Mois : juillet 2010

  • Les Débats : « Bavure et incidents diplomatiques « 

    Les personnes, éliminées dans l’opération ratée du Sahel, seraient de simples citoyens désarmés. La situation s’est compliquée bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer à la suite de l’acte pour le moins incompréhensible mené par les Mauritaniens et les Français, avec la «complicité» des services secrets américains. Paris, en menant une attaque militaire très profondément dans les territoires maliens, sans que le président de ce pays, Amadou Toumané Touri (ATT) n’en ait été prévenu, qui plus est avec l’aide de troupes d’un pays voisin, la Mauritanie en l’occurrence, s’est tout simplement rendue coupable d’un «acte de guerre» envers un pays qui, pourtant, lui a toujours mangé dans la main. C’est ce qu’ont estimé des sources diplomatiques qui, à l’appui de cette affirmation dont les conséquences ne laisseront pas de se faire sentir dans les prochains jours, rappellent de quelle manière précipitée ATT a quitté le Tchad où il assistait à un sommet des 25 pays sahélo-sahariens pour rejoindre Bamako et son palais présidentiel. Une odeur de putsch planait peut-être dans l’air. Outre le fait que les services secrets français en ont fait une spécialité en Afrique, il faut dire qu’une pareille «opération», aussi lamentable qu’elle ait pu être, n’aurait absolument pas été menée à son terme sans la complicité de quelques officiers supérieurs maliens. Pour le moment, donc, c’est la Mauritanie, nouvel ami et allié de la France, qui va au charbon. C’est à elle que Paris a dévolu la lourde et ingrate tâche d’essuyer la crasse en tentant d’amadouer le président malien. Une délégation mauritanienne, spécialement dépêchée à Bamako par le président Mohamed Abdelaziz, s’y attelait depuis hier, mais avec de maigres chances de succès.
    Période de froid entre Bamako et Nouakchott
    Des sources très au fait des questions sahélo-sahariennes nous annoncent en effet que contrairement à ce qui a été annoncé la veille, vendredi, par le ministère de la Défense français, les six personnes tuées lors de ce raid seraient des nomades n’ayant aucun rapport ni avec les terroristes, ni avec les contrebandiers et trafiquants d’armes. Cette grave bavure peut donc avoir pour conséquences directes de déclencher l’ire des tribus qui sillonnent le nord du Mali, et dont les notables entretiennent (malgré eux) des contacts avec les activistes armés du GSPC. Ce dernier, placé désormais en position de force par le grave faux pas de la France, peut tenter de pousser plus loin son avantage en jouant à fond la carte de cette colère pour «recruter» des éléments dont la principale force réside dans leur parfaite connaissance de ces lieux inhospitaliers, où la survie représente un défi de tous les instants du jour et de la nuit. Cette attaque, en outre, peut pousser le sanguinaire Abou Zeïd, émir local du GSPC, à exécuter l’otage français, Michel Germaneau, âgé de 78 ans. Celui-ci a été enlevé le 19 avril passé avec la complicité de son chauffeur et guide algérien. Un ultimatum, devant expirer demain, avait été lancé la semaine passé au président français.
    Du silence… parlant d’Alger
