Mois : juillet 2010

  • Le royaume chérifien continue sa course effrénée à l’armement : La Royal Navy s’équipe en corvettes néerlandaises

    Par Boubakeur Guerrouj
    La course à l’armement dans le Nord de l’Afrique n’en finit pas de faire des émules au sein des pays du grand Maghreb. On apprend que le Maroc pourrait incessamment recevoir ses trois corvettes militaires commandées auprès du constructeur naval néerlandais, Damen Schelde Naval Shipbuilding de Vlissingen, apprend-on sur un site de stratégie militaire européen. L’une des trois corvettes commandées en 2008 par le Maroc viennent d’être mises à flot, rapportent les mêmes sources. Une telle opération est le prélude à la proche livraison de cette commande à laquelle la marine royale chérifienne accorde une grande importance. De type Ship Integrated Geometrical Modularity Approach (SIGMA), ces corvettes comportent deux versions, dont une de type SIGMA 10513, pouvant accueillir plus d’une centaine d’effectifs, mesurant jusqu’à plus de 105 mètres de long et plus de 13 autres de large. La deuxième version qui comporte deux corvettes, est plus petite et devra être mise à flot l’année prochaine, apprend-on également. De type SIGMA 98.13 avec un déplacement de 2100 tonnes pouvant transporter 91 personnes, ces deux corvettes viendront consolider l’arsenal presque obsolète de la Royal Navy de sa majesté Mohamed VI. Ces corvettes seront dotées d’une puissance de feu appréciable, si l’on prend en considération l’embarquement à bord de missiles Mica VL et des missiles antinavire Exocet MM40, qui seront tirés via des lanceurs verticaux. Les corvettes seront également équipées de torpilles légères MU90, d’un canon de 76 mm OTO-Melara, une artillerie légère sur l’arrière et un hélicoptère. Ces commandes font suite à la commande de la marine nationale algérienne d’acquérir 21 patrouilleurs auprès du constructeur naval français OCEA. Le royaume chérifien dans sa quête éperdue et surtout impossible d’égaler la force de frappe de l’armée algérienne continue d’effectuer des commandes en vue de moderniser son arsenal et d’acquérir surtout la maîtrise par son personnel militaire. Cela, malgré la faiblesse de ses ressources et de ses capacités d’acquisition du matériel neuf. Pour rappel, le Maroc qui avait, à la lumière de la commande algérienne de 26 avions chasseurs et bombardiers russes, manifesté son intention de commander 18 «Rafales» chez Dassault, avait fini par tourner le dos aux français, malgré les visites de courtoisie et de charme des politiques français, dont Nicolas Sarkozy. 12 des 18 «Rafales» devaient être financés par le royaume saoudien, apprend-on. Seulement, les Marocains ahuris par la forte commande algérienne d’avions de chasse et de combat russe, ont fini par prendre l’offre alléchante des Américains qui avoisine les 2,4 milliards de dollars au Pentagone et le constructeur aéronautique américain Lockheed Martin. Les 24 F16 américains ne sont pas tous neufs, précise-t-on. Ces avions de chasse ont déjà servi auprès des Américains, d’où la commande bon marché, par rapport aux «Rafales» français. Nul ne saura jusqu’où, le royaume chérifien est prêt à aller, pour tenir tête à ses détracteurs.
  • Le prêche dans le vide de Tabbou

    Il faut être vraiment à court d’idées et d’arguments pour utiliser la question de l’ouverture des frontières algéro-marocaines comme prétexte pour tirer de nouveau sur le pouvoir et tenter par-là même de séduire par un discours populiste dépassé. Malheureusement, Karim Tabbou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a ni réussi à séduire ni à convaincre. Le numéro deux du FFS a donc prêché dans le vide. Pourtant, Tabbou qui s’est taillé une réputation d’un homme franc qui n’a pas froid aux yeux, aurait bien fait d’aborder la question sahraouie
    et les humiliations que subissent les militants et les militantes du Front Polisario, chaque jour que Dieu fait, d’autant que le sujet est toujours d’actualité. Il a préféré tirer de nouveau sur l’Algérie en l’accusant d’être responsable de cette fermeture des frontières. Difficile d’être d’accord avec lui comme il est difficile d’accepter les faux arguments qu’il présente. L’affaire des frontières, puisque aux yeux de Tabbou, c’est bel et bien
    une affaire, n’est que la partie apparente de l’iceberg. Il existe trop de divergences aujourd’hui entre l’Algérie et le Maroc, la plus connue, la plus banale et la plus importante reste évidemment la question du Sahara occidental et le principe d’autodétermination du peuple sahraoui que le Maroc refuse catégoriquement. S’il existe bien un pays qui empêche la construction du Maghreb, il est évident que c’est le Maroc. Il faut être
    vraiment de mauvaise foi pour le nier. Et bien c’est ce qu’arrive à faire, avec une grande prouesse, Karim Tabbou, lui qui, visiblement, préfère sortir carrément du lot avec sa vision et sa vérité toute personnelle.
  • Le royaume chérifien continue sa course effrénée à l’armement : La Royal Navy s’équipe en corvettes néerlandaises

