Mois : juillet 2010

  • Relations algéro-françaises : Bouteflika tend la main à Sarkozy

    Par Karim Aimeur
    Pour l’Algérie, cette fête intervient seulement neuf jours après la fête de l’indépendance et six jours après les résultats sur l’immigration rendu publics par la Cimade, une association française de défense des droits des immigrés qui avait dressé un bilan mitigé de la situation des Algériens demandeurs de visas pour la France, avec notamment un taux de refus de 35% contre une moyenne de 9,6% pour l’ensemble des consulats de France à l’étranger. Les relations entre les deux pays ont traversé également des tempêtes dont certaines sont dépassées tandis que d’autres sont toujours en activité.
    C’est peut-être pour décrisper ces relations que le Chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika a adressé, avant-hier, un message de félicitations à son homologue Nicolas Sarkozy à l’occasion de la fête nationale française. Dans ce message, rendu public par la présidence de la République, le chef de l’Etat algérien a réitéré son engagement à œuvrer, de concert avec la France, à l’approfondissement du dialogue politique entre les deux pays.  » Je voudrais, en cette occasion, vous redire mon engagement à œuvrer, de concert avec vous, à l’approfondissement de notre dialogue politique et à la poursuite de l’œuvre d’édification d’un partenariat d’exception et mutuellement bénéfique pour nos deux pays et nos deux peuples « , a écrit Bouteflika dans son message. L’Algérie a toujours souhaité que ce partenariat d’exception des relations entre les deux pays en général soit basé sur le respect mutuel et la préservation des intérêts communs.
    « Au moment où la République française célèbre se fête nationale, il m’est particulièrement agréable de vous adresser, au nom du peuple et du gouvernement algériens et en mon nom personnel, mes félicitations les plus chaleureuses auxquelles je joins mes vœux les plus sincères de santé et de bonheur pour vous-même, de prospérité et de bien-être pour le peuple français ami « , a ajouté Bouteflika dans son message à Sarkozy. Ce geste du Chef de l’Etat algérien peut également être considéré, après quelques autres gestes des deux côtés, comme la fin du début de normalisation des relations bilatérales. Depuis quelques semaines déjà, ces relations mises à dures épreuves après une série de désaccords, commencent à voir le bout de tunnel.Au début du mois de juin dernier, Bouteflika a répondu à l’invitation de Sarkozy et a participé au sommet Afrique-France à Nice. Même si les deux présidents n’ont pas eu d’entretien en tête à tête, la participation de M. Bouteflika à ce sommet a été perçue comme une volonté de mettre fin au froid qui a caractérisé les relations entre les deux pays ces deux dernières années. Le 20 juin, le Secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant a été reçu à Alger par le président Bouteflika et le Premier ministre Ahmed Ouyahia.
    Une visite qui a permis d’avancer sur plusieurs dossiers entre les deux pays, notamment économique et judiciaire.
    Cela étant, il est à dire que de grands dossiers comme ceux de la repentance, la circulation des personnes, le Sahara occidental (envahi par le Maroc, ndlr), les investissements etc continuent de constituer des points d’achoppement dans les relations entre les deux pays et de faire l’objet de divergences.
    La Tribune des Lecteurs, 14/7/2010
  • Les questions africaines et le Sahara occidental au cœur du périple continental de Messahel

