Mois : juillet 2010

  • L’otage français Michel Germaneau exécuté

    L’exécution par les factions terroristes de l’otage français, Michel Germaneau n’est pas la seule conséquence grave de la gestion française de cette crise. En effet, l’entrée sur le terrain des opérations de la France avec ses hommes sur le territoire malien complique davantage la donne et pourrait, à terme, occasionner des actions terroristes dont les visées seraient trans-régionales. Coïncidant avec l’appel de l’UA à une expulsion des terroristes et du terrorisme du continent africain, l’exécution de l’otage français livre des lectures diverses, mais elle demeure, à tout le moins, un échec évident de l’action française dans cette affaire. L’affaire Germaneau n’a pas encore livré tous ses dessous, mais la mort de l’otage français et l’implication directe de la France dans une zone multifrontalière dont les pays en partage ont toujours géré efficacement la lutte antiterroriste, en disent long sur une réalité de géostratégie sécuritaire qui dépasse des enjeux régionaux. Car au moment où cette affaire naît et semble mal finir, les pays de la région sahélo-saharienne sont entrés dans un processus de lutte antiterroriste qui a mûri et acquis, d’ores et déjà, les fondements qui permettent à ces pays de structurer une véritable stratégie commune en vue d’affronter et de vaincre en commun le terrorisme avec sa manifestation la plus redoutée, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). L’arme la plus efficace contre le terrorisme est justement celle-là même dont disposent les pays de la région sahélo-saharienne et qui fait si cruellement défaut aux Occidentaux. Il s’agit de la capacité de résister politiquement et médiatiquement à la pression de l’opinion publique dans la gestion d’une crise telle que celle regardant une prise d’otage. La France et l’Allemagne, à titre d’exemple, se sont toujours montrées très vulnérables en matière de gestion des prises d’otage, car la crise politique qui en est induite devient bien plus importante que la vie de l’otage et souvent hélas aussi, plus importante que les implications que pourraient avoir des négociations directes avec les terroristes ou pire encore le paiement de rançon dont on a vu un exemple lamentable avec les Allemands (et les Français ?). Les prises d’otages occidentaux sont pour les terroristes un moyen de pousser le pays d’où sont originaires les otages à faire des pressions sur le pays où sévissent les ravisseurs afin de lui arracher des concessions ou encore en vue de la libération de terroristes prisonniers, quand il ne s’agit pas simplement d’une occasion inespérée pour des puissances étrangères de pratiquer un droit opportun d’ingérence dans un territoire souverain. Les Américains, qui ont constaté et reconnu l’efficacité avec laquelle l’Algérie, en collaboration avec ses voisins du Sud, luttait contre le terrorisme et qui ont proposé leurs services, ont parfaitement compris les motivations algériennes et africaines en général, quant à la volonté commune de gérer «africainement» la question du terrorisme, surtout qu’ils ont eu l’occasion d’apprécier l’expertise algérienne en la matière. La vision sahélo-saharienne de la lutte contre le terrorisme dans les zones frontalières du sud qui est solidaire d’une lutte contre la contrebande et le trafic de drogue, procède d’une stratégie de lutte qui ne transforme pas, par cet effet, la zone concernée, en territoire de guerre. C’est en cela que la vision africaine contraste avec celle occidentale, qui ne prend pas en compte les particularités culturelles, les sensibilités ethniques, et la nécessaire vitalité d’un mode de vie millénaire dans cette région, qui ne peut s’accommoder d’une militarisation forcenée et encore moins d’une guerre structurée dans la région. Après une approche et des négociations qui ont pris du temps, l’Algérie a réussi à regrouper, autour de l’idée d’une action antiterroriste commune, le Mali, le Niger et la Mauritanie, un commandement militaire installé à Tamanrasset constituant la force de frappe conjuguée pour ces quatre pays contre le terrorisme que représente désormais dans la région ce qui porte le nom très évocateur de l’AQMI. Un coup de théâtre pour un pays comme la France qui a l’habitude de servir de pivot pour des concertations interafricaines en matière de sécurité, et qui voit l’Algérie fédérer une action d’où la France est naturellement écartée en tant que pays non africain. Quoi qu’il en soit, l’efficacité de l’action afro-africaine ne fait plus un doute ; elle n’est battue en brèche que lorsque les groupes terroristes, acculés, prennent des otages étrangers pour exporter la question en dehors des frontières africaines. 
    Farès N.

