Mois : juillet 2010

  • Doctrine américaine, relais français ?

    Par Bachir Medjahed
    La Mauritanie, une fois de plus, fait une échappée politique sans concertation avec l’ensemble des pays du Maghreb. Oublions les derniers coups d’Etat opérés et pratiquement interdits par l’Union africaine pour tous ses membres ; interdits mais pas empêchés. Elle avait fait une ouverture en solitaire vers Israël par l’établissement de relations diplomatiques. Le président Bouteflika avait qualifié cette décision de «misérable» et la Mauritanie avait répondu en mettant en avant sa souveraineté. Du fait que seule l’Algérie avait critiqué cette décision, la tendance serait à admettre que la Tunisie et le Maroc lui avaient accordé leur bénédiction ou, alors, s’étaient abstenus de prendre une position publique, ce qui signifie leur plein accord. La deuxième fois, elle a décidé de donner une couverture à la France pour l’intervention militaire de celle-ci au sud de l’Algérie, sur le territoire malien. Cette ouverture s’est traduite par le fait que la Mauritanie déclare que l’armée française lui avait fourni un «appui technique seulement», endossant à elle seule la responsabilité de l’échec. Pourtant, l’Algérie et d’autres pays de la région du Sahel avaient décidé, à Tamanrasset, de créer un commandement unifié de lutte contre le terrorisme dans la région sahélo-saharienne. Pourquoi la France a-t-elle cru qu’elle s’en tirerait facilement en coopérant avec l’armé mauritanienne ? Serait-elle à la recherche d’un exploit qui lui assurerait «légitimement» la mainmise sur toute l’Afrique ? Sans nul doute que la France n’avait pas agi sans consulter les Américains. Doctrine américaine, relais français, financement arabe et guerre entre Arabo-Africains, les Maghrébins étant considérés à la fois comme Africains et Arabes… 
  • Terrorisme au Sahel Alger réagit…

    Le ministre algérien n’a pas condamné clairement l’opération militaire franco-mauritanienne menée jeudi dernier contre un camp d’Aqmi au Nord-Mali.
    Le raid raté de l’armée française contre un campement de terroristes, en vue de libérer l’otage français, a tourné au drame. Puisque non seulement l’otage ne s’y trouvait pas, mais en plus, il aurait été assassiné le lendemain par ses ravisseurs.
    Au lendemain de la confirmation par Paris de l’exécution de son citoyen et de  la “déclaration de guerre” faite par le président Nicolas Sarkozy, la première réaction officielle algérienne est tombée hier. Depuis Kampala, la capitale ougandaise, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, a exprimé les regrets de l’Algérie après l’assassinat par Al-Qaïda  de l’otage français Michel Germaneau. “La position algérienne est très claire, nous sommes contre le terrorisme en général et les prises d’otage en particulier”, a déclaré Mourad Medelci en marge de la 15e session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA).
    Le ministre algérien n’a pas condamné clairement l’opération militaire franco-mauritanienne menée jeudi dernier contre un camp d’Aqmi au Nord-Mali. “Nous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui s’est passé au Mali ces derniers jours et notre position est claire à ce sujet”,
    a-t-il seulement dit soulignant que “l’Algérie, à l’instar des pays de l’UA, reste déterminée à lutter contre cette pratique et qu’elle est partie prenante à la criminalisation de l’acte du paiement des rançons”. Cette sortie officielle algérienne, même si elle n’exprime pas la désapprobation d’Alger de l’intervention militaire française dans la région, n’en laisse pas un arrière-goût de profond malaise. Alger n’aurait même pas été consulté par les Français avant la lancement de l’opération ratée. Ce sont les Mauritaniens qui auraient informé leurs homologues algériens du déclenchement de l’opération. Paris a choisi d’agir à sa façon, ne prenant même pas de gants avec ses partenaires traditionnels.
    D’autant plus que le président français a décidé de dépêcher son chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, dans tous les pays de la région, sauf en Algérie. Une façon d’écarter l’Algérie de toute concertation avec les pays du Sahel au sujet de la riposte antiterroriste, version parisienne.
    Même si l’on sait que Kouchner est indésirable à Alger, il est tout de même étonnant de voir la France agir, en cow-boy, dans la bande sahélo-sahélienne, sans avoir à consulter les pays de la région engagés depuis fort longtemps, souvent avec le peu de moyens dont ils disposent, contre les groupes terroristes. Paris, qui a troqué un otage contre des terroristes algériens détenus au Mali – ceux-là mêmes qui auraient exécuté Michel Germaneau – semble vouloir s’installer durablement dans la région. Sarkozy, fervent adepte de la méthode Bush, voudrait faire oublier ses déboires internes en se lançant dans une sorte de chasse aux terroristes dans son ancien pré carré.
    En fait, il s’agit, ni plus ni moins,  que d’une tentative de se placer dans ce nouvel “Afghanistan” qu’est le Sahel et que les Occidentaux voudraient transformer en champ de bataille pour, en réalité, prendre le contrôle des immenses richesses dont il recèle.
    Liberté, 28/7/2010
  • Daniel Benjamin : « L’Algérie, un pays “leader” et “incontournable”

    Le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain : l’Algérie, un pays “leader” et “incontournable”

    « Les Etats-Unis n’ont aucune intention de déployer des troupes dans la région (du Sahel), car nous estimons que les pays concernés ont suffisamment de capacités pour faire phase au phénomène du terrorisme »
    Le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, M. Daniel Benjamin, a indiqué hier à Alger que les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un pays « leader » en matière de lutte contre le terrorisme et sont « prêts » à coopérer sur tous les plans concernant ce phénomène. « Nous apprécions les efforts de l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, tant au Maghreb, dans la région du Sahel ou ailleurs », a affirmé M. Benjamin dans une conférence de presse à l’ambassade des Etats-Unis à Alger. Il a également réaffirmé la volonté de son pays à fournir aide et assistance aux pays de la région du Sahel pour faire face à ce phénomène, écartant pour le moment toute éventualité des Etats-Unis de s’impliquer « directement » dans la région.
    Les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un pays  « leader » et un partenaire « incontournable » dans le domaine de la lutte antiterroriste et sont « prêts » à coopérer sur tous les plans pour venir à bout de ce phénomène  transfrontalier, a déclaré hier le coordonnateur de la lutte antiterroriste  au département d’Etat américain, M. Daniel Benjamin.       
     « Nous apprécions les efforts de l’Algérie dans le domaine de la lutte  contre le terrorisme, tant au Maghreb que dans la région du Sahel ou ailleurs et nous en sommes très reconnaissants », a affirmé M. Benjamin dans une conférence  de presse tenue à l’ambassade des Etats-Unis à Alger.        
    « Le gouvernement algérien est capable, à lui seul, de résoudre tous  les problèmes du terrorisme et nous sommes prêts à lui fournir toute l’assistance  qu’il demande », a-t-il précisé.  Au sujet des entretiens qu’il a eus avec de hauts responsables algériens,  M. Benjamin a fait savoir qu’il a été notamment question des voies et moyens  à même de développer et renforcer la coopération entre les deux pays, soulignant  que l’échange d’informations et de renseignements demeurent une méthode « très  efficace » dans le cadre de la lutte antiterroriste.        
    « La coopération avec l’Algérie a toujours porté sur de nombreux aspects  et nous n’avons jamais été confrontés à une quelconque barrière ou obstacle »,  a-t-il soutenu, ajoutant que l’Algérie et les Etats-Unis ont d’ »excellents liens »  de coopération.  M. Benjamin a salué, par la même occasion, le « progrès considérable »  de l’Algérie en matière de lutte antiterroriste, soulignant que les Etats-Unis  sont en train d’apprendre et de s’imprégner de l’expérience algérienne dans  ce domaine.       
     Il a, d’autre part, mis en évidence le rôle de l’Algérie dans l’interdiction  de payement de rançons dans le cadre de prise d’otages, estimant qu’il s’agit-là  d’une « forme de concession de la part des gouvernements concernés et une  sorte de financement du terrorisme ». Le responsable américain a, en outre, réaffirmé la volonté de son pays  à fournir toute l’aide et l’assistance voulues aux pays de la région du Sahel  pour faire face au terrorisme, écartant pour le moment toute éventualité pour  son pays de s’impliquer « directement » dans la région.   « Les Etats-Unis n’ont aucune intention de déployer des troupes dans  la région (du Sahel), car nous estimons que les pays concernés ont suffisamment  de capacités pour faire phase au phénomène du terrorisme », a-t-il assuré. Interrogé au sujet de l’exécution, samedi dernier, par les groupes terroristes  de l’otage français Michel Germaneau, M. Benjamin a indiqué que cela révèle  le degré de menace que représente l’activité terroriste dans la région du Sahel,  soulignant que les Etats-Unis « ont toujours été engagés pour aider les pays  de la région à lutter contre ce phénomène ».

