu s’ajouter  le coup fumant du 22 juillet dernier, sous la forme d’une attaque franco mauritanienne contre une base d’AQMI en territoire malien, sans que Bamako ait été préalablement mis au parfum de l’affaire. Un ensemble de petites gouttes qui menaçaient de faire déborder le vase des relations entre Nouakchott et Bamako.

    Pour éviter une telle perspective, la  Mauritanie se met à l’école de  «l’intelligence et de la sagesse» politique de concéder quelque arrangement pour régler, judiciairement, une histoire de terrorisme. Exactement comme Bamako au mois de février dernier. A cette différence près que la justice malienne a prononcé une peine de 9 mois, purgé en détention préventive. Là ou Nouakchott, décidemment mal inspirée,  prononce une pénitence de 12 ans qui ne sera, jamais, exécutée.

    Comme quoi, il faut désormais remuer 100.000 fois la langue avant de dénoncer la «clémence» de la justice malienne en faveur des terroristes et trouver un autre créneau pour la consommation des médias, très avides, il est vrai…

    Amadou Seck

    Le Calame, 18/8/2010
  • Le Maghreb : Beaucoup d’atouts pour l’Afrique

    La principale richesse en Afrique demeure l’existence d’élites capables de mener leurs pays et même toute l’Afrique vers des étapes bien négociées avec tous les partenaires industriels dans le monde entier. Il y en qui accusent ces élites de faire le jeu des intérêts occidentaux. Vrai ? Faux ? En tout cas, les élites existent en Afrique. Il existe dans tous les pays africains des élites africaines qui peuvent mener à bon port le processus de développement et celui de consolidation de la cohésion nationale, l’un et l’autre étant interdépendants.  Elles sont prêtes à le faire et à le réussir dans le cadre d’un climat apaisé, sous la double condition de mettre en place un système politique dans lequel  l’accès au pouvoir soit basé sur la citoyenneté, et non sur l’appartenance à des communautés ou des ethnies différenciées les unes des autres et de la garantie que soient respectées  les alternances, même si les armées sont incontournables en Afrique.  Les ressources contenues dans le sous-sol africain pourraient faire amorcer le développement du continent et même le mener à bon port.


    Qu’en est-il des relations économiques ou simplement commerciales entre les pays africains ? Qu’en est-il de la solidarité entre pays africains ? Qu’en est-il de la disponibilité des moyens de prévenir les confits, ou, quand ils sont apparus de les gérer, et de gérer ainsi la révolte des jeunes pour lesquels un meilleur être en termes socio-économiques et également en termes de libertés publiques et surtout politiques devrait être une obligation permanente.  


    Nombre de pays africains disposent de pétrole dans leur sous sol. La hausse des cours du pétrole favorise la rentabilité de la recherche et de l’exploitation, ce qui se constate à l’augmentation du nombre de sites de production. Des puits off-shore, au large de la Mauritanie ont commencé à produire depuis exactement deux années. Du pétrole, mais aussi du gaz. Le Sahara Occidental a lancé un deuxième avis international d’offres pour l’exploration de son sous-sol. Le Tchad, comme chacun le sait,  des suites de la focalisation médiatique sur le conflit interne qui s’y déroule, est un pays pétrolier.


    D’autres pays  sont connus depuis longtemps pour être des pays producteurs et exportateurs de pétrole, parmi eux la Guinée Equatoriale, le Gabon, l’Angola, le Nigeria, etc. Rien que les pays africains hors Maghreb ont produit, il y a quelques années de cela,  ensemble, l’équivalent des productions cumulées de trois pays, à savoir le Mexique, le Vénézuéla et l’Iran. L’Afrique représente le dixième de la production mondiale et 7% des réserves mondiale, ce qui n’est peut-être pas beaucoup mais ce qui n’est pas rien non plus. Il est bien évident que se pose ainsi la question de savoir pourquoi avec de telles richesses, l’Afrique est encore le continent le plus pauvre. Une remarque devrait se faire. Les pays africains n’ont pas sassez investi dans la transformation sur place des produits pétroliers et nombre d’entre eux, pourtant producteurs de pétrole,  dépendent des exportations en produits raffinés. Le Nigeria par exemple exporte pratiquement la totalité de sa production qui est de 2,5 millions de barils de brut par jour. L’Afrique ne possède pas que du pétrole. Les taux de croissance de nombreux Etats sont tirés vers le haut par les exportations de pétrole ou des métaux(or, aluminium, cuivre, fer, platine…) tandis que ceux qui comptaient sur les exportations de produits agricoles ont vu leur taux de croissance tirés vers le bas. Pour ce qui concerne les pays pétroliers, le risque est permanent. Certains d’entre eux relâchent leurs efforts dans la conduite des réformes économiques et les négociations d’entrée dans l’OMC, du fait qu’ils disposent d’une marge de manœuvre assez large en « n’ayant plus le couteau sur la gorge ».

    Le Maghreb, 18/8/2010
  • OPINION : Revendication de Ceuta et Melilla

    ISABEL ESTEBAN GÜELL – Barcelona – 16/08/2010
    Revendiquer veut dire réclamer quelque chose qui nous appartient, quelque chose qui, dans le passé, était déjà,d’une manière ou l’autre, à nous et que nous avons perdu, on nous a arraché ou que nous avons abandonné.
    Il doit y avoir une relation préalable, c’est pour cela qu’on ne dit pas clamer, mais réclamer, et la revendication parle de droits foulés aux pieds, des droits antérieurs au moment dans lequel on parle.
    Aucun de ces aspects n’est applicable à la situation de Ceuta et Melilla, deux villes espagnoles à tous les effets, quelques siècles avant la création du Royaume du Maroc, oeuvre de la dynastie alaouite, en la personne d’un grand-père du roi.
    Quand Ceuta et Melilla ont levé leurs murs, il n’existait aucun royaume au nord de l’Afrique, dans la zone frontalière du Détroit à la Péninsule, les habitants étaient des nomades et se regroupaient en tribus. L’Espagne n’a rien arraché au Maroc, pour la simple raison qu’au XVIIe siècle le Maroc ne s’était pas encore constitué. Evidemment, je ne dévoile rien qu’on ne avaitt pas, connu de tous, registré dans tous les livres d’Histoire Universelle.
    El PAIS, 16/8/2010