Mois : juillet 2010

  • Bamako a-t-elle compris la leçon?

    L’AMBASSADEUR D’ALGÉRIE AU MALI REGAGNE SON POSTE : Bamako a-t-elle compris la leçon?
    Après un gel de cinq mois, les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Mali semblent s’être réchauffées.
    Noureddine Ayadi a rejoint son poste dans la capitale malienne. Le diplomate algérien fut rappelé pour protester contre le marché conclu entre Al Qaîda au Maghreb islamique et le Mali pour libérer un otage français. Cédant à la pression française, les autorités maliennes avaient fini par libérer quatre islamistes parmi lesquels figuraient deux Algériens, dont l’Algérie demandait l’extradition. Une rançon qui faisait partie du «deal», aurait été versée par les autorités françaises aux ravisseurs en échange de Pierre Camatte. La réaction du ministère algérien des Affaires étrangères a été instantanée et appropriée. «La décision de Bamako de libérer des terroristes recherchés par des pays voisins est un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-sahélienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d’Al Qaîda», avait dénoncé, dans un communiqué le département de Mourad Medelci.
    Conséquence directe: Noureddine Ayadi a été rappelé pour «consultations». C’est à travers une intervention sur les ondes de la Chaîne III qu’un message clair a été envoyé aux autorités de Bamako. «Nous souhaitons que cette initiative malienne ne se répète pas. Toute libération d’un terroriste pourrait, à ce stade-là, porter un danger supplémentaire à des victimes innocentes.» avait déclaré Benchaâ Dani, directeur général au ministère algérien des Affaires étrangères.
    Les conditions de la libération de Pierre Camatte ont été vécues du côté algérien comme un sévère coup de canif porté aux relations entre les deux pays, essentiellement en matière de lutte antiterroriste. Tout semblait pourtant baigner dans l’huile. «Il y a eu des malentendus. Mais avec le soutien clair de l’Algérie au Mali dans sa position de ne pas libérer des terroristes, je voudrais souligner qu’il y a une embellie, que nous, Maliens, voulons consolider», avait révélé une source proche de la présidence malienne. Le mal allait être fait et les regrets des autorités maliennes, bien tardifs, allaient s’avérer sans suite. «Le gouvernement du Mali demeure profondément attaché aux relations séculaires de fraternité, d’amitié et de bon voisinage, en particulier avec la République algérienne démocratique et populaire et la République islamique de Mauritanie», a assuré dans son message aux capitales algérienne et mauritanienne le chef de la diplomatie malienne. Suite à l’onde de choc provoquée par l’exécution de l’otage français, Michel Germaneau, et le raid raté des services français pour le libérer, les pays concernés par les actes terroristes au Sahel et les prises d’otages qui sont automatiquement accompagnées de demandes de rançons, semblent vouloir unifier leurs efforts pour contrer la branche d’Al Qaîda au Maghreb. Cela semble en prendre le chemin.
    L’Algérie, qui sort renforcée par la décision de l’Union africaine de soutenir son projet de lutte contre le terrorisme, notamment en ce qui concerne le versement des rançons, ne peut que trouver gré aux yeux de Bamako. Le divorce entre Alger et la capitale malienne aura duré 5 mois.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 31/7/2010
  • Velléités expansionnistes de Rabat contre partenariat constructif d’Alger

    Les rapports algéro-marocains sont toujours conjugués au conflit du Sahara occidental par la grâce de Sa Majesté. A chaque discours du trône, Mohammed VI remet au goût du jour la théorie du complot algérien pour justifier le statu quo qui prévaut dans la région.
    Les relations entre l’Algérie et le Maroc doivent être davantage hissées, a affirmé le président Bouteflika dans un message transmis au roi du Maroc Mohammed VI à l’occasion du 11e anniversaire de son intronisation. «Je ne manquerai pas de souligner le développement enregistré au Maroc sous votre règne ainsi que toutes les réalisations remarquables qui l’ont accompagné au seul service de votre grand peuple», a souligné le chef de l’Etat dans son message, qui a été repris par l’APS.
