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  • Qui est derrière le «Panama papers» ?

    Une raison parmi d’autres suffit pour se méfier du «Panama papers» : l’enquête est le produit d’une ONG que finance l’homme d’affaires George Soros, l’homme qui fut derrière les révolutions colorées des ex-Républiques soviétiques.

    Par Nabil Benali
    L’ ampleur prise par le «Panama papers» a fait tache d’huile et donne déjà l’image d’une noria de personnalités politiques et d’hommes d’affaires qui, selon l’image installée, se seraient illicitement enrichis et auraient «planqué le magot» dans ce sombre paradis fiscal que serait l’Etat du Panama. Les personnes citées dans cette affaire apparaissent, de facto, comme des gens qui doivent désormais rendre des comptes sur les supposées malversations qu’ils auraient commises. Mais dans les faits, on voit bien vite que c’est plutôt l’opinion mondiale, à qui on sert un dossier «prêt à consommer», qui est sommée de croire des révélations sur un scandale qui n’est pas tant. Ce dossier, produit d’une fuite de 11,5 millions de documents dit «confidentiels» (ce qui ne saurait être autrement, car détenus auparavant par un cabinet d’avocats panaméen, le Mossak Fonseca), a été publié par l’ICJI, le Consortium international pour le journalisme d’Investigation. Qui est-ce ? Un réseau de journalistes à l’échelle mondiale, piloté par le Center for public integrity (Centre pour l’intégrité publique), basé à Washington et réputé proche du parti démocrate, au pouvoir avec Barack Obama. 
    Si le CPI revendique la neutralité, la quête de la moralisation et de la lutte contre la corruption, après avoir brillé dans certains dossiers, il n’est pas moins constamment critiqué par des journaux tels que le Washington Post ou le Wall Street Journal pour ses sources de financements qui, elles, sont éloquentes : deux fonds sont principalement derrière le CPI, l’Open society foundations et la Sunlight foundation, deux organismes appartenant à un certain… George Soros, le milliardaire américano-hongrois dont le nom figure déjà dans pas mal d’épisodes internationaux et pas des moindres – il n’y a qu’à taper son nom sur Google pour s’en rendre compte. Il est surnommé «l’homme qui a fait sauter la banque d’Angleterre» pour ses spéculations sur la livre sterling, empochant au passage pas moins de 1,1 milliard de dollars au début des années 1990. 
    Accusé par les autorités de la Malaisie d’avoir déstabilisé leur monnaie dans le contexte de la crise asiatique de 1998, il est aujourd’hui mis en cause par ses détracteurs dans la spéculation sur l’euro et on lui reproche encore son recours lui-même à certains paradis fiscaux comme les Antilles néerlandaises. Le nom de George Soros apparaît surtout dans le cofinancement du groupe Optor, organisation politique transnationale ciblant les régimes opposés aux Etats-Unis et ayant formé des jeunes «révolutionnaires» en Géorgie, en Ukraine et en Biélorussie, dans les années 1990 et plus récemment en Egypte en 2011 ou au Venezuela en 2013. 
    Il s’agit là de faits parfaitement connus, qui poussent forcément à prendre le «Panama papers» avec des pincettes. Toutefois, on ne saurait réduire le «Panama papers» à une seule personne et tomber ainsi dans un complotisme sans envergure. En vérité, le «Panama papers» est une preuve de plus de la toute la puissance des médias occidentaux et leur capacité à formater l’opinion mondiale. Surtout lorsque les médias du reste du monde font en sorte de ne pas s’appesantir sur ce principe sans attrait commercial de la présomption d’innocence. Le fond du problème, parfaitement occulté, c’est que la notion de paradis fiscal n’est qu’une forme impérialiste de classification imposée par la mondialisation et qui dénie aux Etats le droit souverain de choisir eux-mêmes leur propre système fiscal. 
    Du point de vue des Etats riches, tous les pays de la planète doivent adhérer aux conventions que leurs gouvernements ont élaboré et taillé sur mesure pour que les flux de capitaux ne changent pas de cours. L’argent se crée en Occident et il doit y rester. Or, des pays comme la Suisse, par exemple, ou d’autres encore qui n’ont ni ressources naturelles ni industrie florissante (surtout les petits Etats indépendants dont le territoire se réduit à une île), ni encore moins un marché financier développé ont, depuis la moitié du siècle dernier, choisi une législation fiscale réduite ou nulle afin d’attirer des capitaux. 