    Par Boubakeur Guerrouj
    La course à l’armement dans le Nord de l’Afrique n’en finit pas de faire des émules au sein des pays du grand Maghreb. On apprend que le Maroc pourrait incessamment recevoir ses trois corvettes militaires commandées auprès du constructeur naval néerlandais, Damen Schelde Naval Shipbuilding de Vlissingen, apprend-on sur un site de stratégie militaire européen. L’une des trois corvettes commandées en 2008 par le Maroc viennent d’être mises à flot, rapportent les mêmes sources. Une telle opération est le prélude à la proche livraison de cette commande à laquelle la marine royale chérifienne accorde une grande importance. De type Ship Integrated Geometrical Modularity Approach (SIGMA), ces corvettes comportent deux versions, dont une de type SIGMA 10513, pouvant accueillir plus d’une centaine d’effectifs, mesurant jusqu’à plus de 105 mètres de long et plus de 13 autres de large. La deuxième version qui comporte deux corvettes, est plus petite et devra être mise à flot l’année prochaine, apprend-on également. De type SIGMA 98.13 avec un déplacement de 2100 tonnes pouvant transporter 91 personnes, ces deux corvettes viendront consolider l’arsenal presque obsolète de la Royal Navy de sa majesté Mohamed VI. Ces corvettes seront dotées d’une puissance de feu appréciable, si l’on prend en considération l’embarquement à bord de missiles Mica VL et des missiles antinavire Exocet MM40, qui seront tirés via des lanceurs verticaux. Les corvettes seront également équipées de torpilles légères MU90, d’un canon de 76 mm OTO-Melara, une artillerie légère sur l’arrière et un hélicoptère. Ces commandes font suite à la commande de la marine nationale algérienne d’acquérir 21 patrouilleurs auprès du constructeur naval français OCEA. Le royaume chérifien dans sa quête éperdue et surtout impossible d’égaler la force de frappe de l’armée algérienne continue d’effectuer des commandes en vue de moderniser son arsenal et d’acquérir surtout la maîtrise par son personnel militaire. Cela, malgré la faiblesse de ses ressources et de ses capacités d’acquisition du matériel neuf. Pour rappel, le Maroc qui avait, à la lumière de la commande algérienne de 26 avions chasseurs et bombardiers russes, manifesté son intention de commander 18 «Rafales» chez Dassault, avait fini par tourner le dos aux français, malgré les visites de courtoisie et de charme des politiques français, dont Nicolas Sarkozy. 12 des 18 «Rafales» devaient être financés par le royaume saoudien, apprend-on. Seulement, les Marocains ahuris par la forte commande algérienne d’avions de chasse et de combat russe, ont fini par prendre l’offre alléchante des Américains qui avoisine les 2,4 milliards de dollars au Pentagone et le constructeur aéronautique américain Lockheed Martin. Les 24 F16 américains ne sont pas tous neufs, précise-t-on. Ces avions de chasse ont déjà servi auprès des Américains, d’où la commande bon marché, par rapport aux «Rafales» français. Nul ne saura jusqu’où, le royaume chérifien est prêt à aller, pour tenir tête à ses détracteurs.
  • Le Journal Hébdomadaire : Smara, fief du Polisario ?

