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  • Le président de la République félicite le nouveau président colombien, Juan Manuel Santos

    Bir Lehlu (Territoires Libérés du Sahara O ccidental), 25/06/2010 (SPS) .- Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a adressé jeudi une lettre de félicitation au nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, élu avec 69% des voix au deuxième à la tête de la République de la Colombie.
    « Il m’est un plaisir de vous exprimer au nom du Gouvernement et du peule sahraouis et en mon personnel, les sincères félicitations à l’occasion de la victoire que vous avez remporté lors des élections du 20 juin 2010, et par laquelle vous étiez élu en tant que président de la République sœur de Colombie pour un nouveau mandat », a écrit le président, Mohamed Abdelaziz dans sa lettre à son homologue, Juan Manuel Santos.
    Le président de la République a également réitéré la volonté et la détermination du Gouvernement de la RASD à développer les relations bilatérales entre les deux pays, a ajouté le texte de la lettre dont une copie est parvenue à SPS.
    Il a enfin souhaité à son homologue plein succès dans l’accomplissement de ses responsabilités en tant que chef de la plus haute magistrature de la République de Colombie. (SPS)
  • Journal en Mauritanie ou autour: 17 Mai 1959 & 13 Mai 1977

    Premières élections à l’Assemblée nationale & Accord de défense mutuelle entre la Mauritanie et le Maroc
    Le 17 Mai 1959, ont lieu les premières élections à une Assemblée nationale en Mauritanie. Dix jours après, en Conseil de gouvernement, le président Moktar Ould Daddah en fait le bilan : « les électeurs, malgré l’époque défavorable, ont participé d’une manière massive au scrutin, et en ont fait le test de l’unanimité nationale « . Le communiqué remplace l’appellation de Conseil de gouvernement par celle de Conseil des ministres : la Mauritanie nouvelle a commencé.
    Sans doute, sous l’administration française, le Territoire avait-il une assemblée, dite territoriale et instituée par une loi métropolitaine du 6 Février 1952(1). Des élections avaient suivi le 30 Mars 1952(2), puis le 31 Mars 1957(3). Celles de 1959 ont des résultats apparemment analogues(4) :  les Mauritaniens plébiscitent les deux listes du PRM, qui enlèvent la totalité des 40 sièges, répartis en deux circonscriptions, mais les statistiques ne doivent pas tromper. Il se produit de grands changements par rapport aux élections sous administration française. La participation a été massive malgré les consignes d’abstention des partis d’opposition. L’enjeu politique a été clairement défini par l’existence de ces deux oppositions et le droit public applicable est proprement mauritanien : l’administration française ne « fait » plus les élections.

    Le Parti du Regroupement mauritanien est le parti gouvernemental, résultant de la fusion, au congrès d’Aleg tenu du 2 au 5 Mai 1958 1948 (Le Calame du 6 Mai 2008 – chronique anniversaire), des deux partis existant pendant les dernières années de l’administration française : l’Entente mauritanienne, fondée par Horma Ould Babana, le 17 Juin 1950 et l’Union progressiste de Mauritanie fondée le 20 Février 1948 (Le Calame du 12 Février 2008 – chronique anniversaire des 16-20 Février 1948).

    Le premier mouvement d’opposition au gouvernement du P.R.M. présidé par Moktar Ould Daddah, selon la chronologie : la Nahda, s’est fondée les 25 et 26 Août 1958, à Kaédi, sans aucun lien avec Horma Ould Babana(5) mais selon des thèmes proches. Il s’agit  » … de mener le pays dans la voie rapide de la décolonisation  » (en rejetant)  » le principe de charte octroyée  » (et en se prononçant)  » pour l’auto-détermination « . Le nouveau parti  » met en garde la France contre l’habitude de se choisir des interlocuteurs … et dénie à ces créatures préfabriquées le droit d’engager l’avenir de la Mauritanie « . Autorisé seulement le 8 Octobre 1958, il n’a pu prendre à la campagne référendaire aboutissant au statut d’Etat membre de la Communauté : il préconisait le non, tandis que le P.R.M. avait pris position pour le oui (6). Ahmed Baba Ould Ahmed Miske en est le chef et l’expression. A la suite de l’option gouvernementale pour l’autonomie interne, la Nahda, stigmatisée pour ses sympathies envers le Maroc, précise son identité(7) et des pourparlers ont lieu avec le pouvoir. Le 28 Janvier 1959, le bureau exécutif du P.R.M. est mis au courant de ces contacts avec la Nahda par Moktar Ould Daddah et Sidi el Moktar N’Diaye ensemble et il en est de nouveau débattu le 27 Février : Moktar Ould Daddah doit s’incliner : l’offre d’unité d’action de la Nahda est repoussée(8) et le congrès restreint du Comité exécutif du PRM (86 délégués représentant 22 sections) réuni du  17 au 21 Mars 1959, le confirme. Il  » rejette purement et simplement les offres d’unité d’action faites par les dirigeants de la Nahda … et demande au Gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour pallier aux activités de tout mouvement subversif qu’il se dénomme Nahda ou autre « .
    L’Union nationale mauritanienne, à sa naissance, n’affiche pas particulièrement sa sympathie fédéraliste et l’option souhaitable pour la Mauritanie d’adhérer au Mali que constituent au moins le Sénégal et le Soudan ex-français. C’est au contraire au sein-même du P.R.M. qu’est discutée et souvent préférée cette adhésion(9). C’est une contestation des investitures données par le parti gouvernemental pour les premières législatives mauritaniennes : le 21 Avril 1959, le comité exécutif a dressé la liste des candidats du parti aux prochaines élections, et dans les huit jours le P.R.M. éclate. L’Union nationale mauritanienne se fonde le 28(10), elle est de direction et d’inspiration très plurielle, sans programme au début. Une telle dissidence politique est aussitôt combattue par le gouvernement-même : du 2 au 4 Mai, Ahmed Saloum Ould Haiba, ministre de l’Intérieur, arpente le Trarza et discute devant Abdallahi Ould Cheikh Sidya. Souleymane Ould Cheikh Sidya et Mohamed Abdallahi Ould El Hassen déclarent se retirer du parti naissant, puis Hbib Ould Ahmed Saloum, le nouvel émir du Trarza(11), et Souleymane Ould Cheikh Sidya reviennent sur leur démission de la liste du P.R.M. aux prochaines élections (ce dernier y gagnera d’être sénateur de la Communauté). Finalement autorisée le 13 Mai(12), l’U.NM. avait jeté l’éponge, le 4 Mai précédent, par une consigne d’abstention. L’épilogue ultime – comme pour la Nahda – sera la table ronde de 1961 aboutissant au Congrès de l’Unité, mais dans l’immédiat, le 31 Mai, le bureau exécutif du P.R.M. exclut « pour travail fractionnel et néfaste au parti » deux de ses membres : Hadrami Ould Khattri et Hassane Ould Salah, ainsi que les cinq délégués de la section de Dakar au comité exécutif. Réunie le 17 Juin, cette dernière instance remplace au bureau exécutif les trois membres exclus du parti : Boullah Ould Moktar Lahi remplace Hadrami Ould Khattri comme secrétaire général adjoint ; Khattri Ould Dahoud remplace Hassane Ould Salah comme secrétaire administratif adjoint. A Dakar, l’avant-veille, la section P.R.M. communique sous la signature des représentants du Brakna, du Gorgol et du Guidimaka – et dont le « responsable provisoire » est Abdoul Aziz Sall :  » la voie empruntée par leurs ex-délégués risque de compromettre en Mauritanie l’évolution de l’idée fédéraliste, en inoculant à celle-ci le virus du racisme et du régionalisme « . Commencement d’un clivage national et aussi d’un parcours de co-équipier du père fondateur…
    Le droit applicable est, pour la première fois, proprement national et mauritanien. Ces élections, très anticipées, puisque le mandat des assemblées sous l’administration française était de cinq ans et que le précédent scrutin datait de deux ans seulement, n’ont pas été prévues dès l’option pour le statut  d’Etat membre de la Communauté, le 28 Novembre 1958. L’assemblée élue sous le précédent régime  » décide de s’ériger en Assemblée Constituante et délibérante jusqu’à la mise en place des nouvelles institutions (et) charge le Gouvernement de la Mauritanie … de faire ratifier la Constitution par voie de référendum « . Ce n’est que le 14 Mars 1959, que le groupe parlementaire du P.R.M. propose la dissolution de l’Assemblée constituante et, le surlendemain, décide des élections pour Avril. La tournée du 11 au 23 Février précédents, pour présenter le projet de Constitution, n’a pas confirmé l’idée première d’une ratification par referendum. C’est encore l’assemblée de 1957 qui y procèdera et c’est le congrès restreint du PR.M. (celui tenu du 17 au 21 Mars) qui fixe la date des élections au 17 Mai, porte à quarante le nombre des députés, découpe en deux circonscriptions le territoire national et – surtout – confie l’investiture au bureau exécutif des candidats du parti. Le 2 Avril, le corps électoral est convoqué pour cette date. La veille, une ordonnance – premier texte adopté en vertu de la première Constitution mauritanienne, celle du 22 Mars – a entériné les décisions du parti gouvernementale : quarante sièges pourvus pour cinq ans au scrutin de liste majoritaire. C’est cette assemblée qui adoptera le régime présidentiel le 20 Mai 1961 et décidera la constitutionnalisation d’un parti unique de l’Etat, le 12 Janvier 1965 : au contraire de celle élue en 1957 dont le mandat avait été écourté de plus de moitié, elle verra ses pouvoirs prorogés d’un an, à la suite du congrès « historique » de Kaédi (13). Dans l’immédiat, sa première session commence par la réélection (16 Juin) Sidi Moktar N’Diaye comme son Président puis l’investiture de Moktar Ould Daddah, comme Premier ministre, sur proposition le 23 Juin, de 25 députés et par un vote secret de 36 sur 37 présents : l’intéressé ne votant pas.