    Abdelkader Messahel effectue, actuellement, un nouveau périple africain. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines était jeudi au Botswana. Dans ce pays, le ministre délégué a rencontré le vice-président de la République du Botswana, le lieutenant-général Mompathi Merafhé, auquel il a remis un message écrit du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au président de la  République du Botswana, le lieutenant-général Seretse Khama Ian Khama, rapporte l’APS. Le message porte sur le renforcement des relations de coopération entre les deux pays et sur les questions politiques régionales et internationales d’intérêt commun, a-t-on appris auprès de la délégation algérienne. L’entretien a donné lieu à un échange de vues sur les questions inscrites à l’ordre du jour du prochain sommet de l’Union africaine, les derniers développements qu’a connus la question du Sahara occidental(envahi par le Maroc en 1975, ndlr), le prochain sommet de Cancun (Mexique) sur les changements climatiques et, enfin, sur la prochaine conférence de haut niveau des Nations unies sur les objectifs du millénaire pour le développement. Une «convergence de vues» s’est dégagée autour de l’ensemble des questions évoquées, a-t-on souligné de même source. La veille, le ministre délégué était au Lesotho où il a été reçu par les autorités de ce pays. Il avait transmis un message du président de la République au roi de ce pays.A partir d’aujourd’hui, Abdelkader Messahel sera en Tanzanie. Il discutera avec ses interlocuteurs des questions africaines et bilatérales. Les sujets-phares de ce périple africain de Messahel sont, bien entendu, l’Afrique et les problèmes qui y couvent. Mais le ministre délégué a également profité de cette occasion pour s’assurer du soutien de ces pays sur la question du Sahara occidental.  

    La Tribune Online, 17/7/2010

  • M. Abbas Sbai poursuit sa grève de la faim pour plus de cinq semaines dans un état de santé "critique"

    Ouarzazate (Maroc) 15/07/2010 (SPS) Le prisonnier politique, Dr Abbas Sbai poursuit sa grève de la faim illimitée, qu’il a déclenchée depuis le 11 juin dernier, en dépit de son état « critique » de santé, a-t-on appris de source judiciaire sahraouie. M. Sbai qui souffre des douleurs d’estomac et du cœur, a été a contraint de rester à l’hôpital de la ville de Ouarzazate (Maroc) depuis vendredi dernier, selon les  informations rapportées par les associations des droits de l’homme au Sahara Occidental. Il a été transféré à l’hôpital sous des strictes mesures de sécurité composée de gendarmes et forces auxiliaires afin d’empêcher sa famille de lui rendre visite, ajouté la même source. D’autre part, les citoyens de la localité de Mhamid Elghezlan continuent leur sit-in devant les autorités administratives de cette localité située au sud du Maroc, en signe de solidarité avec le Dr. Sbai et en protestation contre les dures conditions de vie desquelles souffrent les citoyens dans cette région . (SPS)
  • Annaba: L’Afad organise une conférence sur le patrimoine culturel sahraoui

    Une conférence sur le patrimoine culturel du peuple sahraoui a été donnée lundi à « Dar El Inssania » à Annaba, à l’initiative de l’Association des femmes algériennes pour le développement (Afad). Les us et coutumes du Sahara Occidental (occupé par le Maroc depuis 36 ans) ont été présentées, à cette occasion, par des membres de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS), qui ont insisté sur leur volonté de préserver et de perpétuer le patrimoine culturel de leur pays, une tâche qu’elles considèrent « indissociable de la lutte pour le recouvrement de la liberté et de l’indépendance ». Une exposition sous le thème « Kheïma traditionnelle et modèle de culture sahraouie » a été organisée en marge de cette conférence, permettant au public de découvrir des facettes du terroir sahraoui et sa richesse. En outre, des photographies illustrant les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés ont été également présentées dans le cadre de cette exposition ouverte aux visiteurs jusqu’au 20 juillet.
    Composée de neuf femmes, la délégation sahraouie qui séjourne à Annaba depuis le 29 juin dernier, à l’invitation de l’AFAD au titre des échanges culturels, a visité des institutions sociales et éducatives et des sites touristiques.
  • Relations algéro-françaises : Bouteflika tend la main à Sarkozy