    Difficile de ne pas sentir une certaine tension lorsqu’on visite Smara. Plongée dans une ville à « haut risque ».
    A cinq kilomètres de Smara, un premier barrage fixe de la gendarmerie royale. Chaque visiteur doit présenter une pièce d’identité, dont les informations sont soigneusement consignées sur un gros registre, avant de pouvoir poursuivre sa route. Quelques kilomètres plus loin, à l’entrée de la ville, la police nationale a dressé un second barrage. Les mêmes formalités avec la présentation d’une pièce d’identité, le gros registre, mais cette fois, on doit également expliquer ce qu’on vient faire dans la ville. Pour peu que vous soyez journaliste, un coup de fil est passé et on vous explique que « c’est juste pour prévenir ». Le tout ne dure que quelques minutes et avant de vous laisser partir, on vous souhaite même la bienvenue. L’avenue principale de Smara coupe la ville en deux . Elle fait presque un kilomètre et demi de longueur. De chaque côté, des cafés, beaucoup de salons de coiffure, beaucoup de tailleurs, beaucoup de papeteries, des vidéo clubs et même une école Pigier. La grande artère est plus ou moins bien entretenue, les maisons et les bâtiments sont soit de couleur ocre, soit d’un jaune délavé, mais dès qu’on s’aventure dans les rues adjacentes, la réalité est autre. On a l’impression que quelqu’un a oublié de goudronner les rues et de chauler les maisons. Des pistes, des détritus et des constructions qui, lorsqu’elles ne sont pas inachevées, ne peuvent qu’être taxées d’insalubres.
    La trace des émeutes
    Le seul dénominateur commun entre l’artère principale, les abords de la préfecture (très bien entretenus également) et les autres quartiers délabrés de la ville : la sécurité. Car Smara est depuis 2001 une zone extrêmement sensible. Partout, des éléments de la Compagnie mobile d’intervention et des policiers « veillent » à la sécurité du citoyen. Les fourgonnettes et les petites voitures de la Sûreté nationale sillonnent la ville jour et nuit et une Toyota militaire patrouille sans relâche les quartiers dits « sensibles ». Il est vrai que Smara, située à 220 km à l’Est de Laâyoune, n’est qu’à une quarantaine de kilomètres du mur qui ceinture le Sahara. Mais cette sécurité maximale a une autre raison : en 2001, alors que la visite du Roi Mohammed VI était annoncée, la population de Smara est descendue dans la rue pour manifester. Les revendications avaient toutes un caractère social, mais elles ont été durement réprimées. L’événement a laissé un profond sentiment de haine et d’injustice chez les habitants. La visite a finalement été annulée et la sécurité considérablement renforcée. « Avant 2001, raconte Noureddine Darif, enseignant, membre de la GSU et militant des droits de l’Homme, il y avait un trou sécuritaire et Smara n’avait qu’un commissaire de police. Depuis, elle compte un commissaire principal, un commissaire de la Police judiciaire, un commissaire des Renseignements généraux et un commissaire divisionnaire. Le tout pour 50.000 habitants ». Dans les rues de Smara, le malaise est palpable. On en veut à peu près à tout le monde. Aux différents gouverneurs qui sont passés par-là et qui favorisent les mêmes familles. Aux élus locaux qui dilapident les budgets sans qu’aucune amélioration ne soit enregistrée : « Tfariti, une des communes rurales de Smara qui se trouve à l’extérieur du mur de sécurité et qui a été abandonnée au Polisario continue de recevoir chaque année un budget de 6 millions de dirhams », ironise à ce sujet Noureddine Darif ( !). Et enfin au pouvoir central ainsi qu’aux politiques qui n’ont jamais su adapter leurs discours et leurs actions à la réalité culturelle des Sahraouis. Ailleurs que dans les provinces du sud, ce mécontentement se traduit souvent par une critique permanente à l’égard de l’Etat. A Smara (comme à Laâyoune, à Boujdour ou à Dakhla), ce mécontentement se manifeste par un sentiment de sympathie envers le Polisario.
    Un ralliement difficile
    Une sympathie qui peut prendre plusieurs formes. Provocatrice quand des tracts pro-séparatistes jonchent les rues de Smara ou lorsque des drapeaux du Polisario font leur apparition sur les poteaux électriques au bord de la nationale qui relie la ville à Laâyoune. Affective et culturelle aussi puisque les Sahraouis aiment écouter la radio du Polisario et n’hésitent pas à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour s’éloigner des zones où elle est volontairement brouillée. Ou encore effective à travers la transmission quotidienne à l’autre camp d’informations sur tout ce qui se passe dans la ville. Depuis 1975, le Maroc essaie de rallier la population sahraouie à sa cause. L’Etat a toujours tenté de s’approprier le cœur des Sahraouis en mettant la main à la poche. Subvention des matières de première nécessité et du carburant (vendu à moitié prix), octroi des « Cartiyate » (cartes de la Promotion nationale qui permettent au démunis, aux chômeurs et aux invalides de toucher entre 900 et 1.700 DH par mois selon leur degré de précarité, mais aussi selon leur appartenance tribale), distribution de maisons et de lots de terrains, etc. Une opportunité pour les Sahraouis qui veulent faire profiter tous les membres de leur famille de cette manne providentielle et qui réclament toujours davantage. Cependant, pour un oui ou pour un non et selon la tendance du jour, ils n’hésitent pas à brandir la menace de la séparation, du référendum ou de l’autodétermination. Cette situation amuse beaucoup les Sahraouis. Il suffit pour s’en convaincre de considérer le dernier cas cité en exemple, celui d’un fonctionnaire qui, ayant passé deux ans en prison pour avoir manifesté en 2001 à Smara, vient aujourd’hui de toucher le pactole : un rappel de 24 mois de salaire, une carte de la Promotion nationale et une maison dans un lotissement réservé aux fonctionnaires de la police. Pourtant, ledit fonctionnaire continue à clamer haut et fort que si demain référendum il y a, ce n’est sûrement pas au Maroc que sa voix irait. Cela dure depuis des années et le Maroc ne fait que payer les erreurs qu’il a commises au Sahara. Un Sahara dont la marocanité est monnayée à chaque instant.
    Blessures d’hier et d’aujourd’hui
    Inoubliables événements de Smara … Ils sont devenus presque un symbole historique et les blessures qu’ils ont engendrées ne sont pas encore cicatrisées. Ils ont tellement marqué les esprits que l’on parle aujourd’hui, de manière presque spontanée, d’« avant » et d’« après ». C’était à la veille de la première visite royale. Des diplômés chômeurs, des habitants des camps, des réfugiés, des handicapés se sont rassemblés à Smara, le 17 novembre 2001, pour protester contre leurs conditions sociales et exiger des solutions immédiates. La manifestation sera matée dans le sang. Plus de 67 personnes seront arrêtées, dont 15 seront présentées à la justice. La visite du Monarque sera alors reportée pour cause de « tempête de sable », selon les médias officiels. À Smara, les souvenirs de ces événements et de leur ampleur restent encore vivaces. Ils sont à la mesure de la déception, de la désillusion que ressent la jeunesse sahraouie à l’égard du nouveau règne. Par rapport à l’ancien, incarné essentiellement, pour eux, par l’ancien ministre d’Etat à l’Intérieur Driss Basri, le sentiment qui règne, c’est que la logique de continuité l’emporte finalement au détriment des dynamiques de rupture. Au niveau de la mise en place et de la circulation de l’élite locale et des notables chargés de la gestion de la ville, le constat est frappant. L’essentiel des élus et agents locaux installés par l’ancien vizir de Hassan II se sont, en quelque sorte, « reproduits » à travers leurs rejetons. Le fils de l’ancien président du Conseil municipal de Smara, Sid Lâalem, aujourd’hui décédé, est ainsi devenu khalifa (adjoint du caïd) ; le fils de l’ancien président du conseil provincial et actuel président de la commune d’Amgala, M.Kheiri, est également devenu khalifa, etc.
    Intégration ou assimilation ?
    La majorité des Sahraouis se plaignent d’un manque de considération, voire d’un racisme qui fausse les rapports sociaux. Il suffit de se balader dans les rues de Smara pour se rendre compte du climat de tension accentué par un encadrement policier très pesant. À cela s’ajoute un manque de confiance vis-à-vis des Sahraouis. Une méfiance qui les trouble et rend plus difficile encore leur intégration et leur assimilation. Un Sahraoui ne peut pas constituer une association à caractère politique ou de défense des droits de l’Homme. A Laâyoune, par exemple, les militants sahraouis de l’AMDH n’ont pas pu avoir le récépissé pour constituer le siège de l’association dans cette ville. Un Sahraoui ne peut pas, non plus, être pilote de chasse. En revanche, sur le plan du respect par les autorités marocaines des droits de l’Homme et de la liberté d’expression, on ne peut pas contester une réelle évolution positive, bien que ses limites soient, le plus souvent, « gonflées » par le Polisario, afin de porter atteinte à l’image du Maroc et de le décrédibiliser auprès de l’opinion internationale. Ainsi, les cas récents d’enlèvements et de torture sont immédiatement instrumentalisés, et de manière efficace, par ceux qui véhiculent les thèses indépendantistes à Smara. Le dernier exemple remonte au 16 septembre 2004. Ce jour-là, Yehya Mohammed Al Hafed, soldat de l’armée marocaine, est enlevé de la caserne de Bensergaou à Agadir. « J’ai été emmené à Rabat et à Casablanca où j’ai été torturé, où j’ai subi toutes formes d’humiliations et d’insultes, avant d’être relâché onze jours plus tard … », déclare-t-il. Les Sahraouis les plus actifs, notamment les plus médiatisés, s’expriment aujourd’hui ouvertement, peuvent afficher leur proximité à l’égard du Polisario en toute liberté. Leur « militantisme » prend des formes variées : de la simple sympathie à la distribution de tracts, en passant par la communication quotidienne avec les « frères » de Tindouf via le téléphone portable et Internet. Le moindre incident est « porté à la connaissance » de la radio du Polisario, qui le diffuse « à sa manière ». Mais tout cet activisme, les « services » marocains le savent, le suivent de près ou de loin, arrivent à le contenir dans un statu quo sécuritaire dont l’évolution reste cependant inconnue. Sur les plans économique et social, l’idée selon laquelle « tous les Sahraouis vivent dans l’opulence » au détriment des « gens du Nord » est une fiction.

