Mois : juillet 2010

  • HAWA – Femmes combatantes : La détermination des jeunes sahraouies

    Elles sont jeunes et déterminées. Animées d’un courage inégalé, les femmes sahraouies sont de tous les combats et sur tous les fronts. Chacune dans son domaine apporte avec hardiesse sa pierre à l’édification d’un Etat sahraoui libre (leur pays, le Sahara Occidental a été envahi par le Maroc en 1975 suite au retrai espagnol, ndlr). Ainsi Anhabouha Sidi Saïd a opté pour la prise en charge des enfants. Sa mission est de s’occuper des colonies de vacances des petits sahraouis. A Sidi Fredj, elle doit s’imprégner des rudiments de la psychologie des enfants en collaboration avec le Comité national algérien de solidarité avec le Peuple Sahraoui (CNASPS). «C’est une chance pour moi pour parfaire mes connaissances et mieux faire mon travail», affirme Anhabouha.
    «Etant donné que l’enfant sahraoui est démuni et privé de tout, nous en tant que professionnels nous devons lui fournir au moins des sorties aérées, des activités ludiques pour oublier les effets néfastes de la guerre», ajoute-t-elle. Pour être au top de cette noble mission, Anhabouha a suivi des cours dans le camp de vacances de Sidi Fredj. «Une fois à Tindouf, je mettrais en œuvre ce que j’ai appris, pour le bonheur des enfants », a-t-elle souligné.  Anhabouha Sidi Saïd avoue enfin avoir trouvé sa vocation : «Ce sont les enfants qui seront désormais ma raison de vivre ».
    Hayet Reguibi et N’Guiya Haoues sont l’autre exemple du courage de la femme sahraouie. Ces deux jeunes filles ont été exclues de leur lycée d’El Aaiun, capitale sahraouie occupée, par les autorités marocaines. Leur délit est d’avoir exprimé leur vœu de participer à cette manifestation à Sidi Fredj. Cette exclusion a été suivie d’une autre menace : Ne plus avoir droit de retourner à El Aaiun. Et même si le Comité national algérien de Solidarité avec le Peuple sahraoui (CNASPS),  les a conviées à rejoindre une école algérienne de leur choix pour poursuivre leurs études, aussi bien Hayet que N’Guiya ont refusé cette proposition. Elles ont décidé d’un commun accord de rentrer à El Aaiun et de continuer le combat. Elles affirment que ce n’est pas la première fois qu’elles sont menacées. L’année passée, également, ces deux jeunes filles ont été expulsées de l’école car elles ont été invitées à une université d’été en Angleterre. Elles y sont retournées et se sont imposées bravant les autorités coloniales du haut de leurs frêles épaules.
    Beaucoup de femmes sahraouies sont impliquées corps et âme dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Et chacune porte en elle les germes de la liberté. Portant le drapeau sur les épaules ou sur la tête, un seul objectif anime leur esprit : Vivre en paix, dans un pays libre et indépendant. Lutter avec tous les moyens de bord, ne serait-ce qu’avec un mot, une action ou une position sans équivoque. Voilà la particularité des femmes sahraouies. Un caractère  trempé dans l’acier. 
