Mois : septembre 2009

  • Le peuple marocain ressemble au peuple allemand en 1939

    Nationalisme et nationalisme
    Au sens originel, le nationalisme est l’aspiration d’un peuple à se constituer en Etat-nation, c’est-à-dire en unité politique indépendante. Le XIXe siècle parlait plutôt de «mouvement des nationalités»; le XXe a consacré le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il s’agit donc d’un nationalisme à l’état naissant, ou renaissant, quand il exprime la volonté d’un peuple opprimé de retrouver ou de conserver son identité. Il fait appel, comme le populisme au sens russe, à des sentiments nobles, et le plus souvent internationalistes. On l’a vu à l’œuvre dans la décolonisation, puis dans la décommunisation à l’époque contemporaine.

    Au sens dérivé et dégénéré, le nationalisme est une doctrine politique particulière qui affirme que toute la politique d’un Etat doit être subordonnée à l’objectif unique de l’intérêt national. Bien entendu, les tenants de cette doctrine se réservent le droit exclusif de définir l’intérêt national… Un tel nationalisme est agressif en politique intérieure comme en politique extérieure. Il fait appel à l’égoïsme des populations et ne voit de salut que dans la confrontation avec les voisins. Il se confond souvent avec le populisme au sens abâtardi, comme cela est clair chez Hitler, Mussolini, Le Pen…
    En général, il est convenu de qualifier de fasciste le comportement des Etats et des groupes pratiquant tout à la fois la mobilisation de masse, le racisme, le nationalisme agressif et impérialiste, la violence policière, la torture, la terreur et la purification raciale. Tous traits historiquement conformes aux fascismes historiques.
     
    Au sens large, le terme fascisme a pris un sens générique. Il s’est étendu à tout mouvement politique s’appuyant sur un pouvoir fort, les métiers organisés en corporations, l’exaltation du sentiment nationaliste, le rejet des institutions démocratiques et libérales, la répression de l’opposition et un contrôle politique extensif de la société civile. Le nazisme s’est en partie inspiré du fascisme.
    Les caractéristiques fascistes de la monarchie marocaine
    1- La politique de l’Etat marocain est subordonné depuis 1975 à la situation au Sahara. Les réformes revendiquées par les forces politiques marocaines ont été à chaque fois repoussées au nom du consensus pour le Sahara. La reconnaissance des partis politiques était subordonnée à l’acceptation de la marocanité du Sahara Occidental.
    2- La monarchie est agressive en politique comme en politique extérieure. En politique intérieure : Emprisonnements, tortures, exécutions, assassinats. L’utilisation de la justice comme instrument contre la liberté d’expression et la liberté d’action.
    En politique extérieur : assassinats des opposants (Mehdi Ben Barka à Paris en 1965 et d’Omar Benjelloun en 1975, attentat à la voiture piégé de l’ambassadeur mauritanien en France en 1977, soutien des groupes terroristes en Algérie) rupture des relations diplomatiques avec les pays (pays reconnaissant la RASD, Iran, Vénézuela) et les organisations internationales ( OUA, Non-Alignés) expulsion des algériens en 1994…
    3- La monarchie appelle à l’égoïsme de la population par la culture de la haine et le sentiment nationaliste exacerbé (ennemis extérieurs du Maroc, intégrité territoriale, droits historiques, sensibilités et fierté du peuple marocain, consensus national…)
    4- Mobilisation de masses : Marche Verte, manifestations devant les ambassades étrangères à Madrid, Paris…
    5- Elle cherche toujours son salut dans la confrontation avec les voisins. Pour contrecarrer la pression exercée par les forces politiques dans les années 1960, il y a eu la revendication de la Mauritanie en 1962, l’agression contre l’Algérie (Guerre des Sables, 1963). Après les deux tentatives de coup d’état de 1971 et 1972 intervient l’invasion militaire du Sahara Occidental en 1975.
    6- Le culte de la personne : divinité du roi, Commandeur Des Croyants, anniversaire du roi est férié et considéré comme une fête nationale sur toute l’étendue du territoire, interdit de critiquer le roi ou de parler de sa santé, etc… 
    7- La discrimination :
     La répression des cultures berbères (amazigh) et l’imposition de la culture arabe minoritaire, allant même  jusqu’à interdire les noms d’origine berbère.
    – guerre contre l’homosexualité,
    – guerre contre les autres courants islamiques (chiite, etc…)
    8- Rejet des institutions démocratiques (le dernier mot revient au roi au Parlement, au Conseil des Ministres)
    9- Répression et contrôle politique extensif de la société : Elimination de tout opposant en lui collant sur le dos des affaires généralement montées de toutes pièces : les six militants de la dite cellule Belliraj, emprisonnement du militant des droits de l’homme Chakib Khayari, etc… Répression des médias indépendants par les saisis et les amendes exorbitantes, la fraude et la corruption érigées en système de pouvoir….
    10- L’utilisation de la propagande pour mener le peuple dans des entreprises aventurières aveugles. De la propagande sur le roi, sur une démocratie imaginaire, sur des acquis inexistants… et le peuple marocain, avec la bouche bien ouverte, prêt à tout gober, même que la RASD n’a pas été invitée aux festivités de Kadhafi alors qu’on a vu le leader libyen en train de décorer le président Mohamed Abdelaziz avec la médaille de la plus haute distinction libyenne.
    Tous ces aspects constituent une preuve irréfutable de la véritable nature du régime marocain, le fascisme. Le peuple marocain, à l’instar du peuple allemand en 1939, est conduit d’une façon hystérique sous des slogans nationalistes qui n’ont apporté au Maroc que la destruction, le malheur et l’isolement sur la scène internationale.
    Le jour où il se libérera de cette hystérie collective conduite par le palais et ses pions, il découvrira qu’il a gâché, pendant des décennies, le plaisir de la fraternité et la solidarité avec les peuples frères voisins. 
  • Le peuple marocain ressemble au peuple allemand en 1939

    Nationalisme et nationalisme
    Au sens originel, le nationalisme est l’aspiration d’un peuple à se constituer en Etat-nation, c’est-à-dire en unité politique indépendante. Le XIXe siècle parlait plutôt de «mouvement des nationalités»; le XXe a consacré le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il s’agit donc d’un nationalisme à l’état naissant, ou renaissant, quand il exprime la volonté d’un peuple opprimé de retrouver ou de conserver son identité. Il fait appel, comme le populisme au sens russe, à des sentiments nobles, et le plus souvent internationalistes. On l’a vu à l’œuvre dans la décolonisation, puis dans la décommunisation à l’époque contemporaine.

    Au sens dérivé et dégénéré, le nationalisme est une doctrine politique particulière qui affirme que toute la politique d’un Etat doit être subordonnée à l’objectif unique de l’intérêt national. Bien entendu, les tenants de cette doctrine se réservent le droit exclusif de définir l’intérêt national… Un tel nationalisme est agressif en politique intérieure comme en politique extérieure. Il fait appel à l’égoïsme des populations et ne voit de salut que dans la confrontation avec les voisins. Il se confond souvent avec le populisme au sens abâtardi, comme cela est clair chez Hitler, Mussolini, Le Pen…
    En général, il est convenu de qualifier de fasciste le comportement des Etats et des groupes pratiquant tout à la fois la mobilisation de masse, le racisme, le nationalisme agressif et impérialiste, la violence policière, la torture, la terreur et la purification raciale. Tous traits historiquement conformes aux fascismes historiques.
     