    Par Karim Aimeur
    Pour l’Algérie, cette fête intervient seulement neuf jours après la fête de l’indépendance et six jours après les résultats sur l’immigration rendu publics par la Cimade, une association française de défense des droits des immigrés qui avait dressé un bilan mitigé de la situation des Algériens demandeurs de visas pour la France, avec notamment un taux de refus de 35% contre une moyenne de 9,6% pour l’ensemble des consulats de France à l’étranger. Les relations entre les deux pays ont traversé également des tempêtes dont certaines sont dépassées tandis que d’autres sont toujours en activité.
    C’est peut-être pour décrisper ces relations que le Chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika a adressé, avant-hier, un message de félicitations à son homologue Nicolas Sarkozy à l’occasion de la fête nationale française. Dans ce message, rendu public par la présidence de la République, le chef de l’Etat algérien a réitéré son engagement à œuvrer, de concert avec la France, à l’approfondissement du dialogue politique entre les deux pays.  » Je voudrais, en cette occasion, vous redire mon engagement à œuvrer, de concert avec vous, à l’approfondissement de notre dialogue politique et à la poursuite de l’œuvre d’édification d’un partenariat d’exception et mutuellement bénéfique pour nos deux pays et nos deux peuples « , a écrit Bouteflika dans son message. L’Algérie a toujours souhaité que ce partenariat d’exception des relations entre les deux pays en général soit basé sur le respect mutuel et la préservation des intérêts communs.
    « Au moment où la République française célèbre se fête nationale, il m’est particulièrement agréable de vous adresser, au nom du peuple et du gouvernement algériens et en mon nom personnel, mes félicitations les plus chaleureuses auxquelles je joins mes vœux les plus sincères de santé et de bonheur pour vous-même, de prospérité et de bien-être pour le peuple français ami « , a ajouté Bouteflika dans son message à Sarkozy. Ce geste du Chef de l’Etat algérien peut également être considéré, après quelques autres gestes des deux côtés, comme la fin du début de normalisation des relations bilatérales. Depuis quelques semaines déjà, ces relations mises à dures épreuves après une série de désaccords, commencent à voir le bout de tunnel.Au début du mois de juin dernier, Bouteflika a répondu à l’invitation de Sarkozy et a participé au sommet Afrique-France à Nice. Même si les deux présidents n’ont pas eu d’entretien en tête à tête, la participation de M. Bouteflika à ce sommet a été perçue comme une volonté de mettre fin au froid qui a caractérisé les relations entre les deux pays ces deux dernières années. Le 20 juin, le Secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant a été reçu à Alger par le président Bouteflika et le Premier ministre Ahmed Ouyahia.
    Une visite qui a permis d’avancer sur plusieurs dossiers entre les deux pays, notamment économique et judiciaire.
    Cela étant, il est à dire que de grands dossiers comme ceux de la repentance, la circulation des personnes, le Sahara occidental (envahi par le Maroc, ndlr), les investissements etc continuent de constituer des points d’achoppement dans les relations entre les deux pays et de faire l’objet de divergences.
    La Tribune des Lecteurs, 14/7/2010
  • Les questions africaines et le Sahara occidental au cœur du périple continental de Messahel

    Abdelkader Messahel effectue, actuellement, un nouveau périple africain. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines était jeudi au Botswana. Dans ce pays, le ministre délégué a rencontré le vice-président de la République du Botswana, le lieutenant-général Mompathi Merafhé, auquel il a remis un message écrit du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au président de la  République du Botswana, le lieutenant-général Seretse Khama Ian Khama, rapporte l’APS. Le message porte sur le renforcement des relations de coopération entre les deux pays et sur les questions politiques régionales et internationales d’intérêt commun, a-t-on appris auprès de la délégation algérienne. L’entretien a donné lieu à un échange de vues sur les questions inscrites à l’ordre du jour du prochain sommet de l’Union africaine, les derniers développements qu’a connus la question du Sahara occidental(envahi par le Maroc en 1975, ndlr), le prochain sommet de Cancun (Mexique) sur les changements climatiques et, enfin, sur la prochaine conférence de haut niveau des Nations unies sur les objectifs du millénaire pour le développement. Une «convergence de vues» s’est dégagée autour de l’ensemble des questions évoquées, a-t-on souligné de même source. La veille, le ministre délégué était au Lesotho où il a été reçu par les autorités de ce pays. Il avait transmis un message du président de la République au roi de ce pays.A partir d’aujourd’hui, Abdelkader Messahel sera en Tanzanie. Il discutera avec ses interlocuteurs des questions africaines et bilatérales. Les sujets-phares de ce périple africain de Messahel sont, bien entendu, l’Afrique et les problèmes qui y couvent. Mais le ministre délégué a également profité de cette occasion pour s’assurer du soutien de ces pays sur la question du Sahara occidental.  

