Mois : juillet 2010

  • «L’Algérie est en bonne voie pour atteindre le 4e objectif du millénaire pour le développement»

    15e sommet de l’Union Africaine -La commission des Affaires sociales de l’UA : «L’Algérie est en bonne voie pour atteindre le 4e objectif du millénaire pour le développement»
    Le 15e sommet ordinaire de la conférence des chefs d’Etats de l’Union africaine (UA) a débuté hier dans la capitale de l’Ouganda, Kampala, en présence du président de la République et près de 40 dirigeants d’Etats africains.
    «La santé maternelle néonatale et infantile et le développement en Afrique» est le thème principal retenu pour la 15e session de l’UA.Outre les questions liées à la situation politique et sécuritaire sur le continent, le thème retenu pour cette session traite, en effet, des voies et moyens à même de réduire la mortalité infantile et de l’enfant ainsi que l’amélioration de la santé maternelle et néonatale en Afrique.

    S’adressant à la cérémonie d’ouverture, le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré que la transition de l’économie continentale est la clé pour diminuer les mortalités maternelle et infantile en Afrique qui sont restées élevées. D’autres sujets de discussions du sommet qui se poursuivra aujourd’hui et demain comprennent le développement agricole et la sécurité alimentaire en Afrique, la stabilité et l’intégration économique dans la région.
    Selon le département des Affaires sociales de la Commission de l’UA, la région de l’Afrique subsaharienne enregistre la moitié des décès d’enfants dans le monde alors qu’elle n’abrite que 10% de la population mondiale. Se basant sur des statistiques de l’OMS, l’UNICEF et l’ONUSIDA, la commission de l’UA relève qu’en 2008, 4,4 millions de décès d’enfants de moins de 5 ans ont été enregistrés dans la région africaine sur un total de 8,8 millions de décès au niveau mondial. Une situation qui contraste avec le 4e Objectif du millénaire pour le développement (OMD) ayant recommandé aux Etats membres de réduire de deux tiers (2/3) le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans entre 1990 et 2015. Les mêmes statistiques révèlent qu’en 2008, cinq pays dont l’Algérie étaient en bonne voie pour atteindre l’OMD-4, alors que 25 pays africains ont enregistrés des progrès “insuffisants” et 16 autres n’avaient fait aucun progrès.
    La Commission de l’UA explique que plusieurs maladies et pathologies provoquent directement plus de 90% des décès chez l’enfant, à savoir la pneumonie, la diarrhée, le paludisme, la rougeole et le VIH Sida ainsi que les pathologies néonatales.
    Pour ce qui est de la santé maternelle, le Commission de l’UA déplore le décès de 290 000 mères chaque année, du à des complications liées à la grossesse et à l’accouchement, plus de 1,3 million de nouveau-nés décèdent avant l’âge d’un mois et plus de 3,1 millions d’enfants meurent avant l’âge de 5 ans. La trentaine de chefs d’Etat africains présents à ce sommet doivent également aborder la situation en Somalie et décider de renforcer les troupes de maintien de la paix de l’Union africaine dans ce pays (Amisom) pour combattre le groupe d’insurgés. En ce sens, le Président ougandais Yoweri Museveni a appelé lors de son allocution à conjuguer les efforts pour “vaincre les terroristes”, a-t-il insisté. Notons enfin que les participants au sommet ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes de l’attentat à la bombe perpétré le 11 juillet dernier en Ouganda : “L’Union Africaine se tient à vos côtés» , a déclaré le président de l’UA, le chef d’Etat du Malawi Bingu wa Mutharika. 
    Horizons, 26/7/2010
  • La France en course contre la montre

