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  • Sahara occidental, le conflit oublié

    Justine Canonne
    Le 6 novembre 1975, un cortège de 350 000 Marocains portant chacun un Coran défilent pacifiquement dans le désert. Ils revendiquent le contrôle du Maroc sur le Sahara occidental. Cette « marche verte », ainsi nommée, est une pression envers l’Espagne qui occupe la zone depuis quatre-vingt-dix ans. Pression efficace puisqu’en 1976 l’armée espagnole quitte la région. Les deux tiers du Sahara occidental sont accordés au Maroc et le tiers sud, à la Mauritanie. Les choses semblent s’arranger mais les États en présence oublient… tout un peuple, les Sahraouis, nomades parcourant depuis des siècles cette portion de désert. Ceux-ci, réunis dès 1971 sous un front de libération, le Polisario, réclament leur indépendance, dénonçant l’annexion de leur territoire par les États voisins.
    Le Polisario, qui a proclamé la République arabe sahraouie démocratique, a le soutien de l’Algérie. Alger voit en effet d’un mauvais œil l’annexion du Sahara occidental par son rival marocain, qui en profitera pour exploiter les immenses réserves en phosphates du désert. Si la Mauritanie finit par reconnaître le mouvement populaire sahraoui, le Maroc prend bel et bien le contrôle du Sahara occidental, le nommant d’ailleurs « Sahara marocain ». Depuis, toutes les négociations autour du désert tant convoité échouent.
    Ainsi, en février 2010, le Maroc et les Sahraouis tentaient à nouveau de s’accorder, en vain. Le géopolitologue Yahia Zoubir est sceptique quant à une résolution du conflit : trop d’intérêts économiques et géopolitiques sont en jeu. Français et Américains, affirmant du bout des lèvres le droit à l’autodétermination sahraouie, soutiennent en réalité le Maroc : ce dernier est un allié fiable des États-Unis dans le monde arabe, et la France en est le premier partenaire commercial. Ce conflit vieux de trente-cinq ans empoisonne les relations algéro-marocaines. Leur frontière est fermée et Alger conditionne sa réouverture à un accord incluant le règlement du conflit au Sahara occidental. Cette situation limite considérablement le développement économique du Maghreb : le commerce entre ces États représente 1 % de leurs échanges extérieurs, un des taux régionaux les plus bas du globe.
    Yahia H. Zoubir, « Le conflit du Sahara occidental : enjeux régionaux et internationaux », février 2010, disponible sur
    www.ceri-sciences-po.org
  • Sahara Occidental : Une décolonisation ratée aux portes de l’Europe, et toujours une question d’actualité.

    Novembre 1975, marche verte et occupation du Sahara espagnol!
    27 février 1976, proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique, république en exil!
    Mai 2010, il s’est passé 35 ans, une génération, les Sahraouis sont toujours en exil ou occupés, de part et d’autre d’un mur de défense qui partage leur territoire en deux!
    Les Sahraouis pourront-ils accéder à l’indépendance? Leur volonté jamais démentie aura-t-elle raison des raisons d’Etat et de la négligence internationale à laisser un Etat, e Maroc, imposer sa volonté hégémonique à un peuple qui refuse de se plier à la loi du plus fort?
    Avril 2010, comme chaque année, le Conseil de Sécurité met à son ordre la question du renouvellement du mandat de la MIURSO, mission de paix chargée d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental et met eu point, par consensus, une résolution qui suit les recommandations du secrétaire général, qui vient de lui transmettre un rapport. Résolutions et rapports sont très voisins d’une année à l’autre, ils rappellent le droit sans jamais se donner les moyens de l’appliquer et traitent de « manière équilibrée » colonisateur et colonisé, se cantonnant ainsi dans la plus totale impuissance.
    Cette situation persiste depuis 1991, date de la mise en œuvre du plan de paix des Nations Unies et de l’installation de la MINURSO.
