Mois : mai 2010

  • Les derniers soupirs de la paix au Sahara Occidental

    Le Maroc table toujours sur le statut quo
    Par Massinissa Benlakehal
    Il semble que cette situation de statut-quo profite à la nouvelle puissance colonialiste, dont les forces armées ont déferlé sur les territoires du Sahara Occidental, profitant du retrait de l’ancienne puissance coloniale, en l’occurrence l’Espagne qui était en bute à des crises politiques dans le sillage de l’affaiblissement du « franquisme». Suite à des tractations dans l’ombre de la disparition du dictateur espagnol, le Maroc de Hassen II scella l’accord de Madrid au mépris de la légalité internationale pour annexer une partie des territoires du Sahara Occidental, cédant une partie à la Mauritanie de Mokhtar Ould Dadah qui n’a pas résisté très longtemps devant les coups de buttoir des combattants du Polisario qui sont arrivés aux portes de Nouakchott. La monarchie qui revendique sa souveraineté sur ces territoires n’a pas manqué de céder une partie à la Mauritanie. La marche verte du défunt monarque du Maroc fut d’une brutalité rappelant la déferlante des mongols en Arabie dans le moyen-âge. La répression exercée par les FAR contre le peuple sahraoui fut terrible, à tel point que le souverain marocain n’a eu aucune hésitation pour utiliser le Napalm contre un peuple ayant vécu sous le joug du colonialisme pendant très longtemps. Débouté par la Cour internationale de la Haye qui n’a pas reconnu sa souveraineté contre le Sahara Occidental, Hassen s’est retrouvé en situation d’occupant d’un pays dont le Conseil des dignitaires (Conseil des représentants des tribus sahraouies) avait rejoint majoritairement le camp des nationalistes du Polisario. Sur le plan militaire, la monarchie n’a pas tranché la situation en sa faveur, durant quinze ans de conflit militaire. Bien au contraire, les FAR essuyèrent plusieurs revers, à Gueltet Zemour, Tifariti et même sur les frontières de la monarchie à Tantan, en témoigne le nombre important de soldats marocains libérés par le Polisario suite au cessez-le-feu décrété par les deux belligérants sous les auspices des Nations Unies. Las d’une guerre dont l’issue est incertaine, le Roi Hassen II, et il est utile de le rappeler, s’acheminait vers l’organisation d’un référendum d’autodétermination. C’est du moins ce qui ressort du témoignage de l’ancien Ministre de l’Intérieur de la monarchie alaouite, feu Driss El Basri qui avait en charge sous Hassen II le dossier du Sahara Occidental. Driss El Basri avait dévoilé, juste après son départ précipité de Rabat vers son exil, que les négociations entre les représentants du Polisario et le gouvernement marocain n’avait d’issue que l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU insistant sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le retour à la case de départ coïncide avec l’intronisation de Mohamed VI à la tête du royaume marocain. Un jeune monarque qui n’a pas le charisme de son défunt père, ni la même maîtrise du serail. Dans les faits, les mêmes forces qui profitaient de la présence de la soldatesque des FAR au Sahara Occidental ont eu le dessus. Le plan Becker n’a pas eu la chance de voir le jour, malgré la bonne volonté du Polisario qui a fait des concessions allant jusqu’à accepter une autonomie de cinq ans avant l’organisation d’un referendum d’autodétermination.Nonobstant l’acceptation par ce mouvement de libération la participation d’une partie de colons marocains à ce referendum et ce, en faisant l’impasse au principe faisant que le corps électoral ne peut sortir du dernier recensement effectué par l’Espagne, la monarchie n’a pas hésité à faire marche arrière, sous l’ombre des puissances qui l’a protègent à l’instar de la France, un pays partisan de l’option autonomiste proposée par Mohamed VI. Les rounds de Menhasset se succédèrent mais sans que la situation n’avance d’un iota. Le Maroc continu à pomper près de 8 milliards de dollar des richesses du Sahara Occidental, tout en maintenant une répression des plus féroces dans les territoires occupés. Les Sahraouis des camps des refugiés continuent à vivre dans des conditions précaires. A moyen terme, cette question rebondira d’une manière plus spectaculaire, de l’avis de plusieurs observateurs, au regard des dépassements multiples perpétrés contre les droits de l’homme dans les villes sahraouies occupées et la longue attente des refugiés sahraouis. 
  • Journée internationale de l’Enfance, l’enfance sahraouie évoquée

    Commémoration hier de la journée internationale de l’Enfance
    L’enfant est toujours la cible première dans les situations de conflits armés