    HORIZONS, 26/7/2010
  • Commentaire : Une vocation par les actes

    Le président de la République est un fervent défenseur du NEPAD, seule voie pour l’émancipation des peuples et Etats africains. Il suit de près tous les sommets où le destin du continent noir est au centre des discussions et des enjeux.  Il ne s’agit pas d’un intérêt lointain et condescendant. L’Algérie, par la voix de son premier responsable, multiplie les initiatives concrètes. La dernière en date est celle dont vient de faire part le président Bouteflika au sommet sur le Nepad de Kampala. Une agence opérationnelle disposant des outils et capacités nécessaires pour faciliter la mise en œuvre et le suivi de projets d’intégration régionale et continentale sera un nouveau vecteur pour la concrétisation des objectifs. C’est une agence de développement qui se définit des priorités, des moyens et une vision. Son principe a été retenu lors du sommet de réflexion sur le Nepad tenu à Alger en mars 2007. L’Afrique n’est plus à l’ère de l’assistanat mais cherche à développer un partenariat avec les pays riches. Il ne s’agit pas pour reprendre M. Bouteflika de «seulement d’un volume accru en matière d’aide mais également d’une coopération repensée de manière à la rendre plus visible, plus efficace et surtout orientée effectivement vers les priorités définies par le Nepad»,  L’Afrique doit faire entendre sa voix à travers «la poursuite des efforts pour assurer une participation équitable de l’Afrique à la gouvernance mondiale, y compris une plus grande représentation dans la composante du G20». L’Algérie qui a toujours affirmé sa vocation africaine soutient la démarche globale où ce n’est pas un seul pays qui tire la locomotive mais s’intègre à une politique où les communautés économiques régionales constituent le moteur d’intégration. A travers certains projets cités par le président de la République notamment l’autoroute Est-Ouest, les interconnexions du réseau électrique avec la Tunisie et le Maroc, la route transsaharienne Alger-Lagos ainsi que le projet de gazoduc Nigeria-Algérie qui sera doublé d’une liaison par fibre optique, l’Algérie est entrée de plain-pied dans cette politique basée sur l’intégration et la complémentarité. Ces projets sont «de nature à traduire pleinement la vocation de l’Algérie en tant que trait d’union et carrefour de rencontres et d’échanges entre l’Afrique, la Méditerranée, le monde arabe et le vaste espace musulman». Le Sahara ne sera plus un no mans land. Ce n’est nullement un hasard si le Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de l’orientation du Nepad a désigné notre pays en tant que membre du Programme d’action africain 2010-2015 pour donner une impulsion à la réalisation et au suivi des grands projets d’infrastructures de portée régionale et continentale. Ils sont d’une nécessité vitale pour un continent sous-équipé et désireux de s’attirer des investisseurs. Surmonter la marginalisation dans laquelle est depuis trop longtemps confinée l’Afrique est au prix d’un tel effort. L’Algérie compte y contribuer en actes concrets. 
    HORIZONS, 24/7/2010
  • Atavismes coloniaux contre partenariat sécuritaire

    La France veut-elle torpiller les efforts algériens de sécurisation de la région?
    Par F. Abdelghani
    Face aux évènements qui se précipitent actuellement au Sahel, la France est sortie perdante à l’issue du ratage de son opération militaire coordonnée avec la Mauritanie en plein désert malien. Le moins que l’on ne puisse dire est que la France a violé l’une des règles du droit international en pénétrant dans un territoire souverain sous prétexte de libérer l’otage français.
    Les observateurs s’accordent à dire que la France et sa diplomatie ne veulent pas coordonner avec les responsables des pays du Sahel dans leur ensemble préférant opérer des choix individualistes qui peuvent coûter cher.
    Au même moment, la stratégie américaine a choisi l’apaisement en multipliant l’envoi d’émissaires depuis le printemps dernier aux pays du Sahel et principalement l’Algérie qu’elle considère actuellement comme pays pivot dans la lutte antiterroriste.
    Le timing et le mode de communication sont délibérément choisis par les spins-doctors de la Maison-Blanche qui savent s’y prendre pour «cajoler» leurs partenaires dans ce qu’ils appellent «le renforcement de la sécurité globale du Sahel».
    Le Département d’Etat a finalement opté pour un dialogue sur la sécurité dans cette région. Et ses experts n’évoquent dans ce contexte assez bouillonnant que des concepts bien usités tels que «assistance, appui technique pour la coopération sécuritaire avec l’Algérie».
    Bref, les américains préfèrent laisser le terrain aux seules armées du Sahel qui ont leurs capacités propres pour se redéployer dans ces vastes étendues dont ils connaissent bien la dynamique.
    D’ailleurs, contrairement aux français qui préfèrent la démonstration de force, par atavisme sans doute, en envoyant des troupes spéciales au niveau des frontières de certains pays, les américains affirment qu’ils ne seront jamais amenés à stationner leurs soldats aux confins du vaste Sahara.
    Dans cette «dualité» franco-américaine dans la région, le jeu de la France consiste à «torpiller les efforts de l’Algérie dans sa stratégie de lutte antiterroriste», selon des experts. Pourtant, depuis sa mise en place, l’état-major mixte Algérie-Mali-Niger-Mauritanie s’est avéré comme un véritable rempart face à l’indécision des uns et les tergiversations des autres.
