Mois : mai 2010

  • Front Line annonce la libération de trois activistes pacifiques sahraouis

    Sahara Occidental: MISE A JOUR – libération de trois défenseurs des droits humains 
    Suite à l’appel urgent lancé le 9 octobre 2009 et aux différentes mises à jour qui ont suivi, Front Line a reçu de nouvelles informations concernant les défenseurs des droits humains sahraouis M.Yadih Ettarrouzi, M. Rachid Sghayar et M. Saleh Lebayhi.
    Informations Complémentaires
    Front Line salue la libération de trois défenseurs des droits humains sahraouis, libérés le 18 mai 2010. Il s’agit de M.Yadih Ettarrouzi, 29 ans, membre de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), M. Rachid Sghayar, 37 ans, membre du Comité d’Action Contre la Torture à Dakhla/ Sahara Occidental et M. Saleh Lebayhi, 37 ans, Président du Forum pour la Protection des Enfants Sahraouis et responsable de la branche de Smara de l’AMDH.
    La libération des trois défenseurs des droits humains fait suite à une décision de la Cour d’Appel de Sale, le 18 mars 2010, d’accepter l’appel déposé par la défense contre la décision du tribunal militaire de Rabat, de maintenir les trois défenseurs des droits humains en détention. La même Cour a rejeté l’appel de la demande de libération de trois autres défenseurs des droits humains emprisonnés pour la même affaire et toujours détenus dans la prison militaire de Sale. Il s’agit de M. Ali Salem Tamek, Vice-président de Collectif Sahraoui pour les défenseurs des droits humains (CODESA), Brahim Dahane, Président de l’Association des victimes de graves violations des droits humains (ASVDH) et de M. Ahmad Anasiri, Secrétaire Général du Comité Sahraoui pour la défense des droits humains à Smara. Mme Idagja Lachgare, la septième défenseuse arrêtée dans le cadre de cette affaire, a été libérée le 28 janvier 2010.
    Les 7 défenseur-ses des droits humains, arrêté-es le 8 octobre 2009 à l’aéroport Mohamed V de Casablanca, risquent d’être poursuivi-es devant le tribunal militaire suite à des accusations liées à leur travail en faveur des droits humains, y compris le droit à l’auto-détermination.
    Lire l’appel original de Front Line sur cette affaire
    Front Line, 25 mai 2010
     
  • Le désarroi d’un peuple qui perd espoir

    Réfugiés sahraouis dans les campements de Tindouf en Algérie
    Le désarroi d’un peuple qui perd espoir
    Par Massinissa Benlakehal dans les Camps des réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie)
    Le long chemin vers l’indépendance du peuple sahraoui semble s’allonger encore plus à chaque pas. De l’échec des négociations entre le Front Polisario et le maroc à la répression barbare des autorités coloniales dans les territoires occupés du Sahara Occidental, à dire qu’il n’y a point de répit dans le quotidien de cette population. Elle est aujourd’hui divisée, certes, mais leur souffrance est la même. D’un coté ceux restés dans les territoires occupés, à souffrir le martyr à chaque jour que dieu fait. De l’autre, ceux exilés et forcés à se réfugier à Tindouf (Sud Algérien). Et ça dure depuis 35 ans maintenant.
    Une autodétermination à laquelle, ce peuple continue à y croire depuis 1991, date à laquelle l’organisation d’un référendum a été décidée par les nations unies. Toujours est-il qu’aucun arrangement entre les deux parties n’a été trouvé, 19 ans après.
    Aujourd’hui, une seule vérité se distingue, la situation dans les camps de réfugiés sahraouis est des plus critiques. Les conditions de vie et de nutrition sont alarmantes. Jour après jour, alors que les négociations continuent de se heurter à l’échec, les réfugiés eux, tentent de « survivre », tant bien que mal, dans les six camps de réfugiés se trouvant à Tindouf, à savoir, S’mara, Rabouni (Chahid El Hafez), El Ayoun, école du 27 février, Dakhla et Aousserd. Ils sont d’ailleurs plus de 160 000 réfugiés répartis sur les camps de Tindouf. Leur nombre est en constante augmentation, vu que d’autres qui fuient la répression coloniale continuent d’affluer sur les camps et s’y installent. La majorité des jeunes dans les camps, n’ont connu d’autre situation que celle dominée par l’exil et la souffrance. Ils ont grandis ainsi, depuis le jour de leur venue au monde sur le sol désertique de Tindouf.