    La fin de l’assistanat
    La mise en place, dès le début du conflit, d’une politique étatique de l’assistanat a eu des effets pervers : prolifération de la corruption, du népotisme, du favoritisme, du trafic d’influence. Les « Cartiyates » ne sont pas toujours distribuées de manière juste et égalitaire, c’est-à-dire aux plus nécessiteux. Le gouverneur s’en sert davantage pour calmer les contestataires, renforcer les notabilités locales sahraouies, alors qu’une grande partie de la population de Smara vit dans la misère. Dans les bidonvilles de Legouiz et de Rbieb, les conditions de vie sont difficiles, voire inhumaines. Ancien bidonville construit de manière hâtive et anarchique, le quartier populaire appelé « Tantan » est considéré comme le fief du Polisario. C’est à partir de ces concentrations « à haut risque » que les événements de Smara se sont déclenchés. Des débordements similaires risquent à tout moment de se reproduire. C’est sans doute ce qui explique la forte concentration des forces de l’ordre. « C’est une ville assiégée », explique un notable. Depuis les événements, tous les magasins doivent fermer avant 23h. Smara se métamorphose alors en ville morte.
    Source: Le Journal Hedomadaire (Maroc), Novembre 2004

  • Maroc : Sept hommes torturés à la prison d’Aïn el Qadous

    Par Amnesty International, 21/7/2010
    Sept hommes arrêtés le 28 juin à Fès, au Maroc, ont besoin de soins médicaux de toute urgence. Tous auraient été torturés, et au moins cinq d’entre eux auraient été violés. Ils n’ont reçu aucun soin pour leurs blessures. Deux d’entre eux ont des problèmes de santé chroniques qui nécessitent des médicaments et des soins, mais ceux-ci leur ont également été refusés. Ces sept hommes pourraient faire l’objet de poursuites fondées sur des déclarations qu’ils ont été contraints, selon eux, à signer sous la torture.
    Mohamed Sleimani, Abdalla Balla, Bouali Mnaouar, Hicham el Hawari, Izaddine Sleimani, Hicham Sabbah et Tarek Mahla sont actuellement détenus à la prison d’Ain el Qadous, à Fès. Tous membres d’Al Adl wal Ihsan (Justice et bienfaisance), un groupe islamiste autorisé par la loi, ils sont accusés d’avoir enlevé et torturé un ancien membre de cette organisation. Ils ont été déférés le 1er juillet devant un juge d’instruction pour « appartenance à une association non autorisée », « formation d’association de malfaiteurs », « enlèvement et détention d’une personne » et « torture ».
    Ces sept hommes ont été arrêtés le 28 juin à Fès par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Ils ont été conduits au centre de détention de la BNPJ à Casablanca et placés dans des cellules séparées pendant 72 heures.
    Durant cette période, ils affirment avoir été laissés nus, menottés et les yeux bandés, sans nourriture et avec très peu d’eau. Tous disent avoir été torturés, et notamment – pour au moins cinq d’entre eux – violés à l’aide de stylos et d’autres objets introduits de force dans leur anus. Selon leurs dires, ils ont été contraints à signer des déclarations qu’on ne leur a pas laissé lire, sous la menace d’être jetés par une fenêtre s’ils refusaient. Leurs proches ont pu leur rendre visite, pour la première fois depuis leur arrestation, le 5 juillet et ont alors remarqué qu’ils présentaient des traces de torture et d’autres mauvais traitements. Ils ont indiqué que les détenus éprouvaient des difficultés à voir et à entendre et qu’ils avaient des ecchymoses et d’autres marques visibles vraisemblablement causées par la torture. Ceux qui auraient été violés saignaient des suites de ces sévices. Les sept hommes n’ont été examinés par un médecin que le 12 juillet et aucun soin ne leur a, semble-t-il, été prodigué pour leurs blessures.
    Cet examen médical, dont les résultats n’ont pas encore été divulgués par les autorités marocaines, avait été ordonné par le juge enquêtant sur leur cas après qu’ils se furent plaints lors de leur comparution devant lui le 1er juillet d’avoir été torturés. Par ailleurs, Mohamed Sleimani est atteint d’une grave affection cardiaque et Abdalla Balla souffre de diabète. Ils ont tous deux besoin d’un traitement médicamenteux quotidien et d’un suivi médical. Ils ne bénéficient ni de l’un ni de l’autre en détention.
    A.I. DEMANDE DE FAIRE PARVENIR UN COURRIER LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS (en arabe, en français ou dans votre propre langue) : 
    -demandez au directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion de faire le nécessaire pour que ces sept détenus bénéficient de tous les médicaments dont ils ont besoin et d’examens médicaux réguliers ;
    – exhortez le ministre de la Justice à veiller à ce qu’une enquête exhaustive, indépendante et impartiale soit menée sur les allégations de torture et que tout fonctionnaire présumé responsable de sévices soit déféré à la justice ;
    – priez-le de s’assurer qu’aucune déclaration arrachée sous la torture ou la contrainte ne soit utilisée comme preuve dans le cadre des poursuites engagées contre ces sept hommes, et de leur garantir un procès équitable.
    ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 1er SEPTEMBRE 2010 :
    Au Ministre de la Justice :
    Mohamed Naciri
    Place Mamounia
    Rabat, Maroc
    Fax : +212 537 734 725/ 537 730 772
    Formule d’appel : Monsieur le Ministre .
    Au Directeur de l ‘administration pénitentiaire et de la réinsertion :
    Angle Avenue Ibn Sinaa et Rue Oued El Makhazine
    Immeubles nos 1 et 2, Agdal
    B.P. 123 Rabat, Maroc
    Fax : +212 537 674 785
    mail : lididi@justice gov.ma
    Formule d’appel : Monsieur
    Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques du Maroc dans votre pays. . Merci
    Source : SOLIDMAR , 28/7/2010
  • Le Journal Hébdomadaire : Smara, fief du Polisario ?