    C’est l’Algérie qui, forte de son expérience dans la lutte antiterroriste, se retrouve en tête de file en raison de sa logistique, du niveau de formation de ses troupes et de leur mobilité qui leur permet de connaître les circuits très rudes des vastes contrées désertiques. Ainsi, l’Algérie qui fournit assez d’efforts pour stabiliser les frontières avec ses voisins, a signifié à maintes reprises que seul le travail de coordination est à même d’endiguer le phénomène du terrorisme et dont la pérennité arrangerait bien les intérêts des grandes puissances. Du reste, l’Algérie tente d’éviter de tomber dans les pièges de la manipulation et des «coups bas» que certains pays seraient amenés à commettre.
  • Le rappel de Mohamed Abdelaziz

    Il invite l’UA à prendre position dans le dossier du Sahara Occidental
    Le rappel de Mohamed Abdelaziz
    Par Youcef Aouchiche
    Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz a invité, avant-hier, l’Union Africaine au tant qu’institution et l’ensemble des dirigeants de ce continent à jouer le rôle qui leur incombe dans le processus de la décolonisation du Sahara Occidental. Intervenant lors des débats de la 15ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), qui s’est déroulé à Kampala, le représentant du peuple sahraoui a souligné  » la nécessité impérieuse  » de l’adhésion de l’Afrique en tant que partenaire puissant au processus de décolonisation de son pays.  » Il est d’une nécessité impérieuse que l’UA adhère en tant que partenaire de l’ONU aux efforts visant à imposer l’application des résolutions de la Légalité internationale à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent pour l’autodétermination du peuple sahraoui « , a-t-il indiqué. Ces efforts permettront, a-t-il ajouté, la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique. Profitant de cette occasion, M. Abdelaziz a exprimé la préoccupation de l’Etat sahraoui quant à « l’inertie » qui caractérise le processus politique en raison de l’intransigeance de l’autre partie qui s’est soustraite aux engagements internationaux conclus par les deux parties du conflit, à savoir la Sahara occidental et le Maroc.  » Le processus de négociations supervisé par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, bute sur cette entrave due au manque de volonté politique chez l’autre partie et son obstination à rejeter l’option démocratique qu’est le référendum d’autodétermination « , a affirmé le président sahraoui cité par l’agence de presse sahraouie (SPS). En outre, Le président sahraoui a vivement déploré la situation au Sahara occidental. Une situation, selon lui, qui ne répond nullement aux aspirations visant à faire de l’année 2010 l’année de la paix et de la sécurité en Afrique. Faisant allusion aux recommandations de cette organisation quant à l’instauration de la sécurité et de la paix dans le vieux continent, l’intervenant a estimé que cet objectif noble ne pourra pas se réaliser au moment où les violences de la monarchie alaouite continuent de s’abattre sur les militants et les civiles sahraouis.  » Que la paix aussi bien que la sécurité, la liberté et la démocratie étaient « gravement menacées au Sahara occidental « , a-t-il affirmé. Le président Abdelaziz a salué, par la même, le rôle de l’UA à travers ses observateurs membres de la Mission pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) rappelant le rôle de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) dans l’élaboration du plan de règlement et son approbation par la décision du sommet de Tripoli.
    Il a également salué les actions de l’Algérie et de la Mauritanie en tant que pays observateurs du processus de règlement du conflit au Sahara occidental. Il est à noter enfin que le Maroc n’est pas membre de l’UA. Les autorités de ce pays, ne semble pas encore digérer l’adhésion du Sahara Occidental à cette organisation. 
  • Abdelkader Messahel : “Cap sur la réalisation des ODM ”

    Le thème central de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, a été qualifié d’important mardi, à Kampala (Ouganda), par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.