    Elle révèle le rejet d’Al-Qaida de toute négociation
    La France en course contre la montre 
    Aujourd’hui expire, l’ultimatum accordé par le Mouvement d’Al-Qaida au Maghreb Islamique aux autorités Françaises de satisfaire leurs revendications, faute de quoi les ravisseurs exécuteront l’otage français Michel Germaneau enlevé le 19 avril dans le nord du Niger où il  participait à une mission humanitaire.
    Les ravisseurs avaient demandé la mise en liberté de membres d’Al-Qaida au Maghreb Islamique emprisonnés dans des pays Africains dont l’Algérie.
    Le ministère des Affaires Etrangère Français a déclaré qu’aucune « revendication précise » n’a été formulée par le Mouvement d’Al-Qaida au Maghreb Islamique, par rapport à la libération de l’otage Français Michel Germaneau enlevé le 19 avril dans le nord du Niger où il  participait à une mission humanitaire.
    Il est à noter que l’offensive militaire menée conjointement par l’Armée Française et Mauritanienne contre les ravisseurs de Germaneau a fait six morts dans les rangs d’Al-Qaida au Maghreb Islamique, sans pour autant réussir à localiser et libérer Germaneau.
    Cet échec complique d’avantage la situation de l’otage français qui n’est pas d’ailleurs en parfait état de  santé.
    Une offensive critiquée sévèrement par l’opposition mauritanienne qui dénonce son objectif inavoué et le fait d’avoir eu lieu sur le territoire malien est, semble-t-il sans consultation de l’Etat voisin. La participation des militaires français à cette offensive n’est pas également appréciée parce qu’elle va à l’encontre de l’accord d’Alger, signée par la Mauritanie et ses voisins, l’Algérie, le Niger et le Mali, qui rejette toute ingérence et intervention militaire étrangère dans la région.   
    El Khabar, 26/7/2010
  • Le président de la République s’entretient avec ses homologues africains

    Kampala (Ouganda) 26/07/2010 (SPS) Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a eu des entretiens avec ses homologues africains et les chefs d’Etats et de délégations participants à la 15e sommet de l’Union africaine qui se tient à Kampala du 25 au 27 juillet 2010.
    Le Président de la République a rencontré ses homologues, d’Algérie, Abdelaziz Bouteflika, de la Libye, Mouammar Kadhafi, du Mozambique, Armando Guebuza, d’Angola, José Eduardo dos Santos et Hifikepunye Lucas Pohamba de la Namibie.
    M. Abdelaziz a informé avec ses homologues africains des derniers développements de la question du Sahara occidental, notamment les violations flagrantes des droits de l’homme commises par l’Etat marocain contre les Sahraouis dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc.
    Le Président de la République était arrivé vendredi à Kampala pour à prendre part au 15ème sommet de l’UA tenue sous le thème : « Santé maternelle, néonatale et infantile et développement en Afrique » en plus d’autres questions particulièrement l’examen du rapport du Commissaire de l’Union africaine.
    Il est accompagnée d’une importante délégation comprenant Mohamed Salem Ould Salek, ministre des AE, Fatma Mahdi, secrétaire général de l’Union nationale des femmes sahraouie, Sidi Mohamed Oumar, Ambassadeur à Addis-Abeba et auprès de l’UA, Habib Boukreiss, Ambassadeur en Ouganda, l’Ambassadeur Hamad Ahmed Yahya, Abdati Breika, conseiller à la Présidence de la République et Al-la Oumar, premier conseiller à l’Ambassade sahraouie en Ouganda. (SPS)
  • lundi 26 juillet 2010 À Casa, capitale bidonvilloise, le combat des sans-droit de citoyenneté n’a pas de vacances

    Par Ali Fkir, 26/7/2010
    La lutte des masses populaires de Casablanca (Maroc) pour un logement de dignité ne connaît pas de trêve. Pas de vacances. Ni mer, ni montagne. Les enfants, les jeunes et les moins jeunes se trouvent dans des conditions semblables aux camps de réfugiés dans des zones sinistrées… Casablanca, NOTRE CAPITALE économique, est NOTRE CAPITALE « bidonvilloise » par excellence. Plus de 70% ( pure estimation) des habitants vivent dans la précarité. 
    Ci-jointes des photos du sit-in organisé par les victimes des politiques sociales de l’Etat, et c’est le samedi 24 juillet 2010 devant la wilaya de Casablanca.
    Les militant-es de l’AMDH sont toujours là. La défense des droits sociaux préconisée par cette conscience de notre société oblige.

