Mois : septembre 2009

  • Le roi encourage le peuple à l’assistanat

    Voici l’article qui a valu la prison pour son auteur, le bloggeur Erraji Mohamed

    Le roi se baladait comme d’habitude en voiture et avec lui son fils ainé le prince héritier. Au rond point le roi s’arrêta devant le policier chargé  de réguler la circulation et demanda à son fils, âgé de cinq ans, s’il veut être policier quand il serait grand. Au lieu du fils du roi, c’est le policier qui répond en disant qu’il souhaite que le prince hériter accèdera au trône de ses glorieux ancêtres. Puis le policier se fend d’éloges du roi. Le roi a bien entendu apprécié ce qu’a dit le policier et en retour il lui a fait immédiatement d’un cadeau d’une Grima (agrément d’exploitation d’un taxi). Le roi en question est Mohamed VI.

    Si cette histoire, rapportée par le journal Al Jareda Al Aoula, est véridique, les Marocains doivent se rendre compte qu’il n’y aura pas de changement même si on enterre l’ère de Hassan III.

    Force est de reconnaître que ce qui a détruit notre pays et lui a valu des rangs honteux dans les classements mondiaux, c’est l’économie de rentiers qui profite aux nantis et non au peuple. Bien sûr on n’a pas besoin ici des gros mots des politiciens pour définir ce qu’est l’assistanat. Cela signifie tout simplement s’approprier injustement des droits des autres. Il en va des agréments des transports, les GRIMA, que le roi distribue aux citoyens qui demandent son aide dans des lettres écrites de la même façon qu’un mendiant implore la charité des passants. Les états qui respectent leurs citoyens ne font pas d’eux des mendiants qui implorent la charité du glorieux trône mais construisent pour eux des usines et des industries à même de leur permettre de gagner leurs vies avec dignité et respect. A supposer, ce qui est bien entendu n’est pas le cas, que ces agréments ne sont distribués qu’à ceux qui les méritent des pauvres et laissés pour compte, il n’en demeure pas moins que ceci n’honore pas du tout le citoyen marocain. L’emploi, la santé et l’enseignement sont des droits  garantis par la constitution et l’Etat se doit d’assurer aux citoyens des conditions de vie dignes au lieu de l’humilier de cette façon.

    Mais encore, le roi ne peut attribuer ces agréments à son bon vouloir sans contrôle ni supervision en les offrant à quiconque lui fasse un éloge, car ceci contribue à fabriquer des armées de courtisans  qui, au lieu de gagner leurs vies à la sueur de leurs fronts, le font en débitant des acclamations et des éloges souvent non crédibles. Le roi encourage ainsi son peuple à l’assistanat.

    Ceci fait des Marocains un peuple sans dignité, qui vit sur les dons et les offrandes alors qu’on n’a pas besoin de quelqu’un qui ait pitié de nous mais de quelqu’un qui assure le  partage des richesses du pays d’une manière équitable. Songez au président algérien qui disait que contrairement aux marocains lui ne distribue pas la soupe de Ramadan aux pauvres mais des clés d’appartements meublés. Et même si on sait que marocains et algériens vivent la même situation il convient quand bien même que les responsables marocains méditent ce que dit le président Bouteflika et arrêtent de se comporter avec nous comme si nous étions des minables mendiants à la merci de la moquerie des amis et des ennemies.

    Lors de la finale de la coupe du trône du football opposant le MAS de Fès et l’équipe des FAR, l’entraîneur Rachid Taoussi a endossé ses habits d’homme sans scrupules en offrant au prince Moulay Rachid, qui présidait la rencontre, un cadeau sous forme de maillot de foot. Le maillot a été mis dans un sac et plusieurs lettres de demande d’aide à destination du prince y ont été glissées. Après cela, qu’on ne vient pas s’interroger pourquoi le sport marocain dans toutes ses disciplines vit des crises successives. Si même les sportifs, censés savoir que gagner sa vit se fait à la sueur de son front, ils considèrent qu’il n’y a aucune raison de travailler dur pour gagner dignement du moment que la charité d’un membre de la famille royale peut assurer un revenu constant pour toute une vie. Sans trimer et sans souffrir.

    Toujours à propos des sportifs, il est à noter que beaucoup d’anciens joueurs chanceux possèdent des agréments de transport qu’ils louent pour des millions alors qu’ils ne les méritent pas. Il y en a même qui possèdent des milliers d’hectares de terres agricoles comme cadeau pour avoir « honoré » le Maroc dans les manifestations internationales.  Comme Hicham El Guerrouj  qui s’est fait attribuer de larges terrains agricoles fertiles dans la région de Berkane.

     Cette politique de l’Etat envers ses enfants est une maladie chronique qui a besoin d’un remède rapide. N’importe quel sportif qui entre en compétition le fait en premier pour intérêt personnel et ce n’est qu’après qu’il pense à faire honneur à la nation. Preuve en est que plus de 300 sportifs marocains se sont fait naturaliser dans d’autres pays et courent désormais sous d’autres couleurs. Non pas parce qu’ils sont moins patriotes mais parce qu’ils ont découvert que leur avenir est incertain s’ils continuent à conquérir pour le drapeau marocain.

    Ainsi Hicham El Guerrouj ne mérite pas les terres que l’Etat lui a attribuées parce que tout d’abord il a déjà accumulé beaucoup de millions en gagnant des médailles dans les manifestations sportives, parce qu’ensuite la fédération lui verse une rémunération sous forme de salaire et parce qu’enfin ce que Hicham El Guerrouj a fait pour le Maroc était de son devoir attendu que c’est le Maroc qui lui a offert des équipements, l’a nourrit et logé pendant sa préparation, lui a payé des billets d’avion et des chambres d’hôtels…. Encore une fois servir la nation est un devoir de tous et celui qui n’apprécie pas cela n’a qu’à chercher une autre nationalité au lieu de s’approprier injustement des terres de l’Etat.

