Mois : juillet 2010

  • Maroc : Rien ne change !

    Rabat, à qui Paris assure l’impunité comme on l’assure à Israël, n’est prêt que pour les «référendum confirmatifs».
    La disparition de Mahfoud Ali Beiba, président du Conseil national sahraoui, qui dirigea la délégation du Polisario aux négociations avec le Maroc dans la perspective d’une solution du conflit du Sahara occidental, ne devrait pas trop contrarier le diplomate onusien Christopher Ross dans ses efforts visant à l’organisation d’une nouvelle rencontre informelle entre les deux parties. Quel que soit le successeur du défunt, il ne saurait reculer d’un iota par rapport à la position ferme du Front Polisario, particulièrement sur la principale revendication du peuple sahraoui : l’exercice de son droit imprescriptible à l’autodétermination. L’oraison funèbre, les déclarations à l’occasion de ses obsèques mais aussi les incidents ayant marqué, avant-hier, «la prière de l’absent» dite à sa mémoire à proximité du domicile de sa famille à El-Ayoun, la capitale occupée du Sahara occidental, laissent fortement penser que les choses continueront à évoluer comme par le passé. Bien que pacifique, le rassemblement pour la prière à El-Ayoun fut violemment réprimée par les forces de l’occupant qui ont fait parmi l’assistance plus de quarante blessés, selon des sources sahraouies sur place. Un rassemblement qui dégage un message des plus clairs. Les populations sahraouies sous occupation ont délibérément choisi de se faire tabasser pour exprimer par ce moyen, le seul à leur portée pour le moment, leur adhésion au combat national mené dans les pires conditions depuis 1973 sous la bannière du Polisario. Des violences répétitives qui viennent démentir les propos mensongers d’un makhzen qui affirme impudique que 80 % de la population sahraouie est acquise au trône. Que le makhzen en fournisse la preuve référendaire et il aura gagné la partie avec la bénédiction de tous, à commencer par celles des Algériens et du Polisario qui s’y étaient déjà engagés publiquement à maintes reprises par le passé. Rabat, à qui Paris assure l’impunité comme on l’assure à Israël, n’est prêt que pour les «référendum confirmatifs». Le comble, c’est que pour cacher son impuissance face à la détermination sahraouie, il désigne l’Algérie comme l’ennemi. Et tout ça Ross le connaît par cœur. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr 
    Le Jeune Indépendant, 7/7/2010
  • Candidature de l’ Égypte au poste de membre permanent du conseil de sécurité : Le Caire sollicite l’appui d’Alger

