Mois : mars 2010

  • L’abdication de l’Europe et de l’Amérique

    Le début de cette année 2010 a vu l’Algérie se faire porter sur une «liste noire» par l’Amérique, devenue championne de la lutte mondiale contre le terrorisme depuis septembre 2001. La France lui a emboîté le pas.
    L’Algérie, qui a eu à pâtir de ce même terrorisme qu’elle a dû combattre seule en face des grandes puissances qui attendaient son effondrement, est ainsi sanctionnée pour les victoires qu’elle a réalisées sur ce front. Mais la France ne s’en est pas tenue uniquement à une «liste noire» avec l’Algérie en bonne place. Elle vient de faire plus. Pesant de tout son poids sur le Mali, Paris vient d’exiger de ce pays la libération de quatre terroristes, qu’il détenait, d’un groupe de cette même Al-Qaïda qu’il voulait échanger contre la vie d’un citoyen français qu’il a pris en otage. L’Espagne, quoique ayant affirmé le contraire il n’y a pas longtemps, est sur le point de verser une forte rançon à ce même groupe qui l’a exigée en échange de trois de ses ressortissants qu’il a kidnappés en Mauritanie avant de les séquestrer au Mali. L’Italie, dont deux citoyens sont également entre les mains de ce groupe dans ce même pays, et qui n’est pas moins engagée aux côtés de l’Amérique, de la France et de l’Espagne dans le même combat contre le terrorisme, ne s’est pas encore prononcée. Ce groupe tout-puissant qui fait trembler l’Amérique et plier la France, l’Espagne, le Mali, en attendant la réaction de l’Italie, c’est Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Un groupe que l’Algérie est en train de combattre avec acharnement depuis qu’il est apparu en 2007 sur son territoire et qu’elle a déjà réduit en miettes, ce dernier ne parvenant à faire parler de lui qu’à partir du Mali dont il a fait de son septentrion son fief principal dans le Sahel. 
    Cette organisation AQMI qui défie aujourd’hui l’Occident à partir du Mali qui la laisse faire impunément n’est que l’ultime stade d’un terrorisme qui a été aidé et soutenu de mille et une manières à partir de ce même Occident, avec parfois une permissivité non cachée de certains Etats contre l’Algérie depuis plus de vingt ans. L’Algérie est aujourd’hui le pays qui a mené la lutte la plus longue contre le terrorisme islamiste. Sans compter le MIA des années 1980 qui a duré plus de sept ans avant d’être décapité et de voir tous ses membres neutralisés, le pays a eu à combattre pas moins de 15 organisations, toutes animées par la même motivation idéologique et poursuivant le même objectif. Celui d’abattre le régime républicain au profit d’un Etat théocratique en Algérie, avant d’aller à l’assaut du reste du monde. A aucun moment il n’a pu réaliser le moindre des desseins en Algérie, ni à partir de son territoire, bien que le pays ait été abandonné par tous à sa «guerre civile» et n’a pu compter que sur ses enfants pour rester debout. Mais l’assaut contre le reste du monde est déjà sur les rails à partir du Mali dont l’organisation terroriste profite de son manque de fermeté jusqu’à en faire une complice. Les terroristes qu’il a libérés sous la pression française n’hésiteront pas à enlever d’autres ressortissants occidentaux pour les échanger contre des prisonniers ou une rançon des plus faramineuses comme c’est devenu un usage pour lui, dont il use et abuse régulièrement. Mais l’abdication de la France et de l’Espagne n’est que la poursuite dans la même voie que d’autres pays européens comme l’Allemagne, la Suisse ou l’Autriche ont déjà inaugurée ces dernières années, pour le même motif, toujours au Mali, avec la même organisation. S’ils avaient voulu l’encourager à renforcer ses rangs et se constituer un véritable trésor de guerre pour mieux s’acharner contre l’Algérie, ils n’auraient pas fait autrement.
    Mohamed Issami

    Le soir d’Algérie

  • La conférence de Grenade condamne les violations des droits de l’homme par le Maroc au Sahara Occidental

    Grenade (Espagne) .- Les participants à la conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui, tenue samedi et dimanche derniers, à Grenade, ont condamné « la persistance de l’occupation marocaine du Sahara Occidental, le pillage illégal de ses ressources et le refus du Maroc à se conformer aux résolutions onusiennes et la violation constante des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés ».

    Dans une déclaration finale, les participants ont rappelé que « le Sahara Occidental est une question de décolonisation inscrite sur l’agenda des Nations Unies depuis 1966, dont sa résolution réside à permettre au peuple sahraoui de décider librement de leur propre destin ».