    A l’initiative de l’association Machaâl Chahid en coordination avec El Moudjahid, a eu lieu au centre de presse de notre publication, la célébration de la journée internationale de l’Enfance, autour du thème « l’enfant pris dans la tourmente des conflits armés ».
    Cette manifestation a vu la participation du Dr Doria Merabtène, administratrice du programme protection pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (bureau Unicef d’Alger). Mme Saïda Benhabylès, coordinatrice du Mouvement de solidarité avec la femme rurale, et des représentants de la société civile, Scouts musulmans algériens (SMA), Croissant-Rouge palestinien, l’écrivain M. Amin Zaoui.
    Le thème de cette rencontre commémorative était lié à l’enfance entraînée dans le tourbillon des conflits armés.
    Pour la représentante de l’Unicef, il s’agit-là d’une occasion pour intervenir, poursuivre le dialogue avec la société civile dans tous ses segments.
    La privation des droits de l’enfant, le danger pour son équilibre mental et physique de le voir mêlé aux conflits armés est en soi une immense tragédie aux yeux de la représentante de l’Unicef.
    La privation du droit le plus essentiel, qui est le droit à la vie, a effectivement quelque chose d’insupportable contre laquelle s’élève avec vigueur le Dr Doria Merabtène. L’oratrice cite les autres droits des enfants placés dans des situations conflictuelles, à savoir le droit à l’éducation, son intégration dans le tissu social, s’agissant des jeunes filles notamment.
    Il y a méconnaissance des droits fondamentaux dévolus à l’enfance.
    C’est la conclusion que l’on peut tirer de l’intervention de la représentante de l’Unicef qui évoque les efforts consentis par l’Algérie pour l’amélioration des droits de l’enfant. En Algérie, il est beaucoup fait pour que l’enfant vive pleinement son enfance et que les droits que lui confère cette situation soient respectés. Les moyens sont mis, note la représentante de l’Unicef.
    La situation mérite bien sûr des efforts complémentaires.
    Le Dr Doria Merabtène relève que les parlementaires ont un rôle important à jouer dans la défense des droits de l’enfant, car il y a toujours à faire pour améliorer la situation. Dans son intervention, Mme Saïda Benhabylès a souhaité que son intervention soit perçue comme une sorte de message. Elle évoque la situation de l’enfance prise dans l’étau des guerres en Palestine, au Sahara occidental, en Irak, la situation des enfants en Afrique, la faim, la non-scolarisation. Les enfants meurent en direct, dit-elle. Où est la responsabilité de l’ONU dans cette affaire, celle des organisations internationales, dit-elle.
    L’oratrice rappelle la situation des enfants algériens durant la colonisation et la guerre de Libération nationale, une enfance pour laquelle une partie de celle-ci leur a été ôtée.
    Le terrorisme a lui agi de façon tragique sur l’évolution de nos enfants, une situation de désespérance que l’oratrice a stigmatisée.
    Pour Mme Saïda Benhabylès, toutes les voix doivent s’élever pour briser le silence inquiétant qui est maintenu sur la situation de l’enfance dans les zones de conflits, notamment.
    Ce silence est inquiétant, concède Mme Saïda Benhabylès. Pour les représentants palestiniens, présents à la séance, en compagnie d’une délégation du Croissant-Rouge palestinien et d’enfants palestiniens, l’étape de l’enfance est une étape importante. Elle détermine la formation de la personnalité de l’individu, quand demain il sera en prise avec les responsabilités qui seront les siennes.
    L’enfant apparaît comme un élément central au sein de la communauté, a-t-il été rappelé.
    L’orientation, l’éducation, sont des critères de base essentiels à réunir. C’est pour cela que les conflits armés, les conditions de mal vie pour les enfants sont vécus comme autant d’atteintes à la personnalité de l’enfant, à son droit à la vie, son droit à l’éducation et à son épanouissement.
    Le représentant de la communauté palestinienne a dénoncé les crimes commis par Israël contre la population palestinienne, et, notamment contre les enfants.
    L’administration sioniste bafoue toutes les résolutions internationales. Des témoignages de représentants du Croissant-Rouge palestinien sont édifiants à ce sujet, notamment lors de la criminelle équipée de l’administration et de l’armée sionistes contre Ghaza.
    Selon ces représentants, les crimes commis durant la guerre engagée contre les Palestiniens à Ghaza, relèvent de crimes contre l’humanité, reconnus comme tels par la communauté internationale.
    Les enfants palestiniens ont payé le prix le plus élevé de cette forfaiture. Plusieurs milliers d’entre-eux sont morts de la façon la plus horrible qui soit, écrasés par les bombes larguées par l’aviation sioniste, brûlés par les bombes au phosphore.
    La communauté internationale, qui assiste en direct aux crimes commis, doit réagir. Le représentant palestinien s’élève contre l’impunité dont continue à jouir l’administration sioniste auprès des gouvernements occidentaux. Il a remercié l’Algérie pour son soutien à la lutte du peuple palestinien, à l’immense action de solidarité que le gouvernement a déployée pour venir en aide aux populations victimes du génocide israélien à Ghaza.
    M. Noureddine Benbraham, commandant des Scouts musulmans algériens (SMA), dénonce la non-application des résolutions internationales condamnant Israël pour ses crimes contre le peuple palestinien et s’interroge sur l’absence de sanctions contre l’administration sioniste.
    Le commandant des Scouts musulmans algériens a également dit toute son émotion face à la situation dans laquelle se retrouvent des millions d’enfants en Afrique, notamment dans les zones de conflits armés, leur exposition à la faim, à l’errance, alors que le continent est riche de ressources naturelles.
    Pour l’orateur, la communauté internationale doit réagir et trouver des solutions.
    Le commandant des SMA se dit particulièrement inquiet sur la situation des enfants sahraouis, dans un pays soumis à l’occupation.
    La violence armée, les intérêts économiques de certains milieux, pèsent d’un poids très lourd dans les situations de déstabilisation dans les pays africains, est-il souligné.
    Lors de son intervention, l’écrivain Amin Zaoui, a rappelé combien le volet éducationnel, culturel était important dans la formation de la personnalité de l’enfant. Pour l’orateur, la citoyenneté est une arme et une protection. L’école peut beaucoup dans l’émergence de l’esprit de citoyenneté chez l’enfant. L’éminent universitaire relève combien l’accès à l’éducation et à la culture participe à la formation de l’enfant, l’homme de demain, dira-t-il. L’orateur en appelle à un front uni à travers la culture contre les situations de conflits et les situations de guerre.
    Mme Zahia Benarous, parlementaire, a tenu à exprimer toute sa fierté pour le travail qui est accompli au sein du centre de presse d’El Moudjahid, la contribution de celui-ci au débat sur un grand nombre de questions.
    L’oratrice a insisté sur la nécessité d’une solidarité toujours plus grande à l’égard des peuples soumis à la domination coloniale, Palestiniens, Sahraouis…
    Les situations préoccupantes vécues par certains pays arabes comme l’Irak, etc., nous affligent et nous inquiètent, note l’oratrice, d’où la nécessité d’une action solidaire. Cette action peut être porteuse de grands espoirs et de réconfort.
    Notre devoir est de lutter pour la paix, la sécurité, apprendre à nos enfants à aimer et à vivre dans la paix.
    Dans l’esprit de l’oratrice, les situations de conflits armés dans lesquelles sont toujours impliqués d’une façon ou d’une autre, les enfants, demeurent insupportables.
    Le représentant du Croissant-Rouge palestinien a traduit d’ailleurs avec beaucoup d’émotion mais aussi de détermination dans la voix, le martyre du peuple palestinien, victime d’un génocide armé, il a crié la volonté du peuple palestinien de poursuivre la lutte contre l’ennemi sioniste. Il a rappelé que les enfants palestiniens étaient porteurs d’avenir.
    Le Dr Doria Merabtène, représentante de l’Unicef a rappelé en conclusion que l’Unicef est présente dans tous les pays du monde, et, notamment dans les pays qui subissent des situations de conflits armés.
    Elle dispose d’importants programmes pour cela, l’Unicef est notamment présente dans la région du Proche-Orient où elle dispense ses programmes en direction des enfants de ces pays.
    D’autres organisations internationales sont également présentes dans la région où exercent des spécialistes. Les représentants de l’Unicef comme ceux des autres organisations internationales subissent, comme le reste de la population, les effets de la guerre et comme à Ghaza, ont vu leur siège bombardé par l’armée israélienne.
    T. M. A.
    Nécessité de sanctionner les contrevenants à la Convention internationale des droits de l’enfant
    Des parlementaires, des hommes de culture et des représentants de la société civile, de l’UNICEF et du Croissant Rouge palestinien ont affirmé hier, à Alger la nécessité de créer des mécanismes pour imposer des sanctions aux contrevenants à la Convention internationale des droits de l’enfant consacrée par l’Assemblée générale de l’ONU en novembre 1989.
    Les participants ont appelé, lors de la conférence de sensibilisation à l’occasion de la journée mondiale de l’Enfance organisée par l’association Machaâl Chahid sur les dangers des guerres sur les enfants dans le cadre du forum d’El Moudjahid, à « la nécessité d’activer la Convention internationale des droits de l’enfant dans tous les pays du monde notamment dans certains pays qui ont gelé cette convention et de mettre en place des mécanismes au niveau de l’ONU pour sanctionner les contrevenants.(APS)
    El Moudjahid
  • Version d’un espion du KGB : Che Guevara et le Sahara Occidental

