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  • L’édito de Sophiane Idjissa : L’ennemi stratégique

    La souveraineté nationale est liée à la fois à l’indépendance ou à l’autonomie de la décision nationale et la capacité nationale à engager une politique de défense en comptant sur ses propres forces, à moins de s’insérer dans une alliance militaire. Encore faudrait-il avoir les moyens de sa politique, à savoir, des fonds permanents de financement de sa défense, une relative autonomie en matière d’entrée en possession des équipements militaires, et surtout une cohésion nationale assez soudée comme espace de défense. Mais des moyens de défense pour lutter contre qui ? Des moyens de défense pour quelle parade et contre quelle menace ? Si on examine le cas de l’Irak, les moyens de parade peuvent être conçus pour riposter et prendre l’initiative après l’achèvement de la phase d’occupation militaire sous forme de résistance, ce qui se fait actuellement, mais avec un prolongement vers la guerre civile. De plus en plus, une compétition ou une concurrence se déroule entre impératifs économiques et impératifs de défense. Que faut-il privilégier ? La question se pose également pour nos voisins maghrébins. Sans nul doute que pour le Maroc par exemple, dans sa propre perception, l’Algérie constitue son ennemi stratégique. Il s’équipe militairement en pensant qu’un jour ou l’autre, il aura à en découdre avec son voisin, puisqu’il persiste à croire ou à faire croire que c’est l’Algérie qui est son principal obstacle à la neutralisation des Sahraouis. Dans quelle disposition d’esprit se trouve l’Algérie par rapport à son voisin? Dans un espace géopolitique où sur la rive nord des pays sont intégrés dans un plan défense avec la conviction que l’ennemi se trouve ou peut se trouver en face, et où sur la rive sud, non seulement il n’y a pas d’accord de défense entre pays, mais en plus l’ennemi pourrait être le voisin frontalier, sans doute que le risque existe qu’entrent en concurrence les dépenses de développement et celles de défense.

    La Nouvelle Tribune, 15/7/2010

    Commentaire de Diaspora Saharaui :

    La stratégie suivie par les dirigeants de Rabat pour neutraliser les sahraouis et annexer définitivement le Sahara Occidental consiste à prolonger le conflit indéfiniment et couper le souffle du combat sahraoui pour l’indépendance. Les appels constants du Maroc et ses alliés, la France et l’Espagne, demandant la réouverture des frontières ont pour but prolonger ce statu quo tout en mettant l’économie marocaine en état de résister à la persistance de ce statu quo.
  • Solidarité avec le peuple sahraouie : Une aide humanitaire à El Aaiun avant le Ramadan

    Une importante aide humanitaire, constituée essentiellement de produits alimentaires, sera acheminée d’Alger vers El Ayoun, avant le Ramadan, a déclaré hier Tayeb Zitouni, président de l’APC d’Alger-centre en marge de la cérémonie de la signature de renouvellement du protocole de coopération et d’accord de jumelage entre Alger-centre et la ville d’El Aaiun. Hemou Ben Zeguir, président du croissant rouge algérien, a affirmé que l’opération de l’acheminement de cette aide se fera dans la transparence. Le président du CRA a précisé qu’une fois en terre sahraouie (Sahara Occidental annexée par le Maroc en 1975, ndlr), cette aide sera confiée au croissant rouge sahraoui qui se chargera de sa distribution. Concernant l’accord de jumelage M. Zitouni a estimé que même si elle est en premier lieu politique, cette signature englobe d’autres domaines, dont le sport et la culture. Pour sa part, le wali d’El Aaiun, a qualifié la signature d’importante puisqu’elle permet, entre autres, « d’alléger les souffrances des réfugiés sahraouis ». Dans une brève allocution, l’intervenant a rappelé l’apport de notre pays à la cause sahraouie, mais aussi les conditions dans lesquelles vivent les réfugiés sahraouis en cette saison des grandes chaleurs. La cérémonie de signature s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de la RASD, d’une délégation malienne et du mouvement associatif des deux pays. 
    HORIZONS, 9/7/2010
  • L’ancien minstre Ould Abdel Kader livre un aperçu sur l’évolution des relations franco-mauritaniennes

    mercredi 14 juillet 2010

    L’ancien wali et ex ministre M Isselmou Ould Abdel Kader a présenté récemment, un riche exposé sur les relations franco-mauritaniennes au cours de toutes ces dernières années, s’efforçant de lever les zones d’ombres sur des liens qui, de l’avis des politiciens, sont toujours restés mitigés, se faisant plus sur le compte de la Mauritanie que dans la servitude de ses intérêts comme ex-colonie. Ci-après, l’intégralité de cet exposé, intitulé « aperçu sur l’évolution des relations mauritano-françaises » :

    1. Intérêt du sujet dans le contexte actuel.

    La Mauritanie s’apprête, comme la plupart des pays africains, à s’arrêter, cinquante ans après leur indépendance, pour évaluer un parcours auquel la France est mêlée de près ou de loin, tout au moins en ce qui concerne l’Afrique francophone.
    Il s’agit aussi de faire aujourd’hui, 12 juillet 2010, une rétrospective sur l’évolution des relations entre la France et la Mauritanie à la veille de l’anniversaire de la prise de la Bastille. C’est presque un devoir de rappeler à ceux parmi les Français qui l’ont malheureusement oublié, ce message universel de dignité et de liberté.
    Les rapports franco-mauritaniens ont suscité peu de débat depuis l’accession de la Mauritanie à la souveraineté internationale. La contribution de la France à la genèse du nouvel Etat National, puis à sa consolidation et à sa défense, a toujours été reconnue par la majorité des Mauritaniens, y compris les plus extrémistes d’entre eux.
    Mais depuis le coup d’Etat du 6 aout 2008 contre le premier président démocratiquement élu, des inquiétudes se sont manifestées. De vastes pans de la société et la plus grande partie de son élite ont exprimé leur crainte même de voir les relations entre les deux pays, subir une certaine « affairisation » pouvant leur porter préjudice à court et moyen termes.
    L’opposition qui regroupe de larges milieux traditionnellement francophiles, accusent le gouvernement de M. Nicolas Sarkozy, d’avoir porté au pouvoir et soutenu le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Elles soupçonnent même certaines autorités françaises d’avoir, moyennant des avantages bien partagés, sous-traité cette mission en employant des agents de ce qu’on appelle la Françafrique.
    Le contexte mauritanien se prête actuellement à des amalgames et des malentendus qui peuvent assombrir les relations entre les forces vives du pays. Ces ambigüités sont dangereuses au cas où la diplomatie mauritanienne continue de patauger dans ses incohérences.
    Loin d’être le résultat d’une recherche documentaire soutenue, ces quelques lignes ont pour modeste ambition d’introduire le débat sur le passé, le présent et l’avenir des rapports entre la Mauritanie et la France. Pour rafraichir la mémoire, nous avons joint à la présente note, une liste des principaux événements de l’histoire contemporaine de la Mauritanie.

