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  • Réfugiés sahraouis : Situation humanitaire au rouge

    C’est un été dur que vit la population des camps des réfugiés sahraouis qui est menacée par une catastrophe humanitaire.

    La situation pour beaucoup de familles s’est dégradée au point où le croissant rouge sahraoui n’a pas manqué d’appeler les pays donateurs et les organisations internationales compétentes pour accélérer l’acheminement d’aide alimentaire aux réfugiés sahraouis. Le président du CRS, Yahia Bouhoubeini, a indiqué dimanche à la radio algérienne, que les conditions humanitaires sont difficiles dans les camps de réfugiés notamment au cours du mois sacré du Ramadan, en plus des graves pénuries dans certaines matières de base, notamment le lait et les dattes. Plus de 30.000 familles sont en besoin urgent d’aide alimentaire, alors que des milliers d’enfants et de femmes souffrent d’anémie et de malnutrition en raison du manque d’aide alimentaire. (El Watan, 17/8/2010)
    Les réfugiés sahraouis se trouvent dans la région de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie. Ils ont fui, en 1975, l’invasion militaire orchestrée par le Maroc sous couvert de la Marche Verte.
  • Vive la Françafrique ! (et III)

    Malgré que le Président Sarkozy semblait avoir l’intention de s’éloigner des pratiques obscures de la Françafrique, il n’a fait, pratiquement, que poursuivre la politique des ses prédécesseurs. Le lien entre Foccart et l’actualité a été assuré par des personnages tels que Robert Bourgi, son Conseiller pour l’Afrique, ou l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Aujourd’hui se clôt ce mini feuilleton sur les “indépendances” africaines.
    Le véritable héritier de l’esprit et de la pratique du foccartisme (Jacques Foccart est décédé en 1997), c’est Robert Bourgi, avocat français d’origine libanaise, né à Dakar, fils de Mahmoud Bourgi, homme d’affaires avec qui Foccart avait fait de bons négoces. Bourgi était grand ami du président du Gabon, Omar Bongo, et l’est actuellement des présidents du Sénégal, Abdoulaye Wade et de la République Démocratique du Congo, Dennis Sasso-Nguesso. Cet ambitieux avocat a très bien su jouer son rôle. Ayant grandi à l’ombre de Chirac, puis de Villepin, il s’unit, en septembre 2005, au clan Nicolas Sarkozy, pour qui il gère, actuellement, les Affaires africaines de la République Française.
    Et il le fait au meilleur style de Foccart. Il y a quelques années, il avait accompagné Karim Wade, fils du président sénégalais, au bureau de Sarkozy. De là, il a tiré un juteux contrat pour la construction d’une centrale nucléaire, au Sénégal, de la part d’Areva, Bouygues et EDF. En échange, le dauphin du Président Wade, qui postule déjà à la relève de son vieux père, et qui dirige le courant interne appelé Génération du concret du Parti démocrate sénégalais (PDS), réussissait une photo convoitée aux côtés du patron Sarkozy.
    Autre donnée de Robert Bourgi, c’est que son frère Albert est éditeur en chef de la fameuse revue française, Jeune Afrique, considérée un outil de plus de la politique extérieure française. En fait, ils sont bien voyants les dossiers très positifs sur le Maroc, grand allié français, que publie périodiquement Jeune Afrique, où l’on contourne, entre autres choses, la violation des Droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara et où l’on considère l’ex-colonie française partie du Royaume alaoui, chose de tout évidence illégale selon la législation internationale.
    C’est justement dans le contentieux du Sahara que se manifeste de quelle manière l’Élysée fait fi des droits des Africains. Cela fait trois ans que la France jour le rôle d’arbitre, mais aussi d’allié des deux grandes puissances qui se disputent la suprématie du Maghreb Occidental, en l’occurrence le Maroc et l’Algérie, dans lesquels Paris risque beaucoup sur le plan économique. Pour cela, Rabat sait qu’il compte sur le soutien inconditionnel des français.
    Ce fait a été bien mis au clair lors d’une réunion récente du Conseil de Sécurité de l’O.N.U, où la plupart des pays, y compris l’Espagne, prétendaient inclure la question des Droits de l’Homme parmi les compétences de la Mission des Nations Unies pour le Sahara Occidental (Minurso), seule mission internationale dans le monde qui n’y veille pas. Cependant, le veto français a empêché cette amplification des compétences, ce qui permet au Maroc d’être le maître absolu dans les territoires occupés, s’y acharnant sans merci contre la population civile, qui défend la célébration d’un référendum, tel que l’avait fixé l’O.N.U.
