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  • Le rêve d’une nuit d’été – Un compte des Mille et Une Nuits

    Le Naufragé s’est réveillé ce matin, avec une odeur aux légumes et au poisson. Dans son rêve, il avait vu des files interminables de femmes, tordues, en transportant des énormes fardeaux de marchandises sur leurs dos. Des personnes brunes de soleil africain en exhibant des pancartes … Il voyait des couvertures de journaux espagnols et arabes avec des caractères pour lui inintelligibles, parlant de protestations, de blocages frontaliers d’on ne sait pas bien quelle ville, (ce n’était pas clair dans le rêve).Tensions, plaintes, tentatives de violence, des accusations des deux côtés des frontières. Les citoyens des deux côtés des murailles d’une ville sans nom qui normalement se supportaient, avaient bloqué ses entrées.

    Des semaines se sont écoulées ainsi semaines sans avoir eu des informations exactes. Tout le monde s’était tu. Des plaintes et des lamentations envoyées et non répondues, des appels de téléphone entre des rois, l’un avec son chapeau sur la tête ‘, un autre long, avec des cheveux blancs, avec un énorme visage et un sourire royal… Rien n’avait calmé les protestations. On parlait de dettes centenaires, de mépris mutuels. Et d’autres choses dont je me rappelle pas bien maintenant.
    Le Naufragé s’est réveillé confus, il ne comprenait rien de cet étrange rêve et il a voulu voir si dans les journaux ils parlaient de son cauchemar. Il a passé les pages du journal, impatient, jusqu’à ce qu’il a vu une nouvelle qui semblait liée à son rêve. Deux pages parlaient de son rêve, elles mentionnaient deux villes : Madrid / Rabat et un des titulaires disait que : « Moratinos : » Il n’y a pas eu de conflit avec le Maroc « Le Naufragé a senti un grand soulageement. Les déclarations du Ministre lui confirmaient que le rêve du Naufragé n’était pas vrai. Il l’expliquait avec une clarté méridienne, comme une nuit de pleine lune au Sahara : » il n’y a pas eu de conflit, ni d’éventuel conflit , ni de crise bilatérale « , il n’y a pas eu de communiqués réitérés du Gouvernement marocain à l’adresse de l’Espagne, ni l’intervention postérieure du Roi Juan Carlos …Les cascades de dénonciations et il n’y a pas existé des protestations des ONG qui éclataient à la frontière avec Melilla. Lui même « avait parlé à plusieurs reprises » au ministre des affaires étrangères marocain, pour dissiper n’importe quel malentendu qui pouvait affecter la situation de la frontière de Melilla « et il y a » maintenu une communication fluide et permanente « avec le ministre de l’intérieur, Alfred Pérez Rubalcaba.
    Quelle soulagement a senti le Naufragé! De nouveau il a senti la ‘fraternité’ qui existe entre nos deux peuples, comment ils nous apprécient énormément, quelque chose que nous correspondons avec un sentiment égal ou plus si possible. Tôt, très tôt, un tunnel sous-marin nous unira et il n’y aura plus de frontières, nous récupérerons notre vieille histoire et il y aura un Andalus encore plus grand : enfin, l’autre rêve va être accompli, celui de notre grand Soultan : « l’Alliance de Civilisations ».
    (Ce conte-là, on le racontera un autre jour. Une autre année, un autre siècle, un autre millenium)
    Original en espagnol : Rincon del Naufrago, 20/8/2010

  • Le peuple sahraoui poursuivra sa lutte de libération jusqu’à l’indépendance (ambassadeur)

    (Envoyés spéciaux)
    Boumerdes (Algérie) 19/08/2010 (SPS) L’ambassadeur sahraoui auprès de l’Algérie, Brahim Ghali, a déclaré que « l’échec de la communauté internationale dans la décolonisation du Sahara occidental et le soutien de la France au Maroc dans sa politique d’intransigeance et sa fuite en avant, ne peuvent en aucun cas faire renoncer le peuple sahraoui à la lutte qu’il mène pour recouvrer ses droits légitimes à la liberté et à l’indépendance ». 
    « Les deux peuples frères partagent une histoire commune dans la lutte contre le colonialisme français en Algérie et contre l’occupation marocaine du Sahara occidental qui se poursuit jusqu’à nos jours », a indiqué le diplomate qui s’exprimait jeudi au musé militaire algérien, à l’occasion de la journée du Moujahid à Alger.
    Pour sa part, le président de la commission parlementaire algéro-sahraouie d’amitié et de fraternité, Tayeb L’houari, a réitéré « la position de soutien de l’Algérie et du peuple algérien à la juste cause du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination et à l’indépendance », dénonçant l’intransigeance du Gouvernement marocain et ses violations contre les civils sahraouis dans les zones occupées de Sahara occidental.
    La cérémonie a été assistée par une délégation des cadres de l’université Mahfoud Ali Beiba qui se tient à Boumerdes et des représentants du mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui en Algérie, ainsi que la société civile algérienne.
    Auparavant les participants ont déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du Martyr et ont procédé à la lecture de la Fatiha à la mémoire des martyrs des deux révolutions, algérienne et sahraouie. (SPS)