    Le camp du 27 Février fait référence à la date de la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en 1976. Au terme d’années d’efforts divers, il jouit aujourd’hui d’une réputation considérable. D’ailleurs, le centre Naâdja y est implanté, du nom d’une femme morte sous la torture dans une prison marocaine. C’est là que se trouve le siège de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS). Il y a bon nombre d’autres infrastructures, notamment, l’école, le commissariat et le dispensaire. Plusieurs activités y sont assurées dans cet établissement. Des cours aux jeunes filles, des cours d’administration et d’apprentissage de l’artisanat y sont enseignés aussi. Il y a même un musée, un dispensaire et une bibliothèque. Deux cybercafés s’y trouvent également. Quelques ordinateurs permettent de relier et de connecter cette population perdue, au milieu du grand désert algérien, au reste du monde. « Bien que le débit ne soit pas parfait, nous faisons avec et essayons de ne pas demeurer couper du reste du monde », lance une jeune fille. A défaut d’avoir la chance de vivre, comme tous les autres peuples, dans la civilisation, ces derniers se contentent d’en faire parti ne serait-ce que virtuellement par le biais de l’Internet. « C’est grâce à Internet que nous pouvons agir et informer le reste du monde de notre situation réelle et critique », a-t-elle indiqué.
    Sur cette route vers l’indépendance à travers le désert, le Front Polisario doit encore surmonter plusieurs difficultés. La femme sahraouie se dit omniprésente pour accompagner ce combat. Parmi celles-ci, sa jeunesse. Les jeunes (des deux sexes) représentent une part importante de la population, bénéficiant d’un taux de scolarisation de 100 %. D’ailleurs pour la majorité de ceux et celles que nous avons rencontrés, entre autre, des militaires, policiers, dirigeants locaux, ont tous bénéficié d’une formation universitaire au sein des universités algérienne, libyenne et espagnole. C’est dire alors, que le Sahara Occidental se prépare, du moins, s’affiche prêt à prendre les traineaux dès que son indépendance totale sera acquise.
    Ces jeunes âgés de 18 à 25 ans, se retrouvent dans les rangs de l’armée sahraouie. La gent féminine représente 5 à 10% de l’effectif de l’armée de libération sahraouie. Une armée de plus de 10 000 hommes et femmes prête à défier l’adversaire. Ils peuvent atteindre plus de 25 000 hommes en cas de mobilisation générale, selon les dirigeants sahraouis. Ces jeunes sahraouis avancent à l’atout majeur.
    Dans les camps, les femmes se sont tournées vers différentes activités pour s’occuper. Certaines ont créé des coopératives, d’autres ont fait le choix d’exercer dans la broderie, et travaillent également dans les ateliers de couture se trouvant au camp du 27 février. Elles sont présentes dans toutes les fonctions pratiquement, que ce soit dans l’administration, dans les dispensaires en qualité d’infermières ou de médecins, dans l’éducation en tant qu’enseignantes de langues ou autres.
    Tandis que d’autres ont choisi le chant, où la voix rythme avec un mélange de musique moderne et locale. Des chants où sont exprimés l’envie de recouvrer l’indépendance, de rentrer au pays natal et le marasme vécu dans les camps de réfugiés. Une manière pour elles de fuir la réalité atroce d’un occupant génocidaire qui continue de martyriser la population encore bloquée sur les territoires occupés.
    Elles sont là, le soir tombé, alors que le soleil est parti rejoindre l’autre rive loin à l’Est, se regroupant au tour d’un feu de camp, à boire du thé, chanter leur mélancolie et tenter d’oublier l’amertume dans laquelle elles vivent depuis des décennies. Ainsi, faut-il le dire, elles essaient, en tout silence, d’oublier le temps d’une pleine lune, pour qu’au lendemain, avant même que le soleil ne se lève, le désert où elles se sont exilées, se mette à consumer leur jeunesse vécue loin de la patrie mère.