    Et soit dit en passant, savez-vous que quand la Suisse, un des pays les plus riches au monde, a voulu honorer Roger Federer, le champion qui a hissé le drapeau helvétique des dizaines de fois dans divers manifestations internationales, la fédération suisse ne lui a pas attribué des hectares de terres agricoles ni des agréments de transports ni même un petit terrain, mais elle s’est contenté de lui offrir comme petit cadeau une vache croisée. Et bien entendu c’est à la charge du tennisman de nourrir la vache.

    Les pays développés sont arrivés là où ils sont, non pas en étant complaisants  avec certains de leurs citoyens mais en le traitant dans le cadre de la loi égale pour tous. Non pas en distribuant les richesses du pays aux chanceux comme ça se fait chez nous, mais en le mettant au profit de tous sans distinction. Et c’est ça qui nous manque au Maroc pour mettre fin aux égarements de sa politique boiteuse.

    Quand le prince héritier régnera un jour et verra comment son père a distribué dons et offrandes aux gens pour le moindre mot d’éloge et d’acclamation, il gouvernera sans doutes en suivant la même logique. En conséquence on n’a qu’à ajourner nos rêves d’un Maroc de justice et d’égalité des chances jusqu’au règne du roi Mohamed VII qui arrivera après celui de Hassan III, l’actuel prince héritier. 

  • Un juge torture sa bonne de 11 ans

    Il y a trois semaines, l’Hôpital Al-Farabi recevait Zeineb, une enfant de 11 ans, dans un état critique avec les cheveux rasés et des traces de torture bien visibles sur tout son corps, des contusions à la tête et une haute fièvre à cause des brûlures dans la bouche et les parties génitales. Elle avait aussi des coupures et des contusions sur différentes parties du corps.
    Sa famille a accusé son employeur et son épouse, un juge de la ville d’Oujda.
    Plusieurs associations civiles se sont mobilisées pour éclaircir l’affaire et demandé de prendre les mesures adéquates contre les agresseurs.
    Malgré que la petite fille avait dénoncé le couple employeur, la justice essaie de diminuer la gravité de l’affaire en limitant l’accusation à l’épouse du juge inculpé par la famille de la victime.
    Ainsi le procureur général du Roi près la cour d’appel d’Oujda a annoncé que l’épouse a été déférée devant le Parquet général du tribunal de première instance de la ville, en état d’arrestation.
    Un communiqué du procureur général du Roi près la cour d’appel d’Oujda, parvenu jeudi à la MAP, indique que le parquet général près le tribunal de première instance de la ville a décidé de poursuivre l’accusée pour les faits qui lui sont reprochés.
    Le procureur général près la cour d’appel d’Oujda indique également avoir présenté une requête au Premier président de la même juridiction pour ouvrir une enquête sur cette affaire avec le juge, époux de la personne poursuivie.
    Le juge d’instruction près la même cour a été chargé d’entamer la procédure d’enquête avec ledit juge, précise la même source.
    Le cas de la petite Zeineb illustre la situation dans laquelle se trouvent les petites filles devant le regard complice du Gouvernement. Elles sont pratiquement réduites à l’esclavage et leur situation a été dénoncée par deux organisations nord-américaines, Human Rights Watch et Domestic Child, dans leurs rapports. Pour ces créatures la rémunération se limite à un peu de viande et quelque chose pour s’habiller. Et elles seront contentes si elles n’ont pas ét abussées sexuellement.
    La réalité vécue par les enfants marocains issus de familles citadines ou rurales défavorisées est bien éloignée de l’idéal énoncé par l’ONU. La violence, les enfants la subissent sous plusieurs formes. Selon l’Organisation Internationale du Travail, le Maroc reste aux côtés de la Chine et de l’Inde « l’un des pays présentant les pires formes de travail des enfants ». Leur nombre est évalué à 600.000, dont l’âge s’échelonne entre 6 et 15 ans. Les salaires se situent en dessous de toutes les normes, les heures ne sont aucunement réglementées. Les garçons occupent des emplois dans les commerces ou des entreprises. Les filles sont employées dans le textile et de nombreuses autres, entre 7 et 10 ans, recrutées dans les campagnes et littéralement achetées à des parents très pauvres, deviennent les « petites bonnes » taillables et corvéables à merci dans les familles citadines. Des tentatives pour scolariser quelques heures par semaines ces enfants travailleurs restent des exceptions. Ceux qui ne peuvent plus supporter les conditions de travail accompagnées assez souvent de brutalités commises par l’employeur, s’enfuient et vont grossir le flot des « enfants des rues » issus de familles pauvres déstructurées, enfants de mères célibataires, enfants abandonnés. Ces enfants, certains très jeunes, vivent dans l’insécurité totale de la rue, sans aucune hygiène, mal nourris, exposés à l’exploitation sexuelle dès dix ans, aux rafles de la police, emprisonnés souvent puisque le vagabondage est un délit…
    Cela se passe au Royaume du Maroc, pays qui, aux yeux de l’Union Européenne, a mérité un statut avancé par rapport aux autres pays du Maghreb, et aux yeux de la France, est un exemple en matière de droits de l’homme et démocratie.
  • La faune maritime sahraouie menacée

    Outils de pêche non sélectifs et générateurs de déchets, les filets dérivants vont et viennent au fil de la marée. Ils peuvent couvrir une zone de plus de 14km de long et sont reliés soit à des flotteurs soit directement à un bateau. De nombreuses espèces marines sont tuées ou blessées accidentellement lorsqu’elles sont prises dans ces filets mortels.