    Au sens large, le terme fascisme a pris un sens générique. Il s’est étendu à tout mouvement politique s’appuyant sur un pouvoir fort, les métiers organisés en corporations, l’exaltation du sentiment nationaliste, le rejet des institutions démocratiques et libérales, la répression de l’opposition et un contrôle politique extensif de la société civile. Le nazisme s’est en partie inspiré du fascisme.
    Les caractéristiques fascistes de la monarchie marocaine
    1- La politique de l’Etat marocain est subordonné depuis 1975 à la situation au Sahara. Les réformes revendiquées par les forces politiques marocaines ont été à chaque fois repoussées au nom du consensus pour le Sahara. La reconnaissance des partis politiques était subordonnée à l’acceptation de la marocanité du Sahara Occidental.
    2- La monarchie est agressive en politique comme en politique extérieure. En politique intérieure : Emprisonnements, tortures, exécutions, assassinats. L’utilisation de la justice comme instrument contre la liberté d’expression et la liberté d’action.
    En politique extérieur : assassinats des opposants (Mehdi Ben Barka à Paris en 1965 et d’Omar Benjelloun en 1975, attentat à la voiture piégé de l’ambassadeur mauritanien en France en 1977, soutien des groupes terroristes en Algérie) rupture des relations diplomatiques avec les pays (pays reconnaissant la RASD, Iran, Vénézuela) et les organisations internationales ( OUA, Non-Alignés) expulsion des algériens en 1994…
    3- La monarchie appelle à l’égoïsme de la population par la culture de la haine et le sentiment nationaliste exacerbé (ennemis extérieurs du Maroc, intégrité territoriale, droits historiques, sensibilités et fierté du peuple marocain, consensus national…)
    4- Mobilisation de masses : Marche Verte, manifestations devant les ambassades étrangères à Madrid, Paris…
    5- Elle cherche toujours son salut dans la confrontation avec les voisins. Pour contrecarrer la pression exercée par les forces politiques dans les années 1960, il y a eu la revendication de la Mauritanie en 1962, l’agression contre l’Algérie (Guerre des Sables, 1963). Après les deux tentatives de coup d’état de 1971 et 1972 intervient l’invasion militaire du Sahara Occidental en 1975.
    6- Le culte de la personne : divinité du roi, Commandeur Des Croyants, anniversaire du roi est férié et considéré comme une fête nationale sur toute l’étendue du territoire, interdit de critiquer le roi ou de parler de sa santé, etc… 
    7- La discrimination :
     La répression des cultures berbères (amazigh) et l’imposition de la culture arabe minoritaire, allant même  jusqu’à interdire les noms d’origine berbère.
    – guerre contre l’homosexualité,
    – guerre contre les autres courants islamiques (chiite, etc…)
    8- Rejet des institutions démocratiques (le dernier mot revient au roi au Parlement, au Conseil des Ministres)
    9- Répression et contrôle politique extensif de la société : Elimination de tout opposant en lui collant sur le dos des affaires généralement montées de toutes pièces : les six militants de la dite cellule Belliraj, emprisonnement du militant des droits de l’homme Chakib Khayari, etc… Répression des médias indépendants par les saisis et les amendes exorbitantes, la fraude et la corruption érigées en système de pouvoir….
    10- L’utilisation de la propagande pour mener le peuple dans des entreprises aventurières aveugles. De la propagande sur le roi, sur une démocratie imaginaire, sur des acquis inexistants… et le peuple marocain, avec la bouche bien ouverte, prêt à tout gober, même que la RASD n’a pas été invitée aux festivités de Kadhafi alors qu’on a vu le leader libyen en train de décorer le président Mohamed Abdelaziz avec la médaille de la plus haute distinction libyenne.
    Tous ces aspects constituent une preuve irréfutable de la véritable nature du régime marocain, le fascisme. Le peuple marocain, à l’instar du peuple allemand en 1939, est conduit d’une façon hystérique sous des slogans nationalistes qui n’ont apporté au Maroc que la destruction, le malheur et l’isolement sur la scène internationale.
    Le jour où il se libérera de cette hystérie collective conduite par le palais et ses pions, il découvrira qu’il a gâché, pendant des décennies, le plaisir de la fraternité et la solidarité avec les peuples frères voisins. 
  • Les Amazighs de Sa Majesté