    La présentation des condoléances au président algérien après le décès de son frère n’était qu’un prétexte pour Hosni Moubarak pour venir à Alger.
    La tradition orientale veut que la mort et le malheur réconcilient les adversaires. En janvier 2006, Hosni Moubarak était le premier chef d’Etat étranger à venir s’enquérir de l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika après une intervention chirurgicale en France. Cette fois-ci, le chef d’Etat égyptien a choisi la « bonne période » pour venir discuter avec Abdelaziz Bouteflika de questions « lourdes ». Au-delà de la page tournée des événements post-Omdurman, liés aux matchs qualificatifs à la Coupe du monde du football, l’homme fort du Caire est venu avec des idées bien précises. Ce déplacement dépassait, et de loin, la simple visite de courtoisie.
    Les discussions de Zéralda, lieu de résidence du président algérien, portaient essentiellement sur un projet stratégique que Le Caire défend depuis des mois. Il s’agit de la candidature de l’Egypte au poste de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à la faveur d’un futur élargissement lié aux réformes onusiennes. Le Caire veut un soutien ferme de l’Algérie à cette candidature au nom de l’Afrique. Comme l’Egypte ne peut pas se présenter au nom du groupe arabe ou du monde musulman, une candidature au nom du continent africain, le deuxième plus peuplé après l’Asie, non représenté au sein de l’instance onusienne, paraît la plus appropriée. De nombreux diplomates de haut rang sillonnent l’Afrique pour collecter le maximum d’appuis à ce projet. Les sous-régions arabophone et francophone sont les plus ciblées. A titre d’exemple, Mona Omar, conseillère au ministère égyptien des Affaires étrangères, était en mai dernier à Ouagadougou pour plaider cette cause en termes clairs.
    Le Nigeria, le plus grand pays musulman d’Afrique avec 150 millions d’habitants, et l’Afrique du Sud, l’économie la plus avancée du continent, sont sur la même ligne de départ que l’Egypte. Aussi, un soutien de l’ensemble maghrébin et de l’Afrique de l’Ouest sera d’une grande importance pour l’Egypte lorsqu’il faudra trancher. L’Algérie, qui est engagée avec l’Afrique du Sud et le Nigeria dans l’initiative du Nepad, appuiera-t-elle l’Egypte au nom de « la fraternité arabe » ? Ou choisira-t-elle de défendre la cause de l’Afrique du Sud, un pays avec lequel elle entretient des relations politiques traditionnelles ? La diplomatie algérienne ne dit rien pour l’instant. Des observateurs avertis s’interrogent sur les raisons du retrait de l’Algérie, puissance émergente médiane au nord de l’Afrique, de cette course vers le Conseil de sécurité. Cette ambition, réduite à la portion congrue, est-elle liée à une absence de vision stratégique pour le pays ? En dépit des contre-performances économiques et des carences démocratiques, l’Algérie a, autant que l’Egypte, des moyens convaincants pour prétendre à porter la voix de l’Afrique au Conseil de sécurité. Cet organe exécutif de l’ONU ne sera plus un simple club atomique parce que le monde d’après 1945 a cessé d’exister. L’Afrique aspire à avoir deux sièges de membres permanents et deux autres non permanents au sein de ce Conseil, au même titre que l’Europe, avec accès au droit de veto.
    En ce sens, un appel a été lancé en 2005 à partir du Swaziland par quinze pays africains, dont l’Algérie, le Nigeria, la Libye, le Congo et l’Angola. L’Inde, le Brésil, le Japon et l’Allemagne travaillent également pour avoir un siège permanent au Conseil de sécurité. Après Alger, Hosni Moubarak est allé à Paris pour rencontrer Nicolas Sarkozy. Lors du dernier sommet Afrique-France à Nice, fin mai-début juin 2010, le président français avait déclaré qu’il était « absolument anormal » que l’Afrique n’ait pas de membre permanent au Conseil de sécurité. Il a promis un soutien de la France pour que l’Afrique prenne « toute la place qui lui revient » dans les organisations internationale. Un appui de Paris à la candidature du Caire n’est pas à écarter. L’action diplomatique française compte beaucoup sur la contribution de l’Egypte pour relancer l’Union pour la Méditerranée (UPM) qui devra tenir son sommet en novembre 2010 à Barcelone. Paris rêve de faire jouer à l’UPM un rôle diplomatique plus grand dans la région.

    El Watan, 6/7/2010
  • Visite surprise du Président égyptien à Alger Moubarek prône la « diplomatie des condoléances »

    Le Président  égyptien Husni Moubarek est arrivé hier à Alger en compagnie d’une forte délégation pour présenter lui-même ses condoléance à son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika suite à la disparition de son frère Mustapha.
    La visite n’était nullement au programme de Bouteflika qui a du, selon des sources proche, revoir son agenda et se déplacer à l’aéroport pour accueillir ‘l’invité surprise’ et sa délégation importante.
    Le devoir musulman de présenter les condoléances aux amis et frères touchés par la disparition d’un des leurs n’est certainement pas la première préoccupation du Président égyptien à travers cette visite ‘inopinée’.
    C’est en tout cas la conviction de la majorité des algériens qui se sont levé le matin sur les drapeaux d’un célèbre pays ‘frère’ levés dans les rues d’Alger à coté des drapeaux algériens.
    Le ministre égyptien des affaires étrangères Abu El Gheit ne le cache pas. Il déclare à l’aéroport d’Alger que la visite de son Président se veut un deuxième round de discussions entre les Présidents après celui de Nice (France) pour tenter de dépasser la crise liée au match de qualification au mondial su africain.
    EL KHABAR, 5/7/2010
  • L’UNICEF met le doigt sur les maux du système éducatif marocain

