Mois : avril 2009

  • Le Guantanamo marocain

    En 34 ans d’occupation, le Makhzen a été occupé plus à consolider sa présence qu’à créer des infrastructures sociales et économiques. Les activités économiques sont limitées à la pratique de la pêche, l’extraction du phosphate et le petit commerce, ce qui offre très peu pour la création d’emplois.

    La pêche et le phosphate du Sahara occidental représentent plus de 60% des exportations marocaines en 2007. Avec ses revenus, le Maroc aurait pu convertir ce territoire en un paradis sur terre. Les milliards d’euros rapportés par les richesses sahraouies ont servi à soutenir l’effort de guerre marocain pendant plus de trois décennies. Le développement a été freiné par les longues années de guerre, la faible industrialisation laissée par les espagnols et le poids de la corruption laissée par les généraux de l’armée et les longues années de règne de la dynastie Ould Errachid, qui étaient occupés plus à s’enrichir qu’à défendre les intérêts de la population locale. Le mur de défense de 2.800 km de longueur ferme les ¾ des frontières avec les pays voisins et constitue un autre frein pour le développement économique à cause du profond isolement et incommunication auquel la population est soumise. Les mines aussi ont un énorme impact sur la vie de la population et l’empêche de se dédier à l’élèvage d’animaux. De ce fait, elle se retrouve prisonnière de ce qu’elle appelle le « mur de la honte » ou « Guantanamo marocain ».

    Le secteur de la pêche, le plus rémunérateur, est totalement dominé par les colons marocains qui sont devenus une grande majorité dans la totalité des villes sahraouies grâce aux encouragements fiscaux, ce qui a fait des sahraouis une minorité marginalisée et diabolisée au point de devenir des citoyens de deuxième classe. Mais c’est l’armée le véritable maître dans ce domaine. A titre d’exemple, en février 2007, deux généraux marocains sont impliqués dans le trafic basé dans les territoires occupés du Sahara occidental, selon le journal espagnol « La Razon ». Selon l’information d’Interpol qui a alerté les autorités marocaines, la drogue débarquait soit sur les côtes sahraouies ou directement transvasée des bateaux de marchandise vers les bateaux de pêche qui appartiennent aux généraux de l’armée. Les perquisitions menées ont permis à la police de trouver la drogue dans un conteneur appartenant à une société dont le propriétaire est un général de l’armée royale qui est aussi actionnaire dans plusieurs entreprises de pêche. Ce qui explique la réaction passive des autorités qui gèrent cette région en constante tension. Le principal suspect est une société qui possède une trentaine de bateaux congélateurs appartenant au général Bennani, inspecteur général des FAR, Housni Benslimane responsable de la gendarmerie royale et Abdelhak Kadiri ex-responsable du service de renseignement et conseiller militaire proche du roi. Cette affaire a démontré que le palais royal n’a aucune autorité sur les territoires sahraouis qu’il occupe depuis 1975 alors qu’il y déploie toute une armée pour réprimer opposants et manifestants autochtones.

    El Aaiun, à titre d’exemple, n’est plus reconnaissable dans la partie basse laissée par les Espagnols, une partie entièrement peuplée de marocains, où la prostitution, phénomène que les sahraouis n’ont jamais connu, bat son plein grâce à la forte présence de soldats et des garnisons militaires. Les beaux centres commerciaux laissés par les Espagnols (Zoco Nuevo, Zoco Viejo, Barrio Cementerio, etc) devenus des ruines abandonnées, donnent l’impression d’être habités par des fantômes.

    Les travailleurs de la société d’exploitation des phosphates sont entièrement marocains. Les sahraouis ont été chassés sans aucune indemnisation. Les dernières années et après des multiples protestations, ils ont été silenciés avec des sommes qui sont loin d’être suffisantes pour dédommager tous les travailleurs qui sont restés au chômage depuis le départ des espagnols. Ils ont été obligés d’engager des avocats espagnols dans le but de revendiquer leurs droits auprès des autorités espagnoles. Mais leur démarche a trouvé une forte opposition de la part de l’administration marocaine.

    Les captures réalisées dans les ports d’El Aaiun et Dakhla font un 50% du volume global de la pêche artisanale et côtière et 27% du total de la valeur obtenue. La consommation et les conserves représentent un 72% de la production. La farine et l’huile de poisson, un 16% du total des captures (47.923 tonnes). Le débarquement des sardines au port d’El Aaiun est passé de 1975 tonnes en 2007 à 5.492 tonnes en 2008.

    Rien qu’avec les revenus de la pêche, la population sahraouie pourrait vivre aisément, ce qui est loin d’être le cas. Leur majorité s’est dédié, au début, au commerce, grâce aux facilités douanières données aux produits arrivés des Iles Canaries, mais ces facilités ont été supprimées depuis 1990 et les commerçants sahraouis sont devenus les citoyens les plus pauvres dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Leur majorité vit avec une subvention de 1350 dirhams, ce qui ne peut même pas payer un loyer décent. Même les grands entrepreneurs ont fait faillite, comme c’était le cas du célèbre Mâatalla, dont la société a construit le fameux quartier qui porte son nom et d’où est partie la première Intifada sahraouie. Les grandes sociétés de construction de Hamma Boida, Brahim Hammad, etc, ont pratiquement disparues devant la remontée des sociétés appartenant aux généraux de l’armée et la concurrence des entrerpises de Khalihenna Ould Errachid, le maire d’El Aaiún et, pendant des années, ministre des affaires sahariennes à l’époque de Hassan II.

    Les routes goudronnées, si on peut les appeler routes, sont composées de deux voies étroites sans chaussée, très fréquentées par les autocars et les camions transportant toute sorte de marchandises, ce qui les rend extrêmement dangereuses et les accidents de circulation sont souvent mortels.

    Le secteur du tourisme est inexistant et n’a jamais été encouragé par les autorités d’occupation dans le cadre de la politique de désinformation sur la réalité de la sanglante guerre contre le Front Polisario. Un black-out maintenu depuis toujours même aux journalistes et aux délégations parlementaires venues de tous les coins du monde. Dans ce cas, il est logique de se demander, si le Sahara Occidental est stable et le développement dont parlent les médias marocains est réel, qu’est-ce que l’administration marocaine a à cacher aux étrangers? Le peu de touristes qui arrivent sont entassés dans des cars comme des sardines et obligés à monter et descendre dans chaque ville sans aucune liberté de mouvement et dans des hôtels désignés d’avance. L’infrastructure hôtelière est pratiquement inexistante.

    La presse marocaine qui n’arrête pas de se vanter des « acquis » et des « efforts économiques déployés par le Maroc », ne parle jamais des concentrations organisées devant la Wilaya d’El Aaiun pour demander logement et emploi. Les écoles privées ont fleuri dans les villes à cause du mauvais état des écoles publiques dont les enseignants, mal payés, ont perdu toute motivation et les écoles sont surpeuplés à cause de l’infrastructure qui est insuffisante face à la marée arrivée du Nord.

    La réponse de la population sahraouie à tout cela est : « Si ce que vous dites est vrai, alors ouvrez les portes aux journalistes et à tous les étrangers et laissez le monde voir tout ce que le Maroc a réalisé pour nous ».

  • Francia, EE.UU y el colonialismo

    A principios del Siglo XX, los Estados Unidos empiezan a convertirse en primera potencia industrial del mundo, pero sus intereses chocan con los viejos imperios coloniales europeos. En 1898 entran en guerra con Espaňa para arrebatar la independecia de Cuba y Filipinas. En pocos aňos, su poderío económico e industrial les permite copnvertirse en los campeones del anti-colonialismo en nombre de la libertad de los pueblos y sobre todo en nombre de la libertad de sus mercancías y capitales para invertir donde quieren.