    Bourgi est l’un des maillons de la Françafrique qui atteignent Sarkozy, jusqu’à l’actualité. Mais il y en a d’autres qui, au pur style de Foccart, œuvrent dans l’ombre. C’est notamment le cas de l’homme d’affaires multimillionnaire Vincent Bolloré, amis intime de Sarkozy et mondialement connu pour lui avoir prêté son yacht de luxe afin d’y passer ses vacances post-victoire électorale. Le groupe Bolloré est implanté dans une quarantaine de pays africains, particulièrement en Côte d’Ivoire, République du Congo – où il est l’entreprise pétrolière principale –, le Gabon et le Cameroun. Dans ce dernier, il contrôle le port de Douala et le service ferroviaire, et participe aux plantations de palmiers à travers la société Socopalm. De même, il maintient la fondation de l’épouse du président camerounais Paul Biya, Chantale Biya, et gère une radio très proche du pouvoir.
    L’incursion de Bolloré et sa présence dans plusieurs médias sont fort connues en France. Il contrôle une bonne partie du groupe Havas, depuis lequel il a lancé la chaîne de télévision Direct 8 et les journaux gratuits Direct Soir et Matin Plus, tous très bienveillants à l’égard de Sarkozy. Par ailleurs, il participe à des entreprises de publicité, sondages télévisés et enquêtes, ce qui lui donne une grande capacité d’influence sur l’opinion publique française.
    L’un des sujets les plus épineux des indépendances africaines, c’est la vaste présence militaire française en Afrique, avec près de 10 000 soldats actuellement, envisagée, au départ, et dans nombreux pays, comme nécessaire pour la défense face à des ennemis extérieurs, mais qui, pratiquement, a servi, durant ces cinquante dernières années, à des opérations de “contre-insurrection” contre des civiles ou des rebelles (le Tchad et la République Centrafricaine en sont les exemples les plus récents) ou à servir, directement et sans ambages, les intérêts de la France. Au Sénégal, par exemple, la présence de bases françaises est un sujet qui indigne beaucoup de monde, et le président Wade en soi s’est vu obligé de promettre son démantèlement courant 2010 ; promesse, pour le moment, restée dans le vent.
    Dès son arrivée au pouvoir, Nicolas Sarkozy manifestait son intention de se séparer de ses prédécesseurs quant à l’Afrique. Il parlait d’une relation “transparente” et “loin des causes officieuses qui ont fait tant de mal” dans le passé. Et pourtant, lors de dans sa première visite en Afrique subsaharienne, l’été 2007, il montre les dents dans un discours humiliant pour les Africains, prononcé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Entre autres bijoux, il lance que “le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire”, contournant des millénaires de richissime histoire africaine, et il a réduit les Africains à un pauvre paysan qui se laisse aller au gré des lois de la nature. Le plus incroyable, c’est que personne n’ait abandonné la salle devant de telles insultes.
    Actuellement, de nouveaux et puissants acteurs économiques interviennent dans le continent. C’est le cas du Brésil, de la Russie ou de la Chine, pour n’en citer que quelques-uns des pays émergents connus ou BRIC. Et les vieilles puissances coloniales de craindre la perte de leurs relations privilégiées avec leurs ex-colonies, qui leur avaient rapporté tant de profits. Tous semblent prendre des décisions dans une guerre sourde pour le contrôle, dans laquelle le continent ne cesse d’être vu comme un terrain vague, une mine d’extraction de matières premières. Si Sarkozy pouvait nourrir quelque intention de renoncer à la Françafrique, cette compétence féroce contribuerait à lui ôter l’idée de la tête.
    Quant aux méandres de la politique extérieure française en Afrique, c’est idem ! Comme on l’a vu, aussi bien par ceux qui l’exécutent que par la manière dont ils le font, aussi bien par la politique que par l’économie, la France continue de bouger, sur plusieurs niveaux, dans le continent que jadis elle dominait. Comme le disait le politologue français Aziz Fall à GuinGuinBali, dans une entrevue récente : “D’une main elle fait une chose, et de l’autre le contraire.” Ainsi, le débat sur les indépendances africaines qui se célèbrent courant août est aussi bien de vigueur que vague, quant à la question si la plupart des pays africains – u moins ceux qui avaient eu la France comme puissance coloniale – sont, réellement, indépendants.
  • Le transfèrement d’Oumar sahraoui, le prélude à la libération des otages espagnols