    Intervenant à la clôture de cette conférence (25-27 juillet), M. Messahel a indiqué, dans une déclaration à la presse, que l’Algérie, qui a remis un mémorandum sur la santé maternelle, natale et néonatale (thème de ce sommet) à l’UA, a atteint les objectifs 4 et 5 (se rapportant la santé maternelle et infantile) des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). « Depuis l’année de l’adoption des OMD en 2000, année coïncidant avec le premier mandat du président Bouteflika, l’Algérie a densifié ses moyens, dans le but d’atteindre ses objectifs », a-t-il dit, soulignant que la courbe est « actuellement ascendante ». En ce sens, l’Algérie présentera un bilan, en septembre prochain, sur les OMD et le transmettra aux Nations unies, un bilan devant être établi, toutes les cinq années.
    Le ministre délégué est également revenu sur les autres sommets auxquels a pris part le président de la République, soulignant la « satisfaction » du chef de l’Etat, pour les progrès réalisés dans la mise en place d’une Agence de planification et de coordination du Nepad. Il s’agit de la mise en place d’une agence opérationnelle disposant des outils et capacités nécessaires, pour faciliter la mise en oeuvre et le suivi de projets d’intégration régional et continental.
    Pour ce qui est de l’évaluation du partenariat, le ministre délégué a fait référence aux propos du président de la République, qui a affirmé que cette question devait demeurer une « préoccupation prioritaire » pour les instances africaines et, en particulier, pour l’Agence du NEPAD, relevant que cela permettra de réunir les éléments à même de nourrir un dialogue substantiel avec les pays développés, sur l’évolution nécessaire des mécanismes et du contenu de la coopération internationale, dans une économie globalisée. Les travaux de la 23e session du NEPAD ont également porté sur l’évaluation des résultats acquis dans le cadre de la participation africaine aux travaux du segment Afrique du G8 de Muskoka (Canada), ainsi qu’aux délibérations du G8, les 25 et 26 juin dernier au Canada, a encore rappelé M. Messahel.
    Evoquant le 13e sommet du Forum des chefs d’Etat et de gouvernement participants au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), au cours duquel le président de la République est intervenu dans les débats sur l’évaluation de la République de Maurice, le ministre a indiqué que des propositions ont été avancées, afin d’améliorer les mécanismes du MAEP.
    S’agissant du comité des chefs d’Etat pour les changements climatiques, M. Messahel a aussi rappelé que l’Algérie est membre du Comité des dix, depuis sa création par le sommet (juin 2009), et est mandatée pour évaluer les développements liés aux négociations internationales sur la question des changements climatiques et de coordonner la position africaine en la matière.
    L’Algérie participe au comité de négociation au niveau des chefs d’Etat et est porte-parole de l’Afrique dans les négociations sur le climat au niveau international, ces mandats ayant été exercés par l’Algérie à la conférence de Copenhague, tout en étant reconduite pour les prochaines échéances internationales.
    Au sujet du Comité des dix, dont l’Algérie est membre, M. Messahel a indiqué que l’Afrique continue de militer pour la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, tout en exigeant, a-t-il dit, deux sièges permanents avec un droit de veto. « Il s’agit d’une position forte, viable et pertinente de l’Afrique, ce qui lui a permis de rester unie et d’élargir son cercle à d’autres parties » (en dehors du continent), pour soutenir cette position, selon M. Messahel. Le ministre délégué s’est également félicité de l’élection de deux Algériens, Fatima Delladj-Sebaa et Fatsah Ouguergouz, respectivement au Comité africain d’experts pour les droits et le bien-être de l’enfant et au poste de juge à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, à l’issue de la 17e session du Conseil exécutif de l’Union africaine, à Kampala.
    Pour ce qui est de l’approche algérienne relative au Sahara Occidental, elle a été « défendue », a-t-il indiqué, rappelant la position de l’Algérie pour un référendum d’autodétermination sous l’égide des Nations Unies.
    Sur la question du terrorisme, l’Algérie a toujours condamné ce fléau, a indiqué le ministre, réitérant ainsi son appel à dénoncer et combattre tous les actes terroristes.
    A une question sur la situation en Somalie, M. Messahel a précisé que l’Algérie est en contact avec ses partenaires, soulignant qu’elle partage la position de l’Afrique consistant à renforcer les capacités du gouvernement provisoire somalien. Il a affirmé qu’il y a une « responsabilité » des Nations unies qui doivent intervenir, dès lors qu’il s’agit du maintien de la paix dans cette région de l’Afrique.
