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  • Maroc : La presse se déchaîne contre Tebboune et l’Algérie

    La presse marocaine se déchaîne contre Tebboune

    En dépit de la prudence de la presse marocaine à l’égard de la situation en Algérie depuis plusieurs mois, un intérêt soudain pour l’actualité algérienne a rebondi depuis l’élection présidentielle du 12 décembre dernier.

    C’est le cas pour le quotidien arabophone «Al Sahraa» de relater pour la énième fois lors de son édition du 2 janvier, le récit du capitaine Ali Najab en précisant «25 ans dans les geôles de Tindouf , un récit sur la brutalité des bourreaux polisariens à la solde du régime algérien».

    A vrai dire, depuis l’élection de Abdelmadjid Tebboune, les chroniqueurs font état d’un climat de contestation continu en Algérie . La première sortie médiatique du nouveau président élu, juste après l’annonce de sa victoire à l’élection présidentielle, où il s’est exprimé sur notre voisin le Maroc, a été perçue du mauvais œil par nos voisins .En effet, Tebboune avait déclaré : «Le peuple marocain aime l’Algérie et les Algériens aiment le peuple marocain, mais la maladie ne disparaît que lorsque disparaissent les causes.»

    Un message suffisant pour que la presse s’enrôle dans sa cabale habituelle au lendemain de ces déclarations. Les éditions du 16 décembre n’en font pas exception et c’est sur un ton mi-sarcastique que le quotidien Assabah avait titré «nous aimons tous Tebboune» rappelant que «le voisin de l’Est n’a jamais cessé de provoquer le royaume, tantôt en l’accusant de voler son patrimoine (caftan, couscous, musique rai…), tantôt à travers les sorties diplomatiques puériles de ses hauts responsables» a écrit Assabah.

    Le journal est allé encore loin en précisant que «selon la majorité des internautes marocains, le nouveau président n’apportera rien de nouveau dans les relations maroco-algériennes, car n’ayant aucun pouvoir» conclut le quotidien dans un second article de la même édition.

    Dans son billet, Al Ahdath Al Maghribia n’a pas manqué de fustiger la première déclaration du nouveau Président algérien, qui a conditionné l’ouverture des frontières terrestres à des «excuses» de la part du Maroc.

    Pour sa part, Akhbar Al Yaoum avait rapporté que le Maroc ne doit pas s’attendre «à du bon de la part du nouveau président algérien, dont les différentes interventions durant la campagne électorale télévisée ont donné à voir un «ennemi viscéral du Maroc».

    Même après le décès du général du corps d’armée Gaïd Salah, la donne ne semble pas être changée pour nos voisins qui avaient estimé que «le changement surprise à la tête de l’armée n’apportera pas de grands changements aux relations entre les deux pays», notamment avec son successeur.

    Le site le360.ma a fait intervenir le politologue marocain Mohamed Taj Eddine El Hosseini, qui a jugé que dans les relations algéro-marocaines «ce sont les civils qui œuvrent pour la réconciliation, le progrès et la paix, pas les militaires» et ce, dans un entretien vidéo publié sur le site.

    Cette nouvelle approche de la presse marocaine par rapport aux relations entre les deux pays ne peut être que «suggérée» par le palais royal.

    Selon de nombreux observateurs, le Maroc a gardé un mutisme inhabituel vis-à-vis de l’Algérie, espérant certainement que le mouvement du Hirak puisse accoucher d’une solution qui sied à ses desseins politiques.

    Ilhem Tir

    Le Soir d’Algérie, 4 jan 2020

    Tags : Maroc, Algérie, Hirak, Makhzen, Tebboune,

  • Algérie : Feuille de route

    Le premier Conseil des ministres présidé par Abdelmadjid Tebboune a annoncé les grandes lignes et le plan d’actions futures de l’Exécutif. Une feuille de route pour une démarche attendue. Il est plus que jamais temps de s’engager dans une politique novatrice et d’innovation. Les nouveaux ministères spécifiques mis en place augurent de l’intérêt donné aux secteurs d’avenir. Reste la traduction de la bonne intention en actions concrètes.

