Mois : août 2010

  • Otages d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) : Madrid embarrassé

    Le gouvernement aurait payé 7 millions d’euros pour libérer les humanitaires retenus par la branche d’al-Qaida.

    La libération des deux Espagnols par la branche maghrébine d’al-Qaida a provoqué soulagement et satisfaction en Espagne, mais le gouvernement, obligé de satisfaire au moins en partie aux exigences des ravisseurs, peine à cacher son embarras, selon les médias et les
    experts.
    Le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero « ne pourra jamais reconnaître de manière formelle » avoir payé les ravisseurs pour la libération de ces travailleurs humanitaires, « simplement parce que c’est illégal », écrivait hier le journal conservateur « ABC ».
    D’après le quotidien « El Mundo », un montant global de 7 millions d’euros a été versé pour la libération des trois volontaires de l’ONG barcelonaise Acció Solidària (aux deux otages libérés lundi, Roque Pascual et Albert Vilalta, s’ajoute Alicia Gámez, relâchée en mars).
    Le message d’Aqmi
    La cellule d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui détenait les Espagnols aurait touché le montant qu’elle exigeait, à savoir 3,8 millions d’euros, et le reste de la somme serait allé aux intermédiaires, précise encore ce journal, sans détailler ses sources.
    Selon un médiateur malien, Aqmi a reçu « en tout 8 millions d’euros » de la part de Madrid. « Il est évident, compte tenu de l’interlocuteur », qu’une rançon a été payée, explique l’expert en relations internationales Carlos Echeverría Jésus, « même si les États nieront jusqu’au bout » ce type de transaction.
    Le gouvernement espagnol n’a fait mention d’aucune rançon lorsqu’il a officialisé, hier, la libération des deux volontaires, retenus depuis novembre par Aqmi au Sahel. José Luis Rodríguez Zapatero s’est borné à remercier les services espagnols ainsi que les « gouvernements africains de la zone », de la prise d’otages, lors d’une courte allocation.
    En mars, l’exécutif espagnol avait nié farouchement le versement d’une rançon lors de la libération d’Alicia Gámez, autre volontaire d’Acció Solidària, capturée en même temps que ses deux collègues, le 29 novembre.
    Hier soir, dans un message aux accents triomphants, Aqmi a affirmé que certaines de ses revendications, sans préciser lesquelles, avaient été satisfaites pour que les otages soient libérés.
    Pression de l’opinion
    La libération des deux Espagnols avait été précédée par l’extradition vers le Mali de l’auteur même de l’enlèvement, « Omar le Sahraoui », dont le retour au Mali était une des exigences d’Aqmi.
    « Même si le fait de négocier et de payer des rançons conforte les terroristes, les États sont sous la pression de leur opinion publique et finissent par céder et négocier », explique M. Echeverría, qui est professeur à l’université espagnole à distance Uned. La France ne fait pas exception à cela, selon ce spécialiste, même si ce pays a pu tenter en juillet l’option militaire pour essayer, sans succès, de sauver l’otage français Michel Germaneau
    Sud-Ouest, 25/8/2010
  • Les Occidentaux bafouent les résolutions internationales

    Les deux otages espagnols, qui travaillaient pour une organisation humanitaire, enlevés et retenus au Mali durant neuf mois par l’AQMi ont été libérés contre une rançon de de 8 millions d’euros qui ont été versés aux ravisseurs de l’organisation terroriste Une rançon qu’a versée le gouvernement espagnol rapporte le journal espagnol El Mundo. 
    Les tractations menées par le ministère des Affaires étrangères espagnol sont passées outre les décisions de la résolution S/RES 1904 de 2009 du conseil de sécurité des Nations unies qui a introduit la criminalisation des paiements à des personnes et groupes terroristes et entités terroristes. 