    Déni identitaire et violation des droits fondamentaux

    Il a tout d’un slogan de parade triomphale : « Caravane de 12 siècles d’histoire ». Ainsi célébrait, en 2008, le royaume chérifien ses douze cents ans de domination au Maroc. Le règne des chorafa, les « nobles » descendants des dynasties idrisside et alaouite. Le faste, la grandeur et le triomphe insolent. La fondation des 12 siècles de Fès, organisatrice de l’événement, a défilé dans 16 villes du royaume et conté, pour quelque 35 millions de budget de festivités, la « bonne version » de l’histoire. Il n’en faudra pas plus pour le cercle très restreint de la « noblesse » marocaine pour s’attirer les foudres des militants et associations de la cause amazighe, qui ont tôt fait de crier au sacrilège, à la « falsification de l’histoire ».
    « Mais comment osent-ils tourner le dos à plus 3000 ans d’histoire de la Tamazgha, le monde amazigh ? » s’interroge, bouillonnant, Eddaghor, militant de la cause berbère. Le thé à la menthe servi à la terrasse de La Squala commençait à refroidir, mais pas Eddaghor, le ténébreux président de l’association Tamynut de Casablanca. « Révoltant ! Pourquoi choisir uniquement la ville de Fès si ce n’est pour glorifier la caste des chorafa au détriment de l’histoire millénaire des Berbères ? », dit-il entre deux fracas de vagues océaniques s’écrasant contre les digues du vieux port de la mégapole casablancaise.
    Un an après son lancement, l’initiative de la fondation de Fès, association créée par décision royale et qui regroupe quelques-unes des familles arabo-andalouses parmi les plus influentes du makhzen, fait encore grand bruit. Chargé de symboles, l’an 808 est fêté comme le « début de l’histoire » du Maroc. Le 1200e anniversaire de la ville impériale fondée par Idris II, fils de Moulay Idris, renvoie à la genèse d’un des mythes fondateurs des dynasties chérifiennes. Fuyant les persécutions abbassides, Moulay Idris, fils de Abdullah Al Kâmil et arrière petit-fils de Hassan (fils du calife Ali, cousin et gendre du Prophète Mohammed, QSSL) obtiendra, pour lui et pour les Alaouites qui l’accompagnaient, asile auprès des Berbères. Moulay Idris s’établira à Walili (Volubilis), près de Mekhnès, et les Alaouites dans l’oasis de Tafilalt (sud-est du Maroc). La célébration du « totem » chérifien fait polémique et l’histoire ainsi revisitée – expurgée de toute référence aux dynasties berbères, carrément ignorées les dynasties antérieures aux Idrissides comme celle des « hérétiques » Berghouta ou ultérieures : almoravide, almohade, mérinide … – est ressentie comme une profonde « injustice ». La négation pure et simple de la dimension amazighe n’a toutefois pas attendu la « dernière caravane » pour se manifester. Anfa (Casablanca), juin. Du site abritant à la haute antiquité le berceau de Casablanca – Anfa était un village de pêcheurs berbères –, il ne subsiste désormais presque plus rien. Casablanca, ville « européenne » par ses splendides quartiers art déco, arabo-musulmane par son ancienne médina, Sidi Beliout, à l’architecture arabo-mauresque… Des signes apparents de la civilisation amazighe ? Il n’en reste pas grand-chose. « Le fin mot de l’histoire est que les Amazighs sont toujours là… n’est-ce pas ? », réplique fièrement le président de l’association Tamynut. « Casablanca, avec ses millions d’habitants, est sans conteste la plus grande métropole berbère dans le monde », se veut-il consolant. Du bastion fortifié de La Squala – transformé par une association locale en galerie d’art et restaurant select pour touristes pressés de soulager leurs bourses et de satisfaire leur soif d’exotisme – ne subsistent que des restes de remparts du XVIIIe siècle et quelques canons pointés vers la rade, lassés de humer l’air vicié de l’Atlantique et de subir la furia vengeresse des envahisseurs de tout acabit. Peuple déchu par l’histoire, les Amazighs subissent le sort réservé, naguère, aux vaincus. Violation des droits humains, déni identitaire, paupérisation et clochardisation, inégalités et exclusion sociale, la liste de griefs que fait le Congrès mondial amazigh à l’Etat marocain est longue.
    L’apartheid version alaouite
    Certains de ses droits les plus élémentaires sont bafoués par les exaltés du panarabisme, l’idéologie hégémonique au royaume depuis plus d’un demi-siècle. Il est ainsi interdit, dans le Maroc de 2009 – c’est une circulaire du ministère de l’Intérieur qui l’énonce – de donner un prénom berbère à son enfant ; interdit aussi de se défendre dans le tribunaux dans sa langue maternelle – dahir (décret royal) de 1965 portant sur l’arabisation du corps judiciaire – et même de fêter yennayer, le nouvel an berbère… Rachid Raha, l’un des « avocats » de la cause berbère y voit « le résultat de toutes les politiques d’apartheid, d’acculturation et d’assimilation produites par les pouvoirs successifs ». « Discrimination », « apartheid », « ethnocide programmé », les militants amazighs rencontrés à Rabat, Casablanca, Nador ne donnent pas l’impression de vouloir forcer à tout prix les traits de leur condition « d’opprimés ». Rabat. Siège du réseau Azetta (réseau associatif amazigh pour la citoyenneté), l’une des associations radicales du mouvement amazigh dirigé par Ahmed Arehmouch. L’avocat porte un regard sévère sur les 40 années du mouvement amazigh. « Nous n’avons rien arraché du tout. Le mouvement amazigh, quand il n’est pas réprimé brutalement, est nourri avec des professions de foi, des discours prometteurs, d’expédients comme l’Ircam (Institut royal de la culture amazighe marocain, ndlr) mais rien de sérieux n’a été fait pour réhabiliter l’histoire, la culture, la langue et le peuple amazigh », affirme le militant de la « gauche » amazighe. Arehmouch ne s’étonne pas que le pouvoir marocain ait fait l’impasse, après un semblant d’ouverture en 2001 – création de l’Ircam et introduction de tamazight dans l’enseignement en 2003 –, sur l’une des principales revendications du mouvement : la constitutionnalisation de tamazight en l’occurrence. Les appels incessants des associations amazighes à amender la Constitution sont ignorés sans autre forme de procès. Si les textes fondamentaux du pays restent muets sur la composante berbère, ils gravent dans le marbre l’appartenance au monde arabe. La Constitution de 1996 stipule en effet que « le royaume du Maroc, Etat musulman souverain, dont la langue officielle est l’arabe, constitue une partie du Grand Maghreb arabe ». Tout est question de « volonté politique, inexistante en la circonstance », fait remarquer le président du Cercle politique Amayway : « Nous sommes gouvernés par des arabophones, amazighophobes de surcroît, notre classe politique dans son courant nationaliste est un pur produit de l’idéologie arabo-islamique, allergique à tout ce qui a trait à la berbérité de nos origines. » Mais il n’en a pas toujours été ainsi, soutient le poète et philosophe Ahmed Assid. Le discours arabo-musulman est une « invention récente » de la monarchie alaouite. « Avant 1912, coïncidant avec le début du protectorat français, il n’existait aucun document qui faisait référence à un « Maroc pays arabe ». C’est dans les années 1930 qu’on a commencé à produire toute une littérature autour de ce mythe. » La promulgation du dahir berbère – signé par le jeune sultan Mohammed V –, décret qui entendait officialiser les tribunaux coutumiers berbères, a été, selon Assid, exploité par les leaders du mouvement national (né à cette époque de l’aristocratie urbaine, dominé par les militants issus des grandes familles arabo-andalouses) pour prêcher l’appartenance à la nation arabe. « A l’avènement de l’Etat-nation en 1956 (indépendance du Maroc), fruit des sacrifices des Amazighs qui ont créé l’Armée de libération nationale, le discours des arabo-andalous devient le discours officiel. L’Etat centralisateur a fait de l’uniformisation par la langue, la culture et la religion son credo et de l’amazighité un tabou », résume le chercheur membre du conseil d’administration de l’Ircam. Madinat Al Irfane, banlieue de Rabat, Institut royal de la culture amazighe marocain (IRCAM).
    Les « Amazighs du makhzen »
    Comme Ahmed Assid, nombreux étaient les intellectuels et militants amazighs à rallier, pour « les besoins de la cause », les dépendances du makhzen et accepter de siéger dans une institution royale, l’Ircam, créé par dahir en 2001. Non sans subir les foudres des militants radicaux du mouvement qui les accusent, entre autres, d’avoir bradé le combat amazigh pour quelques « postes et privilèges ». Pédagogue à l’Ircam dont elle est aussi membre du conseil d’administration, Meriem Demnati se veut pragmatique. « Ceux qui nous font des reproches, ce sont les cyniques du mouvement, les professionnels de la politique de la chaise vide. Or, si on veut vraiment sauver ce qui reste de cette amazighité, il faut s’impliquer. Je ne dis pas qu’on doit tous militer à l’intérieur ou tous à l’extérieur du système, il faudrait sans doute les deux », se défend-elle. L’Ircam doit être jugé à la lumière de ses réalisations et non pas en fonction du dahir de sa création. L’institut royal, structure à caractère consultatif, sans autonomie, peut néanmoins, selon la pédagogue, se targuer d’avoir mené à bon port certains des « chantiers » de l’amazighité à l’instar de l’uniformisation de la transcription de tamazight qui adopte ses caractères originaux, le tifinagh. L’Ircam échouera à concrétiser d’autres revendications, et pas des moindres. L’introduction et la généralisation de tamazight dans tous les cycles d’enseignement, décidée pourtant par le roi himself, se fait sans force conviction et surtout avec « beaucoup de bricolage », souligne la militante. L’apprentissage de tamazight demeure facultatif, géographiquement circonscrit (seulement 5 académies sur la quinzaine existantes appliquent la décision royale). La charte sur l’éducation nationale ne conçoit l’apprentissage de tamazight que « dans le but de faciliter l’apprentissage de la langue officielle, l’arabe ». La standardisation de la langue d’enseignement se révèle encore plus problématique. Pour sa première tentative de standardisation, l’Ircam a butté sur l’intransigeance des Rifains. Les Amazighs du Nord tiennent à leur parler local, le tarifit, et n’entendent surtout pas le remplacer par le tamazight de la région du Centre ou par le tachlhit du Sud (Sous, Agadir). Trois parlers qui ont 60% d’abécédaire en commun. Il en est de même pour la création de la chaîne de télévision amazighe, renvoyée depuis 2007 aux calendes grecques. L’Ircam n’est en rien responsable des ces échecs, estime Meriem Demnati.
    L’enseignement de tamazight est retardé par les « chantres du panarabisme » : « Ils ont leurs réseaux, de puissants réseaux dans les administrations et croyez-moi, ils ne déroulent pas le tapis rouge pour tamazight. » Pour les militants, les plus optimistes du moins, la cause amazighe a fait un « bond qualitatif » depuis la création de la première association amazighe, l’Association de recherche et d’échanges culturels (Amrec) en 1967. Après de longues années de lutte, les quelques « acquis » arrachés ne semblent pas satisfaire l’aile radicale du mouvement amazigh. L’essentiel des revendications comprises dans la Charte d’Agadir (1991) et le Manifeste amazigh de mars 2000 – manifeste adressé au roi par des intellectuels amazighs, rédigé essentiellement par Mohammed Chafik Mesbah, intellectuel, homme politique, ancien recteur du Collège royal et professeur de Mohammed VI, premier recteur de l’Ircam – est ignoré par la monarchie. Une monarchie peu pressée de lâcher du lest. Il aurait fallu à ce titre attendre 1994 pour qu’enfin le roi Hassan II daigne faire une concession symbolique au mouvement. La peur de la « kabylisation » du mouvement amazigh, la forte pression exercée par ses leaders qui me naçaient d’organiser la Taouada, « la grande marche », le roi lâchera… une promesse – qu’il ne tiendra pas de son vivant d’ailleurs – : introduire les « dialectes » berbères dans le cycle primaire. Hassan II ne prononcera pas, pas une seule fois, le mot « amazigh » dans son discours prononcé à l’occasion de la fête du trône, censé corriger les injustices infligées à l’identité berbère. La véritable rupture ne sera consommée qu’en en juillet 2001 avec le discours historique de Mohammed VI (sa mère est une Berbère Zayane de Khenifra) où il était enfin question reconnaissance officielle de la dimension amazighe. « Après ce discours, tous les Marocains, les pourfendeurs de l’amazighité y compris, se découvrent une origine berbère. Décidément, ce que le roi veut, Dieu le veut aussi ! », conclut, amusée, Meriem Demnati.
    Le Don Quichotte amazigh
    Ahmed Adghirni ne semble pas emballé par la somme des « acquis » brandis comme un trophées par les berbéristes du makhzen. « Des petites choses… pour ne pas dire d ulac, (rien en berbère) », juge-t-il. Le secrétaire général du Parti amazigh démocrate marocain (PDAM), avocat de profession, est l’un des personnages haut en couleur du mouvement amazigh. Un provocateur né. Ses déclarations atypiques font souvent les choux gras de la presse arabophone qui prend un malin plaisir à le tourner, lui et la cause qu’il défend, en dérision. « Le Don Quichotte amazigh en sempiternelle guerre contre les moulins à vent du makhzen », le profilait un des ses frères d’armes. Parti interdit par la monarchie pour son « ethnocentrisme », le PDAM fait de la revendication autonomiste sa fougueuse Rossinante. Le projet d’autonomie du Sahara occidental, proposé par le gouvernement marocain, lui offre une bonne fenêtre de tir et l’occasion d’exiger publiquement l’octroi pour toutes les régions du Maroc du statut d’autonomie. Premier vrai parti identitaire au Maroc, le PDAM fait de la « réhabilitation de l’histoire et du peuple amazighs » sa préoccupation première. Ceci ne peut se réaliser que dans le cadre de l’autonomie, explique Adghirni : « L’autonomie est la seule parade aux chimères politico-idéologiques qui ont fait du Maroc un pays arabe. Un moyen de corriger les injustices infligées par les nationalistes arabes aux Amazighs, expropriés de leur victoire sur le colonisateur, exclus par le pouvoir central de la sphère politique. C’est aussi un projet économique dont l’objectif est la redistribution équitable des richesses générées par l’exploitation des ressources minières, forestières, halieutiques, toutes situées sur les anciens domaines des tribus berbères et qui sont pillés depuis des décennies par les holdings royaux. » Discours radical, à l’audience de plus en plus importante surtout dans le Rif, région « punie » par le pouvoir central, qui sait puiser dans son histoire des raisons pour réinventer à chaque fois son « printemps autonomiste ». Nador, capitale du Rif. C’est ici qu’on trouve la plus grande concentration d’autonomistes au mètre carré. Plus que la « conscience amazighe », on porte haut la « conscience rifaine ». Eu égard à l’histoire mouvementée de la région, l’éclosion des idéaux autonomistes n’a rien d’étonnant. Même le maire de la ville, Yahia Arkat, est un autonomiste converti. « C’est ancré dans les mœurs, c’est culturel. Vouloir s’affranchir des pesanteurs des puissants du moment, les Amazighs du Rif, qui ont la rébellion dans le sang, n’ont fait que ça durant les trois derniers siècles », explique Karim Meslouh, leader du Mouvement pour l’autonomie du Rif. Les Rifains ont, en effet, de qui tenir leurs penchants libertaires. L’« esprit Abdelkrim El Khettabi », figure héroïque de la résistance et fondateur de la « république du Rif », hante les provinces de l’Oriental marocain.