    Le Front Polisario est-il né spécialement pour lutter contre le Maroc ? C’est la version développée par Rabat qui n’hésite pas à qualifier le mouvement indépendantiste de « bandes de mercenaires » à la solde de l’Algérie. L’histoire est pourtant tout autre car le Polisario, fruit d’un combat plus que centenaire, est né dans les années 1960 pour libérer le Sahara Occidental de l’occupation espagnole. L’Algérie, qui venait d’accéder à son indépendance, n’était bien sûr pas tout à fait étrangère à la naissance de ce mouvement qui n’était pas dirigée contre le Maroc mais bien contre une puissance occupante européenne contrairement à ce que laisse entendre le Maroc. Dans quelles circonstances le Polisario est-il né ? Un ancien agent des services secrets cubains livre une version qui mériterait éventuellement d’être complétée par les protagonistes. Juan Vivès est issu de la grande noblesse espagnole émigrée à Cuba. Il a 15 ans lorsqu’il rejoint les guérilleros de la révolution cubaine.
    Surnommé El Magnifico lors d’une action d’éclat, il participe aux côtés de Fidel Castro et de Che Guevara au renversement du régime de Batista. Capitaine de l’armée rebelle, il est l’un des premiers officiers cubains à recevoir un entraînement complet d’agent secret au KBG soviétique, ce qui le conduira à mener des missions à travers le monde entier.
    Dans un livre autobiographique qu’il vient de publier à Paris, ce dissident, qui a rompu avec le castrisme et qui vit à Marseille, revient sur une histoire personnelle qui se confond bien avec l’histoire d’une période du XXe siècle. Il raconte être arrivé en Algérie lorsque a éclaté la « guerre des sables » avec le Maroc. À la mi-juillet 1963, Che Guevara arrivait aussi en Algérie à un moment où le président Ben Bella venait de convoquer l’ambassadeur cubain Papito Serguera pour lui demander une aide pour le Sahara espagnol. Écoutons le récit. “Papito me demanda de l’accompagner pour que je lui serve d’interprète.
    Je ne savais pas qu’il existait un Sahara espagnol et l’ambassadeur non plus. Quand nous fûmes arrivés dans les locaux de la présidence, Ben Bella voulut que nous rencontrions des représentants des groupes qui étaient en lutte contre le colonialisme espagnol. Nous informâmes immédiatement La Havane qui nous demanda d’établir le contact sans nous engager à rien car la situation était délicate vis-à-vis de l’Espagne et ils ne voulaient pas que les choses s’enveniment plus encore. Le Che arriva donc à ce moment-là en Algérie, il prit la question en main et nous nous documentâmes sur cette histoire. La lutte pour l’émancipation du Sahara espagnol dura plus de 100 ans, sous des formes diverses. En 1957 et 58, l’Espagne, la France et le Maroc avaient organisé une opération de répression pour étouffer toute velléité d’indépendance. Cette opération avait reçu le nom de code d’Ouragan. Même si Franco était considéré au sein de la communauté internationale comme un personnage peu fréquentable, c’était une autre affaire dès que les intérêts géopolitiques entraient en jeu, et les ex-métropoles européennes se seraient associées avec le diable. Une fois la documentation consultée, nous demandâmes plus de détails au KGB qui confirma nos renseignements et nous mit au courant de tout.
    Il fallait avancer prudemment, deux grandes nations européennes entraient dans la partie et on ne pouvait pas prendre les choses à la légère. Le Che décida qu’on les aiderait à former un mouvement de libération à caractère politique qui aurait son siège en Algérie, et le MLS (Mouvement de Libération du Sahara) vit le jour. Le Che informa La Havane que des cadres de ce mouvement seraient envoyés à Cuba pour se former aux théories marxistes. Ils parlaient parfaitement castillan avec un fort accent espagnol mais il n’y avait pas de problème à ce niveau-là. La question était de savoir comment concilier tout ça avec la religion musulmane.
    Le Che nous fit un exposé sur le socialisme arabe de Nasser, c’est sûr que les contradictions paraissaient évidentes mais cela n’empêcha pas des centaines de Sahraouis de s’envoler à Cuba afin d’y recevoir une formation comme cadres politiques, d’autres comme étudiants et même les enfants pour faire leur scolarité sur l’île de la Jeunesse. Je ne peux pas affirmer si l’assassinat de Benbarka (opposant socialiste au roi Hassan II et leader du mouvement tiers-mondiste), fut ou non une vengeance du Maroc face à cette ingérence de Cuba dans ses affaires intérieures. En tout cas, à la suite de cet assassinat Fidel fut pris d’une de ses colères dont il a seul le secret, et il jura que le Maroc serait une terre de vengeance.
    Des interventions publiques et plusieurs manifestations anticolonialistes furent organisées avec le MLS. La réponse ne se fit guère attendre. Des centaines de militants furent jetés en prison, tandis qu’un nombre équivalent d’activistes dût s’exiler en Algérie. Fidel comprit que le mouvement politique ne suffisait pas. Les dernières manifestations politiques eurent lieu en 1970, et la légion espagnole tira contre les manifestants en faisant des centaines de morts et de blessés. Des camps d’entraînement militaire s’ouvrirent à partir de cette date en Algérie, et, entre 1971 et 1972, le MLS changea de nom pour laisser la place au Front Polisario.
    Blog Nad Nadir (Le Post.fr)