    Dans ce cas précis, Nicolas Sarkozy sortirait perdant sur toute la ligne dans cette «confrontation» où il semble avoir présumé de ses forces, et joué les mauvais atouts. En se basant sur des renseignements fournis par les services secrets américains, Sarkozy a en effet fait état d’une méconnaissance crasse de ce qui se passe dans ces régions. En aidant des troupes mauritaniennes à mener une opération militaire sur le territoire d’un pays voisin, le président français a montré qu’il souhaite agir comme s’il était en territoire conquis. Sa fameuse «France-Afrique» exhibée en grande pompe en faisant défiler des troupes des anciennes colonies françaises sur les Champs Elysées le 14 juillet passé était donc le prélude à des actions autrement plus répréhensibles. Livré à lui-même, avec des pays qui risquent de se regarder en chiens de faïence, le Sahel peut sombrer dans le chaos, et tomber sous le contrôle des terroristes et des contrebandiers pour toucher à des degrés de troubles et de violences jamais atteints auparavant. S’agissant de l’Algérie, maintenant, le silence peut représenter la meilleure des ripostes. Hormis la réaction très «diplomatique» de Ramtane Lamamra, commissaire chargé de la Paix et de la Sécurité, aucune déclaration n’a été faite jusque-là. Mais, selon des sources diplomatiques, «il est évident que les graves dérapages commandités par la France remettent définitivement en cause le fameux accord de Tamanrasset». Celui-ci avait été signé entre 5 pays de la région sahélo-saharienne il y a de cela un mois. Il prévoyait une coopération totale sur les plans militaire et du renseignement en matière de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Ces deux phénomènes, en effet, vont de pair. A simple titre d’exemple, ce sont, très souvent, les contrebandiers qui enlèvent des otages occidentaux avant de les «revendre» aux éléments du GSPC. Cette jonction entre grand banditisme et terrorisme a donné naissance à ce que notre journal avait qualifié de «gangsterrorisme».
    Ecran de fumée, dites-vous !
    Plus aucune coopération sur les plans militaire et du renseignement ne semble possible après ce coup au-dessous de la ceinture. Alger, qui a bien réagi, a tout juste placé des troupes le long de ses frontières afin qu’aucune incursion terroriste ne se produise vers son territoire durant le déroulement de cette opération. Pour la suite, l’Algérie, particulièrement hostile à toute ingérence étrangère dans cette région tout aussi sensible que difficile à gérer, saura fort bien poursuivre seule sa lutte antiterroriste.
    Des sources, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, expliquent en effet que «l’Algérie n’est pas en position de demanderesse, ce qui n’est pas le cas de ses voisins du sud, ni de la France». Et de rappeler que «notre pays a lutté tout seul, efficacement et avec beaucoup de succès, contre le terrorisme quand nous faisions l’objet d’un embargo qui ne disait pas son nom et que le terrorisme était autrement plus puissant et meurtrier».
    Paris, désormais dans ses petits souliers, a par ailleurs tenté une grossière diversion en prétendant que son opération de jeudi n’aurait été qu’un «écran de fumée destinée à masquer la véritable opération, toujours en cours, pour libérer l’otage Michel Germaneau».
    Un écran de fumée qui coûte la vie à 6 personnes, n’est-ce pas un peu cher payé ?
    De plus, et parce que tout se sait dans ces régions désertiques, aucune autre opération n’a lieu nulle part, à moins qu’il ne s’agisse de négociations secrètes pour payer une rançon et libérer des criminels contre la libération de Germaneau.
    Dans un pareil cas de figure, ne pouvant aucunement être exclu puisque Sarkozy avait agi de la même manière pour libérer son espion Pierre Camatte, Paris aura donc œuvré à mal agir jusqu’au bout…
    Par Ali Oussi
    Les Débats, 27/7/2010