    El Moudjahid, 26/7/2010


  • Le président sahraoui appelle l’Afrique à adhérer au processus de décolonisation du Sahara occidental

    Le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz a   souligné lors des débats de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs  d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) « la nécessité impérieuse »  de l’adhésion de l’Afrique en tant que partenaire puissant au processus de   décolonisation du Sahara occidental. « Il est d’une nécessité impérieuse que l’UA adhère en tant que partenaire  de l’ONU aux efforts visant à imposer l’application des résolutions de la Légalité  internationale à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent  pour l’autodétermination du peuple sahraoui » en vue de la décolonisation de  la dernière colonie d’Afrique, a-t-il dit. Dans ce contexte, le président Abdelaziz a exprimé « la préoccupation »  de l’Etat sahraoui quant à « l’inertie » qui caractérise le processus politique  en raison de l’intransigeance de l’autre partie qui s’est soustraite aux engagements  internationaux conclus par les deux parties du conflit, à savoir la Sahara occidental  et le Maroc. Le processus de négociations supervisé par l’envoyé personnel du secrétaire  général des Nations unies, Christopher Ross, « bute sur cette entrave due au  manque de volonté politique chez l’autre partie et son obstination à rejeter  l’option démocratique qu’est le référendum d’autodétermination », a affirmé le  président sahraoui cité par l’agence de presse sahraouie (SPS). Le président sahraoui a également déploré la situation au Sahara occidental,  une situation « qui ne répond nullement aux aspirations visant à faire de l’année  2010 l’année de la paix et de la sécurité en Afrique » affirmant que la paix  aussi bien que la sécurité, la liberté et la démocratie étaient « gravement  menacées » au Sahara occidental.   Le président Abdelaziz a salué, par la même, le rôle de l’UA à travers  ses observateurs membres de la Mission pour le référendum au Sahara  occidental (MINURSO) rappelant le rôle de l’Organisation de l’unité africaine  (OUA) dans l’élaboration du plan de règlement et son approbation par la décision  du sommet de Tripoli.  Il a également salué les actions de l’Algérie et de la Mauritanie en  tant que pays observateurs du processus de règlement du conflit au Sahara   occidental.
    El Moudjahid, 27/7/2010
  • Terrorisme au Sahel Alger réagit…

    Le ministre algérien n’a pas condamné clairement l’opération militaire franco-mauritanienne menée jeudi dernier contre un camp d’Aqmi au Nord-Mali.
    Le raid raté de l’armée française contre un campement de terroristes, en vue de libérer l’otage français, a tourné au drame. Puisque non seulement l’otage ne s’y trouvait pas, mais en plus, il aurait été assassiné le lendemain par ses ravisseurs.
    Au lendemain de la confirmation par Paris de l’exécution de son citoyen et de  la “déclaration de guerre” faite par le président Nicolas Sarkozy, la première réaction officielle algérienne est tombée hier. Depuis Kampala, la capitale ougandaise, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, a exprimé les regrets de l’Algérie après l’assassinat par Al-Qaïda  de l’otage français Michel Germaneau. “La position algérienne est très claire, nous sommes contre le terrorisme en général et les prises d’otage en particulier”, a déclaré Mourad Medelci en marge de la 15e session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA).
    Le ministre algérien n’a pas condamné clairement l’opération militaire franco-mauritanienne menée jeudi dernier contre un camp d’Aqmi au Nord-Mali. “Nous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui s’est passé au Mali ces derniers jours et notre position est claire à ce sujet”,
    a-t-il seulement dit soulignant que “l’Algérie, à l’instar des pays de l’UA, reste déterminée à lutter contre cette pratique et qu’elle est partie prenante à la criminalisation de l’acte du paiement des rançons”. Cette sortie officielle algérienne, même si elle n’exprime pas la désapprobation d’Alger de l’intervention militaire française dans la région, n’en laisse pas un arrière-goût de profond malaise. Alger n’aurait même pas été consulté par les Français avant la lancement de l’opération ratée. Ce sont les Mauritaniens qui auraient informé leurs homologues algériens du déclenchement de l’opération. Paris a choisi d’agir à sa façon, ne prenant même pas de gants avec ses partenaires traditionnels.
    D’autant plus que le président français a décidé de dépêcher son chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, dans tous les pays de la région, sauf en Algérie. Une façon d’écarter l’Algérie de toute concertation avec les pays du Sahel au sujet de la riposte antiterroriste, version parisienne.
    Même si l’on sait que Kouchner est indésirable à Alger, il est tout de même étonnant de voir la France agir, en cow-boy, dans la bande sahélo-sahélienne, sans avoir à consulter les pays de la région engagés depuis fort longtemps, souvent avec le peu de moyens dont ils disposent, contre les groupes terroristes. Paris, qui a troqué un otage contre des terroristes algériens détenus au Mali – ceux-là mêmes qui auraient exécuté Michel Germaneau – semble vouloir s’installer durablement dans la région. Sarkozy, fervent adepte de la méthode Bush, voudrait faire oublier ses déboires internes en se lançant dans une sorte de chasse aux terroristes dans son ancien pré carré.
    En fait, il s’agit, ni plus ni moins,  que d’une tentative de se placer dans ce nouvel “Afghanistan” qu’est le Sahel et que les Occidentaux voudraient transformer en champ de bataille pour, en réalité, prendre le contrôle des immenses richesses dont il recèle.
    Liberté, 28/7/2010
  • Daniel Benjamin : "L’Algérie, un pays “leader” et “incontournable”

    Le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain : l’Algérie, un pays “leader” et “incontournable”