    A partir de 1945, tanto Washington como Moscú apoyan la descolonización en nombre del « derecho de los pueblos de disponer de si mismos ». Los Estados Unidos critican la gestion francesa de la crisis argelina. Estas críticas son percibidas en Francia como une ingerencia en sus asuntos internos. Los discursos descolonizadores americanos y soviéticos refuerzan el movimiento de los pueblos. Francia se ve obligada a ceder la independencia, aunque sea simbólica (neocolonialismo)

    Charles de Gaulle vuelve al poder en 1958, al verse obligado a ceder la independencia a sus colonias africanas empieza a oponerse al liderazgo americano estimando que la paz no pasa forzosamente por la americanización del mundo, se retira del mando de la OTAN y cierra las bases americanas instaladas en Francia. De Gaulle, a pesar de haber rechazado la descolonización en Indochina, se opone al apoyo americano a la república del Vietnam del Sur contra la rebelión comunista del Vietnam del Norte y al ataque israelí durante la Guerra de los Seis Días en 1967.

    Francia, obligada por los Estados Unidos a salir de sus colonias africanas, Africa se convirtió en el téatro de enfrentamiento de intereses ideológicos para Estados Unidos y culturales y económicos para Francia. Así, Africa tuvo derecho a un régimen de guerra fría en el que las relaciones entre los dos actores tendían a ser equilibradas, cooperativas y prévisibles. En este contexto nació la política africana francesa conocida bajo el nombre de « Françafrique ». En esta guerra contra los EEUU, los focos anglófonos fueron puestos en la mira con una violencia sin igual. De esta manera, Francia estuvo detrás de la sangrienta guerra de Biafra para escindirla de Nigeria, las atroces guerras de Liberia y Sierra Leona y apoyará Camerun contra las tribus anglófonas que reivindican la independencia o la anexión a Nigeria y no escatimará ningún esfuerzo para evitar que la Gulf Oil se instale en Angola.

    Los Estados Unidos hicieron la vista gorda en nombre de la la guerra contra la URSS, pero sobre todo para evitar que Francia se retire definitivamente de la OTAN. Esta situación consensuada se degrada en 1990 cuando, para Washington, el fin de la guerra fría reduce el imperativo ideológico a favor de los objetivos económicos. Según el principio de « Trade not aid », la administración americana se lanza en la diplomacia comercial y afirma, por boca de Warren Christopher, que las zonas de influencia ya no tienen razon de existir. Curiosamente, ahora viene Nicolas Sarkozy y decide reincorporarse al mando de la OTAN. Esta vuelta al mando de la Alianza Atlántica es un mensaje dirigido a los EEUU para decirles : « Ahora nos dejáis en paz con nuestra política exterior y nuestras colonias ». Por ello, inmediatamente después celebró el referendum en Mayotte para anunciar la conversión de esta colonia en un departamento (provincia) francés y para acallar las voces americanas que protestan contra los que está pasando en las Islas Guadalupe, donde los aires independentistas ya no se ocultan y su líder (Elie Demotte) está siendo diabolizado y acusado injustamente.

    El interés comercial americano por Africa pasa forzosamente por la continuidad de su política anti-colonialista. Francia sigue teniendo colonias en diferentes rincones del mundo designadas con el nombre de departamentos franceses de Ultramar: Las Antillas, Nueva Caledonia, Guadalupe, Guayana Francesa, Mayotte, Polinesia Francesa, Wallis y Futuna, Reunión, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, San Bartolomé, Tierras Australes y Antárticas Francesas, Islas Eparsas (reivindicadas por….) Isla Clipperton, Martinica. Por lo tanto, la guerra americana contra el colonialismo francés seguirá para disminuir la hegemonía política y comercial francesa. La vuelta a esta política anticolonialista por parte de Obama es un factor de inquietúd en Marruecos y en los diversos focos de la presencia francesa en Africa. De nuevo los intereses franceses se sienten amenazados. La historia se repite y los EEUU tendrán que apoyar la lucha de los pueblos por la independencia si quieren disminuir la influencia francesa en el mundo e imponer sus ideales de globalización comercial. Quien dice globalización dice hegemonía y dominio en el planeta.

    En lo que concierne a la última colonia en Africa, el Sáhara Occidental, los refugiados esperan con fervor que el presidente Obama reanude la legendaria política anti-colonialista americana y condene la invasión marroquí reiterando el derecho legítimo del pueblo saharaui a la autodeterminación e independencia.

    Los dirigentes marroquíes, conscientes de esta nueva realidad, no escatimaron ningún esfuerzo para recordar a Obama las viejas relaciones de Marruecos con EEUU y la prensa marroquí llegó incluso a comparar al jefe de la Casa Blanca con el rey Mohamed VI. Pero el viento no siempre sopla como lo desean los marineros y los últimos acontecimientos acaecidos ante el muro de la vergüenza son un punto más a favor el pueblo saharaui y a favor de todos los pueblos que aún yacen bajo el yugo colonial.

  • Le Guantanamo marocain

    En 34 ans d’occupation, le Makhzen a été occupé plus à consolider sa présence qu’à créer des infrastructures sociales et économiques. Les activités économiques sont limitées à la pratique de la pêche, l’extraction du phosphate et le petit commerce, ce qui offre très peu pour la création d’emplois.

    La pêche et le phosphate du Sahara occidental représentent plus de 60% des exportations marocaines en 2007. Avec ses revenus, le Maroc aurait pu convertir ce territoire en un paradis sur terre. Les milliards d’euros rapportés par les richesses sahraouies ont servi à soutenir l’effort de guerre marocain pendant plus de trois décennies. Le développement a été freiné par les longues années de guerre, la faible industrialisation laissée par les espagnols et le poids de la corruption laissée par les généraux de l’armée et les longues années de règne de la dynastie Ould Errachid, qui étaient occupés plus à s’enrichir qu’à défendre les intérêts de la population locale. Le mur de défense de 2.800 km de longueur ferme les ¾ des frontières avec les pays voisins et constitue un autre frein pour le développement économique à cause du profond isolement et incommunication auquel la population est soumise. Les mines aussi ont un énorme impact sur la vie de la population et l’empêche de se dédier à l’élèvage d’animaux. De ce fait, elle se retrouve prisonnière de ce qu’elle appelle le « mur de la honte » ou « Guantanamo marocain ».

    Le secteur de la pêche, le plus rémunérateur, est totalement dominé par les colons marocains qui sont devenus une grande majorité dans la totalité des villes sahraouies grâce aux encouragements fiscaux, ce qui a fait des sahraouis une minorité marginalisée et diabolisée au point de devenir des citoyens de deuxième classe. Mais c’est l’armée le véritable maître dans ce domaine. A titre d’exemple, en février 2007, deux généraux marocains sont impliqués dans le trafic basé dans les territoires occupés du Sahara occidental, selon le journal espagnol « La Razon ». Selon l’information d’Interpol qui a alerté les autorités marocaines, la drogue débarquait soit sur les côtes sahraouies ou directement transvasée des bateaux de marchandise vers les bateaux de pêche qui appartiennent aux généraux de l’armée. Les perquisitions menées ont permis à la police de trouver la drogue dans un conteneur appartenant à une société dont le propriétaire est un général de l’armée royale qui est aussi actionnaire dans plusieurs entreprises de pêche. Ce qui explique la réaction passive des autorités qui gèrent cette région en constante tension. Le principal suspect est une société qui possède une trentaine de bateaux congélateurs appartenant au général Bennani, inspecteur général des FAR, Housni Benslimane responsable de la gendarmerie royale et Abdelhak Kadiri ex-responsable du service de renseignement et conseiller militaire proche du roi. Cette affaire a démontré que le palais royal n’a aucune autorité sur les territoires sahraouis qu’il occupe depuis 1975 alors qu’il y déploie toute une armée pour réprimer opposants et manifestants autochtones.

    El Aaiun, à titre d’exemple, n’est plus reconnaissable dans la partie basse laissée par les Espagnols, une partie entièrement peuplée de marocains, où la prostitution, phénomène que les sahraouis n’ont jamais connu, bat son plein grâce à la forte présence de soldats et des garnisons militaires. Les beaux centres commerciaux laissés par les Espagnols (Zoco Nuevo, Zoco Viejo, Barrio Cementerio, etc) devenus des ruines abandonnées, donnent l’impression d’être habités par des fantômes.