  • Les derniers soupirs de la paix au Sahara Occidental

    Le Maroc table toujours sur le statut quo
    Par Massinissa Benlakehal
    Il semble que cette situation de statut-quo profite à la nouvelle puissance colonialiste, dont les forces armées ont déferlé sur les territoires du Sahara Occidental, profitant du retrait de l’ancienne puissance coloniale, en l’occurrence l’Espagne qui était en bute à des crises politiques dans le sillage de l’affaiblissement du « franquisme». Suite à des tractations dans l’ombre de la disparition du dictateur espagnol, le Maroc de Hassen II scella l’accord de Madrid au mépris de la légalité internationale pour annexer une partie des territoires du Sahara Occidental, cédant une partie à la Mauritanie de Mokhtar Ould Dadah qui n’a pas résisté très longtemps devant les coups de buttoir des combattants du Polisario qui sont arrivés aux portes de Nouakchott. La monarchie qui revendique sa souveraineté sur ces territoires n’a pas manqué de céder une partie à la Mauritanie. La marche verte du défunt monarque du Maroc fut d’une brutalité rappelant la déferlante des mongols en Arabie dans le moyen-âge. La répression exercée par les FAR contre le peuple sahraoui fut terrible, à tel point que le souverain marocain n’a eu aucune hésitation pour utiliser le Napalm contre un peuple ayant vécu sous le joug du colonialisme pendant très longtemps. Débouté par la Cour internationale de la Haye qui n’a pas reconnu sa souveraineté contre le Sahara Occidental, Hassen s’est retrouvé en situation d’occupant d’un pays dont le Conseil des dignitaires (Conseil des représentants des tribus sahraouies) avait rejoint majoritairement le camp des nationalistes du Polisario. Sur le plan militaire, la monarchie n’a pas tranché la situation en sa faveur, durant quinze ans de conflit militaire. Bien au contraire, les FAR essuyèrent plusieurs revers, à Gueltet Zemour, Tifariti et même sur les frontières de la monarchie à Tantan, en témoigne le nombre important de soldats marocains libérés par le Polisario suite au cessez-le-feu décrété par les deux belligérants sous les auspices des Nations Unies. Las d’une guerre dont l’issue est incertaine, le Roi Hassen II, et il est utile de le rappeler, s’acheminait vers l’organisation d’un référendum d’autodétermination. C’est du moins ce qui ressort du témoignage de l’ancien Ministre de l’Intérieur de la monarchie alaouite, feu Driss El Basri qui avait en charge sous Hassen II le dossier du Sahara Occidental. Driss El Basri avait dévoilé, juste après son départ précipité de Rabat vers son exil, que les négociations entre les représentants du Polisario et le gouvernement marocain n’avait d’issue que l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU insistant sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le retour à la case de départ coïncide avec l’intronisation de Mohamed VI à la tête du royaume marocain. Un jeune monarque qui n’a pas le charisme de son défunt père, ni la même maîtrise du serail. Dans les faits, les mêmes forces qui profitaient de la présence de la soldatesque des FAR au Sahara Occidental ont eu le dessus. Le plan Becker n’a pas eu la chance de voir le jour, malgré la bonne volonté du Polisario qui a fait des concessions allant jusqu’à accepter une autonomie de cinq ans avant l’organisation d’un referendum d’autodétermination.Nonobstant l’acceptation par ce mouvement de libération la participation d’une partie de colons marocains à ce referendum et ce, en faisant l’impasse au principe faisant que le corps électoral ne peut sortir du dernier recensement effectué par l’Espagne, la monarchie n’a pas hésité à faire marche arrière, sous l’ombre des puissances qui l’a protègent à l’instar de la France, un pays partisan de l’option autonomiste proposée par Mohamed VI. Les rounds de Menhasset se succédèrent mais sans que la situation n’avance d’un iota. Le Maroc continu à pomper près de 8 milliards de dollar des richesses du Sahara Occidental, tout en maintenant une répression des plus féroces dans les territoires occupés. Les Sahraouis des camps des refugiés continuent à vivre dans des conditions précaires. A moyen terme, cette question rebondira d’une manière plus spectaculaire, de l’avis de plusieurs observateurs, au regard des dépassements multiples perpétrés contre les droits de l’homme dans les villes sahraouies occupées et la longue attente des refugiés sahraouis. 
  • Journée internationale de l’Enfance, l’enfance sahraouie évoquée