    Cette mission de paix s’est acquittée d’une seule action effective, un cessez-le-feu entre les deux parties. Avec ce cessez-le-feu et l fin des combats, le Maroc s’est débarrassé d’une lourde charge financière, mais a fait en sorte que le référendum ne puisse avoir lieu. La royauté, Hassan II comme Mohamed VI, ne tolérant pas la consultation démocratique du peuple sahraoui, qui mettrait en cause le principe de sa souveraineté sur le territoire du Sahara Occidental. Le « tabou de la marocanité du Sahara », que la monarchie entretient depuis 40 ans, est un des principaux moyens de sa pérennité.
    Conflit régional qui est maintenu à l’agenda de l’ONU, grâce à la ténacité de la diplomatie sahraouie et à quelques-uns de ses soutiens, comme l’Algérie, Cuba, l’Union Africaine et plus récemment l’Afrique du Sud et plusieurs pays progressistes d’Amérique Latine, en dépit du soutien apporté au Maroc par la France, les Etats-Unis ou le Royaume Uni.
    Par exemple, proximité politique et intérêts économiques entremêlés transforment le plus souvent notre pays en « porte-parole » des positions marocaines tant au niveau du Conseil de l’Union Européenne. Ainsi, la question du mandat de la MINURSO pour lequel le Conseil n’a pas tranché.
    Depuis plusieurs années, le Front Polisario, en réaction à la situation faite aux défenseurs sahraouis des droits de l’Homme, dans les territoires occupés (correspondant à la partie du Sahara Occidental occupée par le Maroc par le Maroc) -arrestations arbitraires toute expression impossible hors la « marocanité » du Sahara, la grève de la faim d’Aminatou Haidar en décembre dernier ayant permis de lever davantage le voile- réclament l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme.
    Cette demande fut instruite par plusieurs rapports d’organisations des droits de l’homme (Amnesty International, Human Rights Watch, Front Line) et des observateurs sur place dénonçant ces atteintes aux droits de l’homme et la situation très précaire des Sahraouis osant s’organiser et réclamer pacifiquement et publiquement le référendum d’autodétermination.
    Cependant, la résolution 1920 du 30 avril 2010 n’a pas retenu l’élargissement du mandat de la MINURSO. Elle s’est contentée une nouvelle fois d’inviter les parties, Maroc et Front Polisario, à poursuivre les négociations… Négociations qui, depuis trois années, se répètent en vain t butent sur le blocage marocain qui entend seulement « négocier » son plan d’autonomie, et par-là nier le droit des peuples de disposer d’eux-mêmes.
    Les Sahraouis et le Front Polisario ont plus que jamais besoin du soutien des progressistes en Europe et dans le monde. La mobilisation espagnole en faveur des Sahraouis est à ce titre exemplaire.
    Compte tenu de l’implication de la France dans ce conflit, il est important qu’une solidarité politique s’y exprime de manière plus vigoureuse et soit capable de susciter un mouvement d’opinion pour le respect des droits de l’homme et pour l’application du droit à l’autodétermination des Sahraouis. Des initiatives existent déjà animées par un réseau solidaire actif, d’associations et d’élus, elles sont besoin d’être soutenues et renforcées. Régine Villemont, Secrétaira Général de l’Association des Amis de la RASD (AARASD)

  • Arrivée à Johannesburg du Président sahraoui pour prendre part à l’ouverture du Mondial-2010

    Johannesburg, 10/06/2010 (SPS) Le Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, est arrivé jeudi à Johannesburg pour prendre part à l’ouverture de la cérémonie du Mondial-2010, prévue vendredi au stade Soccer City, de Johannesburg, a indiqué un communiqué de la Présidence, publié ce jeudi.
    Invité d’honneur du Président sud africain, Jacob Zuma, le Président sahraoui est accompagné par le ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Salem Ould Salek, le Secrétaire d’État à la Jeunesse et au Sport, M. Mohamed Mouloud Mohamed Fadel, le Conseiller à la présidence de M. Abdati Breika, et l’Ambassadeur sahraoui en Afrique du sud, M. Salha El Abd, a-t-on indiqué de même source.