    Les travailleurs de la société d’exploitation des phosphates sont entièrement marocains. Les sahraouis ont été chassés sans aucune indemnisation. Les dernières années et après des multiples protestations, ils ont été silenciés avec des sommes qui sont loin d’être suffisantes pour dédommager tous les travailleurs qui sont restés au chômage depuis le départ des espagnols. Ils ont été obligés d’engager des avocats espagnols dans le but de revendiquer leurs droits auprès des autorités espagnoles. Mais leur démarche a trouvé une forte opposition de la part de l’administration marocaine.

    Les captures réalisées dans les ports d’El Aaiun et Dakhla font un 50% du volume global de la pêche artisanale et côtière et 27% du total de la valeur obtenue. La consommation et les conserves représentent un 72% de la production. La farine et l’huile de poisson, un 16% du total des captures (47.923 tonnes). Le débarquement des sardines au port d’El Aaiun est passé de 1975 tonnes en 2007 à 5.492 tonnes en 2008.

    Rien qu’avec les revenus de la pêche, la population sahraouie pourrait vivre aisément, ce qui est loin d’être le cas. Leur majorité s’est dédié, au début, au commerce, grâce aux facilités douanières données aux produits arrivés des Iles Canaries, mais ces facilités ont été supprimées depuis 1990 et les commerçants sahraouis sont devenus les citoyens les plus pauvres dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Leur majorité vit avec une subvention de 1350 dirhams, ce qui ne peut même pas payer un loyer décent. Même les grands entrepreneurs ont fait faillite, comme c’était le cas du célèbre Mâatalla, dont la société a construit le fameux quartier qui porte son nom et d’où est partie la première Intifada sahraouie. Les grandes sociétés de construction de Hamma Boida, Brahim Hammad, etc, ont pratiquement disparues devant la remontée des sociétés appartenant aux généraux de l’armée et la concurrence des entrerpises de Khalihenna Ould Errachid, le maire d’El Aaiún et, pendant des années, ministre des affaires sahariennes à l’époque de Hassan II.

    Les routes goudronnées, si on peut les appeler routes, sont composées de deux voies étroites sans chaussée, très fréquentées par les autocars et les camions transportant toute sorte de marchandises, ce qui les rend extrêmement dangereuses et les accidents de circulation sont souvent mortels.

    Le secteur du tourisme est inexistant et n’a jamais été encouragé par les autorités d’occupation dans le cadre de la politique de désinformation sur la réalité de la sanglante guerre contre le Front Polisario. Un black-out maintenu depuis toujours même aux journalistes et aux délégations parlementaires venues de tous les coins du monde. Dans ce cas, il est logique de se demander, si le Sahara Occidental est stable et le développement dont parlent les médias marocains est réel, qu’est-ce que l’administration marocaine a à cacher aux étrangers? Le peu de touristes qui arrivent sont entassés dans des cars comme des sardines et obligés à monter et descendre dans chaque ville sans aucune liberté de mouvement et dans des hôtels désignés d’avance. L’infrastructure hôtelière est pratiquement inexistante.

    La presse marocaine qui n’arrête pas de se vanter des « acquis » et des « efforts économiques déployés par le Maroc », ne parle jamais des concentrations organisées devant la Wilaya d’El Aaiun pour demander logement et emploi. Les écoles privées ont fleuri dans les villes à cause du mauvais état des écoles publiques dont les enseignants, mal payés, ont perdu toute motivation et les écoles sont surpeuplés à cause de l’infrastructure qui est insuffisante face à la marée arrivée du Nord.

    La réponse de la population sahraouie à tout cela est : « Si ce que vous dites est vrai, alors ouvrez les portes aux journalistes et à tous les étrangers et laissez le monde voir tout ce que le Maroc a réalisé pour nous ».

  • Francia, EE.UU y el colonialismo

    A principios del Siglo XX, los Estados Unidos empiezan a convertirse en primera potencia industrial del mundo, pero sus intereses chocan con los viejos imperios coloniales europeos. En 1898 entran en guerra con Espaňa para arrebatar la independecia de Cuba y Filipinas. En pocos aňos, su poderío económico e industrial les permite copnvertirse en los campeones del anti-colonialismo en nombre de la libertad de los pueblos y sobre todo en nombre de la libertad de sus mercancías y capitales para invertir donde quieren.

    A partir de 1945, tanto Washington como Moscú apoyan la descolonización en nombre del « derecho de los pueblos de disponer de si mismos ». Los Estados Unidos critican la gestion francesa de la crisis argelina. Estas críticas son percibidas en Francia como une ingerencia en sus asuntos internos. Los discursos descolonizadores americanos y soviéticos refuerzan el movimiento de los pueblos. Francia se ve obligada a ceder la independencia, aunque sea simbólica (neocolonialismo)

    Charles de Gaulle vuelve al poder en 1958, al verse obligado a ceder la independencia a sus colonias africanas empieza a oponerse al liderazgo americano estimando que la paz no pasa forzosamente por la americanización del mundo, se retira del mando de la OTAN y cierra las bases americanas instaladas en Francia. De Gaulle, a pesar de haber rechazado la descolonización en Indochina, se opone al apoyo americano a la república del Vietnam del Sur contra la rebelión comunista del Vietnam del Norte y al ataque israelí durante la Guerra de los Seis Días en 1967.

    Francia, obligada por los Estados Unidos a salir de sus colonias africanas, Africa se convirtió en el téatro de enfrentamiento de intereses ideológicos para Estados Unidos y culturales y económicos para Francia. Así, Africa tuvo derecho a un régimen de guerra fría en el que las relaciones entre los dos actores tendían a ser equilibradas, cooperativas y prévisibles. En este contexto nació la política africana francesa conocida bajo el nombre de « Françafrique ». En esta guerra contra los EEUU, los focos anglófonos fueron puestos en la mira con una violencia sin igual. De esta manera, Francia estuvo detrás de la sangrienta guerra de Biafra para escindirla de Nigeria, las atroces guerras de Liberia y Sierra Leona y apoyará Camerun contra las tribus anglófonas que reivindican la independencia o la anexión a Nigeria y no escatimará ningún esfuerzo para evitar que la Gulf Oil se instale en Angola.

    Los Estados Unidos hicieron la vista gorda en nombre de la la guerra contra la URSS, pero sobre todo para evitar que Francia se retire definitivamente de la OTAN. Esta situación consensuada se degrada en 1990 cuando, para Washington, el fin de la guerra fría reduce el imperativo ideológico a favor de los objetivos económicos. Según el principio de « Trade not aid », la administración americana se lanza en la diplomacia comercial y afirma, por boca de Warren Christopher, que las zonas de influencia ya no tienen razon de existir. Curiosamente, ahora viene Nicolas Sarkozy y decide reincorporarse al mando de la OTAN. Esta vuelta al mando de la Alianza Atlántica es un mensaje dirigido a los EEUU para decirles : « Ahora nos dejáis en paz con nuestra política exterior y nuestras colonias ». Por ello, inmediatamente después celebró el referendum en Mayotte para anunciar la conversión de esta colonia en un departamento (provincia) francés y para acallar las voces americanas que protestan contra los que está pasando en las Islas Guadalupe, donde los aires independentistas ya no se ocultan y su líder (Elie Demotte) está siendo diabolizado y acusado injustamente.

    El interés comercial americano por Africa pasa forzosamente por la continuidad de su política anti-colonialista. Francia sigue teniendo colonias en diferentes rincones del mundo designadas con el nombre de departamentos franceses de Ultramar: Las Antillas, Nueva Caledonia, Guadalupe, Guayana Francesa, Mayotte, Polinesia Francesa, Wallis y Futuna, Reunión, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, San Bartolomé, Tierras Australes y Antárticas Francesas, Islas Eparsas (reivindicadas por….) Isla Clipperton, Martinica. Por lo tanto, la guerra americana contra el colonialismo francés seguirá para disminuir la hegemonía política y comercial francesa. La vuelta a esta política anticolonialista por parte de Obama es un factor de inquietúd en Marruecos y en los diversos focos de la presencia francesa en Africa. De nuevo los intereses franceses se sienten amenazados. La historia se repite y los EEUU tendrán que apoyar la lucha de los pueblos por la independencia si quieren disminuir la influencia francesa en el mundo e imponer sus ideales de globalización comercial. Quien dice globalización dice hegemonía y dominio en el planeta.