    Difficile de ne pas sentir une certaine tension lorsqu’on visite Smara. Plongée dans une ville à « haut risque ».
    A cinq kilomètres de Smara, un premier barrage fixe de la gendarmerie royale. Chaque visiteur doit présenter une pièce d’identité, dont les informations sont soigneusement consignées sur un gros registre, avant de pouvoir poursuivre sa route. Quelques kilomètres plus loin, à l’entrée de la ville, la police nationale a dressé un second barrage. Les mêmes formalités avec la présentation d’une pièce d’identité, le gros registre, mais cette fois, on doit également expliquer ce qu’on vient faire dans la ville. Pour peu que vous soyez journaliste, un coup de fil est passé et on vous explique que « c’est juste pour prévenir ». Le tout ne dure que quelques minutes et avant de vous laisser partir, on vous souhaite même la bienvenue. L’avenue principale de Smara coupe la ville en deux . Elle fait presque un kilomètre et demi de longueur. De chaque côté, des cafés, beaucoup de salons de coiffure, beaucoup de tailleurs, beaucoup de papeteries, des vidéo clubs et même une école Pigier. La grande artère est plus ou moins bien entretenue, les maisons et les bâtiments sont soit de couleur ocre, soit d’un jaune délavé, mais dès qu’on s’aventure dans les rues adjacentes, la réalité est autre. On a l’impression que quelqu’un a oublié de goudronner les rues et de chauler les maisons. Des pistes, des détritus et des constructions qui, lorsqu’elles ne sont pas inachevées, ne peuvent qu’être taxées d’insalubres.
    La trace des émeutes
    Le seul dénominateur commun entre l’artère principale, les abords de la préfecture (très bien entretenus également) et les autres quartiers délabrés de la ville : la sécurité. Car Smara est depuis 2001 une zone extrêmement sensible. Partout, des éléments de la Compagnie mobile d’intervention et des policiers « veillent » à la sécurité du citoyen. Les fourgonnettes et les petites voitures de la Sûreté nationale sillonnent la ville jour et nuit et une Toyota militaire patrouille sans relâche les quartiers dits « sensibles ». Il est vrai que Smara, située à 220 km à l’Est de Laâyoune, n’est qu’à une quarantaine de kilomètres du mur qui ceinture le Sahara. Mais cette sécurité maximale a une autre raison : en 2001, alors que la visite du Roi Mohammed VI était annoncée, la population de Smara est descendue dans la rue pour manifester. Les revendications avaient toutes un caractère social, mais elles ont été durement réprimées. L’événement a laissé un profond sentiment de haine et d’injustice chez les habitants. La visite a finalement été annulée et la sécurité considérablement renforcée. « Avant 2001, raconte Noureddine Darif, enseignant, membre de la GSU et militant des droits de l’Homme, il y avait un trou sécuritaire et Smara n’avait qu’un commissaire de police. Depuis, elle compte un commissaire principal, un commissaire de la Police judiciaire, un commissaire des Renseignements généraux et un commissaire divisionnaire. Le tout pour 50.000 habitants ». Dans les rues de Smara, le malaise est palpable. On en veut à peu près à tout le monde. Aux différents gouverneurs qui sont passés par-là et qui favorisent les mêmes familles. Aux élus locaux qui dilapident les budgets sans qu’aucune amélioration ne soit enregistrée : « Tfariti, une des communes rurales de Smara qui se trouve à l’extérieur du mur de sécurité et qui a été abandonnée au Polisario continue de recevoir chaque année un budget de 6 millions de dirhams », ironise à ce sujet Noureddine Darif ( !). Et enfin au pouvoir central ainsi qu’aux politiques qui n’ont jamais su adapter leurs discours et leurs actions à la réalité culturelle des Sahraouis. Ailleurs que dans les provinces du sud, ce mécontentement se traduit souvent par une critique permanente à l’égard de l’Etat. A Smara (comme à Laâyoune, à Boujdour ou à Dakhla), ce mécontentement se manifeste par un sentiment de sympathie envers le Polisario.
    Un ralliement difficile
    Une sympathie qui peut prendre plusieurs formes. Provocatrice quand des tracts pro-séparatistes jonchent les rues de Smara ou lorsque des drapeaux du Polisario font leur apparition sur les poteaux électriques au bord de la nationale qui relie la ville à Laâyoune. Affective et culturelle aussi puisque les Sahraouis aiment écouter la radio du Polisario et n’hésitent pas à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour s’éloigner des zones où elle est volontairement brouillée. Ou encore effective à travers la transmission quotidienne à l’autre camp d’informations sur tout ce qui se passe dans la ville. Depuis 1975, le Maroc essaie de rallier la population sahraouie à sa cause. L’Etat a toujours tenté de s’approprier le cœur des Sahraouis en mettant la main à la poche. Subvention des matières de première nécessité et du carburant (vendu à moitié prix), octroi des « Cartiyate » (cartes de la Promotion nationale qui permettent au démunis, aux chômeurs et aux invalides de toucher entre 900 et 1.700 DH par mois selon leur degré de précarité, mais aussi selon leur appartenance tribale), distribution de maisons et de lots de terrains, etc. Une opportunité pour les Sahraouis qui veulent faire profiter tous les membres de leur famille de