Mois : août 2010

  • RASD – Algérie : Le festival de la solidarité

    Détermination.- Les combattants sahraouis sont disposés à poursuivre la lutte armée, selon le commissaire politique de l’Armée de libération sahraouie.
    Il existe «une disponibilité complète et permanente des combattants sahraouis à poursuivre la lutte armée», a indiqué Sidi Oukal assurant que «l’armée sahraouie est prête à se sacrifier pour le recouvrement de la souveraineté de son pays».
    Sidi Oukal a tenu à dénoncer, hier, mercredi, au Festival populaire de solidarité avec le peuple sahraoui, «les atteintes aux droits de l’homme et autres pratiques sauvages et répressives auxquelles est exposé le peuple sahraoui».
    Le Festival de solidarité de Boumerdès organisé dans le cadre de l’université d’été des cadres sahraouis est «une opportunité pour soutenir la résistance», a soutenu l’intervenant.
    Ce festival a drainé de nombreux participants, notamment des cadres de l’Etat sahraoui et du Front Polisario, ainsi que des personnalités algériennes et des représentants d’organisations nationales.
    Dans une allocution inaugurale de cette manifestation, le militant de la cause sahraouie Ibrahim Essabah a présenté, pour sa part, un état des lieux de la résistance sahraouie à l’intérieur des territoires du sahara Occidental occupés par le Maroc, rendant hommage aux combattants sahraouis pour leur détermination à poursuivre l a lutte jusqu’à l’aboutissement de la cause sahraouie.
    De son côté, le président du Comité algérien de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui, Mahraz Lamari, a salué la résistance sahraouie à l’intérieur des territoires occupés, «en ce qu’elle confirme la détermination du peuple sahraoui à poursuivre son combat pour la libération de sa patrie».
    Le chef du groupe parlementaire pour l’amitié algéro-sahraouie, Tayeb L’houari, a affirmé que «le message de Novembre ne sera jamais accompli tant qu’il y aura un peuple opprimé et n’ayant pas accédé à son indépendance».
    Il a rappelé, à cette occasion, le soutien historique du peuple algérien, «qui n’a jamais perdu l’espoir de voir le peuple sahraoui accéder à sa liberté».
    La ministre de l’Education du gouvernement de la RASD, Mme Myriam Salek a, quant à elle, rendu hommage, au nom de la femme sahraouie, aux symboles de la résistance populaire dans les territoires occupés, à l’image de l’activiste Soltana Kheir, invitée de cette université d’été et de ce festival, arrivée en compagnie d’une délégation de femmes sahraouies.
    Elle a, en outre, mis l’accent sur le «rôle de la femme sahraouie et sa grande détermination dans le combat de son peuple», ainsi que sa «disponibilité à se sacrifier pour ce noble idéal», avant de saluer «le soutien indéfectible du peuple algérien au peuple sahraoui».
    Info-Soir, 19/8/2010

  • Le Jour d’Algérie : Changer d’image?