    En lo que concierne a la última colonia en Africa, el Sáhara Occidental, los refugiados esperan con fervor que el presidente Obama reanude la legendaria política anti-colonialista americana y condene la invasión marroquí reiterando el derecho legítimo del pueblo saharaui a la autodeterminación e independencia.

    Los dirigentes marroquíes, conscientes de esta nueva realidad, no escatimaron ningún esfuerzo para recordar a Obama las viejas relaciones de Marruecos con EEUU y la prensa marroquí llegó incluso a comparar al jefe de la Casa Blanca con el rey Mohamed VI. Pero el viento no siempre sopla como lo desean los marineros y los últimos acontecimientos acaecidos ante el muro de la vergüenza son un punto más a favor el pueblo saharaui y a favor de todos los pueblos que aún yacen bajo el yugo colonial.

  • Bouteflika, candidat de l’espoir

    Par Ayache Mohamed

    Les médias français et leurs antennes au Maroc s’acharnent actuellement sur la candidature du président Bouteflika, ce qui veut dire forcément s’acharner contre l’Algérie toute entière.

    Décidément, le colonialisme et l’impérialisme restera toujours un mauvais élève. A-t-on oublié la décennie de cauchemar que l’Algérie a vécue toute seule au moment où tout l’Occident lui a tourné le dos en allant même jusqu’à soutenir les thèses intégristes? A-t-on oublié que l’Algérie a pu s’en sortir sans l’aide de personne et cela a servi d’exemple aux pays de la planète entière?

    L’acharnement contre le président Bouteflika indique que l’on veut que l’Algérie continue dans le déchirement et la terreur. Pire encore, on oublie que Bouteflika a été et sera élu dans une transparence qui ne se trouve ni au Maroc, ni en Tunisie, les deux pays choyés par la France colonialiste. La légitimité des élections en Algérie a été reconnue par tous les observateurs européens et américains qui ont assisté au processus électoral ainsi que par l’administration américaine, le Parlement Européen, l’OTAN…

    L’explication est très simple : La majorité du peuple algérien a choisi Bouteflika comme président. Doit-on rappeler que le mot démocratie signifie « pouvoir du peuple? » Alors, si le peuple algérien choisit Bouteflika pour un troisième et un quatrième mandat, nous devons respecter son choix, parce que c’est le peuple algérien qui décide et non les métropoles qui n’ont laissé à l’Afrique que la pauvreté, la guerre civile et les maladies.

    C’est triste de voir comment certains s’efforcent à donner une vision déformée de la démocratie en Algérie et de la politique de Bouteflika, l’homme qui a fini avec la violence islamiste, a encouragé la politique des privatisations et aspire à introduire l’Algérie au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, a promu les exportations énergétiques vers les EEU et apporté une riche expérience en matière de prévention du terrorisme.

    La mauvaise foi de certains médias est époustouflante : On parle déjà d’un quatrième mandat au moment où le président Bouteflika se présente au troisième. On dirait que c’est l’ennemi juré de l’Algérie qui parle, le Maroc, qui ne souhaite que la destruction de ce pays pour voir concrétiser ses rêves expansionnistes au détriment de la volonté du peuple sahraoui, dont le seul crime est d’aspirer à vivre dans un état souverain sous le drapeau du Front Polisario et sur le sol du Sahara Occidental.

    « L’important, souligne le Professeur Carlos Ruiz Miguel dans son blog « Depuis l’Atlantique« , est une question de principe clé pour comprendre le monde arabo-musulman. Cette question est que, dans ce monde complexe, nous pouvons distinguer deux types de régimes politiques : Les monarchico-téochratiques et les républicains.

    Dans les premiers, l’origine du pouvoir se trouve dans volonté de Dieu (Allah, dans ce cas) et dans une légitimité dynastique. Dans les deuxièmes, l’origine du pouvoir se trouve dans le peuple.

    Parmi les premiers se trouvent, à titre d’exemple, le Maroc, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Kuwait, Bahreïn, Oman, Qatar, Jordanie… Dans ces pays, les élections organisées sont pour choisir des institutions qui n’exercent pas le pouvoir politique. Parmi les deuxièmes se trouvent l’Algérie, la Mauritanie (avant le coup d’état) l’Egypte, Syrie, Irak, Tunisie, Yémen… Dans ces pays, l’institution qui dirige vraiment le pouvoir politique est désigné à travers des élections. Dans certains cas, ces élections n’ont pas de garantie (Egypte, Syrie, Tunisie, Yémen, etc.) mais dans d’autres cas, comme en Mauritanie, les élections étaient sans doutes fiables.

    Les élections étant propres ou trichées, l’important est que l’on reconnaisse que le pouvoir a été avalé par le peuple. Cela fait une différence qualitative par rapport aux régimes monarchico-théocratiques. Le principe est que le pouvoir est désigné par le peuple. La façon d’application de ce principe indiscutable est différente et secondaire.

    L’affirmation du principe que c’est le peuple algérien qui doit désigner son chef d’état établit une proximité de l’Algérie avec l’Europe dans le terrain des principes, un terrain que nous ne trouvons pas dans les régimes monarchico-théocratiques. Ceux qui dessinent la politique extérieur devraient en extraire les conséquences opportunes : de quel régime l’on se sent plus proches? De celui qui reconnaît le peuple comme titulaire de la souveraineté (l’Algérie) ou de l’autre qui ne le reconnaît pas (le Maroc)? Dans la réponse se trouve la clé de la sincérité des convictions démocratiques défendues ».

  • Bouteflika, candidat de l’espoir

    Par Ayache Mohamed

    Les médias français et leurs antennes au Maroc s’acharnent actuellement sur la candidature du président Bouteflika, ce qui veut dire forcément s’acharner contre l’Algérie toute entière.

    Décidément, le colonialisme et l’impérialisme restera toujours un mauvais élève. A-t-on oublié la décennie de cauchemar que l’Algérie a vécue toute seule au moment où tout l’Occident lui a tourné le dos en allant même jusqu’à soutenir les thèses intégristes? A-t-on oublié que l’Algérie a pu s’en sortir sans l’aide de personne et cela a servi d’exemple aux pays de la planète entière?

    L’acharnement contre le président Bouteflika indique que l’on veut que l’Algérie continue dans le déchirement et la terreur. Pire encore, on oublie que Bouteflika a été et sera élu dans une transparence qui ne se trouve ni au Maroc, ni en Tunisie, les deux pays choyés par la France colonialiste. La légitimité des élections en Algérie a été reconnue par tous les observateurs européens et américains qui ont assisté au processus électoral ainsi que par l’administration américaine, le Parlement Européen, l’OTAN…

    L’explication est très simple : La majorité du peuple algérien a choisi Bouteflika comme président. Doit-on rappeler que le mot démocratie signifie « pouvoir du peuple? » Alors, si le peuple algérien choisit Bouteflika pour un troisième et un quatrième mandat, nous devons respecter son choix, parce que c’est le peuple algérien qui décide et non les métropoles qui n’ont laissé à l’Afrique que la pauvreté, la guerre civile et les maladies.

    C’est triste de voir comment certains s’efforcent à donner une vision déformée de la démocratie en Algérie et de la politique de Bouteflika, l’homme qui a fini avec la violence islamiste, a encouragé la politique des privatisations et aspire à introduire l’Algérie au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, a promu les exportations énergétiques vers les EEU et apporté une riche expérience en matière de prévention du terrorisme.