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    Le 13 Mai 1977, un accord de défense mutuelle entre la Mauritanie et le Maroc, est signé à Nouakchott par Ahmed Laraki, ministre d’Etat marocain aux Affaires étrangères et Ahmed Ould Mohamed Salah, ministre d’Etat à la souveraineté interne(14). Il prévoit l’installation de 1.200 à 1.500 militaires marocains en territoire mauritanien(15)  et a été très préparé.
    Déjà, depuis le début de l’année, avaient lieu des opérations conjointes, telle le 3 Janvier un « ratissage » entre Metlani, Bou Craa, Smara, Amgala et Guleta. Mais la concertation s’institutionnalise, à partir du 28 Mars, quand Ahmed Ould Mohamed Salah se rend à Marrakech, accompagné du colonel M’Barek Ould Bouna Moktar, ministre de la Défense et du lieutenant colonel Ahmed Ould Bouceïf, chef d’état-major national. Le 10 Mai, Ahmed Ould Mohamed Salah et Mohamed Ali Cherif, secrétaire général de la présidence de la République reviennent à Rabat et font le bilan de la coopération militaire : l’assistance marocaine ne peut suffire à tout, et notamment n’empêche pas le départ de l’assistance technique française à la S.N.I.M. sur le site de Zouerate(16) et la veille de la signature, le colonel M’Barek Ould Bouna Moktar, ministre de la Défense les relayait auprès d’Hassan II. Six semaines plus tard (les 20 et 21 Juin), se tient à Nouakchott, la première réunion du Haut comité de défense maroco-mauritanien(17), sous la présidence de Moktar Ould Daddah. La délégation marocaine est imposante : le Premier ministre Ahmed Osman, Ahmed Laraki, ainsi que les ministres des Finances, des Travaux publics, le secrétaire d’Etat à l’ Intérieur, et le secrétaire général de la Défense nationale.
    L’accord mauritano-marocain a été directement provoqué par l’attaque de Zouerate par le Polisario, le 1er Mai. Six Français ont été enlevés et un couple de médecins tués. Dès le lendemain, un DC8 affrété par la SNIM rapatrie en France 157 femmes et enfants (sur un effectif total de 187 femmes et 262 enfants). Le ministre français des Affaires étrangères, Louis de Guiringaud, met en cause des  forces d’agression qui viennent d’un pays voisin, mais le voyage prévu de Robert Galley, ministre de la Coopération n’est pas remis. Le Monde titre « la Mauritanie en danger » et donne un entretien avec le président Moktar Ould Daddah. L’ambassadeur de France à Nouakchott, Michel Removille, est reçu par le Président de la République : « cette épreuve commune ne peut que contribuer à renforcer l’amitié qui existe entre les deux pays ». Le 4 Mai, plus de 1.500 soldats mauritaniens s’établissent pour barrer la route d’Atar à une colonne de 400 Polisario venant de Zouerate. Ceux-ci se retirent mais avec de nouveaux otages. Le surlendemain, le 6 Mai, Robert Galley est en Mauritanie. Le président Moktar Ould Daddah lui précise ne pas souhaiter d’aide militaire en personnel, mais des instructeurs et des ventes de matériels et d’armements. Ce qui est aussitôt entendu, tandis que de son côté, le roi Hassan II reçoit Ahmed Ould Mohamed Salah et Mohamed Ali Cherif et que la France demande officiellement à Kurt Waldheim, secrétaire général des Nations Unies, d’intervenir pour la libération des otages. Sa réponse ne peut qu’irriter la Mauritanie, il aurait assuré, le 11, à l’Algérie « sa totale disponibilité pour rechercher les conditions d’une solution pacifique et juste du problème du Sahara occidental ».
    Co-président du « Club des amis du Sahel », Moktar Ould Daddah est à Montréal les 31 Mai et 1er Juin pour ensuite déjeuner avec le président Giscard d’Estaing à Paris. Questionné sur une aide sénégalaise, il élude(19), puis s’entretient le lendemain avec le Roi à Rabat. Se succèdent à Nouakchott les fidèles voisins : les 16 et 17 Juin, Moussa Traoré en visite d‘amitié(20), puis les 18 et 19, le Premier ministre sénégalais, Abdou Diouf en visite privée.
     Le 9 Juin, « dans la simplicité et le recueillement, fête des forces armées et de sécurité » : Chaab titre sur  « une armée qui a mérité la confiance ». Le 22, le Président de la République procède à l’Ecole interarmes d’Atar au baptême de la promotion « commandant-Soueïdatt ». L’Ecole est dirigée par le colonel Ahmed Salem Ould Sidi. Est-ce la dernière rencontre entre le fondateur de la légitimité mauritanienne et l’un des martyrs de celle-ci ? (Le Calame du 11 Mars 2008 – chronique anniversaire de la tentative du 16 Mars 1981). Le lendemain, à Paris, Robert Galley déclare à l’Association française des journalistes que  «  la situation en Mauritanie est dangereuse ». De fait, le 3 Juillet, juste après une visite du colonel Dlimi, homme de confiance du Roi, nouvelle attaque du Front Polisario contre Zouerate coordonnée avec une nouvelle tentative contre Nouakchott. Celle-ci avait été déjouée dans la nuit, le commando étant connu mais non repéré depuis l’avant-veille. Le Front Polisario communique : « maître du terrain et attaquant où et quand elle veut, l’armée populaire de libération sahraouie s’oppose à l’agression maroco-mauritanienne » mais la République sahraouie essuie un nouvel et spectaculaire échec diplomatique au sommet de l’Organisation de l’Unité africaine à Libreville, qu’elle avait cherché à impressionner. Une troisième attaque contre Zouerate est lancée les 15 et 16 Juillet : sept heures de combat, cinq tués côté mauritanien, trente-sept côté sahraoui. Le 17, un avion Defender piloté par le lieutenant-colonel Abdelkader est abattu par le Polisario au nord-est de Zouerate ; il peut se poser en catastrophe et cet autre futur martyr de la légitimité (Le Calame du 11 Mars 2008 – chronique anniversaire de la tentative du 16 Mars 1981), peut être recueilli par l’armée.
    Pendant la bataille-même, d’importants changements sont effectués à la tête de l’armée mauritanienne « pour améliorer la qualité de l’encadrement supérieur par souci d’efficacité ». Le colonel M’Barek Ould Mohamed Bouna Moktar, ministre de la  Défense cumule sa responsabilité gouvernementale avec la fonction  de chef de l’état-major national. Le colonel Viah Oud Mayouf, jusque-là ministre de la Construction, reprend le commandement de la Tiris el Gharbia. Le colonel Ahmed Ould Bouceïf quitte la position de chef d’état-major pour la région militaire du Nord, et le colonel Mustapha Ould Mohamed Saleck quitte la direction de SONIMEX pour le commandement de la région d’Atar.
    Ainsi l’accord de défense conclu avec le Maroc n’est nullement une inféodation mauritanienne(21)  ; tout au contraire, la Mauritanie y gagne davantage d’initiative stratégique sans rien perdre d’un jeu diplomatique supérieur(22) à celui de Rabat où l’on pâtit des vieux antécédents de la revendication sur l’ensemble du Sahara jusqu’au fleuve Sénégal et à Saint-Louis et de la non-ratification du traité de Tlemcen signé en 1972 avec l’Algérie. La Mauritanie, un an avant le putsch du 10 Juillet 1978 – qui peut être considéré comme une « anti-fondation » – est encore intacte. Clôturant, le même 15 Juillet 1977, la session ordinaire de l’Assemblée Nationale, son président, Abdoul Aziz Sall déclare qu’ «  il existe un Etat mauritanien et un état d’esprit mauritanien. La guerre, que nous ne souhaitons pas, ne fait que renforcer l’un et l’autre ».
                                                                   