    Il se trouve que non seulement le gouvernement espagnol a payé mais ill s’est aussi «incliné» devant la libération du ravisseur malien Omar Sid Ahmed Ould Hamma qui est intervenue quelques jours avant la libération des deux otages espagnols. À ce titre l’Algérie émet des doutes quant à la lutte contre le terrorisme qui est remise en cause. Le 3 juillet 2009, la 13e session ordinaire de la conférence de l’Union africaine avait adopté la décision 256 (Xiii) qui condamne le versement de rançons aux groupes terroristes.
    La réunion du 13 avril 2010 des chefs d’états majors de l’Algérie, du Mali et duNiger à Tamanrasset portait sur l’évaluation de la situation sécuritaire et la mise en place d’une statégie collective et coresponsable de lutte contre le terrorisme et le crime transnational. A ce propos Gaïd Salah avait plaidé pour la mise en œuvre d’une stratégie concertée entre les pays sahélo-sahariens, celle entre autres qui faisait obligation de ne pas verser de rançon contre la libération d’otage.
    Par le passé, les otages occidentaux ont généralement été libérés après le versement de rançons même si les gouvernements concernés ne faisaient jamais officiellement état de la trasaction financière. On se souvient des groupes de touristes allemands et autrichiens qui avaient été enlevés en 2003 au Sahara et qui ont été libérés quelques jours après contre une forte rançon. Seule l’otage allemande de 45 ans décèdera d’une insolation. 
    Ce sera la première fois que l’on entendra parler d’Abderezak le Para. Le gouvernement autrichien en aura fait de même pour la libération du deuxième groupe de touristes enlevé sous le commandement d’un dirigeant du GSPC. 
    Les pays occidentaux bafouent la primauté du principe de la responsabilité des Etats de la région et de leur appropriation de la prise en charge des problèmes et des défis auxquels est confrontée la région sahélo-saharienne. 
    On en veut pour preuve l’ingérence et l’échec cuisant de la France pour libérer l’otage français Michel Germaneau, âgé de 71 ans, qui fut exécuté par l’Aqmi. En juin 2010 l’Aqmi avait exécuté l’otage britannique Edwin Dyer qu’elle détenait depuis janvier 2010, Londres ayant refusé de céder au chantage. 
    Que deviennent les résolutions 1373, 1267 et 1904 du Conseil de sécurité où siègent précisément ces mêmes pays qui ignorent délibérément la convention internationale de 1979 sur la prise d’otage et la convention internationale de 1980 pour la répression du financement au terrorisme. Une question qui mérite d’être posée. 
    Par : Soraya Hakim
    Le Midi Libre, 25/8/2010
  • Al-Qaida libère deux otages et donne une leçon à la France

    Alors qu’Al-Qaida vient de libérer deux otages espagnols, la France a réaffirmé qu’il n’y a jamais eu de négociations pour la libération de Michel Germaneau.
    Après que deux humanitaires espagnols, Roque Pascual et Albert Vilalta, retenus en otages depuis près de neuf mois au Mali ont été libérés lundi, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a affirmé que certaines revendications avaient été satisfaites par les autorités espagnoles.
    Madrid a versé 7millions d’euros pour libérer les otages
    Pour Aqmi, cette double libération constitue donc une «leçon pour les services secrets français», rappelant l’échec d’un raid franco-mauritanien pour libérer l’humanitaire Michel Germaneau et maintenant qu’il y avait eu des«négociations» avec la France. 
    «Jamais, nous n’avons eu la possibilité d’entrer en contact avec Al-Qaïda pour la libération de Michel Germaneau», a répondu hier Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée et principal collaborateur du président Nicolas Sarkozy. 
    Cette position a été constamment réaffirmée par la France depuis l’annonce de l’exécution de Michel Germaneau. «Lorsque la vie d’un Français est en jeu, la France est toujours prête à négocier», a assuré Claude Guéant.
    De son côté, Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, s’est refusé à répondre aux allégations d’Aqmi. «Nous ne commentons pas les déclarations de terroristes», a-t-il dit. 