    La mauvaise foi de certains médias est époustouflante : On parle déjà d’un quatrième mandat au moment où le président Bouteflika se présente au troisième. On dirait que c’est l’ennemi juré de l’Algérie qui parle, le Maroc, qui ne souhaite que la destruction de ce pays pour voir concrétiser ses rêves expansionnistes au détriment de la volonté du peuple sahraoui, dont le seul crime est d’aspirer à vivre dans un état souverain sous le drapeau du Front Polisario et sur le sol du Sahara Occidental.

    « L’important, souligne le Professeur Carlos Ruiz Miguel dans son blog « Depuis l’Atlantique« , est une question de principe clé pour comprendre le monde arabo-musulman. Cette question est que, dans ce monde complexe, nous pouvons distinguer deux types de régimes politiques : Les monarchico-téochratiques et les républicains.

    Dans les premiers, l’origine du pouvoir se trouve dans volonté de Dieu (Allah, dans ce cas) et dans une légitimité dynastique. Dans les deuxièmes, l’origine du pouvoir se trouve dans le peuple.

    Parmi les premiers se trouvent, à titre d’exemple, le Maroc, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Kuwait, Bahreïn, Oman, Qatar, Jordanie… Dans ces pays, les élections organisées sont pour choisir des institutions qui n’exercent pas le pouvoir politique. Parmi les deuxièmes se trouvent l’Algérie, la Mauritanie (avant le coup d’état) l’Egypte, Syrie, Irak, Tunisie, Yémen… Dans ces pays, l’institution qui dirige vraiment le pouvoir politique est désigné à travers des élections. Dans certains cas, ces élections n’ont pas de garantie (Egypte, Syrie, Tunisie, Yémen, etc.) mais dans d’autres cas, comme en Mauritanie, les élections étaient sans doutes fiables.

    Les élections étant propres ou trichées, l’important est que l’on reconnaisse que le pouvoir a été avalé par le peuple. Cela fait une différence qualitative par rapport aux régimes monarchico-théocratiques. Le principe est que le pouvoir est désigné par le peuple. La façon d’application de ce principe indiscutable est différente et secondaire.

    L’affirmation du principe que c’est le peuple algérien qui doit désigner son chef d’état établit une proximité de l’Algérie avec l’Europe dans le terrain des principes, un terrain que nous ne trouvons pas dans les régimes monarchico-théocratiques. Ceux qui dessinent la politique extérieur devraient en extraire les conséquences opportunes : de quel régime l’on se sent plus proches? De celui qui reconnaît le peuple comme titulaire de la souveraineté (l’Algérie) ou de l’autre qui ne le reconnaît pas (le Maroc)? Dans la réponse se trouve la clé de la sincérité des convictions démocratiques défendues ».

  • Françafrique, l’autre guerre froide

    Par Mohamed Mahamud Embarec

    En mars 1905, à Tanger au Maroc, l’empereur Guillaume II fait un discours officiel où il parle d’un  » Maroc libre qui sera ouvert à la concurrence pacifique de toutes les nations, sans monopole, ni exclusion « . Ce discours est considéré comme inacceptable par le gouvernement français qui s’est attribué le Maroc dans sa zone d’influence. Le ton monte dans la presse cocardière, au Parlement c’est un déluge de propos nationalistes et anti-allemands, on est à deux doigts d’une déclaration de guerre…Cette affaire de Tanger est un révélateur des tensions qui existent entre les grandes puissances impérialistes européennes
    En juillet 1905 est donné le premier coup de pioche de la construction du canal de Panama. Les Etats-Unis ont obtenu la création d’un Etat autonome sur un territoire qui dépendait jusque-là de la Colombie, puis sur ce territoire qu’ils contrôlent, l’autorisation de creuser un canal reliant les Caraïbes au Pacifique. En ce début de XXème siècle, les Etats-Unis sont en train de devenir la première puissance industrielle du monde. Leur industrie a pu se développer à l’échelle d’un pays de la taille d’un continent. Leur puissance s’exprime dans de gigantesques chantiers qui ont permis la construction des lignes ferroviaires sur l’immensité de leur territoire, et maintenant du canal de Panama qui ne sera inauguré qu’en 1914.
    Au tournant du siècle, les Etats-Unis commencent à affirmer leur nouvelle ambition d’intervenir sur la scène internationale et leurs intérêts se heurtent aux vieux empires coloniaux des puissances européennes sur le déclin, notamment l’Espagne en Amérique latine.
    Ainsi en 1898, les Etats-Unis sont entrés en guerre contre l’Espagne, pour aider Cuba et les Philippines à gagner leur indépendance. En quelques années, l’énorme machine industrielle des Etats-Unis leur a permis de se constituer une puissante marine de guerre. Leur force économique et militaire leur permet de se faire les champions de l’anti-colonialisme au nom de la liberté des peuples et surtout de la liberté pour leurs marchandises et leurs capitaux de s’investir où ils veulent, et notamment en Amérique du Sud. Ils sont contre les chasses gardées des colonies des puissances européennes car se sont autant de possibilités de se constituer de nouveaux marchés qui leur échappent.

    Déjà première puissance économique, mais dans un monde encore dominé par les vieilles puissances européennes et leurs empires coloniaux, les Etats-Unis donneront toute la mesure de leur force dans les deux guerres mondiales à travers lesquelles les nouveaux rapports de forces vont se dessiner.
    A partir de 1945, tant Washington que Moscou soutiennent la décolonisation, au nom du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». En Afrique, l’Amérique est longtemps quelque peu réticente à intervenir sur la base du respect des zones d’influence des partenaires européens (Grande-Bretagne, France, Portugal, Belgique). Mais, face au risque, réel ou supposé, de prise de contrôle du continent par l’URSS, les Etats-Unis se substituent aux petites puissances pour gérer la décolonisation. Ainsi, Washington intervient au Congo en 1960 et finit par soutenir le général Mobutu qui, pourtant, n’était pas son favori au départ. Dans le sud, en Angola, en Namibie et au Mozambique, l’Amérique intervient très indirectement, via l’Afrique du Sud, à partir de 1975 quand le Portugal se désengage.
    Alors que le monde est en train de se polariser, la France et les autres nations européennes perdent progressivement une grande part de leur influence diplomatique sur la scène internationale. En 1954, malgré un soutien des États-Unis, la guerre d’Indochine est perdue par la France qui s’engage dans une autre guerre, l’Algérie. En 1956, la crise de Suez montre bien les limites qu’implique le rôle ingrat réservé aux satellites des deux grandes puissances. L’alliance franco-britannique est contrainte de rentrer sagement à la maison par le couple américano-soviétique. Les États-Unis, qui se découvrent anticolonialistes, critiquent de plus en plus la gestion de la crise algérienne. Ces critiques sont perçues en France comme une ingérence dans les affaires intérieures. La France n’a pas intérêt à voir se développer une grande stratégie américaine, qui pourrait concurrencer la sienne dans ses anciennes colonies.
    En 1958, en plein cœur de la décolonisation, est créé au sein du département d’Etat le poste de secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique. Si les Etats-Unis ne signent pas d’alliance stratégique de défense avec le continent africain dans son ensemble, comme avec l’Amérique latine (Traité interaméricain d’assistance réciproque, 1947), l’Europe occidentale (Organisation du traité de l’Atlantique Nord, 1949), ou le Sud-Est asiatique (Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est, 1955), ils concluent cependant des accords de coopération militaire avec quelques pays, stratégiquement localisés en bordure des détroits, tels le Maroc et l’Egypte. Des accords largement médiatisés par le Maroc pour attirer la sympathie du président Obama dont l’accès à la Maison Blanche risque de sortir à nouveau la vieille idéologie anti-colonialiste américaine, et par conséquent, le soutien de la nouvelle administration américaine aux aspirations indépendentistes au Sahara Occidental.

    La volonté de promouvoir l’expansion de la « civilisation américaine » (liberté de conscience, démocratie, égalité des chances) à travers le monde est articulée à la volonté de promouvoir la liberté de commercer et d’entreprendre. C’est là que réside l’ambivalence de l’argumentaire américain justifiant l’expansionnisme. Afin de promouvoir leurs intérêts économiques, les Etats-Unis soutiennent en effet l’abolition du colonialisme et l’ouverture au libre-échange, véritable impératif pour que leurs entreprises se développent.