    La question économique est bien évidemment au cœur de l’action du gouvernement. Il ne saurait y avoir de développement sans une économie solide et diversifiée. On ne le répétera jamais assez, l’Algérie aux potentialités mal exploitées. Il n’y a point de pays sous-développés mais des pays sous-gérés, a-t-on l’habitude de dire.

    Le gouvernement, qui intervient dans une conjoncture difficile, que certains qualifient de périlleuse, sera vite comptable devant l’opinion. L’Algérie ne saurait entamer une nouvelle ère sans un véritable changement dans la manière de gouverner. Le pays ne saurait désormais être gouverné avec les mêmes méthodes éculées, dont les résultats ne sont plus à rappeler.

    Indubitablement, l’avenir est à construire. A commencer par de nouvelles règles du jeu politique. Et le retour vers des réflexes fondateurs du développement. Ceux-là mêmes qui ont fait leurs preuves ailleurs. Une nouvelle ère requiert un renouvellement à tous les niveaux des mécanismes de fonctionnement des structures de l’Etat. Et un changement dans les mentalités.

    Le changement doit être l’affaire de tous pour pouvoir avoir une chance de se réaliser un jour. Certes, beaucoup de réalisations ont été accomplies. Il s’agit d’aller de l’avant et d’y mettre les moyens. Inscrire ces tendances dans un processus vertueux de longue haleine.

    Aujourd’hui, il est impératif de revenir aux fondamentaux. Et le nouveau gouvernement est astreint d’entamer son action dans ce sens. Celui de moraliser l’économie et d’installer la rigueur. Une feuille de route, passage irrémédiable pour tout processus ambitionnant le développement.

    Reporters.dz,  jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Abdelmajid Tebboune, gouvernement,

  • Algérie : Un exécutif à 39 membres, dont 7 ministres délégués et 4 secrétaires d’Etat

    Le nouveau gouvernement, nommé jeudi par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et dirigé par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, compte 39 membres, dont 7 ministres délégués et 4 secrétaires d’Etat.

    Le nouveau exécutif est marqué par la création d’un nouveau département ministériel, à savoir celui de la Micro-entrepise, des Startup et de l’économie de la connaissance, confié à M. Yassine Djeridene.

    La création de ce nouveau ministère traduit les engagements pris par le président Tebboune lors de sa campagne électorale d’ouvrir de grands chantiers, notamment dans le secteur économique.

    Le nouveau gouvernement se distingue aussi par le retour du ministère de la Pêche et des Produits halieutiques supprimé dans les précédents gouvernements.

    Ce portefeuille est attribué à M. Sid Ahmed Ferroukhi qui enregistre son retour au gouvernement.

    Le nouvel exécutif conduit par M. Abdelaziz Djerad compte également sept nouveaux ministères délégués attribués à Aïssa Bekkai, chargé du commerce extérieur, à Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmad, chargé de l’industrie pharmaceutique et à Foued Chehat, chargé désormais de l’agriculture saharienne et des montagnes.

    M. Bachir Messaitfa, qui enregistre également son retour dans le gouvernement, est nommé ministre délégué en charge des statistiques et de la prospective.

    Les trois autres ministères délégués ont été confiés à Hamza Al Sid Cheikh, chargé de l’environnement saharien, Nassim Diafat, chargé des incubateurs et à Yacine Oualid, chargé des startup.

    Les quatre postes de Secrétaire d’Etat du gouvernement Djerad ont été confiés quant à eux à Rachid Bladehane, chargé de la communauté nationale et des compétences à l’étranger, à Bachir Youcef Sehairi, chargé de l’Industrie cinématographique, à Salim Dada, chargé de la production culturelle et à l’ex-champion olympique, Nouredine Morceli auquel on a confié la responsabilité du sport d’élite.

    Le nouveau gouvernement dirigé par M. Abdelaziz Djerad compte au total 39 départements ministériels dont cinq ont été confiés à des femmes.

    Le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels a été confié, en effet, à Mme Hoyam Benfriha qui succède à M. Moussa Dada, alors que celui de la Culture a été attribué à Mme Malika Bendouda.