    « Les Etats-Unis n’ont aucune intention de déployer des troupes dans la région (du Sahel), car nous estimons que les pays concernés ont suffisamment de capacités pour faire phase au phénomène du terrorisme »
    Le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, M. Daniel Benjamin, a indiqué hier à Alger que les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un pays « leader » en matière de lutte contre le terrorisme et sont « prêts » à coopérer sur tous les plans concernant ce phénomène. « Nous apprécions les efforts de l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, tant au Maghreb, dans la région du Sahel ou ailleurs », a affirmé M. Benjamin dans une conférence de presse à l’ambassade des Etats-Unis à Alger. Il a également réaffirmé la volonté de son pays à fournir aide et assistance aux pays de la région du Sahel pour faire face à ce phénomène, écartant pour le moment toute éventualité des Etats-Unis de s’impliquer « directement » dans la région.
    Les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un pays  « leader » et un partenaire « incontournable » dans le domaine de la lutte antiterroriste et sont « prêts » à coopérer sur tous les plans pour venir à bout de ce phénomène  transfrontalier, a déclaré hier le coordonnateur de la lutte antiterroriste  au département d’Etat américain, M. Daniel Benjamin.       
     « Nous apprécions les efforts de l’Algérie dans le domaine de la lutte  contre le terrorisme, tant au Maghreb que dans la région du Sahel ou ailleurs et nous en sommes très reconnaissants », a affirmé M. Benjamin dans une conférence  de presse tenue à l’ambassade des Etats-Unis à Alger.        
    « Le gouvernement algérien est capable, à lui seul, de résoudre tous  les problèmes du terrorisme et nous sommes prêts à lui fournir toute l’assistance  qu’il demande », a-t-il précisé.  Au sujet des entretiens qu’il a eus avec de hauts responsables algériens,  M. Benjamin a fait savoir qu’il a été notamment question des voies et moyens  à même de développer et renforcer la coopération entre les deux pays, soulignant  que l’échange d’informations et de renseignements demeurent une méthode « très  efficace » dans le cadre de la lutte antiterroriste.        
    « La coopération avec l’Algérie a toujours porté sur de nombreux aspects  et nous n’avons jamais été confrontés à une quelconque barrière ou obstacle »,  a-t-il soutenu, ajoutant que l’Algérie et les Etats-Unis ont d’ »excellents liens »  de coopération.  M. Benjamin a salué, par la même occasion, le « progrès considérable »  de l’Algérie en matière de lutte antiterroriste, soulignant que les Etats-Unis  sont en train d’apprendre et de s’imprégner de l’expérience algérienne dans  ce domaine.       
     Il a, d’autre part, mis en évidence le rôle de l’Algérie dans l’interdiction  de payement de rançons dans le cadre de prise d’otages, estimant qu’il s’agit-là  d’une « forme de concession de la part des gouvernements concernés et une  sorte de financement du terrorisme ». Le responsable américain a, en outre, réaffirmé la volonté de son pays  à fournir toute l’aide et l’assistance voulues aux pays de la région du Sahel  pour faire face au terrorisme, écartant pour le moment toute éventualité pour  son pays de s’impliquer « directement » dans la région.   « Les Etats-Unis n’ont aucune intention de déployer des troupes dans  la région (du Sahel), car nous estimons que les pays concernés ont suffisamment  de capacités pour faire phase au phénomène du terrorisme », a-t-il assuré. Interrogé au sujet de l’exécution, samedi dernier, par les groupes terroristes  de l’otage français Michel Germaneau, M. Benjamin a indiqué que cela révèle  le degré de menace que représente l’activité terroriste dans la région du Sahel,  soulignant que les Etats-Unis « ont toujours été engagés pour aider les pays  de la région à lutter contre ce phénomène ».

    El Moudjahid, 26/7/2010


  • Le président sahraoui appelle l’Afrique à adhérer au processus de décolonisation du Sahara occidental

    Le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz a   souligné lors des débats de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs  d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) « la nécessité impérieuse »  de l’adhésion de l’Afrique en tant que partenaire puissant au processus de   décolonisation du Sahara occidental. « Il est d’une nécessité impérieuse que l’UA adhère en tant que partenaire  de l’ONU aux efforts visant à imposer l’application des résolutions de la Légalité  internationale à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent  pour l’autodétermination du peuple sahraoui » en vue de la décolonisation de  la dernière colonie d’Afrique, a-t-il dit. Dans ce contexte, le président Abdelaziz a exprimé « la préoccupation »  de l’Etat sahraoui quant à « l’inertie » qui caractérise le processus politique  en raison de l’intransigeance de l’autre partie qui s’est soustraite aux engagements  internationaux conclus par les deux parties du conflit, à savoir la Sahara occidental  et le Maroc. Le processus de négociations supervisé par l’envoyé personnel du secrétaire  général des Nations unies, Christopher Ross, « bute sur cette entrave due au  manque de volonté politique chez l’autre partie et son obstination à rejeter  l’option démocratique qu’est le référendum d’autodétermination », a affirmé le  président sahraoui cité par l’agence de presse sahraouie (SPS). Le président sahraoui a également déploré la situation au Sahara occidental,  une situation « qui ne répond nullement aux aspirations visant à faire de l’année  2010 l’année de la paix et de la sécurité en Afrique » affirmant que la paix  aussi bien que la sécurité, la liberté et la démocratie étaient « gravement  menacées » au Sahara occidental.   Le président Abdelaziz a salué, par la même, le rôle de l’UA à travers  ses observateurs membres de la Mission pour le référendum au Sahara  occidental (MINURSO) rappelant le rôle de l’Organisation de l’unité africaine  (OUA) dans l’élaboration du plan de règlement et son approbation par la décision  du sommet de Tripoli.  Il a également salué les actions de l’Algérie et de la Mauritanie en  tant que pays observateurs du processus de règlement du conflit au Sahara   occidental.
    El Moudjahid, 27/7/2010
  • LETTRE OUVERTE DU PJM À M. BOUKANTAR UN MANDATAIRE BRUXELLOIS AU SERVICE DU NATIONALISME MAROCAIN