    Pourquoi l’Algérie a-t-elle mauvaise presse, ici et ailleurs, en général et en particulier ? Parce que l’étranger n’y a pas sa place, franchement, comme il l’a dans les pays ouverts. L’Algérie appartient aux Algériens, credo de l’indépendance – mais quels Algériens, au juste ? De confession musulmane et de race arabe. Si le paradis est dans le pré, l’avenir est dans l’uniformité. Processus d’uniformisation mis en œuvre par l’arabisation, puis ré-islamisation, jusqu’à l’annihilation, on eut dit programmée, évitée de justesse – voire fameuse décennie. Refus de comprendre, débats interdits – dangereux, main étrangère, charte, autoritarisme… Il fallait, et il faudrait, faire l’inverse : dé-suniformiser, diversifier, s’ouvrir, ouvrir. C’est la condition pour avoir bonne presse. L’étranger veut avoir sa part, mais il y a plusieurs sortes d’étrangers : celui qui compte et celui qui ne compte pas. Les Etats étrangers et leurs chefs ne comptent pas, Sarkozy, Obama, Berlusconi et tout ça. Ils ne sont pas vraiment maîtres chez eux. Il faut voir du côté des lobbies, ceux qui peuvent influencer réellement. Autrement dit, il faut s’ouvrir aux juifs si on veut avoir bonne presse. Vous verrez, comment tous ceux qui pensent et disent du mal de l’Algérie vont se mettre à en dire du bien, au moindre signe de cette ouverture. Comment Bouteflika va devenir un bel ange ou un grand sage – tout comme Mohammed VI est un roi «jeune et moderne» et Ben Ali un «dirigeant éclairé». Vous serez étonné de l’immense influence que possède ce lobby dans la presse, à commencer par Al Jazeera. Des problèmes qui n’en finissent pas, comme celui du Sahara occidental, trouveraient leur solution brusquement, comme par miracle, vous verrez. Seulement voilà, il faut en payer le prix. Renoncer à ses beaux discours. Piétiner ses principes. Partager ses ressources. Se modérer en toute chose, ou fermer les yeux si on veut. Bref, il faut suivre la mode – ou quitter la ville. Vendre son âme au diable ? Si tant de pays arabes tendent la main aux Israéliens, et en rajoutent – car le lobby passe par là – il va bien falloir se déterminer là-dessus : suivre les beaux principes qui font honneur, ou faire de la politique qui est le pire et le meilleur des métiers. Les Turcs ne sont pas plus stupides que d’autres, qui ont montré la voie ! Ont-ils vendu leur âme au diable pour autant ? Il ne s’agit pas d’abandonner les Palestiniens, puisque cela fait longtemps que nous les avons abandonnés, que le monde entier les a abandonnés. Au contraire, il s’agit de les aider de cette façon. Et de nous aider nous-mêmes. Une telle démarche exige un grand homme, parce que dangereuse, ici, dans la contrée de l’extrémisme. Mais cela vaut-il le coup ?

    Le Jour d’Algérie, 19/8/2010

  • Melilla pourrit le climat entre Espagne et Maroc

    Quel mouche a piqué le Maroc? Personne ne saisit très bien, à Madrid, le brusque pic de tension de ces dernières semaines à Melilla (78.000 habitants), l’une des deux enclaves espagnoles sur la côte nord du Maroc. Au départ, une bavure malheureusement assez ordinaire : un jeune Marocain de 30 ans battu par des policiers espagnols alors qu’il tentait d’introduire 1,5 kg de sardines dans la cité, entourée par de hautes clôtures pour prévenir l’immigration clandestine. 
    Très vite, la colère de la « société civile » marocaine s’est exprimée devant l’enclave, des manifestants brandissant des photomontages où l’on voyait des policiers espagnols aux mains tachées de sang. Le gouvernement de Rabat a formellement protesté contre les «dérives racistes», puis s’est étonné, à cinq reprises, de ne recevoir aucune explication du gouvernement Zapatero. 
    Un boycott a privé Melilla de ciment, de fruits frais et de poisson, jusqu’à ce qu’hier matin, les manifestants lèvent soudain le camp. Officiellement, pour donner «une chance à la diplomatie» et «ne pas priver les musulmans (de Melilla) pendant le ramadan». Madrid avait enfin consenti à dépêcher à Rabat son ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. 
    Toute cette crise semble très téléguidée. Le Maroc a toujours revendiqué les enclaves de Ceuta et Melilla, des «territoires occupés» par l’Espagne… aujourd’hui très affaiblie par la crise économique. Ces dernières semaines, le pouvoir marocain aurait été vexé par la lenteur de Madrid à accréditer son nouvel ambassadeur, et par des vols d’hélicoptères de l’armée espagnole au-dessus des côtes, au moment où le roi Mohammed VI y séjournait. 
    La droite espagnole a trouvé une occasion en or d’enfoncer un peu plus le «faible» José Luis Zapatero, au plus bas dans les sondages. Hier, son prédécesseur, le conservateur José Maria Aznar, s’est rendu à Melilla pour soutenir le maire de l’enclave. Visite lourde de symbole, puisque le même Aznar avait envoyé des troupes, en 2002, lors de la dispute sur l’îlot inhabité du Persil, au large de Ceuta, provoquant un gel total des relations entre les deux pays.
    Ouest-France, 19/8/2010
  • Jusqu’où ira la crise Maroc Espagne ?