cette manne providentielle et qui réclament toujours davantage. Cependant, pour un oui ou pour un non et selon la tendance du jour, ils n’hésitent pas à brandir la menace de la séparation, du référendum ou de l’autodétermination. Cette situation amuse beaucoup les Sahraouis. Il suffit pour s’en convaincre de considérer le dernier cas cité en exemple, celui d’un fonctionnaire qui, ayant passé deux ans en prison pour avoir manifesté en 2001 à Smara, vient aujourd’hui de toucher le pactole : un rappel de 24 mois de salaire, une carte de la Promotion nationale et une maison dans un lotissement réservé aux fonctionnaires de la police. Pourtant, ledit fonctionnaire continue à clamer haut et fort que si demain référendum il y a, ce n’est sûrement pas au Maroc que sa voix irait. Cela dure depuis des années et le Maroc ne fait que payer les erreurs qu’il a commises au Sahara. Un Sahara dont la marocanité est monnayée à chaque instant.
    Blessures d’hier et d’aujourd’hui
    Inoubliables événements de Smara … Ils sont devenus presque un symbole historique et les blessures qu’ils ont engendrées ne sont pas encore cicatrisées. Ils ont tellement marqué les esprits que l’on parle aujourd’hui, de manière presque spontanée, d’« avant » et d’« après ». C’était à la veille de la première visite royale. Des diplômés chômeurs, des habitants des camps, des réfugiés, des handicapés se sont rassemblés à Smara, le 17 novembre 2001, pour protester contre leurs conditions sociales et exiger des solutions immédiates. La manifestation sera matée dans le sang. Plus de 67 personnes seront arrêtées, dont 15 seront présentées à la justice. La visite du Monarque sera alors reportée pour cause de « tempête de sable », selon les médias officiels. À Smara, les souvenirs de ces événements et de leur ampleur restent encore vivaces. Ils sont à la mesure de la déception, de la désillusion que ressent la jeunesse sahraouie à l’égard du nouveau règne. Par rapport à l’ancien, incarné essentiellement, pour eux, par l’ancien ministre d’Etat à l’Intérieur Driss Basri, le sentiment qui règne, c’est que la logique de continuité l’emporte finalement au détriment des dynamiques de rupture. Au niveau de la mise en place et de la circulation de l’élite locale et des notables chargés de la gestion de la ville, le constat est frappant. L’essentiel des élus et agents locaux installés par l’ancien vizir de Hassan II se sont, en quelque sorte, « reproduits » à travers leurs rejetons. Le fils de l’ancien président du Conseil municipal de Smara, Sid Lâalem, aujourd’hui décédé, est ainsi devenu khalifa (adjoint du caïd) ; le fils de l’ancien président du conseil provincial et actuel président de la commune d’Amgala, M.Kheiri, est également devenu khalifa, etc.
    Intégration ou assimilation ?
    La majorité des Sahraouis se plaignent d’un manque de considération, voire d’un racisme qui fausse les rapports sociaux. Il suffit de se balader dans les rues de Smara pour se rendre compte du climat de tension accentué par un encadrement policier très pesant. À cela s’ajoute un manque de confiance vis-à-vis des Sahraouis. Une méfiance qui les trouble et rend plus difficile encore leur intégration et leur assimilation. Un Sahraoui ne peut pas constituer une association à caractère politique ou de défense des droits de l’Homme. A Laâyoune, par exemple, les militants sahraouis de l’AMDH n’ont pas pu avoir le récépissé pour constituer le siège de l’association dans cette ville. Un Sahraoui ne peut pas, non plus, être pilote de chasse. En revanche, sur le plan du respect par les autorités marocaines des droits de l’Homme et de la liberté d’expression, on ne peut pas contester une réelle évolution positive, bien que ses limites soient, le plus souvent, « gonflées » par le Polisario, afin de porter atteinte à l’image du Maroc et de le décrédibiliser auprès de l’opinion internationale. Ainsi, les cas récents d’enlèvements et de torture sont immédiatement instrumentalisés, et de manière efficace, par ceux qui véhiculent les thèses indépendantistes à Smara. Le dernier exemple remonte au 16 septembre 2004. Ce jour-là, Yehya Mohammed Al Hafed, soldat de l’armée marocaine, est enlevé de la caserne de Bensergaou à Agadir. « J’ai été emmené à Rabat et à Casablanca où j’ai été torturé, où j’ai subi toutes formes d’humiliations et d’insultes, avant d’être relâché onze jours plus tard … », déclare-t-il. Les Sahraouis les plus actifs, notamment les plus médiatisés, s’expriment aujourd’hui ouvertement, peuvent afficher leur proximité à l’égard du Polisario en toute liberté. Leur « militantisme » prend des formes variées : de la simple sympathie à la distribution de tracts, en passant par la communication quotidienne avec les « frères » de Tindouf via le téléphone portable et Internet. Le moindre incident est « porté à la connaissance » de la radio du Polisario, qui le diffuse « à sa manière ». Mais tout cet activisme, les « services » marocains le savent, le suivent de près ou de loin, arrivent à le contenir dans un statu quo sécuritaire dont l’évolution reste cependant inconnue. Sur les plans économique et social, l’idée selon laquelle « tous les Sahraouis vivent dans l’opulence » au détriment des « gens du Nord » est une fiction.