    Mme Kaoutar Krikou a hérité, quant à elle, de celui de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.

    Deux autres femmes ont enregistré leur entrée au gouvernement.

    Il s’agit de Mme Besma Azouar, nommée ministre des Relations avec le Parlement et de Mme Nassira Benharrats qui succède à Fatma Zohra Zerouati au ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables.

    Le nouveau gouvernement est marqué aussi par le maintien de plusieurs ministres à leurs postes, et le retour d’anciens ministres à des postes qu’ils avaient occupés par le passé.

    MM. Sabri Boukadoum, Belkacem Zeghmati, Mohamed Arkab, Tayeb Zitouni, Youcef Belmehdi, Cherif Omari et Kamal Beldjoud ont conservé leurs postes, respectivement, de ministre des Affaires étrangères, de la Justice, de l’Energie, des Moudjahidine, des Affaires religieuses, de l’Agriculture et de l’Intérieur.

    Quatre autres ministres ont retrouvé des postes qu’ils avaient déjà occupé par le passé.

    Il s’agit de Abderahmane Raouya qui retrouve ainsi celui des Finances, de Farouk Chiali au Travaux publics, Sid Ahmed Ferroukhi au ministère de la Pêche, et de Hassane Mermouri qui retrouve le portefeuille du Tourisme.

    Plusieurs nouveaux ministres ont enregistré leur entrée au gouvernement à l’image de Mohamed Ouadjaout, nommé ministre de l’Education nationale, de Chems-Eddine Chitour, chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de Ferhat Ait Ali Braham, chargé de l’Industrie et des Mines ou encore de Brahim Boumzar, nommé ministre de la Poste et des télécommunications.

    DK-News

    Tags : Algérie, Abdelaziz Djerad, gouvernement, Hirak, Abdelamjid tebboune,

  • Algérie : Plusieurs détenus politiques et d’opinion libérés ce mercredi

    Plusieurs détenus politiques et d’opinion ont été libérés ce mercredi et les autres suivront, peut être, dans les heures prochaines. Sur les réseaux sociaux, les algériens ne cessent de souligner que leur mise sous mandat de dépôt était arbitraire et que leur libération n’est pas un service rendu.

    Hormis le Moudjahid Lakhdar Bouregaa, une dizaine de détenus d’opinion écroués à la prison d’El Harrach ont été remis en liberté ce mercredi. Le général à la retraite Hocine Benhadid, qui a subis trois interventions chirurgicales depuis son emprisonnement le 12 mai dernier.

    Des détenus d’opinion ont également été libérés à Oued Souf, Tlemcen, Annaba et à Oran ou Le bédéiste Abdelhamid Amine alias Nime, qui avait été arrêté pour des desseins traitant de la situation politique a lui aussi été relâché.

    Algérie Focus, 2 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Lakhdar Bouregaa,

  • Algérie – 2019

    L’année qui se termine aujourd’hui aura été une année particulière dans l’histoire du pays. Les Algériens sont sortis en masse dans la rue pour exprimer leur volonté de changement. Une expression populaire qui a suscité l’admiration à travers le monde de par son caractère pacifique.

    Les événements qui ont marqué l’année 2019 auront été un concentré de faits qui, généralement, s’étalent sur une décennie. Une succession d’événements qui auront dérouté le plus avisé des observateurs. La succession de Bouteflika aura finalement ouvert une voie périlleuse qui continue à secouer l’Algérie, la fragilisant davantage dans un environnement géopolitique incertain.

    2019 restera pour l’Histoire une année difficile, harassante, mais, en même temps, exaltante tant elle aura offert un espoir, inlassablement renouvelé, d’ouverture et de renouveau. Comme si les Algériens ont désormais décidé de prendre leur destin en main et de ne plus s’en laisser compter.

    2019 restera probablement comme un marqueur de l’histoire politique algérienne. Comme 1988. Ces années, durant lesquelles le peuple a décidé de dire son mot à propos de son avenir.