  • La Mauritanie, ce cheval de Troie

    L’accord d’Alger entre les pays du Sahel soumis à rude épreuve
    La Mauritanie, ce cheval de Troie 
    La France officielle ne cache plus ses penchants interventionnistes au Sahel, une région à cheval entre quatre pays, le Niger, le Mali, la Mauritanie et l’Algérie. Les propos du Premier ministre français, François Fillon, hier matin sur les ondes de la radio Europe 1, selon lesquels «le combat va se renforcer» contre l’organisation terroriste El-Qaïda au Maghreb (AQMI), au lendemain de l’exécution de l’otage français Michel Germaneau, indiquent que la France ne compte pas s’arrêter là et promet indirectement d’autres opérations militaires dans ce vaste territoire.
    De son côté, l’Algérie qui observe de loin cette agitation diplomatique française a réagi pour la première fois par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à partir de Kampala, la capitale ougandaise, où il participe aux côtés du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de l’UA. Le chef de la diplomatie algérienne a regretté l’assassinat de l’otage français. «La position algérienne est très claire : nous sommes contre le terrorisme, en général, et les prises d’otage, en particulier», a-t-il affirmé dans une déclaration à la presse. «Nous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui s’est passé au Mali, ces derniers jours, et notre position est claire à ce sujet», a encore ajouté le ministre sans dire plus.
    Le chef de la diplomatie algérienne a également souligné que «l’Algérie, à l’instar des pays de l’UA, reste déterminée à lutter contre cette pratique et qu’elle est partie prenante dans la criminalisation de l’acte du paiement des rançons». L’Algérie a-t-elle changé de position par rapport à ses engagements antérieurs interdisant toute ingérence étrangère dans cette région stratégique ou subit-elle les contrecoups de la realpolitik ? Paris a justifié son intervention militaire par le développement de l’organisation El-Qaïda au Maghreb (AQMI) qui menace la paix et qui s’attaque à la France, et la faillite des pays de la région. Selon les spécialistes de la lutte contre le terrorisme international, El-Qaïda au Maghreb (AQMI) compte 450 à 500 hommes disséminés sur toute la bande sahélienne qui sont extrêmement actifs et déterminés à faire la guerre contre l’Occident.
    Les experts occidentaux craignent qu’ils n’utilisent leurs bases dans la région saharienne pour monter des opérations contre l’Europe et les Etats-Unis. Si les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un pays «leader» et un partenaire «incontournable» dans le domaine de la lutte antiterroriste et sont «prêts» à coopérer sur tous les plans pour venir à bout de ce phénomène transfrontalier, la France en revanche tente de «contourner» l’obstacle algérien en s’alliant avec la Mauritanie et le Mali et demain peut-être avec le Niger pour diriger une coalition militaire contre El-Qaïda, excluant de facto l’Algérie qui, aux dires du coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Daniel Benjamin, «est capable, à elle seule, de résoudre tous les problèmes du terrorisme».
    L’accord d’Alger vidé de son sens ?
    L’accord signé le 21 avril dernier à Alger, pour instituer une coordination entre les pays du Sahel dans la lutte antiterroriste, n’a tout simplement pas fonctionné.
    Il a été tout bonnement ignoré par les pays signataires de cet accord, à commencer par la Mauritanie qui a fait appel aux troupes françaises pour l’aider à attaquer un camp de base d’El-Qaïda et le Mali qui a accepté que l’opération militaire se prolonge dans son territoire.
    Est-il encore trop tard pour actionner ces accords militaires et faire fonctionner la coopération régionale dans la lutte antiterroriste, instituée par les accords de sécurité pour qu’ils ne deviennent pas une coquille vide ? Tout le monde sait que la lutte contre le terrorisme passera désormais par le désert du Sahara, dans une vaste région située entre le sud de l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, contre El-Qaïda. Maintenant que la France a décidé de traquer partout cette organisation, quel serait le scénario si ce groupe terroriste, à l’origine de l’assassinat de l’otage français, décidait de se replier dans le Sahara algérien. La France aura-t-elle les coudées franches pour pénétrer dans le sol algérien ?
    Mahmoud Tadjer
    Le Jeune Indépendant, 28/7/2010
  • Assassinat de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka : Une ONG presse la France d’aller « jusqu’au bout »

    Une ONG marocaine a demandé hier à la France d’aller « jusqu’au bout du processus judiciaire » dans le dossier de l’opposant Mehdi Ben Barka, disparu à Paris en 1965, et souligné dans un rapport les violations qui ont marqué l’année 2009 au Maroc.