  • «Le raid français était une erreur»

    Serge Daniel, écrivain et journaliste : «Le raid français était une erreur» 
    L’écrivain et journaliste, Serge Daniel revient dans cet entretien sur Europe 1 sur la mort de l’otage français Michel Germaneau.
    Que signifie la mort de Michel Germaneau ?
    Les Français ont décidé de libérer Michel Germaneau lors d’un raid. Cela a été une erreur.
    Pourquoi ?
    Parce que les Français voyaient arriver la fin de l’ultimatum et voulaient faire vite. Depuis 2002 que je travaille sur ces bandes-là, l’une des choses que j’ai retenue, c’est que le premier ultimatum est toujours repoussé, notamment pour faire monter les enchères. Ensuite, les ravisseurs repoussent l’ultimatum, en fixent un autre. Michel Germaneau a été tué après ce raid, en représailles. Là-dessus, je suis formel.
    Qu’est-ce que l’Aqmi ?

    Au départ, la base de ce groupe était en Algérie, essentiellement. Ils ont été traqués et pour ne pas étouffer, les futurs membres d’Aqmi sont descendus dans cette zone sahélo-saharienne qui va de la Mauritanie au Soudan. Après le 11 septembre, ils ont prêté serment à Al Qaïda. Ils n’ont pas de point fixe et sont très mobiles.
    Comment sont-ils organisés ?

    Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y a pas qu’un seul chef dans cette zone. Il y a plusieurs leaders chez Aqmi. Ils sont essentiellement quatre. Le plus radical de tous est Abou Zeïd. Il hait résolument tout ce qui vient de l’Occident. C’est un pur et dur. Le second, Mokhtar Benmokhtar, dit le borgne, est lui un islamiste businessman.
    Il trempe notamment dans le trafic de voitures. C’est lui qui détient aujourd’hui le couple d’Espagnols. Enfin, il y a le chef des opérations militaires d’Abou Zeïd et un ancien prêcheur, Taleb Abdoulkrim, suspecté d’avoir enlevé Michel Germaneau en premier lieu, avant de le remettre à Abou Zeïd. Le point commun entre eux est Abdel Wadoud, qui a annoncé la mort de l’otage français et qui semble chapoter tout Aqmi. 
  • Interrogations à Paris angoisse à Madrid

    Nicolas Sarkozy a commis une double erreur dans le traitement de la question des otages français aux mains de l’organisation terroriste Al Qaïda pour le Maghreb islamique (Aqmi). Une première fois à la fin de l’année dernière en obtenant du gouvernement malien –