    «Nous avons appris avec soulagement la libération des deux otages espagnols. Nous nous associons à la joie de leurs familles et des autorités espagnoles», a-t-il ajouté. 
    Selon la presse espagnole, Madrid a payé près de 7millions d’euros pour obtenir la libération des volontaires même si le gouvernement espagnol ne fait mention d’aucune rançon. 
    Par ailleurs, le Malien Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, dit «Omar le Sahraoui», considéré comme «mercenaire» d’Aqmi par le parquet de Nouakchott a été libéré lundi, quelques jours après son extradition au Mali. Son retour au Mali était une des exigences d’Aqmi pour la libération des deux humanitaires espagnols. 
    Michel Germaneau, militant humanitaire de 78 ans, malade du coeur, avait été enlevé le 19avril dans le nord du Niger. 
    Dans un enregistrement diffusé le 25juillet par la chaîne Al-Jazira, le chef d’Aqmi avait justifié son exécution par la volonté de «venger»celle de combattants d’Aqmi tués lors d’un raid franco-mauritanien.
    Centre Presse, 25/8/2010
  • Dangereux statu quo

    Afin de sortir de l’impasse le dossier du Sahara occidental, ou comme cela avait été spécifié en février 1997, «remettre sur les rails» le processus de paix, l’ONU a nommé des émissaires et appelé à des négociations directes qui avaient pu se tenir et aboutir aux Accords de Houston de septembre 1997. Ce qui avait alors permis de relancer le plan de paix et, notamment, l’identification du corps électoral sahraoui. Un acquis ? Certainement, puisque cet accord a été lui aussi endossé par l’ONU, même si les tergiversations marocaines étaient déjà évidentes. Car depuis cette date, plus rien. Le blocage marocain prenait forme. L’émissaire du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, en a fait l’expérience. Lui aussi, dira-t-on après bien d’autres, et en particulier le premier d’entre eux, James Baker, qui avait préféré démissionner de son poste en signe de protestation contre le blocage du plan de paix de l’ONU. L’Organisation internationale avait, quant à elle, bien qualifié le blocage en question en l’attribuant au Maroc, le minimum qu’elle puisse faire, puisque le processus de paix préalablement accepté par le Maroc et le Front Polisario, les deux parties en conflit, et endossé par les Nations unies, a reconnu au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination dans le cadre d’un référendum.
    Elle s’est pourtant laissée aller à une incroyable ambivalence sans la moindre adéquation avec ses propres positions. Et même si cela ne suffisait pas, l’ONU par la voix de son conseiller juridique, a refusé de reconnaître au Maroc le statut de puissance administrante pour ne lui laisser que celui de force d’occupation.
    Les choses sont donc claires, mais pas simples du fait du blocage auquel se heurte l’institution internationale dans son objectif déclaré de rendre justice au peuple sahraoui. Elle se contente, et de manière régulière depuis 1991, de proroger le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Cela ne suffit pas et le statu quo actuel ne saurait être une solution. Que fera alors le groupe des cinq pays amis du Sahara occidental chargé de suivre les négociations, et dont on se rappelle l’existence, laquelle au demeurant n’a jamais été formelle, mais dont le poids serait bien réel quant à lui ? C’est pourquoi, il est appelé aujourd’hui à jouer le rôle qui est le sien, en levant les suspicions développées à l’endroit de certains de ses membres, quand il ne s’agit pas de franches accusations de parti-pris. Il doit mettre fin à cette règle non écrite du consensus qui ne sert à rien d’autre qu’à perpétuer l’occupation marocaine et décrédibiliser l’ONU. Plus clairement, aider à lever les obstacles entravant l’application des résolutions de l’ONU, le roi du Maroc, Mohammed VI, venant de souligner que son pays «ne cédera pas un pouce de son Sahara» qu’il occupe depuis 1975. Plus besoin d’exercice fastidieux, le blocage est clair, il a une origine bien déterminée.