    Pour eux, c’est l’unique moyen de faire tourner le système économique et d’éviter, soit de tomber soit sous la domination des puissances économiques régionales, soit de soumettre leur survie au bon vouloir des grandes multinationales. La multiplication des paradis fiscaux parmi les Etats économiquement faibles est aussi un phénomène dû à l’endettement du tiers-monde, dont beaucoup de pays ne pouvaient davantage en supporter le poids. Le terme de paradis fiscal, voire de paradis financier, est une invention de l’Ocde. C’est bien l’Organisation de coopération et de développement économiques, regroupant 34 pays développés, basée à Paris et dont l’origine remonte au plan Marshall américain, qui a installé, dès les années 1970, ses critères pénalisant à l’encontre des pays qui captent aujourd’hui jusqu’à 300 milliards de dollars que les Occidentaux voudraient bien voir échouer dans ses caisses. 
    Pour eux, ce sont des Etats qui fonctionnent en dehors du système mondial, lequel, comme on le sait, est divisé entre pays riches et pays pauvres et doit demeurer ainsi. Deux remarques s’imposent à ce titre. D’abord, les paradis fiscaux ont de tout temps été instaurés au sein d’Etats faibles qui ne peuvent longtemps résister aux pressions internationales et aux ONG et médias installées en Occident qui ont fortement mobilisé l’opinion mondiale en entretenant l’amalgame entre paradis fiscal et enrichissement illicite. 
    En effet, n’est pas forcé- ment un voleur ou un fraudeur celui qui décide de domicilier dans un paradis fiscal un patrimoine légalement constitué. Mais ce genre d’attitude est tellement mal vu que quiconque irait dans ces pays est automatiquement soupçonné d’avoir des choses à cacher, et notamment sur la provenance de son argent. Secundo, ces mêmes pays occidentaux qui font la guerre aux paradis fiscaux du tiers-monde, ont eux-mêmes leurs propres paradis fiscaux dont on ne parle jamais. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni se permettent encore d’offrir aux particuliers les mêmes avantages qu’aux entreprises. Ne parlons pas de l’Etat américain du Delaware, avec une fiscalité tellement basse que 40% des sociétés cotées à Wall Street y sont domiciliées, mais aussi le Wyoming et le Nevada. La Suisse est un paradis bancaire, mais on ne le considère pas comme un paradis fiscal, surtout pas depuis que la justice américaine a réussi à faire sauter à son profit la règle du secret bancaire avec l’affaire UBS.

    La France dispose de certaines zones géographiques appelée les zones franches (la Polynésie française, par exemple) qui permettent aux entreprises de réduire de façon drastique leur imposition et offrent un régime d’imposition sur les personnes physiques extrêmement bas… On peut élargir le champ de vision et, toujours au sujet des critères de l’Ocde, rappeler que l’Algérie a été sévèrement critiquée au début des années 2000 par le FMI et la Banque mondiale pour son système d’avantages fiscaux contenus dans les dispositifs Andi et Ansej. Ce n’est que grâce à la faiblesse des investissements étrangers face à l’hégémonie du pétrole et du gaz dans son économie que le pays a échappé aux tentatives de le verser dans la liste des paradis fiscaux ! Pour ainsi dire, la notion de paradis fiscal est quelque chose de très relatif, un classement largement connoté et absolument pas objectif. Le principe est celui de deux marchands, un riche et un pauvre, le premier accusant constamment le second de concurrence déloyale pour l’empêcher de travailler et pour que les choses restent comme elles le sont. Cela dit, l’Etat du Panama, s’il est un paradis fiscal, financier ou bancaire, n’est pas certainement un paradis judiciaire. Aucune partie, officielle ou autre, ne l’accuse de refuser de coopérer avec les instances judiciaires internationales ou de bloquer des procédures judiciaires. D’où la difficulté de dire que le «Panama papers» est en soi un scandale à proprement parler, car la production d’une liste de personnalités qui disposent d’avoirs financiers au Panama est loin de suffire à prouver quoi que ce soit. On sait que l’Etat du Panama existe. Pour le reste, il vaut mieux attendre encore…

    Les Débats, 10 avril 2016

  • Blocage du dossier sahraoui : L’inquiétude des instances internationales

    Une grande tension règne autour du dossier du Sahara occidental. Les derniers développements qu’a enregistrés la question soulèvent une très grande inquiétude des instances internationales telles que le Conseil de sécurité des Nations-Unies, contraint à tenir une réunion urgente ce vendredi. L’initiative a été soutenue par l’Union africaine signataire, avec l’ONU, de l’accord de cessez-le feu en 1991 entre le Front Polisario et le Maroc en vue de l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
    Dictée par l’urgence de la situation, le Conseil de sécurité des Nations-Unies s’est donc réuni à la demande de l’Uruguay et du Venezuela. Objectif : rendre compte du drame des réfugiés sahraouis et celui des droits de l’Homme dans les territoires occupés par le Maroc et présenter le rapport de Christopher Ross au sujet des dernières mesures prises par les autorités marocaines contre la Minurso (Mission des Nations-Unies). On se souvient que 83 membres de la mission onusienne avaient été expulsés des territoires sous occupation marocaine suite aux propos tenus par Ban Ki-moon lors de sa visite au Sahara occidental et en Algérie. Le SG des Nations-Unies s’était exprimé en faveur d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui et s’était ému de la situation des réfugiés. 