    LA SOLIDARITE AGISSANTE NOUS INTERPELLE
    Source : SOLIDMAR, 26/7/2010

      
  • Offensive mauritano-française contre Al Qaîda au Mali : Le raid de la discorde

    En faisant appel à l’armée française pour lancer un raid contre un groupe d’Al Qaîda au nord du Mali, la Mauritanie a suscité un lourd malaise chez ses voisins directs.
    Par Salima Tlemçani

    Ni l’Algérie ni le Mali n’auraient été informés de la participation des forces d’un Etat extrarégional à une telle opération, dont le but reste toujours confus. Encore une fois, la France met les pieds dans le plat et fait grincer des dents chez les voisins de la Mauritanie.
    L’offensive militaire menée, jeudi dernier, par les forces mauritaniennes avec l’aide de l’armée française contre un groupe d’Al Qaîda a eu lieu sans que les pays concernés de la région soient informés de l’implication d’un pays tiers ni du but de l’opération. Des sources maliennes indiquent que la Mauritanie avait souhaité avoir la possibilité de poursuivre les éléments d’Al Qaîda sur le territoire malien, comme cela avait été permis à l’armée algérienne après l’attaque meurtrière qui avait ciblé les gardes-frontières à Tinzawatine, à l’extrême sud-ouest du pays, non loin de la frontière avec le Mali, il y a quelques semaines. « Les Mauritaniens nous ont informé qu’ils allaient mener une action sur notre territoire, à proximité de la frontière. Ils ne nous ont informés ni de l’objectif de cette opération ni du fait qu’elle allait se faire avec l’aide d’une force étrangère », expliquent nos sources. Du côté de l’Algérie, il semble qu’aucun échange d’information sur l’offensive n’a eu lieu avec la Mauritanie. Le but de cette opération et les circonstances dans lesquelles elle a eu lieu restent très confus.
    Des informations plus nuancées sont néanmoins tombées en début de soirée d’hier. La France aurait ainsi consulté l’Espagne à propos de l’opération militaire de jeudi dernier au Mali, selon l’AFP qui cite une source du ministère français de la Défense. « Les Espagnols ont été consultés, les Maliens ont été informés, on a travaillé avec les Algériens », déclare la même source. Il est important de rappeler que les premières informations sur le sujet ont fait état d’une opération de libération de l’otage français, Michel Germaneau, un humanitaire âgé de 78 ans, détenu par Al Qaîda depuis le 19 avril dernier. Ses ravisseurs menacent de l’exécuter au plus tard le 26 de ce mois à minuit, si leurs acolytes emprisonnés en Mauritanie ne sont pas relâchés. Ils espèrent rééditer le scénario de la libération de Pierre Camatt, un autre Français enlevé à Ménaka, au nord du Mali, en contrepartie de l’élargissement par la justice malienne, sous la pression du gouvernement français, de quatre terroristes, dont deux Algériens. Mais dans le cas de Germaneau, la Mauritanie a été catégorique : elle a refusé publiquement de négocier avec des terroristes ou de libérer leurs acolytes. L’offensive militaire de jeudi dernier n’a pourtant pas eu les résultats escomptés. L’otage n’était pas avec le groupe accroché, si « groupe » il y a. Un échec cuisant pour les forces militaires mauritaniennes et françaises. Mauvaise appréciation ou fuite d’information ? Rien n’est sûr. Ce qui est certain, c’est que les membres de la cellule terroriste n’étaient plus sur les lieux indiqués par les services de renseignement français. Craignant pour ses deux ressortissants détenus par Al Qaîda depuis plusieurs mois, l’Espagne a été le premier pays à exprimer son désaccord sur ce raid aux autorités françaises, d’autant que cette opération intervient quelques jours seulement après la condamnation de l’auteur principal de l’enlèvement par la justice mauritanienne à 12 années de prison.
    Les commentaires sur l’implication directe de la France dans cette opération se multiplient. Le ministère de la Défense de l’Hexagone s’est expliqué, vendredi matin, dans un communiqué officiel. Il confirme la participation des forces françaises au raid lancé contre un groupe d’Al Qaîda, « celui qui refuse de donner des preuves de vie et d’engager le dialogue en vue de la libération » de l’otage Michel Germaneau. Il précise toutefois que « des moyens militaires français ont apporté un soutien technique et logistique à une opération mauritanienne destinée à prévenir une attaque d’Al Qaîda contre la Mauritanie. Le groupe de terroristes visé par l’armée mauritanienne est celui qui a exécuté l’otage britannique (Edwin Dyer, ndlr), voici un an et qui refuse de donner des preuves de vie et d’engager le dialogue en vue de la libération de notre compatriote. L’opération conduite par les Mauritaniens a permis de neutraliser le groupe de terroristes et de faire échec au projet d’attaque contre des objectifs mauritaniens ». En fait, nos interlocuteurs mettent en doute le bilan officiel et soulignent : « La Mauritanie aurait pu réussir le coup en sollicitant l’aide des pays de la région, au lieu de faire intervenir une puissance étrangère. Par cet acte, non seulement elle vient de mettre en danger la vie des otages, mais elle a également suscité un malaise chez ses voisins. »
    El Watan, 25/7/2010