    Le Chef de l’Etat a été accueilli à l’aéroport par le Comité national d’organisation de la Coupe du Monde dirigé par Mme Mosiviwe Noluthando, ministre des établissements de réadaptation, a précisé le communiqué.

    C’est la première fois que le contient noir abrite la Coupe du Monde de football. L’Afrique y est représentée par l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Nigeria, la Côte-d’Ivoire et le Cameroun. (SPS)
  • Sahara occidental : La France est-elle encore le pays des droits de l’homme ?

    Nous condamnons fermement l’attitude de la France lors du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui devait statuer sur le mandat de la MINURSO au Sahara Occidental. Malgré le rapport du 6 avril 2010 du secrétaire général des nations unies qui reconnaît que « les Nations Unies » ont le devoir de faire respecter les normes relatives aux droits de l’homme dans toutes ses opérations y compris au Sahara Occidental », malgré l’annonce de la vice-présidente du gouvernement espagnol qui soutient l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, et en dépit des nombreux soutiens exprimés au peuple sahraoui, la France à été le seul pays à refuser que cette dimension soit incluse dans le mandat de l’ONU.
    Ce positionnement intervient au moment même où se multiplie la répression à l’encontre de la population civile en général et plus spécialement contre les défenseurs des droits de l’homme.
    Un tel positionnement de la part d’un pays connu pour être le berceau des droits de l’homme, entache l’image de la France. Ce positionnement inconditionnel de soutien à une politique de colonisation, ne profite ni à la paix, ni à la stabilité, ni à la sécurité de la région. Le gouvernement français porte une lourde responsabilité en encourageant ainsi à bafouer le droit international, par son appui économique et militaire et sa participation au pillage des ressources du peuple sahraoui.
    La solution du conflit au Sahara Occidental réside dans l’application du droit international, des résolutions de l’ONU, et dans l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans les plus brefs délais.
    Pierre Dharréville
    Secrétaire Départemental du P.C.F.13
    Membre du Conseil national
  • Focus/Algérie-France. Où va-t-on ?

    Par Ahmed Halfaoui 
    Il n’y a jamais loin de la politique à l’économie, surtout dans le système marchand qui gouverne la planète. Ainsi, Israël n’aurait jamais été créé sans le pétrole du Moyen-Orient ou du moins n’aurait jamais joui du soutien indéfectible que lui vouent les puissances occidentales. La politique organise, préserve et défend la gestion des intérêts stratégiques des puissances de l’argent, elle exprime les grandes orientations et les perspectives locales, régionales et mondiales de la façon la plus claire qui soit. Il n’y a rien à attendre des notions de droit, de justice ou de légalité internationale. Pas plus que de l’amitié entre nations. Les actes, les positions et les résolutions n’ont, dans le contexte actuel, que la valeur des dividendes qui peuvent être obtenus. Mais le voile des discours, des chartes et autres traités internationaux, fait illusion. Une illusion qui tend à agacer ceux-là mêmes qui l’ont conçue et entretenue. Elle les oblige à construire d’autres cadres qui leur permettent de vaquer à leurs affaires sans être dérangés par les gesticulations de ce qui appelé le Tiers Monde. Ces cadres sont eux-mêmes hiérarchisés. Il y a d’abord le Groupe des huit ou G8 avec les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Canada et la Russie. Il regroupe plus de 60% de l’économie mondiale. Ensuite, sous la poussée de pays dits émergents et de crises financières cycliques fut constitué le Groupe des vingt ou G20. Le G8, qui reste autonome, s’élargit occasionnellement à un certain nombre de pays, Chine, Brésil, Inde, Mexique, Australie, Corée du Sud, Turquie, Indonésie, Arabie saoudite, Argentine, Afrique du Sud, et Union européenne. Cette dernière est représentée par le Président du Conseil Européen et par celui de la Banque Centrale de l’UE. Y siègent aussi le FMI et la Banque mondiale. Le G20 représente plus de 90% de la production mondiale brute. Certains autres pays, comme l’Algérie, peuvent être invités à certaines sessions selon le poids qu’ils peuvent représenter localement dans la stratégie à concevoir. Ces Groupes, par leur existence, contreviennent gravement à la Charte des Nations unies, parce que les affaires du monde devraient dans les principes impliquer l’ensemble de la communauté internationale. Mais cela ne semble déranger personne, sauf les mouvements altermondialistes et une petite minorité de pays que des concertations qui engagent le destin de milliards d’êtres humains se tiennent entre quelques pays seulement et qui de surcroît détiennent l’essentiel des moyens économiques, financiers, technologiques et militaires.