    Sans fioritures, le président Bouteflika réaffirme solennellement sa «ferme détermination à hisser les relations bilatérales et à raffermir les liens de fraternité et de bon voisinage qui unissent nos deux peuples frères pour leur prospérité et leur progrès». En effet, les relations algéro-marocaines sont appelées à observer une mue, au-delà des contingences et des quiproquos qui ont tendance parfois à les envenimer. Le chef de la diplomatie algérienne, M. Mourad Medelci, a toujours considéré «les relations entre l’Algérie et le Maroc comme normales». Mieux encore, l’Algérie a toujours refusé de parler de crise entre Rabat et Alger et a toujours affirmé que les relations entre les deux pays sont séparées du conflit sur le Sahara occidental qui est pris en charge par l’instance onusienne. Au sujet de la fermeture de la frontière terrestre, il faut se rappeler les déclarations du ministre des Affaires étrangères en mai dernier lorsqu’il avait signifié que celle-ci n’empêche pas l’existence de relations entre les deux pays. Seulement, l’Algérie exige du Maroc plus «de coopération sécuritaire en luttant contre le trafic de drogue et la contrebande transfrontalière». C’est le minimum qu’il convient d’assurer pour la sécurité de nos frontières. Pour l’heure, la réouverture de cette frontière n’est pas à l’ordre du jour pour Alger. Mais il faut dire que l’Algérie a toujours observé une ouverture sur le plan commercial avec son voisin. Pour preuve, le Maroc enregistre avec satisfaction un meilleur niveau du volume des échanges commerciaux. Actuellement, ce volume se situe autour de 600 millions de dollars. Contre toute attente, le roi Mohammed VI, qui fêtait hier le 11e anniversaire de son accession au trône, a déclaré que l’Algérie «va à l’encontre de la logique historique», en faisant allusion à la souveraineté du royaume sur ce territoire. Mohammed VI a indiqué que le Maroc «ne cèdera pas un pouce de son Sahara» dans un discours à la nation diffusé hier. «Le Maroc reste attaché à sa souveraineté» sur le Sahara occidental et «ne cèdera pas un pouce de son Sahara», a-t-il déclaré.
    F. Abdelghani
    Le Jeune Indépendant, 31/7/2010
  • Aide almentaire aux réfugiés sahraouis : Le CRS déplore le déficit

    Par : Massinissa Benlakehal
    L’Algérie et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont signé, en juin dernier à Alger, une lettre d’entente régissant une assistance alimentaire de plus de 31 millions de dollars destinée aux réfugiés sahraouis.
    En dépit de la contribution de plusieurs pays donateurs au Programme alimentaire mondial (PAM), l’aide alimentaire acheminée vers les réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf reste insuffisante. A maintes reprises, les responsables sahraouis, notamment des membres d’associations d’aide ou du Croissant- Rouge, ont appelé les Nations unies à prendre au sérieux la question du déficit d’aide humanitaire destiné à la population de réfugiés sahraouis. Le fait est que l’aide internationale n’arrive plus en quantité suffisante, ce qui a conduit le Croissant-Rouge sahraoui à tirer la sonnette d’alarme à plusieurs reprises. Plusieurs pays solidaires avec le peuple sahraoui continuent de contribuer, un tant soit peu, à l’acheminement des produits alimentaires de première nécessité. Le dernier en liste est le Brésil, qui, la semaine dernière, a fait un don de 300 mille USD au profit des réfugiés, a fait savoir mercredi dernier le président du Croissant-Rouge sahraoui, Bouhbini Yahia. Cette contribution financière a été remise au PAM par le biais de l’ambassade brésilienne à Alger, a-t-il confirmé. « Cette contribution intervient suite à la visite effectuée aux camps de réfugiés sahraouis par l’ambassadeur du Brésil à Alger et à la tournée opérée par les représentants des pays donateurs en avril dernier », a-t-il indiqué à l’agence de presse sahraouie (SPS). Ces fonds alloués aux Sahraouis seront utilisés pour l’achat de produits de première nécessité, a indiqué, mardi passé, le ministère brésilien des Relations extérieures. Ces fonds, a-t-il souligné, permettront de «garantir la sécurité alimentaire des réfugiés sahraouis qui vivent dans les camps de Tindouf ». Pour rappel, l’Algérie et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont signé, en juin dernier à Alger, une lettre d’entente régissant une assistance alimentaire de plus de 31 millions de dollars destinée aux réfugiés sahraouis.
