Mois : août 2010

  • Sahara Occidental: trois défenseurs des droits humains condamnés à deux ans de prison

    Front Line fait part de ses préoccupations concernant la condamnation de trois défenseurs des droits humains: M. Ibrahim Beriaz, M. Ali Salim Ablagh et M. Saeed Al-Wa’ban. Le 20 juillet 2010, la Cour d’Appel de Marrakech a condamné les trois défenseurs à deux ans de prison ainsi qu’à payer une amende de 1000 dirhams (environs 90 euros) chacun.

    Informations Complémentaires
    Ibrahim Beriaz, Ali Salim Ablagh et Saeed Al-Wa’ban sont membres du Comité Sahraoui pour la Défense des Droits Humains à Glaimim. Ils ont fait appel à leur condamnation.
    Ibrahim Beriaz et Ali Salim Ablagh ont été arrêtés le 13 décembre 2008 dans la ville de Glaimim et ont comparu devant la Cour pour la première fois le 9 mars 2010. Saeed Al-Wa’ban a été arrêté à Smara le 26 juillet 2009. Sa première audience a eu lieu le 22 avril 2010, avant que son affaire ne soit reliée à celle d’Ibrahim Beriaz et d’Ali Salim Ablagh. Les trois défenseurs des droits humains sont détenus à la prison Bulmaharez à Marrakech. Le 10 avril 2010, Front Line avait déjà lancé un appel en faveur d’Ali Salim Ablagh, suite à la détérioration de son état de santé lors d’une grève de la faim en signe de protestation contre ses conditions de détention.
    Ibrahim Beriaz, Ali Salim Ablagh et Saeed Al-Wa’ban auraient été arrêtés et traduits en justice à cause de leur rôle dans une campagne en faveur des droits humains du peuple sahraoui, y compris le droit à l’autodétermination. Ils ont notamment participé à des manifestations pacifiques. Le 19 octobre 2007, Ibrahim Beriaz, Ali Salim Ablagh et un autre étudiant, avaient entamé une grève de la faim de 48 heures, devant le siège du gouvernement local de l’état de Glaimim, dans le but de protester contre la décision disciplinaire des autorités de les empêcher d’achever leurs études universitaires. Les trois étudiants et autres supporters ont été physiquement agressés par les forces de sécurité et, suite à cela, Ibrahim Beriaz, a perdu conscience et a dû être transféré à l’hôpital de la province.
    La décision de renvoyer les étudiants de l’université serait liée à leurs activités passées pour la défense des droits humains. En 2002, Ibrahim Beriaz, Ali Salim Ablagh avaient participé à une campagne pour laquelle ils s’étaient rendus dans plusieurs universités marocaines, sous le slogan « Liberté et Espoirs pour les disparus et les détenus ». En 2003/2004, les trois défenseurs avaient participé à des manifestations à l’université Kadhi Ayyadh à Marrakech, qui visaient à soutenir des détenus sahraouis et d’autres victimes de violations des droits humains. En 2005, ils avaient participé à une manifestation à Glaimim, pour soutenir 37 détenus sahraouis en grève de la faim. En 2006-2008, Saeed Al-Wa’ban a participé à des manifestations étudiantes dans les universités de Marrakech et de Rabat.
    Front Line pense que l’inculpation et la condamnation d’Ibrahim Beriaz, Ali Salim Ablagh et Saeed Al-Wa’ban a un lien direct avec leur travail en faveur des droits humains. Front Line est préoccupée pour l’intégrité physique et psychologique d’Ibrahim Beriaz, Ali Salim Ablagh et Saeed Al-Wa’ban.
    FRONT LINE, 12/8/2010

  • Le rêve d’une nuit d’été – Un compte des Mille et Une Nuits

    Le Naufragé s’est réveillé ce matin, avec une odeur aux légumes et au poisson. Dans son rêve, il avait vu des files interminables de femmes, tordues, en transportant des énormes fardeaux de marchandises sur leurs dos. Des personnes brunes de soleil africain en exhibant des pancartes … Il voyait des couvertures de journaux espagnols et arabes avec des caractères pour lui inintelligibles, parlant de protestations, de blocages frontaliers d’on ne sait pas bien quelle ville, (ce n’était pas clair dans le rêve).Tensions, plaintes, tentatives de violence, des accusations des deux côtés des frontières. Les citoyens des deux côtés des murailles d’une ville sans nom qui normalement se supportaient, avaient bloqué ses entrées.