    Dès son retour au pouvoir en 1958, De Gaulle comprend qu’il est acculé à accorder les indépendances africaines. Les discours décolonisateurs américain et soviétique renforcent en effet le mouvement des peuples. Il accorde donc ces indépendances : c’est la face émergée de l’iceberg, toute blanche, « la France amie de l’Afrique », etc. En même temps, De Gaulle demande à son bras droit Jacques Foccart de mettre en place un système de dépendance intégrale : il s’agit de conserver un cortège d’États clients pour contrer toute intromission américaine et l’accès à des matières premières stratégiques. Foccart commence par sélectionner des chefs d’État « amis de la France » – par la propagande, des fraudes électorales massives, et deux punitions exemplaires : l’épouvantable répression des indépendantistes camerounais, l’élimination du président togolais élu malgré la fraude, Sylvanus Olympio. Le seul rescapé de ses complots, Sékou Touré, en deviendra paranoïaque. Foccart tient son « pré-carré » par un contrôle économique, monétaire, militaire et barbouzard. La convertibilité du franc CFA permet tous les circuits parallèles d’évasion de capitaux, de la rente des matières premières et de l’aide publique au développement. Paris impose une série d’accords militaires léonins, largement secrets. Chaque chef d’État est chaperonné par un officier de la DGSE, qui en principe le protège, mais peut aussi favoriser son élimination, comme dans le cas d’Olympio. Les Services français recourent au besoin à des groupes de mercenaires ou des officines de vente d’armes.

    Des accords de défense signés au moment des indépendances donnent le cadre de la coopération militaire entre la France et divers pays africains. Ces mêmes accords empiètent parfois largement sur le terrain économique dans leurs annexes et sont souvent complétés par des accords spéciaux, tenus secrets.
    Par exemple, l’Accord de défense entre les Gouvernements de la République française, de la République de Côte d’Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger du 24 avril 1961, établit l’installation de forces militaires françaises dans ces trois pays, leurs facilités de circulation et d’utilisation des infrastructures et évoque des « Accords spéciaux » aux termes desquels ces trois pays peuvent demander l’aide de la France en matière de défense. La deuxième annexe de cet accord de défense, concernant les « matières premières et produits stratégiques » (hydrocarbures, uranium, lithium…), stipule que ces mêmes pays, « pour les besoins de la défense, réservent par priorité leur vente à la République française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s’approvisionnent par priorité auprès d’elle » et « lorsque les intérêts de la défense l’exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d’autres pays ».
    La politique africaine de la France ne se décide pas au parlement, elle n’est jamais débattue publiquement. Depuis près de cinquante ans, c’est à l’Elysée, ou plutôt à la cellule africaine de l’Elysée, que le Président et ses conseillers décident de l’assistance militaire à apporter aux pays africains ou aux régimes qui les gouvernent.
    Avec le retour au pouvoir du Général Charles de Gaulle en 1958, la décennie qui suit est une période dure pour les relations bilatérales. Le président français conteste le leadership américain, estimant que la paix ne passe pas forcément par l’américanisation du monde. La France gaullienne cherche alors à montrer son indépendance vis-à-vis des États-Unis, notamment par sa sortie du commandement intégré de l’OTAN, la fermeture des bases militaires américaines installées en France et sa politique d’indépendance nationale qui touche tous les domaines de la diplomatie à l’art en passant par l’économie.
    Le président Charles de Gaulle, bien qu’il ait un temps refusé la décolonisation française en Indochine, condamne l’aide militaire apportée par les États-Unis d’Amérique à la République du Viêt Nam (dite Viêt Nam du Sud) contre la rébellion communiste menée par le Viêt Minh (autoproclamé « République démocratique du Viêt Nam », dite Viêt Nam du Nord), ainsi que l’attaque israélienne lors de la guerre des six jours.
    Le 21 février 1966, de Gaulle annonce sa volonté de se retirer du commandement militaire de l’OTAN, tout en restant membre de l’Alliance. C’est la fin d’un processus de désengagement qui avait débuté en 1959, après le rejet britannique de sa proposition de cogestion par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France de l’état major de l’O.T.A.N. Cela annule le traité établi en 1948 visant à la libre circulation des troupes américaines sur le sol français. Le président des États-Unis redéploie les 70.000 hommes installés en France, vers la RFA, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Italie.
    La France, contrainte par les EEUU à quitter ses colonies africaines, l’Afrique est devenue le théâtre d’un affrontement diplomatique, stratégique et surtout économique entre la France et les Etats-Unis. En fait, « tant que les Etats-Unis et la France avaient des intérêts fondamentalement différents en matière de politique étrangère – l’idéologie pour les Etats-Unis, la culture et l’économie pour la France –, l’Afrique bénéficiait d’un régime de guerre froide complémentaire dans lequel les relations Etats-Unis-France tendaient à être équilibrées, coopératives et prévisibles. C’est dans ce contexte de guerre froide entre alliés qu’est née la Françafrique.
    Dans cette guerre contre les EEUU, les foyers anglophones seront visés avec une violence sans égale. Ainsi, la France sera derrière la guerre du Biafra pour la scinder du Nigeria, les atroces guerres du Liberia et de la Sierra Léone et elle soutiendra le Cameroun contre les tribus anglophones qui revendiquent l’indépendance ou l’annexion au Nigeria et elle n’épargnera aucun effort pour empêcher la Gulf Oil de s’approprier des richesses pétrolières de l’Angola.
    Les Etats-Unis laisseront faire au nom de la sauvegarde de l’Alliance Atlantique et la guerre contre l’URSS, mais cette situation consensuelle et stabilisée se dégrade au milieu de la décennie 1990, lorsque, pour Washington, la fin de la guerre froide réduit l’impératif idéologique au profit des objectifs économiques. Selon le principe « trade not aid », l’administration américaine se lance alors dans la diplomatie commerciale et affirme par la voix de Warren Christopher que les « zones d’influence » n’ont plus lieu d’être.

  • Françafrique, l’autre guerre froide

    Par Mohamed Mahamud Embarec

    En mars 1905, à Tanger au Maroc, l’empereur Guillaume II fait un discours officiel où il parle d’un  » Maroc libre qui sera ouvert à la concurrence pacifique de toutes les nations, sans monopole, ni exclusion « . Ce discours est considéré comme inacceptable par le gouvernement français qui s’est attribué le Maroc dans sa zone d’influence. Le ton monte dans la presse cocardière, au Parlement c’est un déluge de propos nationalistes et anti-allemands, on est à deux doigts d’une déclaration de guerre…Cette affaire de Tanger est un révélateur des tensions qui existent entre les grandes puissances impérialistes européennes
    En juillet 1905 est donné le premier coup de pioche de la construction du canal de Panama. Les Etats-Unis ont obtenu la création d’un Etat autonome sur un territoire qui dépendait jusque-là de la Colombie, puis sur ce territoire qu’ils contrôlent, l’autorisation de creuser un canal reliant les Caraïbes au Pacifique. En ce début de XXème siècle, les Etats-Unis sont en train de devenir la première puissance industrielle du monde. Leur industrie a pu se développer à l’échelle d’un pays de la taille d’un continent. Leur puissance s’exprime dans de gigantesques chantiers qui ont permis la construction des lignes ferroviaires sur l’immensité de leur territoire, et maintenant du canal de Panama qui ne sera inauguré qu’en 1914.
    Au tournant du siècle, les Etats-Unis commencent à affirmer leur nouvelle ambition d’intervenir sur la scène internationale et leurs intérêts se heurtent aux vieux empires coloniaux des puissances européennes sur le déclin, notamment l’Espagne en Amérique latine.
    Ainsi en 1898, les Etats-Unis sont entrés en guerre contre l’Espagne, pour aider Cuba et les Philippines à gagner leur indépendance. En quelques années, l’énorme machine industrielle des Etats-Unis leur a permis de se constituer une puissante marine de guerre. Leur force économique et militaire leur permet de se faire les champions de l’anti-colonialisme au nom de la liberté des peuples et surtout de la liberté pour leurs marchandises et leurs capitaux de s’investir où ils veulent, et notamment en Amérique du Sud. Ils sont contre les chasses gardées des colonies des puissances européennes car se sont autant de possibilités de se constituer de nouveaux marchés qui leur échappent.