    La signature de cette lettre d’entente intervient dans le cadre de la poursuite de l’assistance alimentaire accordée par cette organisation onusienne aux réfugiés sahraouis et en application du ’’Programme d’intervention prolongée de secours et de redressement » adopté en mai dernier par la directrice exécutive du PAM.
    Le Midi Libre, 31/7/2010
  • Kidnappés par les djinns ?

    Par Mohamed Zaaf (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Un geste maladroit d’une injustice inacceptable et qui ne servira, tout au plus, qu’à pousser les populations du coin, déjà éprouvées, dans les bras vengeurs du terrorisme.
    Une semaine après, le raid franco-mauritanien contre un groupe d’une dizaine de terroristes, dans le nord du Mali, continue à alimenter la presse avec, pour prolongement, un kidnapping des plus inattendus. A l’issue du raid, deux bergers ont été enlevés dans le voisinage de l’opération et emmenés de force en Mauritanie, selon une plainte déposée par leurs familles auprès du tribunal de Tombouctou. «Aucune personne n’a été détenue à l’issue de l’opération mauritanienne (francomauritanienne, ndlr) du 22 juillet…» sur le sol malien, assurait hier M. Bernard Valero, porte-parole du MAE français. Les Français sont donc complètement étrangers à une affaire à laquelle ils n’auraient même pas pu lui apporter leur soutien logistique ou technique puisqu’elle n’existerait pas si l’on se fie aux propos du quai d’Orsay.
    A la fin de leur raid, «les militaires français et mauritaniens (…) sont allés dans un petit campement pour arrêter, séquestrer et enlever deux civils qui sont Cheikhna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi», confiait à l’AFP M. Sidy Mohamed Ould Mohamed, élu municipal de Tombouctou. Un acte qu’il qualifiait d’«arbitraire» lorsque faisant plus confiance à ses informations qu’à ceux de Valero, il exigeait la liberation des deux «innocents». Des avocats ont été d’ailleurs retenus au Mali pour défendre le cas de deux pauvres bougres, victimes de ce qu’on appelle en France, une «disparition forcée». On entre dans un pays souverain sans y être vraiment invité, on y mène une opération meurtrière sans l’associer, voire sans le consulter, on arrête ses citoyens et on les emmène faire connaissance avec «la question» hors du pays sans le moindre besoin de documents de voyage. Si l’on reproche quelque chose d’illégal aux deux bergers, pourquoi ne pas saisir tout simplement les autorités maliennes ? Et une fois arrêtés, pourquoi ne pas les livrer à la justice de leur pays ? Pourquoi les transférer illégalement hors de leurs frontières ? Un geste maladroit d’une injustice inacceptable et qui ne servira, tout au plus, qu’à pousser les populations du coin, déjà éprouvées, dans les bras vengeurs du terrorisme.
    Le Jeune Indépendant, 31/7/2010
  • Quand le roi du Maroc entretient l’amalgame

    Par : Amine Salama
    S’exprimant dans un discours à la nation à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, le roi Mohamed VI a affirmé que « le Maroc reste attaché à sa souveraineté ». Le juste soutien qu’apporte l’Algérie aux revendications du Front Polisario ne peut altérer la volonté de Rabat … d’aller à l’encontre des résolutions de l’Organisation des Nations unies.