    sur lequel Paris a sans doute exercé des pressions – pour satisfaire les conditions posées par cette organisation terroriste à la remise en liberté des deux otages qu’elle détenait alors contre celle de quatre dangereux terroristes emprisonnés à Bamako.
    Le marché comportait même une certaine dose de supercherie à travers un simulacre de procès expéditif pour juger les quatre terroristes dont deux étaient recherchés en Algérie.
    Le gouvernement algérien a, bien entendu, mal apprécié l’arrangement planifié entre Paris et Bamako et l’a fait savoir de vive voix aux deux capitales. Surtout à un pays comme la France qui a, de tout temps, clamé haut et fort son refus de négocier avec le terrorisme.
    Dans cette affaire, l’Elysée n’a pas respecté les engagements pris de ne jamais céder aux exigences du terrorisme. Il faut se rappeler que déjà dans l’affaire des sept moines assassinés à Tibhirine, un dossier réouvert par la justice française, un émissaire du GIA avait été reçu secrètement au siège même de la chancellerie française puis raccompagné en lieu sûr.
    La méthode employée par Paris à Bamako n’était donc pas inédite et laisse penser que les engagements de la France en matière de lutte contre le terrorisme s’inspirent des vertus des républiques bananières. Pour Paris, les principes, la morale politique et les engagements internationaux s’arrêtent là où commencent les intérêts des ressortissants français. 
    L’Elysée a fait dans le bricolage
    Une seconde fois, c’était mercredi dernier, avec le lancement d’une opération militaire menée par une unité d’élite de l’armée française au Sahel pour tenter de libérer l’otage français Michel Germaneau, enlevé dans le nord du Niger par un groupe terroriste de l’Aqmi.
    L’opération a été un fiasco puisqu’elle n’a pas atteint son objectif, même si une demi-douzaine de terroristes y avaient laissé leur vie.
    Sarkozy avait pris là un risque élevé dont il devra assumer les conséquences au plan politique dans son pays où sa cote dans les sondages est au plus bas. Hier matin, il a confirmé sur un ton solennel que Al Qaïda pour le Maghreb islamique a bien exécuté le ressortissant français en représailles à l’opération de l’armée française.
    On le sentait déjà à la lecture des déclarations des officiels français au lendemain de la dite opération de l’armée française que l’Elysée avait fait dans le bricolage. En risquant un coup spectaculaire destiné à soigner l’image du président de la république dans les sondages.
    Puis en présentant la téméraire action de son armée au Sahel comme une opération d’appui logistique aux unités de l’armée mauritaniennes dans leur lutte contre les bases arrières de l’Aqmi.
    Une telle explication des faits n’est ni sérieuse, ni convaincante. La France semble avoir pris une décision à haut risque dans la précipitation parce qu’elle a  paniqué à la suite de l’ultimatum de deux semaines que lui a adressé l’organisation terroriste pour qu’elle fasse pression sur la Mauritanie afin d’obtenir la libération d’un certain nombre de ses membres emprisonnés à Nouakchott.
    Quel soutien logistique !
    Le président mauritanien a-t-il résisté aux pressions en ce sens de la France ? Dans tous les cas, la France ne s’est jamais souciée jusque-là d’apporter son appui logistique dans une guerre qui a commencé depuis longtemps au Sahel. Elle sait pourtant mieux en tant que puissance coloniale de la région ce que sont les moyens militaires du Niger, du Mali ou de la Mauritanie face à ceux de l’Aqmi.
    L’argument de «soutien logistique» à une opération de l’armée mauritanienne ne tient donc pas la route.
    Paris n’a pas écouté les conseils du ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, de ne rien entreprendre qui puisse mettre en péril la vie de l’otage français et même celle des deux ressortissants espagnols enlevés le 29 novembre dernier.
    Aujourd’hui dans la capitale française on attend dans l’angoisse la confirmation matérielle de l’exécution du ressortissant français.

    L’Espagne s’inquiète
    En Espagne on vit aussi dans l’angoisse la menace de mort qui plane désormais sur ses deux ressortissants, à cause, dit-on en privé, de l’inconséquence de l’initiative française. La première vice-présidente du gouvernement, Mme Maria Teresa de la Vega, s’est voulue, certes, rassurante vendredi dernier en soutenant, sans trop se faire d’illusions  elle-même, que les deux détenus espagnols n’étaient pas aux mains du même groupe terroriste qui avait été ciblé par l’opération militaire française.

    Ces propos n’ont pas pour autant rassuré les familles et les organisations civiles qui considèrent que l’intervention militaire française dans le Sahel a torpillé les efforts du gouvernement espagnol pour obtenir par la voie de la médiation la libération des deux Espagnols.
    Dès l’enlèvement des otages espagnols, Moratinos avait multiplié les démarches auprès des pays de la région du Sahel pour ne rien tenter qui puisse mettre leur vie en péril. Le ministre espagnol des Affaires étrangères était loin de s’imaginer que c’est de Paris et non de Bamako ou de Nouakchott que serait commis l’irréparable.      
  • «Les Etats-Unis viennent apprendre de l’expérience algérienne»

    Daniel Benjamin, coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain :
    «Les Etats-Unis viennent apprendre de l’expérience algérienne»

    Le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain a été ferme hier en déclarant que les USA n’ont pas l’intention de déployer leurs troupes militaires en Algérie. Il estime que l’Algérie est un acteur capable de mener la lutte antiterroriste en enregistrant sur ce front une avancée remarquable.