    Ce peuple, aujourd’hui, se retrouve noyé dans le chagrin et la déception. La tristesse d’un éloignement qui dure depuis déjà 35 ans. Ils font face à l’indifférence d’autrui. Celle d’une communauté internationale qui semble lui tourner le dos, à l’instar des Nations Unies qui ne cesse de faillir à ses missions. Il est à s’interroger sur l’avenir de ce peuple. Leurs rêves de jours meilleurs s’écrouleront-ils ? Leur détresse sera-elle consolée et leur cri entendu ? Tant de questions, pourtant une seule réponse, une seule action suffit pour les apaiser de leur mal : Permettre l’organisation du Référendum, afin qu’eux seuls puissent décider de leur avenir.
    La nouvelle génération commence à s’interroger, à se poser des questions. D’ailleurs, pour la frange des jeunes, ils doutent de l’utilité des pourparlers qui depuis 1991 à ce jour, n’ont que faillis. Les sahraouis, dans les camps de réfugiés de Tindouf sont, pour ainsi dire, les rescapés d’une guerre, leurs âmes souffrantes en détresse, les survivants se sont exilés. Plus précaires encore qu’ils n’étaient auparavant, ils s’en vont… Si tel est leur destin de mourir loin des terres de leurs aïeux, pourquoi ne leur attribue-t-on pas le droit de choisir leur enfer.
    En attendant, une solution finale à leur situation, les sahraouis, eux, veilleront encore à la belle étoile et continueront de prier Dieu de leur venir en aide, l’humain lui, semble ne rien pouvoir faire pour trouver une solution. Ou du moins, faut-il dire, ne veut pas vouloir.
    Blog de Massinissa Belakhal
  • Comment le Maroc veille sur le bien-être des sahraouis

    EL AAIUN OCCUPEE AU SAHARA OCCIDENTAL
    Les autorités marocaines répriment et blessent des dizaines de citoyens
    Par Massinissa Benlakehal
    Une fois de plus les autorités de l’occupation marocaines ont donné la preuve irréfutable de leur détermination à user de tous les moyes pour réprimer le peuple sahraoui. Objectif de ces pratiques, le dissuader d’abandonner sa lutte pour son autodétermination. La preuve en a été donnée, samedi, quand des dizaines de citoyens sahraouis ont été gravement blessés suite à l’intervention des forces de sécurité marocaine dans la ville d’El Aaiun occupée. Ainsi, a indiqué l’Agence de presse sahraouie (SPS), « des centaines de citoyens sahraouis ont été surpris par une violente intervention des forces de sécurité marocaines qui ont encerclé la résidence de la famille de l’activiste Saleh Loubeihi où ils s’étaient rassemblés samedi dernier pour accueillir les détenus libérés ». Et à l’agence d’ajouter : « ces derniers ainsi que d’autres activistes des droits de l’Homme ont été blessés, dont Rachid Sghayer et Yehdih Terrouzi ». Par ailleurs, la vague de violence a gagné les ruelles adjacentes ou une manifestation a été organisée pour protester contre l’interdiction de rendre visite aux activistes libérés, a précisé la même source qui ajoute que quatre citoyennes ont été blessées et quelques manifestants enlevés. Les manifestants qui scandaient des slogans en faveur d’une République sahraouie et du front Polisario, ont appelé à poursuivre la résistance et la lutte pour faire échouer les plans de l’occupation marocaine, et mettre à nu la position de la France en faveur du régime expansionniste marocain.
    « La police marocaine, en civil et en uniforme, avait imposé un état de siège autour de l’aéroport de la ville d’El Aaiun », a fait savoir SPS, afin, a-t-elle expliqué « d’empêcher les citoyens sahraouis et particulièrement les défenseurs sahraouis des droits humains de venir accueillir les trois prisonniers politiques libérés ». La police marocaine, selon la même source, a également fermé toutes les rues menant au domicile de la famille du prisonnier Saleh Leboihi.