    Nous avons pris connaissance des propos inqualifiables que vous avez tenus le 25.11.2004 à Casablanca, au journal La Nouvelle tribune, qui a titré : « La Belgique donne l’exemple en matière d’intégration politique des étrangers. Diaspora marocaine, PS belge, racisme, Sahara marocain, retour en force des partis socialistes en Europe… M. Boukentar dit tout ou presque dans cet entretien ».
    Oui, en effet ! Vous y avez dit tout, M. Boukantar, et bien plus encore, en vérité, à l’occasion de cet entretien surréaliste qui, s’il avait été conduit de cette façon en Belgique par un élu marocain d’origine belge (un Belge, donc, si l’on s’en tient à votre concept de la nationalité qui ne reconnaît dans les Belges d’origine marocaine que des Marocains), aurait à coup sûr, et de plein droit, entraîné la démission immédiate du dit élu et sa mise à l’écart définitive, après une lourde condamnation (moins justifiée, sans doute), de toute activité politique dans le pays.
    Ainsi, à la question du journaliste « Peut-on dire que les partis belges se servent de cette communauté à des fins électorales? » vous répondez : « Si le PS est le premier parti en Belgique, le premier également à Bruxelles (majoritaire au niveau du gouvernement régional de Bruxelles), chose qui a donné un Premier ministre socialiste, en l’occurrence M. Charles Picqué, c’est parce que la majorité écrasante des Marocains résidant en Belgique ont voté pour les socialistes. Ce parti a toujours été du côté de la communauté marocaine ». Le PS, selon vous, serait donc devenu le premier parti en Belgique (ce qui est faux) et à Bruxelles, à cause du vote massif des « Marocains » qui résident en Belgique. Voilà bien une désignation (elle revient près de vingt fois dans votre discours) qui donne un exemple pour le moins désastreux du concept d’intégration politique qui est le vôtre, des « étrangers » en Belgique ! Le PS, dites-vous en substance dans un contexte exclusivement marocain qui doit traduire le fait qu’il est bien l’interlocuteur privilégié de l’actuel État chérifien, c’est « nous » les Marocains, qui le tenons. Nous qui sommes au service, bien naturellement, de la communauté marocaine de Belgique, mais surtout qui constituons un lobby déterminant au sein du parti pour promouvoir en Belgique l’image qu’il convient du gouvernement marocain et du roi du Maroc. Grâce à la « majorité écrasante (des voix) des Marocains », le PS est à notre merci. Il dépend totalement de nous. C’est en tant que mandataire belge, socialiste et bruxellois, que je suis, moi, Mohamed Boukantar, au service du Maroc, et c’est en tant que Marocain que je suis au service des socialistes belges et bruxellois ! Bravo, M. Boukantar, pour ce remarquable tour de passe-passe qui dissimule habilement une duplicité d’intérêts savamment calculés !
    Or, chacun sait que vos stupéfiants propos ne décrivent pas la réalité. D’abord, la représentation politique « marocaine » est en surnombre dans le parti (comme le reconnaît Philippe Moureaux, qui est bien placé pour le savoir). Elle est, ensuite, c’est vous, un élu politique belge, qui le signifiez sur tous les tons, totalement étrangère, sinon opposée, à l‘idée même de citoyenneté, et donc sans crédibilité aucune. Elle est, en outre, totalement inefficace, inexpressive, inaudible, totalement aux ordres d’un parti qui l’a insérée dans son casting pour assurer des votes qui lui ont été très utiles, assurément, mais qui ne peuvent en aucun cas infléchir ses décisions. Une pléthore de domestiques au château n’affaiblit ni ne supplante le maître, qu’ils fortifient, tout au contraire, en rehaussant son image extérieure. Cette « écrasante » représentation, enfin, n’affecte, vous avez eu bien soin de ne pas le souligner, qu’une population musulmane « hors islam », totalement inintelligible à un Maroc institutionnellement musulman. Un royaume dont le souverain, en sa qualité de Amir el Mouminin, interdit toute expression politique d’un islam parallèle ou contradictoire.
    Votre argumentaire électoraliste, M. Boukantar, relève de la fumisterie pure. Vos vantardises de matamore « au pays » ressemblent furieusement à celles que tiennent les « Marocains de Belgique » en vacances « chez eux », auprès des leurs, en leur cachant soigneusement dans quelles conditions d’humiliation et de servilité ils vivent ici (de par leur faute, de par la vôtre, principalement).
    À la question : « Dans quelle mesure la diaspora marocaine influe-t-elle sur les décisions de l’État ou des institutions politiques à l’égard du Maroc », vous avez répondu textuellement : « Nous nous sommes posés la question de savoir si nous sommes purement et simplement des ramasseurs de voix ou des Beni-oui-oui. Avec l’affaire du Sahara Marocain, nous avons pu tester le degré de notre influence et l’importance qu’accorde le PS à notre cause de premier plan. Malheureusement, au sein de ce parti, il existe deux personnes corrompues par le pouvoir algérien pour soutenir les séparatistes du Polisario au sein du PS ». Venant d’un élu politique qu’on croyait belge, pareils propos dépassent l’imagination !
    C’est donc la question du Sahara qui vous aurait permis, M. Boukantar, de tester la qualité, sinon la nature, du mandat qui vous a été confié par les citoyens de la ville de Bruxelles ? Une affaire, faut-il le dire, qui leur est quasiment étrangère, que même la plus haute instance internationale n’a pu résoudre, jusqu’à ce jour ; qui ne relève pas en tout cas d’un combat essentiel, et n’est certes pas la « cause de premier plan » qu’elle est et doit obligatoirement être pour vous et vos collègues « marocains » du parti socialiste (vos alter ego turcs, soit dit en passant, réagissent exactement de même à propos du « génocide » arménien). Si les problèmes du logement, de chômage, des inégalités sociales, propres à vos concitoyens par et pour lesquels vous avez été élus, ne vous semblent pas, monsieur le mandataire bruxellois, être de la première importance, et ne « tester » en rien de votre légitimité représentative, sachez que cette majorité dominante dont vous vous gaussez, et que vous donnez sciemment à penser à vos correspondants marocains qu’elle vous soutient, ne dispose, quant à elle, en tout état de cause, d’aucune réflexion constructive sur le Sahara occidental. (En fait, vous le savez très bien, puisque vous en êtes, vous et vos amis « marocains » du PS, les premiers responsables : n’est-ce pas vous-même qui nous avouez, en direct de Casablanca, que ces consciences sont, par vous, réquisitionnées ? Or, si elles ne peuvent s’exprimer facilement au Maroc, où les ventres sont souvent vides, où les personnes sont condamnées à l’enfermement mental par un taux d’analphabétisme supérieur à celui des autres pays arabes, déjà très alarmant, elles ne manquent pas non plus d’être altérées, ici, par des préoccupations matérielles, des soucis d’emploi, de logement et d’enseignement qui les privent totalement des moyens d’analyser la situation de manière indépendante et critique, de résister à vos dictées contraignantes, elles-mêmes dictées de l’extérieur).
    Mais là où vous dépassez les bornes, monsieur le mandaté, c’est quand vous jetez l’opprobre communautaire, au sein même de votre parti, sur deux personnes belges (avec vous il convient de préciser) « corrompues par le pouvoir algérien », qui auraient le malheur de ne pas penser comme vous, c’est-à-dire, comme un vrai Marocain socialiste. Qui sont-ils ces fauteurs de corruption, M. Boukantar, qui seraient si dangereux pour le régime marocain, qui auraient commis le crime de courtiser un pays étranger avec lequel, permettez-nous de le rappeler à l’élu belge que vous êtes, la Belgique entretient des relations tout aussi normales qu’avec « votre » pays ? Seraient-ce les transfuges Fatiha Saïdi et Amina Derbaki Sbaï, pas socialistes à part entière, comme vous le laissez entendre, ou un Mohammed Boukourna élu député fédéral suite à la mise à l’écart d’un Mustapha Akouz et d’une Amina Sbaï, exclus l’un et l’autre du FDF ? Mais en quoi ces deux agents (appelons un chat un chat) d’un État étranger, l’Algérie, diffèreraient-ils (diffèreraient-elles) de vous, qui vous désignez vous-même, à nous qui sommes Belges, excusez-nous d’insister, comme celui du Maroc ?
    N’est-il pas renversant, M. Boukantar, qu’à la question « Quelle lecture faites-vous du communiqué du PS belge relatif à l’affaire du Sahara marocain? », vous répondiez (accrochez-vous, lecteurs, membres des gouvernements, dirigeants des partis) : « La déclaration officielle du PS a une importante signification. Les Marocains membres du PS sont des socialistes à part entière. Ils ne sont pas des socialistes de seconde zone ou des ramasseurs de voix. Ce constat, le PS l’a prouvé et l’a démontré dans ce communiqué. Le PS a tenu compte de nos suggestions. Il est à signaler à ce sujet que la diplomatie marocaine est absente. Je vous donne un exemple concret: Dimanche 4 octobre 2004, le président de la mosquée de Bruxelles M. Qaïssi a organisé un grand F’tour où il a invité des ministres et des élus belges. L’ambassadeur du Maroc en Belgique qui était parmi les invités n’a pas cité, dans son discours, l’affaire du Sahara, donnant ainsi l’impression que c’est une affaire mineure. Alors que c’était une occasion pour dénoncer les manoeuvres algériennes, mais notre ambassadeur ne l’a pas fait ».