    Commémoration hier de la journée internationale de l’Enfance
    L’enfant est toujours la cible première dans les situations de conflits armés

    A l’initiative de l’association Machaâl Chahid en coordination avec El Moudjahid, a eu lieu au centre de presse de notre publication, la célébration de la journée internationale de l’Enfance, autour du thème « l’enfant pris dans la tourmente des conflits armés ».
    Cette manifestation a vu la participation du Dr Doria Merabtène, administratrice du programme protection pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (bureau Unicef d’Alger). Mme Saïda Benhabylès, coordinatrice du Mouvement de solidarité avec la femme rurale, et des représentants de la société civile, Scouts musulmans algériens (SMA), Croissant-Rouge palestinien, l’écrivain M. Amin Zaoui.
    Le thème de cette rencontre commémorative était lié à l’enfance entraînée dans le tourbillon des conflits armés.
    Pour la représentante de l’Unicef, il s’agit-là d’une occasion pour intervenir, poursuivre le dialogue avec la société civile dans tous ses segments.
    La privation des droits de l’enfant, le danger pour son équilibre mental et physique de le voir mêlé aux conflits armés est en soi une immense tragédie aux yeux de la représentante de l’Unicef.
    La privation du droit le plus essentiel, qui est le droit à la vie, a effectivement quelque chose d’insupportable contre laquelle s’élève avec vigueur le Dr Doria Merabtène. L’oratrice cite les autres droits des enfants placés dans des situations conflictuelles, à savoir le droit à l’éducation, son intégration dans le tissu social, s’agissant des jeunes filles notamment.
    Il y a méconnaissance des droits fondamentaux dévolus à l’enfance.
    C’est la conclusion que l’on peut tirer de l’intervention de la représentante de l’Unicef qui évoque les efforts consentis par l’Algérie pour l’amélioration des droits de l’enfant. En Algérie, il est beaucoup fait pour que l’enfant vive pleinement son enfance et que les droits que lui confère cette situation soient respectés. Les moyens sont mis, note la représentante de l’Unicef.
    La situation mérite bien sûr des efforts complémentaires.
    Le Dr Doria Merabtène relève que les parlementaires ont un rôle important à jouer dans la défense des droits de l’enfant, car il y a toujours à faire pour améliorer la situation. Dans son intervention, Mme Saïda Benhabylès a souhaité que son intervention soit perçue comme une sorte de message. Elle évoque la situation de l’enfance prise dans l’étau des guerres en Palestine, au Sahara occidental, en Irak, la situation des enfants en Afrique, la faim, la non-scolarisation. Les enfants meurent en direct, dit-elle. Où est la responsabilité de l’ONU dans cette affaire, celle des organisations internationales, dit-elle.
    L’oratrice rappelle la situation des enfants algériens durant la colonisation et la guerre de Libération nationale, une enfance pour laquelle une partie de celle-ci leur a été ôtée.
    Le terrorisme a lui agi de façon tragique sur l’évolution de nos enfants, une situation de désespérance que l’oratrice a stigmatisée.
    Pour Mme Saïda Benhabylès, toutes les voix doivent s’élever pour briser le silence inquiétant qui est maintenu sur la situation de l’enfance dans les zones de conflits, notamment.
    Ce silence est inquiétant, concède Mme Saïda Benhabylès. Pour les représentants palestiniens, présents à la séance, en compagnie d’une délégation du Croissant-Rouge palestinien et d’enfants palestiniens, l’étape de l’enfance est une étape importante. Elle détermine la formation de la personnalité de l’individu, quand demain il sera en prise avec les responsabilités qui seront les siennes.
    L’enfant apparaît comme un élément central au sein de la communauté, a-t-il été rappelé.
    L’orientation, l’éducation, sont des critères de base essentiels à réunir. C’est pour cela que les conflits armés, les conditions de mal vie pour les enfants sont vécus comme autant d’atteintes à la personnalité de l’enfant, à son droit à la vie, son droit à l’éducation et à son épanouissement.
    Le représentant de la communauté palestinienne a dénoncé les crimes commis par Israël contre la population palestinienne, et, notamment contre les enfants.
    L’administration sioniste bafoue toutes les résolutions internationales. Des témoignages de représentants du Croissant-Rouge palestinien sont édifiants à ce sujet, notamment lors de la criminelle équipée de l’administration et de l’armée sionistes contre Ghaza.
    Selon ces représentants, les crimes commis durant la guerre engagée contre les Palestiniens à Ghaza, relèvent de crimes contre l’humanité, reconnus comme tels par la communauté internationale.
    Les enfants palestiniens ont payé le prix le plus élevé de cette forfaiture. Plusieurs milliers d’entre-eux sont morts de la façon la plus horrible qui soit, écrasés par les bombes larguées par l’aviation sioniste, brûlés par les bombes au phosphore.