    Par Julie Rafondriaka
    La tension est montée d’un cran ces derniers jours entre les deux Royaumes voisins,l’ ibérique et le chérifien. A l’origine, des incidents autour des villes de Ceuta et Melilla qui se sont accumulés et auxquels s’est ajoutée une attaque médiatique en règle des médias ibères contre le souverain marocain Mohammed VI. C’est la police espagnole des frontières qui serait à l’origine de la crispation, des images pirates montrant des officiers espagnols maltraitant des marocains ayant été reprises par tous les médias du pays. Mis sous pression par son opinion publique, le gouvernement marocain a adressé depuis la mi-juillet cinq notes de protestation à Madrid, pour dénoncer ces comportements dont auraient été victimes selon lui dix-sept marocains, blessés ou traumatisés.

    L’Espagne est d’autant plus déconcertée qu’à ces communiqués s’ajoutent des manifestations de protestation de Marocains, de Sub-sahariens et d’ONG des droits de l’homme devant des représentations diplomatiques espagnoles au Maroc, et qu’un quasi blocus de Melilla en produits frais a été entamé depuis la semaine dernière, faisant de cette petite enclave une zone sinistrée.
    Après un entretien téléphonique avec le Roi Mohammed VI, le Roi Juan Carlos d’Espagne a chargé son ministre de l’intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba d’aller à Rabat le 23 août prochain, pour tenter d’apaiser la situation avec son homologue marocain, Taieb Cherkaoui. Vont-ils y parvenir pour que les relations bilatérales retrouvent leur cours normal ? Tout dépend de la volonté politique qui anime chacun des deux pays. Au moins, une chose est sûre, c’est qu’ils auront du pain sur la planche.
    Il n’y a pas que les dérives de la police espagnole qui crispent les relations entre Rabat et Madrid, car en coulisses, l’on impute cette tension plutôt à l’accroissement ces derniers temps, de l’activité des agents des services de renseignements espagnols dans la zone nord du Maroc, les survols répétés et non autorisés des côtes marocaines septentrionales par des hélicoptères de l’armée espagnole et enfin le peu d’enthousiasme dont ont fait montre les autorités espagnoles, pour accueillir le nouvel ambassadeur du Maroc à Madrid, Ahmeddou Ould Souillem, un transfuge du mouvement front Polisario. Ajouté à cela, la visite impromptue à Melilla d’une veille connaissance de Rabat, José Maria Aznar -honni au sein du Royaume Chérifien- qui est venu jeter de l’huile sur le feu d’une situation déjà explosive en se fendant de déclarations allant dans le sens d’une position ferme du parti populaire espagnol. Certains observateurs y voient une tentative de vengeance d’Aznar, qui n’a toujours pas avalé que des médias marocains révèlent il ya trois ans qu’il serait le père présumé de Zohra, fille de l’ex-ministre de la justice française Rachida Dati.