    Les trois prisonniers/activistes politiques en question ont été libérés, mardi dernier, après avoir passé sept mois dans la prison de Salé (Maroc). Ils ont été arrêtés en octobre dernier en compagnie de quatre autres dont une femme, à leur retour d’une visite familiale dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf (sud-ouest algérien). Les trois autres, Brahim Dahane, Ali Salem Tamek et Hamadi Nassiri, a souligné l’agence de presse sahraouie, croupissent toujours dans la prison marocaine de Salé, alors que la seule femme, Degja Lechgar a été mise auparavant en liberté provisoire. 

  • Abdelkader Taleb Omar: nous sommes devant une nouvelle étape, la paix ou l’escalade militaire

    MADRID – Le chef du gouvernement sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé, samedi à Madrid, que devant l’enlisement du conflit du Sahara occidental le peuple sahraoui a entamé une « transition vers une nouvelle étape dans laquelle il ne peut y avoir que deux solutions à savoir: la paix ou l’escalade militaire ». « L’enlisement du conflit est en train de conduire les Sahraouis à la limite de sa patience. Nous sommes aujourd’hui dans une phase où la révision de notre vision et de nos relations avec la MINURSO nous parait inévitable », a ajouté le responsable sahraoui dans son intervention de clôture des 4e Journées des Universités publiques madrilènes sur le Sahara occidental. « Par conséquent, commence pour nous la transition vers une nouvelle étape où il ne peut y avoir que deux solutions: la paix ou l’escalade militaire », a-t-il dit.
    El Khabar, 31 mai 2010
  • Le retour aux armes n’est pas exclu. Solution finale au conflit sahraoui

    Aujourd’hui, il existe un déclic entre la nouvelle génération composée pratiquement de jeunes cadres issus de formations universitaires dans diverses spécialités et leurs aînés. En effet, l’ancienne génération s’est penchée beaucoup plus sur une solution pacifique au conflit actuel, à travers les négociations, tandis que la jeunesse sahraouie, elle, se trouve être pessimiste quant à un résultat concluant dans les négociations. Les différents témoignages recueillis sur les camps des réfugiés à Tindouf attestent de cela. Dans une déclaration exclusive à notre rédaction, le Premier Ministre Sahraoui, n’exclut pas un éventuel recours à la lutte armée contre l’occupant marocain. « Les jeunes se précipitent et sont impatients et demandent qu’il y ait des pressions et qu’on doit passer aux armes parce qu’on a vu ce que l’Organisation des Nations Unies a fait » a-t-il indiqué. Par ailleurs, il expliquera qu’il y a, à chaque fois, de nouvelles perspectives qui s’ouvrent, comme c’est le cas actuellement. D’autre part, a-t-il souligné, il y a eu le déblocage après une année et demie, avec l’arrivée du nouvel envoyé spécial qui est plus équilibré que son prédécesseur, donc une lueur d’espoir subsiste. « Le Polisario a décidé de lui donner une chance » a-t-il affirmé. En attendant et au moment opportun, a-t-il conclu, le nouvel envoyer spécial, aura évalué ce processus de négociations pour créer une conclusion qui s’impose et alors suivre la politique qui s’impose. Au risque que les négociations échouent encore, selon le Premier Ministre, ce ne sera pas seulement les jeunes qui prendront les armes mais aussi les adultes et les plus âgés. « Il y a ce consensus de lutter et de faire tout pour arriver à une solution politique, pacifique». Le peuple sahraoui est déterminé à faire tout sauf lever le drapeau long, s’il s’avère que cela n’aboutisse pas, a-t-il poursuivi, ajoutant de ce fait, qu’il n’est pas prêt à rester toujours les mains croisées sans rien faire, mais qu’il opte et donne la priorité à la solution pacifique. Ceci dit, le retour aux armes, d’après notre interlocuteur, est toujours une option réelle. Et de conclure : « on se prépare pour ça comme autre alternative ».
    El Djazair, 
  • Front Line annonce la libération de trois activistes pacifiques sahraouis

    Sahara Occidental: MISE A JOUR – libération de trois défenseurs des droits humains 
    Suite à l’appel urgent lancé le 9 octobre 2009 et aux différentes mises à jour qui ont suivi, Front Line a reçu de nouvelles informations concernant les défenseurs des droits humains sahraouis M.Yadih Ettarrouzi, M. Rachid Sghayar et M. Saleh Lebayhi.