    « L’AMDH demande à la France d’aller jusqu’au bout du processus judiciaire pour mettre la lumière sur le dossier de M. Ben Barka », a déclaré à l’AFP Khadija Ryadi, présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) lors de la présentation à Rabat de son rapport annuel sur la situation des droits humains l’an dernier. Ben Barka a disparu le 29 octobre 1965 devant la brasserie Lipp à Paris, lors d’une opération attribuée aux services du roi Hassan II avec la complicité de policiers et de truands français. Son corps n’a jamais été retrouvé. « En empêchant les témoins de faire leurs déclarations, l’Etat marocain a toujours cherché à entraver les efforts de la justice française visant à élucider ce dossier » a-t-elle ajouté.
    « Ce dossier a une forte symbolique. C’est un critère permettant de mesurer la volonté politique (du Maroc) pour atteindre toute la vérité sur le sort de Mehdi Ben Barka », a indiqué Mme Ryadi. Pour ce qui concerne la situation des droits de l’Homme en 2009 au Maroc, l’AMDH reste sévère : « Il y a une absence de volonté politique pour mettre en application les engagements de l’Etat marocain » dans ce domaine. L’AMDH a enregistré « plusieurs cas de tortures et d’enlèvements », ainsi que des « procès inéquitables contre des militants, notamment islamistes, et des journalistes ». Concernant la situation économique et sociale au Maroc, l’ONG a souligné que « le Maroc a connu pour la 4e année consécutive une régression au niveau du classement » établi par le PNUD sur l’indice du développement humain.
    El Watan, 28/7/2010

  • Ahmed Ould Hamza honoré par la France et le Maroc

    Le Président de la Communauté urbaine de Nouakchott, Ahmed Ould Hamza, vient de recevoir de hautes et prestigieuses distinctions de la République française et du Royaume du Maroc.
    Dans une lettre datée du 12 juillet 2010, le Président Nicolas Sarkozy annonce au président de la CUN qu’il vient de le promouvoir au grade d’officier dans l’ordre de la Légion d’honneur.
    Le Président de la République française souligne qu’il s’agit d’une distinction prestigieuse qu’il a tenu à lui décerner au titre de sa réserve personnelle de croix en récompense à la qualité des services qu’il rend à la France et à l’attachement qu’il manifeste à cette dernière.
    Pour sa part, le Roi du Maroc, sa Majesté Sidi Mohamed VI, a élevé Monsieur Ahmed Ould Hamza au grade de Commandeur du Roi. Il sera décoré le 30 juillet prochain à l’occasion de la fête du Trône.
    Source : Les Indiscrets, 26/7/2010
  • L’Union africaine réitère sa position ferme vis-à- vis de la question du Sahara occidental

    Kampala (Ouganda), 27/07/2010 (SPS) L’Union africaine a réitère sa position ferme vis-à-vis de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, soulignant que la solution du conflit passe par le plein respect de la volonté du peuple sahraoui à travers un référendum d’autodétermination, a indiqué le président de la Commission de l’Union africaine, M. Jean Ping,
    « La position de l’Union africaine sur la question du Sahara occidental est une position ferme, fondée sur la Résolution 104 de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1983 et le plan d’action émanant du sommet de Tripoli de 2009, appelant à la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental », a affirmé M. Ping.

    « L’Union africaine poursuivra ses consultations avec le Secrétaire général des Nations Unies et les parties concernées conformément aux orientations du Plan d’action du Tripoli », a-t-il ajouté.

    Le président de la République, M. Mohamed Abdelaziz a souligné lors des débats de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) « la nécessité impérieuse » de l’adhésion de l’Afrique en tant que partenaire puissant au processus de décolonisation du Sahara occidental, rappelle-t-on.

    « Il est d’une nécessité impérieuse que l’UA adhère en tant que partenaire de l’ONU aux efforts visant à imposer l’application des résolutions de la Légalité internationale à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent pour l’autodétermination du peuple sahraoui » en vue de la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique, a-t-il dit. (SPS)
  • Les Débats : "Bavure et incidents diplomatiques "