  • Les Amazighs de Sa Majesté

    Déni identitaire et violation des droits fondamentaux

    Il a tout d’un slogan de parade triomphale : « Caravane de 12 siècles d’histoire ». Ainsi célébrait, en 2008, le royaume chérifien ses douze cents ans de domination au Maroc. Le règne des chorafa, les « nobles » descendants des dynasties idrisside et alaouite. Le faste, la grandeur et le triomphe insolent. La fondation des 12 siècles de Fès, organisatrice de l’événement, a défilé dans 16 villes du royaume et conté, pour quelque 35 millions de budget de festivités, la « bonne version » de l’histoire. Il n’en faudra pas plus pour le cercle très restreint de la « noblesse » marocaine pour s’attirer les foudres des militants et associations de la cause amazighe, qui ont tôt fait de crier au sacrilège, à la « falsification de l’histoire ».
    « Mais comment osent-ils tourner le dos à plus 3000 ans d’histoire de la Tamazgha, le monde amazigh ? » s’interroge, bouillonnant, Eddaghor, militant de la cause berbère. Le thé à la menthe servi à la terrasse de La Squala commençait à refroidir, mais pas Eddaghor, le ténébreux président de l’association Tamynut de Casablanca. « Révoltant ! Pourquoi choisir uniquement la ville de Fès si ce n’est pour glorifier la caste des chorafa au détriment de l’histoire millénaire des Berbères ? », dit-il entre deux fracas de vagues océaniques s’écrasant contre les digues du vieux port de la mégapole casablancaise.
    Un an après son lancement, l’initiative de la fondation de Fès, association créée par décision royale et qui regroupe quelques-unes des familles arabo-andalouses parmi les plus influentes du makhzen, fait encore grand bruit. Chargé de symboles, l’an 808 est fêté comme le « début de l’histoire » du Maroc. Le 1200e anniversaire de la ville impériale fondée par Idris II, fils de Moulay Idris, renvoie à la genèse d’un des mythes fondateurs des dynasties chérifiennes. Fuyant les persécutions abbassides, Moulay Idris, fils de Abdullah Al Kâmil et arrière petit-fils de Hassan (fils du calife Ali, cousin et gendre du Prophète Mohammed, QSSL) obtiendra, pour lui et pour les Alaouites qui l’accompagnaient, asile auprès des Berbères. Moulay Idris s’établira à Walili (Volubilis), près de Mekhnès, et les Alaouites dans l’oasis de Tafilalt (sud-est du Maroc). La célébration du « totem » chérifien fait polémique et l’histoire ainsi revisitée – expurgée de toute référence aux dynasties berbères, carrément ignorées les dynasties antérieures aux Idrissides comme celle des « hérétiques » Berghouta ou ultérieures : almoravide, almohade, mérinide … – est ressentie comme une profonde « injustice ». La négation pure et simple de la dimension amazighe n’a toutefois pas attendu la « dernière caravane » pour se manifester. Anfa (Casablanca), juin. Du site abritant à la haute antiquité le berceau de Casablanca – Anfa était un village de pêcheurs berbères –, il ne subsiste désormais presque plus rien. Casablanca, ville « européenne » par ses splendides quartiers art déco, arabo-musulmane par son ancienne médina, Sidi Beliout, à l’architecture arabo-mauresque… Des signes apparents de la civilisation amazighe ? Il n’en reste pas grand-chose. « Le fin mot de l’histoire est que les Amazighs sont toujours là… n’est-ce pas ? », réplique fièrement le président de l’association Tamynut. « Casablanca, avec ses millions d’habitants, est sans conteste la plus grande métropole berbère dans le monde », se veut-il consolant. Du bastion fortifié de La Squala – transformé par une association locale en galerie d’art et restaurant select pour touristes pressés de soulager leurs bourses et de satisfaire leur soif d’exotisme – ne subsistent que des restes de remparts du XVIIIe siècle et quelques canons pointés vers la rade, lassés de humer l’air vicié de l’Atlantique et de subir la furia vengeresse des envahisseurs de tout acabit. Peuple déchu par l’histoire, les Amazighs subissent le sort réservé, naguère, aux vaincus. Violation des droits humains, déni identitaire, paupérisation et clochardisation, inégalités et exclusion sociale, la liste de griefs que fait le Congrès mondial amazigh à l’Etat marocain est longue.
    L’apartheid version alaouite
    Certains de ses droits les plus élémentaires sont bafoués par les exaltés du panarabisme, l’idéologie hégémonique au royaume depuis plus d’un demi-siècle. Il est ainsi interdit, dans le Maroc de 2009 – c’est une circulaire du ministère de l’Intérieur qui l’énonce – de donner un prénom berbère à son enfant ; interdit aussi de se défendre dans le tribunaux dans sa langue maternelle – dahir (décret royal) de 1965 portant sur l’arabisation du corps judiciaire – et même de fêter yennayer, le nouvel an berbère… Rachid Raha, l’un des « avocats » de la cause berbère y voit « le résultat de toutes les politiques d’apartheid, d’acculturation et d’assimilation produites par les pouvoirs successifs ». « Discrimination », « apartheid », « ethnocide programmé », les militants amazighs rencontrés à Rabat, Casablanca, Nador ne donnent pas l’impression de vouloir forcer à tout prix les traits de leur condition « d’opprimés ». Rabat. Siège du réseau Azetta (réseau associatif amazigh pour la citoyenneté), l’une des associations radicales du mouvement amazigh dirigé par Ahmed Arehmouch. L’avocat porte un regard sévère sur les 40 années du mouvement amazigh. « Nous n’avons rien arraché du tout. Le mouvement amazigh, quand il n’est pas réprimé brutalement, est nourri avec des professions de foi, des discours prometteurs, d’expédients comme l’Ircam (Institut royal de la culture amazighe marocain, ndlr) mais rien de sérieux n’a été fait pour réhabiliter l’histoire, la culture, la langue et le peuple amazigh », affirme le militant de la « gauche » amazighe. Arehmouch ne s’étonne pas que le pouvoir marocain ait fait l’impasse, après un semblant d’ouverture en 2001 – création de l’Ircam et introduction de tamazight dans l’enseignement en 2003 –, sur l’une des principales revendications du mouvement : la constitutionnalisation de tamazight en l’occurrence. Les appels incessants des associations amazighes à amender la Constitution sont ignorés sans autre forme de procès. Si les textes fondamentaux du pays restent muets sur la composante berbère, ils gravent dans le marbre l’appartenance au monde arabe. La Constitution de 1996 stipule en effet que « le royaume du Maroc, Etat musulman souverain, dont la langue officielle est l’arabe, constitue une partie du Grand Maghreb arabe ». Tout est question de « volonté politique, inexistante en la circonstance », fait remarquer le président du Cercle politique Amayway : « Nous sommes gouvernés par des arabophones, amazighophobes de surcroît, notre classe politique dans son courant nationaliste est un pur produit de l’idéologie arabo-islamique, allergique à tout ce qui a trait à la berbérité de nos origines. » Mais il n’en a pas toujours été ainsi, soutient le poète et philosophe Ahmed Assid. Le discours arabo-musulman est une « invention récente » de la monarchie alaouite. « Avant 1912, coïncidant avec le début du protectorat français, il n’existait aucun document qui faisait référence à un « Maroc pays arabe ». C’est dans les années 1930 qu’on a commencé à produire toute une littérature autour de ce mythe. » La promulgation du dahir berbère – signé par le jeune sultan Mohammed V –, décret qui entendait officialiser les tribunaux coutumiers berbères, a été, selon Assid, exploité par les leaders du mouvement national (né à cette époque de l’aristocratie urbaine, dominé par les militants issus des grandes familles arabo-andalouses) pour prêcher l’appartenance à la nation arabe. « A l’avènement de l’Etat-nation en 1956 (indépendance du Maroc), fruit des sacrifices des Amazighs qui ont créé l’Armée de libération nationale, le discours des arabo-andalous devient le discours officiel. L’Etat centralisateur a fait de l’uniformisation par la langue, la culture et la religion son credo et de l’amazighité un tabou », résume le chercheur membre du conseil d’administration de l’Ircam. Madinat Al Irfane, banlieue de Rabat, Institut royal de la culture amazighe marocain (IRCAM).