    Daniel Benjamin, dont c’est la première visite en Algérie, a considéré, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ambassade US à Alger, que «l’Algérie est devenue le leader en matière de lutte antiterroriste grâce aux efforts qu’elle a fournis pour mettre un terme à ce fléau».
    Le responsable américain a d’ailleurs qualifié «d’excellents» les entretiens qu’il a eus avec Rezzag Bara, conseiller du président Bouteflika, et les cadres du ministère des Affaires étrangères, dont le secrétaire général du ministère. «Nous avons évoqué, ensemble, toutes les possibilités de renforcer notre partenariat sur le front sécuritaire».
    Sachant qu’aujourd’hui, d’autres entretiens sont prévus avec le premier responsable du Centre africains d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), le ministre délégué chargé de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, et le chef d’état-major de la Gendarmerie nationale, le général major Boustila.
    C’est dans ce cadre précisément que Daniel Benjamin a souligné que «les Etats-Unis viennent apprendre de l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste».
    En matière de coopération sécuritaire, le conférencier n’a laissé aucun doute en appuyant les initiatives de «formation, d’appui aux corps de sécurité, en particulier la dernière formation accordée aux douaniers algériens pour tout ce qui touche à la fraude des documents».
    Pour illustrer la bonne coopération, il apporte une réponse claire concernant le détenu algérien à Guantanamo qui a été libéré et a comparu devant un tribunal algérien. «Les informations qui nous ont été transmises par le gouvernement algérien ont été claires».
    Pour ce qui est de l’installation du comité d’état-major au Sahel, dont l’Algérie préside les destinées, l’interlocuteur estime que «cet état-major en est à ses premiers pas, mais nous restons à la disposition de l’Algérie à ce sujet».
    Sur ce front où la lutte antiterroriste est menée rudement, le responsable américain souligne «l’importance de ces pays à mener eux-mêmes les opérations dans un terrain dont ils connaissent bien la dynamique».
    Autrement dit, les Etats-Unis ne sont pas intéressés de s’ingérer directement dans le théâtre des opérations, mais sont prêts «à fournir appui et assistance à ces pays», comme l’a réitéré le responsable au département d’Etat tout en indiquant que «le nombre de ces terroristes est estimé selon chaque pays mais on peut parler de centaines et non de milliers».
    Interrogé d’ailleurs sur la dernière opération franco-mauritanienne pour libérer l’otage français, ce dernier a préféré ne pas faire de commentaire en faisant savoir que «c’est aux Mauritaniens de fournir les réponses».
    En revanche, il a réagi à l’assassinat de l’otage français en qualifiant cet acte de «barbare». En parallèle, il a loué les vertus du gouvernement algérien visant à interdire tout paiement de rançon aux terroristes. «Les Etats-Unis et l’Algérie sont d’accord sur toute forme de concessions accordées aux terroristes lors des prises d’otages», fait-il remarquer, en jugeant que «les Américains ne cesseront pas d’adresser des messages aux pays qui refusent de reconnaître les dispositions sur le paiement des rançons aux terroristes».
    F. Abdelghani
    Le Jeune Indéppendant, 27/7/2010