    D’abord, M. Boukantar, ce communiqué ne prouve (ni ne démontre !) que les « Marocains » membres du PS sont des socialistes à part entière ». Vouloir le prouver, ce qui est aberrant en soi, ne démontre qu’une chose : que vous n’êtes pas, précisément, quoique vous prétendiez, vous et vos concitoyens marocains, des socialistes « à part entière ». Et comment en serait-il autrement, quand vous nous prouvez ici même que vous n’êtes même pas un mandataire belge à part entière !
    Faisant succéder le burlesque (et l’inintelligible) à l’odieux, vous applaudissez dans un même élan au fait que « la diplomatie marocaine est absente » (d’où ça, grand Dieu, de quel « sujet » ?), et à celui qu’un diplomate marocain (que vous appelez, au reste…, « notre ambassadeur ») se serait présenté dans « la mosquée de Bruxelles » (dont M. Kissi et non Qaïssi est ou serait le président) pour y prononcer un très apprécié discours ! Ainsi, M. Kissi, dont le PJM a évoqué la personnalité peu ragoûtante à plusieurs reprises, notamment dans l’épineux dossier de l’Exécutif, est présenté par vous, à l’opinion marocaine, comme le représentant majeur des musulmans de Belgique ! Serait-ce parce qu’il entretient, à côté de ceux établis avec l’ambassade du Maroc, des rapports plus qu’étroits avec les édiles socialistes communaux, mais aussi régionaux et fédéraux de Belgique ? Merci, en tout cas, M. Boukantar, de confirmer que les mosquées servent bien en Belgique de « bastions d’endoctrinement » politique, de « plaques tournantes » », de « réseaux dormants », non pas du terrorisme islamiste haineux (véritable monstre du Loch Ness, sans cesse pourchassé, jamais identifié), mais d’un terrorisme mental et culturel lâchement exercé sur des immigrés et fils d’immigrés traités comme des sous-citoyens, comme au temps du colonialisme, par des responsables politiques étrangers aussi bien que nationaux, objectivement opposés, pour les mêmes raisons de sujétion, à leur intégration. (Comment ne pas penser aux visites électorales de Moureaux dans certaines mosquées guet-apens de Molenbeek, et de Picqué dans la « mosquée de Bruxelles », précisément, dirigée par le ci-devant sieur Kissi ?).
    Vos déclarations, M. Boukantar, devraient, en accord avec toute conscience politique nationale férue d’indépendance et de respect démocratique citoyen (y en a-t-il encore ?), vous écarter d’un parti dont vous minez passablement la cohésion (ce qui, nous vous le concédons, ne regarde que lui, et ses électeurs), mais aussi d’un conseil communal qui devrait exiger votre démission 1 : pour mépris affiché, en tant qu’élu, de la citoyenneté nationale, et 2 : pour soutien actif, systématique et public à l’ingérence coercitive étrangère. En temps de guerre, Monsieur le conseiller communal, vous passeriez, vous et tous les élus « marocains » qui s’affichent comme vous, en cour martiale ! Double nationalité, oui ! Double allégeance, non !
    Vous nous faites toucher du doigt ici, M. Boukantar, la lèpre politique qui recouvre tout le corps communautaire musulman de ce pays. Les mosquées sont bel et bien le dernier salon où l’on cause, mais pas du tout de ce que prétendent les renseignements généraux. Elles abritent, par contre, un véritable parterre politique qui conjugue étonnamment visées électorales de partis et contrôles autocratiques de pouvoirs aussi bien belges qu’étrangers. Elles ont pour mission, merci, Monsieur, de nous le confirmer, d’appeler les fidèles à soutenir sans faille une cause étrangère défendue sans aucune retenue par des représentants et des élus belges en service commandé (de l’étranger). Le PJM, il va sans dire, exprime un dégoût marqué et définitif pour cette gestion parallèle, impunément exercée par des pouvoirs étrangers soutenus de l’intérieur (et vice-versa), des opinions musulmanes citoyennes belges.
    Quand vous dites, à propos de la « diaspora » algérienne, cette fois, que « la Belgique est un pays démocratique où la majorité des citoyens considère que le peuple algérien souffre du régime militaire actuel », quel message voulez-vous faire passer, tant à vos concitoyens marocains qu’à vos collègues de parti ? Que Mme Faouzia Harriche, par exemple, d’origine algérienne, échevine PS à Bruxelles-Ville, doit obligatoirement « souffrir » également, pour être dans la ligne marocaine du parti concernant le conflit sahraoui, du régime militaire algérien ? Qu’à défaut de quoi, c’est bien ce que vous dites, n’est-il pas ? elle rejoindrait les « deux personnes corrompues par le pouvoir algérien pour soutenir les séparatistes du Polisario au sein du PS » ? Or, ne vous serait-il pas venu à l’esprit, M. Boukantar, qu’il n’est nullement établi que le régime marocain soit considéré par une majorité des Belges (d’origine marocaine, algérienne, ou autre) comme meilleur que celui qui sévit en Algérie, dont le système constitutionnel pourrait paraître à certains plus proche, naturellement, que celui du Maroc, qu’ils taxent volontiers (preuve évidente de leur perception corrompue des enjeux, bien évidemment) de despotique et de rétrograde ?
    Et Mme la sénatrice Olga Zrihen, compatriote d’origine marocaine et concitoyenne à défaut d’être coreligionnaire, qui avait voté contre un amendement à l’accord de coopération technique et scientifique avec Israël présenté par le groupe écolo au parlement européen ? Que dites-vous d’elle qui a soutenu ainsi l’ignoble politique terroriste menée par la gouvernement Sharon à l’encontre du peuple palestinien ? Est-elle considérée par vous et vos collègues comme une mandataire marocaine ou une citoyenne belge de « seconde zone » ? Ou bien la considérez-vous, comme vous en faites état pour vous-même par rapport au Maroc, comme un agent sioniste au service des dirigeants du peuple juif ?
    Quant à votre appréciation du projet de loi sur les partis politiques au Maroc, il nous fait chuter une nouvelle fois dans les fonds abyssaux de la bêtise, de la désinformation, de la propagande courtisane. « Il est grand temps de mettre fin à l’anarchie qui règne au sein des partis (qui deviendront, soit dit en passant, « nos partis » un peu plus loin…) au Maroc », dites-vous avec aplomb. (Passons sur cette déformation éhontée, mais vraiment mineure dans votre chef, qui fait croire, pour appuyer le départ de personnalités marocaines trop âgées, ou trop dérangeantes à votre goût, qu’ »en Belgique, à l’âge de 65 ans, un leader politique n’a plus le droit de se présenter aux élections »). Qu’appelez-vous anarchie, M. Boukantar ? La pluralité d’expression ? Ignorez-vous que cette loi cloisonnera complètement la vie politique marocaine, en restreignant la liberté d’opinion dans le cadre d’une percée politique qui a raté la transition démocratique promise, puisque le premier ministre actuel (et d’autres, stratégiques, comme ceux de l’Intérieur ou de la Défense) sont toujours directement imposés par le roi, quelle que soit l’issue des élections ? Ignorez-vous qu’une formation politique d’idéologie strictement islamique ne pourra plus, dès lors, se présenter, sous le prétexte que toute expression impartiale de l’islam, exclusivement représenté par le monarque, ne pourrait se formuler qu’en dehors de lui ou contre lui ? (À noter qu’ici en Belgique, la même préoccupation, mais dans un contexte radicalement différent, bien vu, M. Boukantar ! consacre l’alliance objective du Trône du Maroc et du PS : c’est le seuil de représentativité des partis, qui fut fixé à 5% après la percée citoyenne musulmane de juin 2003, non pour consolider un islam officiel, bien entendu, mais pour en retarder, sinon compromettre, toute expression politique significative).
    Vous terminez par une grandiose pétarade pyrotechnique, il faut le reconnaître, M. Boukantar, quand vous laissez entendre que la station radio dont vous êtes le patron, constituait le moyen de défense qui manquait à une « communauté marocaine (…) attaquée de tous bords », qui était (elle ne le serait donc plus ?) « la cible du racisme » et… »de la désinformation » (c’est un comble !). « On a programmé l’émission « Sahara marocain », entre les visés impérialistes et algériennes que Culture III diffuse chaque mercredi », dites-vous, en reconnaissant ainsi que votre radio est la voix du Maroc (soutenue par des fonds publics belges). Et comme si cette dernière bourde ne suffisait pas, vous affirmez sans broncher, toujours, que vous avez voulu, avec votre compère El Ktibbi « qu’elle soit celle de tous » (que la voix du Maroc, donc, soit celle de tous !). Étant entendu, et l’artificieux feu d’artifice s’arrête ici dans une apothéose éclatante d’incohérence et de mauvaise foi, que les critiques d’opposants n’y ont « aucun impact », vu que « la communauté marocaine en Belgique ne leur accorde aucune importance ». Et la boucle est bouclée !
    Ne serait-il pas finalement préférable pour vous, M. Boukantar, comme vous en donnez quotidiennement la consigne à votre radio, et en stimulez l’ordre dans les mosquées, que vous la boucliez ?
    7.12.04
    JEAN-FRANÇOIS BASTIN ABDULLAH ABU ABDULAZIZ
    RACHID ZEGZAOUI
    www.mvjm.be
    NDLR
    Pour en savoir plus sur Mr Boukantar Mohammed, Conseiller communal de la ville de Bruxelles et, lire le texte intégral de son interview dans la Nouvelle Tribune, je vous renvois au site Suffrage Universel de P.Y. Lambert :
    http://www.suffrage-universel.be/be/boukantar.htm
    Bonne lecture.
    Akhbar Dounia, 7/12/2004
  • Du camp de réfugiés au foyer d’un couple manceau – Le Mans