    2019 signera à jamais la chronique historique et politique de l’Algérie. Une année que les livres d’histoire retiendront sans nul doute. La démission de l’ancien Président face à la revendication populaire, le scrutin présidentiel dans des conditions tendues, l’élection de Tebboune nouveau Président de la République, la disparition de Gaïd Salah, l’emprisonnement de personnages importants, à l’image de Toufik, Saïd, Sellal et Ouyahia, auront ébahi les Algériens, en quête d’une vie meilleure. Ces derniers auront mérité largement les meilleures distinctions annuelles concernant ce Hirak, formidable mouvement politique révolutionnaire.

    Les manifestants, qui battent le pavé chaque vendredi, en semblent convaincus, 2020, l’année qui débute, sera probablement celle du renouveau. Celle du début de la construction de l’Algérie nouvelle à laquelle continuent, inlassablement, de rêver les Algériens.

    Reporters.dz, 31 déc 2019

    Tags : Algérie, Hirak, 2019, 2020,

  • Algérie : 2019, l’année de toutes les surprises

    A un quelques heures de la fin d’année, beaucoup d’Algériens ne se posent pas la question de savoir où ils passeront le réveillon. Ça sera chez eux. Ils ne feront même pas attention aux douze coups de minuit. D’ailleurs, il n’y en aura pas. Avant, c’est-à-dire dans une autre vie, avant l’émergence du mouvement populaire et ses 45 vendredis de mobilisation, la présidentielle reportée deux fois, les partis politiques, l’Internet et toutes les babioles pratiques qui nous viennent d’Occident, les citoyens s’intéressaient un peu aux fêtes de fin d’année.

    Avec l’arrivée dans nos vies du tsunami politique avec les conséquences que l’on vit, le pays s’en trouve connecté au reste du monde. Les Algériens ne sont pas les seuls à manifester. A Hong Kong, Beyrouth, au Chili, en France et ailleurs, le mode est aux marches hebdomadaires. Toutes ces marches pacifiques que nous avons empruntées aux Occidentaux, pour au final, faire mieux, nous feront toucher du doigt comment les Occidentaux fêtent l’arrivée d’une nouvelle année.

    Mais cela ce sera pour cette année. Avant, dans une autre vie, lorsque le pays était sous sa Chappe de plomb, les Algériens allaient voir ailleurs comment ça se passait, on zappait, un coup en Europe, un autre aux Etats-Unis. Et on découvrait que ça ne servait à rien de voir des types s’amuser comme des fous et sauter au plafond au douzième coup de minuit. Les premières années de l’ouverture médiatique, beaucoup d’Algériens attendaient devant leurs écrans de télé la mort d’une année dans plusieurs pays du monde. La France, les Etats-Unis, la Russie, le Japon….bien entendu pas de pays africains ni arabes. Sauf que ces dernières années, nous constatons l’entrée de Dubaï dans le cercle fermé des villes «dans le vent».

    Cela dit, ce serait dévoiler un secret de polichinelle que de dire que les Algériens d’en haut on toujours fêté l’événement. Ils le faisaient entre eux dans les appartements de quartiers chics. Ils le font encore dans les grands hôtels. Mais jamais dans la rue. Mais si ! Lorsque ça leur prend de faire un boulevard un trente et un décembre, les Champs Elysée sont à deux heures d’avion seulement.

    En attendant les quelques heures qui nous séparent de l’heure H, tout le monde sait que cette année qui se meurt, aura été historique. Elle a mis les Algériens d’en bas dans la rue et forcé la main à tout un régime, dont les symboles réveilleront en prison. De quoi sera fait 2020 ? Dieu seul le sait. Et pour cause qui pensait, en décembre 2018, ce qu’allait enfanter 2019.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 30 déc 2019

    Tags : Algérie, Bouteflika, Hirak, procès, corruption, Gaïd Salah,

  • Algérie/Anarchie politique et Hirak populaire: « Un lourd héritage » sur le bureau de Tebboune (Analyse)

    AA / Alger / Abbès Mimouni

    Le président algérien, nouvellement élu, Abdelmedjid Tebboune, entamera ses fonctions avec comme lourd héritage sur son bureau une série de dossiers, au premier rang desquels figurent l’anarchie de la vie politique et la tension sociale générée par la dégradation des conditions de vie.