    Déjà première puissance économique, mais dans un monde encore dominé par les vieilles puissances européennes et leurs empires coloniaux, les Etats-Unis donneront toute la mesure de leur force dans les deux guerres mondiales à travers lesquelles les nouveaux rapports de forces vont se dessiner.
    A partir de 1945, tant Washington que Moscou soutiennent la décolonisation, au nom du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». En Afrique, l’Amérique est longtemps quelque peu réticente à intervenir sur la base du respect des zones d’influence des partenaires européens (Grande-Bretagne, France, Portugal, Belgique). Mais, face au risque, réel ou supposé, de prise de contrôle du continent par l’URSS, les Etats-Unis se substituent aux petites puissances pour gérer la décolonisation. Ainsi, Washington intervient au Congo en 1960 et finit par soutenir le général Mobutu qui, pourtant, n’était pas son favori au départ. Dans le sud, en Angola, en Namibie et au Mozambique, l’Amérique intervient très indirectement, via l’Afrique du Sud, à partir de 1975 quand le Portugal se désengage.
    Alors que le monde est en train de se polariser, la France et les autres nations européennes perdent progressivement une grande part de leur influence diplomatique sur la scène internationale. En 1954, malgré un soutien des États-Unis, la guerre d’Indochine est perdue par la France qui s’engage dans une autre guerre, l’Algérie. En 1956, la crise de Suez montre bien les limites qu’implique le rôle ingrat réservé aux satellites des deux grandes puissances. L’alliance franco-britannique est contrainte de rentrer sagement à la maison par le couple américano-soviétique. Les États-Unis, qui se découvrent anticolonialistes, critiquent de plus en plus la gestion de la crise algérienne. Ces critiques sont perçues en France comme une ingérence dans les affaires intérieures. La France n’a pas intérêt à voir se développer une grande stratégie américaine, qui pourrait concurrencer la sienne dans ses anciennes colonies.
    En 1958, en plein cœur de la décolonisation, est créé au sein du département d’Etat le poste de secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique. Si les Etats-Unis ne signent pas d’alliance stratégique de défense avec le continent africain dans son ensemble, comme avec l’Amérique latine (Traité interaméricain d’assistance réciproque, 1947), l’Europe occidentale (Organisation du traité de l’Atlantique Nord, 1949), ou le Sud-Est asiatique (Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est, 1955), ils concluent cependant des accords de coopération militaire avec quelques pays, stratégiquement localisés en bordure des détroits, tels le Maroc et l’Egypte. Des accords largement médiatisés par le Maroc pour attirer la sympathie du président Obama dont l’accès à la Maison Blanche risque de sortir à nouveau la vieille idéologie anti-colonialiste américaine, et par conséquent, le soutien de la nouvelle administration américaine aux aspirations indépendentistes au Sahara Occidental.

    La volonté de promouvoir l’expansion de la « civilisation américaine » (liberté de conscience, démocratie, égalité des chances) à travers le monde est articulée à la volonté de promouvoir la liberté de commercer et d’entreprendre. C’est là que réside l’ambivalence de l’argumentaire américain justifiant l’expansionnisme. Afin de promouvoir leurs intérêts économiques, les Etats-Unis soutiennent en effet l’abolition du colonialisme et l’ouverture au libre-échange, véritable impératif pour que leurs entreprises se développent.

    Dès son retour au pouvoir en 1958, De Gaulle comprend qu’il est acculé à accorder les indépendances africaines. Les discours décolonisateurs américain et soviétique renforcent en effet le mouvement des peuples. Il accorde donc ces indépendances : c’est la face émergée de l’iceberg, toute blanche, « la France amie de l’Afrique », etc. En même temps, De Gaulle demande à son bras droit Jacques Foccart de mettre en place un système de dépendance intégrale : il s’agit de conserver un cortège d’États clients pour contrer toute intromission américaine et l’accès à des matières premières stratégiques. Foccart commence par sélectionner des chefs d’État « amis de la France » – par la propagande, des fraudes électorales massives, et deux punitions exemplaires : l’épouvantable répression des indépendantistes camerounais, l’élimination du président togolais élu malgré la fraude, Sylvanus Olympio. Le seul rescapé de ses complots, Sékou Touré, en deviendra paranoïaque. Foccart tient son « pré-carré » par un contrôle économique, monétaire, militaire et barbouzard. La convertibilité du franc CFA permet tous les circuits parallèles d’évasion de capitaux, de la rente des matières premières et de l’aide publique au développement. Paris impose une série d’accords militaires léonins, largement secrets. Chaque chef d’État est chaperonné par un officier de la DGSE, qui en principe le protège, mais peut aussi favoriser son élimination, comme dans le cas d’Olympio. Les Services français recourent au besoin à des groupes de mercenaires ou des officines de vente d’armes.

    Des accords de défense signés au moment des indépendances donnent le cadre de la coopération militaire entre la France et divers pays africains. Ces mêmes accords empiètent parfois largement sur le terrain économique dans leurs annexes et sont souvent complétés par des accords spéciaux, tenus secrets.
    Par exemple, l’Accord de défense entre les Gouvernements de la République française, de la République de Côte d’Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger du 24 avril 1961, établit l’installation de forces militaires françaises dans ces trois pays, leurs facilités de circulation et d’utilisation des infrastructures et évoque des « Accords spéciaux » aux termes desquels ces trois pays peuvent demander l’aide de la France en matière de défense. La deuxième annexe de cet accord de défense, concernant les « matières premières et produits stratégiques » (hydrocarbures, uranium, lithium…), stipule que ces mêmes pays, « pour les besoins de la défense, réservent par priorité leur vente à la République française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s’approvisionnent par priorité auprès d’elle » et « lorsque les intérêts de la défense l’exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d’autres pays ».
    La politique africaine de la France ne se décide pas au parlement, elle n’est jamais débattue publiquement. Depuis près de cinquante ans, c’est à l’Elysée, ou plutôt à la cellule africaine de l’Elysée, que le Président et ses conseillers décident de l’assistance militaire à apporter aux pays africains ou aux régimes qui les gouvernent.
    Avec le retour au pouvoir du Général Charles de Gaulle en 1958, la décennie qui suit est une période dure pour les relations bilatérales. Le président français conteste le leadership américain, estimant que la paix ne passe pas forcément par l’américanisation du monde. La France gaullienne cherche alors à montrer son indépendance vis-à-vis des États-Unis, notamment par sa sortie du commandement intégré de l’OTAN, la fermeture des bases militaires américaines installées en France et sa politique d’indépendance nationale qui touche tous les domaines de la diplomatie à l’art en passant par l’économie.
    Le président Charles de Gaulle, bien qu’il ait un temps refusé la décolonisation française en Indochine, condamne l’aide militaire apportée par les États-Unis d’Amérique à la République du Viêt Nam (dite Viêt Nam du Sud) contre la rébellion communiste menée par le Viêt Minh (autoproclamé « République démocratique du Viêt Nam », dite Viêt Nam du Nord), ainsi que l’attaque israélienne lors de la guerre des six jours.
    Le 21 février 1966, de Gaulle annonce sa volonté de se retirer du commandement militaire de l’OTAN, tout en restant membre de l’Alliance. C’est la fin d’un processus de désengagement qui avait débuté en 1959, après le rejet britannique de sa proposition de cogestion par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France de l’état major de l’O.T.A.N. Cela annule le traité établi en 1948 visant à la libre circulation des troupes américaines sur le sol français. Le président des États-Unis redéploie les 70.000 hommes installés en France, vers la RFA, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Italie.
    La France, contrainte par les EEUU à quitter ses colonies africaines, l’Afrique est devenue le théâtre d’un affrontement diplomatique, stratégique et surtout économique entre la France et les Etats-Unis. En fait, « tant que les Etats-Unis et la France avaient des intérêts fondamentalement différents en matière de politique étrangère – l’idéologie pour les Etats-Unis, la culture et l’économie pour la France –, l’Afrique bénéficiait d’un régime de guerre froide complémentaire dans lequel les relations Etats-Unis-France tendaient à être équilibrées, coopératives et prévisibles. C’est dans ce contexte de guerre froide entre alliés qu’est née la Françafrique.
    Dans cette guerre contre les EEUU, les foyers anglophones seront visés avec une violence sans égale. Ainsi, la France sera derrière la guerre du Biafra pour la scinder du Nigeria, les atroces guerres du Liberia et de la Sierra Léone et elle soutiendra le Cameroun contre les tribus anglophones qui revendiquent l’indépendance ou l’annexion au Nigeria et elle n’épargnera aucun effort pour empêcher la Gulf Oil de s’approprier des richesses pétrolières de l’Angola.
    Les Etats-Unis laisseront faire au nom de la sauvegarde de l’Alliance Atlantique et la guerre contre l’URSS, mais cette situation consensuelle et stabilisée se dégrade au milieu de la décennie 1990, lorsque, pour Washington, la fin de la guerre froide réduit l’impératif idéologique au profit des objectifs économiques. Selon le principe « trade not aid », l’administration américaine se lance alors dans la diplomatie commerciale et affirme par la voix de Warren Christopher que les « zones d’influence » n’ont plus lieu d’être.