    A plusieurs reprises, il avait également fait part de sa préoccupation au sujet des droits de l’Homme à El-Ayoun où il avait été empêché de se rendre. Mohammed VI avait également refusé de le recevoir à Rabat, une destination préalablement inscrite dans le déplacement de Ban Ki-moon, sous prétexte d’un voyage à l’étranger. Depuis, la tension n’a fait que monter : après une mise au point virulente aux Nations-Unies, Mohammed VI a organisé à Rabat une marche en protestation aux propos du SG de l’ONU, lequel a appelé les Marocains à respecter les Nations-Unies et sa personne. L’appel n’a pas fléchi les positions du roi de Maroc qui est alors allé crescendo en expulsant donc des membres de la Minurso et en annoncant son intention de fermer le bureau de cette mission à Dakhla, dans les territoires occupés. Plus grave encore, les autorités marocaines ont transmis officiellement leur refus de s’engager dans des négociations avec les responsables sahraouis, optant définitivement pour la «troisième voie» une sorte d’autonomie sahraouie sous contrôle marocain.
    Et cela ne s’arrête pas là. Il y a quelques jours, le collectif international de juristes qui soutient les prisonniers politiques sahraouis à Gdeîm Izik a été arrêté à Rabat. Avant eux, deux juristes espagnols qui enquêtaient sur les droits de l’Homme avaient eux aussi été arrêtés et expulsés sous prétexte qu’ils constituaient une «menace imminente pour le Maroc». 
    L’affaire reprise dans toute la presse espagnole a soulevé un tollé au sein des associations de juristes espagnoles qui promettent une réaction à la mesure de l’évènement. L’attitude du Maroc, et le blocage du dossier sahraoui soulèvent, de ce fait, une très vive inquiétude au sein des instances internationales. La réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui s’est donc tenue ce vendredi est la cinquième du genre en ce mois d’avril. Initialement prévu lors de cette réunion, le rapport tant attendu de Ban Ki-moon sera, quant à lui, présenté à la mi-avril. D’autre part, le Conseil de sécurité consacrera à la fin du mois une séance consacrée à la prorogation du mandat de la Minurso. 
    Il faut savoir aussi que le Conseil de l’Union africaine pour la paix et la sécurité a publié un communiqué qui appelle le Conseil de sécurité à «assumer pleinement ses responsabilités afin d’exiger du Maroc l’annulation de la décision d’expulser le personnel de la Minurso et de réaffirmer le mandat de cette mission». 
    L’Union africaine souligne enfin que la décision du Maroc «aggrave l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix, ravive les tensions au Sahara occidental et menace la sécurité régionale au moment où la communauté internationale se mobilise pour trouver une solution à ce conflit». 
    A. C.
  • Sahara occidental : La séance du Conseil de sécurité s’est tenue vendredi

    Le Conseil de sécurité a tenu, vendredi, une séance sur le Sahara occidental pour examiner les derniers développements de la question marquée par l’entêtement du Maroc qui s’obstine à violer la légalité internationale. 