    Les « Amazighs du makhzen »
    Comme Ahmed Assid, nombreux étaient les intellectuels et militants amazighs à rallier, pour « les besoins de la cause », les dépendances du makhzen et accepter de siéger dans une institution royale, l’Ircam, créé par dahir en 2001. Non sans subir les foudres des militants radicaux du mouvement qui les accusent, entre autres, d’avoir bradé le combat amazigh pour quelques « postes et privilèges ». Pédagogue à l’Ircam dont elle est aussi membre du conseil d’administration, Meriem Demnati se veut pragmatique. « Ceux qui nous font des reproches, ce sont les cyniques du mouvement, les professionnels de la politique de la chaise vide. Or, si on veut vraiment sauver ce qui reste de cette amazighité, il faut s’impliquer. Je ne dis pas qu’on doit tous militer à l’intérieur ou tous à l’extérieur du système, il faudrait sans doute les deux », se défend-elle. L’Ircam doit être jugé à la lumière de ses réalisations et non pas en fonction du dahir de sa création. L’institut royal, structure à caractère consultatif, sans autonomie, peut néanmoins, selon la pédagogue, se targuer d’avoir mené à bon port certains des « chantiers » de l’amazighité à l’instar de l’uniformisation de la transcription de tamazight qui adopte ses caractères originaux, le tifinagh. L’Ircam échouera à concrétiser d’autres revendications, et pas des moindres. L’introduction et la généralisation de tamazight dans tous les cycles d’enseignement, décidée pourtant par le roi himself, se fait sans force conviction et surtout avec « beaucoup de bricolage », souligne la militante. L’apprentissage de tamazight demeure facultatif, géographiquement circonscrit (seulement 5 académies sur la quinzaine existantes appliquent la décision royale). La charte sur l’éducation nationale ne conçoit l’apprentissage de tamazight que « dans le but de faciliter l’apprentissage de la langue officielle, l’arabe ». La standardisation de la langue d’enseignement se révèle encore plus problématique. Pour sa première tentative de standardisation, l’Ircam a butté sur l’intransigeance des Rifains. Les Amazighs du Nord tiennent à leur parler local, le tarifit, et n’entendent surtout pas le remplacer par le tamazight de la région du Centre ou par le tachlhit du Sud (Sous, Agadir). Trois parlers qui ont 60% d’abécédaire en commun. Il en est de même pour la création de la chaîne de télévision amazighe, renvoyée depuis 2007 aux calendes grecques. L’Ircam n’est en rien responsable des ces échecs, estime Meriem Demnati.
    L’enseignement de tamazight est retardé par les « chantres du panarabisme » : « Ils ont leurs réseaux, de puissants réseaux dans les administrations et croyez-moi, ils ne déroulent pas le tapis rouge pour tamazight. » Pour les militants, les plus optimistes du moins, la cause amazighe a fait un « bond qualitatif » depuis la création de la première association amazighe, l’Association de recherche et d’échanges culturels (Amrec) en 1967. Après de longues années de lutte, les quelques « acquis » arrachés ne semblent pas satisfaire l’aile radicale du mouvement amazigh. L’essentiel des revendications comprises dans la Charte d’Agadir (1991) et le Manifeste amazigh de mars 2000 – manifeste adressé au roi par des intellectuels amazighs, rédigé essentiellement par Mohammed Chafik Mesbah, intellectuel, homme politique, ancien recteur du Collège royal et professeur de Mohammed VI, premier recteur de l’Ircam – est ignoré par la monarchie. Une monarchie peu pressée de lâcher du lest. Il aurait fallu à ce titre attendre 1994 pour qu’enfin le roi Hassan II daigne faire une concession symbolique au mouvement. La peur de la « kabylisation » du mouvement amazigh, la forte pression exercée par ses leaders qui me naçaient d’organiser la Taouada, « la grande marche », le roi lâchera… une promesse – qu’il ne tiendra pas de son vivant d’ailleurs – : introduire les « dialectes » berbères dans le cycle primaire. Hassan II ne prononcera pas, pas une seule fois, le mot « amazigh » dans son discours prononcé à l’occasion de la fête du trône, censé corriger les injustices infligées à l’identité berbère. La véritable rupture ne sera consommée qu’en en juillet 2001 avec le discours historique de Mohammed VI (sa mère est une Berbère Zayane de Khenifra) où il était enfin question reconnaissance officielle de la dimension amazighe. « Après ce discours, tous les Marocains, les pourfendeurs de l’amazighité y compris, se découvrent une origine berbère. Décidément, ce que le roi veut, Dieu le veut aussi ! », conclut, amusée, Meriem Demnati.
    Le Don Quichotte amazigh
    Ahmed Adghirni ne semble pas emballé par la somme des « acquis » brandis comme un trophées par les berbéristes du makhzen. « Des petites choses… pour ne pas dire d ulac, (rien en berbère) », juge-t-il. Le secrétaire général du Parti amazigh démocrate marocain (PDAM), avocat de profession, est l’un des personnages haut en couleur du mouvement amazigh. Un provocateur né. Ses déclarations atypiques font souvent les choux gras de la presse arabophone qui prend un malin plaisir à le tourner, lui et la cause qu’il défend, en dérision. « Le Don Quichotte amazigh en sempiternelle guerre contre les moulins à vent du makhzen », le profilait un des ses frères d’armes. Parti interdit par la monarchie pour son « ethnocentrisme », le PDAM fait de la revendication autonomiste sa fougueuse Rossinante. Le projet d’autonomie du Sahara occidental, proposé par le gouvernement marocain, lui offre une bonne fenêtre de tir et l’occasion d’exiger publiquement l’octroi pour toutes les régions du Maroc du statut d’autonomie. Premier vrai parti identitaire au Maroc, le PDAM fait de la « réhabilitation de l’histoire et du peuple amazighs » sa préoccupation première. Ceci ne peut se réaliser que dans le cadre de l’autonomie, explique Adghirni : « L’autonomie est la seule parade aux chimères politico-idéologiques qui ont fait du Maroc un pays arabe. Un moyen de corriger les injustices infligées par les nationalistes arabes aux Amazighs, expropriés de leur victoire sur le colonisateur, exclus par le pouvoir central de la sphère politique. C’est aussi un projet économique dont l’objectif est la redistribution équitable des richesses générées par l’exploitation des ressources minières, forestières, halieutiques, toutes situées sur les anciens domaines des tribus berbères et qui sont pillés depuis des décennies par les holdings royaux. » Discours radical, à l’audience de plus en plus importante surtout dans le Rif, région « punie » par le pouvoir central, qui sait puiser dans son histoire des raisons pour réinventer à chaque fois son « printemps autonomiste ». Nador, capitale du Rif. C’est ici qu’on trouve la plus grande concentration d’autonomistes au mètre carré. Plus que la « conscience amazighe », on porte haut la « conscience rifaine ». Eu égard à l’histoire mouvementée de la région, l’éclosion des idéaux autonomistes n’a rien d’étonnant. Même le maire de la ville, Yahia Arkat, est un autonomiste converti. « C’est ancré dans les mœurs, c’est culturel. Vouloir s’affranchir des pesanteurs des puissants du moment, les Amazighs du Rif, qui ont la rébellion dans le sang, n’ont fait que ça durant les trois derniers siècles », explique Karim Meslouh, leader du Mouvement pour l’autonomie du Rif. Les Rifains ont, en effet, de qui tenir leurs penchants libertaires. L’« esprit Abdelkrim El Khettabi », figure héroïque de la résistance et fondateur de la « république du Rif », hante les provinces de l’Oriental marocain.

