Les pourparlers informels entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental, avec la participation de l’Algérie et de la Mauritanie, ont été fixés du 16 au 18 décembre près de New York, sous l’égide des Nations unies. Quatrième du genre, cette rencontre est cependant la première à se tenir après la répression sanglante des populations civiles sahraouies les 8 et 9 du mois passé à Gdeim Izik et à El-Ayoun, dans les territoires occupés du Sahara occidental. Une attaque disproportionnée, à l’allure bestiale accomplie, loin du «mauvais œil», et dont on prend soin de garder jalousement le bilan au placard.
Des «incidents graves» qui ne manquèrent pas de soulever la désapprobation à travers la planète, y compris chez les alliés traditionnels du royaume. En Europe, il est clairement reproché au Maroc de déroger aux obligations liées à son «statut avancé», comme laissent penser les conclusions parlementaires européennes, particulièrement celles, plus tranchées, du Parlement espagnol. Rabat ira donc aux pourparlers de New York avec une gibecière pleine de jolies condamnations glanées sur les cinq continents. Il s’y dirigera avec, à sa traîne, tous les remous intérieurs engendrés par la raclée politique issue de sa «bravoure» du 8 novembre et que son vis-à-vis du Polisario connaît sans aucun doute sur le bout des doigts.
Le makhzen ne devra pas non plus perdre de vue que les droits humains au Sahara occidental et sa technique utilisée dans le démantèlement du camp de Gdeim Izik figureront probablement dans l’agenda de la réunion de lundi prochain à Bruxelles dans le cadre de la 9e session du Conseil de l’Association entre le Maroc et l’UE. Le Maroc ira donc assez sonné à la réunion de New York. Une réunion à blanc dont rien de positif ne sortira puisque le royaume est en phase de récupération. Dans le meilleur des cas, le Maroc réservera ses atouts pour la prochaine reunion prévue au mois de janvier prochain. On ne sait jamais, peut-être que, d’ici là, le père Noël aura visité la cheminée du commandeur des croyants. Il faut bien rêver tout de même, non ?
M . Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr.
Le Jeune Indépendant, 12/12/2010
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