    Cette séance, qui s’est tenue à la demande du Venezuela et de l’Uruguay, est la cinquième du genre en ce mois d’avril au niveau du Conseil de sécurité sur le dossier du Sahara occidental, et précède la présentation du rapport du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon prévue à la mi-avril courant. Le Venezuela a demandé au Secrétariat général de l’ONU d’informer le Conseil de sécurité sur la situation humanitaire des réfugiés sahraouis et de celle des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés. L’envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara Occidental, Christopher Ross a présenté son rapport lors de cette séance durant laquelle un rapport sur la situation dans la région a été présenté suite aux mesures prises par le Maroc contre la Minurso. Prévue initialement lors de cette réunion, la présentation du rapport de Ban Ki-Moon sur le Sahara occidental a été reportée à la mi-avril courant, a souligné Ahmed Boukhari, représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, indiquant que « le rapport tant attendu par le peuple sahraoui et la communauté internationale, sera présenté par Ban Ki-Moon ou l’un de ses adjoints le 17 ou le 18 avril devant le Conseil de sécurité ». 
    Présidé actuellement par la Chine, le Conseil de sécurité a approuvé lors d’une réunion à huis clos tenue le 1er avril son programme d’action mensuel et consacré trois rendez-vous au débat du dossier du Sahara occidental occupé. Par ailleurs, le Conseil de sécurité consacrera la séance de jeudi 28 avril à l’adoption de la décision annuelle du Conseil de sécurité sur le Sahara Occidental portant prorogation du mandat de la MINURSO qui doit prendre fin le 30 de ce mois. 
    Appel sahraoui en direction du Conseil de sécurité 
    Ces réunions interviennent après « l’appel urgent » lancé par le gouvernement sahraoui et le Front Polisario au Conseil de sécurité en vue d’amener le Maroc à se conformer à la légalité internationale et à respecter ses engagements signés dans le cadre du plan de règlement de 1991. 
    A cet effet, le Premier ministre sahraoui Abdelkader Taleb Omar a appelé le Conseil de sécurité à faire pression sur le Maroc pour l’amener à reconsidérer sa décision d’expulsion du personnel civil de la Minurso, soulignant la nécessité « d’accélérer le retour de la Minurso avec ses pleines prérogatives et un calendrier fixant la tenue d’un referendum pour éviter la détérioration de la situation dans la région ». Par ailleurs, le ministre sahraoui des affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a lancé, au nom du gouvernement et du Front Polisario, « un appel urgent au Conseil de sécurité afin d’amener le Maroc à se conformer à la légalité internationale et respecter ses engagement pris dans le cadre du plan de règlement de 1991. 
    Il a mis en garde contre la « décision grave » prise par le Maroc de réduire la composante politique et administrative de la Minurso, estimant que ce geste est « une déclaration de guerre lancée par le Maroc au Sahara Occidental et à l’ONU car il annule l’accord de cessez-le-feu, principale condition pour l’organisation d’un referendum ». 
    Pour sa part, l’ambassadeur sahraoui à Alger, Bechraya Hamoudi Bayoune tient le Conseil de sécurité pour « seul responsable » de ce qui pourrait se produire après le 30 avril, date d’expiration du mandat de la Minurso, appelant à l’élaboration d’un calendrier pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. 
    M. Beyoune a affirmé que le peuple sahraoui avait choisi la lutte pacifique pour son indépendance, mais la poursuite de l’occupation marocaine amènerait ce peuple « vers la lutte armée ». L’eurodéputé Joao Ferreira a exhorté la Haute représentante de l’Union européenne (UE) aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, à exiger des autorités marocaines le respect des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et la cessation de toute répression à l’encontre des populations civiles.
  • « Le Sahara occidental n’est pas un territoire marocain » (Pierre Galand)

    Pierre Galand à propos de l’expulsion par Rabat des avocats des détenus sahraouis :
    « Le Sahara occidental n’est pas un territoire marocain » 
    À quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental, Rabat a expulsé une délégation internationale composée de 8 juristes (5 Espagnols, 2 Français et 1 Belge), dans l’espoir d’effacer l’épisode de la grève de la faim (de 37 jours) des détenus politiques sahraouis de Gdeïm Izik qui revendiquaient le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et dénonçaient les atteintes aux droits humains. 