    Tebboune a fixé trois priorités sur lesquelles il commencera à travailler, immédiatement après son investiture, en l’occurrence, l’amendement de la constitution, la révision de la loi électorale et le rétablissement de la réputation de ceux qu’il a qualifié de « victimes de la Bande ».

    Le commandement de l’armée algérienne avait étiqueté, au début du mois d’avril dernier, de « Bande » les plus puissants parmi les hommes du régime du président démissionnaire, Abdelaziz Bouteflika, dont des hommes d’affaires, des chefs sécuritaires et des hommes politiques.

    Victorieux au premier tour de la Présidentielle avec 58,13%, Tebboune a prêté serment jeudi dernier.

    ** Organisation de la vie politique

    Le président élu a placé l’amendement de la présente constitution comme étant une des priorités de son programme électoral.

    Lors d’un point de presse animé, le samedi 14 décembre, Tebboune a dit qu’il discutera avec des universitaires et des spécialistes du droit constitutionnel le brouillon d’une profonde révision du texte de la Loi fondamentale. Le draft final sera soumis, a-t-il ajouté, à l’approbation populaire via un référendum qui sera organisé à cet effet.

    Tebboune n’a pas précisé la nature des changements qu’il envisage d’introduire sur le texte e la constitution. Néanmoins, il se dégage de son intention de soumettre cette révision au référendum populaire la possibilité de changer le régime de gouvernance de «présidentiel » voire « présidentialiste » actuellement à « semi-présidentiel », soit le retour à la formule d’un Chef de gouvernement avec de larges prérogatives, en remplacement d’un Premier ministre, coordinateur de l’appareil exécutif, ou encore au régime parlementaire.

    Tebboune avait déclaré, lors de la campagne électorale qu’il veut un discours qui réduit les larges prérogatives attribuées en vertu de l’actuelle Loi fondamentale au président de la République, et qui traite les déséquilibres existants entre les trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire.

    Le dernier amendement de la Constitution algérienne date de l’année 2016. Cet amendement avait été approuvé par voie parlementaire seulement et non pas référendaire. Ledit amendement, qui n’a pas connu de modifications depuis, a renforcé les prérogatives du président de la République sans pour autant contenir des modalités de reddition de comptes ou de contrôle du chef de l’Etat dans l’accomplissement de ses missions.

    Le président algérien élu a annoncé, également, son intention de réviser la loi électorale, dans le but affiché de « consolider la séparation des mondes des affaires et de l’argent de celui de la politique ».

    Il a menacé d’infliger des sanctions exemplaires à l’endroit de « quiconque contre qui est prouvé l’achat de voix pour parvenir à occuper un poste élu », considérant que la prédominance de l’argent sur la pratique politique a privé les jeunes d’adhérer aux partis et d’occuper des fonctions, « dès lors que tout s’achète par l’argent», selon lui.

    ** Aménagement de la situation

    L’atelier politique qu’envisage de lancer le président algérien passera par l’aménagement des conditions nécessaires. Le premier défi auquel il fait face dans ce domaine consiste en le traitement réservé aux marches populaires qui se poursuivent chaque mardi et vendredi depuis plus de dix mois.

    Le Mouvement populaire a rejeté le processus électoral qui a acheminé Tebboune à la présidence de la République et insiste sur un changement radical du régime.

    De son côté, Tebboune a rassuré le Hirak dans un discours prononcé après sa victoire, en lançant : « Mon élection n’est pas un cinquième mandat. Rassurez-vous, il n’y aura pas de continuité de l’ancien régime ».

    Il a annoncé son intention de dialoguer avec le Mouvement populaire. Notre main, a-t-il dit, est « tendue au Hirak pour que l’on discute sans exclusion, pour que l’on s’écoute mutuellement, afin d’aboutir à ce qui sert les intérêts de l’Algérie nouvelle ».