    Dans l’affaire du Sahara Occidental, qui a toujours déteint sur ses relations avec l’Algérie, le royaume du Maroc s’éternise à s’enfermer dans une position figée. Celle qui consiste à faire porter le chapeau à son voisin de l’est alors que le dossier du Sahara Occidental, est-il besoin de le rappeler, est une question de décolonisation. Pourtant ce pays voisin persiste signe. Une attitude qui sonne comme une fuite en avant. « Le Maroc ne cédera pas un pouce de son Sahara » a encore une fois martelé, hier, le roi Mohamed VI qui apparemment, manque d’arguments quand il s’agit d’évoquer la question du Sahara Occidental. S’exprimant dans un discours à la nation à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, il a affirmé que « le Maroc reste attaché à sa souveraineté ». Comme chaque année donc en pareille circonstance, le roi du Maroc profère la même litanie et, en écorchant à nouveau l’Algérie, il ne fait que respecter une règle bien établie. « L’Algérie va à l’encontre de la logique historique » déclame Mohamed VI à l’adresse de ses sujets, comme pour dire que le juste soutien qu’apporte l’Algérie aux revendications du Front Polisario ne peut altérer la volonté de Rabat … d’aller à l’encontre des résolutions de l’Organisation des Nations unies (ONU). Car, en vérité, le roi persiste sciemment à faire dans l’amalgame en feignant d’oublier qu’en se prononçant en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, l’Algérie ne fait que souscrire aux résolutions du conseil de sécurité de l’ONU alors que le Maroc fait le forcing depuis deux décennies pour se dérober à ces résolutions. Comme il fait tout pour faire capoter les négociations avec le Front Polisario en ne daignant accepter de discuter que de sa proposition relative à l’octroi d’une large autonomie pour ce territoire dans le cadre de la « souveraineté du Maroc ». Exit donc le libre choix des Sahraouis qui, eux, soutiennent mordicus leur droit à l’autodétermination. Dans cette éternelle fuite en avant du Palais royal, qui n’a pour unique objectif que de se soustraire à la volonté de la communauté internationale, l’attaque en règle contre l’Algérie est cruciale, notamment au plan interne. D’où les multiples faux pas du gouvernement marocain qui n’ont fait qu’altérer les relations entre les deux pays même si Rabat veut faire porter à l’Algérie l’entière responsabilité de cette détérioration des rapports. Sa majesté fait même campagne pour cela en pointant du doigt le refus d’Alger d’ouvrir les frontières terrestres entre les deux pays fermées sur décision d’Alger depuis 1994 suite à une situation qu’il n’est plus besoin de rappeler. L’Algérie, qui n’a pas réussi à convaincre son voisin de découpler le dossier des relations bilatérales de celui de la question du Sahara Occidental, pose comme préalable à l’amélioration des relations bilatérales l’indispensable nécessité de mettre à plat tous les dossiers en suspens. Alger a toujours fait montre de sa bonne volonté de raffermir ses relations avec Rabat. Pas plus tard qu’avant-hier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réitéré cette disponibilité. Dans un message adressé au roi du Maroc à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, le chef de l’Etat réaffirme sa détermination « à hisser les relations bilatérales et à raffermir les liens de fraternité et de bon voisinage qui unissent nos deux peuples frères».