    MOUSSA SAMBA SY
    Nouakchott | 17/08/2010
    Condamné pour l’enlèvement des trois humanitaires espagnols par la justice mauritanienne à 12 ans de travaux, Oumar Ould Sid’Ahmed Ould Hamma, alias Oumar le Sahraoui, a été remis Samedi aux autorités maliennes. Le transfèrement d’Oumar qui purgeait sa peine à la prison centrale de Nouakchott intervient à un moment où l’on parle de plus en plus d’une vaste manœuvre diplomatico-sécuritaire devant aboutir à la libération des deux ressortissants espagnols encore détenus par Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi).
    Bien que ne faisant pas partie des éléments d’Aqmi, Oumar Sahraoui est accusé par le mauritaniens d’être la cheville ouvrière du rapt des espagnols quia eu lieu en Novembre dernier sur la route Nouadhibou Nouakchott agissant ainsi comme sous traitant d’aqmi.
    L’on sait à présent que les deux espagnols sont détenus par une branche dénommée Katibat Al Moulathamine et dont l’émir n’est autre Moktar Bel Moktar alias Belaouar alias Khaled Abu Al Abass. Celui-ci est connu pour être plus versé dans le « business » que le Jihad pur et dur. Grâce à l’entremise de gens comme Oumar Sahraoui cette branche d’aqmi a pu étendre son contrôle les trafics très lucratifs qui se font dans cette zone du septentrion malien. Trafic de cigarette américaines, trafic de drogue, trafic de migrants illégaux et rapt de ressortissants de pays riches tout est bon pour remplir les caisses de l’organisation.
    Oumar sahraoui qui n’est pas un membre d’Aqmi mais qui entretiendrait des relations étroites avec cet émir pourrait être l’habillage officiel de l’échange en préparation et dans lequel tous les pays concernés sont gagnants. Premier gagnant le gouvernement Zapatero qui recevrait la libération de ses deux compatriotes comme une vraie bouffée d’oxygène au milieu de la crise économique aigue que traverse l’Espagne, deuxième gagnant le Mali dont la libération il y a quelques mois de quatre combattants d’Aqmi avait été violemment critiquée par ses voisins dont la Mauritanie et qui voient ce pays en particulier se plier finalement à sa stratégie, troisième gagnant la Mauritanie sans se dédire c’est-à-dire sans négocier directement avec les terroristes elle conserve de bonnes relations avec l’Espagne à laquelle elle est liée par de nombreux accords et enfin le groupe de Mokhtar bel moktar reçoit un pactole financier conséquent qui lui permet de mieux asseoir son emprise sur la région et surtout de marquer un point face à son rival et ennemi irréductible Abou Zeid chef de la branche rivale d’Aqmi.
    On sait qu’Oumar Sahraoui est surtout un négociant associé à la tribu Lemhar au sein de laquelle il vit dans l’Azawad malien et qui est l’un des principaux fournisseurs d’Aqmi. C’est d’ailleurs dans un campement de cette tribu qu’il se fera enlever il y a quelques mois par un commando des forces spéciales mauritaniennes. Donc si le gouvernement espagnol va verser une rançon cela ne pourrait se faire qu’entouré du plus grand secret et Oumar serait un excellent habillage officiel.
    On sait que les pays de la région et notamment l’Algérie s’opposent farouchement à tout paiement de rançon qui est assimilé selon eux à un financement indirect des actes de terrorisme. De son coté le gouvernement mauritanien est dans une position inconfortable. D’un coté il ne veut pas tomber dans le travers pour lequel il a critiqué le gouvernement malien et d’autres parts il veut tout faire pour obtenir la libération des ressortissant d’un pays ami et qui plus est ont été enlevés sur son territoire.
    Le montage trouvé est que la Mauritanie remette Oumar sahraoui au pays dont il est ressortissant c’est-à-dire le Mali qui entre en jeu avec Madrid afin d’obtenir la libération des otages officiellement contre lui mais en fait contre paiement d’une rançon significative. Ainsi avec ce scénario à l’emporte pièce, la face serait sauvée aussi bien pour les espagnols que pour les mauritaniens. Il faut rappeler qu’Oumar Sahraoui âgé de 52 ans a vu sa peine de douze ans de réclusion criminelle confirmée en appel, le 11 août dernier par la Cour d’appel de Nouakchott.
    Il faut aussi rappeler que cette extradition intervient quelques jours, après qu’une délégation mauritanienne conduite par le ministre de la Justice, Abidine Ould El Kheir, ait effectué une visite à Bamako, visite au cours de laquelle la délégation a été reçue par le président malien, Amadou Toumani Touré. On imagine aisément que les discussions ont tourné autour des détails de l’opération en cours.
    Guinguinbali, 17/8/2010