    Des semaines se sont écoulées ainsi semaines sans avoir eu des informations exactes. Tout le monde s’était tu. Des plaintes et des lamentations envoyées et non répondues, des appels de téléphone entre des rois, l’un avec son chapeau sur la tête ‘, un autre long, avec des cheveux blancs, avec un énorme visage et un sourire royal… Rien n’avait calmé les protestations. On parlait de dettes centenaires, de mépris mutuels. Et d’autres choses dont je me rappelle pas bien maintenant.
    Le Naufragé s’est réveillé confus, il ne comprenait rien de cet étrange rêve et il a voulu voir si dans les journaux ils parlaient de son cauchemar. Il a passé les pages du journal, impatient, jusqu’à ce qu’il a vu une nouvelle qui semblait liée à son rêve. Deux pages parlaient de son rêve, elles mentionnaient deux villes : Madrid / Rabat et un des titulaires disait que : « Moratinos : » Il n’y a pas eu de conflit avec le Maroc « Le Naufragé a senti un grand soulageement. Les déclarations du Ministre lui confirmaient que le rêve du Naufragé n’était pas vrai. Il l’expliquait avec une clarté méridienne, comme une nuit de pleine lune au Sahara : » il n’y a pas eu de conflit, ni d’éventuel conflit , ni de crise bilatérale « , il n’y a pas eu de communiqués réitérés du Gouvernement marocain à l’adresse de l’Espagne, ni l’intervention postérieure du Roi Juan Carlos …Les cascades de dénonciations et il n’y a pas existé des protestations des ONG qui éclataient à la frontière avec Melilla. Lui même « avait parlé à plusieurs reprises » au ministre des affaires étrangères marocain, pour dissiper n’importe quel malentendu qui pouvait affecter la situation de la frontière de Melilla « et il y a » maintenu une communication fluide et permanente « avec le ministre de l’intérieur, Alfred Pérez Rubalcaba.
    Quelle soulagement a senti le Naufragé! De nouveau il a senti la ‘fraternité’ qui existe entre nos deux peuples, comment ils nous apprécient énormément, quelque chose que nous correspondons avec un sentiment égal ou plus si possible. Tôt, très tôt, un tunnel sous-marin nous unira et il n’y aura plus de frontières, nous récupérerons notre vieille histoire et il y aura un Andalus encore plus grand : enfin, l’autre rêve va être accompli, celui de notre grand Soultan : « l’Alliance de Civilisations ».
    (Ce conte-là, on le racontera un autre jour. Une autre année, un autre siècle, un autre millenium)
    Original en espagnol : Rincon del Naufrago, 20/8/2010

  • Le peuple sahraoui poursuivra sa lutte de libération jusqu’à l’indépendance (ambassadeur)

    (Envoyés spéciaux)
    Boumerdes (Algérie) 19/08/2010 (SPS) L’ambassadeur sahraoui auprès de l’Algérie, Brahim Ghali, a déclaré que « l’échec de la communauté internationale dans la décolonisation du Sahara occidental et le soutien de la France au Maroc dans sa politique d’intransigeance et sa fuite en avant, ne peuvent en aucun cas faire renoncer le peuple sahraoui à la lutte qu’il mène pour recouvrer ses droits légitimes à la liberté et à l’indépendance ». 
    « Les deux peuples frères partagent une histoire commune dans la lutte contre le colonialisme français en Algérie et contre l’occupation marocaine du Sahara occidental qui se poursuit jusqu’à nos jours », a indiqué le diplomate qui s’exprimait jeudi au musé militaire algérien, à l’occasion de la journée du Moujahid à Alger.
    Pour sa part, le président de la commission parlementaire algéro-sahraouie d’amitié et de fraternité, Tayeb L’houari, a réitéré « la position de soutien de l’Algérie et du peuple algérien à la juste cause du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination et à l’indépendance », dénonçant l’intransigeance du Gouvernement marocain et ses violations contre les civils sahraouis dans les zones occupées de Sahara occidental.
    La cérémonie a été assistée par une délégation des cadres de l’université Mahfoud Ali Beiba qui se tient à Boumerdes et des représentants du mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui en Algérie, ainsi que la société civile algérienne.
    Auparavant les participants ont déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du Martyr et ont procédé à la lecture de la Fatiha à la mémoire des martyrs des deux révolutions, algérienne et sahraouie. (SPS)