    Les personnes, éliminées dans l’opération ratée du Sahel, seraient de simples citoyens désarmés. La situation s’est compliquée bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer à la suite de l’acte pour le moins incompréhensible mené par les Mauritaniens et les Français, avec la «complicité» des services secrets américains. Paris, en menant une attaque militaire très profondément dans les territoires maliens, sans que le président de ce pays, Amadou Toumané Touri (ATT) n’en ait été prévenu, qui plus est avec l’aide de troupes d’un pays voisin, la Mauritanie en l’occurrence, s’est tout simplement rendue coupable d’un «acte de guerre» envers un pays qui, pourtant, lui a toujours mangé dans la main. C’est ce qu’ont estimé des sources diplomatiques qui, à l’appui de cette affirmation dont les conséquences ne laisseront pas de se faire sentir dans les prochains jours, rappellent de quelle manière précipitée ATT a quitté le Tchad où il assistait à un sommet des 25 pays sahélo-sahariens pour rejoindre Bamako et son palais présidentiel. Une odeur de putsch planait peut-être dans l’air. Outre le fait que les services secrets français en ont fait une spécialité en Afrique, il faut dire qu’une pareille «opération», aussi lamentable qu’elle ait pu être, n’aurait absolument pas été menée à son terme sans la complicité de quelques officiers supérieurs maliens. Pour le moment, donc, c’est la Mauritanie, nouvel ami et allié de la France, qui va au charbon. C’est à elle que Paris a dévolu la lourde et ingrate tâche d’essuyer la crasse en tentant d’amadouer le président malien. Une délégation mauritanienne, spécialement dépêchée à Bamako par le président Mohamed Abdelaziz, s’y attelait depuis hier, mais avec de maigres chances de succès.
    Période de froid entre Bamako et Nouakchott
    Des sources très au fait des questions sahélo-sahariennes nous annoncent en effet que contrairement à ce qui a été annoncé la veille, vendredi, par le ministère de la Défense français, les six personnes tuées lors de ce raid seraient des nomades n’ayant aucun rapport ni avec les terroristes, ni avec les contrebandiers et trafiquants d’armes. Cette grave bavure peut donc avoir pour conséquences directes de déclencher l’ire des tribus qui sillonnent le nord du Mali, et dont les notables entretiennent (malgré eux) des contacts avec les activistes armés du GSPC. Ce dernier, placé désormais en position de force par le grave faux pas de la France, peut tenter de pousser plus loin son avantage en jouant à fond la carte de cette colère pour «recruter» des éléments dont la principale force réside dans leur parfaite connaissance de ces lieux inhospitaliers, où la survie représente un défi de tous les instants du jour et de la nuit. Cette attaque, en outre, peut pousser le sanguinaire Abou Zeïd, émir local du GSPC, à exécuter l’otage français, Michel Germaneau, âgé de 78 ans. Celui-ci a été enlevé le 19 avril passé avec la complicité de son chauffeur et guide algérien. Un ultimatum, devant expirer demain, avait été lancé la semaine passé au président français.
    Du silence… parlant d’Alger