  • Un marocain vendeur de drogue se livre aux services de securité

    Par : Samih. B / V. F. Hakim Benyahia

    La commune de Ouled Mimoune, sise à de 35 km à l’est de la wilaya de Tlemcen, a vécu le week-end dernier un incident bizzar. En effet, un jeune Marocain s’est rendu aux services de la gendarmerie nationale, sachant qu’il était dans un état lamentable, portant des vêtements sales, une barbe mal taillée et des cheveux touffus.
    Tout le monde le prenait pour un terroriste qui voulait se livrer, surtout qu’il s’est directement dirigé vers la brigade de la gendarmerie nationale du centre ville. Les investigations menées par la gendarmerie nationale de la daïra de « Ouled Mimoune » ont révélé que le jeune était de nationalité Marocaine, venu en Algérie de manière clandestine. Ce jeune homme avait en sa possession 10 gr de kif traité de très bonne qualité. Les aveux du jeune homme arrêté, dont le nom n’a pas été révélé, ont été très surprenants. En effet, ce jeune homme a affirmé qu’il travaillait dans un champ pour la culture de la drogue au Maroc, mais il a été menacé de mort par le baron qui l’employait, après avoir découvert qu’il lui volait de petites quantités de la drogue et les revendait aux consommateurs. Se voyant hanté par une peur terrible, ce jeune n’a rien trouvé de mieux que de fuir vers l’Algérie pour rester en vie, surtout que la mort l’accueillerait au Maroc si jamais il venait à y retourner. Le jeune homme était blessé, affirmant que les barrons de la drogue mettent des « Signes » sur les corps de leurs employés afin de les avoir dans leur coté pour toute la vie. Les agriculteurs refusent d’être recrutés par peur de la réaction des barrons de la drogue, qui monopolisent de grandes régions au nord du royaume marocain où « aucune voix ne s’élève que les siennes »
    Le jeune marocain sera présenté devant le tribunal d’Ouled Mimoun, accusé d’immigration clandestine et de possession de drogue.

  • Sahara : Rabat passe à la vitesse supérieure

    Même si c’est un scénario périodique auquel les autorités marocaines nous ont habitués, les évènements des derniers jours ont un signe clair d’escalade. Les espagnols sont unanimes : Derrière les agissements marocains il y a un objectif précis qui n’a rien à voir avec les plaintes officielles du gouvernement marocain et cet objectif est lié à la question du Sahara Occidental. Pour l’opinion publique espagnole, le voyage du ministre de l’intérieur espagnol à Rabat vise à calmer les responsables marocains qui n’occultent pas leur malaise quant à l’évolution du conflit du Sahara. 
    L’Espagne, en tant que dernière puissance colonisatrice a toujours défendu que la solution du conflit passe par le référendum, une position qui a changé avec l’arrivée de Zapatero au pouvoir, même si la diplomatie espagnole n’a pas encore donné le pas définitif voulu par le Maroc. 
    Mohamed VI, à l’instar de son père, manipule les conflits pour mettre de l’ordre à l’intérieur de son pays. Même s’il sait que Ceuta et Melilla n’ont jamais été espagnoles, dans le cas du Sahara, il l’occupe par la force et considère que le temps joue en sa faveur et n’a pas l’intention de céder tant qu’il croit au chantage et à la provocation. 
    Avec l’expulsion d’Aminatou Haidar, les relations hispano-marocaines ont changé. Malgré le communiqué franco-espagnol dans lequel Madrid et Paris reconnaissent que la loi marocaine gère le territoire sahraoui, une déclaration de la Secrétaire d’Organisation du PSOE affirmant que le parti socialiste espagnol n’a pas changé d’opinion sur le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ne pouvait pas passer inaperçu à Rabat qui fait du dossier sahraoui la cause de son existence. « Le communiqué approuvé avec d’autres pays, ne signifie pas la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental », avait précisé Pajin. Le Maroc a dû encaisser ces déclarations en plus du retour d’Aminatou à sa ville natale. 
    Une fois passée la tempête Haidar, Mohamed VI n’a pas attendu pour sa vengeance. Déjà, au mois de mai dernier, Abbas El Fassi avait demandé devant le parlement un dialogue sur les enclaves espagnoles. Madrid n’a pas réagi. Rabat passe alors à la vitesse supérieure en faisant recours à des méthodes qui relèvent quasiment du terrorisme : blocage de la frontière avec Melilla, provocation verbale et physique, insultes aux femmes policières, etc. Des provocations que le Maroc n’aurait jamais osé faire avec la France, le pays qui défend depuis le début l’annexion sauvage du Sahara Occidental par le Maroc et le génocide du peuple sahraoui. 
    L’opinion publique espagnole est unanime : Les agissements du gouvernement marocain visent à serrer l’étau sur l’Espagne pour voir ce qu’il peut obtenir. Une vieille stratégie qui a permis à Hassan II d’avancer dans la direction qui lui convenait le plus. Des fois, c’est la question des eaux territoriales et les accords de pêche, des fois l’immigration ou les relations avec l’Europe, mais à chaque fois il y avait un objectif fondamental pour la monarchie : la stabilité interne pour inculquer du patriotisme dans la population marocaine. Il n’y a rien de plus que rincer un ennemi extérieur et soulever des revendications inatteignables pour faire que les marocaines oublient la corruption du régime, les violations des droits de l’homme, le manque de liberté publiques, la liberté de presse… et ainsi ignorer les tentations des intégristes. Personne n’ignore que tout ce qui touche aux poins sensibles dans les relations hispano-marocaines vient du palais. Chaque geste marocain est un message envoyé. 