  • La malédiction du Sahara

    Les esprits se sont calmés dans la frontière de Melilla. Nous avons eu droit à toute une variété d’opinions et d’analyses de tout genre. Cependant, il y avait un point commun dans tous les arguments : La question du Sahara Occidental se trouve au coeur du conflit hispano-marocain, mais cela n’est qu’une hypothèse sans preuves, à part le dictat de l’expérience et la connaissance des méthodes de la monarchie alaouite. Unanimité aussi sur la nature oppressive du régime marocain et de ses agitateurs qui s’activent sous des directives du palais royal.


    Au milieu de ces spéculations, le corespondant du journal El Pais à Rabat, Ignacio Cembrero vient de jeter une bombe. Cembrero est connu par ses diverses sources. Au mois d’avril, il avait publié le contenu du rapport de la délégation parlementaire qui avait séjourné au Sahara Occidental pour évaluer la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Maintenant ce n’est ni plus ni moins que la lettre adressée par l’Envoyé Spécial de Ban ki-moon pour le Sahara dans laquelle il demande de l’aide aux espagnols et aux français pour sortir de l’impasse. Cette lettre avait été précédée de déclarations qui soulignait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Une lettre qui constitue un embarras pour le royaume du Maroc qui préfère garder le statu quo en vue de briser la combativité des sahraouis et poursuivre la spoliation des ressources naturelles sahraouies et la politique du fait accompli.
    Et même si le gouvernement de Zapatero est clairement pro-marocain dans le contentieux sahraoui, jusqu’à maintenant il s’abstient de le manifester publiquement par crainte à la réaction de la société espagnole qui est majoritairement pro-sahraouie et réclame que l’Espagne assume ses responsabilités historiques et mette fin à cette trahison qui a coûté beaucoup de souffrances humaines. Le gouvernement espagnol a constaté durant les dernières années que l’alignement sur les thèses marocaines n’a pas donné les résultats escomptés depuis le retrait précipité du diplomate néerlandais Peter van Walsum.
    L’accalmie constatée sur la frontière de Melilla ne présage rien de bon pour les sahraouis. Il y a fort à parier que Zapatero, pour mettre fin aux « petits incidents » et préserver « l’excellente relation » avec le Maroc a concocté une énième trahison envers un peuple dont le seul crime est de vouloir être maître de son destin.
    En tout cas, en regardant ce scénario tragique, les sahraouis ne peuvent que s’en réjouire. C’est la preuve évidente que l’Espagne, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice, et le Maroc, l’occupant actuel du Sahara, sont incapables d’imposer leur volonté grâce à la résistence héroïque du peuple sahraoui. Un peuple peu nombreux mais qui a su affronter un des pays les puissants du Maghreb renforcé par les armes des plus grandes puissances mondiales : les USA et la France.
    Trente-six ans après l’invasion de leur pays, les sahraouis font que le Maroc et l’Espagne payent le prix de leur lâcheté. Les deux pays sont poursuivis par la malédiction du Sahara.
    Aujourd’hui, lces deux pays paient le prix de leur lâcheté

  • Le peuple sahraoui poursuivra sa lutte de libération jusqu’à l’indépendance (ambassadeur)