    L’UNICEF vient de rendre public un rapport sur le système éducatif au Maroc. Abandon scolaire, surpeuplement des classes travail des enfants figurent parmi les principales difficultés qui entravent la réforme du système éducatif.  L’UNICEF pointe du doigt les lacunes du système éducatif marocain. Dans un rapport présenté lors de la tenue à Marrakech du 28 au 30 juin de la troisième réunion des pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MOAN) sur la question de la qualité de l’éducation dans la région, le bureau régional de l’UNICEF au Maroc a mis en exergue les principales difficultés qui entravent la réforme du système éducatif au Royaume. Le rapport intitulé «L’école du respect, la réforme, la participation et la créativité dans le système éducatif marocain», pointe du doigt le problème de l’abandon scolaire. «Malgré une régression du taux de l’abandon scolaire au Maroc (ayant atteint 6,4% au niveau de l’enseignement primaire en 2008-2009, 13,1% au niveau de l’enseignement secondaire préparatoire et 14,1% au niveau de l’enseignement secondaire de qualification), certains enfants continuent de quitter l’école de façon précoce», note le rapport. Les facteurs qui expliquent ce fléau sont nombreux, selon le document de l’UNICEF. Il s’agit en premier lieu de la complexité de la matière des langues, le manque d’infrastructures dans certaines régions du Royaume et le doute des lauréats des écoles quant à leur intégration dans le marché de l’emploi. Pour l’UNICEF, «les méthodes archaïques» adoptées au sein des classes sont aussi à l’origine du problème de l’abandon scolaire, en plus du manque d’accompagnement des élèves ayant des problèmes particuliers, qui, selon l’UNICEF, n’est pas chose aisée au sein des grandes classes de certaines écoles. «Le surpeuplement de certaines classes a un impact négatif sur la qualité de l’éducation. Dans certaines régions comme Tanger, plus de 30% des classes ont un effectif de 41 élèves», souligne l’UNICEF. En plus du problème de l’abandon précoce de l’école, le rapport met l’accent sur le problème «de l’emploi des enfants lié à la problématique de la pauvreté», qualifiant ce phénomène «d’entrave majeure à la promotion de la qualité de l’enseignement». Par ailleurs, le rapport de l’UNICEF relève plusieurs obstacles quant à la réalisation des objectifs du millénaire, en relation avec la réforme de l’enseignement. «Dans la mesure où le Royaume du Maroc figure parmi les Etats ayant adhéré à la réalisation des Objectifs millénaire du développement, il paraît pertinent, dans le cadre de ce rapport, de présenter une évaluation du degré d’avancée réalisé en matière de réalisation de ces objectifs au Maroc», estime le bureau régional de l’UNICEF. Ainsi, concernant l’éradication de la pauvreté et de la famine, le rapport note «qu’un progrès a été enregistré bien que la malnutrition continue de susciter l’inquiétude». En outre, le document relève qu’un progrès important a été enregistré dans le cadre de la généralisation de l’enseignement primaire, soulignant que «l’amélioration de la qualité de l’enseignement doit engendrer de meilleurs taux de scolarité». S’agissant de la réduction du taux de mortalité infantile, l’UNICEF précise que le taux de mortalité parmi les enfants de moins de cinq ans a baissé de 38% en 2003 contre 58% en 2008.
    Aujourd’hui le Maroc, 5/7/2010
  • Mohammed VI a envoyé un message à Bouteflika Quand le Maroc souffle le chaud et le froid

    Les derniers appels du roi Mohamed VI adressés à l’Algérie pour la réouverture des frontières est le dernier moyen recherché par le Maroc pour redresser son économie et ainsi maintenir le statu quo au Sahara Occidental.