  • Raid de Kouchner au Sahel

    Officiellement, Sarkozy a pour mission de voir avec les autorités des trois pays quelles sont les mesures à prendre pour garantir la sécurité aux ressortissants français.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le ministre français des Affaires étrangères, M. Bernard Kouchner, mene à son tour un raid dans la région du Sahel où il a été chargé par le président Nicolas Sarkozy de visiter trois pays. Dans cet espace totalisant plus de 8 millions de kilomètres carrés dominés par le désert, le ministre français visitera le Mali, où fut probablement assassiné Michel Germaneau après le raid meurtrier franco-mauritanien contre un groupe de terroristes supposé retenir l’otage français et de préparer une attaque contre la Mauritanie. Comme il visitera le Niger où Michel Germaneau fut kidnappé, et la Mauritanie, pays qui se montre ferme face au terrorisme. Officiellement, Sarkozy a pour mission de voir avec les autorités des trois pays quelles sont les mesures à prendre pour garantir la sécurité aux ressortissants français. Bien que Sarkozy ait invité expressément ses compatriotes à éviter la région du Sahel, après les politesses échangées entre Sarkozy et les terroristes du coin. Sarkozy promettait de ne pas laisser impuni l’assassinat de Michel Germaneau alors que le camp des kidnappeurs affirmait que le raid franco-mauritanien avait «ouvert les portes de l’enfer» pour la France et les Français. Des développements qui laissent penser que Kouchner parlera aussi de politique sécuritaire dans une région où la France peine à maintenir intacte son influence. Alger, hostile par principe aux ingérences, observe bizarrement le silence sur l’assaut lancé par les troupes de deux pays en profondeur du sol malien, en l’absence d’ATT. Alger qui avait manifesté son humeur lorsque Paris cédait à la compromission, mettant la pression sur le Mali pour libérer Camatte, son espion, ne dit rien, ne sachant pas si l’action militaire est due à une virilité retrouvée ou s’il ne s’agit que de l’effet passager d’un quelconque viagra. «Rien ne peut justifier l’exécution d’un otage, et certainement pas le refus de payer une rançon ni une opération légitime qu’un pays de la région peut conduire avec ses propres moyens et l’assistance d’une tierce partie», disait notre compatriote, M. Ramtane Lamamra, lorsqu’il a condamné l’exécution de Michel Germaneau en tant que Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA. La messe serait-elle dite ? 
    Le Jeune Indépendant, 27/7/2010
  • La tentative ratée de libérer Germaneau : Les renseignements ont fait défaut

    Les services de sécurité chargés de la lutte antiterroriste au Sahel ont localisé près de 20 sites dont les terroristes se servent pour la détention des otages occidentaux. A la lumière de ces renseignements, les forces de sécurité combinées, composées de soldats de l’Armée Mauritanienne, appuyés par un commandos de l’armée française, comptait interpeller et interroger un chef terroriste du mouvement d’Al-Qaida au Sahara pour avoir plus de  renseignements, grâce auxquels ils pourront localiser avec précision le lieu de détention de Germaneau. Toutefois, l’opération ne s’est pas déroulée comme prévu et est passé à l’action et mené une offensive contre les fiefs de terroristes au nord du mali, ce week-end, sans toutefois réussir à sauver la vie à Germaneau.
    Le plan mis en place par les français et exécuté, ensuite, conjointement avec les forces spéciales de l’Armée Mauritanienne a consisté à prendre contact avec le groupe terroriste de l’escadron du Sahara, appartenant au mouvement d’Al-Qaida au Maghreb Islamique, qui s’attendait à l’arrivée d’un négociateur Malien, représenté en la personne d’un ex officier de l’Armée mauritanienne en compagnie d’un notable de la tribu d’Arenane.
    Le but de ce rendez-vous était d’avoir une preuve que le ressortissant français était toujours en vie et le paiement d’une rançon dont le montant n’a pas été révélé. Il consistait, également, à maintenir en vie les sept terroristes ravisseurs, les soumettre à un interrogatoire rapide sur le terrain, s’assurer de l’endroit exact de la détention de Germaneau avant de passer ensuite à l’action et à sa libération.
    Toutefois, le plan établi par les français a été voué à l’échec, après que les soldats français aient surpris les sept terroristes qui se sont présentés pour récupérer la rançon, répondant à la condition des français de s’assurer que Germaneau était toujours en vie. Hier, dimanche, le chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) avait annoncé l’exécution de l’otage français, âgé de 78 ans, dans un enregistrement sonore diffusé dimanche soir par la chaîne Al-Jazeera. Une réponse, expliquait-il, à la mort de six de ses membres lors d’un raid mauritanien mené jeudi avec le «soutien technique» de la France. «Nous annonçons avoir exécuté l’otage français dénommé Michel Germaneau samedi 24 juillet pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France», aux côtés des forces mauritaniennes, a déclaré le chef de l’Aqmi, Abou Moussab Abdelwadoud, dans cet enregistrement.
    El Khabar, 27/7/2010
  • Clôture de l’université d’été : appel pour faire face aux complots visant la jeunesse sahraouie