  • Le Front Polisario, partenaire dans la prévention du terrorisme

    Par Ayache Mohamed

    Pour lutter contre les groupes armés affiliés à Al-Qaïda dans la région du Sahel, les Américains multiplient les contacts et les initiatives de coopération avec les pays de la région. Parmi eux : le Sahara occidental. Une mission de la CIA se serait rendue récemment dans les territoires sahraouis pour solliciter la contribution du Front Polisario à la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, croit savoir « La Lettre de l’Expansion » dans sa dernière édition datée du lundi 6 avril. Cette mission aurait été menée dans le secret le plus total. Les autorités marocaines n’ont pas été mises au courant de l’initiative de la CIA. Et « le département d’Etat à Washington en a été tenu à l’écart, afin de ne pas froisser le gouvernement marocain », affirme encore « La Lettre de l’Expansion », une publication bien informée sur les questions diplomatiques et internationales.Cette initiative des services de renseignements américains constitue un double camouflet pour les autorités marocaines. D’abord, le fait que l’initiative ait été menée dans le secret montre que les Américains n’ont pas une totale confiance en leur « allié » marocain. Ensuite, elle affaiblit considérablement la stratégie marocaine visant à discréditer le Front Polisario sur ses supposés liens avec le terrorisme islamiste. A plusieurs reprises en effet, Rabat a mis en avant des « liens » entre les dirigeants du Front Polisario et Al-Qaïda pour tenter de discréditer le combat du peuple sahraoui pour l’indépendance.

    Au moment où l’Algérie, l’Afrique du Sud, la Libye, le Nigeria, défendaient l’idée que les mécanismes de l’Union africaine pour la prévention et la résolution des conflits sont les mieux appropriés pour gérer les problèmes de sécurité en Afrique, Mohammed VI mettait à profit leur refus d’accueillir le commandement de l’Africom.

    La machine de propagande marocaine avait accéléré le rythme, pour lancer son offre, à travers tous les médias marocains (Yabiladi, Bladi, Oujdacity, Emarrakech, Souss, Casafree, Actualités Marocwebo, Red Dos Orillas, Wladbladi, Mountakhab, La Gazette du Maroc, Sahara Marocain, etc.) qui se sont fait échos de l’installation du QG de l’Africom à la ville de Tan-Tan en allant même jusqu’à diffuser des photos des GI’s américains en pleine opération dans cette ville du Far South marocain (voir http://mecanopolis.wordpress.com/2008/09/21/premiere-photos-de-la-base-americaine-dafricom-au-maroc/)

    Les calculs marocains étaient clairs : tenter de gagner les Etats-Unis dans leur cause et utiliser la force militaire d’Africom contre le Front Polisario, représentant légitime d’un peuple privé de son droit à l’autodétermination.

    Le Maroc est prêt à pactiser avec le diable pour arriver à ses fins. Mais les Américains ne sont pas dupes. Washington, qui ne reconnaît que l’administration marocaine dans ce territoire, et non sa souveraineté en raison de la contestation du Front Polisario, a rejeté cette offre. Et les voilà en train de reconnaître le Front Polisario comme force dont le poids dans la région n’est pas négligeable. Encore une déception pour le Maroc et pour le roi du jet-ski.

  • Le Front Polisario, partenaire dans la prévention du terrorisme

    Par Ayache Mohamed

    Pour lutter contre les groupes armés affiliés à Al-Qaïda dans la région du Sahel, les Américains multiplient les contacts et les initiatives de coopération avec les pays de la région. Parmi eux : le Sahara occidental. Une mission de la CIA se serait rendue récemment dans les territoires sahraouis pour solliciter la contribution du Front Polisario à la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, croit savoir « La Lettre de l’Expansion » dans sa dernière édition datée du lundi 6 avril. Cette mission aurait été menée dans le secret le plus total. Les autorités marocaines n’ont pas été mises au courant de l’initiative de la CIA. Et « le département d’Etat à Washington en a été tenu à l’écart, afin de ne pas froisser le gouvernement marocain », affirme encore « La Lettre de l’Expansion », une publication bien informée sur les questions diplomatiques et internationales.Cette initiative des services de renseignements américains constitue un double camouflet pour les autorités marocaines. D’abord, le fait que l’initiative ait été menée dans le secret montre que les Américains n’ont pas une totale confiance en leur « allié » marocain. Ensuite, elle affaiblit considérablement la stratégie marocaine visant à discréditer le Front Polisario sur ses supposés liens avec le terrorisme islamiste. A plusieurs reprises en effet, Rabat a mis en avant des « liens » entre les dirigeants du Front Polisario et Al-Qaïda pour tenter de discréditer le combat du peuple sahraoui pour l’indépendance.

    Au moment où l’Algérie, l’Afrique du Sud, la Libye, le Nigeria, défendaient l’idée que les mécanismes de l’Union africaine pour la prévention et la résolution des conflits sont les mieux appropriés pour gérer les problèmes de sécurité en Afrique, Mohammed VI mettait à profit leur refus d’accueillir le commandement de l’Africom.

    La machine de propagande marocaine avait accéléré le rythme, pour lancer son offre, à travers tous les médias marocains (Yabiladi, Bladi, Oujdacity, Emarrakech, Souss, Casafree, Actualités Marocwebo, Red Dos Orillas, Wladbladi, Mountakhab, La Gazette du Maroc, Sahara Marocain, etc.) qui se sont fait échos de l’installation du QG de l’Africom à la ville de Tan-Tan en allant même jusqu’à diffuser des photos des GI’s américains en pleine opération dans cette ville du Far South marocain (voir http://mecanopolis.wordpress.com/2008/09/21/premiere-photos-de-la-base-americaine-dafricom-au-maroc/)

    Les calculs marocains étaient clairs : tenter de gagner les Etats-Unis dans leur cause et utiliser la force militaire d’Africom contre le Front Polisario, représentant légitime d’un peuple privé de son droit à l’autodétermination.

    Le Maroc est prêt à pactiser avec le diable pour arriver à ses fins. Mais les Américains ne sont pas dupes. Washington, qui ne reconnaît que l’administration marocaine dans ce territoire, et non sa souveraineté en raison de la contestation du Front Polisario, a rejeté cette offre. Et les voilà en train de reconnaître le Front Polisario comme force dont le poids dans la région n’est pas négligeable. Encore une déception pour le Maroc et pour le roi du jet-ski.