    L’Union européenne les a interdits en 2002 et la Commission Internationale pour la Conservation du Thon d’Atlantique l’a fait en 2003 suite aux pressions exercées par le WWF. La Commission Générale pour la pêche en Méditerranée a également interdit les filets dérivants en 2005.
    L’accord signé en février 2007 entre l’Union européenne et le Maroc, l’EU-Morocco Fisheries Partnership Agreement (FPA), stipule que 119 bateaux européens (espagnols pour la plupart) pourront pêcher dans les eaux marocaines et du Sahara Occidental. En échange, l’Union versera au Maroc, 36 millions d’euros par an. Une partie de cet argent servira à financer l’élimination effective des filets dérivants de la flotte marocaine, la plus importante de la Méditerranée.
    Malgré la décision du Maroc d’interdire, en 2007, les filets dérivants, et malgré le délai de grâce allant jusqu’à fin 2008 accordé aux professionnels qui utilisent ce genre de filets pour permettre aux armateurs la reconversion vers d’autres méthodes de pêche plus sélectives, toutes ces interdictions ne sont malheureusement pas respectées par la flotte marocaine compoosée, selon le journal « La vie Eco » de plus de 447 navires hauturiers et 2 459 unités de pêche côtière. Cette flotte est loin d’être à la pointe en matière de technologie et elle est, dans la majorité des cas, faiblement équipée en moyens de navigation, de détection et de communication. Elle utilise des techniques de pêche et de manutention peu performantes. 
    Nombreux sont les bateaux arraisonnés en méditerranée pour pêche illégal avec des filets dérivants qui dépassent, parfois, les 12 kilomètres.
    La Commission Européenne (CE) a assuré que le Maroc doit faire plus d’efforts pour que ses bateaux cessent de pêcher avec des filets dérivants, puisque cette pratique, défendue pour la flotte communautaire, suppose un problème qui affecte les pêcheurs espagnols.
    Le commissaire européen de Pêche, Joe Borg, a assuré, selon EFEAGRO, lors d’une comparution devant le Parlement Européen (PE) que le Maroc « ne fait pas assez d’efforts  » pour finir avec l’usage de filets dérivants, bien qu’il dispose d’un délai de transition pour mettre à terme cette pratique.
    La pêche avec des filets dérivants a été défendue par la Commission Internationale qui traite les thons à l’Atlantique et à la Méditerranée (ICCAT), mais le Maroc a obtenu des abrogations pour pouvoir continuer à les utiliser.
    Le commissaire a expliqué que les exceptions permises à Rabat sont « de deux ou trois ans » mais il a remarqué que « ce n’est toujours pas clair » si le délai pour l’application de la prohibition expire à la fin de 2010 ou à la fin de 2011. Selon une autre source, au début le Maroc avait un délais jusqu’à 2008 mais il a demandé deux ou trois années de plus, raison pour laquelle Bruxelles veut des éclaircissements pour savoir quand il va mettre fin à ces pratiques.
    La majorité des prises de la flotte marocaine au Sahara Occidental étant destinée aux marchés européens, et en absence de tout contrôle dans cette zone, l’Union se doit de réagir et de prendre ses responsabilités en veillant à ce que l’interdiction des filets dérivants soit effectivement respectée dans les eaux sahraouies.
  • La faune maritime sahraouie menacée

    Outils de pêche non sélectifs et générateurs de déchets, les filets dérivants vont et viennent au fil de la marée. Ils peuvent couvrir une zone de plus de 14km de long et sont reliés soit à des flotteurs soit directement à un bateau. De nombreuses espèces marines sont tuées ou blessées accidentellement lorsqu’elles sont prises dans ces filets mortels.