    Il y a toutefois une note d’espoir. La nature du système fait que la concurrence entre les membres de ces groupes peut jouer un rôle déterminant et empêcher une trop forte solidarité en leur sein.
    L’Algérie, comme tout les pays économiquement dominés, peut dans ce cas trouver des marges de manœuvres suffisamment larges pour asseoir des politiques nationales tournées vers les dynamiques internes. L’actuelle situation économique de la France (premier partenaire du pays), par exemple, est une opportunité qui est déjà exploitée par le gouvernement Ouyahia, nouveau cours, et qui pourrait permettre d’aller plus loin dans la redéfinition des termes de l’échange entre les deux pays. La France, orgueilleuse, conquérante, a désormais une petite mine face à la puissance allemande, alors qu’en Afrique elle a perdu l’essentiel de ses parts de marché au profit de la Chine, de l’Inde et du Brésil. A ce titre, la place de la seule Afrique subsaharienne, dans les volumes d’échanges français, est tombée de 40% à seulement 2%. Le sommet France-Afrique de Nice est une tentative de se remettre en selle.
    Avec l’Algérie, la France officielle et marchande, malgré des déclarations de bonnes intentions, semble ne pas mesurer le fossé creusé avec son partenaire. La Droite au pouvoir se repose sur des certitudes que les faits sont en train de démentir. Pour peu que la volonté du pouvoir algérien se confirme et prenne des allures d’une stratégie qui ne soit pas à court terme ou conjoncturelle. Une partie du patronat français semble avoir fait son deuil de la position léonine perdue. A en croire Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), «il y a beaucoup de parallèles à faire entre les entreprises algériennes et françaises…il y a de très fortes potentialités en Algérie mais, jusque-là, on ne travaille pas du tout assez ensemble. On vient vendre des produits, puis on s’en va. Ça, c’est pas intéressant». Toute l’exigence du gouvernement algérien est reprise, quoi que puissent en penser nos «experts en économie», par un acteur du libéralisme qui était censé, selon nos «experts», refuser les nouvelles règles d’échanges. Le déversoir des produits français et étrangers devient, comme par miracle, un système «pas intéressant».
    Il reste beaucoup à creuser, en politique aussi. La non reconnaissance des crimes du colonialisme, la légitimation déguisée de ce même colonialisme et l’entretien de la confusion mémorielle sur ce sujet doivent cesser, pour donner la preuve d’un réel changement d’attitude et de rupture avec un passé reconnu comme odieux. Il suffit pour Sarkozy et ses partenaires politiques de répondre à l’appel lancé par des centaines d’historiens, d’intellectuels et d’associations. Il suffit de reconnaître comme le dit cet appel que «quelles qu’aient été les responsabilités de la société, c’est bien la puissance publique française qui, de 1830 à 1962, sous la Ve République, a conduit les politiques coloniales à l’origine de ces drames. Sans omettre la complexité des phénomènes historiques considérés, c’est bien la France qui a envahi l’Algérie en 1830, puis l’a occupée et dominée, et non l’inverse : c’est bien le principe des conquêtes et des dominations coloniales qui est en cause.» En admettant cela, la France officielle mettra fin à ce sinistre amalgame qui met au même niveau la violence de la répression coloniale et la violence de la résistance algérienne, qui donne le même poids, en 1945 à une centaine de morts européens qu’à celles des dizaines de milliers d’Algériens et qui exhibe le drame des rapatriés pour minimiser le drame des «indigènes».
