Sans fioritures, le président Bouteflika réaffirme solennellement sa «ferme détermination à hisser les relations bilatérales et à raffermir les liens de fraternité et de bon voisinage qui unissent nos deux peuples frères pour leur prospérité et leur progrès». En effet, les relations algéro-marocaines sont appelées à observer une mue, au-delà des contingences et des quiproquos qui ont tendance parfois à les envenimer. Le chef de la diplomatie algérienne, M. Mourad Medelci, a toujours considéré «les relations entre l’Algérie et le Maroc comme normales». Mieux encore, l’Algérie a toujours refusé de parler de crise entre Rabat et Alger et a toujours affirmé que les relations entre les deux pays sont séparées du conflit sur le Sahara occidental qui est pris en charge par l’instance onusienne. Au sujet de la fermeture de la frontière terrestre, il faut se rappeler les déclarations du ministre des Affaires étrangères en mai dernier lorsqu’il avait signifié que celle-ci n’empêche pas l’existence de relations entre les deux pays. Seulement, l’Algérie exige du Maroc plus «de coopération sécuritaire en luttant contre le trafic de drogue et la contrebande transfrontalière». C’est le minimum qu’il convient d’assurer pour la sécurité de nos frontières. Pour l’heure, la réouverture de cette frontière n’est pas à l’ordre du jour pour Alger. Mais il faut dire que l’Algérie a toujours observé une ouverture sur le plan commercial avec son voisin. Pour preuve, le Maroc enregistre avec satisfaction un meilleur niveau du volume des échanges commerciaux. Actuellement, ce volume se situe autour de 600 millions de dollars. Contre toute attente, le roi Mohammed VI, qui fêtait hier le 11e anniversaire de son accession au trône, a déclaré que l’Algérie «va à l’encontre de la logique historique», en faisant allusion à la souveraineté du royaume sur ce territoire. Mohammed VI a indiqué que le Maroc «ne cèdera pas un pouce de son Sahara» dans un discours à la nation diffusé hier. «Le Maroc reste attaché à sa souveraineté» sur le Sahara occidental et «ne cèdera pas un pouce de son Sahara», a-t-il déclaré.
F. Abdelghani