  • La «rahma» du roi plane sur El Aaiun

    Il est quand même gênant pour Rabat de pleurnicher sur des impairs qu’aurait commis la police espagnole à Melilla contre des ressortissants marocains de retour au pays et de laisser libre cours aux instincts de sa propre police à El-Ayoun

    El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental occupé, continue d’être le théâtre d’une sauvage répression des populations sahraouies. Une autre fois, les forces de l’ordre chargent brutalement les manifestants et violent et saccagent leurs domiciles. La ville est prise ces jours-ci dans un cycle manifestation-répression qui coûte à chaque round beaucoup de blessés aux manifestants. La trouvaille du makhzen, c’est de charger des policiers en civils d’aller bastonner les manifestants dans le quartier de Maatallah, devenu l’arène privilégiée des heurts. On fait habiller les policiers en civil lorsqu’il s’agit de faire le sale boulot pour ne pas charger plus que ça l’image d’une police déjà assez flétrie. Il est quand même gênant pour Rabat de pleurnicher sur des impairs qu’aurait commis la police espagnole à Melilla contre des ressortissants marocains de retour au pays et de laisser libre cours aux instincts de sa propre police à El-Ayoun. La répression marocaine nécessite plus de discrétion maintenant que Rabat a le statut avancé de l’UE et que l’Organisation européenne l’a invitée publiquement à s’améliorer sur la question des droits de l’homme. Donc, ce sont des « civils » qui firent usage d’arme blanche contre M. Mokhtar Akhnabella, un vieillard de 61 ans, qui a vu son domicile violé, sa porte d’entrée brûlée et ses affaires et meubles vandalisés. Une autre provocation declencha samedi dernier un autre rassemblement pacifique à Maatallah. Les manifestants drapeaux – sahraouis et non pas marocains – en main, demandaient comme toujours, le départ de l’occupant et l’application d’une consultation référendaire au Sahara occidental. Une demande aussi ancienne que simple, mais que le trône redoute encore, bien qu’on ne cesse d’affirmer, ces derniers temps à Rabat, que les populations sahraouies sont acquises au trône. Or, tout le monde sait que la majorité des Sahraouis occupés et l’ensemble des Sahraouis « séquestrés » ne sont pas du tout des royalistes amateurs de baisemain, mais bien des républicains. Autant sinon plus que l’admirable Nadia Yassine. Et l’expérience a démontré que la répression et les violences ne peuvent y changer grand-chose.
    M. Z. (Mohamed_zaaf@yahoo.fr )
    Le Jeune Indépendant, 17/8/2010

  • Le CRS appelle les pays donateurs à accélérer l’acheminement d’aides humanitaires aux réfugiés sahraouis