    Ils ont également appelé à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis qui croupissent encore dans les prisons marocaines.

    Enfin, les participants ont exprimé leur « refus d’accorder le statut avancé au Maroc, appelant l’UE à l’annulation de ses accords de pêche signés avec le Maroc, conformément aux recommandations du rapport des services juridiques de l’Union européenne. (SPS)

  • Arrivée à El Aaiun de la délégation des activistes sahraouis des droits humains

    Chahid ElHafed.- La délégation de militants sahraouis des droits humains est arrivée dimanche soir à la ville occupée d’El Aaiun, après une visite qui l’a conduite aux camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés de la RASD pour prendre part au 34ème anniversaire de la proclamation de la République sahraouie, a indiqué une source du ministère des territoires occupés et des communautés à l’étranger.

    La visite de cette délégation composée d’anciens détenus et des victimes de d’enlèvement et de disparition dans les geôles marocaines « a été suivie avec une grande attention » de la part des populations sahraouies des deux côtés du mur marocain au Sahara Occidental, au niveau des communautés sahraouies à l’étranger et au sud du Maroc, a ajouté la même source.

    Durant cette visite, la délégation a visité les wilayas et institutions de la RASD et a assisté aux cérémonies commémorant le 34ème anniversaire de la RASD dans les camps de réfugiés et territoires libérés.

    La délégation était composée de 11 membres, regroupant les différentes villes des territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc, dirigée par l’ex prisonnier politique et disparu, Brahim Sabbar, Naama Asfari, en plus d’autres militants et ex-détenus, Lamjaid Sidahmed, Ahmed Sbai, Brahim Ismaili, Atikou Baray, Mohamed Tahlil, Mbarkalina Baali accompagnée de sa fillette, Aza Saleh, Yzana Ameidan, Banka Cheikh et Hamia Ahmed Mussa.  (SPS)

  • Maroc – UE : Le premier sommet

    Par Dominique Lagarde

    La ville espagnole de Grenade accueillait ce week-end le premier sommet réunissant l’Union européenne et le Maroc. Inédite, cette rencontre consacre le « statut avancé » accordé au royaume chérifien en octobre 2008 par l’Union européenne.

    Ce contrat qui fait du Maroc un partenaire privilégié et pourrait à terme lui donner accès à presque tous les avantages de l’UE sans qu’il en devienne membre, oblige aussi les Marocains à adopter l’essentiel de « l’acquis communautaire ». En clair, il implique, de la part du royaume, une réelle mise à niveau sur tous les plans, y compris celui des libertés publiques et de la démocratie.

    Le Maroc est certes un pays multipartite qui organise régulièrement des élections, où le pluralisme de la presse est une réalité. Mais ses dirigeants sont loin d’avoir intégré l’idée qu’en démocratie il est naturel qu’il y ait des contre-pouvoirs, et plus généralement des espaces de liberté échappant au contrôle de l’exécutif, fût-il monarchique. D’où les difficultés qu’il éprouve à réformer sa justice, malgré les appels pressants des Européens ou tout simplement à admettre l’expression de voix dissidentes sur les questions les plus sensibles, à commencer par le Sahara.

    Ces questions ont dominé les entretiens politiques de Grenade. Le communiqué final a été, sans surprise, rédigé en termes très diplomatiques. Mais le nouveau commissaire européen, Herman Van Rompuy, finalement peut-être moins falot qu’on ne l’a dit, n’a pas caché qu’en contrepartie des avantages offerts, les Européens attendaient du Maroc « davantage de progrès dans le respect des valeurs fondamentales et des droits de l’homme ».

    Pour ces derniers, l’enjeu est d’autant plus important que ce partenariat « avancé » avec le Maroc a valeur de test. Il préfigure ce que pourrait être une politique de voisinage avec des pays proches n’ayant pas pour autant vocation à intégrer l’Union, où qui se verraient refuser l’adhésion.

    Nomades Express, 8 mars 2010

  • La conférence de Grenade condamne les violations des droits de l’homme par le Maroc au Sahara Occidental

    Grenade (Espagne) .- Les participants à la conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui, tenue samedi et dimanche derniers, à Grenade, ont condamné « la persistance de l’occupation marocaine du Sahara Occidental, le pillage illégal de ses ressources et le refus du Maroc à se conformer aux résolutions onusiennes et la violation constante des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés ».