    Le Midi Libre, 31/7/2010
  • Quand le saoudien Ibn Talal veut effacer Al Jazeera du monde arab

    Il y a quelques semaines, le site spécialisé en audiovisuel maghrébin TVDZ annonçait que le prince saoudien. Al-Walid ben Talal, propriétaire de Kingdom Holding qui contrôle Rotana, prépare le lancement prochain d’une chaîne de télévision régionale d’informations en continu, dont il a confié la direction au journaliste saoudien connu, Jamal Khashoggi, ce dernier a été «remercié» par le principal quotidien saoudien, Al-Watan, pour des propos un peu trop critiques sur le conservatisme religieux dans son pays. (Khashoggi a-t-il un lien de parenté avec le vendeur d’armes saoudien Adnan Khashoggi?). Même si le porte-parole de Kingdom Holding a refusé de donner des détails sur ce projet, il a précisé seulement que la nouvelle chaîne sera cependant indépendante de son groupe régional de divertissement. Les saoudiens ont été les premiers à lancer la liberté d’expression dans les années 70 dans le Monde arabe à travers la presse écrite: Al-sharq al-awsat et Al-Hayat. Ils commencent ensuite à investir dans les médias audiovisuels, et notamment dans les télévisions satellitaires, à la suite de la première Guerre du Golfe (1991). Walid Ibrahim avait lancé la MBC (Middle East Broadcasting Center), la première véritable chaîne panarabe, dès 1991. Puis, vient Saleh Abdullah Kamel avec ART (Arab Radio and Telvision Network) en 1993, suivi par le groupe Mawarid avec Orbit en 1994 (dont la rupture avec la BBC Arabic, en 1996, donnera un sérieux coup de pouce à la naissante Al Jazeera au Qatar). Quant au prince Al-Walid Ibn Talal, le magnat des médias arabes, il ne fait sa véritable apparition dans cet univers qu’en 2003, lorsqu’il rachète, pour quelque 100 millions de dollars, les parts de Saleh Abdullah Kamel dans la LBCI (Lebanese Broadcasting Corporation International), passée au satellite en 1996. Avec une fortune estimée entre 20 et 25 milliards de dollars. Né, en 1955, il est à la fois le petit-fils du roi Abdulaziz ibn Saoud et de Riadh El-Solh, grande figure de l’indépendance libanaise, et il a même quelques liens avec la famille royale marocaine. Al-Walid Ibn Talal a mis en place, au fil des ans, un véritable empire médiatique, via la Kingdom Holding Company. Dans ce dernier domaine, il contrôle les titres les plus importants de la région (Al-Sharq al-awsat et Al-Hayat pour les quotidiens panarabes, Al-Nahar et Al-Diyar au Liban…), mais le fleuron du groupe reste Rotana, créée en 1987, qui regroupe des chaînes télé de divertissement (Music, clip, cinéma, publicité, medias) «pèse» aujourd’hui environ 1,5 milliard de dollars…ce qui manque au prince Ibn Talal c’est l’information. Mais la présence de l’indétrônable Al Jazeera et son emprise politique sur le monde arabe, a fait chuter tous les projets des Saoudiens et en premier lieu le prince Al Walid Ibn Talal. Une chose est sûre, c’est que les Qataris ont, dans un commun accord, promis de ne pas s’attaquer aux dérives du prince Al Walid et du Roi saoudien et cela pour éviter une guerre médiatique panarabe comme l’ont connue l’Algérie et l’Egypte. Même si les Saoudiens utilisent souvent leurs médias écrits pour s’attaquer à Al Jazeera (C’est notamment les journaux saoudiens établis à Londres Al-Sharq al-awsat et Al-Hayat qui avaient déclenché l’affaire des présentatrices démissionnaires d’Al Jazeera, en leur donnant des leçons de…hidjab), mais Waddhah Khanfar le P-DG de la chaîne qatarie, a proposé pour répondre aux pseudo-conservateurs saoudiens, la mise en place d’une «charte vestimentaire», à l’instar de CNN ou de la BBC.
    Amira SOLTANE (amirasoltane08@live.fr)
    L’Expression, 31/7/2010
  • «Nous voulons une loi criminalisant le colonialisme»

    LE PRÉSIDENT D’EL ISLAH SORT DE SON MUTISME : «Nous voulons une loi criminalisant le colonialisme»
    Le parti est surpris du fait que la proposition de loi ne soit pas débattue par le Parlement.
    Par Aîssa MOUSSI
    Djamel Ben Abdesslam, le secrétaire général du mouvement El Islah, est intervenu hier lors de l’ouverture des travaux du 2e colloque du parti à Alger. Il a tiré sur tout ce qui bouge. «Nous appelons le gouvernement à réviser sa politique qui a prouvé son échec», a t-il dit.