    L’analyste politique, Abdelali Rezzaki, a estimé que les marches hostiles au maintien du régime actuel se poursuivront.

    Dans une déclaration faite à Anadolu, Rezzaki a souligné : « Le Hirak n’est pas un parti politique ou des associations structurées disposant de programmes. Il s’agit d’un Mouvement revendicatif de simples citoyens qui ont rejeté en bloc les cinq candidats, dès lors qu’ils sont considérés comme étant à la solde du régime ».

    Il a ajouté que les « protestataires veulent le départ du Chef du gouvernement Noureddine Bédoui et le président de la République, Abdelkader Ben Salah ainsi que la dissolution du Parlement avec ses deux chambres, composées de députés des partis qui ont soutenu Bouteflika ».

    « L’esprit du défi auprès des manifestants dans la rue est alimenté par certaines pratiques, telles que les pressions exercées par des éléments de la police, ce qui accentue leur détermination à manifester », a-t-il encore dit.

    De son côté, le sociologue Mohamed Kara prévoit une « baisse progressive des marches populaires et un retour à la vie normale ».

    Kara a indiqué à Anadolu que « l’Algérie dispose désormais d’un président de la République, élu par le peuple, dans un scrutin présidentiel dont rien n’a entaché la probité et la transparence et dès le début de l’application de son programme, cela se croisera avec les réclamations et aspirations populaires au changement et à l’amélioration de la condition économique ».

    ** Un lourd héritage

    La troisième priorité du président Tebboune est celle de « rétablir la réputation de ceux injustement traités par la Bande », selon la terminologie qu’il a utilisé, et qui vise les hommes d’affaires et les différentes énergies nationales qui ont subi l’exclusion et les sanctions à l’époque de la cour de l’ancien président.

    L’analyste politique Mohamed Tibi a relevé que cette priorité croise « le Mouvement populaire revendicatif et non pas le Hirak politisé fond sur projets mis en échec avec l’organisation des élections ».

    « Ces élections ont fondé une légitimité constitutionnelle et populaire du nouveau président qui devrait se débarrasser de la rente, de la corruption et des forces occultes et douteuses qui ont gangrené l’économique et la politique », a-t-il poursuivi.

    « Le traitement du Mouvement populaire ne sera pas en soi un défi s’il sera procédé à une séparation entre les forces revendicatives constructives et critiques pour un projet de changement national inclusif des forces qui se sont infiltrées et qui n’ont aucune relation avec les revendications légitimes », a encore argumenté l’observateur.

    « Le nouveau président ne peut pas ignorer les forces revendicatives propres », a-t-il conclu. (Anadolou)

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, Hirak, dialogue,

  • Algérie : Des citoyens saluent le rôle du moudjahid Ahmed Gaïd Salah pour avoir mené le pays à bon port

    Après voir signé le registre de condoléances mis à leur disposition au stand du ministère de la Défense nationale (MDN), à l’occasion de la 28e édition de la Foire de la production nationale, organisée au Palais des exposition des Pins Maritime (Safex), nombre de citoyens, approchés par l’APS, ont affirmé que feu Ahmed Gaïd Salah avait joué un rôle clé dans la préservation de la sécurité et de la stabilité du pays et la satisfaction des revendications du peuple algérien, en favorisant la solution constitutionnelle pour faire face à la crise politique, ayant mené à l’organisation, le 12 décembre dernier, d’une présidentielle, première du genre dans l’histoire du pays, selon Yacine Medjouj, un ingénieur industriel de Tebessa.

    A ce propos, Omar Bahamid, un médecin de Ghardaïa a déclaré que le défunt était “l’un des symboles de la révolution nationale, grâce à qui l’Algérie a su préserver sa paix et sa sécurité dans les plus sombres jours qu’elle a eus à traverser”. Sans le soutien de Ahmed Gaïd Salah au peuple, a-t-il ajouté, la concrétisation de la volonté populaire ayant mené à l’organisation de la présidentielle n’aurait pu avoir lieu.