  • Lutte antiterroriste : le Sahel s’organise autour de l’Algérie

    Par Farès N.
    Intervenant après le double attentat qui a endeuillé l’Ouganda, le Sommet de l’UA aura mis en vedette une préoccupation qui n’était pas à l’ordre du jour de cette rencontre, à savoir la lutte antiterroriste. Singulièrement et avant que ne s’achèvent les travaux du sommet de Kampala, le terrorisme se met également au centre de l’actualité internationale avec l’exécution de l’otage français, détenu depuis avril dernier par Al-Qaïda au Maghreb islamique, Michel Germaneau, et avec le raid militaire franco-mauritanien en territoire malien contre la faction terroriste. Ces événements auront donc imposé que soient prises des décisions importantes en matière d’actions de sécurité, de règlement des conflits et de lutte antiterroriste en Afrique. Si donc au problème somalien, on a répondu en exprimant la solidarité avec le gouvernement somalien en dépit d’un désarroi politique indéniable, en préconisant le renforcement de la présence de forces d’intervention uasiennes qui seront rendues plus fortes de milliers d’hommes supplémentaires et en donnant le ton à une volonté commune d’expulser le terrorisme d’Afrique, la question du Sahel ne pouvait être intégrée dans ce cadre, car il a été estimé que ces pays, avec le concours efficace de l’Algérie, sont en train de structurer un cadre de lutte antiterroriste qui permettra, à terme, de neutraliser les bandes de terroristes, de contrebandiers et de trafiquants en tous genres qui écument les frontières sahélo-sahariennes. Cela dit, le sommet de l’UA n’aura pas complètement occulté le thème majeur de cette 15e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, qui est en fait d’une importance cruciale pour le continent noir et l’un des aspects et enjeux du développement humain les plus importants. En effet, la santé maternelle, natale et néonatale est au centre d’efforts africains en vue d’améliorer le niveau de viabilité de la maman et du nouveau-né sur l’ensemble du continent. L’Algérie, qui a mené une politique volontariste en ce sens, ces dernières années, a présenté des chiffres au sommet de l’UA, qui affichent une grille comparative d’où il ressort une évolution très importante dans ce domaine, avec une courbe ascendante qui tend vers les moyennes occidentales en matière de santé maternelle, natale et néonatale. Par ailleurs, en sa qualité de porte-parole désigné de l’Afrique, l’Algérie qui est mandatée par l’UA pour évaluer les développements liés aux négociations internationales sur la question du changement climatique, et coordonner la position africaine en la matière auprès du Comité des dix dont elle est membre, aura à représenter l’Afrique, comme ce fut le cas à Copenhague, aux prochaines échéances internationales sur le climat. A ce titre, d’ailleurs, le niveau d’engagement de l’Algérie sur, entre autres questions importantes, la question climatique, aura été très bien exprimé dans l’allocultion du président Abdelaziz Bouteflika, qui, tout en insistant sur le respect des engagements sur la réduction des gaz à effet de serre, n’en a pas moins mis en évidence les enjeux économiques, financiers, humains, tout en passant en revue les étapes que devra franchir l’Afrique dans sa relation avec les pays industrialisés pour promouvoir et défendre ses positions et ses intérêts en tant que continent qui n’a qu’une part insignifiante dans la production des gaz à effet de serre et qui se trouve être la plus grande victime du réchauffement climatique. Le chef de l’Etat a achevé son intervention en renouvelant l’engagement algérien à continuer à fournir tous les efforts possibles en vue de lutter contre le réchauffement climatique et pour protéger l’environnement. Dans un autre registre, mais globalement dans la même veine de développement des relations interafricaines, des progrès importants ont été réalisés, lors de cette session de l’UA, dans la mise en place d’une agence de planification et de coordination du Nepad, une agence opérationnelle disposant des instruments, moyens et pouvoirs nécessaires pour assurer la mise en œuvre et le suivi de projets d’intégration régionale et continentale. Il faut souligner également que cette rencontre ougandaise de l’UA a été une occasion, pour le chef de l’Etat de réitérer la volonté algérienne de relancer et promouvoir les relations de coopération économiques bilatérales avec les autres pays d’Afrique. Enfin, et d’une manière générale, l’UA aura prouvé qu’elle n’est pas que le résultat d’un changement d’appellation substituée à l’ancienne OUA, mais bien une structure porteuse de renouveau et d’une volonté inédite de changements et de progrès concrets. D’où la franchise qui a caractérisé la plupart des débats, mais aussi le souci, chez la plupart, de débattre de toutes les questions urgentes et de leur proposer des solutions efficaces. L’Afrique, à ce rythme, s’achemine sérieusement vers un règlement des conflits en Afrique qui ne sont en fait qu’un symptôme aggravé du sous-développement, véritable ennemi du continent qui a intérêt à poursuivre, avec ou sans le reste du monde, sa marche assurée vers les objectifs du millénaire. 