  • Sahara occidental Des civils violemment agressés

    Les forces d’occupation marocaines s’en sont prises violemment, hier lundi passé, à de nombreux citoyens sahraouis dans la ville d’El Aaiun occupée.

    L’agression a fait des dizaine de blessés dont deux espagnols et des membres d’une délégation de militants des droits de l’homme, a indiqué un communiqué de l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
    « Des militants et citoyens sahraouis qui s’apprêtaient à accueillir la 7e délégation des militants des droits de l’homme et des observateurs espagnols ont été grièvement blessés ». précise le communiqué. La délégation des militants des droits de l’homme est arrivée, dimanche soir (20:30 heure locale), dans la ville d’El Aaiun qui subit un étau sécuritaire drastique, ajoute le communiqué qui rappelle que les autorités d’occupation ont procédé « a des fouilles individuelles provocantes ».
    Les militants sahraouis qui attendaient les membres de la délégation ont été empêchés manu militari d’accès à l’aéroport par les autorités marocaines. Suite à cette agression, le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz a appelé le secrétaire général des Nations-Unies, M. Ban Ki-moon à intervenir pour protéger les citoyens et militants sahraouis contre la répression des autorités de l’occupation marocaine. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, le président sahraoui a dénoncé ces violations perpétrées par le Maroc en l’absence d’un mécanisme de contrôle des droits de l’Homme au Sahara Occidental, a indiqué hier, lundi,l’agence de presse sahraouie (SPS). « La répression barbare et les violations des droits de l’Homme que les forces marocaines viennent de perpétrer contre des citoyens sans armes et des militants dans les territoires occupés du Sahara Occidental, est un acte grave, non seulement contraire à la légalité internationale mais aussi au fait que le Sahara Occidental soit un territoire relevant de la responsabilité directe des Nations-Unies en attendant l’organisation d’un référendum libre, équitable et juste pour l’autodétermination et la décolonisation de la dernière colonie en Afrique », lit-on dans la lettre du président Abdelaziz.
    Il a par ailleurs affirmé la condamnation du Front Polisario de « cette violente répression » imputant au gouvernement marocain la totale responsabilité des conséquences de ces graves dépassements. Le président sahraoui a appelé le SG des Nations-Unies à prendre toutes les mesures urgentes à même d’assurer la protection des droits de l’Homme au Sahara Occidental occupé à travers la mise en place d’un mécanisme onusien efficace à même de mener le gouvernement marocain à se plier à la légalité internationale et à cesser ces violations graves des droits de l’Homme.


  • Confus, le cocorico !