    Deux petites Sahraouies découvrent le mode de vie à la française. Depuis l’aéroport, les surprises se succèdent.
    Dans le salon du petit pavillon, Fatma et Hanan, huit ans toutes les deux, chantonnent, des jouets devant elles. Pour elles, c’est une découverte. Il y a 15 jours encore, elles vivaient dans le camp de réfugiés du Sahara Occidental où elles sont nées, à Haouza, en Algérie. Une ville désertique, où la température a cette saison atteint 48-50° avec un vent de sable.
    Les éloigner de cette atmosphère étouffante est l’une des raisons pour laquelle leurs parents les ont envoyées ici, au Mans, avec 16 autres enfants de 8 à 10 ans. « C’est aussi l’occasion pour elles de voir autre chose que leur camp » raconte Alain Aumont, qui les accueille. La plupart n’en sont jamais sortis. Et faute d’électricité, la télévision n’assure même pas une ouverture sur le monde… C’est dire si depuis l’aéroport, les surprises se succèdent.
    Ils repartiront avec des lunettes
    « Quand les enfants viennent au Mans, ils reçoivent des vêtements, des chaussures, un cartable, des cahiers… Toutes ces choses qui manquent cruellement dans les camps et dont ils se serviront toute l’année », poursuit Elboun, leur accompagnatrice. Ici, ils bénéficient aussi de leur première visite médicale. « Trois enfants vont repartir avec des lunettes » raconte Ali Salem, l’autre accompagnateur.
    Tous deux constituent les seuls repères des 18 enfants qui ne parlent que l’arabe. Leur téléphone a beaucoup sonné ! Au bout du fil : des enfants ayant besoin d’être rassurés et des familles d’accueil désemparées. Cette année, l’arrivée a été mouvementée (lire Ouest-France du 12 juillet). D’habitude, les enfants passent une semaine tous ensemble avant d’être accueillis dans les familles. Cette fois, à cause d’un retard d’avion, il n’y a pas eu ce « sas de décompression ». Certains enfants ont eu du mal à s’adapter. Il y a eu beaucoup de pleurs. Quelques-uns ont changé de famille.
    « L’eau qui sort de terre »
    C’est ainsi qu’Alain et Josette se sont retrouvés à accueillir Fatma et Hanan « qui pleurait beaucoup ». « Ça n’était pas prévu, mais on est des militants de la cause. Alors… Le fait qu’elles soient deux est plus sécurisant pour elles. Elles peuvent échanger… »
    Sur leurs découvertes mutuelles, par exemple. Elles partagent la même passion pour… les bananes : trois par jour chacune ! « Les fruits sont rares et chers dans le camp ». Au parc Monod, elles sont restées un moment hypnotisées par l’eau si rare chez elle et qui « ici, sort de terre », avant de courir entre les jets. Les « chiens qui entrent dans les maisons » sont une grande découverte. Là-bas, ils sont sauvages et attaquent les chèvres…
    Aspirant leur yaourt à la paille, les deux petites filles réfléchissent à ce qui leur plaît le plus ici. « Le jardin, les arbres ! » répond Fatma sans hésiter. Mais elle a aussi aimé « la piscine, dormir dans un lit et la télé ». Le visage grave, Hanan prend un long moment de réflexion. Hésite, puis se décide pour : « les jeux ». Tout simplement.
    Laurence PICOLO.
    Ouest-france.fr
  • LETTRE OUVERTE DU PJM À M. BOUKANTAR UN MANDATAIRE BRUXELLOIS AU SERVICE DU NATIONALISME MAROCAIN