    2. Les principaux enjeux des étapes de l’histoire du pays.

    La Mauritanie a été taillée dans un vaste ensemble humain et culturel ayant de nombreux rapports avec son environnement et formant une entité hétérogène aux contradictions potentielles faciles à utiliser à des fins de déstabilisation.
    En dépit son caractère éphémère que renforce sa faible densité démographique, la Mauritanie a pu donner d’elle, grâce au charisme de ses premiers dirigeants, une idée sans rapport avec la dimension réelle de ses ressources. Ce fut pendant 20 ans, l’époque d’une grande ambition à laquelle mit un terme, en 1978, le premier d’une série de coups d’Etat militaires qui continue jusqu’à nos jours. Cette période initiale avait suffi, à forger un type de mauritanien à la fois assoiffé de changement et de liberté mais aussi versatile et capable d’une soumission sans limite.
    L’acquis de cette époque a été très important malgré tout. Le pays s’est doté d’une élite imbue d’une éthique héritée d’une hiérarchie sociale ancienne mais rassurante, un secteur économique faible mais construit sur de solides bases éthiques et un groupe de bons cadres issus d’un système d’éducatif performant.
    Ce qui intéressait l’ancienne puissance administrante dans un premier temps, c’était de voir les Mauritaniens apprendre à gouverner un Etat National à peine sorti des ruines des entités émirales qui se livraient la guerre avant la pénétration coloniale. La France disposait en plus des mines de fer et empêchait le Maroc de s’adjoindre son ex-colonie et de s’étendre jusqu’aux portes du continent noir.
    L’histoire du pays se subdivise en quatre étapes dont les objectifs centraux ont différé tout en ayant pour toile de fond commune, le souci d’un équilibre entre plusieurs exigences contradictoires.
    - De 1960 à 1978, ce fut un enjeu existentiel ou construction de la charpente d’un Etat et le parachèvement de ses attributs. La recherche d’une correspondance entre les espaces humains et territoriaux pour cette nouvelle entité a échoué avec l’aventure visant l’annexion du Sahara.
    - De 1978 à 1992, on a assisté à l’aiguisement des antagonismes identitaires avec la naissance des mouvements nationalistes arabes et négro-africains. S’y ajoutèrent les actions de renforcement de l’identité islamique de l’Etat, les questions linguistique et foncière, les questions relatives aux rapports du pays avec ses ancrages nord et sud et au conflit interethnique à l’intérieur de l’Armées etc.
    - De 1992 à 2005, l’enjeu essentiel a été la répartition de la rente économique du Pouvoir, avec le triomphe du libéralisme, la manne des bailleurs de fonds et l’élargissement spectaculaire de la couche moyenne, notamment grâce au développement du secteur informel et à la spéculation foncière
    - De 2005 à nos jours, on pourrait craindre que l’enjeu principal du Pouvoir soit un contrôle de toute l’économie pour la protection de ressources d’origine douteuse. Ou étrangère.