    La Lettre Med, 19/8/2010
  • RASD – Algérie : Le festival de la solidarité

    Détermination.- Les combattants sahraouis sont disposés à poursuivre la lutte armée, selon le commissaire politique de l’Armée de libération sahraouie.
    Il existe «une disponibilité complète et permanente des combattants sahraouis à poursuivre la lutte armée», a indiqué Sidi Oukal assurant que «l’armée sahraouie est prête à se sacrifier pour le recouvrement de la souveraineté de son pays».
    Sidi Oukal a tenu à dénoncer, hier, mercredi, au Festival populaire de solidarité avec le peuple sahraoui, «les atteintes aux droits de l’homme et autres pratiques sauvages et répressives auxquelles est exposé le peuple sahraoui».
    Le Festival de solidarité de Boumerdès organisé dans le cadre de l’université d’été des cadres sahraouis est «une opportunité pour soutenir la résistance», a soutenu l’intervenant.
    Ce festival a drainé de nombreux participants, notamment des cadres de l’Etat sahraoui et du Front Polisario, ainsi que des personnalités algériennes et des représentants d’organisations nationales.
    Dans une allocution inaugurale de cette manifestation, le militant de la cause sahraouie Ibrahim Essabah a présenté, pour sa part, un état des lieux de la résistance sahraouie à l’intérieur des territoires du sahara Occidental occupés par le Maroc, rendant hommage aux combattants sahraouis pour leur détermination à poursuivre l a lutte jusqu’à l’aboutissement de la cause sahraouie.
    De son côté, le président du Comité algérien de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui, Mahraz Lamari, a salué la résistance sahraouie à l’intérieur des territoires occupés, «en ce qu’elle confirme la détermination du peuple sahraoui à poursuivre son combat pour la libération de sa patrie».
    Le chef du groupe parlementaire pour l’amitié algéro-sahraouie, Tayeb L’houari, a affirmé que «le message de Novembre ne sera jamais accompli tant qu’il y aura un peuple opprimé et n’ayant pas accédé à son indépendance».
    Il a rappelé, à cette occasion, le soutien historique du peuple algérien, «qui n’a jamais perdu l’espoir de voir le peuple sahraoui accéder à sa liberté».
    La ministre de l’Education du gouvernement de la RASD, Mme Myriam Salek a, quant à elle, rendu hommage, au nom de la femme sahraouie, aux symboles de la résistance populaire dans les territoires occupés, à l’image de l’activiste Soltana Kheir, invitée de cette université d’été et de ce festival, arrivée en compagnie d’une délégation de femmes sahraouies.
    Elle a, en outre, mis l’accent sur le «rôle de la femme sahraouie et sa grande détermination dans le combat de son peuple», ainsi que sa «disponibilité à se sacrifier pour ce noble idéal», avant de saluer «le soutien indéfectible du peuple algérien au peuple sahraoui».
    Info-Soir, 19/8/2010

  • ANALYSE : Anomalies

    Ignacio Cembrero, 19/8/2010
    L’ex-président José Maria Aznar s’est pointé hier à Melilla pour, dans le fond, dénoncer l’inefficacité du Gouvernement socialiste devant l’ordago lancé par le Maroc, et rappeler, sur le chemin, la fermeté avec laquelle il a su lutter contre le voisin. Il a été précédé dans la ville par le sous-secrétaire de Communication du PP, Esteban González Pons.
    Y a-t-il un pays démocratique européen dans lequel, face à un défi extérieur, les critiques de l’opposition s’acharnent plus sur l’Exécutif que sur l’État qui le provoque ? Est-il imaginable que, par exemple, en Suisse, qui a vécu jusqu’au mois de juin des années de tension avec la Libye, l’opposition censure le Gouvernement sans à peine marquer la responsabilité du leader libyen Gaddafi ? Non.
    Aznar peut difficilement donner des leçons de patriotisme à Melilla. Il l’a visitée deux fois (2000 et 2004) lorsqu’il était au pouvoir, mais en tant que leader du PP en campagne électorale et pas en tant que président du Gouvernement. Par contre, son successeur à La Moncloa l’a fait, en janvier 2006. Aznar, oui, peut se plaindre rétrospectivement du fait que José Luis Zapatero se soit déplacé jusqu’à Rabat, en pleine crise avec le Maroc, pour rencontrer le roi du Maroc. Cette initiative-là était contre-productive.
    L’attitude d’Aznar et du PP leur rapportera, peut-être, des votes, mais, même si cela pourrait paraître surprennant, en plus elle aide le Gouvernement vis-à-vis du Maroc. Elle lui fournit des arguments pour que Rabat voit que les protestations donnent des ailes à l’opposition conservatrice, dont l’éventuel retour au pouvoir, en 2012, fait peur à Rabat.
    Si la visite d’Aznar est une initiative anomale de la part d’une opposition démocratique, beaucoup d’autres incohérences tournent autour de l’actuelle tension avec le Maroc, qui a commencé il y a 34 jours. Le ministre des Affaires Etrangères, Miguel Ángel Moratinos, ses secrétaires d’État et sa porte-parole gardent le silence comme s’ils n’étaient pas concernés. Le ministre de l’Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, a parlé du sujet une seule fois, en Asturies, après 28 jours.
    Mais la première anomalie vient du Maroc. Le 16 juillet il a découvert que la police espagnole était « raciste », outre les tensions frontalières, surtout à Melilla, qui existent depuis des années et qui Rabat n’a jamais voulu résoudre. La presque inexistente presse indépendante marocaine qui survit n’a pas de doutes sur le fait que la cascade de protestations officielles cache d’autres plaintes. Mohamed VI, est-il fâché après s’être heurté avec la présence militaire espagnole en naviguant en juin sur la côte du Rif ? Rabat est-il fâché après avoir reçu, en juillet, un document secret de Christopher Ross, l’émissaire de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental ? Il n’y a pas de réponse.
    Cette opacité des revendications du Maroc face à un pays sopposé être ami comme l’Espagne a incité le Gouvernement à essayer de rabaisser la tension d’une manière un peu atypique : en recourant au roi Juan Carlos pour qu’il appelle Mohamed VI. Les voies diplomatiques habituels ont été obviés. Le fait simple de solliciter l’intervention du monarque prouve que quelque chose ne fonctionne pas dans cette « excellente » relation .
    El Pais, 19/8/2010
  • Jusqu’où ira la crise Maroc Espagne ?