    La Tribune,

    Par Ali Boukhlef

    Le royaume du Maroc souffle le chaud et le froid. Trois jours après les déclarations enflammées du Premier ministre Abbas El Fassi qui a accusé l’Algérie de «pourrir la situation» dans la région du Maghreb, Mohammed VI a envoyé, hier, un message d’une autre tonalité.
    Dans une missive envoyée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion du 48ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le roi du Maroc exprime, selon les propos rapportés par les agences de presse, «son souci d’œuvrer avec le chef de l’Etat algérien en vue de renforcer davantage les relations bilatérales et de jeter d’autres passerelles favorisant le rapprochement et la solidarité entre les deux pays sur la base de l’unité, de la confiance, le bon voisinage, la complémentarité et l’intégration, fidèles en cela aux relations séculaires solides nouées par les différentes générations et par les leaders de la lutte commune pour l’indépendance, concrétisant ainsi les aspirations des générations actuelles à l’intégration, conformément à la logique du siècle et en contribution à la dynamisation de l’Union du Maghreb arabe (UMA) en tant que stratégie incontournable».
    Mieux, Mohammed VI a même déclaré au chef de l’Etat algérien sa «profonde fierté des relations d’amitié sincère et de considération réciproque unissant les deux peuples voisins frères».
    Bien sûr, avant d’arriver à cela, le souverain alaouite a rappelé l’esprit de solidarité qui existait avant les indépendances respectives des deux pays. Mais point de référence aux problèmes qui bloquent les relations entre les deux pays. Deux jours avant cette missive, une délégation de haut rang, comprenant le ministre des Affaires étrangères et le conseiller du roi, est venue présenter les condoléances du Maroc au président Bouteflika qui venait de perdre son frère Mustapha. Cela pour le côté protocole. Mais en arrière-fond, les mêmes problèmes qui empoisonnent les deux pays restent en suspens. A commencer par les dernières déclarations de Abbas El Fassi qui a accusé notre pays d’acheter «des armes au Polisario».
    Pis, les Marocains veulent faire de la lancinante question de l’ouverture des frontières terrestres un abcès de fixation sans vouloir régler les questions de fond, comme le demande l’Algérie. Et par question de fond, l’Algérie a spécifié à plusieurs reprises les problèmes de sécurité, de la contrebande et, bien entendu, de l’immigration clandestine et de la drogue.Sur le plan diplomatique, le Maroc qui s’est retiré de plusieurs organisations régionales telles que l’Union africaine, tout en maintenant une présence plus que symbolique dans la Ligue arabe, a presque fermé toutes les portes à une normalisation des relations entre les deux pays.
    C’est tout cela qui fait que le message du roi Mohammed VI est avant tout protocolaire et que les actes attendent toujours. 

  • Tourisme au Maroc: la saison été 2010 compromise?

    Et c’est reparti pour une nouvelle série de lamentations. Les hôteliers et voyagistes marocains parlent d’une « saison très morose » pour cet été. En cause, non pas les politiques publiques habituellement critiquées, mais le mois de ramadan qui coïncidera avec le mois d’août. Grande ombre au tableau, l’absence d’offres nouvelles. Rien n’y fait décidément. Les voyagistes et hôteliers marocains ne sont pas contents et le font savoir par voie de presse. C’est reparti encore une fois pour leurs sempiternelles lamentations, toujours les mêmes, concernant les faibles taux de remplissage, la baisse d’activité… Grand changement pour cette saison cependant. Ce n’est pas la politique du gouvernement qui est remise en cause ni les charges fiscales élevées ni encore l’absence de subventions mais le mois de ramadan. Là, on ne peut vraiment rien y faire. Le mois sacré coincide en effet avec le mois d’août. Les professionnels du tourisme parlent d’une baisse de 50% de leur activité. Mais ils oublient de rappeler que l’activité en ce mois de juillet bat son plein, ni que les Français ont placé le Maroc en tête de leurs destinations de vacances. Ils oublient aussi de dire que la Omra permettra, comme à l’accoutumée, de réaliser des gains très substantiels et que deux mois après interviendra le Haj, une activité qui rapporterait au moins 10.000 DH de bénéfice par pèlerin. Les MRE? Des relégués aux oubliettes pour le nième année consécutive. Aucune offre spécifique ni promotion exceptionnelle si ce n’est celle de Royal Air Maroc. Ce sera pour la prochaine fois. Ils oublient également de préciser que de leur part, il n’y a eu aucune innovation pour cette saison. Les dates des voyages organisés, pour la plupart des agences, n’ont pas été modifiées pour la circonstance, les prix restant inchangés. Et tant pis pour ceux qui auraient tenté l’aventure. Les prix restent élevés, quelque soit les destinations. Comparés aux prix pratiqués à partir de l’Europe, il y a de quoi renoncer. Bien sûr, ces professionnels évoquent l’économie de masse qui permettrait aux voyagistes européens de proposer des tarifs nettement moins élevés. Mais ils ne parlent pas des gains très substantiels engrangés chaque année ni des avantages accordés aux uns et autres ni encore des promotions sur le Maroc dont ils bénéficient grâce à l’office du tourisme marocain, ni…ni…ni. 2010, une saison compromise pour eux ? Cela devrait au moins leur donner à réfléchir pour les prochaines années car le ramadan en été, c’est parti pour trois ans au moins.