    Dans ce cas précis, Nicolas Sarkozy sortirait perdant sur toute la ligne dans cette «confrontation» où il semble avoir présumé de ses forces, et joué les mauvais atouts. En se basant sur des renseignements fournis par les services secrets américains, Sarkozy a en effet fait état d’une méconnaissance crasse de ce qui se passe dans ces régions. En aidant des troupes mauritaniennes à mener une opération militaire sur le territoire d’un pays voisin, le président français a montré qu’il souhaite agir comme s’il était en territoire conquis. Sa fameuse «France-Afrique» exhibée en grande pompe en faisant défiler des troupes des anciennes colonies françaises sur les Champs Elysées le 14 juillet passé était donc le prélude à des actions autrement plus répréhensibles. Livré à lui-même, avec des pays qui risquent de se regarder en chiens de faïence, le Sahel peut sombrer dans le chaos, et tomber sous le contrôle des terroristes et des contrebandiers pour toucher à des degrés de troubles et de violences jamais atteints auparavant. S’agissant de l’Algérie, maintenant, le silence peut représenter la meilleure des ripostes. Hormis la réaction très «diplomatique» de Ramtane Lamamra, commissaire chargé de la Paix et de la Sécurité, aucune déclaration n’a été faite jusque-là. Mais, selon des sources diplomatiques, «il est évident que les graves dérapages commandités par la France remettent définitivement en cause le fameux accord de Tamanrasset». Celui-ci avait été signé entre 5 pays de la région sahélo-saharienne il y a de cela un mois. Il prévoyait une coopération totale sur les plans militaire et du renseignement en matière de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Ces deux phénomènes, en effet, vont de pair. A simple titre d’exemple, ce sont, très souvent, les contrebandiers qui enlèvent des otages occidentaux avant de les «revendre» aux éléments du GSPC. Cette jonction entre grand banditisme et terrorisme a donné naissance à ce que notre journal avait qualifié de «gangsterrorisme».
    Ecran de fumée, dites-vous !
    Plus aucune coopération sur les plans militaire et du renseignement ne semble possible après ce coup au-dessous de la ceinture. Alger, qui a bien réagi, a tout juste placé des troupes le long de ses frontières afin qu’aucune incursion terroriste ne se produise vers son territoire durant le déroulement de cette opération. Pour la suite, l’Algérie, particulièrement hostile à toute ingérence étrangère dans cette région tout aussi sensible que difficile à gérer, saura fort bien poursuivre seule sa lutte antiterroriste.
    Des sources, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, expliquent en effet que «l’Algérie n’est pas en position de demanderesse, ce qui n’est pas le cas de ses voisins du sud, ni de la France». Et de rappeler que «notre pays a lutté tout seul, efficacement et avec beaucoup de succès, contre le terrorisme quand nous faisions l’objet d’un embargo qui ne disait pas son nom et que le terrorisme était autrement plus puissant et meurtrier».
    Paris, désormais dans ses petits souliers, a par ailleurs tenté une grossière diversion en prétendant que son opération de jeudi n’aurait été qu’un «écran de fumée destinée à masquer la véritable opération, toujours en cours, pour libérer l’otage Michel Germaneau».
    Un écran de fumée qui coûte la vie à 6 personnes, n’est-ce pas un peu cher payé ?
    De plus, et parce que tout se sait dans ces régions désertiques, aucune autre opération n’a lieu nulle part, à moins qu’il ne s’agisse de négociations secrètes pour payer une rançon et libérer des criminels contre la libération de Germaneau.
    Dans un pareil cas de figure, ne pouvant aucunement être exclu puisque Sarkozy avait agi de la même manière pour libérer son espion Pierre Camatte, Paris aura donc œuvré à mal agir jusqu’au bout…
    Par Ali Oussi
    Les Débats, 27/7/2010