    Par Julie Rafondriaka
    La tension est montée d’un cran ces derniers jours entre les deux Royaumes voisins,l’ ibérique et le chérifien. A l’origine, des incidents autour des villes de Ceuta et Melilla qui se sont accumulés et auxquels s’est ajoutée une attaque médiatique en règle des médias ibères contre le souverain marocain Mohammed VI. C’est la police espagnole des frontières qui serait à l’origine de la crispation, des images pirates montrant des officiers espagnols maltraitant des marocains ayant été reprises par tous les médias du pays. Mis sous pression par son opinion publique, le gouvernement marocain a adressé depuis la mi-juillet cinq notes de protestation à Madrid, pour dénoncer ces comportements dont auraient été victimes selon lui dix-sept marocains, blessés ou traumatisés.

    L’Espagne est d’autant plus déconcertée qu’à ces communiqués s’ajoutent des manifestations de protestation de Marocains, de Sub-sahariens et d’ONG des droits de l’homme devant des représentations diplomatiques espagnoles au Maroc, et qu’un quasi blocus de Melilla en produits frais a été entamé depuis la semaine dernière, faisant de cette petite enclave une zone sinistrée.
    Après un entretien téléphonique avec le Roi Mohammed VI, le Roi Juan Carlos d’Espagne a chargé son ministre de l’intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba d’aller à Rabat le 23 août prochain, pour tenter d’apaiser la situation avec son homologue marocain, Taieb Cherkaoui. Vont-ils y parvenir pour que les relations bilatérales retrouvent leur cours normal ? Tout dépend de la volonté politique qui anime chacun des deux pays. Au moins, une chose est sûre, c’est qu’ils auront du pain sur la planche.
    Il n’y a pas que les dérives de la police espagnole qui crispent les relations entre Rabat et Madrid, car en coulisses, l’on impute cette tension plutôt à l’accroissement ces derniers temps, de l’activité des agents des services de renseignements espagnols dans la zone nord du Maroc, les survols répétés et non autorisés des côtes marocaines septentrionales par des hélicoptères de l’armée espagnole et enfin le peu d’enthousiasme dont ont fait montre les autorités espagnoles, pour accueillir le nouvel ambassadeur du Maroc à Madrid, Ahmeddou Ould Souillem, un transfuge du mouvement front Polisario. Ajouté à cela, la visite impromptue à Melilla d’une veille connaissance de Rabat, José Maria Aznar -honni au sein du Royaume Chérifien- qui est venu jeter de l’huile sur le feu d’une situation déjà explosive en se fendant de déclarations allant dans le sens d’une position ferme du parti populaire espagnol. Certains observateurs y voient une tentative de vengeance d’Aznar, qui n’a toujours pas avalé que des médias marocains révèlent il ya trois ans qu’il serait le père présumé de Zohra, fille de l’ex-ministre de la justice française Rachida Dati.