    L’Union européenne les a interdits en 2002 et la Commission Internationale pour la Conservation du Thon d’Atlantique l’a fait en 2003 suite aux pressions exercées par le WWF. La Commission Générale pour la pêche en Méditerranée a également interdit les filets dérivants en 2005.
    L’accord signé en février 2007 entre l’Union européenne et le Maroc, l’EU-Morocco Fisheries Partnership Agreement (FPA), stipule que 119 bateaux européens (espagnols pour la plupart) pourront pêcher dans les eaux marocaines et du Sahara Occidental. En échange, l’Union versera au Maroc, 36 millions d’euros par an. Une partie de cet argent servira à financer l’élimination effective des filets dérivants de la flotte marocaine, la plus importante de la Méditerranée.
    Malgré la décision du Maroc d’interdire, en 2007, les filets dérivants, et malgré le délai de grâce allant jusqu’à fin 2008 accordé aux professionnels qui utilisent ce genre de filets pour permettre aux armateurs la reconversion vers d’autres méthodes de pêche plus sélectives, toutes ces interdictions ne sont malheureusement pas respectées par la flotte marocaine compoosée, selon le journal « La vie Eco » de plus de 447 navires hauturiers et 2 459 unités de pêche côtière. Cette flotte est loin d’être à la pointe en matière de technologie et elle est, dans la majorité des cas, faiblement équipée en moyens de navigation, de détection et de communication. Elle utilise des techniques de pêche et de manutention peu performantes. 
    Nombreux sont les bateaux arraisonnés en méditerranée pour pêche illégal avec des filets dérivants qui dépassent, parfois, les 12 kilomètres.
    La Commission Européenne (CE) a assuré que le Maroc doit faire plus d’efforts pour que ses bateaux cessent de pêcher avec des filets dérivants, puisque cette pratique, défendue pour la flotte communautaire, suppose un problème qui affecte les pêcheurs espagnols.
    Le commissaire européen de Pêche, Joe Borg, a assuré, selon EFEAGRO, lors d’une comparution devant le Parlement Européen (PE) que le Maroc « ne fait pas assez d’efforts  » pour finir avec l’usage de filets dérivants, bien qu’il dispose d’un délai de transition pour mettre à terme cette pratique.
    La pêche avec des filets dérivants a été défendue par la Commission Internationale qui traite les thons à l’Atlantique et à la Méditerranée (ICCAT), mais le Maroc a obtenu des abrogations pour pouvoir continuer à les utiliser.
    Le commissaire a expliqué que les exceptions permises à Rabat sont « de deux ou trois ans » mais il a remarqué que « ce n’est toujours pas clair » si le délai pour l’application de la prohibition expire à la fin de 2010 ou à la fin de 2011. Selon une autre source, au début le Maroc avait un délais jusqu’à 2008 mais il a demandé deux ou trois années de plus, raison pour laquelle Bruxelles veut des éclaircissements pour savoir quand il va mettre fin à ces pratiques.
    La majorité des prises de la flotte marocaine au Sahara Occidental étant destinée aux marchés européens, et en absence de tout contrôle dans cette zone, l’Union se doit de réagir et de prendre ses responsabilités en veillant à ce que l’interdiction des filets dérivants soit effectivement respectée dans les eaux sahraouies.
  • Les corrections dans les relations diplomatiques

    Depuis l’arrestation du fils du Kadhafi par la police suisse, des fonds libyens ont été retirés des banques suisses. Les portes ont commencé à claquer au nez des ingénieurs et des financiers suisses qui travaillaient à Tripoli et Benghazi. Berne a été informé que le pétrole et le gaz allaient se raréfier dans ses tuyaux. Deux employés d’entreprises helvétiques ont été arrêtés en Libye. 
    La crise a duré un an. Kadhafi faisait monter la pression au fil des mois. La ministre suisse des affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, qui en a perdu ses cheveux gris, est allée à Tripoli et elle en est revenue avec une marque de semelle sur le derrière. Finalement, la semaine passée, le président de la Confédération lui-même, Hans Rudolf Merz, a pris un petit avion (il n’y a plus de vol régulier entre la Suisse et la Libye) pour aller présenter ses excuses au guide libyen. Kadhafi ne l’a pas reçu. 
    Merz a dû se contenter du menu fretin et, devant les caméras de la télévision libyenne, il a récité ses excuses, sans aucune réticence, avec cette précision qui fera date dans l’histoire des négociations internationales : la Suisse accepte la constitution d’un tribunal arbitral pour juger l’action de la police genevoise, tout en admettant par avance que son intervention était dans sa forme « injustifiée et inutile ». Les juges n’ont même pas besoin de se réunir : l’arrêt est déjà rédigé. 
    La décence et la justice se sont fait la malle, depuis un bout de temps. Depuis que les hommes d’Etat acceptent d’aller s’humilier pour du pétrole, pour des dollars, et pour que les hôtels ne se vident pas. 
    Pour les mêmes raisons, la France a accepté de s’ériger en porte-parole du Maroc dans les enceintes onusiennes. Le berceau de la Révolution Française, le pays qui a inventé le « droit d’ingérence humanitaire » a bloqué le dossier des droits de l’homme et a refusé que le Conseil de sécurité de l’ONU élargisse le mandat des casques bleus au Sahara Occidental. C’est encore la France, par la voix de son représentant à l’ONU qui a soutenu sans réserve le plan d’autonomie du Maroc qui bafoue le droit international fondé sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, donc sur le droit à l’autodétermination. 
    « S’il n’y a pas aujourd’hui de solution politique ou de référendum au Sahara Occidental, c’est principalement à cause de la France » a souligné Boukhari Ahmed, le représentant du Front Polisario à l’Organisation des Nations unies. 
    N’est-ce pas cela une provocation à l’Algérie et une humiliation qui exige réparation? La fierté des algériens a été bafouée à partir du moment où la France a laissé de côté le principe de neutralité dans un conflit dont elle n’est pas concernée ni de près ni de loin. 
    Les conséquences de cette attitude du gouvernement français sur les relations bilatérales sont néfastes. La visite du président algérien programmée en France a été reportée à plusieurs fois. 
    La Suisse, à cause d’un petit incident, a été mise dans une situation très inconfortable par la Libye. Maintenant que les négociations entre sahraouis et marocains ont repris à nouveau, le président Sarkozy irait-il jusqu’à pousser les autorités algériennes à réagir de la même façon? Ce qui est certain, c’est que le gouvernement français mérite une bonne correction. 
    Un proverbe sahraoui dit : « Quand quelqu’un te mord, si tu ne fais pas de même, il va croire que tu n’as pas de dents ». 
  • Les corrections dans les relations diplomatiques