    Alger, 26/07/2010 (SPS) Les travaux de la deuxième édition de l’université nationale de la jeunesse et des étudiants de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) ont pris fin lundi à Alger par un appel à la jeunesse sahraouie pour se mobiliser afin de faire face à tout complot la visant.
    Dans une déclaration finale, les participants à cette université ont estimé qu’il est du devoir des jeunes sahraouis de se mobiliser et rassembler toute leur énergie pour faire face aux complots visant le Front Polisario qui demeure la seule représentation légitime du peuple sahraoui. Les participants ont également dénoncé les pratiques « répressives » du régime marocain contre un groupe de jeunes sahraouis, qualifiant ces actes de « nouvel indice inquiétant » pour les jeunes vivant dans la partie du territoire occupé.
    Les jeunes sahraouis participant à cette université ont lancé un appel à tous les acteurs politiques, dans la scène régionale et internationale, à se mobiliser pour défendre les droits sahraouis, notamment dans la région colonisée et mettre un terme à toutes les violations exercées contre le droit du peuple sahraouie à l’autodétermination, exhortant les Nations unies à organiser un référendum d’autodétermination libre et à mettre un terme à la dilapidation, par le Maroc, des richesses naturelles du Sahara Occidental.
    De son côté, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mahrez Lamari, a rappelé la position « constante » de l’Algérie vis-à-vis la question sahraouie et son soutien au principe à l’autodétermination.
    « Nous réaffirmons notre attachement à la légalité internationale et nous serons à jamais avec le peuple sahraoui », a-t-il dit. M. Lamari a, en outre, appelé à la création d’un mécanisme de protection et de surveillance des civils vivants dans les territoires sahraouis occupés.
    « Face à la situation inquiétante dans les territoires occupés, nous devons user de tous les moyens au niveau national et international pour que le Maroc cesse de sévir le peuple sahraoui », a-t-il dit.
    Il a, par ailleurs, annoncé l’ouverture, dans deux jours, d’une autre université d’été, d’une durée d’un mois, qui regroupera près de 500 cadres.
    Pour sa part, le président du groupe parlementaire d’amitié algéro-sahraoui, M. Tayeb Houari, a réaffirmé le soutien du Parlement algérien, « fidèle au principe du 1er novembre », qui appelle au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, appelant à l’organisation d’un référendum « libre et transparent ».
    A noter que l’université nationale de la jeunesse et des étudiants de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) s’est ouverte le 7 juillet dernier et a vu la participation de 120 cadres jeunes et étudiants de la RASD. (SPS)
  • Paris multiplie les déclarations contradictoires à propos de son fiasco militaire dans le nord du Mali Flagrant délit de mensonge