  • Un nouvel échec marocain

    Dans les derniers jours, les dépêches marocaines se sont multipliées sur la crise générée avec la Libye par la présence de la République Sahraouie dans les festivités des 40 ans de Kadhafi à la tête de la Jamahiriya. En signe de protestation, la délégation et le contingent militaire marocains ont annulé leur participation et le gouvernement marocain déclare avoir demandé des explications.
    En dehors des déclarations destinées à la consommation locale, personne ne peut ignorer que les autorités marocaines étaient parfaitement au courant de la présence sahraouie et cela ne peut pas être une faute du service du protocole libyen puisque l’agence de presse sahraouie l’avait confirmé le 30 août et la délégation sahraouie était arrivée avec deux jours d’avance. En plus, la RASD est membre à part entière de l’UA. A moins que les responsables marocains ne nous disent maintenant que les services secrets marocains n’ont pas le temps de lire la presse sahraouie et de suivre les mouvements du président Mohamed Abdelaziz.
    La réalité est que le gouvernement marocain a été déçu par le dirigent libyen par toute une série de faits :
    – le conflit de la Libya Oil Holdings Limited en février 2008 dans lequel, selon le journal le Matin, ses dirigeants « pour illustrer leur présence sur le continent africain, avaient présenté le Royaume sans ses provinces du Sud. Une omission d’autant plus intolérable qu’elle ne peut qu’irriter tout un chacun. La cession des actions de « Mobil Oil Maroc » au groupe « Libya Oil Holdings Limited » ne s’est passée pas dans le calme. »
    – Au mois de Mars 2009, le Congrès Populaire Général libyen, dans sa déclaration final, il « maintient qu’un référendum pour la population du Sahara Occidental est la seule solution pou cette crise qui a un effet négative sur les efforts de la région visant à réaliser une intégration plus large ». Cela est considéré par Rabat comme un alignement à la thèse de l’Algérie et du Front Plisario. Et pour enfoncer le clou, le dirigeant libyen, Mouamar Gadafi, qui présidait la session spéciale de l’UA consacrée aux conflits en Afrique célébré le 31 août à Tripoli a affirmé, que l’unique solution possible du conflit du Sahara Occidental, “passe un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui ». 
    – Et enfin, le rapprochement algéro-libyen représenté par la multiplication des contacts dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le désert malien dans lequel le Maroc a été complètement écarté.
    Donc, le Maroc cherchait une excuse pour faire pression sur la Libye pour qu’elle révise sa position sur le Sahara Occidental en craignant que les derniers événements n’aboutissent à un soutien logistique libyen déclaré au Front Polisario comme c’était le cas jusqu’à 1984. Cela serait un flagrant échec qui s’ajouterait aux derniers revers connus par la diplomatie marocaine dans l’affaire que le royaume alaouite considère comme la « cause nationale numéro 1 ».
  • Un nouvel échec marocain

    Dans les derniers jours, les dépêches marocaines se sont multipliées sur la crise générée avec la Libye par la présence de la République Sahraouie dans les festivités des 40 ans de Kadhafi à la tête de la Jamahiriya. En signe de protestation, la délégation et le contingent militaire marocains ont annulé leur participation et le gouvernement marocain déclare avoir demandé des explications.
    En dehors des déclarations destinées à la consommation locale, personne ne peut ignorer que les autorités marocaines étaient parfaitement au courant de la présence sahraouie et cela ne peut pas être une faute du service du protocole libyen puisque l’agence de presse sahraouie l’avait confirmé le 30 août et la délégation sahraouie était arrivée avec deux jours d’avance. En plus, la RASD est membre à part entière de l’UA. A moins que les responsables marocains ne nous disent maintenant que les services secrets marocains n’ont pas le temps de lire la presse sahraouie et de suivre les mouvements du président Mohamed Abdelaziz.
    La réalité est que le gouvernement marocain a été déçu par le dirigent libyen par toute une série de faits :
    – le conflit de la Libya Oil Holdings Limited en février 2008 dans lequel, selon le journal le Matin, ses dirigeants « pour illustrer leur présence sur le continent africain, avaient présenté le Royaume sans ses provinces du Sud. Une omission d’autant plus intolérable qu’elle ne peut qu’irriter tout un chacun. La cession des actions de « Mobil Oil Maroc » au groupe « Libya Oil Holdings Limited » ne s’est passée pas dans le calme. »
    – Au mois de Mars 2009, le Congrès Populaire Général libyen, dans sa déclaration final, il « maintient qu’un référendum pour la population du Sahara Occidental est la seule solution pou cette crise qui a un effet négative sur les efforts de la région visant à réaliser une intégration plus large ». Cela est considéré par Rabat comme un alignement à la thèse de l’Algérie et du Front Plisario. Et pour enfoncer le clou, le dirigeant libyen, Mouamar Gadafi, qui présidait la session spéciale de l’UA consacrée aux conflits en Afrique célébré le 31 août à Tripoli a affirmé, que l’unique solution possible du conflit du Sahara Occidental, “passe un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui ». 
    – Et enfin, le rapprochement algéro-libyen représenté par la multiplication des contacts dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le désert malien dans lequel le Maroc a été complètement écarté.
    Donc, le Maroc cherchait une excuse pour faire pression sur la Libye pour qu’elle révise sa position sur le Sahara Occidental en craignant que les derniers événements n’aboutissent à un soutien logistique libyen déclaré au Front Polisario comme c’était le cas jusqu’à 1984. Cela serait un flagrant échec qui s’ajouterait aux derniers revers connus par la diplomatie marocaine dans l’affaire que le royaume alaouite considère comme la « cause nationale numéro 1 ».
  • Fundamentally Freund: All settlers are not created equal

     