  • La Mauritanie, ce cheval de Troie

    L’accord d’Alger entre les pays du Sahel soumis à rude épreuve
    La Mauritanie, ce cheval de Troie 
    La France officielle ne cache plus ses penchants interventionnistes au Sahel, une région à cheval entre quatre pays, le Niger, le Mali, la Mauritanie et l’Algérie. Les propos du Premier ministre français, François Fillon, hier matin sur les ondes de la radio Europe 1, selon lesquels «le combat va se renforcer» contre l’organisation terroriste El-Qaïda au Maghreb (AQMI), au lendemain de l’exécution de l’otage français Michel Germaneau, indiquent que la France ne compte pas s’arrêter là et promet indirectement d’autres opérations militaires dans ce vaste territoire.
    De son côté, l’Algérie qui observe de loin cette agitation diplomatique française a réagi pour la première fois par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à partir de Kampala, la capitale ougandaise, où il participe aux côtés du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de l’UA. Le chef de la diplomatie algérienne a regretté l’assassinat de l’otage français. «La position algérienne est très claire : nous sommes contre le terrorisme, en général, et les prises d’otage, en particulier», a-t-il affirmé dans une déclaration à la presse. «Nous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui s’est passé au Mali, ces derniers jours, et notre position est claire à ce sujet», a encore ajouté le ministre sans dire plus.
    Le chef de la diplomatie algérienne a également souligné que «l’Algérie, à l’instar des pays de l’UA, reste déterminée à lutter contre cette pratique et qu’elle est partie prenante dans la criminalisation de l’acte du paiement des rançons». L’Algérie a-t-elle changé de position par rapport à ses engagements antérieurs interdisant toute ingérence étrangère dans cette région stratégique ou subit-elle les contrecoups de la realpolitik ? Paris a justifié son intervention militaire par le développement de l’organisation El-Qaïda au Maghreb (AQMI) qui menace la paix et qui s’attaque à la France, et la faillite des pays de la région. Selon les spécialistes de la lutte contre le terrorisme international, El-Qaïda au Maghreb (AQMI) compte 450 à 500 hommes disséminés sur toute la bande sahélienne qui sont extrêmement actifs et déterminés à faire la guerre contre l’Occident.
    Les experts occidentaux craignent qu’ils n’utilisent leurs bases dans la région saharienne pour monter des opérations contre l’Europe et les Etats-Unis. Si les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un pays «leader» et un partenaire «incontournable» dans le domaine de la lutte antiterroriste et sont «prêts» à coopérer sur tous les plans pour venir à bout de ce phénomène transfrontalier, la France en revanche tente de «contourner» l’obstacle algérien en s’alliant avec la Mauritanie et le Mali et demain peut-être avec le Niger pour diriger une coalition militaire contre El-Qaïda, excluant de facto l’Algérie qui, aux dires du coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Daniel Benjamin, «est capable, à elle seule, de résoudre tous les problèmes du terrorisme».
    L’accord d’Alger vidé de son sens ?
    L’accord signé le 21 avril dernier à Alger, pour instituer une coordination entre les pays du Sahel dans la lutte antiterroriste, n’a tout simplement pas fonctionné.
    Il a été tout bonnement ignoré par les pays signataires de cet accord, à commencer par la Mauritanie qui a fait appel aux troupes françaises pour l’aider à attaquer un camp de base d’El-Qaïda et le Mali qui a accepté que l’opération militaire se prolonge dans son territoire.
    Est-il encore trop tard pour actionner ces accords militaires et faire fonctionner la coopération régionale dans la lutte antiterroriste, instituée par les accords de sécurité pour qu’ils ne deviennent pas une coquille vide ? Tout le monde sait que la lutte contre le terrorisme passera désormais par le désert du Sahara, dans une vaste région située entre le sud de l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, contre El-Qaïda. Maintenant que la France a décidé de traquer partout cette organisation, quel serait le scénario si ce groupe terroriste, à l’origine de l’assassinat de l’otage français, décidait de se replier dans le Sahara algérien. La France aura-t-elle les coudées franches pour pénétrer dans le sol algérien ?
    Mahmoud Tadjer
    Le Jeune Indépendant, 28/7/2010
  • Ahmed Ould Hamza honoré par la France et le Maroc

    Le Président de la Communauté urbaine de Nouakchott, Ahmed Ould Hamza, vient de recevoir de hautes et prestigieuses distinctions de la République française et du Royaume du Maroc.
    Dans une lettre datée du 12 juillet 2010, le Président Nicolas Sarkozy annonce au président de la CUN qu’il vient de le promouvoir au grade d’officier dans l’ordre de la Légion d’honneur.
    Le Président de la République française souligne qu’il s’agit d’une distinction prestigieuse qu’il a tenu à lui décerner au titre de sa réserve personnelle de croix en récompense à la qualité des services qu’il rend à la France et à l’attachement qu’il manifeste à cette dernière.
    Pour sa part, le Roi du Maroc, sa Majesté Sidi Mohamed VI, a élevé Monsieur Ahmed Ould Hamza au grade de Commandeur du Roi. Il sera décoré le 30 juillet prochain à l’occasion de la fête du Trône.
    Source : Les Indiscrets, 26/7/2010
  • L’Union africaine réitère sa position ferme vis-à- vis de la question du Sahara occidental

    Kampala (Ouganda), 27/07/2010 (SPS) L’Union africaine a réitère sa position ferme vis-à-vis de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, soulignant que la solution du conflit passe par le plein respect de la volonté du peuple sahraoui à travers un référendum d’autodétermination, a indiqué le président de la Commission de l’Union africaine, M. Jean Ping,
    « La position de l’Union africaine sur la question du Sahara occidental est une position ferme, fondée sur la Résolution 104 de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1983 et le plan d’action émanant du sommet de Tripoli de 2009, appelant à la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental », a affirmé M. Ping.