  • Tel Quel : Rapport. Démocratie à géométrie variable

    Le think tank européen FIRCE vient de publier un rapport sur l’aide à la démocratisation apportée par les puissances étrangères au Maroc. Il évoque la perception qu’ont de cette aide les acteurs politiques, journalistes, militants des droits de l’homme, etc. Vu l’éclectisme du panel choisi, qui va de Nadia Yassine à Azeddine Akesbi en passant par Abdelilah Benabdesselam et Lahcen Daoudi, les impressions récoltées et citées dans le rapport sont mitigées. « Les Européens veulent que les Marocains adoptent les valeurs occidentales […] Les ONG et les gouvernements occidentaux œuvrent tous pour le même rejet de l’identité marocaine », affirme ainsi un représentant du PJD. Par valeurs occidentales comprenez homosexualité, liberté de culte et égalité entre les sexes. Pour les représentants de la société civile, l’aide à la démocratisation pèche par son manque d’implication dans des secteurs clés comme l’éducation. Le rapport conclut: « L’importance du Maroc pour l’Occident est telle qu’il y a peu de pression exercée sur son gouvernement pour réformer contre son gré ».
    Tel Quel, 03/7/2010
  • Visite surprise du président égyptien à Alger A quoi joue Moubarak ?

    Par Karim Aimeur
    Contre toute attente, le président égyptien, Hosni Moubarak, a effectué, avant-hier, une visite éclair et surprise qui n’a duré que quelques heures à Alger.
    Au congélateur depuis le mois de novembre 2009 après ce qui s’est passé lors des matchs de qualification à la Coupe du monde entre l’Algérie et l’Egypte, et la crise diplomatique qui s’en est résultée, les relations entre les deux pays n’ont cessé de se dégrader.
    La crise avait pris un tour diplomatique avec des manifestations au Caire devant l’ambassade d’Algérie et le rappel pour consultation des ambassadeurs d’Algérie au Caire et égyptien à Alger par leur pays respectif.
    Et c’est peut-être pour réchauffer ces relations que Moubarak s’est rendu à Alger avec son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Abou El Gheit pour s’entretenir avec le chef de l’Etat algérien.
    Pour se faire, le président égyptien a profité de la conjoncture du décès du frère de Bouteflika pour effectuer son déplacement et faire d’une pierre deux coups : présenter ses condoléances à son homologue et dénouer les liens entre les deux pays.
    La visite de Moubarak a également un objectif politique dans un contexte d’incertitude au Caire.
    Selon des observateurs, l’hôte d’Alger chercherait à avoir le soutien d’Alger à sa candidature où à celle de l’un de ses fils aux élections présidentielles égyptiennes de l’année prochaine. D’autres analystes considèrent que la venue de Moubarak rime avec des objectifs économiques et sauver ce qui pouvait l’être des intérêts égyptiens en Algérie notamment avec le nouveau plan quinquennal 2010-2014 qui a engagé une somme pharaonique de 286 milliards de dollars. Cela même si le chef de la diplomatie égyptienne a déclaré, à l’issue d’un entretien avec son homologue algérien, Mourad Medelci, que cette visite  » est une visite amicale et de courtoisie et s’inscrit dans ce cadre « .
    Ce qui est, en revanche sûr, c’est que Moubarak a été accueilli chaleureusement par son homologue. C’est Bouteflika en personne qui l’a attendu à l’aéroport international Houari-Boumediene et c’est lui qui a veillé sur lui jusqu’à son départ du même aéroport. Il lui a accordé un entretien en tête-à-tête à la résidence d’Etat de Zeralda. Le Président Moubarak a indiqué, dans une déclaration à la presse au terme des entretiens, avoir évoqué avec le Président Bouteflika les relations arabo-africaines, l’élargissement du Conseil de sécurité et toutes les questions intéressant l’Algérie et l’Egypte en tant qu’Etats arabes et africains.
    De son côté, Ahmed Abou El Gheit, ministre des Affaires étrangères égyptiens, qui s’est entretenu avec son homologue algérien à l’aéroport même, a affirmé à l’issue de l’entretien, la  » ferme volonté  » des deux pays et des peuples égyptien et algérien de poursuivre l’édification d’une  » relation forte « , pour la préservation de la sécurité de la région.
     » L’Algérie et l’Egypte sont deux pays frères et n’ont cessé d’œuvrer ensemble depuis une soixantaine d’années « , a rappelé le ministre égyptien.