    Il a tracé un tableau noir de la situation politique et sociale en Algérie. Il fustige ce qu’il qualifie de fermeture du champ politique et d’exclusion de l’opposition qui ne vont pas dans l’intérêt de l’Algérie. La démocratie veut que soit mis fin à cette réalité amère, selon le même interlocuteur. Il ajoute que face à la corruption généralisée, il est temps que les nationalistes s’unissent pour lutter contre ce qu’il appelle «une mafia politico-financière». «Il n y a pas un seul secteur qui soit ménagé par les marchés douteux, scandales et liquidations», a déclaré M.Ben Abdesslam. Et d’enchaîner: «Ce phénomène de corruption est un séisme qui détruit l’économie, la société et l’image de l’Algérie.»
    Toujours dans le même ordre d’idées, le secrétaire général du parti estime que le pouvoir en place est doté de tous les mécanismes juridiques et les moyens de contrôle. De ce fait, «il ne reste plus de crédibilité pour les institutions de contrôle, celles des finances, d’élus, de sécurité et de juridiction», a t-il encore ajouté.
    Par ailleurs, le premier homme du parti d’El Islah n’a pas manqué l’occasion pour blâmer le leader du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, en l’occurrence Ferhat M’henni. Ben Abdesslam a dit que «l’homme qui divisera l’Algérie n’est pas encore né». Il expliquera à cet effet que la région qui a enfanté des hommes de la trempe de Yugurtha, du colonel Mira, Krim, et Mouloud Kacem ne peut en aucun cas cautionner une telle démarche.
    En outre, et s’agissant du projet de loi visant la criminalisation du colonialisme français, proposée au Parlement, le SG du parti El Islah s’est dit très étonné en lisant dans les colonnes de la presse nationale que le gouvernement et le bureau de l’APN refusent une telle loi. «Quelle est l’utilité de maintenir un gouvernement et un Parlement qui ne portent pas les aspirations de leur peuple?», se demande Ben Abdesslam. Il a tenu à rappeler que son parti ne changera pas de position et ne renoncera pas à sa demande de reconnaissance, d’excuses et de dédommagement matériel et moral de la part de la France.
    Sur le plan international, il a souligné que les priorités de sa formation vont au développement de la situation au Moyen-Orient, et ce qui se trame actuellement en Occident, contre le Liban, l’Irak et l’Iran.
    Le colloque du mouvement El Islah qui clôture ses travaux aujourd’hui, a vu la participation de plusieurs représentants de formations politiques de la mouvance islamique dans le monde arabe, ainsi que des personnalités politiques nationales, à l’instar de Moussa Touati du FNA, Ali Fawzi Rebaïn de AHD 54 et Djahid Younsi du mouvement En Nahdha.
    L’Expression, 31/7/2010
  • Les cheikhs de Tombouctou déposent plainte

    APRÈS LE RAID FRANCO-MAURITANIEN AU SAHEL : Les cheikhs de Tombouctou déposent plainte
    Par Mohamed BOUFATAH
    Sur fond de guerre acharnée entre services de renseignements interposés, la branche d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), tente de tirer son épingle du jeu. En effet, les cheikhs de Tombouctou ont décidé de porter plainte devant le tribunal local contre les armées mauritanienne et française pour enlèvement de deux civils maliens. La réaction de cette communauté du nord du Mali, intervient huit jours après le raid mené le 22 juillet dernier contre un des camps du groupe d’Abou Zeïd affilié à Aqmi. Cette plainte est motivée par la séquestration de deux civils maliens, survenue juste après l’ offensive, selon les autorités locales de Tombouctou. Ces dernières affirment que Ckeikna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi, deux civils, ont été effectivement arrêtés par les militaires français et mauritaniens. Selon les plaignants, après l’attaque d’un campement dans le désert malien, où des membres d’Aqmi ont été tués, les forces mauritaniennes et françaises se sont dirigées vers un autre campement, celui-ci occupé par des civils. Sur place, brutalement, deux personnes auraient été arrêtées. Selon leurs proches, elles auraient ensuite été conduites en Mauritanie, où elles seraient toujours détenues. Le tribunal de Tombouctou a confirmé le dépôt de plainte. «Aucune personne n’a été détenue à l’issue de cette opération mauritanienne du 22 juillet contre Aqmi à laquelle la France a apporté un soutien logistique et opérationnel», a affirmé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, au cours d’un point de presse.