    3. Principaux coups d’Etat en Mauritanie, enjeux et traits communs.

    Les coups d’Etat que la Mauritanie a déplorés ont été plus ou moins liés aux enjeux évoqués plus haut.En 1978, la guerre du Sahara avait commencé à menacer l’existence du pays. L’Armée était essoufflée pour de nombreuses raisons qu’il serait superflu de mentionner.
    La France ne pouvait ni continuer à soutenir la Mauritanie en donnant à l’Algérie un alibi pour internationaliser le conflit, ni laisser le Maroc assumer cette tâche et ouvrir des perspectives géostratégiques touchant les intérêts français. Quelles qu’aient été l’affection et l’admiration qu’on avait pour le Président Moktar Ould Daddah – et les méritait- le coup d’Etat de 1978 fut salutaire pour la Mauritanie.
    Cette action pouvait avoir lieu sans aucun appui extérieur, mais en étant menée uniquement par d’autres officiers- et c’est toujours le danger dont on ne tient pas souvent compte- elle engendrerait de graves conséquences pour la Mauritanie. Ce n’est pas seulement le risque de dérapage d’un nationalitarisme incontrôlé qu’il aurait fallu craindre, mais aussi celui de la guerre d’influence entre les voisins du nord.
    La France l’avait bien compris en envoyant cinq semaines avant le 10 juillet, date du putsch le conseiller pour les affaires africaines du président Giscard d’Estaing pour s’informer de la situation. En 1979, la France avait laissé le colonel Bouceif éliminer Moustapha Ould Mohamed Salek après avoir écarté le comandant Jeddou Ould Salek réputé proche du groupe bassiste. Puis l’élimination de Bouceif qui s’était avéré sympathisant du Maroc avait été opérée de la manière qu’on connait.
    Après son accident d’avion Bouceif fut remplacé par Mohamed Khouna Ould Haidala qui, aux yeux de la France, était le seul à avoir non seulement l’audace mais surtout le désir de faire replier du territoire mauritanien, les bases militaires marocaines. Ni Viah Ould Mayouf, ni Mohamed Mahmoud ould Ahmed Louly, ni Ahmed Salem Ould Sidi, ni Cheikh Ould Boidda Mohamed Ould Abdel Kader qui étaient tous plus gradés que Haidala, n’auraient eu une réelle motivation à chasser les troupes chérifiennes.
    En 1984, le pays était délabré au terme d’une gestion chaotique. Beaucoup de Mauritaniens étaient en prison ou en exil. Dés mains étaient coupées en application de la charia, des femmes lapidées sur la voie publique, des analphabètes en procédure étaient recrutés comme magistrats, des profanes transformés en gestionnaires des populations, des lois sans aucun rapports avec la réalité historique, culturelle et sociale étaient promulguées.
    Il fallait mettre fin à cette dégradation de l’Etat et à sa ruralisation systématique qui aurait pu être plus dangereuse n’eût été l’intégrité morale de Mohamed Khouna Ould Haidala, à l’époque chef de la junte militaire. Ce ne fut un secret pour personne que le Général Jano Lacaze, chef d’Etat Major de l’Armée française, avait tout arrangé avec Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya, auteur du coup d’Etat du 12 décembre 1984.
    En 2005, le régime de Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya était essoufflé par vingt ans de pouvoir sans partage. Le système démocratique était en panne à cause du manque de réformes politiques dont l’Etat avait urgemment besoin. L’appareil de l’Administration à tous les niveaux était rongé par la corruption, la prévarication, le clientélisme, le népotisme et tous les autres maux qui tuent même les Etats solides. Depuis la tentative de prise de pouvoir du 8 juin 2003, on commençait à avoir peur de voir l’Armée se scléroser et se transformer en milices.
    Tous ces coups d’Etat ont eu des traits communs qui rassuraient plus ou moins les Mauritaniens en percevant derrière eux une main qui leur a toujours inspiré confiance malgré tout :
    - Tous les coups d’Etat auxquels la France était jusqu’ici mêlée et qui avaient réussi, répondaient à une nécessité urgente de déchoir un régime en déficit de légitimité ou se trouvant dans l’impasse. Or, en 2008, le régime de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi n’était ni dans la première situation ni dans la seconde.
    - Les initiatives de putsch étaient prises par les militaires les plus gradés et les plus connus. Le coup d’Etat de 2005 fut fomenté par des officiers qui n’étaient pas les plus en vue et avait donné lieu à l’arrestation et à la radiation des chefs d’Etat Major de tous les corps.
    - Les ordres émanait du siège central des Forces Armées alors que cette fois-ci ce fut une unité formée hors de la grande muette qui avait à elle seule déposé le régime.
    - Aucun des autres putschs qu’il y avait e depuis 1978, n’a suscité une opposition aussi forte que celui de 2008.
    - Monsieur Bertrand Fessard de Foucault ajoute à juste titre une cinquième différence de taille tenant à ce que jusqu’en 2005, la présidence de la République française n’a pas – envers l’Afrique –d’intermédiaire hors organigramme, et que la structure décisionnelle correspond à la structure d’Etat.

    4. Le coup d’Etat de 2008 : comment Ould Cheikh Abdellahi a été déstabilisé ?

    La stratégie utilisée pour déstabiliser le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, premier président mauritanien démocratiquement élu, a consisté en plusieurs étapes.
    - Nommé général et responsable de toute la sécurité du pays Mohamed Ould Abdel Aziz pouvait créer ou laisser se créer de graves lacunes dans le système. Ce sont ces failles qui ont permis aux criminels d’assassiner les touristes français à Aleg en décembre 2007. Plusieurs questions demeurent posées à propos de cet accident et incitent à formuler des hypothèses de complicité avec les terroristes à des niveaux insoupçonnables.
    - Les services secrets français auraient tenté d’accréditer la thèse selon laquelle M. Sidi Ould Cheikh Abdellahi serait un intégriste. Pourtant, après son coup d’Etat, le général Ould Abdel Aziz s’est révélé plus proches des milieux intégristes musulmans si l’on en juge par ses rapports chaleureux avec les dirigeants extérieurs et intérieurs du mouvement islamiste. Sa sainteté l’Imam de la Grande Mosquée de Nouakchott le déclare champion de la lutte contre l’islamisme parce qu’il accorde une place prépondérante aux oulémas et à l’Islam.
    - Il restait à convaincre certains pays méditerranéens de la nécessité d’un coup d’Etat en Mauritanie après leur avoir donné l’impression que ce pays était devenu un passoir vers les côtes européennes, comme si Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi était le garde-côte à incriminer. Les conditions auraient été réunies pour faire endosser la responsabilité de renverser un président démocratiquement élu.
    - Après avoir saboté le système de sécurité et présenté Sidi Ould Cheikh Abdellahi comme un intégriste tout en qualifiant son régime de passoire, il ne restait plus qu’à susciter un ouragan dans l’Assemblée Nationale pour maquiller l’entreprise d’un verni constitutionnel. L’on peut comprendre que M. Nicolas Sarkozy ne connaisse pas la Mauritanie comme elle l’aurait souhaité.
    Nous ne l’excuserons pas pour autant d’avoir fait confiance à certains hommes dont la compétence et la moralité sont, pour le moins sujette à caution. Pour celui qui a déjà observé la Mauritanie, M. Sidi Ould Cheikh Abdellahi est la dernière personne à pouvoir être fondamentaliste musulmane. Fils de grand cheikh de la soufia, il est soufi lui-même de naissance, de conviction et d’occupation quotidienne.
    Pour celui qui connait l’islam, le soufisme est le plus redoutable ennemi du wahhabisme dont L’imam Khomeyni avait dit un jour qu’il vide l’Islam de toute sa spiritualité. Toute personne imbue de culture africaine sait que la confrérie Tidjaniya qui domine toute l’Afrique Occidentale, repose sur une dimension presque exclusivement spiritualiste qui ne saurait survivre à la sécheresse du wahhabisme.
    Nous avons observé Sidi Ould Cheikh Abdellahi depuis son éviction du pouvoir et nous n’avons constaté aucun contact entre lui et la formation islamiste Tawassoul qui a d’ailleurs choisi de soutenir le camp d’Ould Abdel Aziz. Par contre, le président déchu pour raison d’intégrisme wahhabite a fait plusieurs fois le pèlerinage à Kaolack, pour se recueillir sur le tombeau de son Maitre confrérique, le sénégalais Cheikh Ibrahima Niass. Or, ce geste constitue aux yeux des intégristes de toute obédience un sacrilège impardonnable.
    Telles sont les étapes suivies par les conseillers occultes de certaines chancelleries pour replonger la Mauritanie dans la nuit dont elle sortait à peine après trente ans de dictature militaire. Etait-ce pour l’intérêt de la France ? Lequel ?