    Informations Complémentaires
    Front Line salue la libération de trois défenseurs des droits humains sahraouis, libérés le 18 mai 2010. Il s’agit de M.Yadih Ettarrouzi, 29 ans, membre de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), M. Rachid Sghayar, 37 ans, membre du Comité d’Action Contre la Torture à Dakhla/ Sahara Occidental et M. Saleh Lebayhi, 37 ans, Président du Forum pour la Protection des Enfants Sahraouis et responsable de la branche de Smara de l’AMDH.
    La libération des trois défenseurs des droits humains fait suite à une décision de la Cour d’Appel de Sale, le 18 mars 2010, d’accepter l’appel déposé par la défense contre la décision du tribunal militaire de Rabat, de maintenir les trois défenseurs des droits humains en détention. La même Cour a rejeté l’appel de la demande de libération de trois autres défenseurs des droits humains emprisonnés pour la même affaire et toujours détenus dans la prison militaire de Sale. Il s’agit de M. Ali Salem Tamek, Vice-président de Collectif Sahraoui pour les défenseurs des droits humains (CODESA), Brahim Dahane, Président de l’Association des victimes de graves violations des droits humains (ASVDH) et de M. Ahmad Anasiri, Secrétaire Général du Comité Sahraoui pour la défense des droits humains à Smara. Mme Idagja Lachgare, la septième défenseuse arrêtée dans le cadre de cette affaire, a été libérée le 28 janvier 2010.
    Les 7 défenseur-ses des droits humains, arrêté-es le 8 octobre 2009 à l’aéroport Mohamed V de Casablanca, risquent d’être poursuivi-es devant le tribunal militaire suite à des accusations liées à leur travail en faveur des droits humains, y compris le droit à l’auto-détermination.
    Lire l’appel original de Front Line sur cette affaire
    Front Line, 25 mai 2010
     
  • Edito : Frénésie monarchique

    Par Ammar Khelifa 
    A chaque fois que la monarchie voisine bute dans ses négociations avec le Front Polisario, le représentant légitime du peuple sahraoui en combat pour l’indépendance, se retourne sur l’Algérie pour en faire son souffre-douleur. C’est ce qui explique la récente frénésie ayant secoué les médias marocains et les sorties de quelques officiels du palais qui, à travers les ondes d’une chaîne de télévision foncièrement anti-algérienne, ont fait preuve d’une inélégance frisant la vulgarité, en ciblant l’Algérie pour justifier leur incapacité de « vendre » leur solution « autonomiste » de la question sahraouie. Cette fois-ci, les attaques frénétiques et en règle du Maroc, par le truchement de son agence de presse ou à travers des écrans de chaînes de télévision qui n’ont jamais dissimulé leur inimitié envers l’Algérie, dépassent tout entendement. Dans son offensive médiatique, la monarchie voisine cache mal son incapacité à mettre le Polisario devant le fait accompli, regrettant, de la sorte, le départ prématuré du médiateur onusien, le Néerlandais Peter van Walsum, qui a ostentatoirement pris parti pour le Palais royal et surtout ayant des appréhensions sérieuses par rapport à l’attitude du nouvel envoyé spécial de l’Organisation des Nations-Unies, en l’occurrence le diplomate américain Christopher Ross qui a observé une prudence justifiée par la difficulté de la mission et affichant, de la sorte, sa neutralité face aux deux belligérants. La récente frénésie médiatique qui continue à secouer le Maroc, s’explique aussi par les énormes dépenses du palais dans le lobbying pour faire passer son projet d’autonomie, afin de faire l’impasse sur le principe du référendum pour l’autodétermination, à chaque fois confirmé par la communauté internationale. Selon une récente étude américaine, la monarchie marocaine, dont les sujets croupissent sous une pauvreté endémique, aurait dépensé plus de 3. 