    Ainsi, malgré son déclin annoncé par les observateurs et experts de la lutte antiterroriste, l’organisation terroriste tente de marquer sa présence sur la scène médiatique. Depuis la libération en février de quatre terroristes, dont deux Algériens, suite aux pressions exercées par la France sur Bamako, pour la libération de l’otage français Pierre Camatte, Aqmi souffle le chaud et le froid dans cette vaste zone désertique. L’échec du raid français et mauritanien dans ce no man’s land est un autre tremplin en faveur d’Aqmi, affirment de nombreux observateurs. Pour rappel, un raid a été mené par les armées mauritanienne et française le 22 juillet dernier en territoire malien qui aurait fait sept morts dans les rangs d’Aqmi. Selon la France, l’opération franco-mauritanienne visait à libérer l’otage français Michel Germaneau, détenu depuis avril par Aqmi. Le gouvernement mauritanien affirme que cette opération avait pour seul objectif de prévenir une attaque d’Aqmi sur son territoire, programmée au 28 juillet.
    L’Expression, 31/7/2010
  • Sarkozy veut durcir la loi contre les Français d’origine étrangère

    En visite à Grenoble à l’occasion de l’installation du nouveau préfet de l’Isère, le chef de l’État a proposé de retirer la nationalité française à toute personne d’origine étrangère portant volontairement atteinte à la vie d’un policier. Le président Nicolas Sarkozy a menacé, hier, de déchoir de la nationalité française toute personne d’origine étrangère qui porterait volontairement atteinte à la vie d’un policier ou d’un gendarme. Lors d’un discours à la préfecture de police de l’Isère à l’occasion de l’installation du nouveau préfet, l’ex-policier Eric Le Douaron, il a mis en cause les défaillances du modèle français d’intégration des immigrés. «Nous subissons les conséquences de 50 années d’immigration insuffisamment régulée», a déclaré le chef de l’Etat, qui y voit les causes de ces défaillances. Il a annoncé que le gouvernement allait réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française. «La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique», a-t-il ajouté. «La nationalité française se mérite et il faut pouvoir s’en montrer digne.» Des policiers grenoblois ont été menacés de mort après une fusillade le 16 juillet dans laquelle un malfaiteur a été abattu après s’être attaqué à un casino de la région. Pendant trois nuits de suite, des jeunes habitants du quartier de La Villeneuve, d’où était originaire le braqueur, avaient incendié des voitures et tiré à balles réelles sur des policiers après cet épisode, ce qui a entraîné le limogeage du préfet Albert Dupuy. Le chef de l’Etat a également souhaité que l’acquisition de la nationalité française pour un mineur délinquant ne soit plus automatique au moment de sa majorité. Il a par ailleurs annoncé que les peines plancher, jusqu’ici réservées aux multirécidivistes, seraient étendues à partir du 7 septembre à toutes les formes de violences aggravées, notamment contre les personnes dépositaires de l’autorité publique. Il a souhaité le développement du champ d’application du bracelet électronique pour mieux contrôler et surveiller les délinquants quand ils ne sont pas en prison. Nicolas Sarkozy a rappelé qu’il avait demandé à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie de préparer «sans tabou» une «réforme profonde» du droit pénal applicable aux mineurs. Le gouvernement prépare déjà un texte qui permettra de mettre la responsabilité des parents en cause. «Les parents manifestement négligents pourront voir leur responsabilité engagée sur le plan pénal», a précisé le président de la République. Il, également, émis le souhait que les droits et les prestations auxquelles ont accès les étrangers en situation irrégulière en France soient réévalués. «Une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu’une situation régulière et légale», a-t-il dit. Nicolas Sarkozy s’en est pris sans le nommer au député maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, qui réclame un «Grenelle de la sécurité» pour réfléchir au niveau national aux nouvelles formes de délinquance et aux réponses à leur apporter. «Il ne peut pas y avoir de naïveté et d’angélisme en la matière», a-t-il déclaré. Le député-maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, avait estimé auparavant que les pouvoirs publics n’avaient pas à «faire la guerre à qui que ce soit» mais à «faire la paix » sociale pour donner la preuve de leur efficacité. Lors du conseil des ministres du 21 juillet, Nicolas Sarkozy avait redit que le gouvernement entendait mener «une lutte implacable contre la criminalité». «C’est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants», avait-il dit.Nicolas Sarkozy était arrivé vendredi en fin de matinée à Grenoble où il a d’abord passé près d’une heure et demie à l’hôtel de Police avec les policiers et leurs représentants syndicaux. D. K.