    La Lettre Med, 19/8/2010
  • ANALYSE : Anomalies

    Ignacio Cembrero, 19/8/2010
    L’ex-président José Maria Aznar s’est pointé hier à Melilla pour, dans le fond, dénoncer l’inefficacité du Gouvernement socialiste devant l’ordago lancé par le Maroc, et rappeler, sur le chemin, la fermeté avec laquelle il a su lutter contre le voisin. Il a été précédé dans la ville par le sous-secrétaire de Communication du PP, Esteban González Pons.
    Y a-t-il un pays démocratique européen dans lequel, face à un défi extérieur, les critiques de l’opposition s’acharnent plus sur l’Exécutif que sur l’État qui le provoque ? Est-il imaginable que, par exemple, en Suisse, qui a vécu jusqu’au mois de juin des années de tension avec la Libye, l’opposition censure le Gouvernement sans à peine marquer la responsabilité du leader libyen Gaddafi ? Non.
    Aznar peut difficilement donner des leçons de patriotisme à Melilla. Il l’a visitée deux fois (2000 et 2004) lorsqu’il était au pouvoir, mais en tant que leader du PP en campagne électorale et pas en tant que président du Gouvernement. Par contre, son successeur à La Moncloa l’a fait, en janvier 2006. Aznar, oui, peut se plaindre rétrospectivement du fait que José Luis Zapatero se soit déplacé jusqu’à Rabat, en pleine crise avec le Maroc, pour rencontrer le roi du Maroc. Cette initiative-là était contre-productive.
    L’attitude d’Aznar et du PP leur rapportera, peut-être, des votes, mais, même si cela pourrait paraître surprennant, en plus elle aide le Gouvernement vis-à-vis du Maroc. Elle lui fournit des arguments pour que Rabat voit que les protestations donnent des ailes à l’opposition conservatrice, dont l’éventuel retour au pouvoir, en 2012, fait peur à Rabat.
    Si la visite d’Aznar est une initiative anomale de la part d’une opposition démocratique, beaucoup d’autres incohérences tournent autour de l’actuelle tension avec le Maroc, qui a commencé il y a 34 jours. Le ministre des Affaires Etrangères, Miguel Ángel Moratinos, ses secrétaires d’État et sa porte-parole gardent le silence comme s’ils n’étaient pas concernés. Le ministre de l’Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, a parlé du sujet une seule fois, en Asturies, après 28 jours.
    Mais la première anomalie vient du Maroc. Le 16 juillet il a découvert que la police espagnole était « raciste », outre les tensions frontalières, surtout à Melilla, qui existent depuis des années et qui Rabat n’a jamais voulu résoudre. La presque inexistente presse indépendante marocaine qui survit n’a pas de doutes sur le fait que la cascade de protestations officielles cache d’autres plaintes. Mohamed VI, est-il fâché après s’être heurté avec la présence militaire espagnole en naviguant en juin sur la côte du Rif ? Rabat est-il fâché après avoir reçu, en juillet, un document secret de Christopher Ross, l’émissaire de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental ? Il n’y a pas de réponse.
    Cette opacité des revendications du Maroc face à un pays sopposé être ami comme l’Espagne a incité le Gouvernement à essayer de rabaisser la tension d’une manière un peu atypique : en recourant au roi Juan Carlos pour qu’il appelle Mohamed VI. Les voies diplomatiques habituels ont été obviés. Le fait simple de solliciter l’intervention du monarque prouve que quelque chose ne fonctionne pas dans cette « excellente » relation .
    El Pais, 19/8/2010
  • Le peuple sahraoui tient à l’autodétermination

    Le militant sahraoui des droits de l’homme, M. Naama Asfari, coprésident du Comité pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, a déclaré hier à Boumerdès, lors d’une session spéciale à dimension politique et citoyenne de soutien et de solidarité à la résistance populaire sahraouie dans les territoires occupés, que «la présence à l’université d’été des cadres sahraouis constitue un défi au régime marocain». Il a exprimé la volonté indéfectible du peuple sahraoui pour l’indépendance.