    El Watan, 24/8/2010
  • Il n’y a « jamais » eu de négociation

    Aqmi – Alors que l’Espagne obligée de satisfaire aux exigences des ravisseurs peine à cacher son embarras Paris réaffirme qu’il n’y avait « jamais » eu de négociations pour la libération du Français Michel Germaneau
    LA FRANCE A RÉAFFIRMÉ qu’il n’y avait « jamais » eu de négociations avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour la libération du Français Michel Germaneau, dont l’exécution avait été annoncée le 25 juillet. Après que les deux humanitaires espagnols, retenus en otages depuis près de neuf mois au Mali ont été libérés lundi, Aqmi a affirmé que certaines revendications avaient été satisfaites par les autorités espagnoles.
    Cette double-libération constitue donc une « leçon pour les services secrets français », a-t-il dit, rappelant l’échec d’un raid franco-mauritanien pour libérer l’humanitaire Michel Germaneau et maintenant qu’il y avait eu des « négociations » avec la France.
    « Jamais, nous n’avons eu la possibilité d’entrer en contact avec Al-Qaïda pour la libération de Michel Germaneau », a répondu hier Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée et principal collaborateur du président Nicolas Sarkozy. Cette position a été constamment réaffirmée par la France depuis l’annonce de l’exécution de Michel Germaneau.
    « Lorsque la vie d’un Français est en jeu, la France est toujours prête à négocier, c’est ce qui s’est passé avec un précédent otage, Pierre Camatte, a assuré Claude Guéant, tout en faisant remarquer que les deux hommes n’étaient pas détenus par le même groupe au sein d’Aqmi. Pierre Camatte, un autre humanitaire détenu dans le désert malien, avait été libéré en février, après qu’Aqmi eut obtenu de Bamako la remise en liberté de quatre islamistes détenus au Mali.
    De son côté, Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, s’est refusé à répondre aux allégations d’Aqmi : « Nous ne commentons pas les déclarations de terroristes ».
    Selon la presse espagnole, Madrid a payé près de 7 millions d’euros pour obtenir la libération des deux Espagnols. Par ailleurs, le Malien Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, dit « Omar le Sahraoui », considéré comme « mercenaire » d’Aqmi par le parquet de Nouakchott a été libéré lundi, quelques jours après son extradition au Mali. Son retour au Mali était une des exigences d’Aqmi pour la libération des deux humanitaires espagnols.
    Est Républicain, 25/8/2010
  • Omar Sahraoui, un chauffeur qui a domestiqué le désert

    « Omar le Sahraoui », Malien de 52 ans libéré en échange de deux otages espagnols qu’il avait lui-même enlevés, est avant tout un trafiquant qui met au service d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), contre rétribution, sa connaissance du désert. Omar Ould Sidi Ahmed alias Omar Sahraoui est arabe malien originaire de la région de Gao, chauffeur de profession, et s’adonnait au trafic de cigarettes, selon des sources sécuritaires algériennes. Cette fonction lui conférait une parfaite connaissance du terrain.
    Il s’est mis au service d’Aqmi après avoir été contacté par un compatriote arabe malien qui était sous les ordres de Mokhtar Bel Mokhtar. Ce « terroriste » répondait au pseudonyme de « Rouget ». Une fois la connexio établie, Omar Sahraoui sera chargé d’intercepter des touristes étrangers lors de ses pérégrinations dans le désert et particulièrement dans la région de Zouiret en échange d’une certaine somme d’argent. C’est en quelque sorte de la sous-traitance de kidnapping d’étrangers.
    Arrêté par les services de sécurité mauritaniens et condamné à 12 ans de prison, il va faire l’objet d’âpres négociations entre Mokhtar Bel Mokhtar et les autorités mauritaniennes qui consentent à le libérer et l’extrader vers le Mali son pays d’origine.
  • Otages d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) : Madrid embarrassé

    Le gouvernement aurait payé 7 millions d’euros pour libérer les humanitaires retenus par la branche d’al-Qaida.