    5. L’ingérence française ?

    En lisant ces quelques lignes, certains diront que je suis allé vite en besogne en établissant sans preuve l’ingérence de la France dans le coup d’Etat contre la démocratie en Mauritanie. Peut-être ont-ils raisons, mais ils ne sauront nier certains faits parlants.
    - Monsieur Robert Bourgi dont tout le monde connait la place dans le système de sarkozien de gestion des relations avec le continent africain, sert d’assistant permanent de l’Elysée auprès de Mohamed Ould Abdel Aziz.
    M. Bourgi s’est affiché aux meetings du général candidat et élu domicile chez l’homme d’affaire qui soutient à fonds perdus Mohamed Ould Abdel Aziz.. En étant d’origine libanaise, témoin de la concurrence que les commerçants mauritaniens ont livrée aux siens dans toute l’Afrique Occidentale, Maitre est susceptible d’avoir peu d’affection pour certaines personnalités de l’opposition qui ont soit réclamé, soit créé la monnaie mauritanienne.
    Cette dernière fut en partie à l’origine du départ de Nouakchott de nombreuses entreprises libanaises.
    - Au milieu de la crise qui a secoué tout le pays pendant un an, consécutivement au coup d’Etat, les conseillers militaires de l’Ambassade de France faisaient la navette au grand jour entre leur bureau et celui de Mohamed Ould Abdel Aziz. Les experts militaires français formaient et encadraient les unités chargées de la sécurité directe de l’auteur du putsch le plus contesté de l’histoire africaine.
    - Durant toute la crise, la diplomatie française s’est déployée pour orienter les événements et la communauté internationale dans l’intérêt de la légitimation du putsch.
    - Certains membres du gouvernement français de passage à Nouakchott, se font accompagner de ministres mauritaniens pour être reçus officiellement par des hommes d’affaires mauritaniens.
    - La Mauritanie accueille sur son territoire des troupes françaises qui stationnent tant au Nord du pays qu’à Nouakchott. Or cette présence n’a fait l’objet d’aucun accord entre les deux pays. Du moins, le Parlement mauritanien n’en a jamais discuté et les Français semblent l’ignorer également si l’on croit le quotidien « le Monde » du 1er juin 2010 qui ne mentionne pas la Mauritanie parmi les points de stationnement des troupes françaises en dehors de la France.
    La Mauritanie a besoin d’autres choses que les armes et les troupes étrangères, à moins qu’on ne veuille la transformer en champ magnétique attirant tous les terroristes de la sous-région. Elle fait face à des problèmes sérieux qu’il faut urgemment réparer et risque de payer cher ses errements diplomatiques à la recherche de légitimité à tout prix.

    6. Le contexte mauritanien : des ruptures et des schismes.

    Le coup d’Etat du 6 aout 2008 est intervenu dans un contexte mauritanien qui continue d’être marqué par trois ruptures douloureuses que toutes les forces politiques du pays doivent prendre en considération.
    - Les générations de cadres qui ont suivi une formation adéquate, ont quitté la Fonction Publique. Leur remplacement n’a fait l’objet d’aucune planification, si bien que le nouveau corps des fonctionnaires est formé d’agents ignorant les principes du service public et ne répondant pas aux exigences professionnelles requises.
    - Le pays disposait d’un bon nombre d’officiers sortis des grandes écoles militaires. Mais les coups d‘Etat successifs et les purges qui les ont suivies, sont sensés avoir causé un préjudice considérable à la qualité de l’encadrement de l’Armée.
    - L’élite économique connaît, elle aussi, une crise profonde. Les anciens hommes d’affaires attachés à une éthique indispensable en matière d’accumulation du capital financier, sont menacés de dépôt de bilan devant l’entrée massive de capitaux blanchis.
    La dépréciation de l’environnement institutionnel, administratif et éthique est d‘autant plus grave que des antagonismes latents risquent de mettre en cause la cohésion sociale et nationale du pays.
    - Partout dans le pays, surtout dans la région de la Vallée du Fleuve, la dynamique de l’appropriation privative de l’espace utile engendre des conflits qui ne sauraient être résolus que dans le cadre d’une gestion décentralisée des ressources naturelles et d’une politique cohérente d’aménagement du territoire. Or, ces conditions ne peuvent être réunies que par un régime démocratique, capable d’organiser le consensus national.
    - La Mauritanie vient de sortir officiellement du système de l’esclavage grâce à une loi promulguée par M. Sidi Ould Cheikh Abdellahi en 2008, et ayant pour but de criminaliser cette pratique. Cette décision ne suffit pas pour chasser la fumée de ce phénomène et éradiquer ce qui en reste. Il faudrait nécessairement traduire cette loi en textes législatifs complémentaires supprimant toutes les sources d’inégalités qui demeurent encore aux plans foncier, pastoral et social.
    - Le conflit culturel entre arabo-berbères et négro-africains a connu un apaisement sous le régime de Sidi Ould Cheikh Abdellahi qui a décidé de faire revenir les réfugiés noirs expulsés vers le Sénégal et le Mali en 1989. Il reste néanmoins à régler le reste de ce passif humanitaire.
    On le constate, la faiblesse des ressources humaines face aux problèmes qui se posent au pays n’a d’égal que le tiraillement dont il est l’objet comme tout territoire qui menace de disparaitre. La diplomatie mauritanienne est actuellement le champ privilégié des paradoxes. Les prouesses les moins surprenantes consistent à mettre dans le même panier MM. Ahmedy Nejad et Nicolas Sarkozy, Hugo Chavez, Oumar El Béchir, Mouammar Kaddafi, Abdoulaye Wade etc.
    Les narcotrafiquants afro-latino-américains intègrent la Mauritanie dans leur empire grâce à la françafrique proche de leurs groupes installés sur la côte ouest africaine pour installer en Guinée Bissau, au Sénégal et en Mauritanie des gouvernements à leur guise.Dans ce circuit, notre pays est le point le plus stratégique parce qu’il permet de mélanger l’encens des armes, l’arome de la cocaïne et la fumée de la cigarette.
    Mais il n’y a pas que les intérêts matériels qui font courir ceux qui cherchent à faire de la Mauritanie, un laboratoire pour leurs délices ou leurs folles idées. Certains courants idéologiques orphelins cherchent à trouver un pays à faire sombrer et un dirigeant à sacrifier en la personne de Mohamed Ould Abdel Aziz. L’homme ressemble bien à d’autres qui ont été ou sont encore admirés pour leur faculté d’improviser les spectacles.
    Même le chiisme s’investit chez nous, bien que nous soyons une chasse-gardée du sunnisme malékite. Le chiisme commence à se répandre au Sénégal. En Mauritanie, les éléments prétendant être de descendance chérifienne, ont déjà mis en place une large association dénommée Al Elbeit ou famille du Prophète Mohamed (psl). Cette association a pour but de servir de relation organisationnelle avec les dirigeants spirituels iraniens.
    La plus importante force demeure cependant la Françafrique qui semble avoir retrouvé sa virginité et ses beaux jours en Mauritanie grâce à l’esprit fort charitable de certains éléments de l’équipe actuellement réunie autour de M. le Président Nicolas Sarkozy.