    Le même citoyen a dit que le regretté était connu pour “l’amour qu’il portait aux jeunes notamment les compétences capables de relever les défis et de contribuer au progrès du pays”. Un constat que le défunt a fait lorsqu’il accomplissait son devoir national à la deuxième région militaire en 2009, a-t-il ajouté.

    Pour Mustapha Aouragh de la wilaya de Blida, le défunt “a fait montre d’une grande sagesse et clairvoyance dans la gestion de la dernière crise politique, en veillant à consacrer la volonté populaire et à organiser une élection présidentielle qui a permis à l’Algérie de sortir du tunnel sombre”.

    L’universitaire Faïza Bouras de Batna a qualifié le regretté de “symbole et source de quiétude pour les citoyens, à travers les promesses faites au peuple algérien dans ses discours en moment de crise”.

    Mejdoub Tayeb, un citoyen de la wilaya d’Adrar s’est dit très reconnaissant envers cet homme, au regard de ses apports à l’ANP et sa contribution aux efforts de développement des zones frontalières en particulier, rappelant son attachement à “sécuriser les frontières, à assister la population et à lui apporter les soins nécessaires”.

    “Le peuple algérien ne peut que s’enorgueillir du défunt qui veillait à préserver la vie des citoyens et leurs biens dans les conditions les plus difficiles”, a affirmé un autre citoyen de la wilaya de Khenchela.

    Le jeune Rouabah Bilel de Sétif a rappelé “les positions héroïques du regretté notamment dans la préservation des vies des Algériens, la réalisation de leurs revendications légitimes et la consécration de la volonté populaire sur le terrain”.

    En cette triste circonstance, Merouane Kihoul de la wilaya de Djelfa a déclaré: “l’histoire écrira le nom du défunt en lettres d’Or, pour son parcours révolutionnaire et milliaire au sein de l’ANP où il a occupé différentes responsabilités”, soulignant que “le défunt avait tout le mérite dans le professionnalisme de l’Armée, sa contribution efficace dans l’économie nationale et son soutien au peuple”. C’est là, l’une des qualités “des héros fidèles au serment des chouhada et des moudjahidine”, a-t-il soutenu.

    De son côté, Said Safouane de la commune de Maatkas (Tizi Ouzou) a indiqué que “le regretté moudjahid compte parmi les responsables qui sont restés fidèles au peuple, en accompagnant son Hirak pacifique à travers toutes ses étapes jusqu’à la réalisation des revendications du peuple”.

    Par ailleurs, le lieutenant-colonel El Aïeb Abdelkrim de la direction centrale du Matériel au ministère de la défense nationale a affirmé que le défunt Ahmed Gaïd était un père exemplaire pour l’ensemble des personnels militaires”, ajoutant que le défunt était “connu par sa clairvoyance, sa sagesse et son haut sens de nationalisme, aiguisé lors de la glorieuse guerre de libération”.

    Tout au long de sa carrière militaire, le défunt était connu pour son altruisme et le don de soi”. Grâce à ses instructions et son expérience, acquise durant la guerre de libération, nos forces armées en général et nos armes de Matériel en particulier, ont atteint les plus hauts niveaux de professionnalisme”, a-t-il affirmé.

    L’alliacé “armée-nation” a été concrétisée grâce au défunt, a-t-il dit.

    Time of arabs

    Tags : Algérie, Gaïd Salah, Hirak,

  • Algérie – De la bonne volonté

    Alors que la crise politique aura bouclé son cinquième mois, les prémices d’un début de solution ne sont toujours pas visibles malgré les bonnes volontés exprimées depuis par les différents acteurs politiques.

    La difficulté à trouver un début de solution qui ferait inéluctablement baisser la tension actuelle trouve sa cause dans la forme que prennent invariablement les différentes initiatives. Celles notamment émanant du pouvoir ou celles encouragées par ce dernier.

    La sortie de Taleb Ibrahimi selon laquelle il n’acceptera pas de faire partie d’une quelconque commission de dialogue si elle n’est pas « indépendante et souveraine » vient replacer le curseur à l’endroit du véritable débat.