    Depuis l’arrestation du fils du Kadhafi par la police suisse, des fonds libyens ont été retirés des banques suisses. Les portes ont commencé à claquer au nez des ingénieurs et des financiers suisses qui travaillaient à Tripoli et Benghazi. Berne a été informé que le pétrole et le gaz allaient se raréfier dans ses tuyaux. Deux employés d’entreprises helvétiques ont été arrêtés en Libye. 
    La crise a duré un an. Kadhafi faisait monter la pression au fil des mois. La ministre suisse des affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, qui en a perdu ses cheveux gris, est allée à Tripoli et elle en est revenue avec une marque de semelle sur le derrière. Finalement, la semaine passée, le président de la Confédération lui-même, Hans Rudolf Merz, a pris un petit avion (il n’y a plus de vol régulier entre la Suisse et la Libye) pour aller présenter ses excuses au guide libyen. Kadhafi ne l’a pas reçu. 
    Merz a dû se contenter du menu fretin et, devant les caméras de la télévision libyenne, il a récité ses excuses, sans aucune réticence, avec cette précision qui fera date dans l’histoire des négociations internationales : la Suisse accepte la constitution d’un tribunal arbitral pour juger l’action de la police genevoise, tout en admettant par avance que son intervention était dans sa forme « injustifiée et inutile ». Les juges n’ont même pas besoin de se réunir : l’arrêt est déjà rédigé. 
    La décence et la justice se sont fait la malle, depuis un bout de temps. Depuis que les hommes d’Etat acceptent d’aller s’humilier pour du pétrole, pour des dollars, et pour que les hôtels ne se vident pas. 
    Pour les mêmes raisons, la France a accepté de s’ériger en porte-parole du Maroc dans les enceintes onusiennes. Le berceau de la Révolution Française, le pays qui a inventé le « droit d’ingérence humanitaire » a bloqué le dossier des droits de l’homme et a refusé que le Conseil de sécurité de l’ONU élargisse le mandat des casques bleus au Sahara Occidental. C’est encore la France, par la voix de son représentant à l’ONU qui a soutenu sans réserve le plan d’autonomie du Maroc qui bafoue le droit international fondé sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, donc sur le droit à l’autodétermination. 
    « S’il n’y a pas aujourd’hui de solution politique ou de référendum au Sahara Occidental, c’est principalement à cause de la France » a souligné Boukhari Ahmed, le représentant du Front Polisario à l’Organisation des Nations unies. 
    N’est-ce pas cela une provocation à l’Algérie et une humiliation qui exige réparation? La fierté des algériens a été bafouée à partir du moment où la France a laissé de côté le principe de neutralité dans un conflit dont elle n’est pas concernée ni de près ni de loin. 
    Les conséquences de cette attitude du gouvernement français sur les relations bilatérales sont néfastes. La visite du président algérien programmée en France a été reportée à plusieurs fois. 
    La Suisse, à cause d’un petit incident, a été mise dans une situation très inconfortable par la Libye. Maintenant que les négociations entre sahraouis et marocains ont repris à nouveau, le président Sarkozy irait-il jusqu’à pousser les autorités algériennes à réagir de la même façon? Ce qui est certain, c’est que le gouvernement français mérite une bonne correction. 
    Un proverbe sahraoui dit : « Quand quelqu’un te mord, si tu ne fais pas de même, il va croire que tu n’as pas de dents ». 
  • Lorsque les mensonges s’effritent devant la vérité

    « Il convient de souligner qu’avec le Royaume du Maroc, les relations se sont inspirées d’un réalisme où se conjuguent un sentiment partagé de solidarité et des objectifs communs. Sans compter l’amitié réelle qui existe entre les deux peuples. Au moment de son splendide isolement diplomatique sur la scène internationale des années quatre-vingts, seul le Maroc lui manifestait sa solidarité, enfreignant même la consigne tacite que les Américains et les Européens croyaient dicter aux gouvernements du monde pour la mettre à l’écart. En revanche, la Libye a opéré un tournant majeur et décisif dans sa vision du conflit du Sahara, et le président Kadhafi –dont on pouvait croire et constater même qu’il soutenait au début de l’affaire le Polisario et donc l’Algérie – s’est immédiatement rétractée. Arrivé «impromptu » au Maroc en 1984, en plein mois de Ramadan, il était accueilli à Rabat par feu S.M. Hassan II qui lui présenta les familles et les parents marocains des membres du Polisario. Le dirigeant libyen, qui n’en crut pas ses yeux, changea immédiatement d’attitude et arrêta net son soutien, politique, financier et militaire, aux séparatistes du Polisario. »

    C’est un extrait de l’éditorial du journal officiel marocain du 30 août. L’auteur n’avait, sûrement pas, prévu ce qui allait se passer le lendemain, 1er septembre, lors de  la cérémonie de célébration du 40eme anniversaire de l’arrivée du Colonel Kadhafi au pouvoir. 

    Lorsque le Premier ministre Abbas le Fassi qui présidait la délégation marocaine a accédé à la tribune officielle, il s’est retrouvé face à Mohamed Abdelaziz, président de la République Arabe Sahraouie Démocratique. La délégation marocaine s’est immédiatement retirée de la cérémonie en signe de protestation contre la présence des représentants sahraouis et d’un d’un détachement de l’Armée Populaire de Libération Sahraoui dans le défilé militaire organisé pour l’occasion.
    Par ailleurs, une unité des forces armées royales qui allait prendre part au défilé a annulé immédiatement sa participation et s’est retirée. 
    Le cabinet royal a exprimé ses vives protestations envers cette position surprenante, d’autant que toutes les garanties ont été fournies, et a demandé aux autorités libyennes de lui fournir les explications nécessaires et appropriées sur ce comportement hostile envers les sentiments du peuple marocain. 

    Pour achever cet incident diplomatique, le leader libyen a déclaré que « la solution unique au problème du Sahara Occidental consiste à organiser le référendum d’autodétermination » ce qui signifie exclure la proposition marocaine d’autonomie régionale dans un cadre de souveraineté marocaine. 