    En admettant cela, la France officielle fera taire les nostalgiques de l’Algérie française et donnera le gage de l’abandon définitif de sa volonte de domination.
    Il y a encore d’autres attitudes françaises qui méritent d’être changées.
    Au plan régional, libre au régime français de contracter les alliances qui lui plaisent. Mais la recherche de privilèges économiques ne peut se conjuguer avec des velléités d’hostilités. Et il se trouve que les intérêts stratégiques exprimés pour l’Afrique du Nord sont sans ambigüité et que l’Algérie est placée dans le camp des adversaires. Dans cet esprit, les entraves à la résolution onusienne de l’affaire du Sahara Occidental et les manœuvres pour imposer le fait accompli ne sont pas, comme une approche simpliste le laisserait croire, dues à «l’amitié» avec le Makhzen, mais relèvent surtout d’une volonté de puissance qui ne peut être impunément ignorée. Décidément, beaucoup de chemin reste à faire.
    Les Débats, 9-15 mai 2010
  • Scoutisme: des enfants sahraouis hôtes de familles algériennes

    ALGER– Le groupe « Nour El Houda » des Scouts musulmans algériens (SMA) de la commune des Eucalyptus (Alger) a organisé, jeudi une cérémonie en l’honneur des membres du groupe des scouts sahraouis « El Ouali Mustapha » qui sont, depuis quelques jours, les hôtes des familles algériennes. Le commandant général des Scouts Musulmans Algériens (SMA), Noureddine Benbraham, a déclaré que cette visite qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de jumelage signé l’an passé avec les scouts sahraouis a été l’occasion pour les familles algériennes d’exprimer leur solidarité et leur soutien au peuple sahraoui à travers l’accueil chaleureux réservé à la délégation de scouts sahraouis composée de 24 enfants.(APS)
  • Une année au Parlement européen

    Cela fait un an cette semaine que j’ai été élue – que nous avons été élus – au Parlement européen. Je me rappelle comme si c’était hier de l’enthousiasme qui a accompagné les résultats, de l’attente aussi que ces derniers ont suscité. Avons-nous été à la hauteur de cette dernière ? Ce n’est évidemment pas à moi d’apporter la réponse à cette question, mais un premier bilan semble bel et bien s’imposer.Prétendre que nous avons remporté tous nos combats serait difficile. Au contraire, l’année parlementaire a commencé pour nous par une défaite, avec la reconduction de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne. Il faut dire que la majorité au Parlement européen, élue au suffrage universelle, est très conservatrice ; et qu’elle a pu s’appuyer dans ces deux cas précis sur une partie des socialistes et des libéraux. Faire avancer nos idées dans ce contexte est donc une lutte de tous les jours, et obtenir un vote positif sur nos propositions pas toujours garanti. Rien d’étonnant à cela : c’est le jeu normal de la démocratie parlementaire.
    Mais nous avons aussi obtenu des progrès remarquables, parfois sans précédents. Par exemple je suis fière du travail accompli au sein de la Commission Développement, que je préside, pour remettre ses préoccupations au cœur des politiques de l’Union européenne. Nous avons ainsi réussi à mettre fin à l’accord de pêche qui avait été conclu avec la Guinée Conakry, et devait donner lieu au versement de 1.050.000 eurosà la junte au pouvoir quelques jours seulement après le massacre perpétré dans la capitale. Et nous voulons continuer sur cette lancée par la remise en cause des accords de pêche avec le Maroc, considérés comme contraires au droit international puisqu’ils permettent la pêche dans les eaux territortiales du Sahara occidental sans qu’il soit possible d’affirmer que les citoyens sahraouis en tirent un quelconque bénéfice. Les accords européens de pêche – dits de partenariats – sont en effet totalement contraires aux intérêts des peuples, aux objectifs de développement, à la préservation de l’environnement, voire aux Droits de l’Homme. Que le Parlement européen soit en mesure pour la première fois de son Histoire de s’y attaquer, et en saisisse l’occasion, c’est quelque chose de fondamental !