    Dans une déclaration finale, les participants ont rappelé que « le Sahara Occidental est une question de décolonisation inscrite sur l’agenda des Nations Unies depuis 1966, dont sa résolution réside à permettre au peuple sahraoui de décider librement de leur propre destin ».

    Ils ont également appelé à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis qui croupissent encore dans les prisons marocaines.

    Enfin, les participants ont exprimé leur « refus d’accorder le statut avancé au Maroc, appelant l’UE à l’annulation de ses accords de pêche signés avec le Maroc, conformément aux recommandations du rapport des services juridiques de l’Union européenne. (SPS)

  • Arrivée à El Aaiun de la délégation des activistes sahraouis des droits humains

    Chahid ElHafed.- La délégation de militants sahraouis des droits humains est arrivée dimanche soir à la ville occupée d’El Aaiun, après une visite qui l’a conduite aux camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés de la RASD pour prendre part au 34ème anniversaire de la proclamation de la République sahraouie, a indiqué une source du ministère des territoires occupés et des communautés à l’étranger.

    La visite de cette délégation composée d’anciens détenus et des victimes de d’enlèvement et de disparition dans les geôles marocaines « a été suivie avec une grande attention » de la part des populations sahraouies des deux côtés du mur marocain au Sahara Occidental, au niveau des communautés sahraouies à l’étranger et au sud du Maroc, a ajouté la même source.

    Durant cette visite, la délégation a visité les wilayas et institutions de la RASD et a assisté aux cérémonies commémorant le 34ème anniversaire de la RASD dans les camps de réfugiés et territoires libérés.

    La délégation était composée de 11 membres, regroupant les différentes villes des territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc, dirigée par l’ex prisonnier politique et disparu, Brahim Sabbar, Naama Asfari, en plus d’autres militants et ex-détenus, Lamjaid Sidahmed, Ahmed Sbai, Brahim Ismaili, Atikou Baray, Mohamed Tahlil, Mbarkalina Baali accompagnée de sa fillette, Aza Saleh, Yzana Ameidan, Banka Cheikh et Hamia Ahmed Mussa.  (SPS)

  • Maroc – UE : Le premier sommet

    Par Dominique Lagarde

    La ville espagnole de Grenade accueillait ce week-end le premier sommet réunissant l’Union européenne et le Maroc. Inédite, cette rencontre consacre le « statut avancé » accordé au royaume chérifien en octobre 2008 par l’Union européenne.

    Ce contrat qui fait du Maroc un partenaire privilégié et pourrait à terme lui donner accès à presque tous les avantages de l’UE sans qu’il en devienne membre, oblige aussi les Marocains à adopter l’essentiel de « l’acquis communautaire ». En clair, il implique, de la part du royaume, une réelle mise à niveau sur tous les plans, y compris celui des libertés publiques et de la démocratie.

    Le Maroc est certes un pays multipartite qui organise régulièrement des élections, où le pluralisme de la presse est une réalité. Mais ses dirigeants sont loin d’avoir intégré l’idée qu’en démocratie il est naturel qu’il y ait des contre-pouvoirs, et plus généralement des espaces de liberté échappant au contrôle de l’exécutif, fût-il monarchique. D’où les difficultés qu’il éprouve à réformer sa justice, malgré les appels pressants des Européens ou tout simplement à admettre l’expression de voix dissidentes sur les questions les plus sensibles, à commencer par le Sahara.

    Ces questions ont dominé les entretiens politiques de Grenade. Le communiqué final a été, sans surprise, rédigé en termes très diplomatiques. Mais le nouveau commissaire européen, Herman Van Rompuy, finalement peut-être moins falot qu’on ne l’a dit, n’a pas caché qu’en contrepartie des avantages offerts, les Européens attendaient du Maroc « davantage de progrès dans le respect des valeurs fondamentales et des droits de l’homme ».

    Pour ces derniers, l’enjeu est d’autant plus important que ce partenariat « avancé » avec le Maroc a valeur de test. Il préfigure ce que pourrait être une politique de voisinage avec des pays proches n’ayant pas pour autant vocation à intégrer l’Union, où qui se verraient refuser l’adhésion.