  • Sahara occidental Les «marchands de canons»

    Par A. Hamid
    Le rapport annuel présenté le mois dernier par la secrétaire d’Etat espagnole devant le Congrès des députés sur les ventes d’armes à l’étranger a été vivement critiqué par les organisations civiles et humanitaires qui sont traditionnellement opposées par principe au «marché des canons».
    Les exportations de matériel de guerre par l’Espagne sont par leur montant certes modestes puisqu’elles sont plafonnées à moins d’un milliard d’euros, rarement plus. Ces limites sont le fait, cependant, des capacités de production de son industrie militaire et paramilitaire et de la demande extérieure.
    C’est vrai que l’Espagne n’est pas inscrite en tête de liste des «marchands de canons» dans le monde. Or, la particularité de ces transactions engagées par l’Espagne, au caractère pas toujours transparent dans cette démocratie parlementaire, réside davantage dans la particularité que présente ce commerce qui a le triste privilège de s’inscrire dans la demande en matériel à usage militaire et policier pour des pays classés, eux, parmi les régimes les plus répressifs et d’ignorer sa propre loi en la matière.
    Des armes pour Tel-Aviv et Rabat

    Israël a acheté pour des centaines de millions d’euros en armes légères dont l’utilisation a été prouvée durant l’invasion militaire de Ghaza, en décembre 2009. Des organisations humanitaires, Amnesty International et Human Right Watch, l’ont attesté et ont apporté aussi la preuve que ces armes ont été utilisées dans des conflits armés en Afrique. Interpellé à l’occasion par des parlementaires, le gouvernement Zapatero a nié que les armes vendues à Israël aient servi durant l’invasion de Ghaza.
    Zapatero aura cependant bien du mal en 2009 puis en 2010 à justifier la vente de matériel de guerre au Maroc pour une valeur de 300 millions d’euros. En 2007, ces ventes avaient battu tous les records avec plus de 800 millions d’euros. Des véhicules blindés adaptés au désert, des camions citernes à double usage pour les approvisionnements du front en carburant et en eau potable, des engins tout-terrain, en plus d’un important lot varié d’armes de guerre proprement dit qui servent à réprimer les régulières manifestations des indépendantistes.
    En 2008, le Maroc a été classé premier client de l’Espagne en achat d’armement. Ces opérations commerciales ont été dénoncées en leur temps par le Front Polisario et les associations pacifistes. Elles le sont aujourd’hui.  Six organisations civiles pro-sahraouies ont déposé, la semaine dernière, une plainte contre le gouvernement Zapatero pour les exportations d’armes vers le Maroc, une opération qui «constitue une violation de la législation en matière de commerce des armes».
    Ces ONG ont fait valoir que le royaume alaouite occupe militairement et, illégalement, depuis 35 ans, l’ancienne colonie espagnole où il se livre à une répression féroce des droits de l’homme et se refuse à appliquer les résolutions du Conseil de sécurité sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Madrid viole sa loi sur le commerce des armes L’un des auteurs de cette plainte, l’avocat Luis Mangranne, considère que «le gouvernement espagnol a violé délibérément l’article 8 de la loi 53-2007»
    portant régulation du commerce extérieur en matière de défense à double usage militaire et civil qui interdit l’exportation de ce genre de produits vers des pays en guerre, comme c’est le cas du Maroc. «La loi est claire là-dessus et tout le monde sait que le Maroc viole les droits de l’homme au Sahara occidental, le HCR et les organisations humanitaires en tête.»
    D’autres membres du collectif des avocats espagnols font observer qu’au plan politique, le gouvernement Zapatero a violé également la traditionnelle position de «neutralité» sur son ancienne colonie occupée par le Maroc qui est l’«une des deux parties en conflit». Pour toute réponse à ces accusations, la secrétaire
    d’Etat espagnole s’est limitée à avancer comme argument l’«engagement» des pays importateurs à respecter le cahier des charges. Quelle garantie peut offrir le régime marocain quant à la destination des ces armes ?, se sont indignés avec ironie les plaignants qui étaient accompagnés de victimes de la répression marocaine.
    Commission d’enquête de l’Onu ?

