L’Algérie réaffirme la nécessité du «respect» de la légalité internationale concernant la question du Sahara Occidental (envahi par le Maroc en 1975 suite au retrait des colons espagnols, ndds), tout en réitérant qu’ «elle n’est pas partie au conflit», a indiqué jeudi à Alger, le directeur général des Affaires politiques et de la sécurité internationales au ministère des Affaires étrangères, Dani Benchaâ. «Nous avons demandé pour que la légalité internationale soit respectée, concernant le conflit au Sahara Occidental», a précisé Dani Benchaâ lors d’une conférence-débat sur la politique extérieure de l’Algérie animée dans le cadre de la visite officielle des auditeurs de la 117e session du cours principal du collège de Défense de l’Otan à Rome.
«C’est pour cette raison que nous continuons à soutenir l’action des Nations unies et celle de Christopher Ross, l’envoyé personnel du SG de l’Onu», a-t-il dit, devant les membres de la délégation de l’Otan. Il a indiqué que «l’action de l’Algérie se limite à une action diplomatique comme d’ailleurs le fait toute la communauté internationale», ajoutant que «l’Algérie n’est pas du tout une partie au conflit». «C’est seulement notre appui à un principe cardinal pour qu’il y ait un ordre international et qu’on respecte la légalité internationale», a-t-il souligné. Le même responsable a affirmé que la base essentielle qui anime la politique étrangère de l’Algérie est la légalité internationale qui condamne l’usage de la force militaire pour occuper un territoire. «C’est un principe cardinal de la politique algérienne depuis son indépendance », a-t-il rappelé.
Concernant la lutte contre le terrorisme, Dani Benchaâ a indiqué qu’«il est fondamental que la communauté internationale se mobilise contre ce fléau», rappelant que «l’Algérie a combattu seule le terrorisme». «Il est clair que pour lutter contre le terrorisme, il faut éliminer le vecteur idéologique et faire en sorte de le confiner à une lutte contre la criminalité», a-t-il expliqué. S’agissant de la lutte contre le terrorisme au Sahel, il a indiqué qu’il faut lui donner une autonomie et une identité africaine dans le traitement de la question. «Cependant, toute contribution et assistance sont les bienvenues, y compris celle de l’Otan», a-t-il dit à l’assistance. Le responsable du ministère des Affaires étrangères a relevé l’existence, dans ce sens, d’un mécanisme de coopération entre les pays du Sahel, qui est à même de permettre une plus grande stabilité dans la région. «La lutte contre le terrorisme ne se limite pas à des moyens sécuritaires mais aussi à travers des moyens économiques», a-t-il estimé, saluant la décision du Conseil de sécurité de l’Onu concernant la criminalisation du paiement des rançons.
Interrogé sur les relations extérieures de l’Algérie, il a indiqué que l’Algérie est désireuse d’avoir les meilleures relations avec tous les membres de la communauté internationale. «Il n’y a pas intentionnellement de relations privilégiées avec tel ou tel pays», a-t-il dit, ajoutant toutefois, l’existence d’une «disponibilité» de l’Algérie avec tous ses partenaires. «Nous sommes satisfaits des relations avec l’Union européenne (UE), les États-Unis d’Amérique et la Russie. Nous voulons que ces relations soient au même niveau», a-t-il relevé. Il a expliqué que «lorsque nous avons adhéré au dialogue méditerranéen, nous voulions une meilleure coopération avec l’Otan et l’UE». «Avec l’UE, nous avons des difficultés au niveau de la mise en oeuvre de l’accord (d’association)», a-t-il fait remarquer. «Nous avons une perte économique importante. Nous attendons que les engagements de l’UE soient respectés en terme de promesses d’investissements dans le pays», a-t-il dit, affirmant que «si les choses restent en l’état, la responsabilité n’incombera pas du tout à l’Algérie»
R. I.
Le Courrier d’Algérie, 11/12/2010
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