    Arrivés le 6 avril dernier, les 8 juristes ont été expulsés le lendemain pour motif de « menaces graves et imminentes à la sûreté du Maroc ». Selon le président de la Coordination européenne du soutien au peuple sahraoui, Pierre Galand, le Maroc poursuit « une politique d’isolation des Sahraouis, empêchant ceux-ci de faire connaître leurs légitimes revendications à l’autodétermination, à la liberté d’expression, à la protection des droits de l’homme et à des procès justes et équitables. » M. Galand a rappelé qu’au regard du droit international et des résolutions de l’ONU, le Sahara occidental « n’est pas un territoire marocain. » Pour l’Association française des amis de la RASD, les juristes expulsés représentent « un réel danger » pour l’Etat marocain et sa monarchie. Avant-hier, 2 juristes espagnols de la délégation, Fransisco Serrano et Juan Carlos Gomez Justo, ont déclaré à El Mundo leur détermination à continuer à défendre les droits des prisonniers politiques sahraouis. Ils se sont dits « indignés » par ce qu’ils ont vécu au Maroc : arrestation, confiscation de leurs passeports et téléphones portables, interrogatoires pendant plus de 4 heures, avant d’être renvoyés chez eux. Inscrit depuis les années 1960 sur la liste des « territoires non-autonomes », le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux.
    H. Ameyar 
  • Sahara occidental: l’intransigeance du Maroc le pousse dans une voie sans issue

    L’ancien ministre de la Communication, Mahieddine Amimour, a critiqué l’approche analytique, il y a quelques jours, de l’ancien secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah, au sujet de la question du Sahara occidental.
    En effet, d’après lui, ce sont ce genre d’analyses qui font reculer notre diplomatie et nous poussent au ridicule.
    Car, cette approche analytique de Benatallah prône une solution dans le conflit du Sahara occidental avec le Maroc à la manière des «Accords d’Evian» en dehors de toutes négociations menées sous l’égide de l’Onu.
    Pour preuve, d’après lui, l’échec en demi-teinte de la dernière visite de son SG Ban Ki-moon.
    Ce qu’il oublie de dire, c’est que ce n’est pas le même contexte, en sus de l’intransigeance du Maroc qui utilise tous les subterfuges pour saborder les négociations depuis celles d’Oslo.
    Et c’est cette intransigeance du dernier pays colonialiste et expan«sioniste» de l’Afrique qui est la principale raison de cette crise qui engouffre la Maroc dans une voie sans issue.
  • Les prisonniers de Gdeim Izik interrompent leur grève de la faim OU QUAND RABAT JOUE ET PERD

    Les prisonniers de Gdeim Izik interrompent leur grève de la faim OU QUAND RABAT JOUE ET PERD
    Les prisonniers de Gdeim Izik ont interrompu leur grève de la faim, qui a duré 37 jours, suite à un engagement pris par le Maroc mardi « d’accélérer le processus judiciaire devant la Cour de cassation », et de « respecter totalement leurs droits en tant que prisonniers politiques », a annoncé le Comité de grève des prisonniers de Gdeim Izik. « Nous déclarons l’interruption de notre grève de la faim jusqu’à l’obtention de notre demande principale : notre libération inconditionnelle », a déclaré le Comité, dans un communiqué dont l’APS a obtenu une copie. « Nous réaffirmons notre détermination à exercer tous nos droits garantis par la légalité internationale » et « appelons à un exercice accru de pression politique sur l’Etat marocain pour obtenir notre libération et pour qu’il respecte ses obligations internationales », souligne le texte. 
    La décision des prisonniers politiques sahraouis au Maroc d’interrompre leur grève de la fin au bout de 37 jours, part de « l’engagement pris par l’Etat marocain, via le Conseil marocain des droits de l’Homme, lors de la rencontre qui a eu lieu le 5 avril, d’accélérer le processus judiciaire devant la Cour de cassation, et de respecter totalement leurs droits en tant que prisonniers politiques », explique le communiqué. 