    Nous avons pris connaissance des propos inqualifiables que vous avez tenus le 25.11.2004 à Casablanca, au journal La Nouvelle tribune, qui a titré : « La Belgique donne l’exemple en matière d’intégration politique des étrangers. Diaspora marocaine, PS belge, racisme, Sahara marocain, retour en force des partis socialistes en Europe… M. Boukentar dit tout ou presque dans cet entretien ».
    Oui, en effet ! Vous y avez dit tout, M. Boukantar, et bien plus encore, en vérité, à l’occasion de cet entretien surréaliste qui, s’il avait été conduit de cette façon en Belgique par un élu marocain d’origine belge (un Belge, donc, si l’on s’en tient à votre concept de la nationalité qui ne reconnaît dans les Belges d’origine marocaine que des Marocains), aurait à coup sûr, et de plein droit, entraîné la démission immédiate du dit élu et sa mise à l’écart définitive, après une lourde condamnation (moins justifiée, sans doute), de toute activité politique dans le pays.
    Ainsi, à la question du journaliste « Peut-on dire que les partis belges se servent de cette communauté à des fins électorales? » vous répondez : « Si le PS est le premier parti en Belgique, le premier également à Bruxelles (majoritaire au niveau du gouvernement régional de Bruxelles), chose qui a donné un Premier ministre socialiste, en l’occurrence M. Charles Picqué, c’est parce que la majorité écrasante des Marocains résidant en Belgique ont voté pour les socialistes. Ce parti a toujours été du côté de la communauté marocaine ». Le PS, selon vous, serait donc devenu le premier parti en Belgique (ce qui est faux) et à Bruxelles, à cause du vote massif des « Marocains » qui résident en Belgique. Voilà bien une désignation (elle revient près de vingt fois dans votre discours) qui donne un exemple pour le moins désastreux du concept d’intégration politique qui est le vôtre, des « étrangers » en Belgique ! Le PS, dites-vous en substance dans un contexte exclusivement marocain qui doit traduire le fait qu’il est bien l’interlocuteur privilégié de l’actuel État chérifien, c’est « nous » les Marocains, qui le tenons. Nous qui sommes au service, bien naturellement, de la communauté marocaine de Belgique, mais surtout qui constituons un lobby déterminant au sein du parti pour promouvoir en Belgique l’image qu’il convient du gouvernement marocain et du roi du Maroc. Grâce à la « majorité écrasante (des voix) des Marocains », le PS est à notre merci. Il dépend totalement de nous. C’est en tant que mandataire belge, socialiste et bruxellois, que je suis, moi, Mohamed Boukantar, au service du Maroc, et c’est en tant que Marocain que je suis au service des socialistes belges et bruxellois ! Bravo, M. Boukantar, pour ce remarquable tour de passe-passe qui dissimule habilement une duplicité d’intérêts savamment calculés !
    Or, chacun sait que vos stupéfiants propos ne décrivent pas la réalité. D’abord, la représentation politique « marocaine » est en surnombre dans le parti (comme le reconnaît Philippe Moureaux, qui est bien placé pour le savoir). Elle est, ensuite, c’est vous, un élu politique belge, qui le signifiez sur tous les tons, totalement étrangère, sinon opposée, à l‘idée même de citoyenneté, et donc sans crédibilité aucune. Elle est, en outre, totalement inefficace, inexpressive, inaudible, totalement aux ordres d’un parti qui l’a insérée dans son casting pour assurer des votes qui lui ont été très utiles, assurément, mais qui ne peuvent en aucun cas infléchir ses décisions. Une pléthore de domestiques au château n’affaiblit ni ne supplante le maître, qu’ils fortifient, tout au contraire, en rehaussant son image extérieure. Cette « écrasante » représentation, enfin, n’affecte, vous avez eu bien soin de ne pas le souligner, qu’une population musulmane « hors islam », totalement inintelligible à un Maroc institutionnellement musulman. Un royaume dont le souverain, en sa qualité de Amir el Mouminin, interdit toute expression politique d’un islam parallèle ou contradictoire.
    Votre argumentaire électoraliste, M. Boukantar, relève de la fumisterie pure. Vos vantardises de matamore « au pays » ressemblent furieusement à celles que tiennent les « Marocains de Belgique » en vacances « chez eux », auprès des leurs, en leur cachant soigneusement dans quelles conditions d’humiliation et de servilité ils vivent ici (de par leur faute, de par la vôtre, principalement).
    À la question : « Dans quelle mesure la diaspora marocaine influe-t-elle sur les décisions de l’État ou des institutions politiques à l’égard du Maroc », vous avez répondu textuellement : « Nous nous sommes posés la question de savoir si nous sommes purement et simplement des ramasseurs de voix ou des Beni-oui-oui. Avec l’affaire du Sahara Marocain, nous avons pu tester le degré de notre influence et l’importance qu’accorde le PS à notre cause de premier plan. Malheureusement, au sein de ce parti, il existe deux personnes corrompues par le pouvoir algérien pour soutenir les séparatistes du Polisario au sein du PS ». Venant d’un élu politique qu’on croyait belge, pareils propos dépassent l’imagination !
    C’est donc la question du Sahara qui vous aurait permis, M. Boukantar, de tester la qualité, sinon la nature, du mandat qui vous a été confié par les citoyens de la ville de Bruxelles ? Une affaire, faut-il le dire, qui leur est quasiment étrangère, que même la plus haute instance internationale n’a pu résoudre, jusqu’à ce jour ; qui ne relève pas en tout cas d’un combat essentiel, et n’est certes pas la « cause de premier plan » qu’elle est et doit obligatoirement être pour vous et vos collègues « marocains » du parti socialiste (vos alter ego turcs, soit dit en passant, réagissent exactement de même à propos du « génocide » arménien). Si les problèmes du logement, de chômage, des inégalités sociales, propres à vos concitoyens par et pour lesquels vous avez été élus, ne vous semblent pas, monsieur le mandataire bruxellois, être de la première importance, et ne « tester » en rien de votre légitimité représentative, sachez que cette majorité dominante dont vous vous gaussez, et que vous donnez sciemment à penser à vos correspondants marocains qu’elle vous soutient, ne dispose, quant à elle, en tout état de cause, d’aucune réflexion constructive sur le Sahara occidental. (En fait, vous le savez très bien, puisque vous en êtes, vous et vos amis « marocains » du PS, les premiers responsables : n’est-ce pas vous-même qui nous avouez, en direct de Casablanca, que ces consciences sont, par vous, réquisitionnées ? Or, si elles ne peuvent s’exprimer facilement au Maroc, où les ventres sont souvent vides, où les personnes sont condamnées à l’enfermement mental par un taux d’analphabétisme supérieur à celui des autres pays arabes, déjà très alarmant, elles ne manquent pas non plus d’être altérées, ici, par des préoccupations matérielles, des soucis d’emploi, de logement et d’enseignement qui les privent totalement des moyens d’analyser la situation de manière indépendante et critique, de résister à vos dictées contraignantes, elles-mêmes dictées de l’extérieur).
    Mais là où vous dépassez les bornes, monsieur le mandaté, c’est quand vous jetez l’opprobre communautaire, au sein même de votre parti, sur deux personnes belges (avec vous il convient de préciser) « corrompues par le pouvoir algérien », qui auraient le malheur de ne pas penser comme vous, c’est-à-dire, comme un vrai Marocain socialiste. Qui sont-ils ces fauteurs de corruption, M. Boukantar, qui seraient si dangereux pour le régime marocain, qui auraient commis le crime de courtiser un pays étranger avec lequel, permettez-nous de le rappeler à l’élu belge que vous êtes, la Belgique entretient des relations tout aussi normales qu’avec « votre » pays ? Seraient-ce les transfuges Fatiha Saïdi et Amina Derbaki Sbaï, pas socialistes à part entière, comme vous le laissez entendre, ou un Mohammed Boukourna élu député fédéral suite à la mise à l’écart d’un Mustapha Akouz et d’une Amina Sbaï, exclus l’un et l’autre du FDF ? Mais en quoi ces deux agents (appelons un chat un chat) d’un État étranger, l’Algérie, diffèreraient-ils (diffèreraient-elles) de vous, qui vous désignez vous-même, à nous qui sommes Belges, excusez-nous d’insister, comme celui du Maroc ?
    N’est-il pas renversant, M. Boukantar, qu’à la question « Quelle lecture faites-vous du communiqué du PS belge relatif à l’affaire du Sahara marocain? », vous répondiez (accrochez-vous, lecteurs, membres des gouvernements, dirigeants des partis) : « La déclaration officielle du PS a une importante signification. Les Marocains membres du PS sont des socialistes à part entière. Ils ne sont pas des socialistes de seconde zone ou des ramasseurs de voix. Ce constat, le PS l’a prouvé et l’a démontré dans ce communiqué. Le PS a tenu compte de nos suggestions. Il est à signaler à ce sujet que la diplomatie marocaine est absente. Je vous donne un exemple concret: Dimanche 4 octobre 2004, le président de la mosquée de Bruxelles M. Qaïssi a organisé un grand F’tour où il a invité des ministres et des élus belges. L’ambassadeur du Maroc en Belgique qui était parmi les invités n’a pas cité, dans son discours, l’affaire du Sahara, donnant ainsi l’impression que c’est une affaire mineure. Alors que c’était une occasion pour dénoncer les manoeuvres algériennes, mais notre ambassadeur ne l’a pas fait ».