    La libération des deux Espagnols par la branche maghrébine d’al-Qaida a provoqué soulagement et satisfaction en Espagne, mais le gouvernement, obligé de satisfaire au moins en partie aux exigences des ravisseurs, peine à cacher son embarras, selon les médias et les
    experts.
    Le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero « ne pourra jamais reconnaître de manière formelle » avoir payé les ravisseurs pour la libération de ces travailleurs humanitaires, « simplement parce que c’est illégal », écrivait hier le journal conservateur « ABC ».
    D’après le quotidien « El Mundo », un montant global de 7 millions d’euros a été versé pour la libération des trois volontaires de l’ONG barcelonaise Acció Solidària (aux deux otages libérés lundi, Roque Pascual et Albert Vilalta, s’ajoute Alicia Gámez, relâchée en mars).
    Le message d’Aqmi
    La cellule d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui détenait les Espagnols aurait touché le montant qu’elle exigeait, à savoir 3,8 millions d’euros, et le reste de la somme serait allé aux intermédiaires, précise encore ce journal, sans détailler ses sources.
    Selon un médiateur malien, Aqmi a reçu « en tout 8 millions d’euros » de la part de Madrid. « Il est évident, compte tenu de l’interlocuteur », qu’une rançon a été payée, explique l’expert en relations internationales Carlos Echeverría Jésus, « même si les États nieront jusqu’au bout » ce type de transaction.
    Le gouvernement espagnol n’a fait mention d’aucune rançon lorsqu’il a officialisé, hier, la libération des deux volontaires, retenus depuis novembre par Aqmi au Sahel. José Luis Rodríguez Zapatero s’est borné à remercier les services espagnols ainsi que les « gouvernements africains de la zone », de la prise d’otages, lors d’une courte allocation.
    En mars, l’exécutif espagnol avait nié farouchement le versement d’une rançon lors de la libération d’Alicia Gámez, autre volontaire d’Acció Solidària, capturée en même temps que ses deux collègues, le 29 novembre.
    Hier soir, dans un message aux accents triomphants, Aqmi a affirmé que certaines de ses revendications, sans préciser lesquelles, avaient été satisfaites pour que les otages soient libérés.
    Pression de l’opinion
    La libération des deux Espagnols avait été précédée par l’extradition vers le Mali de l’auteur même de l’enlèvement, « Omar le Sahraoui », dont le retour au Mali était une des exigences d’Aqmi.
    « Même si le fait de négocier et de payer des rançons conforte les terroristes, les États sont sous la pression de leur opinion publique et finissent par céder et négocier », explique M. Echeverría, qui est professeur à l’université espagnole à distance Uned. La France ne fait pas exception à cela, selon ce spécialiste, même si ce pays a pu tenter en juillet l’option militaire pour essayer, sans succès, de sauver l’otage français Michel Germaneau
    Sud-Ouest, 25/8/2010
  • Dangereux statu quo

    Afin de sortir de l’impasse le dossier du Sahara occidental, ou comme cela avait été spécifié en février 1997, «remettre sur les rails» le processus de paix, l’ONU a nommé des émissaires et appelé à des négociations directes qui avaient pu se tenir et aboutir aux Accords de Houston de septembre 1997. Ce qui avait alors permis de relancer le plan de paix et, notamment, l’identification du corps électoral sahraoui. Un acquis ? Certainement, puisque cet accord a été lui aussi endossé par l’ONU, même si les tergiversations marocaines étaient déjà évidentes. Car depuis cette date, plus rien. Le blocage marocain prenait forme. L’émissaire du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, en a fait l’expérience. Lui aussi, dira-t-on après bien d’autres, et en particulier le premier d’entre eux, James Baker, qui avait préféré démissionner de son poste en signe de protestation contre le blocage du plan de paix de l’ONU. L’Organisation internationale avait, quant à elle, bien qualifié le blocage en question en l’attribuant au Maroc, le minimum qu’elle puisse faire, puisque le processus de paix préalablement accepté par le Maroc et le Front Polisario, les deux parties en conflit, et endossé par les Nations unies, a reconnu au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination dans le cadre d’un référendum.