    Elle intervient également « en raison des conséquences connues de la détérioration de la santé des prisonniers », ainsi qu’ »à la demande des familles des prisonniers, du peuple sahraoui, d’organisations amies, qui soutiennent la cause sahraouie à travers le monde, et de l’Association marocaine des droits de l’Homme, pour sauvegarder la vie des prisonniers », a relevé le Comité de grève des prisonniers de Gdeim Izik. Au total, 25 sahraouis défenseurs des droits de l’Homme ont été arbitrairement arrêtés et condamnés à 20 ans de prison pour leur militantisme pacifique, lors des manifestations de Gdeim Izik, en novembre 2010. 
    Le 1er mars dernier, 13 d’entre eux, ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention arbitraire, ainsi que celle de huit autres, après un procès inéquitable. « Nous saluons la lutte de notre peuple, le peuple sahraoui, et son engagement en faveur de la liberté et de la dignité », conclut le communiqué. 
    Le peuple sahraoui poursuit sa lutte depuis plus de 40 ans pour son autodétermination et le recouvrement de ses droits légitimes. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
    La Tribune des Lecteurs, 9 avril 2016
  • Preocupante situacion del Preso Politico Saharaui Brahim Saika

    La Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis (AFAPREDESA) sigue con gran preocupación el estado de salud y mental del Preso Politico Saharaui Brahim Saika, quien se encuentra actualmente en la sección de reanimación del hospital Hassan II en Agadir (Marruecos).
    El Preso saharaui Brahim Saika, miembro de la Coordinación de Desempleados Saharauis, fue detenido, el 1 de abril de 2016, cuando salía de su casa situada en la Avenida Mokhtar Soussi (Barrio Nouader – Goulimine) por elementos de la policía marroquí cuando se dirigía para participar junto a otros desempleados a una sentada pacifica para llamar la atención sobre la marginación que sufren.
    Desde el primer día de su secuestro, inició una huelga de hambre ilimitada en protesta contra su detención arbitraria y la tortura que sufrió desde el primer momento. Fue trasladado el mismo día a la cárcel de Bouzakaren donde continuó sufriendo malos tratos y tortura. Durante los interrogatorios, el detenido fue amenazado de muerte si no se arrepiente y pida perdón por ensuciar la imagen del país en el extranjero y que nadie vendrá a su socorro ni siquiera Amnestia Internacional y otras “fantoches organizaciones”.
    El día 5 de abril de 2016, estaba previsto su presentación ante el tribunal de primera instancia de Goulimine. La vista fue aplazada a solicitud de sus abogados que requerían más tiempo para preparar su defensa.
    El 6 de abril de 2016, ante la agravación de su estado fue trasladado primero al Hospital de Goulimine y posteriormente al hospital de Agadir, donde se encuentra actualmente.
    AFAPREDESA esta profundamente preocupada por la situación del detenido políticos Brahim Saika y le expresa su entera solidaridad y apoyo para la libertad de expresión y de manifestación y su colectivo.
    AFAPREDESA condena enérgicamente la detención arbitraria y reclama su liberación inmediata e incondicional.
    AFAPREDESA hace responsable al Estado Marroqui de las consecuencias sobre la integridad física y psíquica del detenido.
    Campamentos de refugiados saharauis, a 9 de abril de 2016 
  • Vive tension entre Alger et Paris

    Les relations algéro-françaises qui ont connu une nette amélioration depuis la signature de la Déclaration d’Alger par les présidents des deux pays, semblent connaître un virage très sensible qui pourrait changer les calculs de chaque partie.
    Par Nacera Chennafi
    Alors que les deux pays se dirigent vers l’organisation du 3e haut comité gouvernemental prévu pour le 17 avril avec la présence du Premier ministre français Manuel Valls qui sera accompagné d’un nombre important de son staff gouvernemental, la dernière publication de journal «Le Monde» concernant ce qui est appelé Panama papers et la publication de l’image du président Bouteflika en Une alors qu’il n’est pas cité dans cette affaire a mis Alger en colère qui a communiqué sa protestation à Paris. 
    A cet effet, Alger ne décolère pas et après la convocation de Bernard Émié, ambassadeur de France à Alger, le mercredi 6 janvier par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, c’est au tour du ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui de tracer des lignes rouges à ne pas dépasser. Dans une déclaration à la presse jeudi dernier en marge d’une plénière consacrée aux questions orales, que «l’atteinte aux institutions constitutionnelles et à leurs symboles était une ligne rouge à ne pas franchir», M. Bedoui qui répondait à une question d’un journaliste sur la campagne de presse hostile à l’Algérie et à ses institutions menée par certains médias en France dira qu’«il est de notre devoir en tant qu’Algériens de ne pas tolérer qu’il soit porté atteinte à nos symboles et à nos institutions constitutionnelles», a ajouté le ministre en marge d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. 