    La crise générée par cet acte entre les deux pays signifie un coup dur pour la diplomatie alaouite qui a  subi dans les derniers de sérieux revers. 

    La détérioration brusque des relations entre Tripoli et Rabat a surpris le roi Mohamed VI dans sa résidence de Tétouan, où malgré qu’il se trouve encore en convalescence, il a été vu en train de pratiquer son sport estival favori de la moto nautique. Le roi semble s’éloigner peu à peu des problèmes incandescents auxquels la maladroite diplomatie marocaine doit faire face, fait qui augmente la fadeur de la diplomatie marocaine dans un moment où se multiplient les pressions internationales pour résoudre le conflit du Sahara Occidental.

  • Lorsque les mensonges s’effritent devant la vérité

    « Il convient de souligner qu’avec le Royaume du Maroc, les relations se sont inspirées d’un réalisme où se conjuguent un sentiment partagé de solidarité et des objectifs communs. Sans compter l’amitié réelle qui existe entre les deux peuples. Au moment de son splendide isolement diplomatique sur la scène internationale des années quatre-vingts, seul le Maroc lui manifestait sa solidarité, enfreignant même la consigne tacite que les Américains et les Européens croyaient dicter aux gouvernements du monde pour la mettre à l’écart. En revanche, la Libye a opéré un tournant majeur et décisif dans sa vision du conflit du Sahara, et le président Kadhafi –dont on pouvait croire et constater même qu’il soutenait au début de l’affaire le Polisario et donc l’Algérie – s’est immédiatement rétractée. Arrivé «impromptu » au Maroc en 1984, en plein mois de Ramadan, il était accueilli à Rabat par feu S.M. Hassan II qui lui présenta les familles et les parents marocains des membres du Polisario. Le dirigeant libyen, qui n’en crut pas ses yeux, changea immédiatement d’attitude et arrêta net son soutien, politique, financier et militaire, aux séparatistes du Polisario. »

    C’est un extrait de l’éditorial du journal officiel marocain du 30 août. L’auteur n’avait, sûrement pas, prévu ce qui allait se passer le lendemain, 1er septembre, lors de  la cérémonie de célébration du 40eme anniversaire de l’arrivée du Colonel Kadhafi au pouvoir. 

    Lorsque le Premier ministre Abbas le Fassi qui présidait la délégation marocaine a accédé à la tribune officielle, il s’est retrouvé face à Mohamed Abdelaziz, président de la République Arabe Sahraouie Démocratique. La délégation marocaine s’est immédiatement retirée de la cérémonie en signe de protestation contre la présence des représentants sahraouis et d’un d’un détachement de l’Armée Populaire de Libération Sahraoui dans le défilé militaire organisé pour l’occasion.
    Par ailleurs, une unité des forces armées royales qui allait prendre part au défilé a annulé immédiatement sa participation et s’est retirée. 
    Le cabinet royal a exprimé ses vives protestations envers cette position surprenante, d’autant que toutes les garanties ont été fournies, et a demandé aux autorités libyennes de lui fournir les explications nécessaires et appropriées sur ce comportement hostile envers les sentiments du peuple marocain. 

    Pour achever cet incident diplomatique, le leader libyen a déclaré que « la solution unique au problème du Sahara Occidental consiste à organiser le référendum d’autodétermination » ce qui signifie exclure la proposition marocaine d’autonomie régionale dans un cadre de souveraineté marocaine. 

    La crise générée par cet acte entre les deux pays signifie un coup dur pour la diplomatie alaouite qui a  subi dans les derniers de sérieux revers. 

    La détérioration brusque des relations entre Tripoli et Rabat a surpris le roi Mohamed VI dans sa résidence de Tétouan, où malgré qu’il se trouve encore en convalescence, il a été vu en train de pratiquer son sport estival favori de la moto nautique. Le roi semble s’éloigner peu à peu des problèmes incandescents auxquels la maladroite diplomatie marocaine doit faire face, fait qui augmente la fadeur de la diplomatie marocaine dans un moment où se multiplient les pressions internationales pour résoudre le conflit du Sahara Occidental.