    La communauté internationale, qui assiste en direct aux crimes commis, doit réagir. Le représentant palestinien s’élève contre l’impunité dont continue à jouir l’administration sioniste auprès des gouvernements occidentaux. Il a remercié l’Algérie pour son soutien à la lutte du peuple palestinien, à l’immense action de solidarité que le gouvernement a déployée pour venir en aide aux populations victimes du génocide israélien à Ghaza.
    M. Noureddine Benbraham, commandant des Scouts musulmans algériens (SMA), dénonce la non-application des résolutions internationales condamnant Israël pour ses crimes contre le peuple palestinien et s’interroge sur l’absence de sanctions contre l’administration sioniste.
    Le commandant des Scouts musulmans algériens a également dit toute son émotion face à la situation dans laquelle se retrouvent des millions d’enfants en Afrique, notamment dans les zones de conflits armés, leur exposition à la faim, à l’errance, alors que le continent est riche de ressources naturelles.
    Pour l’orateur, la communauté internationale doit réagir et trouver des solutions.
    Le commandant des SMA se dit particulièrement inquiet sur la situation des enfants sahraouis, dans un pays soumis à l’occupation.
    La violence armée, les intérêts économiques de certains milieux, pèsent d’un poids très lourd dans les situations de déstabilisation dans les pays africains, est-il souligné.
    Lors de son intervention, l’écrivain Amin Zaoui, a rappelé combien le volet éducationnel, culturel était important dans la formation de la personnalité de l’enfant. Pour l’orateur, la citoyenneté est une arme et une protection. L’école peut beaucoup dans l’émergence de l’esprit de citoyenneté chez l’enfant. L’éminent universitaire relève combien l’accès à l’éducation et à la culture participe à la formation de l’enfant, l’homme de demain, dira-t-il. L’orateur en appelle à un front uni à travers la culture contre les situations de conflits et les situations de guerre.
    Mme Zahia Benarous, parlementaire, a tenu à exprimer toute sa fierté pour le travail qui est accompli au sein du centre de presse d’El Moudjahid, la contribution de celui-ci au débat sur un grand nombre de questions.
    L’oratrice a insisté sur la nécessité d’une solidarité toujours plus grande à l’égard des peuples soumis à la domination coloniale, Palestiniens, Sahraouis…
    Les situations préoccupantes vécues par certains pays arabes comme l’Irak, etc., nous affligent et nous inquiètent, note l’oratrice, d’où la nécessité d’une action solidaire. Cette action peut être porteuse de grands espoirs et de réconfort.
    Notre devoir est de lutter pour la paix, la sécurité, apprendre à nos enfants à aimer et à vivre dans la paix.
    Dans l’esprit de l’oratrice, les situations de conflits armés dans lesquelles sont toujours impliqués d’une façon ou d’une autre, les enfants, demeurent insupportables.
    Le représentant du Croissant-Rouge palestinien a traduit d’ailleurs avec beaucoup d’émotion mais aussi de détermination dans la voix, le martyre du peuple palestinien, victime d’un génocide armé, il a crié la volonté du peuple palestinien de poursuivre la lutte contre l’ennemi sioniste. Il a rappelé que les enfants palestiniens étaient porteurs d’avenir.
    Le Dr Doria Merabtène, représentante de l’Unicef a rappelé en conclusion que l’Unicef est présente dans tous les pays du monde, et, notamment dans les pays qui subissent des situations de conflits armés.
    Elle dispose d’importants programmes pour cela, l’Unicef est notamment présente dans la région du Proche-Orient où elle dispense ses programmes en direction des enfants de ces pays.
    D’autres organisations internationales sont également présentes dans la région où exercent des spécialistes. Les représentants de l’Unicef comme ceux des autres organisations internationales subissent, comme le reste de la population, les effets de la guerre et comme à Ghaza, ont vu leur siège bombardé par l’armée israélienne.
    T. M. A.
    Nécessité de sanctionner les contrevenants à la Convention internationale des droits de l’enfant
    Des parlementaires, des hommes de culture et des représentants de la société civile, de l’UNICEF et du Croissant Rouge palestinien ont affirmé hier, à Alger la nécessité de créer des mécanismes pour imposer des sanctions aux contrevenants à la Convention internationale des droits de l’enfant consacrée par l’Assemblée générale de l’ONU en novembre 1989.
    Les participants ont appelé, lors de la conférence de sensibilisation à l’occasion de la journée mondiale de l’Enfance organisée par l’association Machaâl Chahid sur les dangers des guerres sur les enfants dans le cadre du forum d’El Moudjahid, à « la nécessité d’activer la Convention internationale des droits de l’enfant dans tous les pays du monde notamment dans certains pays qui ont gelé cette convention et de mettre en place des mécanismes au niveau de l’ONU pour sanctionner les contrevenants.(APS)
    El Moudjahid
  • Maroc : succès de la caravane de solidarité avec les ouvriers de l’UMT