    Elle s’est pourtant laissée aller à une incroyable ambivalence sans la moindre adéquation avec ses propres positions. Et même si cela ne suffisait pas, l’ONU par la voix de son conseiller juridique, a refusé de reconnaître au Maroc le statut de puissance administrante pour ne lui laisser que celui de force d’occupation.
    Les choses sont donc claires, mais pas simples du fait du blocage auquel se heurte l’institution internationale dans son objectif déclaré de rendre justice au peuple sahraoui. Elle se contente, et de manière régulière depuis 1991, de proroger le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Cela ne suffit pas et le statu quo actuel ne saurait être une solution. Que fera alors le groupe des cinq pays amis du Sahara occidental chargé de suivre les négociations, et dont on se rappelle l’existence, laquelle au demeurant n’a jamais été formelle, mais dont le poids serait bien réel quant à lui ? C’est pourquoi, il est appelé aujourd’hui à jouer le rôle qui est le sien, en levant les suspicions développées à l’endroit de certains de ses membres, quand il ne s’agit pas de franches accusations de parti-pris. Il doit mettre fin à cette règle non écrite du consensus qui ne sert à rien d’autre qu’à perpétuer l’occupation marocaine et décrédibiliser l’ONU. Plus clairement, aider à lever les obstacles entravant l’application des résolutions de l’ONU, le roi du Maroc, Mohammed VI, venant de souligner que son pays «ne cédera pas un pouce de son Sahara» qu’il occupe depuis 1975. Plus besoin d’exercice fastidieux, le blocage est clair, il a une origine bien déterminée.
    El Watan, 24/8/2010
  • LIBERATION D’OTAGES ESPAGNOLS : Ainsi donc, on peut négocier avec AQMI

    On vient d’assister à un dénouement heureux dans une prise d’otages dans la bande sahélo-saharienne. En effet, deux des trois humanitaires espagnols enlevés en novembre 2009, Roque Pascual et Albert Vilalta, ont recommencé à goûter à la liberté le lundi 23 août 2010. Alicia Gomez, le 3e otage, elle, avait déjà été libérée auparavant. Cette dernière libération intervient après neuf mois de captivité, neuf mois entre les mains de leurs ravisseurs qui ne sont nul autres que les fameux éléments d’Al Quaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il a fallu tout le temps que dure une grossesse normale pour que les négociations avec AQMI accouchent enfin de cette remise en liberté. Une libération qui intervient hélas après la froide exécution de l’ex-otage français, Michel Germaneau.
    On se souvient que cette intervention musclée qui a échoué, a nourri largement la polémique, surtout dans l’Hexagone. Sarkozy, lui, a promis que la mort de Germaneau ne restera pas impunie. Dès lors, l’on se demandait si la logique ne serait pas désormais à l’usage tous azimuts de la méthode forte face à cette gangrène qui sévit dans la zone. Au demeurant, l’escalade verbale entre Occidentaux (à travers la voix de la France) et AQMI faisait craindre, désormais, la mise à l’écart de toute solution négociée pour ce qui est de la gestion des otages dans ce vaste désert. Bref, depuis l’exécution de Germaneau, bien des observateurs se faisaient beaucoup de soucis pour les autres cas.
    Et puis, du bon ! Avec ces libérations, on se rend compte que l’option diplomatique garde toujours une place dans la stratégie de libération des otages. Comme quoi, on peut aussi négocier avec AQMI. Selon toute vraisemblance, les Espagnols n’ont pas épousé la thèse du « tout militaire » et la logique va-t-en-guerre, qui ont conduit au désastre que nous connaissons dans le cas de l’ex-otage français. Ils auront joué la carte de discrétion et du pragmatisme. Toutefois, les éternelles questions demeurent : y a-t-il eu paiement de rançon ? Qu’est-ce que la nébuleuse a perçu en contre-partie de cette libération ? On imagine mal que les enfants terribles du désert se soient amadoués seulement face à des yeux doux que leur auraient faits les négociateurs ou qu’ils soient juste tombés sous le charme des prestations footballistiques de la Roja, la bande à Casillas en Afrique du Sud ! Ont-ils mis quelque revendication dans la balance ?