    La fin de l’assistanat
    La mise en place, dès le début du conflit, d’une politique étatique de l’assistanat a eu des effets pervers : prolifération de la corruption, du népotisme, du favoritisme, du trafic d’influence. Les « Cartiyates » ne sont pas toujours distribuées de manière juste et égalitaire, c’est-à-dire aux plus nécessiteux. Le gouverneur s’en sert davantage pour calmer les contestataires, renforcer les notabilités locales sahraouies, alors qu’une grande partie de la population de Smara vit dans la misère. Dans les bidonvilles de Legouiz et de Rbieb, les conditions de vie sont difficiles, voire inhumaines. Ancien bidonville construit de manière hâtive et anarchique, le quartier populaire appelé « Tantan » est considéré comme le fief du Polisario. C’est à partir de ces concentrations « à haut risque » que les événements de Smara se sont déclenchés. Des débordements similaires risquent à tout moment de se reproduire. C’est sans doute ce qui explique la forte concentration des forces de l’ordre. « C’est une ville assiégée », explique un notable. Depuis les événements, tous les magasins doivent fermer avant 23h. Smara se métamorphose alors en ville morte.
    Source: Le Journal Hedomadaire (Maroc), Novembre 2004

  • Maroc : Sept hommes torturés à la prison d’Aïn el Qadous

    Par Amnesty International, 21/7/2010
    Sept hommes arrêtés le 28 juin à Fès, au Maroc, ont besoin de soins médicaux de toute urgence. Tous auraient été torturés, et au moins cinq d’entre eux auraient été violés. Ils n’ont reçu aucun soin pour leurs blessures. Deux d’entre eux ont des problèmes de santé chroniques qui nécessitent des médicaments et des soins, mais ceux-ci leur ont également été refusés. Ces sept hommes pourraient faire l’objet de poursuites fondées sur des déclarations qu’ils ont été contraints, selon eux, à signer sous la torture.
    Mohamed Sleimani, Abdalla Balla, Bouali Mnaouar, Hicham el Hawari, Izaddine Sleimani, Hicham Sabbah et Tarek Mahla sont actuellement détenus à la prison d’Ain el Qadous, à Fès. Tous membres d’Al Adl wal Ihsan (Justice et bienfaisance), un groupe islamiste autorisé par la loi, ils sont accusés d’avoir enlevé et torturé un ancien membre de cette organisation. Ils ont été déférés le 1er juillet devant un juge d’instruction pour « appartenance à une association non autorisée », « formation d’association de malfaiteurs », « enlèvement et détention d’une personne » et « torture ».
    Ces sept hommes ont été arrêtés le 28 juin à Fès par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Ils ont été conduits au centre de détention de la BNPJ à Casablanca et placés dans des cellules séparées pendant 72 heures.
    Durant cette période, ils affirment avoir été laissés nus, menottés et les yeux bandés, sans nourriture et avec très peu d’eau. Tous disent avoir été torturés, et notamment – pour au moins cinq d’entre eux – violés à l’aide de stylos et d’autres objets introduits de force dans leur anus. Selon leurs dires, ils ont été contraints à signer des déclarations qu’on ne leur a pas laissé lire, sous la menace d’être jetés par une fenêtre s’ils refusaient. Leurs proches ont pu leur rendre visite, pour la première fois depuis leur arrestation, le 5 juillet et ont alors remarqué qu’ils présentaient des traces de torture et d’autres mauvais traitements. Ils ont indiqué que les détenus éprouvaient des difficultés à voir et à entendre et qu’ils avaient des ecchymoses et d’autres marques visibles vraisemblablement causées par la torture. Ceux qui auraient été violés saignaient des suites de ces sévices. Les sept hommes n’ont été examinés par un médecin que le 12 juillet et aucun soin ne leur a, semble-t-il, été prodigué pour leurs blessures.
    Cet examen médical, dont les résultats n’ont pas encore été divulgués par les autorités marocaines, avait été ordonné par le juge enquêtant sur leur cas après qu’ils se furent plaints lors de leur comparution devant lui le 1er juillet d’avoir été torturés. Par ailleurs, Mohamed Sleimani est atteint d’une grave affection cardiaque et Abdalla Balla souffre de diabète. Ils ont tous deux besoin d’un traitement médicamenteux quotidien et d’un suivi médical. Ils ne bénéficient ni de l’un ni de l’autre en détention.
    A.I. DEMANDE DE FAIRE PARVENIR UN COURRIER LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS (en arabe, en français ou dans votre propre langue) : 
    -demandez au directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion de faire le nécessaire pour que ces sept détenus bénéficient de tous les médicaments dont ils ont besoin et d’examens médicaux réguliers ;
    – exhortez le ministre de la Justice à veiller à ce qu’une enquête exhaustive, indépendante et impartiale soit menée sur les allégations de torture et que tout fonctionnaire présumé responsable de sévices soit déféré à la justice ;
    – priez-le de s’assurer qu’aucune déclaration arrachée sous la torture ou la contrainte ne soit utilisée comme preuve dans le cadre des poursuites engagées contre ces sept hommes, et de leur garantir un procès équitable.
    ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 1er SEPTEMBRE 2010 :
    Au Ministre de la Justice :
    Mohamed Naciri
    Place Mamounia
    Rabat, Maroc
    Fax : +212 537 734 725/ 537 730 772
    Formule d’appel : Monsieur le Ministre .
    Au Directeur de l ‘administration pénitentiaire et de la réinsertion :
    Angle Avenue Ibn Sinaa et Rue Oued El Makhazine
    Immeubles nos 1 et 2, Agdal
    B.P. 123 Rabat, Maroc
    Fax : +212 537 674 785
    mail : lididi@justice gov.ma
    Formule d’appel : Monsieur
    Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques du Maroc dans votre pays. . Merci
    Source : SOLIDMAR , 28/7/2010
  • Armes à sous-munitions, entre progrès du droit et progrès technologiques