    Par Ali Fkir, coordinateur du CSOS, 31/5/2010
    L’Union Marocaine des Travailleurs régionale de Rabat (Rabat, Salé, Témara) a agréablement réussi sa caravane (30 mai 2010) de solidarité avec les ouvriers de SMESI, licenciés abusivement par l’OCP.
    Les autorités de Rabat avaient refusé d’autoriser les cars (pris en location par les solidaires) à prendre la direction de la ville de Khouribga, la capitale minière du Maroc, et malgré les tentatives des autorités de Khouribga à saboter les activités prévues…des centaines de militant-es venu-es de toutes les régions du Maroc (de Tanger à Agadir, de Casablanca à Taza….), des centaines d’ouvriers et leurs familles étaient au rendez-vous.
    Les orateurs, ( représntant-es de l’UMT Khouribga, de l »UMT région de Rabat, du bureau syndical de SMESI et du CSOS) ont exigé:
    – La libération immédiate et inconditionnelle des 15 détenus
    – La réintégration des 850 ouvriers licenciés abusivement par l’OCP
    – Leur titularisation au sein du groupe OCP
    – Le respect du choix syndical des ouvriers….
    NB: – Toutes les sensibilités marxistes étaient représentées et il n’y avait aucune fausse note. Bravo les militant-es!
    – l’ANDCM, l’UNEM, la jenesse d’annahj…n’ont pas raté le rendez-vous
    – Des camarades de Zahra Boudkour, ont adressé des prisons d’Essaouira,et de Kelaât Sreghna, une lettre de solidarité aux ouvriers de SMESI.
    La lettre a été lue et vivement applaudie

    Lire la suite sur Solidarité Maroc

  • Le gouvernement sahraoui appelle l’UE à ne pas contribuer au pillage des richesses du Sahara occidental

    BIR LAHLOU– Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a lancé vendredi un appel pressant à l’Union européenne (UE) à « s’abstenir de contribuer au pillage systématique des richesses » du Sahara Occidental et à exercer des pressions sur la Maroc « pour qu’il mette fin à son aventure coloniale » dans ce territoire. « Nous lançons un appel pressant à l’Union européenne à s’abstenir de contribuer au pillage systématique des richesses de notre pays et pour exercer les pressions qui s’imposent sur le Maroc en vue de mettre fin à son aventure coloniale au Sahara occidental », indique un communiqué du ministère sahraoui des Affaires étrangères.
  • Version d’un espion du KGB : Che Guevara et le Sahara Occidental