    De son côté, le représentant du Front Polisario à New York, Ahmed Boukhari, a invité la semaine dernière le comité de décolonisation des Nations unies à dépêcher sur place une commission d’enquête en vue d’«actualiser» ses rapports sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. «Ni le Front Polisario, ni l’ONU, ni l’Afrique, ni la communauté internationale n’acceptent le fait accompli «que Rabat veut perpétuer dans la région maghrébine, a-t-il dit devant la IVe commission.
    Si le principe de l’envoi de cette commission d’enquête ne pose pas problème pour le président du comité de décolonisation, l’ambassadeur de Santa Lucia, Donatus Keith, des «sources» sur place à New York craignent que se pose l’obstacle majeur à l’envoi d’une telle commission «l’attitude de refus» du roi Mohammed VI qui compte sur l’appui de la France, pays membre influent du Conseil de sécurité, pour bloquer ce genre d’initiative.
    Christopher Ross qui était de passage jeudi à Madrid où il a eu des entretiens avec le chef de la diplomatie espagnole sur la tenue d’une troisième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc, a du pain sur la planche. Les puissances occidentales, la France et l’Espagne en tête, sont peu motivées pour faire pression sur le régime marocain afin de l’amener à respecter la légalité internationale «lorsqu’elles-mêmes se refusent à respecter leurs propres lois qui interdisent d’encourager les conflits armés», fait observer un célèbre avocat espagnol 
    Le Temps d’Algérie, 3/7/2010

  • L’Union de la jeunesse malienne affirme son soutien à la cause sahraouie

    Alger, 05/07/2010 (SPS) Le représentant de l’Union de la jeunesse malienne et président du bureau national du parti pour la renaissance nationale, M. Djimdé Seydou, a affirmé lundi à Alger le soutien de son parti à la cause sahraouie et à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. M. Djimdé qui était accompagné des membres du bureau national du parti, a affirmé le soutien « indéfectible » de son parti en faveur de la cause sahraouie et de la lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance. Il a indiqué que sa formation « figure parmi les quelques partis à avoir exprimé leur solidarité avec le Sahara Occidental qui reste la dernière colonie en Afrique », ajoutant que son parti a soutenu le peuple sahraoui depuis le début de sa lutte. Le président du comité national algérien pour la solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mehrez Lamari, a indiqué, de son côté, avoir évoqué avec la délégation malienne les moyens de dynamiser la solidarité africaine avec le peuple sahraoui. La délégation malienne doit prendre part, durant son séjour à Alger, aux festivités de la semaine de la fraternité et de la solidarité algéro-sahraouie qui s’étendra jusqu’au 11 juillet. (SPS)