  • Belgique : Pour ou contre le Maroc

    Suite aux évolutions de la question sahraouie, le Maroc se trouve dans une position peu enviable. En effet, l’offensive Chirac-Bush pour imposer une solution basée sur la proposition marocaine d’une autonomie élargie a échoué. Son promoteur, le diplomate néerlandais, Peter van Walsum, a pris un congé définitif. Le nouvel émissaire onusien, Christopher Ross, a maintes fois déclaré que la solution doit être basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Après 36 ans de conflit, l’ONU et l’Union Africaine s’accrochent toujours au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
    Le Front Polisario n’a pas réussi à charger la MINURSO des droits de l’homme au Sahara Occidental mais, actuellement, la communauté internationale regarde avec intérêt tout ce qu’il se passe dans les territoires occupés de la RASD et les militants des droits de l’homme, peu à peu, augmentent leur marge de liberté d’action.
    La France est le seul membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU qui défend les thèses marocaines. La raison est claire : amener l’Algérie à fléchir ses positions sur certains points du litige franco-algérien.
    Pour les autorités marocaines, il est clair qu’ils n’ont aucune chance de gagner la bataille du Sahara par les arguments légaux et la légitimité. Et, comme pour tous les Etats voyous, toutes les méthodes sont envisageables. Y compris le chantage. Et avec des armes redoutables, comme le trafic de cannabis, l’immigration illégale, la menace terroriste. Mais l’une des armes les plus efficaces du régime marocain est le poids de sa communauté en Europe. Une communauté qui constitue le Talon d’Achiles des démocraties européennes.
    En Belgique, un député écolo d’origine algérienne, M. Ahmed Mouhsine, a été contraint de faire des déclarations contre les convictions de son parti.
    Agacé par la presse et les milieux pro-marocains, il a fini par déclarer son soutien au projet d’autonomie marocain. Pourtant, la position du parti écolo belge n’a aucune ambiguïté : le principe d’autodétermination est sacré.
    Rappelons qu’un certain directeur d’un centre d’études stratégiques en Belgique a été tabassé en pleine journée à sa sortie des studios RTL au Boulevard Reyers. La raison : il avait fait des déclarations contre l’occupation marocaine du Sahara Occidental. Quelques années plus tard, il est devenu l’un des plus fervents défenseurs des thèses marocaines et ses études visent à montrer le Polisario comme un mouvement terroriste.
    Il saurait légitime de se demander si M. Mouhsine a fait ces déclarations pour sauver sa peau ou bien c’est sa propre conviction sur le sujet.
    En tout cas, une nouvelle tendance est en train de naître en Belgique. Soit on est pour ou contre le Maroc. Plus question de se demander de quel côté est le droit international en ce qui concerne le conflit du Sahara Occidental.
  • HAWA – Femmes combatantes : La détermination des jeunes sahraouies

    Elles sont jeunes et déterminées. Animées d’un courage inégalé, les femmes sahraouies sont de tous les combats et sur tous les fronts. Chacune dans son domaine apporte avec hardiesse sa pierre à l’édification d’un Etat sahraoui libre (leur pays, le Sahara Occidental a été envahi par le Maroc en 1975 suite au retrai espagnol, ndlr). Ainsi Anhabouha Sidi Saïd a opté pour la prise en charge des enfants. Sa mission est de s’occuper des colonies de vacances des petits sahraouis. A Sidi Fredj, elle doit s’imprégner des rudiments de la psychologie des enfants en collaboration avec le Comité national algérien de solidarité avec le Peuple Sahraoui (CNASPS). «C’est une chance pour moi pour parfaire mes connaissances et mieux faire mon travail», affirme Anhabouha.