     Ould Kaïge
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    Notes(1) il avait auparavant existé, dans chacune des colonies françaises d’Afrique occidentale, un conseil général, équivalant d’une « assemblée représentative territoriale », institué par décret du 25 Octobre 1946, mais un décret, antérieur de trois jours, avait imposé la condition de savoir lire et écrire en français pour être candidat à cette institution élective
    (2) – l’UPM confirme la défaite du premier député de Mauritanie, l’année précédente : Horma Ould Babana en obtient 17 sièges tandis que l’Entente, le parti de celui-ci n’en emporte que 4 et les indépendants 3
    (3) – les abstentions passent de 42% en 1956 (pour la réélection de Sidi El Moktar N’Diaye comme député à l’Assemblée nationale française) à 28, 60% et l’U.P.M. emporte 33 sur les 34 sièges (le dernier allant à un indépendant) par 250,000 voix contre 13,000 à des listes d’opposition (Bloc démocratique du Gorgol, Union pour la défense des intérêts du Guidimaka, Indépendants)
    (4) – première circonscription (nord du pays) — tête de liste : Moktar Ould Daddah ; 19 sièges à pourvoir – inscrits 178.146 – votants 165.554 soit 92,2%, dont 164.871 voix pour le PRM
    deuxième circonscription (sud du pays) — tête de liste : Sidi el Moktar N’Diaye ; 21 sièges à pourvoir – inscrits 299.683 – votants 187.297 soit 88,4%, dont 185.255 voix pour le PRM
    (5) – constitution d’un bureau exécutif : Bouyagui Ould Abidine, président – Ahmed Baba Ould Ahmed Miske, secrétaire général – Yahya Ould Menkouss, secrétaire à la presse – Bamba Ould Yezid, organisation des femmes – Yahya Ould Abdi, travail et jeunesse – Douahi Ould Mohamed Saleck, organisation du parti – Sidi Mohamed Ould Biya, trésorier général – Heiba Ould Hamody, trésorier adjoint
    (6) – 9 Septembre 1958 – circulaire du secrétaire général du PRM, Moktar Ould Daddah : « faire voter partout et par tous oui et rien que oui »
    (7)- du 6 au 8 Février 1959, à Nouakchott se réunit le Comité directeur. Il préconise l’indépendance mauritanienne assortie de relations économiques avec le Sénégal et le Soudan, des élections générales avant l’adoption de toute Constitution, et décide d’attaquer en diffamation toute personne qui proclamerait que la Nahda est un parti marocain – un congrès du parti aura lieu à Aioun-el-Atrouss (lieu également élu par le comité exécutif du PRM le 17 Juin suivant, pour y tenir le congrès du parti gouvernemental au début de 1960…)
    (8) – 28 Février 1959, circulaire du secrétaire général du PRM sur les « contacts politiques » avec la Nahda
    (9) – le 20 Mai 1959, soit trois jours après le scrutin, Radio-Dakar diffuse un communiqué de la section PRM de Dakar favorable à la Fédération du Mali, communiqué émanant de ses cinq délégués eu Comité exécutif du parti – à quoi réplique dès le lendemain et par écrit, Moktar Ould Daddah en tant que secrétaire général du PRM :   » votre communiqué constitue un appel public à la dissidence du Parti … des membres du Comité exécutif jugent utile de faire rebondir une affaire que nous pensions avoir clarifiée et résolue pour de bon, et cela parce que d’aucuns se croient lésés lors des dernières investitures « 
    (10)- avec pour bureau provisoire : Souleymane Ould Cheikh Sidya, président – Hadrami Ould Khattri, secrétaire général – Mohamed Ould Abass, secrétaire général adjoint – Hassane Ould Salah, secrétaire administratif -Abdallahi Ould Dimam, trésorier général – Mohamed Abdallahi Ould El Hassen, propagande – Ahmed Ould Ely el Kory – Yacoub Ould Boumediana – Ba Abdoul Aziz, délégué à la presse
    (11) – depuis le départ au Maroc de Fall Ould Oumeïr – ce dernier  » absent pendant deux sessions consécutives « , a même été considéré, le 2 Décembre 1958 comme démissionnaire de l’Assemblée
    (12)- avec pour bureau provisoire : Hadrami Ould Khattri, président – Hassane Ould Salah, secrétaire général –
    (13) – session extraordinaire du 6 au 13 Avril 1964, entérinant les décisions de ce congrès, lui aussi extraordinaire par rapport aux statuts initiaux du Parti du Peuple mauritanien
    (14) – il ne sera confirmé à Rabat et à Nouakchott que le 18 Juin sous l’appellation d’ « accord d’assistance mutuelle en matière de défense »  
    (15) – ce ne sera que les 18 et 19 Juillet, que transporté par 3 Hercules 130, arrivera à Zouerate le premier bataillon marocain à Zouerate : 600 hommes. Les troupes marocaines sont présentes désormais à Dakhla, Bir Oum Greïne, Aïn Ben Tili et Nouadhibou mais le nouveau commandant de la région nord, le colonel Ahmed Ould Bouceïf indique qu’ « aucune tâche particulière ne leur a encore été assignée »
    (16) – évaluée à 276 agents pour la S.N.I.M., auxquels ajouter ceux employés par COMINOR, soit au total 320 Français
    (18) – créé le 13 Mars précédent, il n’existait jusque-là que sur le papier
    (19) – le 30 Avril précédent, l’Algérie avait qualifié de très dangereux l’éventuel soutien militaire sénégalais à la Mauritanie – le 26, en effet, des propos d’Assane Seck, ministre sénégalais des Affaires étrangères, avaient présenté le renforcement militaire de son pays comme une aide possible aux troupes mauritaniennes à la frontière nord
    (20)- ce qui est suivi, le 18 Juillet, à Nara au Mali), d’une rencontre d’Ahmed Ould Mohamed Salah avec le ministre malien de la Défense au sujet des infiltrations du Polisario
    (21)- Moktar Ould Daddah révèle dans ses mémoires : La Mauritanie contre vents et marées (Karthala . Octobre 2003 . 669 pages), p. 477  qu’«  il s’est agi d’abord d’une disposition spéciale de l’accord de défense signé  à Nouakchott, entre nos deux pays, le 3 Mai 1977. Il s’agit de la disposition selon laquelle si l’autorité légale de l’une des parties est dans l’impossibilité d’agir normalement pour requérir l’intervention de l’autre, cette dernière interviendrait automatiquement. Voyant dans cette disposition un abandon de souveraineté, je l’ai refusée contre l’avis de tous mes collaborateurs. Pour me convaincre, le Roi m’a cité son propre exemple à Skhirat où, pendant plusieurs heures, il lui était impossible de donner le moindre ordre.  “… Si j’avais eu un allié auquel j’aurai été lié par la clause que je vous propose, il m’aurait automatiquement secouru et délivré …”.  Par fidélité aux principes et par jalousie de l’indépendance et de la dignité de mon pays, j’ai maintenu mon refus et la clause en question n’a pas été incluse dans l’accord. »
    (22) – Moktar Ould Daddah le fait remarquer, op. cit. p. 476 : « Je dois à la vérité de dire que, durant cette période, combien cruciale pour nos deux pays, le comportement du Roi à notre égard fut irréprochable. Bien sûr nous sommes alliés, mais deux alliés dont l’un est faible, menacé dans son existence même puisque l’ennemi concentre ses attaques contre lui pour l’abattre en tant que maillon faible de l’alliance. Donc, un allié faible qui, pour résister, est obligé de faire constamment appel à l’autre allié, le plus fort, pour lui demander son aide en moyens humains et matériels.
     Durant cette période – combien pénible pour nous -, le Roi ne cessa de faire preuve de délicatesse, de finesse psychologique. Il comprenait parfaitement ma grande gêne d’être sur le plan militaire toujours en position de demandeur. Aussi, avec beaucoup de savoir faire, s’employa-t-il à me mettre à l’aise. C’est ainsi qu’à chaque rencontre, il me répétait : “… en aidant la Mauritanie à se défendre, j’assure la défense éloignée du Maroc. En vous aidant à défendre Zouerate ou Nouadhibou, je défends Agadir, Marrakech ou même Rabat… » Ce leitmotiv revient constamment, non seulement dans nos tête-à-tête, mais aussi en présence de nos collaborateurs civils et militaires.
     Mais, si nous étions plus faibles militairement que nos alliés, il n’en était est pas de même sur le plan diplomatique. En effet, grâce à la crédibilité dont jouit notre pays à l’extérieur et, particulièrement en Afrique, crédibilité sans commune mesure avec son poids spécifique, grâce aussi aux solides liens d’amitié qui me liaient à un grand nombre de collègues pour plaider le dossier saharien devant les instances et les gouvernements africains. La République Islamique de Mauritanie était beaucoup mieux placée que le Maroc pour plaider le dossier saharien devant les instances internationales et les gouvernements africains.  Ainsi, par exemple, à l’Ile Maurice, en 1976, c’est grâce à la délégation de la République Islamique de Mauritanie fermement soutenue par des délégations amies – celle du Maroc étant absente – que le sommet a rejeté le projet de résolution proposé par le Conseil des Ministres, projet qui condamnait la politique saharienne du Maroc et de la Mauritanie. Le Président Senghor joua un rôle déterminant dans la discussion de la question.
     Ce rôle diplomatique de la Mauritanie, Hassan II le reconnaissait sans complexe et le mettait en exergue. Il en faisait un second leitmotiv qu’il répétait aussi souvent que le précédent, toujours dans le but de me mettre à l’aise. Fréquemment, il rappelait le que la guerre qui nous est imposée par l’Algérie comporte deux volets complémentaires aussi importants l’un que l’autre : le volet militaire et le volet diplomatique. Le Roi précisait en effet que “… si le Maroc a plus de moyens humains et matériels, la République Islamique de Mauritanie a une diplomatie particulièrement dynamique et efficace … Donc, chacun des deux alliés supporte bien sa part du fardeau commun…”.
    LE CALAME, 12/6/2010
  • Kassem Ould Bellal : «Le Maroc cherche à se venger de Mohamed Khouna Ould Haidalla»

    Le député Kassem Ould Bellal, a qualifié l’emprisonnement  par le Maroc de Sidi Mohamed Ould Haidallah de représailles contre le père de ce dernier, Mohamed Khouna Ould Haidalla, ancien président de la Mauritanie. Selon le député, le Royaume chérifien chercherait à se venger de l’ancien président mauritanien pour avoir singé, en 1979, un traité de paix avec le Front Polisario. Traité qui mettait fin au conflit territorial qui opposait les deux pays.
    Ainsi, Ould Bellal soutient que «les supplices, subis actuellement par Ould Haidallah fils, emprisonné au Maroc pour trafic de drogue, laisse penser que le royaume voisin viseraient, indirectement, Ould Haidallah père. Celui-ci serait, d’ailleurs, accusé ainsi que tous les nordistes mauritaniens d’être des Sahraouis, affirme le député. Mais ajoute-t-il, c’est au Maroc de savoir que «le Conseil militaire pour le salut national et le gouvernement de l’époque avaient signé ledit traité au nom de tous les mauritaniens. Car la guerre avait causé beaucoup de morts et continuait à affaiblir l’économie, la politique et la sécurité du pays.»
    Et le député de déplorer «qu’arrêter une telle guerre, origine des maux actuels de la Mauritanie, et reconnaître le droit des Sahraouis à leur terre, «occupée par le Maroc», soit l’objet de représailles contre quiconque président mauritanien.
    Il a de ce fait, appelé le Maroc au respect de l’expédition des présidents mauritaniens des affaires de leur pays et le choix de leur peuple. Le Maroc a-t-il précisé doit cesser d’inciter des partis politiques et organismes mauritaniens à se dresser contre le Front Polisario. Car, cela ne va pas régler le problème du Sahara, mais, par contre, met en cause la souveraineté de la Mauritanie.
    Pour Kassem Ould Bellal, la voix qui se lèverait contre la souveraineté du Sahara ou du Maroc, ne serait pas, vraiment, mauritanienne. De même, conclue-t-il, la voix qui se lèverait contre la souveraineté du Mali ou du Sénégal.
    Kassem Ould Bellal, devant l’Assemblée nationale, s’adressait au Ministre de la justice.
    Source : Taqadoumy, 25/6/2010
  • Bendjama :  » Nous avons une relation privilégiée avec l’UE « 