    Nomades Express, 8 mars 2010

  • Lettre adressée par le Congrès Mondial Amazigh aux trois présidents de l’UE

    A l’attention de :

    Mr. Jose Luis Rodriguez Zapatero, Président de l’Union Européenne;

    à Mr. Herman Van Rompuy, Président de Conseil de L’Europe,

    à Mr. José Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne

    Et les Membres du Parlement Européen,

    Objet : Imazighen (Berbères) et le statut avancé entre l’Union Européenne et le Maroc

    Messieurs Les Présidents,

    Mesdames et messieurs les eurodéputés/es,

    L’Union Européenne, sous la présidence semestrielle de l’Espagne, va organiser son premier sommet officiel avec l’Etat marocain à propos de «statut avancé» qu’elle lui avait accordé, à la ville de Grenade, les 7 et 8 mars prochains. Un statut de ses relations de voisinage avec le Royaume du Maroc, et qui a été signé au Luxembourg le 13 octobre 2008, et qui avait substitué l’accord d’association de mars 2000.

    Cet accord constitue, sans aucun doute, pour l’Etat marocain une grande opportunité dont le destin est liée, plus que jamais, à celui des Etats européens où plus de trois millions de ces citoyens y vivent. Un accord historique, qui pourrait encourager ce pays sud-méditerranéen à entamer de grandes réformes, et qui pourront aboutir à l’amélioration des conditions de vie de millions de citoyens, et surtout ceux des populations les plus marginalisées dont la majorité est amazighophone. Cet accord a suscité de grande espoirs parce qu’elle est fait dans le cadre du renforcement de la démocratie et des droits de l’homme.

    Cet accord stipule explicitement dans son article 17 : « L’Union européenne estime que la mise en oeuvre de toutes les recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) permettra au Maroc de consolider les acquis réalisés et de progresser dans l’instauration d’une nouvelle culture de respect et de promotion des droits de l’homme. L’UE se félicite de pouvoir accompagner la mise en oeuvre de certaines des recommandations de l’IER via les deux programmes lancés en 2006 et 2008. Un système judiciaire indépendant et transparent constitue un défi en vue du parachèvement de l’Etat de droit. …. ». Et dans son article 20 : « L’UE rappelle son attachement au respect des droits de l’homme et au droit humanitaire international dans la lutte contre le terrorisme. Le non-respect des normes internationalement reconnues en matière de droits de l’homme risque d’affecter la légitimité de nos actions. La lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l’homme ne sont pas contradictoires mais, au contraire, complémentaires et se renforcent mutuellement. ».

    Mais malheureusement, le Congrès Mondial Amazigh tiens à vous affirmer que le Royaume marocain n’accorde pas une grande importance aux engagements signés avec l’Union Européenne dans le domaine de respect et de promotion des droits de l’homme et il n’arrête pas à violer expressément les droits fondamentaux des citoyens marocains en général et plus particulièrement ceux des citoyens amazighs.

    Depuis la signature de ce « statut avancé », le respect de ces droits de la part des agents d’autorité et des institutions gouvernementales de l’Etat marocain ne font que s’empirer de jour en jour. Et pour cela, nous avons l’honneur de vous énumérer quelques exemples concrets:

    – Les Prénoms amazigh ne cessent d’être objet d’interdiction arbitraire. Le père de l’enfant « Sifaw », Mr. Driss Bouljaoui, était obligé de se trainer pendant des mois dans les tribunaux jusqu’à ce que la cour d’appel de Rabat lui donne raison le 6 janvier dernier.

    – La condamnation des étudiants amazighs à de lourdes peines, sans preuves ni témoins crédibles et soumis à la torture physique et psychologiques, comme ceux de Meknès (Oussaia Mustapha et Adouch Hamid) où une femme qui a témoigné contre eux, ayant des antécédents pénales, avouait en pleine audience sa bonne collaboration avec les agents de police ! Ce 15 février, les autorités viennent d’arrêter un autre étudiant, Lahcen Oukhizou…

    – Des terrains collectifs appartenant aux tribus amazighs sont sujettes à une abusive expropriation de la part des autorités marocaines. Et des exemples abondent un peu partout, à Chtouka Ait Baha dans la région de Sousse, à Azaghar, dans la localité de Hammam au Moyen Atlas, à Azrou, à Sefrou, à Lakbab…

    – L’interdiction de la seule formation politique amazigh, en l’occurrence le Parti Démocrate Amazigh Marocain (PDAM), par le tribunal d’Appel de Rabat le jour de l’an amazigh, le 13 janvier dernier, qui correspond au premier jour de notre calendrier 2960. Un procès clairement politique où la justice marocaine aux ordres autorise à la minorité « arabophone » de créer des partis à base raciale de l’ « arabisme » et à base religieuse et qui exclut la majorité « amazighe » d’avoir leurs propres formations.