337 000 dollars, soit 2670 milliards de centimes, pour influencer les membres du Congrès américain, au sujet de leur position envers l’affaire du Sahara Occidental. Le Maroc se serait évertué en 2007 et 2008 à sensibiliser les membres du Congrès au projet d’autonomie, selon cette étude diffusée sur un site américain, spécialisé dans les enquêtes journalistiques. Selon cette source, le Royaume aurait occupé le sixième rang en matière de dépenses destinées aux sociétés de lobbying dont la mission est d’influer sur la position des membres du Congrès américain. Cette étude s’est appuyée sur l’analyse des rapports soumis par les sociétés du lobbying travaillant pour le compte des pays étrangers, au département d’Etat de la Justice américaine. La diplomatie du chèque empruntée par la monarchie semble improductive. C’est ce qui explique les attaques en règle orchestrées contre l’Algérie pour ses positions dans ce conflit, qui reste dans la même constance affichée par l’Organisation onusienne et qui se trouve, au demeurant, clairement explicité, par les différentes résolutions du Conseil de Sécurité. En s’en prenant à l’Armée algérienne, l’accusant de couvrir la contrebande des stupéfiants, le Palais royal affiche une attitude qui frise le ridicule. Dire, aujourd’hui, que le nord du Maroc inonde de cannabis les pays du Maghreb et l’Europe, relèverait du secret de polichinelle. Dire que le Maroc avait abrité pendant des années les terroristes du GIA qui endeuillaient les citoyens de l’Ouest du pays, serait assimilé à un rappel inutile des agissements criminels de cette monarchie qui ne s’est pas empêchée, outre mesure, d’enterrer l’Union Maghrébine pour revenir pleurer à son chevet, après avoir provoqué la fermeture des frontières ouest du pays, causant des milliers de pertes de postes d’emplois pour les PMI-PME du gouvernorat oriental du Maroc. Le Royaume marocain qui se trouve dans une impasse au Sahara Occidental, ne veut pas en réalité lâcher les 8 milliards d’Euros qu’il engrange annuellement des richesses d’un territoire qui ne lui appartient pas. Le Maroc qui sait que l’échec annoncé de son projet d’autonomie au Sahara Occidental, é quivaut à l’échec de la colonisation et le mettra dans une posture où, seule la solution à travers l’autodétermination demeurera fiable pour la communauté internationale. Le Royaume marocain gagnerait en revenant à une attitude plus sage, en faisant montre de plus de sérieux dans les pourparlers avec le représentant du peuple sahraoui, à savoir le Polisario et surtout, en cessant de jeter la balle aux voisins. Le jeune Roi doit faire preuve de maturité en faisant montre de plus de sérénité en face de son voisin immédiat qui a, rappelons-le, trop souffert des agissements sournois de la monarchie le long des années de braise marquées par la folie meurtrière du terrorisme. Les aboiements ne peuvent empêcher le combat légitime d’un peuple pour s’affranchir du joug colonialiste. 
  • Bouteflika – Sarkozy au Sommet de Nice : L’épreuve du tête-à-tête

    Le déplacement du Président Bouteflika à Nice aura sûrement des conséquences sur les relations algéro-françaises et surtout rouvrir le dialogue entre les deux Etats après un blocage enveloppé des provocations et des déclarations à distance.
    Dans un contexte marqué par une situation «de blocage» que connaissent les relations algéro-françaises, le président de la République Abdelaziz Bouteflika qui n’a pas accompli la visite officielle programmée en France après sa réélection, s’est rendu hier en France mais dans le cadre du Sommet France-Afrique qui s’ouvrira aujourd’hui à Nice dans le sud de la France. Un déplacement a un double sens vu les enjeux politiques et surtout dans le timing.