    Nous, à Alger, ne savions que penser d’une attaque portée par les armées de deux pays contre dix chats sur le sol d’un Etat souverain, forcé à un rôle de spectateur.
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Il ne faut pas être grand clerc pour conclure que la dernière prouesse enregistrée plus bas que chez nous, au Sahel, ne laisse rien présager de bon. Un raid mené conjointement par Paris et Nouakchott, deux comparses pratiquement inséparables depuis le dernier coup d’Etat mauritanien, et dont les objectifs diffèrent, selon leurs déclarations à la presse. Quand les Français confient qu’ils avaient l’intention de libérer leur compatriote détenu comme otage par l’entreprise de kidnapping de Belaouar, les Mauritaniens, probablement contaminés par les Israéliens, disent que leur action hors frontières est préventive. Les informations maquillées de contradictions disent que l’apport de la France au raid se limitait à une «aide logistique et technique» de 20 à 30 militaires. Mais rien ne dit qu’elle est totalement étrangère au savant brouillage médiatique orchestré autour de l’affaire. Résultats de la ghazoua ? 60 % du bivouac ennemi attaqué a péri, surpris par les forces combinées venues à pied comme des peaux rouges. Les autres 40 %, quatre personnes au total, dit-on, ont su esquiver les tirs pour s’évanouir dans le désert, couverts de sa nudité. Nous, à Alger, ne savions que penser d’une attaque portée par les armées de deux pays contre dix chats sur le sol d’un Etat souverain, forcé à un rôle de spectateur. Une attaque qu’on s’amuse à armer de mépris pour la faire coïncider avec les travaux d’un sommet africain. Un acte qui ne peut se vanter d’être conforme avec le texte ou l’esprit des recommandations de l’accord d’Alger signé par les Sahélo-sahariens le 21 avril dernier. Les Algériens peuvent-ils applaudir des opérations militaires étrangères irréfléchies, des ratages aux conséquences imprévisibles sur une région à ne plus traiter avec les seuls moyens militaires ? Le fait accompli de Paris et de sa nouvelle recrue tend-il à encourager la région à rester fidèle à une Françafrique en perte de vitesse face à l’audace asiatique et à la menace de l’Africom, dont les atours et les ambitions en font une dangereuse rivale ? On verra bien ce que pense le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, M. Daniel Benjamin, de l’aventurisme militaire, et s’il craint autant que Madrid ses retombées, lors de sa conférence de presse aujourd’hui à Alger.
    Le Jeune Indépendant, 26/7/2010
  • « L’Europe agresse le Sahara Occidental »

    Le vol de poissons dans les eaux du Sahara occidental doit être condamné par la Commission européenne, et non encouragé. The Guardian, par David Cronin, 10 Juillet 2010.
    The Guardian : l’Europe agresse le Sahara Occidental10 juillet, Source: http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2010/jul/10/fishing-western-sahara-european-commission