    Amar Bendjama, ambassadeur d’Algérie à Bruxelles
     » Nous avons une relation privilégiée avec l’UE « 
    Le Conseil d’association, qui s’est réuni récemment au Luxembourg, « a montré la solidité des relations entre l’Europe et l’Algérie, et le caractère multiforme et très dense » des relations entre les deux parties, s’est-t-il félicité lors d’une rencontre avec les Eurodéputés, membres de la délégation Maghreb au Parlement européen. Il a soutenu que depuis l’entrée en vigueur de l’Accord d’association UE-Algérie en 2005, la coopération entre les deux parties a « énormément progressé (…) et dans des secteurs que l’on n’imagine pas, puisque généralement réservés à la souveraineté nationale », a-t-il insisté, allusion faite à l’aide qu’assure l’UE à l’Algérie, pour ses politiques en matière de gestion pénitentiaire et d’amélioration de la justice. « Je crois que nous sommes le seul pays dans la région qui, dans le cadre de l’Accord d’association, a ce genre de coopération avec l’UE. Une coopération (…) qui a apporté énormément d’impulsion et de modernisation dans ces secteurs », a-t-il souligné.
    L’autre volet de coopération spécifique concerne le soutien aux organisations algériennes non gouvernementales. L’Algérie, qui à déjà eu par le passé un programme de l’UE, pour soutenir l’action de ces organisations, met actuellement en oeuvre un autre programme, appelé ONG II, qui va dans le même sens et dont « les résultats sont extrêmement probants à la satisfaction et des ONG algériennes et de ceux qui dirigent ce programme au sein de la Commission européenne ».
    Les deux parties ont également « structuré institutionnellement leurs rapports », avec la création de cinq comités sectoriels, et un sixième en voie de l’être.
    Ces comités (agriculture et pêche, industrie, commerce et services, transports, infrastructures et énergie, recherche et innovation, coopération douanière), qui sont mis en place, travaillent et se réunissent normalement « pour essayer d’approfondir et d’améliorer les relations entre les deux parties ».
    Néanmoins, M. Bendjama ne manquera pas de souligner certains aspects d’importance pour l’Algérie et qui entravent cette coopération, citant le problème de « la perte des recettes douanières que nous avons accumulées depuis la signature de cet accord », a-t-il indiqué.
    Lors des négociations en 2002, « personne ne pouvait imaginer que l’Algérie se développerait aussi rapidement et quelle disposerait d’un certain nombre de capacités, pour subvenir au marché intérieur, et que ses importations allaient doubler passant de 20 milliards à 40 milliards d’euros en trois ans », a-t-il expliqué, relevant que « l’impact de ce démantèlement tarifaire a été multiplié par deux ».
    A ce sujet, il annoncera le « début, bientôt, d’une négociation pour réajuster le démantèlement tarifaire et corriger certaines positions tarifaires, qui sont complètement dépassées par l’évolution des choses, et par l’ambition de l’économie algérienne ».
    L’autre point évoqué par l’ambassadeur a concerné la circulation des personnes. Il estime que des efforts restent à faire en ce qui concerne le rapprochement humain entre les deux rives, et que l’un des volets importants de ce rapprochement est de faciliter la circulation des personnes, en particulier, ceux qui oeuvrent pour le rapprochement des deux ensembles, notamment les intellectuels, hommes d’affaires, étudiants, enseignants, et tous ceux qui sont actuellement empêchés de se rencontrer.
    Comme bonne note, il soulignera les relations interparlementaires, qu’il qualifiera d’ »extrêmement fructueuses », rappelant le lancement, la semaine dernière, du groupe d’amitié Algérie au sein du Parlement européen.
    Lors des débats, l’ambassadeur a répondu à plusieurs interrogations des parlementaires européens, notamment celles relatives au rôle que pourrait jouer l’Algérie dans le règlement du conflit du Sahara occidental et pour assurer la sécurité dans la région du Sahel.
    Sur le premier point, il rappellera la position inchangée de l’Algérie pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Il insistera sur le fait également que l’Algérie avait tenté, pendant ce conflit, d’avoir des relations normales avec son voisin marocain avec lequel elle a énormément de liens qu’ils soient culturels, politiques et même familiaux.
    Au sujet de la sécurité au Sahel, il recommandera d’éviter de « dramatiser » la situation. « Il ne fallait pas dramatiser la situation sécuritaire dans le Sahel, et il ne fallait jamais la sous-estimer également », dira-t-il. « Il y a une bande de terroristes qui est alliée avec des criminels qui enlèvent des ressortissants européens et qui monnayent leur libération contre des rançons », a indiqué l’ambassadeur, en réitérant le refus de l’Algérie pour « le payement de rançons, parce que ces rançons vont servir à acheter plus d’armes et à faire d’autres victimes », a-t-il expliqué.
    Il rappellera, à cet égard, que les pays de la région, le Burkina Faso, le Mali, le Niger avec l’Algérie, ont créé un Etat major conjoint, pour traiter de cette question et éradiquer ce phénomène qui touche non seulement les pays de la région mais également les pays européens.
    La Tribune des Lecteurs, 25/6/2010
  • L’avenir du Sahara occidental

    Cette ancienne colonie espagnole n’a toujours pas trouvé de statut définitif sur le plan juridique, plus de trente ans après le départ des Espagnols en 1976.
    Le Maroc l’envahit, le Front Polisario, mouvement de résistance a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Après une période de guerre un cessé le feu a été signé en 1991, depuis le Maroc a construit un mur de prés de 250 km de long pour « protéger » les richesses notamment minières. Il occupe 80% du territoire. (Environ 300 000 habitants)
    Les réfugiés Sahraouis sont dans la région de Tindouf en Algérie, dans 5 camps comprenant environ 150 000 personnes, nombreux sont ceux qui n’ont connus que ces camps comme réalité de vie !
    L’ONU est directement impliquée depuis 1988, lorsque le Maroc et le Polisario se sont mis d’accord pour la tenue d’un référendum d’auto-détermination, afin d’obtenir une issue pacifique au conflit. En 1991, l’ONU a obtenu un cessez-le feu entre les belligérants, selon un calendrier qui stipulait la tenue du référendum l’année suivante une mission est envoyée sur place, la MINURSO. Suite à des désaccords incessants sur la composition des listes électorales, ce référendum n’a pas encore eu lieu.
    Pour l’Union africaine (ancienne Organisation de l’unité africaine), la RASD est un État membre avec toutes ses prérogatives. La décision de l’OUA d’accepter la RASD comme membre en 1982 a conduit le Maroc à quitter l’organisation en 1985. Le Maroc reste le seul pays africain non membre de l’UA pour sa non adhésion au principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
    Aujourd’hui la situation reste bloquée, la situation des droits de l’homme dans le territoire sous contrôle marocain est difficile. Le gouvernement sahraouie demande le referendum, le Maroc fait la sourde oreille, le gouvernement français est le dernier soutien du roi du Maroc !
    Je suis allez 3 jours sur place pour me rendre compte de la situation, avec de nombreux élus français. Au cours d’entretiens avec le 1er ministre et avec le Président de la République, j’ai réaffirmé mon soutien et ma volonté de contribuer à l’obtention de ce référendum qui démocratiquement permettra aux habitants du Sahara Occidental de se prononcer sur leur avenir.
    Dimanche 2 Mai 2010

     