    Ainsi, en premier lieu l’Algérie qui a pris sur elle la cause du continent noir relative au développement de l’Afrique ne peut bouder un tel événement même si la France fait partie. Car il s’agit avant tout de préserver les intérêts de l’Afrique qui ne sont pas en contradiction avec les intérêts de l’Algérie. D’autre part, le déplacement du Président Bouteflika à Nice aura sûrement des conséquences sur les relations algéro-françaises et surtout rouvrir le dialogue entre les deux Etats après un blocage enveloppé par des provocations et des déclarations à distance. Après toutes les tentatives de Paris de renouer le dialogue entre l’Algérie et la France liées par l’histoire et plusieurs intérêts communs, à travers notamment différents émissaires envoyés par le président français Nicolas Sarkozy, à commencer par le représentant de l’Elysée sans qu’il y ait des échos d’Alger qui a transmis sa position et attend la réponse de Paris sur plusieurs questions. C’est le moment probablement aux deux chefs d’Etat de désamorcer la crise par un dialogue direct et franc sans intermédiaires. Ainsi, il est attendu que des entretiens entre le Président Bouteflika et le Président Sarkozy sont attendus à Nice en marge du Sommet Afrique- France. A rappeler que la dernière rencontre entre les deux hommes remonte à juillet 2008 lors du sommet du G8 au Japon. A savoir que selon l’Elysée, l’Algérie serait le seul pays du Maghreb, avec la Mauritanie, représentée au niveau des chefs d’Etat.
    Ainsi, le Président Bouteflika a choisi de se déplacer lui- même à ce rendez-vous , ce qui ne peut être interprété selon certains observateurs que par le fait qu’il y a une volonté de dépasser «le blocage» actuel sans qu’il y ait de concessions. Il faut dire que les dossiers qui fâchent entre Alger et Paris ne manquent pas, à commencer par l’héritage historique lourd dont les conséquences n’en finissent pas et les provocations de Paris sur ce point ne s’arrêtent pas. A ne pas oublier les questions liées à l’investissement français en Algérie critiqué par Alger, l’affaire Hasseni, les moines de Tibhirine, la lutte anti-terroriste au Sahel, notamment la pression menée par Paris pour pousser le Mali à libérer des terroristes dont deux Algériens en échange d’un otage français et enfin le dossier du Sahara occidental. Par ailleurs, le Sommet Afrique- France permettra de discuter de divers sujets dont la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU dans l’intérêt de l’Afrique et une meilleure association du continent aux travaux du G8 et du G20. Ainsi, les pays africains participants à ce Sommet auront l’occasion de plaider leur cause auprès de la France et des autres membres de l’Union européenne (UE) pour faire entendre leur voix, de source proche du Sommet.
    A savoir que 52 Etats africains ont été conviés à participer à ce Sommet, ainsi que les représentants de l’UE, de l’organisation internationale de la Francophonie, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, de la Commission de l’Union africaine et de la Banque mondiale. Et pour l’Algérie, elle aura à défendre ses intérêts comme pays africain et s’occuper des relations bilatérales avec la France avec laquelle les intérêts ne manquent pas.
    Par Nacera Chenafi
    Les Débats, 31 mai 2010
  • Sommet de Nice : Un sommet pour l’amitié

    Ceci dit
    Un sommet pour l’amitié
    L’Algérie n’aurait pu s’absenter à un rendez-vous international où l’Afrique est présente en force. Toute sa diplomatie repose sur sa base continentale, là où se jouent ses rapports de voisinage (avec l’affaire du Sahara occidental), ses relations économiques (notamment gazières avec le Nigeria), sa sécurité (le Sahel) et ses projets d’avenir (Afrique du Sud). L’impasse «arabe», son extrême complexité, ses défiances et rivalités internes, contraignent l’Algérie à vouloir consolider son assise géographique naturelle qui est l’Afrique, en attendant mieux sur d’autres plans, en particulier politiques. A Nice, en France donc, un sommet se tiendra avec beaucoup de pays africains, que Bouteflika ne pourra bouder sans risque d’incohérence. Son absence aurait constitué une contre-performance diplomatique, pour le moins. C’est aussi l’occasion de renouer un contact avec la France, pays hôte. D’autant que l’Algérie sera le seul pays maghrébin (avec la Mauritanie) à être représentée par son chef d’Etat. C’est important. La France est un partenaire incontournable de notre pays, le dialogue doit être de mise, même sur les sujets