    7. Les grandes priorités du moment.

    Si la France tient à préserver ses intérêts à long terme et restaurer son image en Mauritanie, du moins celle de ses principaux dirigeants actuels, elle doit se ressaisir d’urgence et revoir intégralement son approche en matière de coopération avec ce pays. Son influence, si elle en a encore doit se focaliser sur la prise en compte des priorités consistant à
    - améliorer la démocratie mauritanienne, en particulier aux plans des procédures électorales, de la protection des libertés et des droits humains.
    - mettre en place un système efficace de contrôle pour garantir la transparence en matière de gestion des ressources pétrolières, minières, financières et humaines.
    - définir la place de l’Armée dans le dispositif institutionnel de manière à en faire une institution républicaine située loin de la scène politique.
    - définir une stratégie de mobilisation pour assurer la sécurité du pays et contribuer efficacement à la lutte contre le terrorisme, en coopération avec tous les pays amis.
    - définir une stratégie de lutte contre l’immigration clandestine et de contrôle du séjour des étrangers sur le territoire mauritanien.
    En Mauritanie, la préservation et la consolidation des acquis démocratiques sont la priorité des priorités. Toutes les forces politiques proches ou éloignées du Pouvoir en place doivent percevoir cette réalité et en tenir compte dans la recherche de formule permettant à chacune de bien jouer le rôle qui doit être le sien dans une démocratie.
    Le problème qui se pose est de savoir si la Françafrique peut s’accommoder de ce système en Afrique dont elle traite les peuples de sauvages et de génétiquement incapables de tolérance. C’est une vieille théorie que certains idéologues néocolonialistes propagent pour maintenir sur le continent noir des régimes corrompus qui échappent au contrôle parlementaires et judiciaire.
    Les Mauritaniens ne sont pas opposés à des relations privilégiées avec la France. Cependant ils sont et ils seront toujours contre une coopération affairiste, passant au dessus des institutions des deux pays, une coopération par des voies et des procédés officiels et non à travers les valises insolites.
    Au plan militaire, une assistance réellement protectrice, doit être conçue dans un cadre conventionnel clair, approuvé et contrôlé par les structures représentatives des deux peuples.
    Sans cela, une présence militaire exposerait les fils des Françaises et des Français à de graves dangers. Les Mauritaniens les considéreront comme un corps qui leur est imposé et ne sauront distinguer entre des troupes de l’Armée française et des mercenaires au service du régime ou de l’un de ses supporteurs privés.

    Principaux événements de l’histoire contemporaine de la Mauritanie :

    Le premier contact direct entre l’entre les habitants d l’espace mauritanien actuel et la puissance coloniale a lieu le 16 juin 1898, à Bassikounou où débarque un escadron de l’armée coloniale venant de Mopti.
    - Le 2 juin 1902, débarque dans la zone de Rkiz le premier élément de l’’expédition de l’armée coloniale française.
    - Le 5 mai1905, un groupe de mauritaniens sous la direction de Sidi Ould Moulaye Zein assassine à Tidjikja Xavier Capolani, chef de l’expédition.
    - En 1920, le territoire de la colonie mauritanienne est créé 1946, Horma Ould Babana est élu député de la Mauritanie 1958, admission de la Mauritanie au régime de l’autonomie interne
    - Mars 1959 première Constitution du pays, consacrant un régime parlementaire
    - 28 novembre 1960, la naissance de l’Etat indépendant de la République Islamique de Mauritanie.
    - 1961, deuxième Constitution du pays adoptant u régime présidentiel renforcé.
    - 1963, renonciation de la Mauritanie à la subvention d’équilibre budgétaire accordée par la France
    - 1972, révision des accords de Coopération Militaire avec la France.
    - 1973, création par la Mauritanie de sa monnaie nationale
    - 1974, nationalisation de la société des Mines de Fer de Mauritanie (MIFERMA)
    - 1975, la Mauritanie à Madrid un accord de partage du Sahara Occidental avec le Royaume du Maroc.
    - Juillet 1978 coup d’Etat contre Moktar Ould Daddah, le premier président due la République.
    - 6 avril 1979 coup d’Etat contre le colonel Moustapha Ould Mohamed Salek et arrivée du colonel Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Louly.
    - 4 janvier 1980 coup d’Etat contre le colonel Louly et arrivée du colonel Mohamed Khouna Ould Haidala qui supprime la dualité Président du Comité Militaire dirigeant et du premier Ministre.
    - 18 décembre 1980 nomination d’un premier Ministre civil en la personne de Sid Ahmed Ould Bneijara.
    - 16 mars 1981, tentative de coup d’Etat sanglante menée par le colonel Mohamed Ould Abdel Kader, soutenu par le Royaume du Marocain
    - 25 avril 1981 Bneijara est déposé et remplacé par le colonel Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya.
    - 1981 tentative de coup d’Etat menée par le colonel Moustapha Ould Mohamed Salek appuyé par les éléments du Parti Bath de Mauritanie
    - 12 décembre 1984, coup d’Etat de Maaouiya Ould Taya contre le colonel Haidala.
    - 1987, tentative de coup d’Etat menée par des éléments halpular dont certains finirent par être condamnés à mort et exécutés.
    - 1988, tentative de coup d’Etat menée par les officiers du parti Bath de Mauritanie. Suivie de purge de tous les corps de ces éléments.
    - 17 juillet 1991, vote d’une constitution pluraliste
    - 19 janvier 1992, élection de Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya, président de la République
    - 8 juin 2003 tentative sanglante d coup d’Etat menée par des éléments en dehors de l’Armée.
    - 3 août 2005, coup d’Etat contre Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya par le colonel Mohamed Ould Abdel Aziz.
    - 18 avril prestation de serment de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi premier président démocratiquement élu.
    - président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi.
    - 18 juillet 2009, élection du Général Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la République.