    La Tribune Online, 17/7/2010

  • La vanité de «la Coloniale» parade aux Champs-Elysées

    Cinquante ans après les indépendances africaines, Paris déroule le spectacle de la Françafrique
    La vanité de «la Coloniale» parade aux Champs-Elysées

    15-07-2010

    Par Mohamed Bouhamidi
    1-De la notion d’amitié néocoloniale : Il est convenu, en francophonie, de situer en l’année 1960 les «indépendances africaines».

    Il ne s’agit pas que d’un abus de langage ou d’une imprécision historique. L’expression désigne un processus par lequel l’Etat colonial français organisait littéralement «l’accession à l’indépendance» de ses colonies subsahariennes. La guerre d’indépendance engagée par les Algériens avait accentué la pression sur l’Etat colonial français. Il devait lâcher du lest ailleurs pour mieux tenir ici. Mieux tenir ici, c’était, depuis Tocqueville, un point de doctrine pour la grandeur française. Tous les vrais et tous les supposés stratèges français s’accordaient sur ce point que l’Algérie était essentielle aux ambitions françaises de puissance. Partout ailleurs, la France pouvait lâcher du lest mais pas en Algérie. Depuis, le tableau a gagné en nuances. Dès 1958 et les bases de l’Union française, l’Etat français avait programmé les indépendances sous contrôle. L’ossature de l’empire colonial français s’appelait «la Coloniale». D’abord, armée de seconde zone pour aventuriers en mal d’exotisme ou de pouvoir loin des regards indiscrets, «la Coloniale» est progressivement devenue la colonne vertébrale de la puissance française. Sa profondeur stratégique face à tous les aléas de la guerre, allant de la défaite imprévue sur le sol européen au besoin d’une base de reconquête, le tout dominé par la «menace soviétique». Comprenez la
    menace pourtant très virtuelle de l’Armée rouge mais surtout la menace d’une révolution «rouge». «La Coloniale» avait déjà frappé le prolétariat parisien tout au long du XIXème siècle et particulièrement la Commune de Paris en 1871 par Cavaignac et consorts interposés. L’histoire peut vous livrer de ces prémonitions ! De cette situation, la Seconde Guerre mondiale en fut une belle illustration quand les Forces françaises libres se sont constituées autour de De Gaulle et à partir des territoires coloniaux. Mais, on peut s’en douter avec ce nom, «la Coloniale» était aussi une armée des indigènes. Chasseurs indigènes, spahis, tirailleurs, tabors ou sous d’autres appellations, ces coloniaux d’Algérie, du Maroc, du Sénégal, de Tunisie, du Burkina et d’ailleurs ont foulé la France pour aller au casse-pipe de la Première Guerre mondiale. Ils fournirent les premiers contingents de l’«émigration choisie». Il fallait à l’Etat français des costauds, durs à la discipline, des hommes qui ne bronchent pas sous les obus ou en montant à l’assaut. Il les a pris dans les colonies. Rebelote pour la Seconde Guerre mondiale. Là ils furent choisis et même triés sur le volet. Avant, pendant et après la guerre. A la moindre protestation, l’Etat français passaient les mutins par les armes. Pas seulement après la guerre avec les tirailleurs sénégalais du camp de Tiyaoré de décembre 1944 mais aussi pendant avec le massacre des tirailleurs algériens de Maison-Carrée en janvier 1941. Les tirailleurs sénégalais réclamaient juste leur solde et n’avaient pas de munitions. Ils moururent pour l’exemple. Les 800 tirailleurs algériens protestaient contre les discriminations de leur colonel, devenues intolérables quand il les a intensifiées le vendredi, jour de la prière collective. Ils laissèrent entre deux cents et trois cents morts et leurs officiers indigènes, au nombre de trente-sept, furent ensuite exécutés.