    – Interdictions des manifestations pacifiques des militants amazighs comme celle des étudiants devant le parlement, interdiction de la création d’associations comme celle de Tifawin à Midar ; répression brutale des Sit ing des diplômés chômeurs comme celles de Nador, de Tiznit ou d’Ait Bou Ayache ;

    – Acharnement contre les militants et défenseurs amazighs. Nous citerons celui de l’économiste Tahar Toufali, ex-maire d’Ait Chichar, et qui a été emprisonné comme punition de sa dénonciation de la complicité des autorités locales avec les narcotrafiquants dans une émission de M6; l’intimidation des parents de militant Karim Maslouh ou la condamnation de ceux de la localité de Taghjijt de la province de Tiznit (Abdellah Bougfou, Ahmed Habibi, Abdelaziz Selami, Mohamed Chouis, Elbachir Hazzam et Ladib Boubker ). Ou encore, l’expulsion sans décision judicaire de notre représentant touarègue Ousmane Ag Mohamed et de sa famille…

    – Attaque d’imams, dépendant du Ministère des Affaires islamiques, contre le mouvement amazigh à Kénitra, à Salé à la mosquée Al Karia, et à Nador…

    – Les artistes ne sont plus à l’abri ; l’emprisonnement de chanteur engagé Yuba, résidant en Allemagne, à la prison d’Inzgane d’Agadir du 1 au 12 février…

    – La destruction du patrimoine amazighe, comme la destruction des tombeaux préhistoriques de Tata, de la ville de Mazamma à Alhoceima ou encore, la muraille almohade à Rabat…

    Comme vous pouvez le constater, la liste est très longue, ce qui dénonce Les institutions gouvernementales de Etat marocain de son obstination d’aller à l’encontre de « la direction d’une consolidation d’un Etat de droit et d’une protection accrue des droits humains et libertés fondamentales », comme il est prévu dans le cadre du ce « Statut avancé ».

    Mesdames et messieurs les eurodéputés/es,

    Le Congrès Mondial Amazigh vous interpelle pour que les impôts de vos citoyens, qui financent en grande partie ce statut avancé avec l’Etat marocain, ne soient pas déviée de la finalité à laquelle a été formulée et signée cet accord, à savoir le renforcement de la démocratie, les réformes profondes de la Constitution et la bonne gouvernance. Avec vos aides financières, vous ne pouvez en aucune mesure tolérer qu’elles soient utilisée pour renforcer un état policier ni dictatorial, sinon tout à fait le contraire, vous avez tous les prérogatives pour obliger l’Etat marocain à respecter les droits individuels et collectives de ces citoyens en général, et plus particulièrement de ces citoyens autochtones amazighs.

    Les visites répétitives de nos délégations au sein de votre grande institution qu’est le Parlement Européen, comme celle-ci, rentrent dans le cadre de vous interpeller, en tant que représentants des citoyens européens, de forcer le gouvernement du Maroc à respecter et à concrétiser sur le terrain ce qui a été reproduit dans la Déclaration de l’Union européenne de Statut avancé d’association UE-MAROC et signé au Septième session du Conseil d’Association UE-MAROC au Luxembourg, le 13 octobre 2008. De faire pression pour que l’Etat marocain concrétise sur le terrain sa feuille de route et de mettre en œuvre toutes les recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation (IER). A savoir : « I- la consolidation des garanties constitutionnelles des droits humains, notamment par l’inscription des principes de primauté du droit international des droits de l’homme sur le droit interne, de la présomption d’innocence et du droit à un procès équitable,… L’IER recommande par ailleurs le renforcement du principe de la séparation des pouvoirs, et l’interdiction constitutionnelle de toute immixtion du pouvoir exécutif dans l’organisation et le fonctionnement du pouvoir judiciaire. Elle recommande d’expliciter dans le texte constitutionnel, la teneur des libertés et droits fondamentaux, relatifs aux libertés de circulation, d’expression, de manifestation, d’association, de grève…, ainsi que des principes tels que le secret de la correspondance, l’inviolabilité du domicile et le respect de la vie privée. L’IER recommande en outre de renforcer le contrôle de la constitutionnalité des lois et des règlements autonomes ressortant de l’Exécutif, en prévoyant dans la constitution le droit d’un justiciable à se prévaloir d’une exception d’inconstitutionnalité d’une loi ou d’un règlement autonome. A l’instar de l’interdiction constitutionnelle déjà ancienne du parti unique, L’IER recommande enfin la prohibition de la disparition forcée, la détention arbitraire, le génocide et autres crimes contre l’humanité, la torture et tous traitements ou peines cruels, inhumains ou dégradants, et l’interdiction de toutes les formes de discrimination internationalement prohibées, ainsi que toute forme d’incitation au racisme, à la xénophobie, à la violence et à la haine. II- L’adoption et la mise en œuvre d’une stratégie nationale intégrée de lutte contre l’impunité. L’IER estime que l’éradication de l’impunité exige, outre des réformes juridiques, l’élaboration et la mise en place de politiques publiques dans les secteurs de la justice, de la sécurité et du maintien de l’ordre, de l’éducation et de la formation permanente, ainsi qu’une implication active de l’ensemble de la société. Cette stratégie doit avoir pour fondement le droit international de droits de l’Homme, en procédant à l’harmonisation de la législation pénale avec les engagements internationaux du pays, …III- L’IER considère que la consolidation de l’état de droit exige en outre des réformes dans le domaine sécuritaire, de la justice, de la législation et de la politique pénales. Ainsi, elle recommande notamment : La gouvernance des appareils sécuritaires… et Le renforcement de l’indépendance de la justice,… ».