    De même, nous avons marqué des points dans notre lutte contre les paradis fiscaux, notamment en militant chaque fois que cela était possible pour la mise en place d’une comptabilité pays par pays, comme ce qui est mis en place en ce moment même par la région Ile de France. Enfin nous sommes sur le point de revoir en profondeur le mandat extérieur de la Banque européenne d’Investissements, dont les placements ne sont pas toujours – loin s’en faut – des plus judicieux en matière sociale ou écologique.
    Economie, agriculture, libertés fondamentales… les dossiers sur lesquels nous nous battons quotidiennement sont trop nombreux pour que je les énumère tous ici. Je vous invite cependant à visionner la vidéo que vous trouverez à l’adresse ci-dessous, pour voir par vous mêmes le « compte rendu de mandat » que nous avons fait, Hélène Flautre, José Bové et moi lors de la Convention d’Europe Ecologie, samedi dernier. J’y reviens notamment sur la délégation parlementaire en Israël, en Palestine et à Gaza.
    Au total, mon sentiment est que nous avons vraiment commencé à faire bouger les lignes. Evidemment il y a encore beaucoup à faire ! Mais parce que nous disposons d’un groupe plus important qu’auparavant, parce que nous portons bien souvent une position originale et que la vérité et la force de conviction peuvent être très subversives, nos voix portent plus loin que jamais. Tout l’enjeu de la structuration d’Europe Ecologie sera de nous donner les moyens de poursuivre et d’approfondir cette aventure.
    http://www.dailymotion.com/video/xdle60_convention-inter-…
    NouvelObs.com

  • Le Maroc épinglé sur le recul de la liberté d’expression et d’opinion : “Amnesty International n’a pas d’agenda politique”

    «Le chemin des droits humains passe par la justice et il ne saurait y avoir de réconciliation ni d’équité sans justice ». La déclaration de Mohamed Sektaoui, directeur de la section marocaine d’Amnesty international, porte tout le message de cette ONG qui, cette année, fait un gros plan sur « la faille de la justice mondiale qu’il faut nécessairement combler ». En présentant hier à Rabat devant la presse le rapport annuel 2010 sur la situation des droits de l’Homme de par le monde, les responsables d’Amnesty International Maroc n’ont eu de cesse de répéter que nul n’est au-dessus des lois et que seule la justice apporte vérité et réparation aux victimes, « cette justice qui contribue à prévenir de nouvelles atteintes aux droits humains ». L’adhésion à la Cour pénale internationale est, selon les activistes d’A.I, le seul indicateur démontrant l’engagement d’un Etat en faveur de la justice. Trop de pays rechignent encore à le faire : ils sont 81 Etats à n’avoir pas souscrit à la CPI alors que cette ONG de défense des droits humains a relevé en 2009 que les tortionnaires continuaient de jouir de l’impunité dans 61 pays.
    Le rapport annuel d’Amnesty International a disséqué l’année 2009 à la loupe du respect des droits de l’Homme et de la dignité humaine à travers 159 pays dont le Maroc. Et en terre marocaine, 2009 a été une sale année pour les droits humains. « Les atteintes à la liberté d’expression, d’association et de réunion se sont multipliées à propos de questions considérées comme touchant à la sécurité intérieure ou extérieure de l’Etat. Des défenseurs des droits humains et des journalistes qui avaient osé franchir la ligne rouge en publiant des informations sur la famille Royale, des partisans de l’autodétermination du Sahara occidental et des membres du groupe politique interdit Justice et Bienfaisance ont été harcelés, arrêtés et inculpés ». Les politiques de l’affaire Belliraj et leur lourde condamnation « dans le cadre d’un procès entaché d’irrégularités » ont droit à un paragraphe dans le chapitre « Maroc et Sahara occidental » du rapport annuel d’A.I.