    M. Asfari a indiqué aussi que «cette présence des cadres sahraouis est un message à l’occupant marocain sur l’existence et le renforcement des institutions de l’Etat sahraoui avec ses cadres, ses élus et ses responsables militaires pour mieux les préparer». 
    De son côté, M. Hamada Smaili, ex-prisonnier et membre du Comité pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, a déclaré que «la présence dans cette université d’été des cadres sahraouis est un défi que nous lançons au régime marocain pour exprimer l’attachement du peuple sahraoui à son autodétermination». M. Hamada Smaili a relaté le quotidien des Sahraouis dans les territoires occupés, indiquant que «les Sahraouis sont soumis quotidiennement à des humiliations et à des agressions par les policiers marocains. Et surtout «la profondeur de la douleur et des souffrances infligées par l’occupant au peuple sahraoui». 
    Pour sa part, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mahrez El Amari, a regretté «l’échec de la communauté internationale à protéger les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, l’exhortant à imposer des sanctions économiques et plus de pressions sur le Maroc pour qu’il se conforme aux résolutions de la légitimité internationale et permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance». M. Tayeb El-Houari, président de la commission parlementaire algérienne de soutien au peuple sahraoui et M. Allioui, secrétaire général de l’UNPA, ont réitéré la position de l’Algérie dans le combat du peuple sahraoui pour son indépendance. 
    Ils ont appelé, en outre, à un «réel éveil des consciences vives de par le monde afin de dénoncer l’injustice et toutes les formes hideuses de torture, d’oppression et de violence dont fait l’objet, quotidiennement, le peuple sahraoui».
    A signaler que la militante sahraouie des droits de l’homme, Mlle Soultana Khaya, était absente à cette session pour des raisons de santé. Ont pris part à cette session l’ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, des membres du CNASPS, et des cadres sahraouis. 
    Mohammed Zerrouki
    Le Jeune Indépendant, 19/8/2010
  • Le peuple sahraoui tient à l’autodétermination

    Le militant sahraoui des droits de l’homme, M. Naama Asfari, coprésident du Comité pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, a déclaré hier à Boumerdès, lors d’une session spéciale à dimension politique et citoyenne de soutien et de solidarité à la résistance populaire sahraouie dans les territoires occupés, que «la présence à l’université d’été des cadres sahraouis constitue un défi au régime marocain». Il a exprimé la volonté indéfectible du peuple sahraoui pour l’indépendance.

    M. Asfari a indiqué aussi que «cette présence des cadres sahraouis est un message à l’occupant marocain sur l’existence et le renforcement des institutions de l’Etat sahraoui avec ses cadres, ses élus et ses responsables militaires pour mieux les préparer». 
    De son côté, M. Hamada Smaili, ex-prisonnier et membre du Comité pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, a déclaré que «la présence dans cette université d’été des cadres sahraouis est un défi que nous lançons au régime marocain pour exprimer l’attachement du peuple sahraoui à son autodétermination». M. Hamada Smaili a relaté le quotidien des Sahraouis dans les territoires occupés, indiquant que «les Sahraouis sont soumis quotidiennement à des humiliations et à des agressions par les policiers marocains. Et surtout «la profondeur de la douleur et des souffrances infligées par l’occupant au peuple sahraoui». 
    Pour sa part, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mahrez El Amari, a regretté «l’échec de la communauté internationale à protéger les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, l’exhortant à imposer des sanctions économiques et plus de pressions sur le Maroc pour qu’il se conforme aux résolutions de la légitimité internationale et permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance». M. Tayeb El-Houari, président de la commission parlementaire algérienne de soutien au peuple sahraoui et M. Allioui, secrétaire général de l’UNPA, ont réitéré la position de l’Algérie dans le combat du peuple sahraoui pour son indépendance. 
    Ils ont appelé, en outre, à un «réel éveil des consciences vives de par le monde afin de dénoncer l’injustice et toutes les formes hideuses de torture, d’oppression et de violence dont fait l’objet, quotidiennement, le peuple sahraoui».
    A signaler que la militante sahraouie des droits de l’homme, Mlle Soultana Khaya, était absente à cette session pour des raisons de santé. Ont pris part à cette session l’ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, des membres du CNASPS, et des cadres sahraouis. 
    Mohammed Zerrouki
    Le Jeune Indépendant, 19/8/2010