    En plus de ces recommandations de l’IER, les citoyens amazighes exigent, pacifiquement et démocratiquement, la reconnaissance constitutionnelle de leur langue « tamazight » en tant que langue officielle et le passage de l’état centralisé vers « l’état des régions autonomes».

  • Lettre adressée par le Congrès Mondial Amazigh aux trois présidents de l’UE

    A l’attention de :

    Mr. Jose Luis Rodriguez Zapatero, Président de l’Union Européenne;

    à Mr. Herman Van Rompuy, Président de Conseil de L’Europe,

    à Mr. José Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne

    Et les Membres du Parlement Européen,

    Objet : Imazighen (Berbères) et le statut avancé entre l’Union Européenne et le Maroc

    Messieurs Les Présidents,

    Mesdames et messieurs les eurodéputés/es,

    L’Union Européenne, sous la présidence semestrielle de l’Espagne, va organiser son premier sommet officiel avec l’Etat marocain à propos de «statut avancé» qu’elle lui avait accordé, à la ville de Grenade, les 7 et 8 mars prochains. Un statut de ses relations de voisinage avec le Royaume du Maroc, et qui a été signé au Luxembourg le 13 octobre 2008, et qui avait substitué l’accord d’association de mars 2000.

    Cet accord constitue, sans aucun doute, pour l’Etat marocain une grande opportunité dont le destin est liée, plus que jamais, à celui des Etats européens où plus de trois millions de ces citoyens y vivent. Un accord historique, qui pourrait encourager ce pays sud-méditerranéen à entamer de grandes réformes, et qui pourront aboutir à l’amélioration des conditions de vie de millions de citoyens, et surtout ceux des populations les plus marginalisées dont la majorité est amazighophone. Cet accord a suscité de grande espoirs parce qu’elle est fait dans le cadre du renforcement de la démocratie et des droits de l’homme.

    Cet accord stipule explicitement dans son article 17 : « L’Union européenne estime que la mise en oeuvre de toutes les recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) permettra au Maroc de consolider les acquis réalisés et de progresser dans l’instauration d’une nouvelle culture de respect et de promotion des droits de l’homme. L’UE se félicite de pouvoir accompagner la mise en oeuvre de certaines des recommandations de l’IER via les deux programmes lancés en 2006 et 2008. Un système judiciaire indépendant et transparent constitue un défi en vue du parachèvement de l’Etat de droit. …. ». Et dans son article 20 : « L’UE rappelle son attachement au respect des droits de l’homme et au droit humanitaire international dans la lutte contre le terrorisme. Le non-respect des normes internationalement reconnues en matière de droits de l’homme risque d’affecter la légitimité de nos actions. La lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l’homme ne sont pas contradictoires mais, au contraire, complémentaires et se renforcent mutuellement. ».

    Mais malheureusement, le Congrès Mondial Amazigh tiens à vous affirmer que le Royaume marocain n’accorde pas une grande importance aux engagements signés avec l’Union Européenne dans le domaine de respect et de promotion des droits de l’homme et il n’arrête pas à violer expressément les droits fondamentaux des citoyens marocains en général et plus particulièrement ceux des citoyens amazighs.

    Depuis la signature de ce « statut avancé », le respect de ces droits de la part des agents d’autorité et des institutions gouvernementales de l’Etat marocain ne font que s’empirer de jour en jour. Et pour cela, nous avons l’honneur de vous énumérer quelques exemples concrets:

    – Les Prénoms amazigh ne cessent d’être objet d’interdiction arbitraire. Le père de l’enfant « Sifaw », Mr. Driss Bouljaoui, était obligé de se trainer pendant des mois dans les tribunaux jusqu’à ce que la cour d’appel de Rabat lui donne raison le 6 janvier dernier.