  • Bamako a-t-elle compris la leçon?

    L’AMBASSADEUR D’ALGÉRIE AU MALI REGAGNE SON POSTE : Bamako a-t-elle compris la leçon?
    Après un gel de cinq mois, les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Mali semblent s’être réchauffées.
    Noureddine Ayadi a rejoint son poste dans la capitale malienne. Le diplomate algérien fut rappelé pour protester contre le marché conclu entre Al Qaîda au Maghreb islamique et le Mali pour libérer un otage français. Cédant à la pression française, les autorités maliennes avaient fini par libérer quatre islamistes parmi lesquels figuraient deux Algériens, dont l’Algérie demandait l’extradition. Une rançon qui faisait partie du «deal», aurait été versée par les autorités françaises aux ravisseurs en échange de Pierre Camatte. La réaction du ministère algérien des Affaires étrangères a été instantanée et appropriée. «La décision de Bamako de libérer des terroristes recherchés par des pays voisins est un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-sahélienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d’Al Qaîda», avait dénoncé, dans un communiqué le département de Mourad Medelci.
    Conséquence directe: Noureddine Ayadi a été rappelé pour «consultations». C’est à travers une intervention sur les ondes de la Chaîne III qu’un message clair a été envoyé aux autorités de Bamako. «Nous souhaitons que cette initiative malienne ne se répète pas. Toute libération d’un terroriste pourrait, à ce stade-là, porter un danger supplémentaire à des victimes innocentes.» avait déclaré Benchaâ Dani, directeur général au ministère algérien des Affaires étrangères.
    Les conditions de la libération de Pierre Camatte ont été vécues du côté algérien comme un sévère coup de canif porté aux relations entre les deux pays, essentiellement en matière de lutte antiterroriste. Tout semblait pourtant baigner dans l’huile. «Il y a eu des malentendus. Mais avec le soutien clair de l’Algérie au Mali dans sa position de ne pas libérer des terroristes, je voudrais souligner qu’il y a une embellie, que nous, Maliens, voulons consolider», avait révélé une source proche de la présidence malienne. Le mal allait être fait et les regrets des autorités maliennes, bien tardifs, allaient s’avérer sans suite. «Le gouvernement du Mali demeure profondément attaché aux relations séculaires de fraternité, d’amitié et de bon voisinage, en particulier avec la République algérienne démocratique et populaire et la République islamique de Mauritanie», a assuré dans son message aux capitales algérienne et mauritanienne le chef de la diplomatie malienne. Suite à l’onde de choc provoquée par l’exécution de l’otage français, Michel Germaneau, et le raid raté des services français pour le libérer, les pays concernés par les actes terroristes au Sahel et les prises d’otages qui sont automatiquement accompagnées de demandes de rançons, semblent vouloir unifier leurs efforts pour contrer la branche d’Al Qaîda au Maghreb. Cela semble en prendre le chemin.
    L’Algérie, qui sort renforcée par la décision de l’Union africaine de soutenir son projet de lutte contre le terrorisme, notamment en ce qui concerne le versement des rançons, ne peut que trouver gré aux yeux de Bamako. Le divorce entre Alger et la capitale malienne aura duré 5 mois.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 31/7/2010