    (Envoyés spéciaux)
    Boumerdes (Algérie) 19/08/2010 (SPS) L’ambassadeur sahraoui auprès de l’Algérie, Brahim Ghali, a déclaré que « l’échec de la communauté internationale dans la décolonisation du Sahara occidental et le soutien de la France au Maroc dans sa politique d’intransigeance et sa fuite en avant, ne peuvent en aucun cas faire renoncer le peuple sahraoui à la lutte qu’il mène pour recouvrer ses droits légitimes à la liberté et à l’indépendance ». 
    « Les deux peuples frères partagent une histoire commune dans la lutte contre le colonialisme français en Algérie et contre l’occupation marocaine du Sahara occidental qui se poursuit jusqu’à nos jours », a indiqué le diplomate qui s’exprimait jeudi au musé militaire algérien, à l’occasion de la journée du Moujahid à Alger.
    Pour sa part, le président de la commission parlementaire algéro-sahraouie d’amitié et de fraternité, Tayeb L’houari, a réitéré « la position de soutien de l’Algérie et du peuple algérien à la juste cause du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination et à l’indépendance », dénonçant l’intransigeance du Gouvernement marocain et ses violations contre les civils sahraouis dans les zones occupées de Sahara occidental.
    La cérémonie a été assistée par une délégation des cadres de l’université Mahfoud Ali Beiba qui se tient à Boumerdes et des représentants du mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui en Algérie, ainsi que la société civile algérienne.
    Auparavant les participants ont déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du Martyr et ont procédé à la lecture de la Fatiha à la mémoire des martyrs des deux révolutions, algérienne et sahraouie. (SPS)



  • La malédiction du Sahara

    Les esprits se sont calmés dans la frontière de Melilla. Nous avons eu droit à toute une variété d’opinions et d’analyses de tout genre. Cependant, il y avait un point commun dans tous les arguments : La question du Sahara Occidental se trouve au coeur du conflit hispano-marocain, mais cela n’est qu’une hypothèse sans preuves, à part le dictat de l’expérience et la connaissance des méthodes de la monarchie alaouite. Unanimité aussi sur la nature oppressive du régime marocain et de ses agitateurs qui s’activent sous des directives du palais royal.


    Au milieu de ces spéculations, le corespondant du journal El Pais à Rabat, Ignacio Cembrero vient de jeter une bombe. Cembrero est connu par ses diverses sources. Au mois d’avril, il avait publié le contenu du rapport de la délégation parlementaire qui avait séjourné au Sahara Occidental pour évaluer la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Maintenant ce n’est ni plus ni moins que la lettre adressée par l’Envoyé Spécial de Ban ki-moon pour le Sahara dans laquelle il demande de l’aide aux espagnols et aux français pour sortir de l’impasse. Cette lettre avait été précédée de déclarations qui soulignait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Une lettre qui constitue un embarras pour le royaume du Maroc qui préfère garder le statu quo en vue de briser la combativité des sahraouis et poursuivre la spoliation des ressources naturelles sahraouies et la politique du fait accompli.
    Et même si le gouvernement de Zapatero est clairement pro-marocain dans le contentieux sahraoui, jusqu’à maintenant il s’abstient de le manifester publiquement par crainte à la réaction de la société espagnole qui est majoritairement pro-sahraouie et réclame que l’Espagne assume ses responsabilités historiques et mette fin à cette trahison qui a coûté beaucoup de souffrances humaines. Le gouvernement espagnol a constaté durant les dernières années que l’alignement sur les thèses marocaines n’a pas donné les résultats escomptés depuis le retrait précipité du diplomate néerlandais Peter van Walsum.
    L’accalmie constatée sur la frontière de Melilla ne présage rien de bon pour les sahraouis. Il y a fort à parier que Zapatero, pour mettre fin aux « petits incidents » et préserver « l’excellente relation » avec le Maroc a concocté une énième trahison envers un peuple dont le seul crime est de vouloir être maître de son destin.
    En tout cas, en regardant ce scénario tragique, les sahraouis ne peuvent que s’en réjouire. C’est la preuve évidente que l’Espagne, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice, et le Maroc, l’occupant actuel du Sahara, sont incapables d’imposer leur volonté grâce à la résistence héroïque du peuple sahraoui. Un peuple peu nombreux mais qui a su affronter un des pays les puissants du Maghreb renforcé par les armes des plus grandes puissances mondiales : les USA et la France.
    Trente-six ans après l’invasion de leur pays, les sahraouis font que le Maroc et l’Espagne payent le prix de leur lâcheté. Les deux pays sont poursuivis par la malédiction du Sahara.
    Aujourd’hui, lces deux pays paient le prix de leur lâcheté