  • Le FLNKS au Comité des 24 à New York

    Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux DÉCOLONISATION:EXAMEN DES QUESTIONS DU SAHARA OCCIDENTAL, DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE, DE GUAM, DES ÎLES TURQUES ET CAÏQUES, ET DES ÎLES VIERGES AMÉRICAINES
    Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Comité spécial des 24) a examiné ce matin les questions du Sahara occidental, de la Nouvelle-Calédonie, de Guam, des îles Turques et Caïques, et des Îles Vierges américaines. La plupart des délégations qui ont pris la parole ce matin, notamment celles du Venezuela, de la Bolivie et de Cuba, ont estimé qu’il est devenu urgent et important pour l’Assemblée générale des Nations Unies de convenir de la célébration d’une troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.
    Les délégations ont regretté la lenteur de la mise en œuvre des processus devant permettre l’exercice par les populations des territoires non autonomes de leur droit à l’autodétermination. Tous les pétitionnaires ont quant à eux souhaité que le Comité spécial envoie un signal fort, via la Quatrième Commission, à l’Assemblée générale en l’exhortant à réaffirmer à l’égard des puissances administrantes combien il est important que soient menés à bon terme les processus de décolonisation des territoires non autonomes encore inscrits sur la liste de l’ONU.
    Il n’y a pas d’autre alternative à la question qui se pose en Nouvelle-Calédonie que l’indépendance de ce territoire non autonome (1), a déclaré ce matin la représentante du Front de libération national kanak socialiste (FLNKS) en insistant sur la nécessité de respecter les termes de la référence que constitue l’Accord de Nouméa, signé le 5 mai 1998 entre le Gouvernement français, le FLNKS et le Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR). Après avoir exprimé la fierté du peuple kanak d’avoir eu, il y a un mois, le privilège d’accueillir le Séminaire régional du Pacifique sur la décolonisation, la représentante du FLNKS a formé le vœu de voir naître une Nouvelle-Calédonie financièrement autonome et économiquement viable, et qui ait la maîtrise de sa propre destinée. Elle a souhaité que soit menée, sur une base régulière, une évaluation des politiques publiques mises en œuvre dans le cadre de l’Accord de Nouméa. Elle a rendu hommage à tous les peuples des territoires inscrits sur la liste des territoires à décoloniser, mais aussi à ceux qui ne le sont pas, en citant notamment « nos frères maoris » de Polynésie française.
    Répondant aux questions des délégations de la Bolivie, de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela qui portaient sur les moyens à mettre en œuvre pour faire avancer le processus d’autodétermination au Sahara occidental (2), le représentant du Front POLISARIO a regretté que la communauté internationale « se soit détournée du projet initial d’organiser un référendum d’autodétermination » dans le territoire. Il a souhaité que le Comité spécial puisse se rendre au Sahara occidental et a regretté « l’inefficacité » de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) qui, selon lui, « maintient un statu quo sans fin, un état de ni paix, ni guerre, ni référendum ».
    De son côté le Président du Comité spécial a jugé important que le Comité spécial établisse un lien de travail effectif avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et procède à des échanges d’informations avec le Conseil de sécurité, dans le souci d’avancer.
    En ce qui concerne les Îles Turques et Caïques (3) –qui sont un territoire non autonome composé de 40 îles totalisant 925 km2 situé à 145 km au nord d’Haïti et de la République dominicaine–, administrées par le Royaume-Uni, le Comité spécial a entendu deux pétitionnaires. Ceux-ci ont dénoncé la suspension, par le Royaume-Uni, de la Constitution locale des îles en estimant que cette décision avait placé le Gouverneur du territoire, qui est nommé par la puissance administrante et n’est pas un natif des îles, dans une situation qui en fait un « dictateur de facto » ayant le monopole des pouvoirs. Les pétitionnaires ont espéré qu’avec le changement de Gouvernement au Royaume-Uni, et avec l’implication nécessaire des organismes des Nations Unies, la situation des Îles Turques et Caïques allait s’améliorer, notamment dans le contexte des importantes élections locales attendues en juillet 2011.
    Entamant l’examen de la situation de Guam (4) -qui est la plus grande des îles Mariannes du Pacifique, avec une superficie de 540 km2, et qui est située à quelque 2 200 kilomètres au sud de Tokyo et à 6 000 kilomètres au sud-ouest de Hawaï– le Comité spécial a entendu plusieurs pétitionnaires dénoncer une « hyper militarisation » de l’île par les États-Unis. La transformation de Guam en un immense dépôt et arsenal militaire est en contradiction totale avec les objectifs liés à son statut de territoire à décoloniser, ont souligné les pétitionnaires. L’une deux, Mme Hope Alvarez Cristobal, s’est notamment inquiétée de l’annonce de l’arrivée de 7 000 soldats américains supplémentaires sur l’île en s’inquiétant particulièrement de l’impact de la dégradation de l’environnement sur la vie et la santé des Chamorros, un peuple autochtone qui représentent 40% de la population de Guam.
    Le Comité spécial a également entendu un pétitionnaire des Îles Vierges américaines (5) –qui est un territoire non autonome de 352 Km2, situé à 100 Km à l’est de Porto Rico-. Les Îles sont administrées par les États-Unis. En vertu de la loi organique des Îles Vierges, datant de 1936, et qui a été révisée en 1954, ce territoire de 110 000 habitants possède un certain degré d’autonomie pour la gestion des affaires locales, y compris une Assemblée législative formée de 15 sénateurs élus pour deux ans. Une Convention s’y est ouverte le 29 octobre 2007. Elle a adopté, le 26 mai 2009, un projet de constitution des Îles Vierges américaines à la majorité des deux tiers. Le texte de projet de constitution a été soumis au Gouverneur le 31 mai 2009 et largement diffusé.
    Le Comité spécial reprendra ses travaux demain, mercredi 22 juin, à 10 heures dans la salle du Conseil économique et social.
    (1) document A/AC.109/2010/17 sur la Nouvelle-Calédonie;
    (2) document A/AC.109/2010/11 sur le Sahara occidental;
    (3) document A/AC.109/2010/10 sur les Îles Turques et Caïques;
    (4) document A/AC.109/2010/14 sur Guam;
    (5) document A/AC.109/2010/13 sur les Îles Vierges américaines;
    QUESTION DU SAHARA OCCIDENTAL
    Audition de pétitionnaires et déclarations de représentants
    M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a estimé que la question du Sahara occidental devait être examinée et débattue uniquement dans le contexte de la résolution 1514 (XV), adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 14 décembre 1960 et intitulée « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ». Le peuple sahraoui doit aujourd’hui décider lui-même de son avenir, comme cela est clairement stipulé dans plusieurs résolutions des Nations Unies, a dit le représentant, en rappelant que le Sahara occidental est inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes. Les négociations en faveur de l’indépendance doivent se poursuivre, a-t-il dit. Il a évoqué le soutien apporté par Cuba à la cause sahraouie et au peuple de ce territoire. Comme il l’a toujours fait et conformément aux résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies, Cuba continuera à soutenir l’autodétermination de ce territoire, a-t-il conclu.
    M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a insisté qu’il est important de soutenir l’autodétermination du Sahara occidental. Depuis trois décennies, le peuple sahraoui se bat pour son indépendance, et le Comité spécial a toujours été à ses côtés, a noté le représentant. Il a ensuite réitéré le vœu de voir le peuple sahraoui exercer rapidement son droit à l’autodétermination. Depuis l’inclusion du Sahara occidental sur la liste des territoires non autonomes, la lutte que mène les Sahraouis pour l’exercice de ce droit progresse lentement, a-t-il indiqué. Aussi les négociations qui se tiennent dans le Comté de Westchester, dans l’État de New York, aux États-Unis d’Amérique, doivent-t-elles être soutenues, a-t-il souhaité. La résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies du 10 novembre 2009, qui réaffirme la nécessité de mettre fin au colonialisme est un texte important qui doit être mis en œuvre, notamment au Sahara occidental, a poursuivi le représentant, en appelant la communauté internationale à faire en sorte que la volonté du peuple sahraoui soit respectée de manière pacifique.
    M. AHMED BOUKHARI, Front POLISARIO, a fait un rappel historique de la colonisation de l’État du Maroc sur le territoire sahraoui, et souligné les violations des lois et textes internationaux commises par la puissance occupante. Jusqu’à ce jour, le Conseil de sécurité n’a pas véritablement exercé ses pouvoirs de contraintes envers l’État marocain, a regretté le pétitionnaire. En 1992, 1998 et 2000, le Conseil de sécurité, garant des arrangements entérinés entre les deux parties, n’a pris aucune initiative en vue de favoriser la tenue du référendum d’autodétermination prévu au Sahara occidental, et le Conseil n’a pas non plus manifesté son soutien à la souveraineté sahraouie, a regretté M. Boukhari. Il a par ailleurs dénoncé le Maroc en l’accusant de s’être livré à des manipulations concernant les listes électorales qui auraient dû servir à l’organisation du référendum. Ce référendum lui-même se fait attendre depuis 18 années, a déploré Ahmed Boukhari. Aujourd’hui, le Maroc use du prétexte du combat contre le terrorisme pour faire perpétuer l’immobilisme sur la question du Sahara occidental et empêcher l’indépendance du territoire, a-t-il noté, en estimant que le Sahara occidental, qui est la dernière colonie d’Afrique, est un cas oublié par la communauté internationale. Le pétitionnaire du Front POLISARIO a par ailleurs estimé que le Comité spécial peut jouer un rôle encore plus grand, à la fois pour mettre fin aux violences faites contre les populations sahraouies et pour l’aider à parvenir à son indépendance. Il a donc invité le Comité spécial à effectuer des visites de terrain pour voir la réalité au Sahara occidental.
    M. JAVIER LOAYZA BAREA (Bolivie) a demandé à M. Boukhari quelle démarche devrait être suivie pour assurer la pleine application des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale pour que l’on parvienne à assurer l’indépendance totale du Sahara occidental, à travers son droit à l’autodétermination et la reconnaissance des droits du peuple sahraoui.
    Mme REBECA HERNANDEZ TOLEDANO (Cuba) a souhaité avoir des détails sur les négociations menées actuellement par M. Christopher Ross, l’Envoyé spécial du Secrétaire général.
    M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a demandé ce que le Comité spécial pourrait faire pour aider le Représentant spécial du Secrétaire général à assurer le bon déroulement du processus de décolonisation au Sahara occidental.
    Mme MARIAELENA MARGARITA ANZOLA PADRON (Venezuela) a souhaité qu’on lui donne des éléments d’information et des précisions sur le rôle joué par la MINURSO au Sahara occidental ces dernières années.
    Répondant à ces questions, M. AHMED BOUKHARI, Front POLISARIO, a rappelé que les principes de la résolution de la question du Sahara occidental avaient été adoptés il y a de cela longtemps, avec la décision d’organiser un référendum au cours duquel le peuple sahraoui déciderait de son avenir. Il a regretté que la communauté internationale se soit détournée de ce projet initial. Toute solution autre que la tenue d’un référendum ne respecterait pas le principe d’autodétermination, a-t-il dit. Je ne vois pas comment on peut s’opposer à une visite sur le terrain du Comité spécial, qui pourrait ainsi recevoir des informations de première main sur place, a estimé M. Boukhari. Empêcher le Comité spécial de se rendre au Sahara occidental ne va pas aider à rendre plus crédible ce Comité, a dit M. Boukhari. S’agissant de la MINURSO, il a estimé que cette mission de maintien de la paix était un échec. Il a dit qu’il craignait que cette mission ne se contente de maintenir un statu quo sans fin, un état de ni paix, ni guerre, ni référendum.
    M. DONATUS KEITH ST-AIMÉE (Sainte-Lucie), Président du Comité spécial, a rappelé que la question du Sahara Occidental était depuis trop longtemps inscrite à l’ordre du jour du Comité. Il est important que le Comité spécial établisse un lien de travail effectif avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et procède à des échanges d’information avec le Conseil de sécurité, dans le souci d’avancer. Il faut non seulement amener les parties à la table des négociations, mais aussi s’assurer qu’elles tombent d’accord sur les moyens par lesquels des progrès pourraient être accomplis, a-t-il dit. Il pourrait être nécessaire d’essayer une approche différente de celle qui a prévalu jusqu’à maintenant, a-t-il estimé. Il a formé le vœu que l’on arrive à un cadre mutuellement agréé concernant la démarche à suivre. Il a indiqué qu’il aura des discussions avec toutes les parties intéressées de manière à s’assurer que les recommandations que fournira la Quatrième Commission à l’Assemblée générale reflètent le plus fidèlement possible les positions des uns et des autres.
    M. COUSIÑO (Chili) a noté qu’un seul pays, le Timor-Leste, était sorti de la liste des pays à décoloniser au cours des deux premières Décennies contre le colonialisme. Il a souhaité que l’on ouvre, au plus tôt, une troisième Décennie de ce genre.
    M. HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a jugé nécessaire que tout soit mis en œuvre pour que soit déclarée la troisième Décennie des Nations Unies contre le colonialisme.
    QUESTION DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
    Audition de pétitionnaires et déclarations de représentants
    Intervenant au nom du Front de Libération Nationale Kanak Socialiste (FLNKS),