  • Maroc : Expulsions à tour de bras

    La vague d’expulsions n’est toujours pas terminée. Huit chrétiens étrangers ont été encore expulsés du Maroc ces dernières semaines. Et cette fois-ci, il y a parmi eux deux femmes, mariées à des citoyens marocains. L’une d’elles, une Libanaise, est atteinte d’un cancer et a dû laisser derrière elle son mari et sa fille de 6 ans. L’autre est une femme espagnole qui exerçait le métier d’enseignante au Sahara occidental.
    Ces 8 personnes ont été accusées de « prosélytisme » et de « trouble à l’ordre public » et ont appris le 25 juin qu’elles avaient 48 heures pour quitter le pays.
    Les temps sont durs pour l’Eglise dans ce pays longtemps réputé pour sa tolérance religieuse. En effet, ce sont plus de 100 chrétiens étrangers, originaires de France, de Suisse, d’Espagne, d’Egypte, du Liban et d’Afrique noire, qui ont été expulsés pour prosélytisme depuis mars dernier. Après ces expulsions, les pressions sur les chrétiens marocains se sont accrues. 32 d’entre eux ont été pris à partie sur Facebook par un internaute publiant des photos montrant leur visage et appelant le gouvernement à sévir contre eux.
    On compte environ 1000 chrétiens marocains dans le pays. Avec la vague d’expulsions, leur situation s’est aggravée : Les responsables d’églises de maison sont surveillés et régulièrement interrogés par la police. Et ils craignent que cela empire encore…
    Alors que beaucoup de chrétiens européens visiteront le Maroc cet été, n’oublions pas les chrétiens de ce pays.
    Remercions Dieu pour tout ce que les chrétiens étrangers ont fait pour bénir le Maroc
    -Prions pour que les expulsions cessent et que ceux qui ont été séparés de leur famille puissent être réunis à nouveau
    -Prions pour que la nouvelle vague d’expulsions n’entraîne pas une persécution accrue des chrétiens marocains, mais qu’au contraire, le gouvernement reconnaisse l’Eglise marocaine.
    Source : Chrétiens en Réseau, 13/7/2010
  • Palestine et Sahara occidental, clés de l’UPM

    Deux ans après la mise en branle du «train» UPM, est-il lieu d’esquisser un bilan? Ce qu’il faut d’abord relever est que l’Union pour la Méditerranée n’a pas été l’aboutissement d’un projet consensuel mûrement réfléchi par l’ensemble des partenaires méditerranéens, mais une foucade d’un président français en mal de notoriété, qui voulait en imposer. En fait, après le fiasco du «Processus de Barcelone» (notons que l’UPM «agréée» par l’Union européenne, n’est plus celle, concoctée et espérée par M.Sarkozy, mais juste un accommodement sous le nom baroque de «Processus de Barcelone-Union pour la Méditerranée», ce qui n’est plus la même chose) qui devait développer un partenariat avec le sud de la Méditerranée et le cuisant échec qui s’en est suivi, il était attendu de l’UPM de rétablir les liens entre les deux rives de la Grande Bleue, d’où le rabotage du projet initial. On évoquait un bilan de l’action de l’UPM après une laborieuse étape de deux ans.
    Las, le bilan est plus que maigre s’il y avait lieu d’approfondir les «réalisations» effectivement accomplies.
    Peu, très peu a été réalisé en fait, d’autant que la sérénité n’a pas été la chose la mieux partagée par les 43 membres de l’UPM qui avaient d’autres «chats» à fouetter. Pour donner plus de chance de vie, ou de survie, au nouvel ensemble régional, on a ainsi évacué de ses préoccupations toute référence à la politique, en se concentrant uniquement sur les aspects environnementaux et/ou sociaux liés aux transports, à l’énergie, à la santé…Cela ne pouvait fonctionner, comme le constat en a été fait par les analystes. La cause en est simple: en faisant l’impasse sur deux dossiers qui, pourtant, détermineront l’existence du groupement régional, l’UPM s’est d’elle même castrée par la mise en suspens des questions palestinienne et sahraouie, dossiers cruciaux qui paralysent, et paralyseront à l’avenir, la progression de l’UPM comme ils annuleront toute décision prise dans un sens ou dans l’autre. Ainsi, la décision d’octroyer le vice-secrétariat général de l’UPM à Israël et à l’Autorité palestinienne s’est révélée vaine et n’a pas été la garantie souhaitée quant à la marche en avant de l’Union. Deux faits en témoignent. D’abord l’opposition par Israël de l’utilisation du terme «territoires palestiniens occupés», terme pourtant usité au niveau des instances internationales et de l’ONU; ensuite le blocus inhumain imposé par l’Etat hébreu à la bande de Ghaza, aggravé par la sanglante agression de la fin de l’année 2008 contre les Ghazaouis.
    Ce n’est pas en plaçant côte à côte Israël et les Palestiniens tout en faisant l’impasse sur le contentieux qui les oppose que l’UPM pouvait aller loin. L’opération «Plomb durci» contre la bande de Ghaza, tout en gelant l’activité de l’Union semble surtout avoir plombé pour longtemps un groupement dès le départ mal parti, parce que les Européens, qui disposent d’atouts pour imposer une solution juste, n’ont pas voulu s’impliquer dans un dossier qui continue de peser sur leur conscience alors que les Palestiniens paient depuis 62 ans les erreurs ou forfaits commis par l’Europe envers les juifs.
    Sur un autre plan – mais la finalité en est la même – c’est encore l’Europe, quoique indirectement, qui est derrière le surplace du dossier du Sahara occidental dont l’occupant en titre, l’Espagne, s’est défaussé de la question, laissant le Maroc occuper un territoire considéré par l’ONU comme le dernier territoire non libre en Afrique. Le Maroc, soutenu par la France, refuse aux Sahraouis un droit inaliénable, celui de se déterminer par référendum conformément à la Charte de l’ONU. Dès lors, le destin de l’UPM est, quoi qu’en dise d’aucuns, lié à la résolution de ces deux dossiers de décolonisation. Ne pas tenir compte de cette donne mènera à d’autres désillusions et sans doute à l’enterrement (définitif) d’un véritable partenariat méditerranéen.
    Karim MOHSEN
    L’Expression Edition Online, 15/7/2010
  • Google, saboté par le Makhzen