    Chahid El Hafed (camps de réfugiés), 16/08/2010 (SPS) Le Croissant Rouge sahraoui (CRS) a appelé dimanche les pays donateurs et les organisations internationales compétentes pour accélérer l’acheminement d’aide alimentaire aux réfugiés sahraouis, selon le président du CRS, Bouhoubeini Yahya, dans une déclaration rendue publique dimanche par la radio algérienne. 
    M. Bouhoubeini, a indiqué que les conditions humanitaires sont difficiles dans les camps de réfugiés notamment au cours du mois sacré du Ramadan, en plus des graves pénuries dans certaines matières de base, notamment le lait et les dattes. 
    Plus de 30.000 familles sont en besoin urgent d’aide alimentaire, alors que des milliers d’enfants et de femmes souffrent d’anémie et de malnutrition en raison du manque d’aide alimentaire. (SPS) 
    Les réfugiés sahraouis ont fui en 1975 la sauvage agression par le Maroc du Sahara Occidental. Depuis, ils sont organisées près de la ville de Tindouf, su sud-ouest algérien.
  • Espagne – Maroc : les vents chauds du Sahara

    Les prétextes marocains pour faire pression sur l’Espagne s’enchaînent depuis les temps peu glorieux de la tristement célèbre Marche Verte dans lesquels Hassan II et ses alliés avaient profité de l’agonie du Général Franco pour envahir le Sahara Occidental. L’objectif principal de tous les agissements du Makhzen est de consolider ses positions au Sahara Occidental. 
    Même s’il a trouvé dans le gouvernement de Zapatero un allié fidèle pour faire valoir sa proposition d’autonomie pour le Sahara Occidental, qui attend toujours un référendum d’autodétermination depuis 1975, l’épisode de la militante sahraouie Aminatou Haidar a blessé l’égo des deux figures principales du gouvernement espagnol : Zapatero et Moratinos. Pour le Maroc, contrairement à la France et les Etats-Unis, l’Espagne n’avait aucun poids. 
    Ceuta et Melilla constituent deux formidables manœuvres de distraction et deux excellents moyens pour tendre la corde de temps à autre. L’année passée, le scénario marocain, bien ourdi dans les coulisses du pouvoir, propagea la rumeur selon laquelle, avec une perfidie ancestrale, les occupants espagnols sont en train de construire une grande base navale à Ceuta, à deux pas du nouveau port militaire marocain de Ksar Sghir, qui sera opérationnel dans deux ans. 
    Aujourd’hui, nouveau scénario : les marocains sont maltraités par la police espagnole. Ces évènements arrivent trois mois après l’intervention du Premier Ministre marocain Abbas El Fassi devant le parlement demandant l’Espagne d’initier un dialogue sur l’avenir de Ceuta et Melilla « occupées ». 
    Le Maroc est aussi prié par l’Union Européenne d’apporter des preuves confirmant que la population sahraouie bénéficie de l’argent rapporté par l’accord de pêche qui expire au mois de mars 2011. Et apparemment, les autorités marocaines n’ont pas l’intention de répondre à la demande européenne. 
    Cela arrive aussi à quelques mois de la proposition du transfuge sahraoui Ahmeddou Souilem ambassadeur du Maroc en Espagne. L’Espagne a exprimé sa réticence, les espagnols ne voyaient pas de quoi ils pouvaient parler avec lui avec tous les contentieux sur table. 
    L’Espagne, 36 ans après l’avoir lâchement quitté, n’est pas épargnée par les vents chauds qui soufflent de son ancienne colonie. C’est un fait que le gouvernement espagnol n’osera jamais reconnaître.

  • Un 14 juillet révélateur (I)