    Par Karim Farouk Lakjaa *
    Les armes à sous-munitions1 (ASM) ont causé, au cours des dernières décennies, de 50 000 à 100 000 victimes. 98% d’entre-elles sont des civils et plus du tiers ne sont autres que des enfants.
    Une trentaine d’Etats comme l’Afghanistan, le Cambodge, l’Iraq, le Kosovo, le Liban, le Laos, la Serbie, le Vietnam, parfois même plusieurs années après l’arrêt de conflits, demeurent pollués par ce type d’armes qualifiées de non discriminantes. C’est donc avec une impatience et un soulagement certains qu’une partie de la Communauté internationale (plus particulièrement de la Société civile internationale composée d’ONG) attend le 1er août 2010, date à laquelle, la Convention sur les ASM (CSASM) entrera en vigueur.
    De la seconde guerre mondiale au Vietnam en passant par la guerre froide Employées pour la 1ère fois lors de la seconde guerre mondiale, les ASM ont poursuivi une longue et prolifique carrière avec la guerre froide. Considérées comme un élément important de la capacité de défense, elles eurent comme fondement à leur doctrine d’emploi, la volonté de briser les concentrations de blindés et d’infanterie du bloc de l’est, au moyen de vecteurs multiples, divers et souples tant aériens que terrestres. A cela s’ajoutèrent deux autres qualités synonymes de succès pour un armement : une durée de vie ou de conservation extrêmement longue2 et la capacité de couvrir de grandes superficies rapidement, par saturation de zone.
    Présentées comme un système autorisant une économie de force, elles furent appréhendées comme un outil efficace pour tout corps militaire car lui permettant de triompher d’un adversaire supérieur numériquement. Aujourd’hui, elles constituent une arme particulièrement adaptée aux forces expéditionnaires projetées en territoire hostile (Afghanistan et en Iraq).
    Pour toutes ces raisons, les ASM furent massivement employées3 notamment par les Etats-Unis. 285 millions furent déversés sur le Vietnam, le Laos et le Cambodge, 20 millions sur l’Iraq et le Koweït lors de la 1ère guerre du Golfe ; 300 0000 sur le Kosovo (1999) ; 250 000 sur l’Afghanistan (2001); 1,8 million sur l’Iraq (2003). L’Union soviétique les utilisa en Afghanistan. Israël en usa également contre la Syrie (1973), le Liban (1978, 1982 et 2006). Le Maroc fit de même contre le Polisario au Sahara occidental de 1975 à 1988.
    Avec la fin de la guerre froide, elles connurent une nouvelle prolifération horizontale : en Asie centrale (Nagorny Karabakh (1992 – 1994), Tadjikistan (1992 – 1997), Tchétchénie (1994 – 1996), Géorgie (2008)) ; Dans les Balkans (Bosnie (1992 – 1995), Croatie ( 1995), Albanie (1998 – 1999)) ; En Afrique (Angola (1992 – 1994), Soudan (1996 – 1999) Sierra Léone (1997), Ethiopie /Erythrée (1998), République démocratique du Congo (1998 – 2003)).

     * Docteur en droit international Diplômé du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégique de Paris Ancien vice-doyen de la Faculté de Droit et de Science politique de Reims Animateur du Cercle d’Etude et d’Analyse Juridique Internationale et Stratégique
    Le Quotidien d’Oran, 29/7/2010


  • L’Union africaine réitère sa position pour l’autodétermination

    L’Union africaine a réitéré sa position ferme vis-à-vis de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, soulignant que la solution du conflit passe par le plein respect de la volonté du peuple sahraoui à travers un référendum d’autodétermination, a indiqué le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping.
    «La position de l’Union africaine sur la question du Sahara occidental est une position ferme, fondée sur la résolution 104 de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1983 et le plan d’action émanant du sommet de Tripoli de 2009, appelant à la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental», a affirmé M. Ping.
    «L’Union africaine poursuivra ses consultations avec le secrétaire général des Nations unies et les parties concernées conformément aux orientations du plan d’action du Tripoli», a-t-il ajouté. Le président de la République Mohamed Abdelaziz a souligné lors des débats de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA)
    «la nécessité impérieuse» de l’adhésion de l’Afrique en tant que partenaire puissant au processus de décolonisation du Sahara occidental, rappelle-t-on. «Il est d’une nécessité impérieuse que l’UA adhère en tant que partenaire de l’ONU aux efforts visant à imposer l’application des résolutions de la légalité internationale à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent pour l’autodétermination du peuple sahraoui» en vue de la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique, a-t-il dit.
  • Robert Mugabe: l’Union africaine doit exercer des pressions sur le Maroc afin de permettre l’autodétermination du peuple sahraoui

    Kampala (Ouganda), 27/07/2010 (SPS) Le président de la République du Zimbabwe, Robert Mugabe a appelé lundi les pays africains à exercer des pressions sur le Maroc, afin de se conformer à la légalité internationale appelant à permettre au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination par la voie d’un référendum juste et transparent. M. Mugabe qui s’exprimait devant le 15e sommet ordinaire de l’Union africaine tenue dans la capitale ougandaise, Kampala, a souligné « nous devons exercer des pressions sur le Maroc afin de permettre la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui « . A cet égard, « l’UA doit agir dans ce sens à travers la création « d’un mécanisme chargé de l’examen de cette question », a-t-il dit , ajoutant que « l’Etat sahraoui a le plein droit d’exercer sa souveraineté sur son territoire national ». D’autre part, le président ougandais, M. Yoweri Museveni, dont son pays assure la présidence actuelle du sommet de l’UA, a exprimé que « les citoyens de la République sahraouie ont été traités de façon inhumaine pendant une longue période. Nous ne devons pas rester les bras croisés devant cette situation. Nous devons vraiment faire quelque chose », a-t-il insisté. L’Union africaine a réitéré sa position ferme vis-à-vis de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, soulignant que la solution du conflit passe par le plein respect de la volonté du peuple sahraoui à travers un référendum d’autodétermination, a indiqué le président de la Commission de l’Union africaine, M. Jean Ping, (SPS)