  • La malédiction du Sahara

    Les esprits se sont calmés dans la frontière de Melilla. Nous avons eu droit à toute une variété d’opinions et d’analyses de tout genre. Cependant, il y avait un point commun dans tous les arguments : La question du Sahara Occidental se trouve au coeur du conflit hispano-marocain, mais cela n’est qu’une hypothèse sans preuves, à part le dictat de l’expérience et la connaissance des méthodes de la monarchie alaouite. Unanimité aussi sur la nature oppressive du régime marocain et de ses agitateurs qui s’activent sous des directives du palais royal.


    Au milieu de ces spéculations, le corespondant du journal El Pais à Rabat, Ignacio Cembrero vient de jeter une bombe. Cembrero est connu par ses diverses sources. Au mois d’avril, il avait publié le contenu du rapport de la délégation parlementaire qui avait séjourné au Sahara Occidental pour évaluer la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. Maintenant ce n’est ni plus ni moins que la lettre adressée par l’Envoyé Spécial de Ban ki-moon pour le Sahara dans laquelle il demande de l’aide aux espagnols et aux français pour sortir de l’impasse. Cette lettre avait été précédée de déclarations qui soulignait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Une lettre qui constitue un embarras pour le royaume du Maroc qui préfère garder le statu quo en vue de briser la combativité des sahraouis et poursuivre la spoliation des ressources naturelles sahraouies et la politique du fait accompli.
    Et même si le gouvernement de Zapatero est clairement pro-marocain dans le contentieux sahraoui, jusqu’à maintenant il s’abstient de le manifester publiquement par crainte à la réaction de la société espagnole qui est majoritairement pro-sahraouie et réclame que l’Espagne assume ses responsabilités historiques et mette fin à cette trahison qui a coûté beaucoup de souffrances humaines. Le gouvernement espagnol a constaté durant les dernières années que l’alignement sur les thèses marocaines n’a pas donné les résultats escomptés depuis le retrait précipité du diplomate néerlandais Peter van Walsum.
    L’accalmie constatée sur la frontière de Melilla ne présage rien de bon pour les sahraouis. Il y a fort à parier que Zapatero, pour mettre fin aux « petits incidents » et préserver « l’excellente relation » avec le Maroc a concocté une énième trahison envers un peuple dont le seul crime est de vouloir être maître de son destin.
    En tout cas, en regardant ce scénario tragique, les sahraouis ne peuvent que s’en réjouire. C’est la preuve évidente que l’Espagne, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice, et le Maroc, l’occupant actuel du Sahara, sont incapables d’imposer leur volonté grâce à la résistence héroïque du peuple sahraoui. Un peuple peu nombreux mais qui a su affronter un des pays les puissants du Maghreb renforcé par les armes des plus grandes puissances mondiales : les USA et la France.
    Trente-six ans après l’invasion de leur pays, les sahraouis font que le Maroc et l’Espagne payent le prix de leur lâcheté. Les deux pays sont poursuivis par la malédiction du Sahara.
    Aujourd’hui, lces deux pays paient le prix de leur lâcheté

  • Trois immigrés africains trouvent la mort en traversant le Sahara Occidental vers le Maroc (officiel)

    Bir Lehlu (territoires libérés), 19/08/2010 (SPS) Trois personnes ont trouvé la mort et une autre est portée disparue parmi un groupe de 21 immigrés clandestins africains qui traversaient le Sahara Occidental en direction de l’Europe via le Maroc, a annoncé jeudi le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