    – La condamnation des étudiants amazighs à de lourdes peines, sans preuves ni témoins crédibles et soumis à la torture physique et psychologiques, comme ceux de Meknès (Oussaia Mustapha et Adouch Hamid) où une femme qui a témoigné contre eux, ayant des antécédents pénales, avouait en pleine audience sa bonne collaboration avec les agents de police ! Ce 15 février, les autorités viennent d’arrêter un autre étudiant, Lahcen Oukhizou…

    – Des terrains collectifs appartenant aux tribus amazighs sont sujettes à une abusive expropriation de la part des autorités marocaines. Et des exemples abondent un peu partout, à Chtouka Ait Baha dans la région de Sousse, à Azaghar, dans la localité de Hammam au Moyen Atlas, à Azrou, à Sefrou, à Lakbab…

    – L’interdiction de la seule formation politique amazigh, en l’occurrence le Parti Démocrate Amazigh Marocain (PDAM), par le tribunal d’Appel de Rabat le jour de l’an amazigh, le 13 janvier dernier, qui correspond au premier jour de notre calendrier 2960. Un procès clairement politique où la justice marocaine aux ordres autorise à la minorité « arabophone » de créer des partis à base raciale de l’ « arabisme » et à base religieuse et qui exclut la majorité « amazighe » d’avoir leurs propres formations.

    – Interdictions des manifestations pacifiques des militants amazighs comme celle des étudiants devant le parlement, interdiction de la création d’associations comme celle de Tifawin à Midar ; répression brutale des Sit ing des diplômés chômeurs comme celles de Nador, de Tiznit ou d’Ait Bou Ayache ;

    – Acharnement contre les militants et défenseurs amazighs. Nous citerons celui de l’économiste Tahar Toufali, ex-maire d’Ait Chichar, et qui a été emprisonné comme punition de sa dénonciation de la complicité des autorités locales avec les narcotrafiquants dans une émission de M6; l’intimidation des parents de militant Karim Maslouh ou la condamnation de ceux de la localité de Taghjijt de la province de Tiznit (Abdellah Bougfou, Ahmed Habibi, Abdelaziz Selami, Mohamed Chouis, Elbachir Hazzam et Ladib Boubker ). Ou encore, l’expulsion sans décision judicaire de notre représentant touarègue Ousmane Ag Mohamed et de sa famille…

    – Attaque d’imams, dépendant du Ministère des Affaires islamiques, contre le mouvement amazigh à Kénitra, à Salé à la mosquée Al Karia, et à Nador…

    – Les artistes ne sont plus à l’abri ; l’emprisonnement de chanteur engagé Yuba, résidant en Allemagne, à la prison d’Inzgane d’Agadir du 1 au 12 février…

    – La destruction du patrimoine amazighe, comme la destruction des tombeaux préhistoriques de Tata, de la ville de Mazamma à Alhoceima ou encore, la muraille almohade à Rabat…

    Comme vous pouvez le constater, la liste est très longue, ce qui dénonce Les institutions gouvernementales de Etat marocain de son obstination d’aller à l’encontre de « la direction d’une consolidation d’un Etat de droit et d’une protection accrue des droits humains et libertés fondamentales », comme il est prévu dans le cadre du ce « Statut avancé ».

    Mesdames et messieurs les eurodéputés/es,

    Le Congrès Mondial Amazigh vous interpelle pour que les impôts de vos citoyens, qui financent en grande partie ce statut avancé avec l’Etat marocain, ne soient pas déviée de la finalité à laquelle a été formulée et signée cet accord, à savoir le renforcement de la démocratie, les réformes profondes de la Constitution et la bonne gouvernance. Avec vos aides financières, vous ne pouvez en aucune mesure tolérer qu’elles soient utilisée pour renforcer un état policier ni dictatorial, sinon tout à fait le contraire, vous avez tous les prérogatives pour obliger l’Etat marocain à respecter les droits individuels et collectives de ces citoyens en général, et plus particulièrement de ces citoyens autochtones amazighs.