    Il y a un moyen infaillible de permettre à l’Internet d’endommager votre bon sens: passer trop de temps à lire des blogs politiques. Prenez un récent post de Maria Damanaki, dont la carrière l’a conduite de sa campagne contre la dictature grecque dans les années 1970 aux fonctions de commissaire Européen pour la pêche aujourd’hui. « Le bleu devrait devenir vert, a t-elle déclaré dans son blog sur les efforts de l’UE pour réduire la destruction écologique causés par la pêche illégale.
    Ces efforts pourraient avoir une certaine crédibilité si la bureaucratie de Bruxelles n’encourageait pas activement les navires européens à agir illégalement dans les eaux au large du Sahara occidental.
    En 2005, l’UE et le Maroc ont signé un lucratif accord de pêche. Entré en vigueur deux ans plus tard, ses petits caractères ont déclaré que les pêcheurs européens peuvent opérer dans le Sahara Occidental, que le Maroc occupe depuis 1974, à condition que leurs activités profitent à la population autochtone Sahraouie.
    À ce jour, la Commission européenne a non seulement échouée à apporter la preuve que le vol des poissons de leurs eaux aide les Sahraouis, mais il a cherché à justifier le vol sur de faux fondements. Dans une nouvelle lettre envoyée à l’organisation Western Sahara Resource Watch, la Commission cite de manière sélective l’avis du juriste suédois pour soutenir que les activités économiques qui touchent un territoire occupé ne serait illégale que si elles sont au mépris des « besoins et les intérêts »du peuple sous occupation.
    Ce n’est pas la première fois que la commission a déformé les vues de ce juriste, Hans Correll, dont le document de 2002 a été établi pour l’ONU. S’exprimant lors d’une conférence en 2008 à Pretoria, Correll a dit qu’il était «incompréhensible» que les fonctionnaires de l’UE puissent trouver quelque chose dans son article qui soutienne leur cas. Correll a ensuite noté que tous les paiements effectués à la suite de l’accord de pêche allaient au Maroc et que les autorités de Rabat avaient toute latitude sur la façon de les utiliser. Il était si furieux sur la façon dont l’accord ne fait pas référence à la responsabilité du Maroc à respecter le droit des Sahraouis à l’autodétermination qu’il a déclaré: « Comme européen, je me sens gêné. Certes, on pourrait attendre de l’Europe et la Commission européenne – d’entre tous – qu’ils montrent l’exemple en appliquant au plus haut degré les normes juridiques internationales dans les questions de cette nature. »
    Il est instructif que 100 des 119 navires européens dont l’accès est autorisé dans les eaux du Sahara occidental par le biais de l’accord sont enregistrées en Espagne, le territoire de l’ancien colonisateur. Les intérêts commerciaux et géostratégiques espagnols manifestes dans cette affaire trouble contredisent les affirmations de neutralité de l’UE dans le différend sur l’avenir du territoire. Si elle est neutre ou impartiale, l’UE doit se soucier d’une déclaration publiée par la République Arabe Sahraouie Démocratique (officiellement reconnue comme représentant du peuple Sahraoui par quelque 75 pays) en Janvier de l’année dernière. A cette occasion, la RASD a affirmé le droit exclusif de son peuple à exploiter ses ressources naturelles dans une zone de 200-miles nautiques autour du territoire.
    Ces ressources ne semblent pas limitées aux poissons. En 2001, le Maroc a annoncé qu’il avait remis des licences aux entreprises françaises et américaines Total et Kerr-McGee pour qu’ils puissent rechercher du pétrole au large du Sahara Occidental. Les entreprises ont par la suite retiré leurs contrats sous la pression des défenseurs des droits de l’homme. Mais l’impression que le Sahara Occidental contient de riches gisements pétroliers – des champs pétrolifères ont été découverts dans la Mauritanie voisine – aide à expliquer pourquoi les décideurs de l’UE et des États-Unis ont été si désireux de renforcer leurs relations avec le Maroc. En avril, 54 membres du Sénat – la majorité bipartie – ont apposé leurs noms sur une lettre invitant les États-Unis à approuver de manière efficace l’annexion du Sahara occidental par le Maroc.
    Alors que ce sale jeu de pouvoir continue, les Sahraouis qui ont fui en Algérie dans les années 1970 n’ont aucune perspective de retour à la maison. L’Unicef a décrit comment la plupart des réfugiés sahraouis – estimés à 150.000 – ne connaissent que la vue de leurs camps – «vaste terrain vague plat avec la rudesse de l’un des déserts les plus chaud au monde ». Une pénurie de produits alimentaires frais fait qu’une femme sur 10 souffre d’anémie.
    Il n’est pas vrai que ces réfugiés sont complètement oubliés. En 2009, la Commission européenne a déclaré qu’elle était « déterminée à aider ces personnes vulnérables jusqu’à ce qu’une solution politique soit trouvée à leur situation ». Il a alloué 10 M d’€ d’aide humanitaire, mais a omis d’expliquer que le montant qu’il payerait au Maroc au cours des quatre années de la durée de l’accord de pêche serait supérieure à 144M d’€.
    N’y a-t-il pas là quelque chose de pourri dans la façon dont l’Europe lance un salaire de misère sur les pauvres, tandis qu’il vide les mers de leur patrie?