    D’abord, M. Boukantar, ce communiqué ne prouve (ni ne démontre !) que les « Marocains » membres du PS sont des socialistes à part entière ». Vouloir le prouver, ce qui est aberrant en soi, ne démontre qu’une chose : que vous n’êtes pas, précisément, quoique vous prétendiez, vous et vos concitoyens marocains, des socialistes « à part entière ». Et comment en serait-il autrement, quand vous nous prouvez ici même que vous n’êtes même pas un mandataire belge à part entière !
    Faisant succéder le burlesque (et l’inintelligible) à l’odieux, vous applaudissez dans un même élan au fait que « la diplomatie marocaine est absente » (d’où ça, grand Dieu, de quel « sujet » ?), et à celui qu’un diplomate marocain (que vous appelez, au reste…, « notre ambassadeur ») se serait présenté dans « la mosquée de Bruxelles » (dont M. Kissi et non Qaïssi est ou serait le président) pour y prononcer un très apprécié discours ! Ainsi, M. Kissi, dont le PJM a évoqué la personnalité peu ragoûtante à plusieurs reprises, notamment dans l’épineux dossier de l’Exécutif, est présenté par vous, à l’opinion marocaine, comme le représentant majeur des musulmans de Belgique ! Serait-ce parce qu’il entretient, à côté de ceux établis avec l’ambassade du Maroc, des rapports plus qu’étroits avec les édiles socialistes communaux, mais aussi régionaux et fédéraux de Belgique ? Merci, en tout cas, M. Boukantar, de confirmer que les mosquées servent bien en Belgique de « bastions d’endoctrinement » politique, de « plaques tournantes » », de « réseaux dormants », non pas du terrorisme islamiste haineux (véritable monstre du Loch Ness, sans cesse pourchassé, jamais identifié), mais d’un terrorisme mental et culturel lâchement exercé sur des immigrés et fils d’immigrés traités comme des sous-citoyens, comme au temps du colonialisme, par des responsables politiques étrangers aussi bien que nationaux, objectivement opposés, pour les mêmes raisons de sujétion, à leur intégration. (Comment ne pas penser aux visites électorales de Moureaux dans certaines mosquées guet-apens de Molenbeek, et de Picqué dans la « mosquée de Bruxelles », précisément, dirigée par le ci-devant sieur Kissi ?).
    Vos déclarations, M. Boukantar, devraient, en accord avec toute conscience politique nationale férue d’indépendance et de respect démocratique citoyen (y en a-t-il encore ?), vous écarter d’un parti dont vous minez passablement la cohésion (ce qui, nous vous le concédons, ne regarde que lui, et ses électeurs), mais aussi d’un conseil communal qui devrait exiger votre démission 1 : pour mépris affiché, en tant qu’élu, de la citoyenneté nationale, et 2 : pour soutien actif, systématique et public à l’ingérence coercitive étrangère. En temps de guerre, Monsieur le conseiller communal, vous passeriez, vous et tous les élus « marocains » qui s’affichent comme vous, en cour martiale ! Double nationalité, oui ! Double allégeance, non !
    Vous nous faites toucher du doigt ici, M. Boukantar, la lèpre politique qui recouvre tout le corps communautaire musulman de ce pays. Les mosquées sont bel et bien le dernier salon où l’on cause, mais pas du tout de ce que prétendent les renseignements généraux. Elles abritent, par contre, un véritable parterre politique qui conjugue étonnamment visées électorales de partis et contrôles autocratiques de pouvoirs aussi bien belges qu’étrangers. Elles ont pour mission, merci, Monsieur, de nous le confirmer, d’appeler les fidèles à soutenir sans faille une cause étrangère défendue sans aucune retenue par des représentants et des élus belges en service commandé (de l’étranger). Le PJM, il va sans dire, exprime un dégoût marqué et définitif pour cette gestion parallèle, impunément exercée par des pouvoirs étrangers soutenus de l’intérieur (et vice-versa), des opinions musulmanes citoyennes belges.
    Quand vous dites, à propos de la « diaspora » algérienne, cette fois, que « la Belgique est un pays démocratique où la majorité des citoyens considère que le peuple algérien souffre du régime militaire actuel », quel message voulez-vous faire passer, tant à vos concitoyens marocains qu’à vos collègues de parti ? Que Mme Faouzia Harriche, par exemple, d’origine algérienne, échevine PS à Bruxelles-Ville, doit obligatoirement « souffrir » également, pour être dans la ligne marocaine du parti concernant le conflit sahraoui, du régime militaire algérien ? Qu’à défaut de quoi, c’est bien ce que vous dites, n’est-il pas ? elle rejoindrait les « deux personnes corrompues par le pouvoir algérien pour soutenir les séparatistes du Polisario au sein du PS » ? Or, ne vous serait-il pas venu à l’esprit, M. Boukantar, qu’il n’est nullement établi que le régime marocain soit considéré par une majorité des Belges (d’origine marocaine, algérienne, ou autre) comme meilleur que celui qui sévit en Algérie, dont le système constitutionnel pourrait paraître à certains plus proche, naturellement, que celui du Maroc, qu’ils taxent volontiers (preuve évidente de leur perception corrompue des enjeux, bien évidemment) de despotique et de rétrograde ?
    Et Mme la sénatrice Olga Zrihen, compatriote d’origine marocaine et concitoyenne à défaut d’être coreligionnaire, qui avait voté contre un amendement à l’accord de coopération technique et scientifique avec Israël présenté par le groupe écolo au parlement européen ? Que dites-vous d’elle qui a soutenu ainsi l’ignoble politique terroriste menée par la gouvernement Sharon à l’encontre du peuple palestinien ? Est-elle considérée par vous et vos collègues comme une mandataire marocaine ou une citoyenne belge de « seconde zone » ? Ou bien la considérez-vous, comme vous en faites état pour vous-même par rapport au Maroc, comme un agent sioniste au service des dirigeants du peuple juif ?
    Quant à votre appréciation du projet de loi sur les partis politiques au Maroc, il nous fait chuter une nouvelle fois dans les fonds abyssaux de la bêtise, de la désinformation, de la propagande courtisane. « Il est grand temps de mettre fin à l’anarchie qui règne au sein des partis (qui deviendront, soit dit en passant, « nos partis » un peu plus loin…) au Maroc », dites-vous avec aplomb. (Passons sur cette déformation éhontée, mais vraiment mineure dans votre chef, qui fait croire, pour appuyer le départ de personnalités marocaines trop âgées, ou trop dérangeantes à votre goût, qu’ »en Belgique, à l’âge de 65 ans, un leader politique n’a plus le droit de se présenter aux élections »). Qu’appelez-vous anarchie, M. Boukantar ? La pluralité d’expression ? Ignorez-vous que cette loi cloisonnera complètement la vie politique marocaine, en restreignant la liberté d’opinion dans le cadre d’une percée politique qui a raté la transition démocratique promise, puisque le premier ministre actuel (et d’autres, stratégiques, comme ceux de l’Intérieur ou de la Défense) sont toujours directement imposés par le roi, quelle que soit l’issue des élections ? Ignorez-vous qu’une formation politique d’idéologie strictement islamique ne pourra plus, dès lors, se présenter, sous le prétexte que toute expression impartiale de l’islam, exclusivement représenté par le monarque, ne pourrait se formuler qu’en dehors de lui ou contre lui ? (À noter qu’ici en Belgique, la même préoccupation, mais dans un contexte radicalement différent, bien vu, M. Boukantar ! consacre l’alliance objective du Trône du Maroc et du PS : c’est le seuil de représentativité des partis, qui fut fixé à 5% après la percée citoyenne musulmane de juin 2003, non pour consolider un islam officiel, bien entendu, mais pour en retarder, sinon compromettre, toute expression politique significative).
    Vous terminez par une grandiose pétarade pyrotechnique, il faut le reconnaître, M. Boukantar, quand vous laissez entendre que la station radio dont vous êtes le patron, constituait le moyen de défense qui manquait à une « communauté marocaine (…) attaquée de tous bords », qui était (elle ne le serait donc plus ?) « la cible du racisme » et… »de la désinformation » (c’est un comble !). « On a programmé l’émission « Sahara marocain », entre les visés impérialistes et algériennes que Culture III diffuse chaque mercredi », dites-vous, en reconnaissant ainsi que votre radio est la voix du Maroc (soutenue par des fonds publics belges). Et comme si cette dernière bourde ne suffisait pas, vous affirmez sans broncher, toujours, que vous avez voulu, avec votre compère El Ktibbi « qu’elle soit celle de tous » (que la voix du Maroc, donc, soit celle de tous !). Étant entendu, et l’artificieux feu d’artifice s’arrête ici dans une apothéose éclatante d’incohérence et de mauvaise foi, que les critiques d’opposants n’y ont « aucun impact », vu que « la communauté marocaine en Belgique ne leur accorde aucune importance ». Et la boucle est bouclée !
    Ne serait-il pas finalement préférable pour vous, M. Boukantar, comme vous en donnez quotidiennement la consigne à votre radio, et en stimulez l’ordre dans les mosquées, que vous la boucliez ?
    7.12.04
    JEAN-FRANÇOIS BASTIN ABDULLAH ABU ABDULAZIZ
    RACHID ZEGZAOUI
    www.mvjm.be
    NDLR
    Pour en savoir plus sur Mr Boukantar Mohammed, Conseiller communal de la ville de Bruxelles et, lire le texte intégral de son interview dans la Nouvelle Tribune, je vous renvois au site Suffrage Universel de P.Y. Lambert :
    http://www.suffrage-universel.be/be/boukantar.htm
    Bonne lecture.
    Akhbar Dounia, 7/12/2004