    L’épouvantail
    des lignes rouges
    Le constat d’Amnesty International est amer. La liberté d’expression recule et les pouvoirs publics continuent de brandir l’épouvantail des lignes rouges soutenu par un code de la presse prévoyant des peines privatives de liberté. Les procès faits aux journalistes sont ainsi répertoriés par Amnesty. Mauvais temps aussi pour les défenseurs des droits de l’Homme. Le rapport d’A.I rappelle le cas de Chakib Khyari, cet activiste condamné à trois ans de prison pour outrage aux institutions publiques et infraction à la réglementation relative au contrôle des changes. La lutte contre le terrorisme ne se fait pas sans dérapages. Le rapport d’A.I relève des arrestations abusives, des mises au secret qui durent plusieurs semaines et des familles qui ne sont pas prévenues de l’arrestation de leurs proches. Dans notre pays, les droits des migrants sont toujours bafoués. Les clandestins sont expulsés, sans autre forme de procès alors que les réfugiés demandeurs d’asile ne reçoivent toujours pas de carte de séjour par les autorités marocaines. Si le droit à l’expression de la dissidence sahraouie, pour reprendre l’expression des activistes d’Amnesty international, est longuement plaidé par ce rapport international, les violations commises dans les camps de Tindouf sont occultées. Ou presque. En quelques lignes, Amnesty International évoque le fait que « le Front Polisario n’a pris aucune mesure pour mettre fin à l’impunité dont bénéficient ceux qui étaient accusés d’avoir commis des atteintes aux droits humains dans les camps durant les années 1970 et 1980 ». Deux poids deux mesures ? Mohamed Sektaoui n’élude pas la question. « C’est une remarque qui nous est faite tous les ans, à chaque publication de rapport. Amnesty International n’a pas d’agenda politique. A.I est une ONG autonome et indépendante. Nous avons des difficultés à nous rendre en Algérie et à Tindouf. C’est pourquoi nous le répétons avec force, l’adhésion à la Cour pénale internationale mettra fin à toute forme d’impunité ». Au cours de cette conférence de presse donnée par la section marocaine d’Amnesty International, les promesses non tenues de l’Instance Equité et Réconciliation ont été rappelées. Les recommandations d’Amnesty International également. Les excuses publiques du chef de l’Etat, les réformes institutionnelles et les poursuites judiciaires contre ceux qui se sont rendus coupables d’exaction figurent parmi les principales revendications d’A.I qui n’a pas pris en considération jusque-là la réponse documentée du Conseil consultatif des droits de l’Homme relative à l’exécution des recommandations de l’IER.
    Sale temps pour les droits humains
    81 pays n’ont pas souscrit à la Cour pénale internationale et 7 pays du G20 n’y ont toujours pas adhéré.
    Dans 61 pays de par le monde, les tortionnaires jouissent de l’impunité alors qu’on a torturé et infligé de mauvais traitements dans au moins 111 pays.
    La liberté d’expression est, elle, restreinte dans au moins 96 pays.
    Dans au moins 48 pays, des prisonniers d’opinion sont incarcérés et des procès inéquitables ont été tenus dans 55 pays.
    Non, il ne fait toujours pas bon pour les droits humains, un peu partout dans le monde.
    Source : Liberation.ma
  • Amnesty : La liberté d’expression n’est « toujours pas tolérée » au Maroc

    Le rapport d’Amnesty International pour 2010 publié
    Amnesty international a déclaré que le Maroc « ne tolérait toujours » pas la liberté d’expression, et appelé à une « réforme de la justice », dans son rapport international 2010 publié mardi.
    « Des journalistes ont fait l’objet de poursuites en vertu de plusieurs dispositions du code pénal et du code de la presse qui peuvent être utilisées pour punir d’une peine d’emprisonnement l’expression pacifique d’opinions critiques », a-t-on ajouté.
    « Des articles ou des caricatures concernant la famille royale ont été saisis ou détruits, et des journaux ont été interdits », a indiqué le rapport.