    Les corps de ces trois personnes ont été retrouvés au cours des recherches effectuées par les autorités sahraouies dans les territoires libérés après a voir constaté qu’elles manquaient au groupe, alors que la quatrième personne, dont on ignore toujours la nationalité, n’a pas encore été retrouvée, a-t-on indiqué.
    Les 17 rescapés, retrouvés dans les territoires sahraouis libérés, portent les nationalités malienne, ivoirienne, gambienne et sénégalaises, a précisé le communiqué parvenu à SPS.
    Ils ont affirmé avoir voulu « regagner l’Europe à travers le royaume du Maroc », a-t-on indiqué de même source.
    Le Front Polisario avait sauvé en octobre 2005, 92 immigrés clandestins africains, refoulés alors du nord du Maroc et jeté en plein désert. Ils ont tous été rapatriés vers leur pays d’origine avec la collaboration des instances onusiennes spécialisées, rappelle-t-on. (SPS)

  • Le Jour d’Algérie : Changer d’image?

    Pourquoi l’Algérie a-t-elle mauvaise presse, ici et ailleurs, en général et en particulier ? Parce que l’étranger n’y a pas sa place, franchement, comme il l’a dans les pays ouverts. L’Algérie appartient aux Algériens, credo de l’indépendance – mais quels Algériens, au juste ? De confession musulmane et de race arabe. Si le paradis est dans le pré, l’avenir est dans l’uniformité. Processus d’uniformisation mis en œuvre par l’arabisation, puis ré-islamisation, jusqu’à l’annihilation, on eut dit programmée, évitée de justesse – voire fameuse décennie. Refus de comprendre, débats interdits – dangereux, main étrangère, charte, autoritarisme… Il fallait, et il faudrait, faire l’inverse : dé-suniformiser, diversifier, s’ouvrir, ouvrir. C’est la condition pour avoir bonne presse. L’étranger veut avoir sa part, mais il y a plusieurs sortes d’étrangers : celui qui compte et celui qui ne compte pas. Les Etats étrangers et leurs chefs ne comptent pas, Sarkozy, Obama, Berlusconi et tout ça. Ils ne sont pas vraiment maîtres chez eux. Il faut voir du côté des lobbies, ceux qui peuvent influencer réellement. Autrement dit, il faut s’ouvrir aux juifs si on veut avoir bonne presse. Vous verrez, comment tous ceux qui pensent et disent du mal de l’Algérie vont se mettre à en dire du bien, au moindre signe de cette ouverture. Comment Bouteflika va devenir un bel ange ou un grand sage – tout comme Mohammed VI est un roi «jeune et moderne» et Ben Ali un «dirigeant éclairé». Vous serez étonné de l’immense influence que possède ce lobby dans la presse, à commencer par Al Jazeera. Des problèmes qui n’en finissent pas, comme celui du Sahara occidental, trouveraient leur solution brusquement, comme par miracle, vous verrez. Seulement voilà, il faut en payer le prix. Renoncer à ses beaux discours. Piétiner ses principes. Partager ses ressources. Se modérer en toute chose, ou fermer les yeux si on veut. Bref, il faut suivre la mode – ou quitter la ville. Vendre son âme au diable ? Si tant de pays arabes tendent la main aux Israéliens, et en rajoutent – car le lobby passe par là – il va bien falloir se déterminer là-dessus : suivre les beaux principes qui font honneur, ou faire de la politique qui est le pire et le meilleur des métiers. Les Turcs ne sont pas plus stupides que d’autres, qui ont montré la voie ! Ont-ils vendu leur âme au diable pour autant ? Il ne s’agit pas d’abandonner les Palestiniens, puisque cela fait longtemps que nous les avons abandonnés, que le monde entier les a abandonnés. Au contraire, il s’agit de les aider de cette façon. Et de nous aider nous-mêmes. Une telle démarche exige un grand homme, parce que dangereuse, ici, dans la contrée de l’extrémisme. Mais cela vaut-il le coup ?