    «Etant donné que l’enfant sahraoui est démuni et privé de tout, nous en tant que professionnels nous devons lui fournir au moins des sorties aérées, des activités ludiques pour oublier les effets néfastes de la guerre», ajoute-t-elle. Pour être au top de cette noble mission, Anhabouha a suivi des cours dans le camp de vacances de Sidi Fredj. «Une fois à Tindouf, je mettrais en œuvre ce que j’ai appris, pour le bonheur des enfants », a-t-elle souligné.  Anhabouha Sidi Saïd avoue enfin avoir trouvé sa vocation : «Ce sont les enfants qui seront désormais ma raison de vivre ».
    Hayet Reguibi et N’Guiya Haoues sont l’autre exemple du courage de la femme sahraouie. Ces deux jeunes filles ont été exclues de leur lycée d’El Aaiun, capitale sahraouie occupée, par les autorités marocaines. Leur délit est d’avoir exprimé leur vœu de participer à cette manifestation à Sidi Fredj. Cette exclusion a été suivie d’une autre menace : Ne plus avoir droit de retourner à El Aaiun. Et même si le Comité national algérien de Solidarité avec le Peuple sahraoui (CNASPS),  les a conviées à rejoindre une école algérienne de leur choix pour poursuivre leurs études, aussi bien Hayet que N’Guiya ont refusé cette proposition. Elles ont décidé d’un commun accord de rentrer à El Aaiun et de continuer le combat. Elles affirment que ce n’est pas la première fois qu’elles sont menacées. L’année passée, également, ces deux jeunes filles ont été expulsées de l’école car elles ont été invitées à une université d’été en Angleterre. Elles y sont retournées et se sont imposées bravant les autorités coloniales du haut de leurs frêles épaules.
    Beaucoup de femmes sahraouies sont impliquées corps et âme dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Et chacune porte en elle les germes de la liberté. Portant le drapeau sur les épaules ou sur la tête, un seul objectif anime leur esprit : Vivre en paix, dans un pays libre et indépendant. Lutter avec tous les moyens de bord, ne serait-ce qu’avec un mot, une action ou une position sans équivoque. Voilà la particularité des femmes sahraouies. Un caractère  trempé dans l’acier. 
    HORIZONS, 26/7/2010
  • Commentaire : Une vocation par les actes

    Le président de la République est un fervent défenseur du NEPAD, seule voie pour l’émancipation des peuples et Etats africains. Il suit de près tous les sommets où le destin du continent noir est au centre des discussions et des enjeux.  Il ne s’agit pas d’un intérêt lointain et condescendant. L’Algérie, par la voix de son premier responsable, multiplie les initiatives concrètes. La dernière en date est celle dont vient de faire part le président Bouteflika au sommet sur le Nepad de Kampala. Une agence opérationnelle disposant des outils et capacités nécessaires pour faciliter la mise en œuvre et le suivi de projets d’intégration régionale et continentale sera un nouveau vecteur pour la concrétisation des objectifs. C’est une agence de développement qui se définit des priorités, des moyens et une vision. Son principe a été retenu lors du sommet de réflexion sur le Nepad tenu à Alger en mars 2007. L’Afrique n’est plus à l’ère de l’assistanat mais cherche à développer un partenariat avec les pays riches. Il ne s’agit pas pour reprendre M. Bouteflika de «seulement d’un volume accru en matière d’aide mais également d’une coopération repensée de manière à la rendre plus visible, plus efficace et surtout orientée effectivement vers les priorités définies par le Nepad»,  L’Afrique doit faire entendre sa voix à travers «la poursuite des efforts pour assurer une participation équitable de l’Afrique à la gouvernance mondiale, y compris une plus grande représentation dans la composante du G20». L’Algérie qui a toujours affirmé sa vocation africaine soutient la démarche globale où ce n’est pas un seul pays qui tire la locomotive mais s’intègre à une politique où les communautés économiques régionales constituent le moteur d’intégration. A travers certains projets cités par le président de la République notamment l’autoroute Est-Ouest, les interconnexions du réseau électrique avec la Tunisie et le Maroc, la route transsaharienne Alger-Lagos ainsi que le projet de gazoduc Nigeria-Algérie qui sera doublé d’une liaison par fibre optique, l’Algérie est entrée de plain-pied dans cette politique basée sur l’intégration et la complémentarité. Ces projets sont «de nature à traduire pleinement la vocation de l’Algérie en tant que trait d’union et carrefour de rencontres et d’échanges entre l’Afrique, la Méditerranée, le monde arabe et le vaste espace musulman». Le Sahara ne sera plus un no mans land. Ce n’est nullement un hasard si le Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de l’orientation du Nepad a désigné notre pays en tant que membre du Programme d’action africain 2010-2015 pour donner une impulsion à la réalisation et au suivi des grands projets d’infrastructures de portée régionale et continentale. Ils sont d’une nécessité vitale pour un continent sous-équipé et désireux de s’attirer des investisseurs. Surmonter la marginalisation dans laquelle est depuis trop longtemps confinée l’Afrique est au prix d’un tel effort. L’Algérie compte y contribuer en actes concrets. 