    En tout cas, d’aucuns lient à ce dénouement l’acceptation par la Mauritanie d’extrader vers le Mali l’ex-prisonnier malien, Omar le sahraoui, condamné à 12 ans de prison à Nouakchott pour avoir facilité la capture, par AQMI, des otages dont il est question. Ce dernier aurait du reste déjà rejoint les bases d’AQMI, au nord du Mali. En attendant d’en savoir plus, on peut dire que tous les moyens sont bons, s’ils permettent de sauver des vies humaines. Il est évident qu’avec cette montée en puissance des actes de terrorisme, dans la bande sahélo-saharienne, les chancelleries et les médiateurs ne savent pas vraiment quoi faire, entre intervenir militairement ou négocier. Reste que jusque-là, la négociation a toujours fait ses preuves, même si les éventuelles rançons versées servent à alimenter les fonds de la nébuleuse et la rendent de ce fait, plus forte et plus difficile à neutraliser.
    En ce qui concerne la négociation pour la libération de ces otages espagnols, le Burkina, le Mali et la Mauritanie auraient joué un rôle capital. Si tel est le cas, le Burkina, une fois de plus, s’illustre positivement dans les pourparlers pour le dénouement pacifique d’une prise d’otages dans le Sahel. A ce rythme, Ouagadougou deviendra un axe important par rapport aux stratégies de négociation. Il est heureux de redonner la liberté à des otages. Mais il serait bien plus agréable d’éviter ces prises d’otages elles-mêmes. Et c’est cela le vrai casse-tête. Un combat difficile et de longue haleine s’il en est. Son importance commande que l’on se mette à la tâche. D’autant que la psychose des menaces d’enlèvements et autres actes terroristes ont la fâcheuse conséquence de conférer à une région l’image de zone rouge.
    Nul besoin de dire qu’avec une telle réputation, humanitaires et autres partenaires finissent par tourner les talons. Et ce sont les pauvres populations qui sont rendues plus vulnérables parce que privées du soutien habituel d’ONG et autres. Il faut donc oeuvrer à sécuriser la zone en s’attaquant non seulement aux causes profondes du terrorisme, mais aussi en travaillant à tarir les éventuelles sources de financement de la pieuvre. Hélas, c’est justement ce volet du combat qui peine à prendre corps. L’importance de l’enjeu et la pénibilité de la tâche commandent que l’action soit concertée et que tous les Etats jouent à fond leur partition.
    « Le Pays »
    Le Faso.Net, 24/8/2010
  • LIBERATION D’OTAGES ESPAGNOLS : Ainsi donc, on peut négocier avec AQMI

    On vient d’assister à un dénouement heureux dans une prise d’otages dans la bande sahélo-saharienne. En effet, deux des trois humanitaires espagnols enlevés en novembre 2009, Roque Pascual et Albert Vilalta, ont recommencé à goûter à la liberté le lundi 23 août 2010. Alicia Gomez, le 3e otage, elle, avait déjà été libérée auparavant. Cette dernière libération intervient après neuf mois de captivité, neuf mois entre les mains de leurs ravisseurs qui ne sont nul autres que les fameux éléments d’Al Quaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il a fallu tout le temps que dure une grossesse normale pour que les négociations avec AQMI accouchent enfin de cette remise en liberté. Une libération qui intervient hélas après la froide exécution de l’ex-otage français, Michel Germaneau.