    La protestation énergique du ministère des Affaires étrangères contre cette campagne est une «réaction appropriée», a affirmé M. Bedoui. Selon un communique de MAE algérien, cette convocation est venue «suite à la campagne de presse hostile à l’Algérie et à ses institutions menée en France dans différents médias et à travers d’autres activités publiques». 
    La même source a indiqué que «M. Lamamra a fait valoir le fait que ladite campagne malveillante et fallacieuse – que l’invocation de la liberté de la presse ne saurait aucunement justifier – a atteint son paroxysme avec des manipulations diffamatoires délibérément dirigées contre l’Institution présidentielle». 
    De son côté, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, qui a été interrogé jeudi dernier par un député de la commission économique de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur ce qui est appelé Panama papers, aurait indiqué que «c’était faux et que ce sont des manœuvres de l’étranger». Bouchouareb aurait parlé aussi «des lobbies qui ont des intérêts en Algérie parce qu’il a fermé les portes devant eux». 
    Il faut savoir que des moments de tension ont déjà existé entre les deux pays, d’ailleurs, c’est la deuxième fois en six mois que l’ambassadeur de France en Algérie est convoqué aux Affaires étrangères. Il a été déjà convoqué, le 18 octobre dernier, après la fouille de Hamid Grine à l’aéroport d’Orly. M. Émié avait été reçu par le directeur général du protocole au MAE. Il ne faut pas oublier aussi le dossier du Sahara occidental sachant que le 29 mars dernier, Ramtane Lamamra a montré la colère d’Alger à son homologue français Jean-Marc Ayrault, Paris ayant appuyé le Maroc dans son offensive contre l’ONU. 
    Et d’autre part, Alger même – si elle ne le dit pas directement, reste insatisfaite du niveau de coopé- ration économique, notamment l’investissement français en Algérie qui reste loin des espérances. Cependant, l’atteinte à la réputation des institutions algériennes est la goutte qui a fait déborder le vase. A cet effet, on ne sait ce que pourra trouver le Premier ministre, Manuel Valls comme réponse aux responsables algériens sachant qu’il est attendu demain à Alger dans le cadre du Haut comité gouvernemental algéro-français. 
    La signature de plusieurs contrats est annoncée mais ceci ne suffira pas probablement pour faire l’impasse sur la campagne des medias français même si le pré- sident Hollande ne peut exercer aucun pouvoir sur ses medias sachant que l’homme est politiquement affaibli ainsi que le montrent différents sondages quant à ses chances aux présidentielles de 2017. Toutefois, selon des observateurs, l’Algérie restera liée à la France malgré toutes les tensions, que ce soit avec Hollande ou celui qui lui succèdera. N. C
  • Le haschich marocain derrière les tueries de la Belgique et la France

    En 2007, des enquêteurs des services français de Renseginements généraux (RG) et du Centre Nacional de Inteligencia (CNI), cités par le journal britannique The Observer, ont conclu que les kamikazes qui ont fait exploser les trains de Madrid en 2004 avaient obtenu des explosifs contre d’importantes quantités de haschisch. 
    Mettant en exergue le danger que représente l’argent de la drogue dans l’extension des activités terroristes, le journal britannique avait rappellé les quantités importantes de cannabis traité en provenance du Maroc. 
    La liaison entre le haschich marocain et le terrorisme est de nouveau mise sur table suite aux derniers attentats qui ont secoué la France et l’Europe. 
    En effet, les terroristes sont originaires de la région du Rif, où se trouvent les plantations qui ont fait du Maro le plus grand producteur de cannabis du monde, selon dernières statistiques publiées par Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (Oedt) et Europol.
    Différentes analyses publiées par la presse, le dernier en date dans le site Foreign Policy, ont laissé entendre que certains bénéfices du cannabis financeraient le terrorisme islamique devenue une menace permanente en Europe. 