    HORIZONS, 24/7/2010
  • Atavismes coloniaux contre partenariat sécuritaire

    La France veut-elle torpiller les efforts algériens de sécurisation de la région?
    Par F. Abdelghani
    Face aux évènements qui se précipitent actuellement au Sahel, la France est sortie perdante à l’issue du ratage de son opération militaire coordonnée avec la Mauritanie en plein désert malien. Le moins que l’on ne puisse dire est que la France a violé l’une des règles du droit international en pénétrant dans un territoire souverain sous prétexte de libérer l’otage français.
    Les observateurs s’accordent à dire que la France et sa diplomatie ne veulent pas coordonner avec les responsables des pays du Sahel dans leur ensemble préférant opérer des choix individualistes qui peuvent coûter cher.
    Au même moment, la stratégie américaine a choisi l’apaisement en multipliant l’envoi d’émissaires depuis le printemps dernier aux pays du Sahel et principalement l’Algérie qu’elle considère actuellement comme pays pivot dans la lutte antiterroriste.
    Le timing et le mode de communication sont délibérément choisis par les spins-doctors de la Maison-Blanche qui savent s’y prendre pour «cajoler» leurs partenaires dans ce qu’ils appellent «le renforcement de la sécurité globale du Sahel».
    Le Département d’Etat a finalement opté pour un dialogue sur la sécurité dans cette région. Et ses experts n’évoquent dans ce contexte assez bouillonnant que des concepts bien usités tels que «assistance, appui technique pour la coopération sécuritaire avec l’Algérie».
    Bref, les américains préfèrent laisser le terrain aux seules armées du Sahel qui ont leurs capacités propres pour se redéployer dans ces vastes étendues dont ils connaissent bien la dynamique.
    D’ailleurs, contrairement aux français qui préfèrent la démonstration de force, par atavisme sans doute, en envoyant des troupes spéciales au niveau des frontières de certains pays, les américains affirment qu’ils ne seront jamais amenés à stationner leurs soldats aux confins du vaste Sahara.
    Dans cette «dualité» franco-américaine dans la région, le jeu de la France consiste à «torpiller les efforts de l’Algérie dans sa stratégie de lutte antiterroriste», selon des experts. Pourtant, depuis sa mise en place, l’état-major mixte Algérie-Mali-Niger-Mauritanie s’est avéré comme un véritable rempart face à l’indécision des uns et les tergiversations des autres.
    C’est l’Algérie qui, forte de son expérience dans la lutte antiterroriste, se retrouve en tête de file en raison de sa logistique, du niveau de formation de ses troupes et de leur mobilité qui leur permet de connaître les circuits très rudes des vastes contrées désertiques. Ainsi, l’Algérie qui fournit assez d’efforts pour stabiliser les frontières avec ses voisins, a signifié à maintes reprises que seul le travail de coordination est à même d’endiguer le phénomène du terrorisme et dont la pérennité arrangerait bien les intérêts des grandes puissances. Du reste, l’Algérie tente d’éviter de tomber dans les pièges de la manipulation et des «coups bas» que certains pays seraient amenés à commettre.