    On se souvient que cette intervention musclée qui a échoué, a nourri largement la polémique, surtout dans l’Hexagone. Sarkozy, lui, a promis que la mort de Germaneau ne restera pas impunie. Dès lors, l’on se demandait si la logique ne serait pas désormais à l’usage tous azimuts de la méthode forte face à cette gangrène qui sévit dans la zone. Au demeurant, l’escalade verbale entre Occidentaux (à travers la voix de la France) et AQMI faisait craindre, désormais, la mise à l’écart de toute solution négociée pour ce qui est de la gestion des otages dans ce vaste désert. Bref, depuis l’exécution de Germaneau, bien des observateurs se faisaient beaucoup de soucis pour les autres cas.
    Et puis, du bon ! Avec ces libérations, on se rend compte que l’option diplomatique garde toujours une place dans la stratégie de libération des otages. Comme quoi, on peut aussi négocier avec AQMI. Selon toute vraisemblance, les Espagnols n’ont pas épousé la thèse du « tout militaire » et la logique va-t-en-guerre, qui ont conduit au désastre que nous connaissons dans le cas de l’ex-otage français. Ils auront joué la carte de discrétion et du pragmatisme. Toutefois, les éternelles questions demeurent : y a-t-il eu paiement de rançon ? Qu’est-ce que la nébuleuse a perçu en contre-partie de cette libération ? On imagine mal que les enfants terribles du désert se soient amadoués seulement face à des yeux doux que leur auraient faits les négociateurs ou qu’ils soient juste tombés sous le charme des prestations footballistiques de la Roja, la bande à Casillas en Afrique du Sud ! Ont-ils mis quelque revendication dans la balance ?
    En tout cas, d’aucuns lient à ce dénouement l’acceptation par la Mauritanie d’extrader vers le Mali l’ex-prisonnier malien, Omar le sahraoui, condamné à 12 ans de prison à Nouakchott pour avoir facilité la capture, par AQMI, des otages dont il est question. Ce dernier aurait du reste déjà rejoint les bases d’AQMI, au nord du Mali. En attendant d’en savoir plus, on peut dire que tous les moyens sont bons, s’ils permettent de sauver des vies humaines. Il est évident qu’avec cette montée en puissance des actes de terrorisme, dans la bande sahélo-saharienne, les chancelleries et les médiateurs ne savent pas vraiment quoi faire, entre intervenir militairement ou négocier. Reste que jusque-là, la négociation a toujours fait ses preuves, même si les éventuelles rançons versées servent à alimenter les fonds de la nébuleuse et la rendent de ce fait, plus forte et plus difficile à neutraliser.
    En ce qui concerne la négociation pour la libération de ces otages espagnols, le Burkina, le Mali et la Mauritanie auraient joué un rôle capital. Si tel est le cas, le Burkina, une fois de plus, s’illustre positivement dans les pourparlers pour le dénouement pacifique d’une prise d’otages dans le Sahel. A ce rythme, Ouagadougou deviendra un axe important par rapport aux stratégies de négociation. Il est heureux de redonner la liberté à des otages. Mais il serait bien plus agréable d’éviter ces prises d’otages elles-mêmes. Et c’est cela le vrai casse-tête. Un combat difficile et de longue haleine s’il en est. Son importance commande que l’on se mette à la tâche. D’autant que la psychose des menaces d’enlèvements et autres actes terroristes ont la fâcheuse conséquence de conférer à une région l’image de zone rouge.
    Nul besoin de dire qu’avec une telle réputation, humanitaires et autres partenaires finissent par tourner les talons. Et ce sont les pauvres populations qui sont rendues plus vulnérables parce que privées du soutien habituel d’ONG et autres. Il faut donc oeuvrer à sécuriser la zone en s’attaquant non seulement aux causes profondes du terrorisme, mais aussi en travaillant à tarir les éventuelles sources de financement de la pieuvre. Hélas, c’est justement ce volet du combat qui peine à prendre corps. L’importance de l’enjeu et la pénibilité de la tâche commandent que l’action soit concertée et que tous les Etats jouent à fond leur partition.
    « Le Pays »
    Le Faso.Net, 24/8/2010