    « L’Union africaine poursuivra ses consultations avec le Secrétaire général des Nations Unies et les parties concernées conformément aux orientations du Plan d’action du Tripoli », a-t-il ajouté.

    Le président de la République, M. Mohamed Abdelaziz a souligné lors des débats de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) « la nécessité impérieuse » de l’adhésion de l’Afrique en tant que partenaire puissant au processus de décolonisation du Sahara occidental, rappelle-t-on.

    « Il est d’une nécessité impérieuse que l’UA adhère en tant que partenaire de l’ONU aux efforts visant à imposer l’application des résolutions de la Légalité internationale à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent pour l’autodétermination du peuple sahraoui » en vue de la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique, a-t-il dit. (SPS)
  • ATTAC Maroc dénonce …

    Communiqué d’ATTAC Maroc
    La société « Brasseries du Maroc », appartenant au groupe mondial CASTEL (après acquisition des parts de la société SNI en 2003), a annoncé lors de son assemblé générale en session ordinaire du 14 juin 2010 sa récente acquisition de la société « Euro-africaine des eaux », société française qui tente depuis 10 ans de s’approprier l’eau de la source de Bensmim contre la volonté des villageois.
    La société « Euro-africaine des eaux » bénéficiait depuis 2001 d’un contrat avec l’Etat pour l’exploitation de l’eau de la source de Bensmim à hauteur de 60% et ce alors que la population du village avait plusieurs fois exprimé son rejet de ce projet. En effet, ce projet constitue une menace pour leur ressource en eau, qui constitue la base de leur survie, étant donné que les activités des villageois reposent principalement sur l’agriculture et l’élevage et dépendent entièrement de l’eau. Malgré cette opposition, la société a achevé la construction de l’usine d’embouteillage en coopération avec les autorités locales, qui n’ont pas hésité à réprimer la population et lancer des poursuites judicaire contre eux. Jusqu’à présent, sept habitants sont poursuivis devant les tribunaux et seront présentés le 08 Juillet prochain, devant la Cour d’appel de Meknès.

    Nous, ATTAC Maroc, convaincus que l’eau est un bien public commun qui ne doit pas être soumise à la logique du marché, affirmons notre solidarité inconditionnelle avec la population de « Bensmim » et déclarons devant l’opinion publique nationale et internationale :

    Nous appelons les autorités à lever l’ensemble des poursuites judiciaires à l’encontre de la population du village de Bensmim.

    Nous nous opposons à l’exploitation de l’eau de la source de Bensmim par la société Brasseries du Maroc, le nouveau propriétaire, contre la volonté des villageois, les propriétaires effectifs de la source.

    Nous mettons en garde contre les conséquences du contrôle de la source par une entreprise sur les risques d’épuisement des réserves en eau et sur les effets qui en découleraient sur les conditions de vie des habitants du village.

    Nous appelons à l’arrêt de toute forme de privatisation directe ou indirecte par l’Etat des ressources en eau (Aïn Atlas, Aïn Sultan, Aïn Chefchaoun)

    Nous appelons toutes les organisations militantes à soutenir les habitants et à œuvrer à l’ouverture d’un débat national autour de la question de la propriété des ressources en eau dans notre pays et de la gestion de ce bien vital, dont on sait officiellement qu’il se raréfiera dans les années à venir, les données officiel affirmant sa réduction dans les années à venir (moins de 600 mètres cube par personne à l’horizon 2020).
    Le secrétariat National d’ATTAC Maroc

    Casablanca, 27 juin 2010
    Source : Tairi, 27/7/2010