    Mme CAROLINE MACHORO-REIGNIER, a déclaré que le peuple kanak a eu il y a un mois le privilège d’accueillir le séminaire régional du Pacifique sur la décolonisation. Elle a mis l’accent sur l’évolution de la Nouvelle-Calédonie depuis la possession du territoire par la France en 1853 jusqu’à l’inscription en 1986 de la Nouvelle-Calédonie sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser. Elle a évoqué l’assassinat de ses ancêtres, parents, et frères en 1878, 1917, 1984, 1988. Elle a formé le vœu de voir naître une Nouvelle-Calédonie financièrement autonome et économiquement viable, et qui ait la maîtrise de sa propre destinée. La pétitionnaire a ensuite cité la référence que constitue l’Accord de Nouméa en matière d’exercice du droit à l’autodétermination. Elle s’est inquiétée de la persistance en Nouvelle-Calédonie de déséquilibres sociaux et économiques qui persistent entre les différentes parties du territoire, avec une province qui semble surdéveloppée, une autre qui est en voie de développement, et une autre province, située sur l’île des Loyautés, dont l’économie n’est axée que sur les services. Elle s’est inquiétée de l’arrivé massive d’immigrants européens avec tous les risques de déséquilibre que cela représente. Elle a cité les politiques militaires mise en œuvre par la France dans la région du Pacifique en s’appuyant sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie comme point de projection de ses forces. Tout en regrettant le manque de progrès, elle s’est félicitée de la démarche du Comité spécial qui vise à permettre au peuple de la Nouvelle-Calédonie de parvenir à l’exercice de son droit à l’autodétermination. Elle a souhaité une évaluation régulière des politiques publiques mises en œuvre dans le cadre de l’Accord de Nouméa. Elle a rendu hommage à tous les peuples des territoires inscrits sur la liste des territoires à décoloniser, mais aussi à ceux qui ne le sont pas, « comme les frères maoris » de Polynésie française.
    M. ESALA NAYASI (Fidji) a noté avec appréciation l’évolution du processus de discussions politiques en cours en Nouvelle-Calédonie et reconnu le rôle positif joué par la France, mais il reste encore beaucoup à faire. Il est utile que la communauté internationale soutienne la Nouvelle-Calédonie vers son accession à la souveraineté internationale en respectant les droits des communautés présentes sur le territoire, a-t-il souligné.
    M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) s’est félicité de la tenue du séminaire du Comité spécial en mai dernier dans le territoire non autonome de Nouvelle-Calédonie. Il a ensuite demandé à la pétitionnaire du FLNKS de détailler les liens entre les distorsions économiques entre les parties Nord et Sud du territoire et le fait que l’Accord de Nouméa n’ait pas été appliqué, comme elle a tenu à le relever.
    À son tour, M. ROBERT GUBA AISI(Papouasie-Nouvelle-Guinée) a estimé que plusieurs progrès devaient encore être effectués dans la lutte pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, en mettant l’accent sur l’assistance à la population kanake. Il a également souhaité que le Comité spécial poursuive son assistance et exerce son droit de regard sur l’évolution du processus de la mise en œuvre de l’Accord de Nouméa.
    Répondant à la question de Cuba, la pétitionnaire de la Nouvelle-Calédonie a rappelé que les anciens accords passés entre la France et ce territoire avaient pourtant prévu un rééquilibrage économique entre le nord et le sud du territoire. Tandis que l’on s’attèle à effacer les déséquilibres existants, on assiste en même temps à la création de nouvelles fractures entre les deux parties territoriales de la Nouvelle-Calédonie. Ainsi, il y a plus de chômage au nord qu’au sud, et par ailleurs, plus de 95% des ménages du sud possèdent l’électricité contre 77% des ménages de la partie du nord.
    QUESTION DE GUAMAudition de pétitionnaires et déclarations de représentants
    Mme RIMA ILARISHIGH PETER MILES, Femmes pour une sécurité authentique, a indiqué que son organisation souhaitait un développement économique qui s’appuie sur les femmes du territoire de Guam. Elle a appelé les Nations Unies à poursuivre le travail mené en faveur du droit à l’autodétermination de Guam. Il faut arrêter la militarisation de l’île par les États-Unis, a-t-elle insisté, car elle a pour objectif d’empêcher le libre exercice de la souveraineté de Guam. Mme Peter Miles a par ailleurs demandé aux Nattions Unies d’entamer des campagnes de sensibilisation à la question de l’exercice du droit à l’autodétermination du territoire. Il est important de préserver l’environnement historique de Guam, a-t-elle souligné.
    Mme HOPE ALVAREZ CRISTOBAL, « Guahan Coalition for Peace & Justice », a parlé de la souffrance psychologique vécue par les peuples de Guam et les populations chamorros, groupe auquel elle appartient. Le taux de mortalité est plus élevé sur ce territoire que dans le reste des États-Unis. Les problèmes d’alcoolisme et la criminalité sont en évolution et en progression constantes, a-t-elle déploré. De plus, Guam détient le taux le plus élevé de suicides au monde, a-t-elle souligné. Les projets de surmilitarisation de l’île, du fait des décisions prises par les États-Unis vont encore renforcer la dépendance de Guam vis-à-vis de Washington et faciliter pour de nombreuses années, la poursuite de la colonisation, a averti Mme Cristobal. Les Nations Unies doivent agir contre cette perspective et veiller à ce que les États-Unis rendent, comme cela leur a été exigé, certaines terres aux populations de Guam. Aujourd’hui, le Comité spécial devrait réaffirmer le statut distinct de Guam face à la puissance occupante, a-t-elle dit, en souhaitant également voir la communauté internationale pousser la puissance occupante à redonner au peuple chamorro de Guam son droit a l’autodétermination.
    Mme JULIE GILGOFF, Journaliste de Guam, a souhaité que l’on fasse avancer le processus d’autodétermination des peuples autochtones de Guam. Elle a dénoncé les activités militaires de la puissance administrante à Guam. Elle a ensuite parlé des efforts visant à recenser les membres des populations autochtones de Guam pour savoir qui était éligible pour prendre part à la mise en œuvre du processus d’autodétermination. « Notre droit inaliénable à l’autodétermination est consacré par la résolution 1514 de l’Assemblée générale, a-t-elle ajouté, en demandant au Comité spécial d’organiser une visite de ses membres à Guam. Elle a souhaité que l’île bénéficie de la tenue d’un référendum d’autodétermination.
    Mme TRESSA DIAZ, « FUETSAN FAMALAO’AN » de Guam, a mis l’accent sur la nécessité d’assurer la défense et la promotion des droits des femmes de l’Île de Guam. Elle a souhaité que le Comité spécial réaffirme que la question de Guam est une question de décolonisation dont la conduite du processus n’a toujours pas été réalisée. Elle a souhaité la conduite d’une étude sur les impacts environnementaux des activités que mène la puissance administrante à Guam alors que la santé des peuples autochtones de l’île en est affectée et se détériore de plus en plus. Elle a insisté sur l’importance d’une véritable décolonisation pour le peuple de Guam, qui se traduira par la liberté et la sécurité en faveur des autochtones de Guam.
    Mme ANDREA SANTOS, Représentante de « We are Guhan », s’est dite alarmée par les injustices perpétrées contre le peuple de Guam et par l’impact terrible de la dégradation de l’environnement sur la population. Le peuple de Guam a besoin de pouvoir exercer ses droits fondamentaux pour protéger l’Île de Guam contre tous les abus de la puissance administrante, a estimé la pétitionnaire.
    M. LOAYZA BAREA (Bolivie) a demandé si la Déclaration des Nations Unies sur les droits de peuples autochtones était connue par les populations autochtones de Guam. « Si elle ne l’est pas, comment peut-on en assurer la diffusion? », a demandé le représentant de la Bolivie.
    Mme HOPE ALVAREZ CRISTOBAL, « Guahan Coalition for Peace & Justice », a estimé qu’à Guam, peu de gens connaissaient l’existence d’une quelconque déclaration des droits des peuples autochtones promulguée par les Nations Unies. Ce n’est qu’avec l’hypermilitarisation de l’île que les autochtones ont eu accès à l’information, a-t-elle indiqué. Elle a exhorté les Nations Unies à informer le peuple de Guam de la volonté de la communauté internationale de décoloniser cette île. Elle a ensuite estimé que l’ONU devrait envoyer une mission de visite à Guam pour rappeler notamment que la militarisation de l’île est en contradiction totale avec les objectifs de décolonisation et d’accès à l’exercice du droit à l’autodétermination.
    M. ST.-AIMÉE (Sainte-Lucie), Président du Comité des 24, a rappelé la responsabilité qu’ont les organismes des Nations Unies de promouvoir auprès des populations les informations ayant trait à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
    QUESTION DES ÎLES TURQUES ET CAÏQUES
    Audition de pétitionnaires et déclarations de représentants
    M. BENJAMIN ROBERTS, pétitionnaire, s’exprimant en faveur de l’autodétermination des îles Turques et Caïques, a souhaité que les droits des peuples des îles Turques et Caïques soient préservés et garantis. Tout en se félicitant des progrès accomplis en termes d’amélioration de la qualité de vie des populations, il s’est inquiété des conséquences négatives de certains aspects du développement, comme la montée de la criminalité et de la corruption. Il a précisé que les habitants ont demandé une enquête sur la mauvaise situation financière des îles Turques et Caïques. Après un an de gouvernement intérimaire, aucun membre du Gouvernement précédent n’a été jugé pour corruption ou pour les abus qu’ils ont commis durant leur temps à la direction des affaires du territoire, a-t-il regretté. On ne peut pas expliquer pourquoi la construction d’un hôpital, à un coût onéreux, a été imposée aux habitants, a-t-il regretté. Il a ensuite dénoncé la législation bancaire imposée aux îles Turques et Caïques, qui en paralyse l’économie alors qu’elle profite au Royaume-Uni. Le rapport de la deuxième Décennie sur la décolonisation rappelle que la puissance administrante doit tenir compte de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de décembre 1960, et favoriser la participation des populations des territoires non autonomes à la gestion de leurs propres affaires, a-t-il insisté.
    M. WENDAL SWANN, Président de la Commission sur la Constitution et la réforme, a reconnu que le Comité spécial n’avait pas reçu suffisamment d’information sur la situation du territoire non autonome. Il a assuré qu’il servirait dorénavant de point focal sur la question de la décolonisation des îles Turques et Caïques. « Notre Gouverneur est un dictateur constitutionnel », a-t-il déclaré en fustigeant la suspension d’une partie de la Constitution locale des îles Turques et Caïques l’année dernière par le Royaume-Uni, suspension qui a causé une concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme. Il a rappelé qu’en 2008, une commission d’enquête indépendante avait signalé de graves erreurs de gestion financière de la part des autorités des îles et formulé des recommandations. En conséquence, en août 2009, le Gouvernement britannique avait ordonné au Gouverneur des îles Turques et Caïques de suspendre le Gouvernement et l’appareil législatif du territoire. Depuis, a-t-il dit, le processus de consultation n’est qu’une parodie, et la représentante de la puissance administrante exclut systématiquement les médias de toutes les réunions publiques. Il s’est inquiété du fait que s’opère en ce moment un net mouvement de recolonisation des îles Turques et Caïques par le Royaume-Uni. Il a émis l’espoir que le changement de pouvoir au Royaume-Uni, et l’implication nécessaire des organismes des Nations Unies pourront permettre une amélioration de la situation des îles Turques et Caïques. Il a mis l’accent sur l’importance de respecter l’échéance électorale prévue au plus tard en juillet 2011.
    S’exprimant en sa qualité de représentant de Sainte-Lucie, M. DONATUS KEITH ST.-AIMÉE, Président du Comité des 24, a souhaité avoir des détails sur la possibilité de la conduite d’élections dans un cadre territorial qui ne dispose pas d’une constitution. Il a aussi souhaité savoir si le Gouverneur des îles Turques et Caïques, qui représente la puissance administrante, est un ressortissant ou un natif des îles.
    M. BENJAMIN ROBERTS, pétitionnaire, a reconnu l’impossibilité de tenir des élections sans une base constitutionnelle. Il a néanmoins précisé que les représentants du territoire avaient entamé des discussions avec le Premier Ministre britannique sur ce point, et qu’ils espéraient faire des progrès en la matière. Il a par ailleurs expliqué que le Gouverneur et les autres représentants n’étaient pas originaires des îles Turques et Caïques et qu’ils étaient nommés par la puissance administrante. Le second pétitionnaire, M. WENDAL SWANN a, quant à lui, confirmé qu’une constitution serait bien mise en place dans les îles, et il a souhaité que dans cette optique, le Comité des 24 apporte son aide à la conclusion de la rédaction d’une constitution qui serait ensuite adoptée par référendum et non pas imposée.
    QUESTION DES ÎLES VIERGES AMÉRICAINESAudition de pétitionnaires et déclarations de représentants
    M. GERARD LUZ AMWUR JAMES II, Président de la cinquième Convention constitutionnelle des Îles Vierges américaines, présentant le processus constitutionnel en cours dans le territoire, a regretté le fait que l’organisation qu’il dirige n’ait pas eu les moyens financiers pour sensibiliser les populations sur le contenu du projet de constitution. Ce texte, qui devra être adopté par le peuple des îles Vierges américaines n’exclut pas l’exercice du droit à l’autodétermination en ce qui concerne la recherche d’un statut permanent des îles Vierges, a-t-il dit. Le projet de constitution a été soumis à la puissance administrante, et celle-ci a fait savoir ce qu’elle en pense, a dit M. Amwur James II. « Nous notons que l’avis publié par la puissance administrante limite l’autonomie dont peut jouir notre territoire dans certains domaines, mais les discussions continuent, et très bientôt nous irons défendre devant les législateurs américains notre position », a-t-il annoncé. Le peuple des îles Vierges compte sur le Comité pour qu’il lui apporte son soutien dans cette démarche, a-t-il déclaré. Le Président de la cinquième Convention constitutionnelle des Îles Vierges américaines a ensuite regretté le déclin des savoirs et des spécificités culturelles de la population locale. Celle-ci est aussi de plus en plus confrontée à de nouvelles difficultés économiques, a-t-il indiqué. Il a enfin appelé le Comité à faire respecter le droit et la primauté des populations locales à l’accès aux ressources marines et autres richesses halieutiques de leurs îles.
    Source : nakupress
  • Les pays d’Amérique latine veulent faire avancer la décolonisation