    Faute d’arguments légaux pour annexer définitivement le Sahara Occidental, les gouvernants de Rabat espèrent réaliser leur rêve de s’approprier des richesses naturelles de cette ancienne colonie espagnole moyennant la propagande, la désinformation et l’intoxication médiatique. Jusqu’au mois de mars dernier, si vous tapiez le mot « Sahara Occidental », vous ne trouviez que les mensonges du Makhzen pour cacher la réalité du conflit au peuple marocain. Cela a changé depuis que le blog « Diaspora Saharaui » a été inséré par Google dans la rubrique « Actualités ». Notre blog non seulement apporte quotidiennement des informations sur la cause du peuple sahraoui, mais aussi sur la réalité politique au Maroc et dénonce les divers aspects de la monarchie alaouite : corruption, répression, malversation, despotisme du régime, etc. et un détail qui dérange énormément l’Etat voyou de Rabat : des belles caricatures du roi fournies par l’excellent blog marocain « Baraka News ».
    Les services de propagande marocains ont commencé à se sentir agacés par les publications de notre blog. Lorsque vous tapez le mot « Maroc » vous trouvez des nombreux articles sur le royaume chérifien et la vérité sur le régime dictatorial de la dynastie alaouite publiés par les sites et blogs marocains et algériens. Comme d’habitude, le seul moyen que les voyous de Rabat ont trouvé pour empêcher les citoyens marocains de lire ces articles est d’inonder Google Actualités avec des nouvelles banales sur le Maroc et sur le monde entier. Ainsi, dans la rubrique Actualités Maroc vous trouverez aussi les dernières dépêches sur tout ce qui se passe dans le monde. Qui est chargé de cette mission? Un journal que l’on dit gratuit : Au Fait Maroc et un nouveau-né appelé Maroc Journal.
    Pire encore, le Makhzen est devenu expert en clonage, non pas d’animaux ou d’êtres humains mais de sites et de blogs. Ainsi, depuis quelques mois on peut trouver plusieurs blogs nommés « Diaspora Sahraouie » pour dévier les lecteurs de notre blog et un de leurs administrateurs se faisait appeler « Le Cloneur ». Celui-ci, au moins, il reconnaît qu’il est un copieur. Cela montre combien le Makhzen a peur de voir la vérité circuler sur Internet.

    D’autres sites créés à l’aide du lobby juif en France et au Maroc, ne cachent plus leur visage et ont commencé à diffuser des articles carrément hostiles au Front Polisario et son allié l’Algérie. A titre d’exemple on trouve : Les Afriques, Afrik.com, Angola Press, Maghreb Confidentiel, Magharebia, certains sites qui prétendent défendre les intérêts de la Kabylie, etc.

    Le Maroc espère gagner avec la propagande une bataille qu’il a perdu sur tous les niveaux : militaire et diplomatique. Les dirigeants marocains font l’impossible pour cacher cette honteuse défaite et ainsi maintenir le statu quo et éloigner l’armée des contours du palais. Une armée qui commence à exprimer son malaise depuis que le Polisario a libéré les derniers prisonniers marocains qui, après leur retour, n’ont trouvé de la part du Makhzen que l’abandon et le mépris. Rabat ne veut pas leur octroyer le statut de prisonniers de guerre et refuse leur promotion et indemnisation. Ainsi, les soldats, après 30 ans de captivité, se voient toujours avec le grade de soldat. Idem pour les autres gradés. Le Colonel Terhzaz a voulu défendre leurs intérêts et il s’est vu condamné à 12 ans de prison, malgré son âge et sa retraite.

  • Le président de la République s’entretient à Luanda avec son homologue angolais

    Luanda (Angola), Juillet 14, 2010 (SPS) Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a eu des entretiens ce mercredi avec son homologue d’Angola, le président, José Eduardo Dos Santos, a indiqué une source proche de la délégation présidentielle. Les discussions ont porté sur les voies et moyens pour la consolidation des liens de coopération entre les deux pays et les derniers développements de la question du Sahara occidental, dernière colonie espagnole en Afrique envahie par le Maroc. A l’entrée du palais présidentiel, le président de la République et la délégation qui l’accompagne ont été salué par des unités militaires venues leur rendre les honneurs. Le président de la République sera l’honneur d’un déjeuner offert son honneur par son homologue angolais, en présence des membres du Gouvernement et du corps diplomatique accrédités en Angola, et des hautes personnalités de l’État, a ajouté la même source. Le Président de la République est arrivé mercredi matin à Luanda, en visite officielle de deux jours à la République sœur d’Angola, à l’invitation de son homologue angolais, Eduardo dos Santos. Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations d’amitié et de coopération entre les deux pays, rappelle-t-on. Le Président de la République est accompagné dans cette visite en Angola, par une importante délégation comprenant notamment, Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères. La République d’Angola avait annoncé en mars 1976 sa reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique et continue d’établir avec elle des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs. (SPS)
  • Le président de la République reçoit les condoléances du parlement panafricain suite au décès de Mahfoudh Ali Beiba

    Chahid El Hafed, 13/07/2010 (SPS) Le président de la République, Mohamed Abdelaziz a reçu mardi une lettre de condoléances du président du parlement panafricain, Moussa Idriss Ndele, que nous diffusons dans son intégralité. « Excellence Monsieur le président, J’ai appris avec une émotion le décès du président de l’Assemblée nationale de la République arabe sahraouie démocratique, l’Honorable Mahfoudh Ali Beiba.