    La nationalité des terroristes soulève les soupçons de nombreux observateurs sur l’éventuelle implication des services secrets marocains dans la manipulation des terroristes dans le but d’imposer le Maroc en allié indispensable dans la lutte contre le terrorisme afin de s’assurer le soutien des européens dans la question du Sahara Occidental
  • Une visite sur fond de tensions

    Le Premier ministre français en Algérie – Une visite sur fond de tensions
    par Moncef Wafi
    Le ministre de l’Intérieur a emboîté le pas à son collègue des Affaires étrangères, protestant contre ce qu’Alger qualifie de campagne de presse hostile, à l’égard de ses institutions. Ce jeudi, et en marge d’une séance plénière, à l’APN, consacrée aux questions orales, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, a évoqué cette «ligne rouge à ne pas franchir», à propos de l’atteinte aux institutions constitutionnelles et à leurs symboles. L’objet de cette colère algérienne, la ‘Une’ du journal français ‘Le Monde’ illustrant son papier sur le scandale des «Panama papers» par la photo de quatre chefs d’Etat dont celle de Bouteflika et un chef de gouvernement. Pourtant, l’enquête menée, durant une année, sur le monde opaque de la finance ‘offshore’ et des paradis fiscaux, par le ‘International consortium of investigative journalists’ (ICIJ), en partenariat avec 107 médias, 378 journalistes, dans 77 pays du monde, n’a jamais cité le nom du président algérien. Par contre, celui de Abdeslam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, figure dans la liste des personnalités impliquées. En effet, et selon des documents consultés par ‘Le Monde’, le ministre algérien a détenu une société établie au Panama, la ‘Royal Arrival Corp’ (RAC) à travers la société de domiciliation d’entreprises ‘offshore’ Mossack Fonseca. Le gouvernement algérien a réagi, aussitôt, à la ‘Une’ du quotidien français. Alger a officiellement, protesté, lundi dernier, auprès de Paris et Lamamra de dénoncer «une campagne diffamatrice et manipulatrice, menée par ‘Le Monde’ contre l’Algérie». 
    Le chef de la diplomatie algérienne a convoqué, deux jours plus tard, au siège de son ministère, l’ambassadeur français, Bernard Emie, auprès duquel il a élevé une protestation énergique, selon le communiqué des AE algériennes. Lamamra a dénoncé une campagne «malveillante et fallacieuse» excluant tout prétexte relatif à la liberté de la presse. Pour Alger, cette campagne de presse «a atteint son paroxysme, avec des manipulations diffamatoires délibérément, dirigées contre l’institution présidentielle», menées en France, dans différents médias et à travers d’autres activités publiques, toujours, selon la même source d’informations. Commentant la protestation de Lamamra, Bedoui l’a qualifiée d’ «appropriée». 
    En réponse, ‘Le Monde’, et au lendemain de la protestation algérienne, a publié une précision dans son édition du 6 avril dans laquelle il est mentionné que «contrairement à ce que la photo en ‘Une’ du Monde, daté du 5 avril (édition imprimée) a pu laisser croire, le nom du Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, n’apparaît pas dans les «Panama papers». Ce sont des proches du chef de l’État qui sont soupçonnés d’avoir détourné une partie des ressources du pays (…)». Pour rappel, l’article en question est consacré à l’affaire Sonatrach-Saipem. Alger estime, également, que cette «campagne s’inscrit dans une campagne, plus large, qui cible l’Algérie de manière négative, depuis quelques temps». 
    C’est la première fois que la diplomatie algérienne se montre aussi virulente, envers son homologue française, croisant le fer deux fois, en l’espace de quelques semaines. Rappelons que Lamamra avait, vertement, interpellé Ayrault, le MAE français, lors de sa dernière visite, à Alger, sur le dossier sahraoui. Alger reprochant à Paris son alignement systématique, derrière le Maroc, concernant l’indépendance du Sahara Occidental. Cette brouille, entre les deux pays, intervient à quelques heures de la visite du Premier ministre français, à Alger, prévue, pour aujourd’hui, pour participer au 3ème Comité interministériel de haut niveau. Accompagné par une dizaine de ministres dont Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, Audrey Azoulay, ministre de la Culture et Marisol Touraine, ministre de la Santé, il devra rencontrer son homologue algérien. Demain, et suivant le programme officiel, Valls présidera, avec Sellal, les travaux du Comité interministériel de haut niveau, un forum d’échanges, créé lors de la visite de François Hollande, en 2012.