    Traduction wsrw France
    Pour protester signez le courrier/pétition à l’UE : www.fishelsewhere.eu
    APSO, 25/7/2010
  • Terrain de jeu

    L’Afrique est violée dans sa souveraineté territoriale. Quelle que soit la cause. Un pilote de rallye Paris-Dakar égaré, des touristes aventuriers qui ne respectent pas les alertes, des humanitaires qui dissimulent parfois des espions. Pauvreté, sécheresse, sida, famine, analphabétisme, corruption, tribalisme, poubelle radioactive… l’Afrique a payé chèrement sa décolonisation. Et pour couronner ce bilan désastreux, elle redevient le terrain de jeu militaire des puissances occidentales. L’Afrique qui se réunit à Kampala a une oreille à Kidal. Dans le nord du Mali se déroule actuellement une opération antiterroriste d’envergure. Pour les plus optimistes, ce raid contre l’AQMI devrait déloger les terroristes salafistes du Sahel. Pour les plus réalistes, cette opération menée par la France, sous la couverture de l’armée mauritanienne, n’est qu’une tentative désespérée pour sauver un otage français. Les moyens déployés dans cette opération nous renseignent sur la valeur de la vie humaine quand il s’agit d’un Occidental. Ce raid, avec déploiement d’avions, de satellites et de troupes au sol, a dû coûter cher. Certainement beaucoup plus onéreux que d’envoyer des avions chargés de produits alimentaires au nord du Niger où des populations se meurent de famine à cause de la sécheresse depuis… cinq ans. Excessivement plus cher que de construire des hôpitaux ou des écoles dans le nord du Mali qui est devenu la zone grise la plus dangereuse après le Waziristan. L’Afrique est violée dans sa souveraineté territoriale. Quelle que soit la cause. Un pilote de rallye Paris-Dakar égaré, des touristes aventuriers qui ne respectent pas les alertes, des humanitaires qui dissimulent parfois des espions. L’Afrique paie la facture en se soumettant au nouveau diktat militaire occidental. Qu’il soit français, comme dans l’affaire Germaneau, ou américain, avec cette floraison de bases militaires de l’AFRICOM. À Kampala, les chefs d’État sont rattrapés par l’urgence du terrorisme et doivent y faire face sous la pression des Occidentaux qui veulent faire des États africains leurs boucliers sécuritaires. Mais est-ce réellement l’urgence pour l’Afrique quand on sait que le GSPC algérien dans le Sahel ou les Shebab en Somalie n’ont pas de mal à recruter de nouveaux adeptes? Des recrues qui fuient pour la plupart leur condition déshumanisée et qui choisissent souvent le terrorisme comme étant le plus grand employeur en devenir en Afrique. 
     Liberté, 25/7/2010
  • Offensive mauritano-française contre Al Qaîda au Mali : Le raid de la discorde

    En faisant appel à l’armée française pour lancer un raid contre un groupe d’Al Qaîda au nord du Mali, la Mauritanie a suscité un lourd malaise chez ses voisins directs.
    Par Salima Tlemçani