    Le Jour d’Algérie, 19/8/2010

  • Melilla pourrit le climat entre Espagne et Maroc

    Quel mouche a piqué le Maroc? Personne ne saisit très bien, à Madrid, le brusque pic de tension de ces dernières semaines à Melilla (78.000 habitants), l’une des deux enclaves espagnoles sur la côte nord du Maroc. Au départ, une bavure malheureusement assez ordinaire : un jeune Marocain de 30 ans battu par des policiers espagnols alors qu’il tentait d’introduire 1,5 kg de sardines dans la cité, entourée par de hautes clôtures pour prévenir l’immigration clandestine. 
    Très vite, la colère de la « société civile » marocaine s’est exprimée devant l’enclave, des manifestants brandissant des photomontages où l’on voyait des policiers espagnols aux mains tachées de sang. Le gouvernement de Rabat a formellement protesté contre les «dérives racistes», puis s’est étonné, à cinq reprises, de ne recevoir aucune explication du gouvernement Zapatero. 
    Un boycott a privé Melilla de ciment, de fruits frais et de poisson, jusqu’à ce qu’hier matin, les manifestants lèvent soudain le camp. Officiellement, pour donner «une chance à la diplomatie» et «ne pas priver les musulmans (de Melilla) pendant le ramadan». Madrid avait enfin consenti à dépêcher à Rabat son ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. 
    Toute cette crise semble très téléguidée. Le Maroc a toujours revendiqué les enclaves de Ceuta et Melilla, des «territoires occupés» par l’Espagne… aujourd’hui très affaiblie par la crise économique. Ces dernières semaines, le pouvoir marocain aurait été vexé par la lenteur de Madrid à accréditer son nouvel ambassadeur, et par des vols d’hélicoptères de l’armée espagnole au-dessus des côtes, au moment où le roi Mohammed VI y séjournait. 
    La droite espagnole a trouvé une occasion en or d’enfoncer un peu plus le «faible» José Luis Zapatero, au plus bas dans les sondages. Hier, son prédécesseur, le conservateur José Maria Aznar, s’est rendu à Melilla pour soutenir le maire de l’enclave. Visite lourde de symbole, puisque le même Aznar avait envoyé des troupes, en 2002, lors de la dispute sur l’îlot inhabité du Persil, au large de Ceuta, provoquant un gel total des relations entre les deux pays.
    Ouest-France, 19/8/2010
  • RASD – Algérie : Le festival de la solidarité

    Détermination.- Les combattants sahraouis sont disposés à poursuivre la lutte armée, selon le commissaire politique de l’Armée de libération sahraouie.
    Il existe «une disponibilité complète et permanente des combattants sahraouis à poursuivre la lutte armée», a indiqué Sidi Oukal assurant que «l’armée sahraouie est prête à se sacrifier pour le recouvrement de la souveraineté de son pays».
    Sidi Oukal a tenu à dénoncer, hier, mercredi, au Festival populaire de solidarité avec le peuple sahraoui, «les atteintes aux droits de l’homme et autres pratiques sauvages et répressives auxquelles est exposé le peuple sahraoui».
    Le Festival de solidarité de Boumerdès organisé dans le cadre de l’université d’été des cadres sahraouis est «une opportunité pour soutenir la résistance», a soutenu l’intervenant.
    Ce festival a drainé de nombreux participants, notamment des cadres de l’Etat sahraoui et du Front Polisario, ainsi que des personnalités algériennes et des représentants d’organisations nationales.
    Dans une allocution inaugurale de cette manifestation, le militant de la cause sahraouie Ibrahim Essabah a présenté, pour sa part, un état des lieux de la résistance sahraouie à l’intérieur des territoires du sahara Occidental occupés par le Maroc, rendant hommage aux combattants sahraouis pour leur détermination à poursuivre l a lutte jusqu’à l’aboutissement de la cause sahraouie.
    De son côté, le président du Comité algérien de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui, Mahraz Lamari, a salué la résistance sahraouie à l’intérieur des territoires occupés, «en ce qu’elle confirme la détermination du peuple sahraoui à poursuivre son combat pour la libération de sa patrie».
    Le chef du groupe parlementaire pour l’amitié algéro-sahraouie, Tayeb L’houari, a affirmé que «le message de Novembre ne sera jamais accompli tant qu’il y aura un peuple opprimé et n’ayant pas accédé à son indépendance».
    Il a rappelé, à cette occasion, le soutien historique du peuple algérien, «qui n’a jamais perdu l’espoir de voir le peuple sahraoui accéder à sa liberté».
    La ministre de l’Education du gouvernement de la RASD, Mme Myriam Salek a, quant à elle, rendu hommage, au nom de la femme sahraouie, aux symboles de la résistance populaire dans les territoires occupés, à l’image de l’activiste Soltana Kheir, invitée de cette université d’été et de ce festival, arrivée en compagnie d’une délégation de femmes sahraouies.
    Elle a, en outre, mis l’accent sur le «rôle de la femme sahraouie et sa grande détermination dans le combat de son peuple», ainsi que sa «disponibilité à se sacrifier pour ce noble idéal», avant de saluer «le soutien indéfectible du peuple algérien au peuple sahraoui».
    Info-Soir, 19/8/2010

  • Jusqu’où ira la crise Maroc Espagne ?