    Le 1er août 1960, la France conservait encore une partie de ses conquêtes territoriales en Afrique. Dix-sept jours plus tard, la grande France coloniale était réduite en cendres, suite à la naissance, en deux semaines, de huit nouveaux pays, qui ces jours-ci fêtent leur indépendance. C’était le bouillonnement qui annonçait la fin d’une époque… ou peut-être pas ? GuinGuinBali entame une série de trois chapitres à travers laquelle elle effleure les relations épineuses entre la France et ses ex-colonies durant les cinquante dernières années. L’Afrique est-elle vraiment libre ?
    Il y a trois semaines, Paris fêtait son 14 juillet. Cette année ont défilé, sous une pluie persistante et invités par le Président Sarkozy, les troupes de 13 pays africains, en commémoration de leurs 50 années d’indépendance. L’image surprenante, qui a fait le tour du monde et causé l’indignation de la plupart des Africains, a été celle des leaders africains avec le Président français. Comme disait dernièrement Alain Pierre, “ceux qui furent exploités le célèbrent dans la maison de l’intrus”.
    Le jeune Sénégalais Ndiawar Seck, leader du groupe musical Chapa Choly, a son opinion propre à ce sujet. “Presque tous étaient là-bas avec le président français. Il y avait des criminels, des assassins, des corrompus”, affirme-t-il. Entre autres se trouvait Idriss Déby (Tchad, 20 ans à la barre d’un pays noyé dans la guerre et la corruption), Blaise Compaoré (Burkina Faso, 23 ans comme président après avoir assassiné son prédécesseur), Paul Biya (Cameroun, 18 ans à la présidence), Faure Gnassingbé (Togo, 5 ans au pouvoir, ajoutés au 25 de son père) et Abdoulaye Wade (Sénégal, 10 ans au pouvoir, et en train de préparer le chemin de la relève à son fils Karim).
    Mais ce qui plus offense et dérange Seck, tout comme beaucoup de jeunes, c’est l’image de la soumission des leaders africains qui, à son sens, ne représentent pas le continent. “L’Afrique n’a pas besoin d’aide, mais de liberté ; elle n’a pas besoin de coopérants, mais de présidents qui croient en elle”, a dit Seck. “Pourquoi allons-nous oublier le passé colonial, si ce qu’ont vécu nos grands-parents nous le vivons aussi, mais autrement ? Nous pouvons pardonner, mais pas oublier”, ajoute-t-il.
    Le 1er août 1960, la France conservait toujours une bonne partie de ses colonies en Afrique. Seulement 17 jours plus tard, elle les avait perdues presque toutes. Nous fêtons désormais le 50e anniversaire de ces deux semaines qui ont secoué ce continent. En ces deux semaines, huit colonies se sont déclarées indépendantes de Paris pour naître en huit nouveaux pays : le Bénin, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Tchad, la République Centrafricaine, la République du Congo et le Gabon.
    Les colonies restantes sont tombées dans les mois suivants. Maintenant, la question que tout le monde se pose, celle que se posent Alain Pierre, Ndiawar Seck et tant d’autres, est la suivante : “Ont-ils vraiment atteint l’indépendance ?” Et la réponse n’est pas du tout claire. “On ne peut pas parler d’indépendance si aujourd’hui nos jeunes meurent en pleine mer pour arriver en Europe”, rétorque Seck.
    Il y a une infinité de données qui révèlent que la France exerce toujours un poids et une influence décisives sur la majeure partie de ses ex-territoires d’Outre-mer, ce qui n’est pas le cas pour d’autres ex-puissances coloniales. Seul le fait que ces pays fonctionnent toujours avec une monnaie – le Franc CFA – dont les réserves sont gardées à Paris, nous donne une idée du fonctionnement des choses. Cette monnaie, née en 1945 et baptisée Franc des Colonies Françaises, existe toujours et survit, de nos jours, dans 14 pays africains (12 ex-colonies françaises, plus la Guinée Équatoriale et la Guinée Bissau).
    Actuellement, le CFA maintient un type de change fixe par rapport à l’Euro, monnaie par rapport à laquelle il est évalué, depuis que le Franc Français n’existe plus. C’est le Trésor français qui garantit sa convertibilité et c’est là aussi où l’on garde 65 % de ses réserves. En contrepartie, les autorités françaises participent à la définition de la politique monétaire des deux zones de la France (Ouest et Centre), où est en vigueur le franc CFA. Est-ce ça l’indépendance ?
    Ce contrôle économique n’est que la face la plus visible de ce qui a été dénommé Françafrique. Ce terme a d’abord été adopté par le président de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, en 1955, pour faire appel à la relation privilégiée entre la France et ses colonies. Dans son discours, ce mot portait un sens positif.
    Cependant, le fondateur de l’ONG française Survie, François-Xavier Verschave, lui a donné un sens tout à fait différent dans son livre La Françafrique, Le plus long scandale de la République (Stock, 1998), dans lequel il définissait la Françafrique comme “la criminalité secrète existant entre les hautes sphères de l’économie et de la politique françaises, où se cache une espèce de République sous-terraine.
    Guiguinbali, 8/8/2010
  • Ennahar dévoile le nouveau plan d’organisation du groupe de Droukdal