    Les discriminations dans «la Coloniale» étaient monnaie courante. On ne pouvait traiter les indigènes comme les Français. Le racisme était une réalité quotidienne. Terrible. Mais c’était aussi la meilleure épreuve et la meilleure preuve d’intégration des indigènes dans le moule colonial. Il fallait même cet excès pour s’assurer que le sous-officier et surtout l’officier indigène ont été dressés à l’acceptation de la supériorité du maître blanc. Vous vous êtes intéressés au dressage des chiens et comment on les prépare à accepter l’autorité absolue de leurs maîtres et leurs conditions d’inférieurs ? Intéressez-vous ! C’est saisissant pour comprendre les processus qui ont amené des milliers de soldats et d’officiers à intérioriser si profondément la grandeur du Blanc en général et de l’officier français en particulier. Le soldat indigène devient carrément un Blanc plus blanc que le colon. Quelques-uns d’entre nous se souviennent peut-être des anciens combattants de la Première Guerre mondiale. Dans les limites de mon expérience personnelle, l’écrasante majorité pour ne pas dire tous ces anciens combattants de la Première Guerre mondiale, tous fiers de leurs décorations, prenaient les hommes du 1er Novembre pour des insensés. Pouvaient-ils imaginer affronter la France et ses canons ? Curieusement, ou peut-être logiquement, ils focalisaient sur les canons qui étaient l’arme de destruction par excellence pour ces anciens des tranchées. Et curieusement, ils gardaient une image d’invincibilité de Pétain. Ils glorifiaient plus les canons de Pétain que les armes de la France.
    La question reste fascinante de savoir comment se déroule le processus qui fait d’un soldat ou d’un officier de «la Coloniale» un supplétif à vie de l’Armée française. La lecture de Fanon reste évidemment essentielle pour comprendre. Elle reste aussi essentielle pour ce qu’il a pu développer comme analyse sur ces indépendances africaines qu’il a observées en cours d’accouchement. Ses prémonitions sont terribles et sa lucidité effrayante à examiner les prémices d’une inexorable mise en place du néocolonialisme. Il faudrait peut-être y ajouter cette fonction d’expulsion ou de dressage jouée par le racisme et la discrimination. Nul ne peut y résister s’il n’a pas intériorisé pour la vie la condition d’esclave doré, mais d’esclave. Tous ceux parmi les officiers qui auraient conservé encore quelque once ou quelque soupçon de dignité finissent par se trahir ou par se révolter. Notre culture populaire en a gardé une sagesse : «Arabe, tu resteras arabe, même si tu es le colonel Bendaoud !» Mais l’analyse fanonienne, même confortée par d’autres hypothèses, suffit-elle vraiment devant le cours qu’a pris l’histoire et qui fait que, cinquante après ces indépendances, la condition de vassales continuent de marquer les armées africaines ? Nous étions perplexes par la solidité des liens néocoloniaux nés de ces indépendances de l’année 1960. Même le Mali et la Guinée, qui ont vite cherché une vie africaine de l’indépendance réelle, ont fini par retomber sous la dépendance ouverte. En réalité, ces deux pays en dépendance réelle. Et le secret de cette dépendance réelle, c’est «la Coloniale». La Françafrique, c’est en réalité «la Coloniale». Ces Etats aux indépendances octroyées ont été encadrés par les officiers formés et promus dans le cadre de l’armée française et ces armées africaines ont continué ouvertement ou dans l’ombre des casernes à servir les intérêts de la France. Les présidents africains étaient et restent encadrés par des gardes dirigées par des officiers français qui ont le droit de les contacter à toutes les heures du jour ou de la nuit. Tout cela est codifié par des accords publics ou secrets. La présence militaire française au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Congo Brazza, etc. participe du maintien de cette coloniale de fait dans des détachements nationaux. En fait, ces armées sont les détachements nationaux de cette vieille armée coloniale. Et elle s’est symboliquement reconstituée dans le défilé de Paris en ce jour parlant du 14 juillet de la cinquantième année des indépendances.
    Il faut se documenter, bien sûr, pour aller au plus loin de cette vanité de la reconstitution coloniale. Ces deux liens peuvent grandement vous y aider : «http://mondeenquestion.blogspot.com/2009/12/de-larmee-coloniale-larmee-neocoloniale.htm», «http://survie.org/billets-d-afrique/2009/185-novembre-2009/article/interview-de-raphael-granvaud»