    Le Front Polisario est-il né spécialement pour lutter contre le Maroc ? C’est la version développée par Rabat qui n’hésite pas à qualifier le mouvement indépendantiste de « bandes de mercenaires » à la solde de l’Algérie. L’histoire est pourtant tout autre car le Polisario, fruit d’un combat plus que centenaire, est né dans les années 1960 pour libérer le Sahara Occidental de l’occupation espagnole. L’Algérie, qui venait d’accéder à son indépendance, n’était bien sûr pas tout à fait étrangère à la naissance de ce mouvement qui n’était pas dirigée contre le Maroc mais bien contre une puissance occupante européenne contrairement à ce que laisse entendre le Maroc. Dans quelles circonstances le Polisario est-il né ? Un ancien agent des services secrets cubains livre une version qui mériterait éventuellement d’être complétée par les protagonistes. Juan Vivès est issu de la grande noblesse espagnole émigrée à Cuba. Il a 15 ans lorsqu’il rejoint les guérilleros de la révolution cubaine.
    Surnommé El Magnifico lors d’une action d’éclat, il participe aux côtés de Fidel Castro et de Che Guevara au renversement du régime de Batista. Capitaine de l’armée rebelle, il est l’un des premiers officiers cubains à recevoir un entraînement complet d’agent secret au KBG soviétique, ce qui le conduira à mener des missions à travers le monde entier.
    Dans un livre autobiographique qu’il vient de publier à Paris, ce dissident, qui a rompu avec le castrisme et qui vit à Marseille, revient sur une histoire personnelle qui se confond bien avec l’histoire d’une période du XXe siècle. Il raconte être arrivé en Algérie lorsque a éclaté la « guerre des sables » avec le Maroc. À la mi-juillet 1963, Che Guevara arrivait aussi en Algérie à un moment où le président Ben Bella venait de convoquer l’ambassadeur cubain Papito Serguera pour lui demander une aide pour le Sahara espagnol. Écoutons le récit. “Papito me demanda de l’accompagner pour que je lui serve d’interprète.
    Je ne savais pas qu’il existait un Sahara espagnol et l’ambassadeur non plus. Quand nous fûmes arrivés dans les locaux de la présidence, Ben Bella voulut que nous rencontrions des représentants des groupes qui étaient en lutte contre le colonialisme espagnol. Nous informâmes immédiatement La Havane qui nous demanda d’établir le contact sans nous engager à rien car la situation était délicate vis-à-vis de l’Espagne et ils ne voulaient pas que les choses s’enveniment plus encore. Le Che arriva donc à ce moment-là en Algérie, il prit la question en main et nous nous documentâmes sur cette histoire. La lutte pour l’émancipation du Sahara espagnol dura plus de 100 ans, sous des formes diverses. En 1957 et 58, l’Espagne, la France et le Maroc avaient organisé une opération de répression pour étouffer toute velléité d’indépendance. Cette opération avait reçu le nom de code d’Ouragan. Même si Franco était considéré au sein de la communauté internationale comme un personnage peu fréquentable, c’était une autre affaire dès que les intérêts géopolitiques entraient en jeu, et les ex-métropoles européennes se seraient associées avec le diable. Une fois la documentation consultée, nous demandâmes plus de détails au KGB qui confirma nos renseignements et nous mit au courant de tout.
    Il fallait avancer prudemment, deux grandes nations européennes entraient dans la partie et on ne pouvait pas prendre les choses à la légère. Le Che décida qu’on les aiderait à former un mouvement de libération à caractère politique qui aurait son siège en Algérie, et le MLS (Mouvement de Libération du Sahara) vit le jour. Le Che informa La Havane que des cadres de ce mouvement seraient envoyés à Cuba pour se former aux théories marxistes. Ils parlaient parfaitement castillan avec un fort accent espagnol mais il n’y avait pas de problème à ce niveau-là. La question était de savoir comment concilier tout ça avec la religion musulmane.
    Le Che nous fit un exposé sur le socialisme arabe de Nasser, c’est sûr que les contradictions paraissaient évidentes mais cela n’empêcha pas des centaines de Sahraouis de s’envoler à Cuba afin d’y recevoir une formation comme cadres politiques, d’autres comme étudiants et même les enfants pour faire leur scolarité sur l’île de la Jeunesse. Je ne peux pas affirmer si l’assassinat de Benbarka (opposant socialiste au roi Hassan II et leader du mouvement tiers-mondiste), fut ou non une vengeance du Maroc face à cette ingérence de Cuba dans ses affaires intérieures. En tout cas, à la suite de cet assassinat Fidel fut pris d’une de ses colères dont il a seul le secret, et il jura que le Maroc serait une terre de vengeance.
    Des interventions publiques et plusieurs manifestations anticolonialistes furent organisées avec le MLS. La réponse ne se fit guère attendre. Des centaines de militants furent jetés en prison, tandis qu’un nombre équivalent d’activistes dût s’exiler en Algérie. Fidel comprit que le mouvement politique ne suffisait pas. Les dernières manifestations politiques eurent lieu en 1970, et la légion espagnole tira contre les manifestants en faisant des centaines de morts et de blessés. Des camps d’entraînement militaire s’ouvrirent à partir de cette date en Algérie, et, entre 1971 et 1972, le MLS changea de nom pour laisser la place au Front Polisario.
    Blog Nad Nadir (Le Post.fr)

  • Maroc : succès de la caravane de solidarité avec les ouvriers de l’UMT

    Par Ali Fkir, coordinateur du CSOS, 31/5/2010
    L’Union Marocaine des Travailleurs régionale de Rabat (Rabat, Salé, Témara) a agréablement réussi sa caravane (30 mai 2010) de solidarité avec les ouvriers de SMESI, licenciés abusivement par l’OCP.
    Les autorités de Rabat avaient refusé d’autoriser les cars (pris en location par les solidaires) à prendre la direction de la ville de Khouribga, la capitale minière du Maroc, et malgré les tentatives des autorités de Khouribga à saboter les activités prévues…des centaines de militant-es venu-es de toutes les régions du Maroc (de Tanger à Agadir, de Casablanca à Taza….), des centaines d’ouvriers et leurs familles étaient au rendez-vous.
    Les orateurs, ( représntant-es de l’UMT Khouribga, de l »UMT région de Rabat, du bureau syndical de SMESI et du CSOS) ont exigé:
    – La libération immédiate et inconditionnelle des 15 détenus
    – La réintégration des 850 ouvriers licenciés abusivement par l’OCP
    – Leur titularisation au sein du groupe OCP
    – Le respect du choix syndical des ouvriers….
    NB: – Toutes les sensibilités marxistes étaient représentées et il n’y avait aucune fausse note. Bravo les militant-es!
    – l’ANDCM, l’UNEM, la jenesse d’annahj…n’ont pas raté le rendez-vous
    – Des camarades de Zahra Boudkour, ont adressé des prisons d’Essaouira,et de Kelaât Sreghna, une lettre de solidarité aux ouvriers de SMESI.
    La lettre a été lue et vivement applaudie

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  • Le gouvernement sahraoui appelle l’UE à ne pas contribuer au pillage des richesses du Sahara occidental

    BIR LAHLOU– Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a lancé vendredi un appel pressant à l’Union européenne (UE) à « s’abstenir de contribuer au pillage systématique des richesses » du Sahara Occidental et à exercer des pressions sur la Maroc « pour qu’il mette fin à son aventure coloniale » dans ce territoire. « Nous lançons un appel pressant à l’Union européenne à s’abstenir de contribuer au pillage systématique des richesses de notre pays et pour exercer les pressions qui s’imposent sur le Maroc en vue de mettre fin à son aventure coloniale au Sahara occidental », indique un communiqué du ministère sahraoui des Affaires étrangères.