    Par Wassim Benrabah
    Une cacophonie absolument inextricable a accompagné la double ( ?) opération militaire menée par les soldats mauritaniens, épaulés par des troupes spéciales françaises, quelque part dans le nord du Mali, non loin du no man’s land de Kidal. Paris, au tout début, avait refusé de confirmer l’existence d’une quelconque opération militaire. Quelques heures plus tard, c’est le ministère de la Défense français, en personne, qui a fini par reconnaître le fait, précisant cependant que l’opération en question, dont le lieu a été tenu secret (de Polichinelle, puisque rien ne se cache longtemps dans la vaste bande sahélo saharienne), ne visait pas à libérer l’otage français, Michel Germaneau, mais plutôt à prévenir une attaque terroriste devant être menée contre la Mauritanie à partir du… Mali. Même la date de cette attaque (28 juillet prochain) a été précisée par cette  » gorge profonde  » à qui aurait pu émettre des doutes sur la véracité de pareils éléments d’informations. Il va sans dire que le seul moyen d’avoir pu accéder à un pareil luxe de détails, aurait consisté à disposer d’une taupe au milieu des terroristes, ce qui n’est absolument pas le cas.
    Sarkozy a-t-il tué indirectement l’otage, Germaneau ?
    Car, si tel avait été le cas, il va sans dire que l’otage français, à propos de qui l’ultimatum expire aujourd’hui, aurait été libéré depuis belle lurette. Notre journal, dont les analyses et les informations sont discrètement reprises par des  » confrères  » qui, bien entendu, ne nous citent pas, avait émis des doutes depuis le début. Or, ce sont les Français eux-mêmes qui ont fini par se démentir, versant dans une confusion et une cacophonie qui en disent long sur le pétrin dans lequel Sarkozy s’est mis, en suivant les conseils  » éclairés  » de son chef de la diplomatie et de son ministre de la  » Défonce « . Paris a en effet fait marche arrière en admettant que l’opération avait bel et bien visé à sauver l’otage français. Il était à se demander, dès lors, pourquoi le malheureux Germaneau, qui n’en demandait peut-être pas tant, ne se trouvait pas déjà à Bamako, dans l’attente que Sarkozy prenne le premier avion venu (sa  » Force One  » à lui) et vienne le saluer personnellement, comme il l’avait fait pour son espion, Pierre Camatte. Cette sortie, en tous cas, était venue confirmer plusieurs choses. D’abord, le président malien avait été tenu écarté d’une affaire qui le concernait au plus haut chef, puisque c’est sur son territoire que s’est déroulée l’opération. Preuve en est qu’il a dû quitter précipitamment le Tchad où il assistait à un sommet, pour rejoindre Bamako et tenter de sauver le peu de dignité pouvant encore lui rester. Ensuite, le fait même que des soldats français, aidés par des renseignements américains (aussi faux que ceux que Collin Powell avait fournis au Conseil de sécurité de l’ONU, à propos de l’Irak), aient agi directement dans le Sahel, remet définitivement et foncièrement en cause le fameux accord d’Alger, prévoyant la mise en place à Tamanrasset d’un commandement militaire unifié algérien, malien, mauritanien, burkinabais et nigérien, chargé de lutter plus efficacement contre le terrorisme, le grand banditisme et la contrebande.
    Faire confiance à la CIA, ou se faire hara kiri…
    Le plus grave, en outre, c’est que l’échec de l’opération française risque de signifier le chant du cygne pour l’otage français. Le GSPC pourrait, en guise de représailles directes, assassiner son otage français, estiment de nombreux observateurs. C’est ce que l’on admet ouvertement en Hexagone, en faisant le reproche aux actions irréfléchies et aux nombreux cafouillages du président français. Sarkozy, pour tenter de se prémunir contre ce scénario catastrophe, a fait savoir qu’aucune preuve concernant le fait que l’otage serait encore en vie, n’a pu être obtenue. Certes, mais aucune preuve de sa mort, non plus, n’a pu être trouvée. Or, dans le doute, il est toujours préférable de considérer que Michel Germaneau doit toujours être en vie. Preuve en est que Paris, jusqu’à la dernière minute, a tenté de sauver la face. Allant jusqu’à initier des actions désespérées de dernière minute, les Français ont persisté dans les mensonges et les informations contradictoires. Au moment où les Mauritaniens parlaient d’une seconde opération, entamée ce samedi, la France en démentait formellement l’existence. Mais, quelques heures plus tard, c’est Paris qui en reconnaissait l’existence, poussant le  » raffinement  » jusqu’à annoncer que  » la première opération n’était qu’un écran de fumée visant à détourner l’attention des terroristes, en attendant la vraie opération qui, elle, permettrait de sauver l’otage français « .
    Bien sûr, il n’en a été rien. Michel Germaneau est toujours aux mains de ses ravisseurs. Capturé au Niger, avec la complicité de son chauffeur et guide algérien, détenu et inculpé en Mauritanie, l’otage n’aurait jamais quitté ce pays. Des sources, très au fait de ce genre de questions sensibles, nous indiquent que l’otage, aux mains du sinistre Abou Zeïd, serait détenu sur la bande de no man’s land séparant le Mali du Niger.
    Paris, qui a mis le feu aux poudres en jouant aux apprentis sorciers et en croyant pouvoir jouer impunément avec feu, s’apprête à vivre son jour le plus long. Une éventuelle  » élimination  » de l’otage ne sera pas sans conséquences sur la carrière politique de Sarkozy et de son clan, déjà sérieusement secoué par des scandales financiers à répétions et à multiples rebondissements. 
    La Tribune des Lecteurs, 26/7/2010
  •  » L’Algérie fait tout pour moderniser ses infrastructures « 