    2 – Les amitiés meurtrières : Beaucoup de discours ont chanté les amitiés franco-africaines. Les circonstances le veulent et les médias aussi. Il faut donner de la consistance à ces choses-là ! Sinon le cas rwandais créera du doute même si la présence militaire française dans les autres pays plaide pour ses «bienfaits». Faut-il croire à l’amitié de l’Etat français et plus particulièrement sous l’actuelle présidence ? Par hasard, quelques jours avant de chanter les amitiés françaises pour l’Afrique, une dépêche (le Figaro, 12 juil 11h37, via Yahoo) nous apprenait le déroulement de manœuvres franco-libanaises pour évacuer des ressortissants étrangers.
    Ces manœuvres montrent bien que la France, déjà en accusation au Sud-Liban, a quelques infos de première main sur une agression israélienne.
    Et plutôt dure, cette agression, pour envisager le rodage d’opérations d’évacuation des ressortissants étrangers.
    Personne ne va croire que l’armée française cultive cet amour de l’art pour l’art au point de monter des manœuvres pour l’esthétique du geste. Or, Sarkozy, après avoir couvert l’agression israélienne sur le Liban en 2006, après avoir fait silence sur les violations quotidiennes par Israël des espaces maritime et aérien libanais, a fait le voyage au Liban avec toute la classe politique française pour exprimer son soutien au gouvernement libanais et ne cesse de se fendre de déclarations d’amitié pour Hariri. La France est l’amie du Liban. Et en cas de menace, que ferait un ami, un vrai, un authentique ami ? Il vous donnerait des armes, un ami. Il combattrait à vos côtés ou à défaut mobiliserait pour votre défense. Il ne se débinerait pas. Et au minimum exigerait de la FINUL qu’elle s’oppose à l’agresseur ou alors la FINUL n’est là que pour servir Israël.
    Que fait la France de Sarkozy si prolixe en mots d’amour pour les Libanais ? Elle se prépare à trahir son «ami» le Liban en payant le moindre coût politique. Evacuer les Français éventuellement présents en terre libanaise pour faire de l’agitation-propagande et laisser les «amis libanais» recevoir seuls les bombes sur la tête. Drôle d’amitié mais nous fallait-il cette preuve supplémentaire qu’en politique, Israël reste le seul facteur acceptable pour juger de tout, même de l’amitié ?

    La Tribune Online, 15/7/2010

  • Kadhafi à la délégation de l’Alliance présidentielle: «Il est temps de donner aux Sahraouis le droit de choisir» (08.07.10 Horizons [Al])

    «Je persiste à dire que le référendum est l’unique solution à laquelle il faut recourir. Il est établi de par le monde que l’on ne peut occuper, s’accaparer ou réprimer un groupe de personnes contre sa volonté. Il est  insensé pour nous, en tant que frères, arabes et musulmans, de nous quereller mutuellement (…). Nous ne devons plus recourir aux armes », déclare  le Guide de la Révolution libyenne à une délégation algérienne composée de représentants des partis de l’Alliance présidentielle (FLN, RND, MSP), des organisations nationales et des représentants de la société civile, qu’il a reçue lundi soir à Tripoli. Selon le leader libyen, il est temps de donner la possibilité au peuple sahraoui un droit : choisir, à travers un référendum parrainé par les Nations unies, d’adhérer au Maroc ou d’opter pour l’indépendance. « Si les Sahraouis disent non et optent pour leur indépendance, nul ne saurait les contraindre à choisir une autre solution», dit-il qualifiant la question du Sahara Occidental de «problème douloureux» car constituant «un frein à la concrétisation de l’Union du Maghreb arabe». Que faire pour faire sauter ce verrou? Il faut «convaincre toutes les parties qui rejettent le référendum d’y recourir», dit-il avant de rappeler deux évidences: «l’autodétermination est un principe universel» et «l’adoption» par le monde arabe de la Révolution algérienne. «Je suis fier de la Révolution algérienne, de son peuple et de ses épopées», dit-il en présentant ses félicitations au peuple algérien à l’occasion de la fête de l’indépendance. Lors de cette rencontre, le Guide libyen est revenu sur un sujet qui tient à cœur : la réforme de la Ligue arabe.  Les propositions issues du mini sommet arabe qu’il a organisé le 28 juin à Tripoli «seront soumises au prochain sommet», dit-il. «On ne peut prendre une décision à ce sujet qu’après accord des souverains et chefs d’Etat», explique-t-il.
    HORIZONS, 8/7/2010
  • Les récits de Peter Pham