  • L’histoire nous acquittera

    C’était  en octobre 1975. Si vous êtes né cette année là vous avez 34 ans, vous avez largement dépassé l’âge de la majorité absolue ; si vous étiez à l’école primaire, vous êtes bourré de diplômes, bien installé dans votre bureau ou dans votre commerce ou vous êtes un grand fonctionnaire de l’Etat corrompu marocain.
    Malheureusement aussi, vous n’avez pour seuls et uniques repères, que les mensonges, l’intoxication et le lavage de cerveau typiques du palais royal et ses clients des partis fachistes. Sauf si vous avez un esprit particulièrement alerte et critique, donc suffisamment rebelle aux idées fausses qui circulent dans chaque coin de rue et dont le roi et ses thuriféraires vous ont et continuent de vous gaver abondamment, il vous est difficile de renouer avec la pensée juste, celle qui n’est pas possible si elle exclut l’autre du débat et de la simple existence physique, celle qui proclame que la monarchie alaouite n’est pas porteuse de bonheur mais de crimes contre l’humanité.
    Engourdi par cette drogue chauviniste qui ravage les esprits et que Hassan II et sa progéniture ont camouflé sous les slogans d’unité nationale, consensus pour le Sahara, intégrité territoriale, démocratie, commissions pour ceci, commissions pour cela… vous ne savez même plus identifier le vrai du faux, vous ignorez que la cause du malheur des citoyens marocains est cette entreprise aveugle appelée « la récupération des provinces du Sud » ou invasion du Sahara Occidental, en termes juridiques.
     Vous êtes de ceux qui pensent et croient dur comme fer que la présence du Maroc dans cette ex-colonie espagnole constitue un acte légitime, vous êtes certain comme ceux qui vous intoxiquent que le renoncement au droit et à la morale peut être synonyme de légitimité.
    On vous a appris à ne pas appeler les choses par leurs noms uniquement pour éviter de leur appliquer le droit, mais tel est le pari en cours, les oppresseurs sont au pouvoir, les partisans de l’Etat de droit dans les géoles ou dans la marginalisation, tels sont les véritables courants qui s’opposent au Maroc. Mais cela ne peut pas s’éterniser, un jour la balance se penchera du côté de la vérité, c’est la loi de l’histoire.
    Observez combien d’énergies dépensent la monarchie et ses complices au Sahara et dans l’institutionnalisation de l’injustice, et demandez-vous où serait le Maroc si un centième de ce potentiel était investi au service du droit et de la morale!
    Toute la société marocaine, volontaire ou involontzirement, et à sa tête les partis marionnettes, coopèrent dans lee crimes perpétrés contre le peuple sahraoui
    Comme il serait chic de vous voir dénoncer tous les crimes les plus crapuleux commis au Maroc et au Sahara Occidental par le régime alaouite et son gouvernement dont vous dites qu’il est démocratiquement élu et que vous avez donc assis là où il est et pour la seule mission dont il est capable : tuer et massacrer les innocents et ses administrés, voler, malverser et corrompre. Et regarder vers l’Algérie pour la culpabiliser de tous vos malheurs.
    L’idée malheureuse que la société civile marocaine cultive selon laquelle la révolte sahraouie contre l’occupation marocaine serait manipulée par des pays voisins, impression bien popularisée par le régime sanguinaire de Rabat, rappelez-vous que les peuples mauritanien et algérien ont déjà fait de même.  Ils ont  repoussé l’idéal expansionniste de la monarchie alaouite. Diriez-vous qu’eux, aussi, ont été manipulés? Par qui, alors? 
    Notre héroïque résistance et notre sacrifice est là, niés par les partisans du non droit qui se proclament démocrates, et c’est cette résistance qui sauvera notre peuple du génocide et de l’oppression dont vous aussi êtes victimes et le remettra sur les sentiers d’une nation indépendante, d’une vraie démocratie, en harmonie avec les normes de la morale universelle et du droit international aujourd’hui méprisées par un régime qui répond à toutes les caractéristiques d’un Etat voyou.
    Les propagandistes de l’endormissement continueront à se réfugier derrière le slogan criminel de l’intégrité territoriale pour continuer à vous mener du bout du nez. Le nombrilisme des promoteurs de l’institutionnalisation de la répression et la corruption poursuivront leur tâche aveuglante en finançant les médias chargés de diffuser le venin en guise d’idéal de grandeur et intégrité.
    Aujourd’hui les mêmes propagandistes de l’endormissement vous jurent, tout en pleurnichant sur les dérives dictatoriales et sanguinaires de Mohamed VI, en réalité il n’y a pas de dérive car son régime était criminel dès le départ, ils jurent donc qu’il y aurait plus de liberté d’expression au pays. Mais les amendes et les saisies sont la preuve irréfutable que c’est toujours le palais et le ministère de l’intérieur qui définit le contenu de la liberté éditoriale et d’expression. Ils vous jurent que les droits de l’homme sont respectés, alors que les citoyens honnêtes sont tabassés tous les jours pour la seule raison d’oser demander du travail.
     
    Ils se sont imposés par la violence et le crime, par le mépris du droit, par les idées qui tuent et l’impunité ; cela ne sera jamais la démocratie. Car sur la balance des normes qui fondent cette dernière et l’Etat de droit, les dictatures de Mohamed VI et celle de son père s’équivalent, sont semblables, et cela explique pourquoi leurs leaders et thuriféraires sont si spontanément d’accord pour combattre ensemble la démocratie, les droits de l’homme, le droit international et la morale universelle.
    Ceux qui naïvement avaient cru que le Maroc allait voir le bout du tunnel ont déchanté. Des punitions  sélectifs, des règlements de comptes et des attaques ciblées ont été régulièrement signalés à travers  tout le pays. Sauf au Sahara. Là, c’est le tabou.
    Le peuple marocain se trouve tellement aveuglé par ces voyous qu’il ne considère plus les sahraouis comme des être humains. Il a octroyé une carte blanche à l’Etat dans ce territoire. Pire encore, pour lui, les sahraouis méritent la répression, l’humiliation, même l’extermination. L’histoire retiendra la honte de la société marocaine et acquittera ce noble peuple dont le seul crime est de vouloir s’émanciper dans sa propre entité. 
  • L’histoire nous acquittera