    Selon ce dernier, « les auteurs de violations des droits humains, commises à l’époque actuelle ou dans le passé, continuaient de bénéficier d’une quasi-unanimité ».
    En 2010, « des défenseurs sahraouis des droits humains et d’autres militants ont été harcelés, et notamment placés sous étroite surveillance », poursuit l’ONG.
    Au cours d’une présentation du rapport mardi à Rabat, le directeur général d’Amnesty International-Maroc, Mohamed Sektaoui, a toutefois demandé « que les autorités algériennes fassent preuve de coopération pour permettre à Amnesty d’enquêter sur les abus commis par le Polisario au cours des années 70 et 80 ».
    Au Maroc, « il y a eu, lors de la dernière décennie, une évolution des droits de l’homme. Des chantiers ont été ouverts et le Maroc s’est distingué par rapport au Proche-Orient et l’Afrique du Nord », a ajouté M. Sektaoui.
    Des témoignages de victimes des abus du passé ont été organisés en 2004 par l’Instance équité et réconciliation (IER), créée par le roi Mohammed VI et présidée par Driss Benzekri, un ancien prisonnier politique.
    Une fois l’IER dissoute, Mohammed VI avait chargé le Conseil consultatif des droits de l’homme (officiel) de gérer la mise en oeuvre de ses recommandations, ainsi que l’utilisation de ses archives.
    « La liste des cas de disparition forcée sur lesquels l’IER avait mené des investigations n’avait toujours pas été publiée », a précisé le rapport d’Amnesty.
    « Le roi a réclamé le 20 août une réforme du système judiciaire, conformément aux recommandations de l’IER, mais aucune initiative en ce sens n’avait été prise à la fin de l’année », conclut l’organisation indépendante.
    El Khabar, 10 juin 2010
  • 10k de Zaragoza, duel Sahraoui-Marocains, arbitrage espagnol

    Salah Eddine Amaidan sportif Sahraoui de haut niveau réfugié politique en France a participé aux 10 km de Saragosse en Espagne le 6 juin 2010.La course, 2 boucles de 5 Km, n’était pas homologuée du fait des dénivelés et des demi-tours mais 2020 participants étaient au départ de cet événement populaire.
    Salah Eddine Amaidan est arrivé 5ème de la course en 32’01. Les quatre premiers sont :
    Hamid El Mouaziz 30’22, Ma, améliorant le record sans effort apparent
    Hassane Ahouchar 30’28, Ma
    Adrian Garcia Ibanez 31’04, Esp
    Yassine Abataourap 31’49, Ma
    Les amis du Peuple Sahraoui étaient présents tout au long du parcours pour soutenir SE Amaidan qui participait malgré des blessures au mollet et à la cuisse. Ils ont salué l’arrivée de leur héro par une petite fête spontanée, agitant les drapeaux et criant pour la liberté du Sahara Occidental.
    L’organisateur s’est pour sa part étonné du grand nombre de coureurs Marocains de haut niveau – non invités – et participants à la course alors que les gains étaient très modestes. Il avait refusé une autre demande d’invitation hors délai d’un Marocain vivant en France. La demande était arrivée après l’annonce publique par les médias de la participation de Salah Eddine à la compétition, comme invité particulier.
    Après la réaction très froide des deux premiers gagnants lors de la remise les médailles et récompenses, l’organisateur a émis l’hypothèse que leur participation avait été commandée pour que Salah Eddine ne puisse pas gagner, d’où leur dédain apparent pour le gain obtenu.
    Les observateurs sportifs ont d’autre part commenté la technique de course en relais des deux premiers montrant leur entente.
    De ces « étranges coïncidences », il est resté une plaisanterie : « si vous voulez une demi-douzaine de Marocains de haut niveau sur votre course, sans avoir à les payer, invitez un Sahraoui, l’ambassade du Maroc se chargera du reste ! »
    Les organisateurs ont affirmé après la course avoir l’intension d’intensifier leur solidarité avec leur peuple Sahraoui en matière sportive.
    APSO, 8 juin 2010