    Le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a procédé récemment à la réorganisation de ses structures, après avoir perdu un nombre important de ses émirs qui se sont, soit rendu aux autorités, soit fait tués par les forces de sécurité dans différentes opérations dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
    Des informations ont été fournies par des terroristes qui se sont rendus ces dernières semaines sur le plan organisationnel du groupe salafiste pour la prédication et le combat, par lequel une nouvelle structure appelée « El djound », réduisant la Katibat (phalange) en un simple outil d’exécution de deuxième degré, après avoir été un centre de décision au sein de l’organisation terroriste auparavant.
    La majorité des repentis, qui se sont rendus aux autorités ou ceux tués dans des opérations anti-terroristes, étaient des émirs (chefs). L’organisation a décidé de réduire les katibates à un second plan en termes d’importance au sein de ses structures alors qu’elles jouaient les premiers rôles depuis sa création.
    Pour cela, une nouvelle structure appelée « El Djound », un nouvel encadrement organisationnel constitué de deux katibates ou plus, dans le but de limiter le nombre de terroristes qui fuient l’organisation d’une part, et d’autre part de diminuer l’importance des éléments repentis ou tués par les forces de sécurité, notamment après l’expérience de katibat el Ansar, qui a été malmenée par les services de sécurité pendant plusieurs années jusqu’à ce que l’organisation décide de la dissoudre définitivement.
    Les craintes de Droukdal et ses sbires des infiltrations qui ont coûtées la vie à des têtes importantes dans l’organisation sanguinaire durant les dernières années, a fait que cette dernière recourt à la création d’une nouvelle structure intermédiaire « El djound », afin de limiter les coups et éviter d’autres infiltrations dans le groupe.
    Dans les régions du centre, fief de l’organisation terroriste et un des centres d’activité les plus important depuis sa création en 1999, l’organisation a décidé d’intégrer les différentes katibates et de les regrouper en trois groupes essentiels, qu’elle a nommé « El Djound » dont les responsabilités seront réparties entre elles afin de réactiver l’activité terroriste.
    Dans la wilaya de Tizi Ouzou, dont les hauteurs constituent le fief du leadership de l’organisation terroriste, les deux katibates « Ennour » et « el Ansar » ont été fusionnées en un seul groupe qui porte désormais le nom de « Djound El Ansar ». Ce nouveau groupe est constitué des différentes katibates activant dans la région.
    Dans la wilaya de Bouira, les katibates y activant ont été fusionnées ont un groupe appelé « Dound El Itisam » et qui regroupe « katibat El Farouk » et « katibat El Houda ».
    Dans les régions est, les groupes activant sur l’axe « Djebel Labiod et Oum El Kemakem dans les wilayas de Tébessa et Khenchela ont été orientés vers le sud, alors que dans les régions de l’ouest, le nombre de cellules a beaucoup diminué à cause du refus du groupe « Houmat Daoua salafia » de soutenir l’organisation terroriste.
    L’organisation terroriste, qui se base actuellement dans la région du Sahel africain, où elle a réussie à recruter un nombre important d’activistes au Mali et en Mauritanie, sous le leadership de Yahia Djouadi, alias Yahia Abou Ammar, émir de la région sud. L’émir Abou Mosaâb Abdelouadoud a évité de porter des changements dans les structures de cette région de peur des réactions de ses émirs.
    Message de Droukdal pour bénéficier des dispositions de la réconciliation
    Un important chef de l’organisation terroriste, qui s’est rendu aux services de sécurité il y une année, a fait savoir que la famille Droukdal Abdelmalek, alias Abou Mosaâb Abdelouadoud, a entamé des contacts avec les services de sécurité afin d’assurer la reddition de son fils aux autorités et afin que ce dernier puisse bénéficier des dispositions de la réconciliation nationale, en compagnie de plus de soixante autres éléments.
    Les services de sécurité ont demandé à la famille de Droukdal à ce que ce dernier présente une preuve concrète qu’il désire se rendre aux autorités, selon la même source qui ajoute que les services de sécurité n’ont donné aucune importance à la question avant d’être surprise, il y a quelques jours, par la bande audio émanant de l’émir de l’organisation qui représente la première preuve concrète de son désir de bénéficier des dispositions de la réconciliation.
    Ennahar/ Anis Rahmani