    Par Julie Rafondriaka
    La tension est montée d’un cran ces derniers jours entre les deux Royaumes voisins,l’ ibérique et le chérifien. A l’origine, des incidents autour des villes de Ceuta et Melilla qui se sont accumulés et auxquels s’est ajoutée une attaque médiatique en règle des médias ibères contre le souverain marocain Mohammed VI. C’est la police espagnole des frontières qui serait à l’origine de la crispation, des images pirates montrant des officiers espagnols maltraitant des marocains ayant été reprises par tous les médias du pays. Mis sous pression par son opinion publique, le gouvernement marocain a adressé depuis la mi-juillet cinq notes de protestation à Madrid, pour dénoncer ces comportements dont auraient été victimes selon lui dix-sept marocains, blessés ou traumatisés.

    L’Espagne est d’autant plus déconcertée qu’à ces communiqués s’ajoutent des manifestations de protestation de Marocains, de Sub-sahariens et d’ONG des droits de l’homme devant des représentations diplomatiques espagnoles au Maroc, et qu’un quasi blocus de Melilla en produits frais a été entamé depuis la semaine dernière, faisant de cette petite enclave une zone sinistrée.
    Après un entretien téléphonique avec le Roi Mohammed VI, le Roi Juan Carlos d’Espagne a chargé son ministre de l’intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba d’aller à Rabat le 23 août prochain, pour tenter d’apaiser la situation avec son homologue marocain, Taieb Cherkaoui. Vont-ils y parvenir pour que les relations bilatérales retrouvent leur cours normal ? Tout dépend de la volonté politique qui anime chacun des deux pays. Au moins, une chose est sûre, c’est qu’ils auront du pain sur la planche.
    Il n’y a pas que les dérives de la police espagnole qui crispent les relations entre Rabat et Madrid, car en coulisses, l’on impute cette tension plutôt à l’accroissement ces derniers temps, de l’activité des agents des services de renseignements espagnols dans la zone nord du Maroc, les survols répétés et non autorisés des côtes marocaines septentrionales par des hélicoptères de l’armée espagnole et enfin le peu d’enthousiasme dont ont fait montre les autorités espagnoles, pour accueillir le nouvel ambassadeur du Maroc à Madrid, Ahmeddou Ould Souillem, un transfuge du mouvement front Polisario. Ajouté à cela, la visite impromptue à Melilla d’une veille connaissance de Rabat, José Maria Aznar -honni au sein du Royaume Chérifien- qui est venu jeter de l’huile sur le feu d’une situation déjà explosive en se fendant de déclarations allant dans le sens d’une position ferme du parti populaire espagnol. Certains observateurs y voient une tentative de vengeance d’Aznar, qui n’a toujours pas avalé que des médias marocains révèlent il ya trois ans qu’il serait le père présumé de Zohra, fille de l’ex-ministre de la justice française Rachida Dati.