    Aucune proposition de solution politique ou de plate-forme de dialogue, aussi sophistiquée soit-elle, ne saurait avoir de chance de réussite sans une posture sincère.

    Cet appel au pouvoir de donner des gages réels de bonne volonté s’inscrit véritablement dans le bon sens. Celui de la recherche d’une voie qui ne souffrirait aucunement de fragilités qui pourraient lui être fatales en cours de route.

    Il reste aujourd’hui évident que la crise de confiance ne peut être dépassée par des solutions de rafistolage juste valable à gagner du temps, voire à imposer le fait accompli.

    Le refus des Algériens, qui continuent inlassablement à revendiquer le changement, d’accepter des solutions palliatives à la place de véritables ouvertures pérennes est une réalité indépassable en l’état.

    Il s’agit d’opter pour des voies durables qui garantissent un minimum de confiance. Sans cela, toute approche est vouée inéluctablement à l’échec avant même son entame.

    Les différentes initiatives en cours démontrent allègrement que les obstacles ne peuvent être levés sans une contrepartie franche. La voie la moins risquée pour l’intégrité du pays étant d’user d’un discours franc empreint de crédibilité. Sans cette bonne volonté, la crise algérienne aura encore de beaux jours devant elle.

    Source : Reportersdz, 24 jui 2019

    Tags : Algérie, transition, dialogue, Taleb Ibrahimi, crise, Hirak,

  • Ali Benflis à al-Jazeera : «l’armée n’a pas bloqué les revendications du Hirak, bien au contraire !

    C’est un Ali Benflis aussi bienveillant que conciliant qui s’est livré au site internet de la chaîne qatarie www.aljazeera.net/news/politics/.

    Dans un long entretien publié ce dimanche, le président de Talaei El Hurriet a tenu un discours positif à l’égard de l’état-major que beaucoup parmi les partis de l’opposition accusent de vouloir détourner le combat du Hirak pour peser sur l’avenir politique du pays.

    «L’institution militaire a grandement contribué à la concrétisation des revendications du Hirak(…) et nul ne peut nier cette réalité ou tenter de la réduire», a estimé » Ali Benflis pour qui l’armée s’était d’emblée mise du côté du peuple et l’a aidé à faire aboutir ses revendications».

    Tout au long de ses réponses l’ex chef du gouvernement de Bouteflika s’est en effet bien gardé d’émettre la moindre critique à l’égard de l’état-major.

    A la question de savoir si le vrai pouvoir, comme le pensent de nombreux acteurs politiques, est entre les mains des militaires, Benflis s’en est sorti par une pirouette en faisant observer que l’institution est la seule qui a «échappé à l’ancien régime» et qu’elle est restée «unie, solidaire et poursuivait l’exercice de ses missions constitutionnelles».

    Il en veut d’autant plus que toutes les autres institutions de la république ont subi la «désertification politique méthodique ordonnée par l’ancien régime» au point de plonger le pays dans la «pire crise de son existence», souligne Benflis.

    Pour lui la présidence de l’Etat, le sénat, l’assemblée populaire nationale et le conseil constitutionnel ont prouvé leur «incapacité» à trouver une solution à la crise.

    C’est pourquoi d’après lui, l’armée a été contrainte de prendre ses responsabilités pour pallier à cette faillite des institutions «discréditées et illégitimes».

    Au plan politique, Ali Benflis prétend que l’armée « a choisi de se mettre dans le camp du Hirak populaire et qu’elle s’est engagée à l’accompagner jusqu’à la satisfaction de ses revendications pleine et entières».

    L’ex chef du gouvernement du président Bouteflika, qui a réagi favorablement à l’offre de dialogue du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, a réitéré sa disponibilité à s’y inscrire pour réunir les conditions d’une élection présidentielle dans un délai qui ne saurait dépasser six mois.

    Seul bémol de Benflis : Que le pouvoir prenne des mesures de détente comme la libération des détenus d’opinion, l’installation d’un gouvernement de compétences nationales, l’ouverture du champ politique et médiatique et l’installation d’une commission indépendante composée de personnalités nationales «crédibles».

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