    Ni l’Algérie ni le Mali n’auraient été informés de la participation des forces d’un Etat extrarégional à une telle opération, dont le but reste toujours confus. Encore une fois, la France met les pieds dans le plat et fait grincer des dents chez les voisins de la Mauritanie.
    L’offensive militaire menée, jeudi dernier, par les forces mauritaniennes avec l’aide de l’armée française contre un groupe d’Al Qaîda a eu lieu sans que les pays concernés de la région soient informés de l’implication d’un pays tiers ni du but de l’opération. Des sources maliennes indiquent que la Mauritanie avait souhaité avoir la possibilité de poursuivre les éléments d’Al Qaîda sur le territoire malien, comme cela avait été permis à l’armée algérienne après l’attaque meurtrière qui avait ciblé les gardes-frontières à Tinzawatine, à l’extrême sud-ouest du pays, non loin de la frontière avec le Mali, il y a quelques semaines. « Les Mauritaniens nous ont informé qu’ils allaient mener une action sur notre territoire, à proximité de la frontière. Ils ne nous ont informés ni de l’objectif de cette opération ni du fait qu’elle allait se faire avec l’aide d’une force étrangère », expliquent nos sources. Du côté de l’Algérie, il semble qu’aucun échange d’information sur l’offensive n’a eu lieu avec la Mauritanie. Le but de cette opération et les circonstances dans lesquelles elle a eu lieu restent très confus.
    Des informations plus nuancées sont néanmoins tombées en début de soirée d’hier. La France aurait ainsi consulté l’Espagne à propos de l’opération militaire de jeudi dernier au Mali, selon l’AFP qui cite une source du ministère français de la Défense. « Les Espagnols ont été consultés, les Maliens ont été informés, on a travaillé avec les Algériens », déclare la même source. Il est important de rappeler que les premières informations sur le sujet ont fait état d’une opération de libération de l’otage français, Michel Germaneau, un humanitaire âgé de 78 ans, détenu par Al Qaîda depuis le 19 avril dernier. Ses ravisseurs menacent de l’exécuter au plus tard le 26 de ce mois à minuit, si leurs acolytes emprisonnés en Mauritanie ne sont pas relâchés. Ils espèrent rééditer le scénario de la libération de Pierre Camatt, un autre Français enlevé à Ménaka, au nord du Mali, en contrepartie de l’élargissement par la justice malienne, sous la pression du gouvernement français, de quatre terroristes, dont deux Algériens. Mais dans le cas de Germaneau, la Mauritanie a été catégorique : elle a refusé publiquement de négocier avec des terroristes ou de libérer leurs acolytes. L’offensive militaire de jeudi dernier n’a pourtant pas eu les résultats escomptés. L’otage n’était pas avec le groupe accroché, si « groupe » il y a. Un échec cuisant pour les forces militaires mauritaniennes et françaises. Mauvaise appréciation ou fuite d’information ? Rien n’est sûr. Ce qui est certain, c’est que les membres de la cellule terroriste n’étaient plus sur les lieux indiqués par les services de renseignement français. Craignant pour ses deux ressortissants détenus par Al Qaîda depuis plusieurs mois, l’Espagne a été le premier pays à exprimer son désaccord sur ce raid aux autorités françaises, d’autant que cette opération intervient quelques jours seulement après la condamnation de l’auteur principal de l’enlèvement par la justice mauritanienne à 12 années de prison.
    Les commentaires sur l’implication directe de la France dans cette opération se multiplient. Le ministère de la Défense de l’Hexagone s’est expliqué, vendredi matin, dans un communiqué officiel. Il confirme la participation des forces françaises au raid lancé contre un groupe d’Al Qaîda, « celui qui refuse de donner des preuves de vie et d’engager le dialogue en vue de la libération » de l’otage Michel Germaneau. Il précise toutefois que « des moyens militaires français ont apporté un soutien technique et logistique à une opération mauritanienne destinée à prévenir une attaque d’Al Qaîda contre la Mauritanie. Le groupe de terroristes visé par l’armée mauritanienne est celui qui a exécuté l’otage britannique (Edwin Dyer, ndlr), voici un an et qui refuse de donner des preuves de vie et d’engager le dialogue en vue de la libération de notre compatriote. L’opération conduite par les Mauritaniens a permis de neutraliser le groupe de terroristes et de faire échec au projet d’attaque contre des objectifs mauritaniens ». En fait, nos interlocuteurs mettent en doute le bilan officiel et soulignent : « La Mauritanie aurait pu réussir le coup en sollicitant l’aide des pays de la région, au lieu de faire intervenir une puissance étrangère. Par cet acte, non seulement elle vient de mettre en danger la vie des otages, mais elle a également suscité un malaise chez ses voisins. »
    El Watan, 25/7/2010