    C’était  en octobre 1975. Si vous êtes né cette année là vous avez 34 ans, vous avez largement dépassé l’âge de la majorité absolue ; si vous étiez à l’école primaire, vous êtes bourré de diplômes, bien installé dans votre bureau ou dans votre commerce ou vous êtes un grand fonctionnaire de l’Etat corrompu marocain.
    Malheureusement aussi, vous n’avez pour seuls et uniques repères, que les mensonges, l’intoxication et le lavage de cerveau typiques du palais royal et ses clients des partis fachistes. Sauf si vous avez un esprit particulièrement alerte et critique, donc suffisamment rebelle aux idées fausses qui circulent dans chaque coin de rue et dont le roi et ses thuriféraires vous ont et continuent de vous gaver abondamment, il vous est difficile de renouer avec la pensée juste, celle qui n’est pas possible si elle exclut l’autre du débat et de la simple existence physique, celle qui proclame que la monarchie alaouite n’est pas porteuse de bonheur mais de crimes contre l’humanité.
    Engourdi par cette drogue chauviniste qui ravage les esprits et que Hassan II et sa progéniture ont camouflé sous les slogans d’unité nationale, consensus pour le Sahara, intégrité territoriale, démocratie, commissions pour ceci, commissions pour cela… vous ne savez même plus identifier le vrai du faux, vous ignorez que la cause du malheur des citoyens marocains est cette entreprise aveugle appelée « la récupération des provinces du Sud » ou invasion du Sahara Occidental, en termes juridiques.
     Vous êtes de ceux qui pensent et croient dur comme fer que la présence du Maroc dans cette ex-colonie espagnole constitue un acte légitime, vous êtes certain comme ceux qui vous intoxiquent que le renoncement au droit et à la morale peut être synonyme de légitimité.
    On vous a appris à ne pas appeler les choses par leurs noms uniquement pour éviter de leur appliquer le droit, mais tel est le pari en cours, les oppresseurs sont au pouvoir, les partisans de l’Etat de droit dans les géoles ou dans la marginalisation, tels sont les véritables courants qui s’opposent au Maroc. Mais cela ne peut pas s’éterniser, un jour la balance se penchera du côté de la vérité, c’est la loi de l’histoire.
    Observez combien d’énergies dépensent la monarchie et ses complices au Sahara et dans l’institutionnalisation de l’injustice, et demandez-vous où serait le Maroc si un centième de ce potentiel était investi au service du droit et de la morale!
    Toute la société marocaine, volontaire ou involontzirement, et à sa tête les partis marionnettes, coopèrent dans lee crimes perpétrés contre le peuple sahraoui
    Comme il serait chic de vous voir dénoncer tous les crimes les plus crapuleux commis au Maroc et au Sahara Occidental par le régime alaouite et son gouvernement dont vous dites qu’il est démocratiquement élu et que vous avez donc assis là où il est et pour la seule mission dont il est capable : tuer et massacrer les innocents et ses administrés, voler, malverser et corrompre. Et regarder vers l’Algérie pour la culpabiliser de tous vos malheurs.
    L’idée malheureuse que la société civile marocaine cultive selon laquelle la révolte sahraouie contre l’occupation marocaine serait manipulée par des pays voisins, impression bien popularisée par le régime sanguinaire de Rabat, rappelez-vous que les peuples mauritanien et algérien ont déjà fait de même.  Ils ont  repoussé l’idéal expansionniste de la monarchie alaouite. Diriez-vous qu’eux, aussi, ont été manipulés? Par qui, alors? 
    Notre héroïque résistance et notre sacrifice est là, niés par les partisans du non droit qui se proclament démocrates, et c’est cette résistance qui sauvera notre peuple du génocide et de l’oppression dont vous aussi êtes victimes et le remettra sur les sentiers d’une nation indépendante, d’une vraie démocratie, en harmonie avec les normes de la morale universelle et du droit international aujourd’hui méprisées par un régime qui répond à toutes les caractéristiques d’un Etat voyou.
    Les propagandistes de l’endormissement continueront à se réfugier derrière le slogan criminel de l’intégrité territoriale pour continuer à vous mener du bout du nez. Le nombrilisme des promoteurs de l’institutionnalisation de la répression et la corruption poursuivront leur tâche aveuglante en finançant les médias chargés de diffuser le venin en guise d’idéal de grandeur et intégrité.
    Aujourd’hui les mêmes propagandistes de l’endormissement vous jurent, tout en pleurnichant sur les dérives dictatoriales et sanguinaires de Mohamed VI, en réalité il n’y a pas de dérive car son régime était criminel dès le départ, ils jurent donc qu’il y aurait plus de liberté d’expression au pays. Mais les amendes et les saisies sont la preuve irréfutable que c’est toujours le palais et le ministère de l’intérieur qui définit le contenu de la liberté éditoriale et d’expression. Ils vous jurent que les droits de l’homme sont respectés, alors que les citoyens honnêtes sont tabassés tous les jours pour la seule raison d’oser demander du travail.
     
    Ils se sont imposés par la violence et le crime, par le mépris du droit, par les idées qui tuent et l’impunité ; cela ne sera jamais la démocratie. Car sur la balance des normes qui fondent cette dernière et l’Etat de droit, les dictatures de Mohamed VI et celle de son père s’équivalent, sont semblables, et cela explique pourquoi leurs leaders et thuriféraires sont si spontanément d’accord pour combattre ensemble la démocratie, les droits de l’homme, le droit international et la morale universelle.
    Ceux qui naïvement avaient cru que le Maroc allait voir le bout du tunnel ont déchanté. Des punitions  sélectifs, des règlements de comptes et des attaques ciblées ont été régulièrement signalés à travers  tout le pays. Sauf au Sahara. Là, c’est le tabou.
    Le peuple marocain se trouve tellement aveuglé par ces voyous qu’il ne considère plus les sahraouis comme des être humains. Il a octroyé une carte blanche à l’Etat dans ce territoire. Pire encore, pour lui, les sahraouis méritent la répression, l’humiliation, même l’extermination. L’histoire retiendra la honte de la société marocaine et acquittera ce noble peuple dont le seul crime est de vouloir s’émanciper dans sa propre entité.