qui fâchent. Il n’y a pas lieu d’être optimiste à ce stade. L’incompréhension algérienne est totale sur ce qui n’est pas loin d’être considéré comme des «provocations françaises» – Affaires Hasseni, moines de Tibhirine, liste noire etc. Ce sont pour le moins des positions inamicales. Sont-elles justifiées par des positions algériennes similaires ? On pourrait mieux comprendre la situation si on savait lesquelles. Que reproche exactement la France à l’Algérie ? D’agir au mieux de ses intérêts économiques ? De vouloir mieux contrôler ses dépenses en importations, en investissements étrangers, de diversifier ses contrats en tentant de rendre plus transparentes leurs clauses selon les règles universelles etc. ? Ou bien encore de réagir quelquefois (et timidement, principalement sous forme de bouderie) aux attitudes incomprises de certains politiques français (comme Bernard Kouchner), voire de l’Elysée ? Ce serait absurde ! L’amplification de ces mésententes et incompréhensions par une amorce, plutôt médiatique pour l’instant, de guerre des mémoires est à la fois le résultat d’une conjoncture politique, où la France a sa propre responsabilité pleine et entière (cela a commencé en vérité bien avant la loi sur les «bienfaits du colonialisme»), et le résultat d’une évolution des mentalités, ici en Algérie même, après le traumatisme de la décennie quatre-vingt -dix. A défaut d’accompagner intelligemment cette évolution, parce qu’elle la concerne en premier (en ce sens qu’elle concerne notre passé commun), la France, empêtrée semble-t-il dans l’illisibilité de sa propre histoire avec nous, pourrait au moins en prendre acte, et cesser de vouloir la punir par des provocations politiciennes qui ne feront que la compliquer. Espérons qu’à l’occasion de Nice, les deux présidents sauront dépasser ces aléas, et parler de l’essentiel. L’essentiel ? Mais c’est l’amitié, bien sûr.
    B. D.
    Les Débats, 31 mai 2010
  • N’autre vision «C’est nous les Africains qui revenons…»

    MAROC – SAHARA OCCIDENTAL – ALGÉRIE – AFRIQUE
    Tout le monde s’intéresse à l’Afrique, et court derrière elle : les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil… Tous poussent délicatement Paris à la touche.
    L’Algérie sera présente au 25e sommet franco-africain qui se tiendra à Nice. Une belle occasion pour savoir si le président Nicolas Sarkozy a changé d’avis depuis son discours de Dakar en 2007, et s’il pense que l’homme africain est assez entré dans l’histoire, maintenant que Barak Obama est à la tête des Etats-Unis d’Amérique, la première puissance mondiale. Si, si, il a dû changer d’avis puisqu’il a décidé, juste à la veille du gala de Nice, de réhabiliter la pension de 35 000 soldats africains, de la vieille chair à canon, pour faire cesser le viol de l’ingrate Marianne. En tout cas, les 35 000 Africains n’iront pas dans l’au-delà «les mains vides», comme nous était revenu notre président de son fameux voyage parisien du temps de Chirac. Un temps où les Algériens enlisés encore dans la crise sécuritaire «prenaient un crachat pour un douro», comme dit un proverbe produit par le génie populaire pour marquer la vie …fastueuse des indigènes à l’époque coloniale. Pas comme aujourd’hui où, grâce à Dieu, notre président se promène avec 286 milliards de dollars à flamber en quatre ans. Ce qui est d’autant plus intéressant que le sommet, paraît-il, prendra d’une certaine façon l’allure cette fois d’une foire économique avec la présence de quelque 250 entrepreneurs français et africains. On parle même d’une «charte de l’entrepreneur en Afrique» qu’on prévoit d’adopter à l’occasion. Des idées qui mettent de l’ambiance au sommet et qui partent apparemment du même esprit qui anima si généreusement le lancement de l’Union pour la Méditerranée, cette créature de Sarkozy destinée à marcher encore longtemps à quatre pattes. Peut-être proposerait-il d’atteler la vierge Afrique à l’UPM, comme Merkel l’avait fait pour la vieille Europe. Tout le monde s’intéresse à l’Afrique, et court derrière elle : les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil… Tous poussent délicatement Paris à la touche. Devrions-nous accepter d’être confinés dans un rôle de témoins, alors que ça se passe chez nous et que les Africains ce sont nous ? La françafrique cédera fatalement le passage. Le déferlement à Paris ne peut que tromper. II n’y a rien d’important à attendre de la rencontre. C’est pour ça qu’elle laisse plus ou moins indifférent.
    Le Jeune Indépendant, 31 mai 2010