    Aminatou Haïder porterait-elle, elle aussi, les galons du séquestré que le makhzen distribue dans sa tromperie aux populations sahraouies qui ont choisi depuis l’invasion militaire de leurs pays en 1975?
    M. Peter Pham, le premier vice-président du comité national pour la politique étrangère américaine, écoute les récits qui se racontent dans la boutique du commandeur des croyants, puis en parle à son tour à la MAP, qui les revalorise et les refile à ses abonnés pour être répercutés de nouveau dans l’espoir que d’autres Peter Pham mordent à l’hameçon et véhiculent à leur tour les variantes à classer dans la rubrique de l’intox. Dans sa confession à l’agence marocaine, Peter Pham – rien à voir avec le sympathique Peter Pan – dit qu’il a « personnellement entendu des récits faisant état des grands dangers et des risques qu’encourent les Sahraouis avides de fuir les affres d’une séquestration insoutenable pour regagner les leurs au Maroc ». Une détermination de revenir sur la terre des ancêtres aussi puissante que celle constatée chez Aminatou HaïdAr à partir de Lanzarote ? Aminatou Haïder porterait-elle, elle aussi, les galons du séquestré que le makhzen distribue dans sa tromperie aux populations sahraouies qui ont choisi depuis l’invasion militaire de leurs pays en 1975, de vivre un exil forcé dans la Hamada de Tindouf, plutôt que de subir le joug du colonialisme marocain ? MM. Sidi M’hamed Deddeche et Amgid Sidi Ahmed, deux activistes pacifistes des territoires occupés comme Mme Haïder, s’étaient-ils fait arrêter mercredi dernier à l’entrée de Smara, la capitale spirituelle du Sahara occidental, parce qu’ils étaient des séquestrés qui s’étaient évadés des camps de Tindouf, sans documents de voyage ? Et que réclament-ils les animateurs de l’intifada qui, malgré les représailles, se poursuit depuis mai 2005 dans les territoires occupés ? Parions que M. Peter Pham serait prêt à croire que c’est une « marche verte » pour libérer leurs compatriotes « séquestrés » que les Sahraouis de l’intérieur réclament dans leur intifada. Parions que dans le drame qui se déroule dans le Machrek, M. Peter Pham est prêt à penser que les Palestiniens ont aussi tort que les Sahraouis dans le Maghreb puisqu’ils disent que la population de Gaza est séquestrée. Bien qu’on ne trouve pas là-bas de Mauritaniens à présenter à la télé pour donner le change. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 17/7/2010

  • Annaba: L’Afad organise une conférence sur le patrimoine culturel sahraoui

    Une conférence sur le patrimoine culturel du peuple sahraoui a été donnée lundi à « Dar El Inssania » à Annaba, à l’initiative de l’Association des femmes algériennes pour le développement (Afad). Les us et coutumes du Sahara Occidental (occupé par le Maroc depuis 36 ans) ont été présentées, à cette occasion, par des membres de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS), qui ont insisté sur leur volonté de préserver et de perpétuer le patrimoine culturel de leur pays, une tâche qu’elles considèrent « indissociable de la lutte pour le recouvrement de la liberté et de l’indépendance ». Une exposition sous le thème « Kheïma traditionnelle et modèle de culture sahraouie » a été organisée en marge de cette conférence, permettant au public de découvrir des facettes du terroir sahraoui et sa richesse. En outre, des photographies illustrant les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés ont été également présentées dans le cadre de cette exposition ouverte aux visiteurs jusqu’au 20 juillet.
    Composée de neuf femmes, la délégation sahraouie qui séjourne à Annaba depuis le 29 juin dernier, à l’invitation de l’AFAD au titre des échanges culturels, a visité des institutions sociales et éducatives et des sites touristiques.