    La Lettre Med, 19/8/2010
  • ANALYSE : Anomalies

    Ignacio Cembrero, 19/8/2010
    L’ex-président José Maria Aznar s’est pointé hier à Melilla pour, dans le fond, dénoncer l’inefficacité du Gouvernement socialiste devant l’ordago lancé par le Maroc, et rappeler, sur le chemin, la fermeté avec laquelle il a su lutter contre le voisin. Il a été précédé dans la ville par le sous-secrétaire de Communication du PP, Esteban González Pons.
    Y a-t-il un pays démocratique européen dans lequel, face à un défi extérieur, les critiques de l’opposition s’acharnent plus sur l’Exécutif que sur l’État qui le provoque ? Est-il imaginable que, par exemple, en Suisse, qui a vécu jusqu’au mois de juin des années de tension avec la Libye, l’opposition censure le Gouvernement sans à peine marquer la responsabilité du leader libyen Gaddafi ? Non.
    Aznar peut difficilement donner des leçons de patriotisme à Melilla. Il l’a visitée deux fois (2000 et 2004) lorsqu’il était au pouvoir, mais en tant que leader du PP en campagne électorale et pas en tant que président du Gouvernement. Par contre, son successeur à La Moncloa l’a fait, en janvier 2006. Aznar, oui, peut se plaindre rétrospectivement du fait que José Luis Zapatero se soit déplacé jusqu’à Rabat, en pleine crise avec le Maroc, pour rencontrer le roi du Maroc. Cette initiative-là était contre-productive.
    L’attitude d’Aznar et du PP leur rapportera, peut-être, des votes, mais, même si cela pourrait paraître surprennant, en plus elle aide le Gouvernement vis-à-vis du Maroc. Elle lui fournit des arguments pour que Rabat voit que les protestations donnent des ailes à l’opposition conservatrice, dont l’éventuel retour au pouvoir, en 2012, fait peur à Rabat.
    Si la visite d’Aznar est une initiative anomale de la part d’une opposition démocratique, beaucoup d’autres incohérences tournent autour de l’actuelle tension avec le Maroc, qui a commencé il y a 34 jours. Le ministre des Affaires Etrangères, Miguel Ángel Moratinos, ses secrétaires d’État et sa porte-parole gardent le silence comme s’ils n’étaient pas concernés. Le ministre de l’Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, a parlé du sujet une seule fois, en Asturies, après 28 jours.
    Mais la première anomalie vient du Maroc. Le 16 juillet il a découvert que la police espagnole était « raciste », outre les tensions frontalières, surtout à Melilla, qui existent depuis des années et qui Rabat n’a jamais voulu résoudre. La presque inexistente presse indépendante marocaine qui survit n’a pas de doutes sur le fait que la cascade de protestations officielles cache d’autres plaintes. Mohamed VI, est-il fâché après s’être heurté avec la présence militaire espagnole en naviguant en juin sur la côte du Rif ? Rabat est-il fâché après avoir reçu, en juillet, un document secret de Christopher Ross, l’émissaire de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental ? Il n’y a pas de réponse.
    Cette opacité des revendications du Maroc face à un pays sopposé être ami comme l’Espagne a incité le Gouvernement à essayer de rabaisser la tension d’une manière un peu atypique : en recourant au roi Juan Carlos pour qu’il appelle Mohamed VI. Les voies diplomatiques habituels ont été obviés. Le fait simple de solliciter l’intervention du monarque prouve que quelque chose ne fonctionne pas dans cette « excellente » relation .
    El Pais, 19/8/2010
  • Le peuple sahraoui tient à l’autodétermination

    Le militant sahraoui des droits de l’homme, M. Naama Asfari, coprésident du Comité pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, a déclaré hier à Boumerdès, lors d’une session spéciale à dimension politique et citoyenne de soutien et de solidarité à la résistance populaire sahraouie dans les territoires occupés, que «la présence à l’université d’été des cadres sahraouis constitue un défi au régime marocain». Il a exprimé la volonté indéfectible du peuple sahraoui pour l’indépendance.

    M. Asfari a indiqué aussi que «cette présence des cadres sahraouis est un message à l’occupant marocain sur l’existence et le renforcement des institutions de l’Etat sahraoui avec ses cadres, ses élus et ses responsables militaires pour mieux les préparer». 
    De son côté, M. Hamada Smaili, ex-prisonnier et membre du Comité pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, a déclaré que «la présence dans cette université d’été des cadres sahraouis est un défi que nous lançons au régime marocain pour exprimer l’attachement du peuple sahraoui à son autodétermination». M. Hamada Smaili a relaté le quotidien des Sahraouis dans les territoires occupés, indiquant que «les Sahraouis sont soumis quotidiennement à des humiliations et à des agressions par les policiers marocains. Et surtout «la profondeur de la douleur et des souffrances infligées par l’occupant au peuple sahraoui». 
    Pour sa part, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mahrez El Amari, a regretté «l’échec de la communauté internationale à protéger les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, l’exhortant à imposer des sanctions économiques et plus de pressions sur le Maroc pour qu’il se conforme aux résolutions de la légitimité internationale et permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance». M. Tayeb El-Houari, président de la commission parlementaire algérienne de soutien au peuple sahraoui et M. Allioui, secrétaire général de l’UNPA, ont réitéré la position de l’Algérie dans le combat du peuple sahraoui pour son indépendance. 
    Ils ont appelé, en outre, à un «réel éveil des consciences vives de par le monde afin de dénoncer l’injustice et toutes les formes hideuses de torture, d’oppression et de violence dont fait l’objet, quotidiennement, le peuple sahraoui».
    A signaler que la militante sahraouie des droits de l’homme, Mlle Soultana Khaya, était absente à cette session pour des raisons de santé. Ont pris part à cette session l’ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, des membres du CNASPS, et des cadres sahraouis. 
    Mohammed Zerrouki
    Le Jeune Indépendant, 19/8/2010