  • Trois immigrés africains trouvent la mort en traversant le Sahara Occidental vers le Maroc (officiel)

    Bir Lehlu (territoires libérés), 19/08/2010 (SPS) Trois personnes ont trouvé la mort et une autre est portée disparue parmi un groupe de 21 immigrés clandestins africains qui traversaient le Sahara Occidental en direction de l’Europe via le Maroc, a annoncé jeudi le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

    Les corps de ces trois personnes ont été retrouvés au cours des recherches effectuées par les autorités sahraouies dans les territoires libérés après a voir constaté qu’elles manquaient au groupe, alors que la quatrième personne, dont on ignore toujours la nationalité, n’a pas encore été retrouvée, a-t-on indiqué.
    Les 17 rescapés, retrouvés dans les territoires sahraouis libérés, portent les nationalités malienne, ivoirienne, gambienne et sénégalaises, a précisé le communiqué parvenu à SPS.
    Ils ont affirmé avoir voulu « regagner l’Europe à travers le royaume du Maroc », a-t-on indiqué de même source.
    Le Front Polisario avait sauvé en octobre 2005, 92 immigrés clandestins africains, refoulés alors du nord du Maroc et jeté en plein désert. Ils ont tous été rapatriés vers leur pays d’origine avec la collaboration des instances onusiennes spécialisées, rappelle-t-on. (SPS)

  • Trois immigrés africains trouvent la mort en traversant le Sahara Occidental vers le Maroc (officiel)

    Bir Lehlu (territoires libérés), 19/08/2010 (SPS) Trois personnes ont trouvé la mort et une autre est portée disparue parmi un groupe de 21 immigrés clandestins africains qui traversaient le Sahara Occidental en direction de l’Europe via le Maroc, a annoncé jeudi le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

    Les corps de ces trois personnes ont été retrouvés au cours des recherches effectuées par les autorités sahraouies dans les territoires libérés après a voir constaté qu’elles manquaient au groupe, alors que la quatrième personne, dont on ignore toujours la nationalité, n’a pas encore été retrouvée, a-t-on indiqué.
    Les 17 rescapés, retrouvés dans les territoires sahraouis libérés, portent les nationalités malienne, ivoirienne, gambienne et sénégalaises, a précisé le communiqué parvenu à SPS.
    Ils ont affirmé avoir voulu « regagner l’Europe à travers le royaume du Maroc », a-t-on indiqué de même source.
    Le Front Polisario avait sauvé en octobre 2005, 92 immigrés clandestins africains, refoulés alors du nord du Maroc et jeté en plein désert. Ils ont tous été rapatriés vers leur pays d’origine avec la collaboration des instances onusiennes spécialisées, rappelle-t-on. (SPS)

  • Le Jour d’Algérie : Changer d’image?