    It is a disputed tract of land the size of Britain, it has been under occupation for nearly four decades, and hundreds of thousands of its Arab residents have been turned into refugees as a result of an aggressive and expansionist settlement policy.
    Periodic peace talks between the protagonists have failed, UN resolutions on the subject remain unimplemented and the basic human rights of those living under occupation are continually and summarily ignored.
    Yet despite the ongoing conflict surrounding this considerable piece of territory, even the most knowledgeable public policy observers would have difficulty identifying it as Western Sahara or recognizing that the occupier in question is Morocco.
    Indeed, it says a lot about the media and the international community these days that most people reading the opening few sentences of this column would mistakenly think that it was a reference to the Israeli-Palestinian dispute, even though the above-mentioned allegations are in fact not applicable to us.
    But if you are wondering why you have never heard of Western Sahara, or perhaps thought it was a reference to an old John Wayne flick, that is probably because it is one of many such conflicts worldwide that receive little or no attention despite the wrongs being perpetrated.
    The Obama administration, the European Union and much of the mainstream Western press are apparently too busy scolding Israel for building a few apartments in its capital city to pay much attention to Morocco’s misdeeds, particularly since the latter is an Arab state that is doing the « occupying. »
    THE SAD story of Western Sahara stretches back to 1975, when Spain withdrew its colonial administration. In the wake of the Spanish retreat, Morocco invaded and claimed the territory as its own, denying the area’s residents, referred to as Sahrawis, the fundamental right to freedom and self-determination.
    In response, the Sahrawi independence movement, known as the Polisario, launched a guerrilla war against the Moroccan occupation.
    Later that year, the International Court of Justice ruled that Morocco’s claim to Western Sahara was illegitimate, and the Organization of African Unity, along with dozens of other countries worldwide, recognized the Polisario’s self-declared Sahrawi Arab Democratic Republic.
    The fighting continued until 1991, when the UN brokered a cease-fire that included the promise of a referendum to determine the territory’s future.
    But for nearly two decades, Morocco’s unelected monarchy has refused to allow the vote to take place. Instead, it has been steadily trying to « Moroccanize » the area by pouring in thousands of Moroccan settlers in a transparent attempt to alter the demography and tilt the balance in its favor.
    In the meantime, hundreds of thousands of Sahrawi refugees are huddled in camps in neighboring Algeria, enduring squalid conditions and facing an uncertain future.
    But rather than standing up to Morocco for its abuses, the world has largely chosen to ignore them. For example, on April 8, US Secretary of State Hillary Clinton welcomed Moroccan Foreign Minister Dr. Taieb Fassi Fihri to Washington. In her remarks to the press before the meeting, Clinton heaped praise on Rabat, but made no mention of the Western Sahara issue.
    And when I checked the US State Department Web site and searched for Western Sahara in the daily press briefings held since the start of the year, the results returned a big and unmistakable zero.
    Likewise, when was the last time you heard calls for Morocco to freeze construction of settler homes in Western Sahara, or threats to boycott Moroccan products because of its settlement policy in the area? And when was the last time that the editorial pages of major Western newspapers denounced Rabat’s brazen attempts to forge a « Greater Morocco »?
    NOT SURPRISINGLY, the lack of international pressure has enabled Morocco to dither with impunity. Despite two rounds of UN-sponsored peace talks in 2007, and some meetings between negotiators earlier this year, no progress has been made in finding a solution for the beleaguered Sahrawi people.
    The Western Sahara issue, and others like it, demonstrates just how unjust the international community can be. They howl and holler about Israel and Jewish « settlers, » all the while ignoring Morocco and its own brand of Arab settlers. Apparently, not all settlers are created equal, at least not in the minds of many of the world’s leaders and peace activists.
    Of course I don’t mean to suggest that Israel’s policies are comparable to those of Morocco, for the simple reason that I view our presence in the territories as historically just and eminently moral, while Rabat is simply engaging in a lusty land grab.
    But those who do view Israel’s liberation of Judea and Samaria as an immoral « occupation » need to realize that their obsession with the Jewish state comes at a price.
    Jews may very well be news, as the old saying goes, but that does not mean that all the news must be only about Jews. By focusing so compulsively on Israel, the international community is betraying its mandate and objectivity.
    And by holding Israel to an unjust and incongruous double standard, it is allowing other countries, such as Morocco, to literally get away with theft and murder.
    So next time someone asks what you think of « the settlement issue, » have some fun with the question and tell them that you oppose what Morocco is doing. It’s not hard to predict what their response will be, but it is high time we started shifting the debate to where it truly belongs. 
  • Fundamentally Freund: All settlers are not created equal

     

    It is a disputed tract of land the size of Britain, it has been under occupation for nearly four decades, and hundreds of thousands of its Arab residents have been turned into refugees as a result of an aggressive and expansionist settlement policy.
    Periodic peace talks between the protagonists have failed, UN resolutions on the subject remain unimplemented and the basic human rights of those living under occupation are continually and summarily ignored.
    Yet despite the ongoing conflict surrounding this considerable piece of territory, even the most knowledgeable public policy observers would have difficulty identifying it as Western Sahara or recognizing that the occupier in question is Morocco.
    Indeed, it says a lot about the media and the international community these days that most people reading the opening few sentences of this column would mistakenly think that it was a reference to the Israeli-Palestinian dispute, even though the above-mentioned allegations are in fact not applicable to us.
    But if you are wondering why you have never heard of Western Sahara, or perhaps thought it was a reference to an old John Wayne flick, that is probably because it is one of many such conflicts worldwide that receive little or no attention despite the wrongs being perpetrated.
    The Obama administration, the European Union and much of the mainstream Western press are apparently too busy scolding Israel for building a few apartments in its capital city to pay much attention to Morocco’s misdeeds, particularly since the latter is an Arab state that is doing the « occupying. »
    THE SAD story of Western Sahara stretches back to 1975, when Spain withdrew its colonial administration. In the wake of the Spanish retreat, Morocco invaded and claimed the territory as its own, denying the area’s residents, referred to as Sahrawis, the fundamental right to freedom and self-determination.
    In response, the Sahrawi independence movement, known as the Polisario, launched a guerrilla war against the Moroccan occupation.
    Later that year, the International Court of Justice ruled that Morocco’s claim to Western Sahara was illegitimate, and the Organization of African Unity, along with dozens of other countries worldwide, recognized the Polisario’s self-declared Sahrawi Arab Democratic Republic.
    The fighting continued until 1991, when the UN brokered a cease-fire that included the promise of a referendum to determine the territory’s future.
    But for nearly two decades, Morocco’s unelected monarchy has refused to allow the vote to take place. Instead, it has been steadily trying to « Moroccanize » the area by pouring in thousands of Moroccan settlers in a transparent attempt to alter the demography and tilt the balance in its favor.
    In the meantime, hundreds of thousands of Sahrawi refugees are huddled in camps in neighboring Algeria, enduring squalid conditions and facing an uncertain future.
    But rather than standing up to Morocco for its abuses, the world has largely chosen to ignore them. For example, on April 8, US Secretary of State Hillary Clinton welcomed Moroccan Foreign Minister Dr. Taieb Fassi Fihri to Washington. In her remarks to the press before the meeting, Clinton heaped praise on Rabat, but made no mention of the Western Sahara issue.
    And when I checked the US State Department Web site and searched for Western Sahara in the daily press briefings held since the start of the year, the results returned a big and unmistakable zero.
    Likewise, when was the last time you heard calls for Morocco to freeze construction of settler homes in Western Sahara, or threats to boycott Moroccan products because of its settlement policy in the area? And when was the last time that the editorial pages of major Western newspapers denounced Rabat’s brazen attempts to forge a « Greater Morocco »?
    NOT SURPRISINGLY, the lack of international pressure has enabled Morocco to dither with impunity. Despite two rounds of UN-sponsored peace talks in 2007, and some meetings between negotiators earlier this year, no progress has been made in finding a solution for the beleaguered Sahrawi people.
    The Western Sahara issue, and others like it, demonstrates just how unjust the international community can be. They howl and holler about Israel and Jewish « settlers, » all the while ignoring Morocco and its own brand of Arab settlers. Apparently, not all settlers are created equal, at least not in the minds of many of the world’s leaders and peace activists.
    Of course I don’t mean to suggest that Israel’s policies are comparable to those of Morocco, for the simple reason that I view our presence in the territories as historically just and eminently moral, while Rabat is simply engaging in a lusty land grab.
    But those who do view Israel’s liberation of Judea and Samaria as an immoral « occupation » need to realize that their obsession with the Jewish state comes at a price.
    Jews may very well be news, as the old saying goes, but that does not mean that all the news must be only about Jews. By focusing so compulsively on Israel, the international community is betraying its mandate and objectivity.
    And by holding Israel to an unjust and incongruous double standard, it is allowing other countries, such as Morocco, to literally get away with theft and murder.
    So next time someone asks what you think of « the settlement issue, » have some fun with the question and tell them that you oppose what Morocco is doing. It’s not hard to predict what their response will be, but it is high time we started shifting the debate to where it truly belongs. 
  • Interdit d’écrire sur la santé du roi

     

    Il est interdit d’écrire sur la santé de Mohamed VI

     

    La police marocaine interroge trois directeurs de publications et d’autres six journalistes pour avoir commenté ou apporté des données sur la maladie du monarque alaouite.