    Les visites répétitives de nos délégations au sein de votre grande institution qu’est le Parlement Européen, comme celle-ci, rentrent dans le cadre de vous interpeller, en tant que représentants des citoyens européens, de forcer le gouvernement du Maroc à respecter et à concrétiser sur le terrain ce qui a été reproduit dans la Déclaration de l’Union européenne de Statut avancé d’association UE-MAROC et signé au Septième session du Conseil d’Association UE-MAROC au Luxembourg, le 13 octobre 2008. De faire pression pour que l’Etat marocain concrétise sur le terrain sa feuille de route et de mettre en œuvre toutes les recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation (IER). A savoir : « I- la consolidation des garanties constitutionnelles des droits humains, notamment par l’inscription des principes de primauté du droit international des droits de l’homme sur le droit interne, de la présomption d’innocence et du droit à un procès équitable,… L’IER recommande par ailleurs le renforcement du principe de la séparation des pouvoirs, et l’interdiction constitutionnelle de toute immixtion du pouvoir exécutif dans l’organisation et le fonctionnement du pouvoir judiciaire. Elle recommande d’expliciter dans le texte constitutionnel, la teneur des libertés et droits fondamentaux, relatifs aux libertés de circulation, d’expression, de manifestation, d’association, de grève…, ainsi que des principes tels que le secret de la correspondance, l’inviolabilité du domicile et le respect de la vie privée. L’IER recommande en outre de renforcer le contrôle de la constitutionnalité des lois et des règlements autonomes ressortant de l’Exécutif, en prévoyant dans la constitution le droit d’un justiciable à se prévaloir d’une exception d’inconstitutionnalité d’une loi ou d’un règlement autonome. A l’instar de l’interdiction constitutionnelle déjà ancienne du parti unique, L’IER recommande enfin la prohibition de la disparition forcée, la détention arbitraire, le génocide et autres crimes contre l’humanité, la torture et tous traitements ou peines cruels, inhumains ou dégradants, et l’interdiction de toutes les formes de discrimination internationalement prohibées, ainsi que toute forme d’incitation au racisme, à la xénophobie, à la violence et à la haine. II- L’adoption et la mise en œuvre d’une stratégie nationale intégrée de lutte contre l’impunité. L’IER estime que l’éradication de l’impunité exige, outre des réformes juridiques, l’élaboration et la mise en place de politiques publiques dans les secteurs de la justice, de la sécurité et du maintien de l’ordre, de l’éducation et de la formation permanente, ainsi qu’une implication active de l’ensemble de la société. Cette stratégie doit avoir pour fondement le droit international de droits de l’Homme, en procédant à l’harmonisation de la législation pénale avec les engagements internationaux du pays, …III- L’IER considère que la consolidation de l’état de droit exige en outre des réformes dans le domaine sécuritaire, de la justice, de la législation et de la politique pénales. Ainsi, elle recommande notamment : La gouvernance des appareils sécuritaires… et Le renforcement de l’indépendance de la justice,… ».

    En plus de ces recommandations de l’IER, les citoyens amazighes exigent, pacifiquement et démocratiquement, la reconnaissance constitutionnelle de leur langue « tamazight » en tant que langue officielle et le passage de l’état centralisé vers « l’état des régions autonomes».

  • Le groupe socialiste allemand appelle l’UE à « exercer des pressions » sur le Maroc pour le respect des droits de l’Homme

    Berlin.- Le groupe parlementaire du parti socialiste démocratique allemand a appelé l’Union européenne (UE), à exercer des pressions sur le Maroc, en vue de l’amener à respecter la légalité internationale et les droits de l’Homme au Sahara Occidental.

    Le groupe parlementaire allemand a souligné que « lorsqu’il s’agit des intérêts économiques, l’UE emploie le principe du droit des peuples à sa guise », précisant que le Maroc continue d’exploiter les richesses du Sahara Occidental « sans qu’il ne soit sanctionné par l’UE », selon un communiqué du groupe, parvenu à SPS.

    Le porte-parole du groupe parlementaire du parti, a affirmé que les citoyens sahraouis « aspirent à améliorer leurs conditions de vie et à définir le statut de leur pays », mais le Maroc qui occupe depuis 1975 de grandes parties du territoire sahraoui, a « multiplié récemment les actes de répression, exercés contre les activistes sahraouis qui soutiennent l’indépendance du Sahara Occidental ».

    Le groupe a demandé d’élargir les compétences de la MINURSO pour « surveiller les droits de l’Homme au Sahara Occidental », après le renouvellement de son mandat, prévu en avril prochain, déplorant l’échec de cette tentative auparavant, en raison de « l’opposition de la France ».

    « L’UE peut exercer des pressions sur le gouvernement marocain afin de mettre fin à la politique d’obstruction qu’il suit depuis plusieurs années, et ce, en vue de parvenir au règlement du conflit » a-t-il ajouté. (SPS)