    Bouteflika à Kampala :  » L’Algérie fait tout pour oderniser ses infrastructures  »
    Par Karim Aimeur
    C’est ce qu’a déclaré le chef de l’Etat algérien dans une allocution prononcée, avant-hier, à Kampala lors des travaux du 23e sommet du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de l’orientation du NEPAD.
    Bouteflika a expliqué que le récent programme quinquennal, qui couvre la période 2010-2014, marque une montée en cadence de ce programme à la fois sur le plan des ambitions quantitatives et des exigences qualitatives.
    Dans son exposé, le chef de l’Etat a souligné que les programmes et projets contribueront aussi à une répartition spatiale plus équilibrée de l’activité économique et des investissements en tenant compte des avantages comparatifs et des spécificités des diverses zones et régions du pays et de la nécessité de désenclaver les régions défavorisées.
     » Le plan a également été guidé par le souci de favoriser la stabilisation des populations et une meilleure occupation du territoire national à travers notamment le développement de réseaux d’infrastructures à l’échelle du monde rural, des petites agglomérations et des villages « , a-t-il ajouté.
    Ensuite, Bouteflika a indiqué que les grands projets engagés par l’Algérie dans le cadre de ses divers plans de développement sont, de par leurs envergures, des facteurs favorisant l’intégration régionale et continentale.  » Ils sont de nature à traduire pleinement le rôle et la vocation de l’Algérie en tant que trait d’union et carrefour de rencontres et d’échanges entre l’Afrique, la Méditerranée, le monde arabe et le vaste espace musulman « , a-t-il précisé.
    Pour appuyer son exposé, Bouteflika a cité quelques-uns des grands projets structurants  » ayant un impact significatif direct ou indirect en matière d’intégration régionale « .
    Il s’agit, entres autres, de la route transsaharienne Alger-Lagos à travers le Niger qui désenclavera l’ensemble de la région et facilitera les échanges intra-africains d’une part, et entre l’Afrique et l’Europe, d’autre part, du gazoduc Nigeria-Algérie qui sera doublé tout le long de son parcours par un câble de fibre optique, l’autoroute Est-Ouest qui s’étendra de la frontière tunisienne à la frontière marocaine et représente un atout majeur pour l’intégration maghrébine.
     » Notre démarche s’inscrit ainsi dans une perspective de développement global, intégré, coordonné et durable, qui rejoint la vision et l’esprit des cadres continentaux développés par l’Union africaine et le NEPAD « , a-t-il expliqué, ajoutant que la promotion des programmes africains retenus dans le cadre du NEPAD, et qui culmineront avec le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PDIA), 2010-2030, est sans doute une expression significative de l’intérêt africain partagé pour le développement durable des infrastructures et leur utilisation au service de la promotion d’économies productives diversifiées et dynamiques.
    La Tribune des Lecteurs, 26/7/2010
  • Un dealer français sera extradé du Maroc vers l’Algérie

    Le 14 août 2009, Djamel Ktiti, Stéphanois de 35 ans, ressortissant français d’origine algérienne, était arrêté au Maroc pour trafic de drogue après un mandat d’arrêt international lancé par l’Algérie. Le 7 octobre, le Maroc autorisait son extradition vers Alger. Décidément, ce « commerce  » marche si bien que même les Français s’y mettent…
    La Tribune des Lecteurs, 26/7/2010