    IGNACIO CEMBRERO – Madrid – 06/09/2009
    Il est interndit, au mois d’août, de publier au Maroc un sondage sur la monarchie qui lance des résultats favorables pour Mohamed VI. Il est interdit, ce mois-ci, d’écrire sur le premier communiqué du palais royal – il n’a pas de précédents dans l’histoire du Maroc – qui à la fin du mois d’août a annoncé que le monarque subissait une « infection de rotavirus avec des symptômes digestifs et une déshydratation aigue » et avait besoin d’une « convalescence de cinq jours ».
    Le long de cette semaine, la police judiciaire a interrogé pendant des jours, par ordre du ministère public de Rabat, les directeurs du journal Al Jarida A-Oula et des hebdomadaires Al Ayam, qui a le plus grand tirage, et Al Michaal, et à six de ses journalistes pour commenter la gastroentérite royale ou pour y apporter plus de détails. 
    Le 1er août, le Ministère de l’Intérieur marocain avait ordonné la séquestration et la destruction des cent mille exemplaires tirés des hébdomadaires TelQuel et Nichane, à cause du dixième anniversaire de l’intronisation de Mohamed VI, qui publiaient un sondage en collaboration avec le journal français « Le Monde ». A ce moment-là, celui-ci n’a pas pu être distribué au Maroc.
    Le 1er septembre, le ministère public a ordonné l’ouverture dune « investigation minutieuse » sur une nouvelle publiée cinq jours d’avance dans « Al Jarida Al-Oula », comme signalé un communiqué. Dans l’article qui citait des sources médicales on indiquait que « l’origine du rotavirus contracté par le roi est dû à l’utilisation de corticoïdes contre l’asthme qui causent l’enflure du corps et diminuent l’immunité ».
    Ce sont « des données trompeuses et de fausses informations sur la santé de Sa Majesté », assura le ministère public. Elles contredisent la « vérité refletée dans le communiqué officiel signé [le 26 août] par le médecin personnel » du monarque, le professeur Abdelaziz Maaouni. Celui-ci a demandé, en plus, au Collège de Médecins sa collaboration pour vérifier qui était la source du journal. « C’était l’un des objectifs de mon interrogatoire », confirme Ali Anouzla, directeur de « Al Jarida Al-Oula ». 
    Le samedi après-midi, le ministère public a publié deux autres communiqués, rédigés dans des termes presque identiques au premier, dans lesquelles il donnait des instructions à la police pour chercher l’origine des deux articles de « Al Ayam » et « Al Michaal ». Ses directeurs, Noureddin Miftah et Idriss Chahtan, ont été interrogés dans un commissariat toute la nuit de samedi à dimanche et convoqués à nouveau aujourd’hui après-midi.
    Sous le titre de « Rotavirus : sa cause est une immunodéficience ou une allergie » « Al Michaal » reprend quelques déclarations du médecin Mohamed Ben Boubakri qui avalisent, en partie, la thèse selon laquelle les défenses de Mohamed VI seraient plutôt basses.
    Bien qu’il soit probable qu’il finisse par le faire, le ministère public n’a pas encore présenté des charges contre aucun des journalistes interrogés. Même ainsi, la mobilisation pour leur défense a déjà commencé. « Il est lamentable que la presse ne peut pas formuler des doutes sur la véracité des bulletins officiels sur la santé du souverain », affirme Reporters Sans Frontières. Le Comité de Protection des Journalistes a aussi dénoncé depuis New York le harcèlement contre les médias indépendants marocains.
    Il est probable que ce soit parce que c’est un sujet tabou, mais cde qui est certain c’est que la santé du monarque est un sujet de conversation fréquent au Maroc. « Il y a quelque temps que les Marocains s’inquiètent de la santé de leur roi et les apparitions de Mohamed VI, qui à l’œil, a pris du poids,  ne contribuent pas à apaiser », écrivait samedi l’hebdomadaire Tel Quel.
    « L’aspect de Mohamed VI a changé au milieu de cette décennie », ajoutait Al Ayam. « Le jeune homme attractif qui est arrivé au trône quand il n’avait même pas 36 ans a maintenant plus de poids ». « Et malgré le fait que le roi pratique du sport, dans les derniers temps chaqu’une de ses apparitions publiques suscite des rumeurs sur des possibles maladies comme l’asthme ».


    Traduction : Diaspora Saharaui
  • Interdit d’écrire sur la santé du roi

     

    Il est interdit d’écrire sur la santé de Mohamed VI

     

    La police marocaine interroge trois directeurs de publications et d’autres six journalistes pour avoir commenté ou apporté des données sur la maladie du monarque alaouite.

    IGNACIO CEMBRERO – Madrid – 06/09/2009
    Il est interndit, au mois d’août, de publier au Maroc un sondage sur la monarchie qui lance des résultats favorables pour Mohamed VI. Il est interdit, ce mois-ci, d’écrire sur le premier communiqué du palais royal – il n’a pas de précédents dans l’histoire du Maroc – qui à la fin du mois d’août a annoncé que le monarque subissait une « infection de rotavirus avec des symptômes digestifs et une déshydratation aigue » et avait besoin d’une « convalescence de cinq jours ».
    Le long de cette semaine, la police judiciaire a interrogé pendant des jours, par ordre du ministère public de Rabat, les directeurs du journal Al Jarida A-Oula et des hebdomadaires Al Ayam, qui a le plus grand tirage, et Al Michaal, et à six de ses journalistes pour commenter la gastroentérite royale ou pour y apporter plus de détails. 
    Le 1er août, le Ministère de l’Intérieur marocain avait ordonné la séquestration et la destruction des cent mille exemplaires tirés des hébdomadaires TelQuel et Nichane, à cause du dixième anniversaire de l’intronisation de Mohamed VI, qui publiaient un sondage en collaboration avec le journal français « Le Monde ». A ce moment-là, celui-ci n’a pas pu être distribué au Maroc.
    Le 1er septembre, le ministère public a ordonné l’ouverture dune « investigation minutieuse » sur une nouvelle publiée cinq jours d’avance dans « Al Jarida Al-Oula », comme signalé un communiqué. Dans l’article qui citait des sources médicales on indiquait que « l’origine du rotavirus contracté par le roi est dû à l’utilisation de corticoïdes contre l’asthme qui causent l’enflure du corps et diminuent l’immunité ».
    Ce sont « des données trompeuses et de fausses informations sur la santé de Sa Majesté », assura le ministère public. Elles contredisent la « vérité refletée dans le communiqué officiel signé [le 26 août] par le médecin personnel » du monarque, le professeur Abdelaziz Maaouni. Celui-ci a demandé, en plus, au Collège de Médecins sa collaboration pour vérifier qui était la source du journal. « C’était l’un des objectifs de mon interrogatoire », confirme Ali Anouzla, directeur de « Al Jarida Al-Oula ». 
    Le samedi après-midi, le ministère public a publié deux autres communiqués, rédigés dans des termes presque identiques au premier, dans lesquelles il donnait des instructions à la police pour chercher l’origine des deux articles de « Al Ayam » et « Al Michaal ». Ses directeurs, Noureddin Miftah et Idriss Chahtan, ont été interrogés dans un commissariat toute la nuit de samedi à dimanche et convoqués à nouveau aujourd’hui après-midi.
    Sous le titre de « Rotavirus : sa cause est une immunodéficience ou une allergie » « Al Michaal » reprend quelques déclarations du médecin Mohamed Ben Boubakri qui avalisent, en partie, la thèse selon laquelle les défenses de Mohamed VI seraient plutôt basses.
    Bien qu’il soit probable qu’il finisse par le faire, le ministère public n’a pas encore présenté des charges contre aucun des journalistes interrogés. Même ainsi, la mobilisation pour leur défense a déjà commencé. « Il est lamentable que la presse ne peut pas formuler des doutes sur la véracité des bulletins officiels sur la santé du souverain », affirme Reporters Sans Frontières. Le Comité de Protection des Journalistes a aussi dénoncé depuis New York le harcèlement contre les médias indépendants marocains.
    Il est probable que ce soit parce que c’est un sujet tabou, mais cde qui est certain c’est que la santé du monarque est un sujet de conversation fréquent au Maroc. « Il y a quelque temps que les Marocains s’inquiètent de la santé de leur roi et les apparitions de Mohamed VI, qui à l’œil, a pris du poids,  ne contribuent pas à apaiser », écrivait samedi l’hebdomadaire Tel Quel.
    « L’aspect de Mohamed VI a changé au milieu de cette décennie », ajoutait Al Ayam. « Le jeune homme attractif qui est arrivé au trône quand il n’avait même pas 36 ans a maintenant plus de poids ». « Et malgré le fait que le roi pratique du sport, dans les derniers temps chaqu’une de ses apparitions publiques suscite des rumeurs sur des possibles maladies comme l’asthme ».


    Traduction : Diaspora Saharaui