    La commission de décolonisation de l’ONU traite du Sahara occidental
    Les pays d’Amérique latine veulent faire avancer la décolonisation
    Par : Merzak Tigrine
    Face à la lenteur dans la mise en œuvre des processus devant permettre l’exercice par les populations des territoires non autonomes, dont le Sahara occidental, de leur droit à l’autodétermination, des pays ont demandé, lors de la session de la commission onusienne de décolonisation de l’ONU, l’envoi d’un signal fort à l’Assemblée générale en l’exhortant à réaffirmer à l’égard des puissances administrantes.
    Le Comité spécial chargé d’étudier la situation concernant l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a examiné mardi dernier les questions du Sahara occidental, de la Nouvelle-Calédonie, de Guam, des îles Turques et Caïques, et des Îles Vierges américaines.  La plupart des délégations qui ont intervenu, notamment celles du Venezuela, de la Bolivie et de Cuba, ont estimé qu’il est devenu urgent et important pour l’Assemblée générale des Nations unies de convenir de la célébration d’une troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. Elles ont notamment regretté la lenteur de la mise en œuvre des processus devant permettre l’exercice par les populations des territoires non autonomes de leur droit à l’autodétermination. Tous les pétitionnaires ont souhaité que le Comité spécial envoie un signal fort, via la Quatrième Commission, à l’Assemblée générale en l’exhortant à réaffirmer à l’égard des puissances administrantes combien il est important que soient menés à bon terme les processus de décolonisation des territoires non autonomes encore inscrits sur la liste de l’ONU. Face aux nombreuses interrogations sur les moyens à mettre en œuvre pour faire avancer le processus d’autodétermination au Sahara occidental, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU a regretté que la communauté internationale “se soit détournée du projet initial d’organiser un référendum d’autodétermination” dans le territoire, ainsi que “l’inefficacité” de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) qui, selon lui, “maintient un statu quo sans fin, un état de ni paix, ni guerre, ni référendum”. Il a émis le souhait que le Comité spécial puisse se rendre au Sahara occidental. Il a aussi mis en exergue les violations des lois et textes internationaux commises par la puissance occupante. “Jusqu’à ce jour, le Conseil de sécurité n’a pas véritablement exercé ses pouvoirs de contraintes envers l’État marocain, a regretté le pétitionnaire. En 1992, 1998 et 2000, le Conseil de sécurité, garant des arrangements entérinés entre les deux parties, n’a pris aucune initiative en vue de favoriser la tenue du référendum d’autodétermination prévu au Sahara occidental, et le Conseil n’a pas non plus manifesté son soutien à la souveraineté sahraouie”, a regretté Ahmed Boukhari. Il a par ailleurs accusé le Maroc de s’être livré à des manipulations concernant les listes électorales qui auraient dû servir à l’organisation du référendum. “Ce référendum lui-même se fait attendre depuis 18 années”, a-t-il déploré. “Aujourd’hui, le Maroc use du prétexte du combat contre le terrorisme pour faire perpétuer l’immobilisme sur la question du Sahara occidental et empêcher l’indépendance du territoire”, a-t-il fait remarquer, sans oublier de rappeler à la communauté internationale que le Sahara occidental, qui “est la dernière colonie d’Afrique, est un cas oublié par la communauté internationale”. Cela a amené le président du Comité spécial à estimer qu’il est important que le Comité spécial établisse un lien de travail effectif avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et procède à des échanges d’informations avec le Conseil de sécurité, dans le souci d’avancer. Quant au représentant cubain, M. Pedro Nuñez Mosquera, il a affirme que le conflit du Sahara occidental devait être examiné et débattu uniquement dans le contexte de la résolution 1514 (XV), adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 14 décembre 1960 et intitulée “Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux”. “Le peuple sahraoui doit aujourd’hui décider lui-même de son avenir, comme cela est clairement stipulé dans plusieurs résolutions des Nations unies”, a-t-il clamé toute en rappelant que le Sahara occidental est inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes. Pour lui, “les négociations en faveur de l’indépendance doivent se poursuivre”. De son côté, M. Jorge Valero Briceño du Venezuela a souligné qu’il est important de soutenir l’autodétermination du Sahara occidental. “Depuis trois décennies, le peuple sahraoui se bat pour son indépendance, et le Comité spécial a toujours été à ses côtés”, a noté le représentant vénézuélien, qui a réitéré le vœu de voir le peuple sahraoui exercer rapidement son droit à l’autodétermination. Le représentant du Nicaragua a demandé ce que le Comité spécial pourrait faire pour aider le Représentant spécial du Secrétaire général à assurer le bon déroulement du processus de décolonisation au Sahara occidental. 
    Source : Liberté
  • «On ne renoncera jamais à notre droit à l’autodétermination»

    Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Boukhari Ahmed a affirmé, avant-hier, à l’issue d’une réunion du comité spécial des Nations unies chargé de la décolonisation dit «comité des 24», que «le peuple sahraoui ne renoncera jamais à son droit à l’autodétermination et à l’indépendance».
    Regrettant l’échec de l’ONU à «assumer pleinement ses responsabilités dans cette question», M. Boukhari qui est également membre du secrétariat national du Front Polisario, a indiqué que «la question du Sahara occidental est une question de décolonisation inscrite à l’ordre du jour du Comité des 24».
    Aussi, a-t-il exprimé sa conviction que la majorité des membres de l’ONU respectent et partagent cette réalité dans une affaire, a-t-il précisé, de décolonisation «aussi claire», rajoutant qu’il ne peut y avoir «aucune exception à la règle générale, selon la résolution 1514 qui a donné naissance à ce comité», d’autant plus, souligne encore M. Boukhari, que «ni la communauté internationale, ni aucun pays du monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental».
    Au registre de la solidarité avec la cause sahraouie, le président de la province de Florence, Andrea Barducci a indiqué qu’une conférence internationale pour le soutien du peuple sahraoui se tiendra dans sa ville en octobre prochain. «Nous réaffirmons notre plein engagement pour la tenue d’une conférence internationale à Florence en octobre, afin d’attirer l’attention de l’opinion publique autour d’une question qui perdure depuis trop longtemps et menace la survie même du peuple sahraoui», a-t-il dit en recevant le président de l’Organisation d’action contre la torture au Sahara occidental, Elmami Amar Salem, en compagnie du représentant sahraoui à Toscane, Abdallahi Mohamed Salem.
    Par ailleurs et à l’occasion de la journée mondiale du réfugié, l’organisation internationale pour la protection des ressources naturelles au Sahara occidental, Western Sahara Resource Watch (WSRW) a appelé dans une déclaration l’ONU à mettre un terme au pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc. «Nous sommes convaincus que le calvaire des réfugiés sahraouis se poursuivra aussi longtemps tant que le Maroc continue à tirer profit de manière illégale de l’occupation de son voisin», a indiqué la déclaration.
    Cette ONG pour rappel a été créée pour la défense des ressources du Sahara occidental contre le pillage jusqu’à l’autodétermination des Sahraouis.
    Y. M.
  • Maroc : Sale temps pour les chrétiens

    Dénonciations sur Internet, expulsions, harcèlement , il ne fait plus bon d’être chrétien au royaume chérifien.
    Signe d’une tension remarquée ces derniers mois contre la communauté chrétienne au Maroc, l’étau s’est resserré, cette fois, sur les chrétiens marocains d’origine musulmane. Trente-deux d’entre eux ont eu la mauvaise surprise de voir leur photo publiée, ces derniers jours, sur facebook, ainsi que de nombreuses informations les concernant, comme leurs nom, adresse, leur activité dans l’église et des anecdotes personnelles. Les islamistes sont soupçonnés d’être à l’origine de cette page sur facebook. Leur but est d’inciter le gouvernement à s’en prendre aux chrétiens. Certains d’entre eux ont déjà été interrogés par la police et même menacés de mort. Nombre d’entre eux ont cessé de se réunir, craignant pour leur sécurité.
    Plusieurs auraient été chassés de chez eux. Jusqu’à récemment, les chrétiens du Maroc bénéficiaient d’une certaine liberté. Mais depuis mars dernier, les choses sont en train de changer. Sans préavis, le pays a expulsé une centaine de chrétiens étrangers, les accusant de prosélytisme. Au début du mois de mars, au moins vingt collaborateurs de longue date d’un orphelinat évangéliste ont été expulsés du pays qu’ils considéraient comme le leur. Ils travaillaient pour le Village de l’Espérance de Aïn Leuh, au Maroc. « Ce n’est pas une campagne contre les chrétiens au Maroc, justifie Khalid Naciri, le ministre de la Communication. C’est une opération ciblée pour faire respecter la loi : tout le monde sait que le prosélytisme religieux est interdit au Maroc. » Selon de nombreux observateurs, en expulsant les travailleurs sociaux de Aïn Leuh, le gouvernement aurait voulu courtiser les islamistes, dont le discours rejette les non-musulmans. L’Etat tente ainsi de couper l’herbe sous le pied des fondamentalistes.

    Le revirement

    Selon certaines sources, après le 11 septembre 2001, le pouvoir marocain aurait fermé les yeux sur la présence de missionnaires évangélistes américains en échange d’un soutien de Washington concernant le dossier du Sahara occidental. A Rabat, on confirme qu’en 2005, le Maroc a invité des personnalités évangéliques américaines pour qu’elles « changent de position sur le Polisario, pour parler de l’Islam et construire un dialogue interreligieux ». Mais depuis peu, les choses se sont inversées. Les islamistes du Parti pour la justice et le développement (modéré) et des associations islamistes s’insurgent de plus en plus contre l’activisme chrétien.
    En janvier dernier, un nouveau ministre de l’Intérieur a été nommé par Mohammed VI : il semble avoir décidé d’enfourcher la défense du culte musulman, cause très populaire dans le royaume. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle existant en Algérie, où un lieu de culte chrétien, appartenant à la communauté protestante pentecôtiste Tafat (lumière) de Tizi Ouzou, avait été saccagé puis incendié dans la nuit du 9 janvier dernier par un groupe d’individus. La position officielle du Maroc est que 98% de la population marocaine est musulmane. Le prosélytisme est illégal au Maroc, ainsi que la conversion des musulmans.
    Cependant, les chrétiens étrangers peuvent pratiquer leur religion librement et il existe encore de nombreuses églises, principalement de l’époque coloniale française. L’infime minorité juive est, elle, autochtone et jouit également de la liberté de culte. Plusieurs organisations évangélistes américaines se sont installées dans le pays depuis 2002. Selon les médias locaux, quelques centaines de Marocains se seraient convertis depuis leur arrivée. Selon l’organisation World Christian Database (WCD), le christianisme est désormais la religion au taux de croissance le plus élevé au Maroc. Son rapport avance, par ailleurs, que parmi les chrétiens marocains, 80% sont protestants.
    La loi marocaine punit le délit de prosélytisme de six mois à trois ans de prison et une amende de 100 à 500 dirhams (1000 à 4500 DA). Malgré les garanties de liberté de culte, il semble que le gouvernement marocain ait adopté une approche plus vigoureuse contre le prosélytisme, aussi bien réel que perçu avec le risque, pour le Maroc, de perdre un peu de son image de pays tolérant.
  • Casemates près de Timbouctou? Des informations insidieuses

    Des organes de presse européens font état de l’existence des casemates près de Tombouctou au Mali
    Les experts de la lutte antiterroriste mettent en garde contre l’intention de telles informations

    Selon un expert algérien dans la lutte contre le terrorisme dans la région sahélo-saharienne, les informations rapportées par certains organes de presse européens, selon lesquelles les groupes terroristes écumant les pays du Sahel sont entrain de creuser des casemates non loin de la ville de Tombouctou, au nord du Mali, sont infondées et contradictoires aux règles de la guerre au Sahara.

    Dans ce sens, un terroriste repenti qui a passé 12 ans au sein du groupe de Mokhtar Belmokhtar, résidant actuellement à Tamanrasset, a déclaré que la force des terroristes aux pays du Sahel réside dans leur déplacement permanent dans une région étendue sur 450 km, ajoutant que les terroristes aux pays du Sahel se déguisent en tenue des populations nomades.
    Par ailleurs, des experts algériens dans lutte contre le terrorisme n’ont caché leurs craintes quant à une éventuelle intervention des forces spéciales américaines au nord du Mali, suite aux informations faisant état de l’existence de casemates, soulignant que ces informations ont pour but de baliser la voie pour une intervention étrangère dans la région.
    Les dernières informations rapportées par les agences de presse mondiales sont infondées, soutient une source sécuritaire algérienne, ajoutant que les tunnels et casemates citées par ces informations ne peuvent pas construites dans des régions où il n’existe ni sources d’eau ni vivres, sachant que plus de 20 puits sont surveillés par l’armée malienne, conformément à la réunion de Tamanrasset.
    25-06-2010
    Par Ahmed Nacer
    EL KHABAR, 25/6/2010