    Je m’incline devant la mémoire de l’illustre disparu.
    En cette douloureuse circonstance, je tiens à vous présenter mes condoléances attristées et assurer la famille si durement éprouvée de toute ma sympathie émue, auxquelles s’associent tous les membres du parlement panafricain.
    Je vous prie d’agréer, Monsieur le président, les assurances de ma très haute et déférente considération ».
    Pour rappel, Ali Beiba conduisait les négociations entre le Front Polisario et le Maroc en vue de résoudre le problème du Sahara Occidental.

  • Algérie-France : la fin de la brouille ?

    BOUTEFLIKA REVIENT SUR LE PARTENARIAT D’EXCEPTION DANS UN MESSAGE DE VOEUX ADRESSÉ À SARKOZY
    Algérie-France : la fin de la brouille ?
    L’ALGÉRIE et la France ont-elles décidé d’arrêter définitivement la brouille qui caractérise les relations depuis quelques années ? Après un premier rapprochement constaté depuis peu sur le plan économique, notamment par le déblocage de certains grands dossiers, Alger et Paris tentent aujourd’hui de renouer le dialogue politique tombé au plus bas niveau depuis quelques années. En effet, tout porte à le croire après le message adressé par le président Bouteflika à la veille de la fête nationale française à son homologue Nicolas Sarkozy dans lequel il lui réitère son engagement à oeuvrer à l’approfondissement du dialogue politique. «Je voudrais, en cette occasion, vous redire mon engagement à oeuvrer, de concert avec vous, à l’approfondissement de notre dialogue politique et à la poursuite de l’oeuvre d’édification d’un partenariat d’exception et mutuellement bénéfique pour nos deux pays et nos deux peuples», at- il dit au chef de l’Etat français. Le moment était opportun pour s’interroger sur les relations algérofrançaises et les moyens d’éviter qu’elles ne traversent à l’avenir d’autres «trous d’air» comme celui qu’elles ont connu en 2005 après le vote de la loi par le Parlement
    français positivant la présence coloniale. L’occasion également de se parler franchement, hors du cadre des rencontres solennelles, après avoir procédé aux formalités d’usage sur l’ancestrale amitié entre les deux nations.
    Plusieurs événements liés à la question de la circulation des personnes, au, Sahara occidental, aux investissements avaient ulcéré Alger. Une première décrispation était intervenue lors du sommet France-Afrique de Nice, où Nicolas Sarkozy avait rencontré longuement Bouteflika, et au G20 au Canada. Dans ce contexte apaisé, le président Bouteflika a prôné «l’approfondissement de notre dialogue politique et la poursuite de l’œuvre d’édification d’un partenariat d’exception et mutuellement bénéfique pour nos deux pays et nos deux peuples». Après plusieurs mois de tensions, les relations entre Alger et Paris connaissent depuis quelques semaines un début de normalisation. Le président Bouteflika avait reporté, rappelons-le, sa visite de deux jours en France prévue au mois de juin 2009. Cette visite de deux jours devait permettre à plusieurs projets de partenariat entre Alger et Paris d’être annoncés dans le domaine économique. La dernière visite de Bouteflika en France remonte au mois d’avril 2007 pour effectuer des examens médicaux, une visite qui a été accueillie par une campagne médiatique qui s’est acharnée sur les positions de Bouteflika concernant le traité d’amitié que Paris voulait signer avant la fin du mandat du président Chirac. Les partis de droite ont vivement réagi à la visite de Bouteflika, aidés, dans leur campagne acharnée contre le président de la République, par les différents médias dès qu’ils ont appris la venue du président Bouteflika à Paris, pour des examens médicaux prescrits par ses médecins après son intervention chirurgicale au niveau de l’estomac en 2006. Mais, depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. La présence du président Bouteflika au sommet de l’UPM de Paris, le 13 juillet 2008, a, quelque peu, apaisé les relations tumultueuses entre les deux pays.
    Récemment encore, l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a qualifié l’Algérie de «partenaire d’exception pour la France ». Il a estimé que les échanges entre les deux pays «vont crescendo » et que la coopération s’inscrit dans la continuité, passant à chaque fois de nouvelles étapes «vers la mise en place d’un véritable partenariat d’exception». Le diplomate français dit ensuite que l’actuel président Sarkozy «est le plus motivé et affiche le plus d’intérêt pour l’Algérie», et il en veut pour preuve que le président français a effectué deux visites en moins d’une année en Algérie dont une visite d’Etat en décembre 2007. Près de 320 filiales d’entreprises françaises sont installées en Algérie. La France demeure le grand investisseur hors hydrocarbures en Algérie, mais aussi le plus grand employeur étranger avec pas moins de 30 000 emplois directs créés.
    Mahmoud Tadjer
    Le Jeune Indépendant, 14/7/2010

  • Le Président sahraoui entame jeudi une visite de travail en Angola

    Chahid El Hafed (camps de réfugiés) .- Le Président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, entamera jeudi une visite d’amitié et de travail en Angola, a annoncé la Présidence de la République sahraouie dans un communiqué. « Cette visite de deux jours du président sahraoui en Angola, permettra d’examiner les excellentes relations bilatérales entre les deux pays et les questions d’intérêt commun », selon la même source. La République d’Angola avait annoncé en mars 1976 sa reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique et continue d’établir avec elle des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs.  La RASD a été proclamée sur le territoire du Sahara Occidental, ancien Sahara Espagnol Espagnol envahi par le Maroc.