    Pourquoi l’Algérie a-t-elle mauvaise presse, ici et ailleurs, en général et en particulier ? Parce que l’étranger n’y a pas sa place, franchement, comme il l’a dans les pays ouverts. L’Algérie appartient aux Algériens, credo de l’indépendance – mais quels Algériens, au juste ? De confession musulmane et de race arabe. Si le paradis est dans le pré, l’avenir est dans l’uniformité. Processus d’uniformisation mis en œuvre par l’arabisation, puis ré-islamisation, jusqu’à l’annihilation, on eut dit programmée, évitée de justesse – voire fameuse décennie. Refus de comprendre, débats interdits – dangereux, main étrangère, charte, autoritarisme… Il fallait, et il faudrait, faire l’inverse : dé-suniformiser, diversifier, s’ouvrir, ouvrir. C’est la condition pour avoir bonne presse. L’étranger veut avoir sa part, mais il y a plusieurs sortes d’étrangers : celui qui compte et celui qui ne compte pas. Les Etats étrangers et leurs chefs ne comptent pas, Sarkozy, Obama, Berlusconi et tout ça. Ils ne sont pas vraiment maîtres chez eux. Il faut voir du côté des lobbies, ceux qui peuvent influencer réellement. Autrement dit, il faut s’ouvrir aux juifs si on veut avoir bonne presse. Vous verrez, comment tous ceux qui pensent et disent du mal de l’Algérie vont se mettre à en dire du bien, au moindre signe de cette ouverture. Comment Bouteflika va devenir un bel ange ou un grand sage – tout comme Mohammed VI est un roi «jeune et moderne» et Ben Ali un «dirigeant éclairé». Vous serez étonné de l’immense influence que possède ce lobby dans la presse, à commencer par Al Jazeera. Des problèmes qui n’en finissent pas, comme celui du Sahara occidental, trouveraient leur solution brusquement, comme par miracle, vous verrez. Seulement voilà, il faut en payer le prix. Renoncer à ses beaux discours. Piétiner ses principes. Partager ses ressources. Se modérer en toute chose, ou fermer les yeux si on veut. Bref, il faut suivre la mode – ou quitter la ville. Vendre son âme au diable ? Si tant de pays arabes tendent la main aux Israéliens, et en rajoutent – car le lobby passe par là – il va bien falloir se déterminer là-dessus : suivre les beaux principes qui font honneur, ou faire de la politique qui est le pire et le meilleur des métiers. Les Turcs ne sont pas plus stupides que d’autres, qui ont montré la voie ! Ont-ils vendu leur âme au diable pour autant ? Il ne s’agit pas d’abandonner les Palestiniens, puisque cela fait longtemps que nous les avons abandonnés, que le monde entier les a abandonnés. Au contraire, il s’agit de les aider de cette façon. Et de nous aider nous-mêmes. Une telle démarche exige un grand homme, parce que dangereuse, ici, dans la contrée de l’extrémisme. Mais cela vaut-il le coup ?

    Le Jour d’Algérie, 19/8/2010

  • Melilla pourrit le climat entre Espagne et Maroc

    Quel mouche a piqué le Maroc? Personne ne saisit très bien, à Madrid, le brusque pic de tension de ces dernières semaines à Melilla (78.000 habitants), l’une des deux enclaves espagnoles sur la côte nord du Maroc. Au départ, une bavure malheureusement assez ordinaire : un jeune Marocain de 30 ans battu par des policiers espagnols alors qu’il tentait d’introduire 1,5 kg de sardines dans la cité, entourée par de hautes clôtures pour prévenir l’immigration clandestine. 
    Très vite, la colère de la « société civile » marocaine s’est exprimée devant l’enclave, des manifestants brandissant des photomontages où l’on voyait des policiers espagnols aux mains tachées de sang. Le gouvernement de Rabat a formellement protesté contre les «dérives racistes», puis s’est étonné, à cinq reprises, de ne recevoir aucune explication du gouvernement Zapatero. 
    Un boycott a privé Melilla de ciment, de fruits frais et de poisson, jusqu’à ce qu’hier matin, les manifestants lèvent soudain le camp. Officiellement, pour donner «une chance à la diplomatie» et «ne pas priver les musulmans (de Melilla) pendant le ramadan». Madrid avait enfin consenti à dépêcher à Rabat son ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. 
    Toute cette crise semble très téléguidée. Le Maroc a toujours revendiqué les enclaves de Ceuta et Melilla, des «territoires occupés» par l’Espagne… aujourd’hui très affaiblie par la crise économique. Ces dernières semaines, le pouvoir marocain aurait été vexé par la lenteur de Madrid à accréditer son nouvel ambassadeur, et par des vols d’hélicoptères de l’armée espagnole au-dessus des côtes, au moment où le roi Mohammed VI y séjournait. 
    La droite espagnole a trouvé une occasion en or d’enfoncer un peu plus le «faible» José Luis Zapatero, au plus bas dans les sondages. Hier, son prédécesseur, le conservateur José Maria Aznar, s’est rendu à Melilla pour soutenir le maire de l’enclave. Visite lourde de symbole, puisque le même Aznar avait envoyé des troupes, en 2002, lors de la dispute sur l’îlot inhabité du Persil, au large de Ceuta, provoquant un gel total des relations entre les deux pays.
    Ouest-France, 19/8/2010