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  • L’inacceptable passivité de la communauté internationale

    Kharroubi Habib
    Publié dans Le Quotidien d’Oran le 29 – 01 – 2017
    A part les monarchies arabes qui souscrivent à la thèse marocaine de l’appartenance du Sahara occidental au Royaume, l’écrasante majorité de la communauté internationale soutient quant à elle qu’il revient au peuple de ce territoire à se prononcer sur la question à travers un référendum d’autodétermination. Consultation dont le Maroc qui prétend pourtant que la population sahraouie est totalement acquise au rattachement au Royaume et a fait allégeance à son roi, ne veut à aucun prix et s’oppose systématiquement à toutes les initiatives internationales cherchant à en rendre possible l’organisation. 
    Les arguments et échappatoires dont usent le Palais royal et la diplomatie marocaine à cet effet ne sont pris en compte que par les quelques Etats qui au mépris du droit du peuple sahraoui à se déterminer sur ce qu’il veut être ont fait le choix de cautionner l’occupation illégale de son territoire par le Maroc. Des soutiens qui ne leur confèrent ni vérité ni pertinence tant ils sont révélateurs qu’ils sont inspirés aux autorités marocaines par la certitude qu’elles ont que consultée la population sahraouie rejetterait massivement et sans appel sa prétendue « marocanité ».
    La communauté internationale n’est pas dupe de la fausseté du sentiment d’appartenance voulue au Royaume marocain dont les autorités de celui-ci prétendent qu’il serait celui de la population sahraouie. Ce qui rend d’autant plus inexcusable l’attitude sans fermeté qu’elle a au constat des manigances auxquelles le roi et la diplomatie marocaine s’adonnent pour tenter de la faire renoncer à la solution du problème sahraoui par la voie conforme au droit international de l’autodétermination. Elle s’est rendue ainsi coupable d’avoir trahi la confiance mise en elle par le peuple sahraoui qui ayant cru aux promesses qu’elle lui a prodiguées a mis fin à sa lutte contre l’occupant marocain et a accepté d’engager des négociations de paix avec celui-ci.
    Elle ne peut en être exonérée par le fait que persistant à reconnaître le conflit du Sahara occidental comme un problème d’ordre colonial elle en appelle toujours à sa résolution par la consultation référendaire de sa population. Tant qu’elle s’en tiendra à cette pieuse affirmation et s’abstiendra de prendre les décisions rendant contraignants son respect et sa mise en application par l’occupant marocain, elle subira l’opprobre de la culpabilité et même de la complicité tacite avec ce dernier.
    Ce serait l’honneur de l’Union africaine d’adresser à cette communauté internationale le message qu’elle demeure intransigeante sur le respect du droit du peuple sahraoui. Intransigeance qu’elle a traduite par sa cohérente décision de reconnaître la RASD en tant qu’Etat légitimé par ce droit et de lui octroyer le statut de membre plein en son sein. C’est ce qu’attendent d’elle les amis et soutiens du peuple sahraoui, dernier sur le continent à subir l’iniquité inacceptable de la colonisation que le Maroc et ses alliés tentent de faire passer pour un état de fait voulu et accepté par les Sahraouis.
  • Gambie : La prétendue médiation de Mohammed VI, ignorée par Macky Sall

    Soucieux de camoufler son isolement à cause de sa colonisation du Sahara Occidental, le Maroc ne rate pas une occasion de parasiter la scène médiatique. Notamment si cette occasion allait lui permettre de vendre son initiative aux pays africains qui s’apprêtent à débattre sa demande d’adhésion à l’Union Africaine, à l’instar de la crise gambienne. 
    L’entrée de Mohamed Ould Abdelaziz dans la scène gambienne a suscité la jalousie du roi Mohammed VI qui n’a pas hésité à courcircuiter la médiation du président mauritanien. En vain. 
    L’initiative du roi du Maroc était tellement banale qu’elle n’a mèrité aucune mention de la part du président du Sénégal, Macky Sall.
    En effet, le patron de La Teranga a rendu « hommage aux Présidents des deux Républiques sœurs de Mauritanie et de Guinée, Mohamed Ould Abdel Aziz et Alpha Conde », pour leurs efforts louables et soutenus après le « dénouement pacifique de la crise en Gambie », dixit l’agence de presse mauritanienne Al-Akhbar.
    « Dans un communiqué du Conseil des ministres, le gouvernement sénégalais Appréciant toutes les initiatives de médiation engagées depuis le début de la crise dont celle des présidents du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, du Nigeria, Muhammadu Buhari, de la Sierra Léone Ernest Bai Koroma et de l’ancien président du Ghana John Dramani Mahama » ajoute la même source.
    Ni le nom du roi du Maroc ni celui de son pays n’apparaissent nulle part dans le dossier gambien.
    Les responsables de Rabat doivent sûrement être ulcérés par le succès du président mauritanien dans le dénouement de la crise provoquée par Yahya Jammeh, qui selon la presse marocaine avait d’excellentes relations avec le Maroc.
    http://diasporasaharaui.blogspot.be/2017/01/gambie-la-pretendue-mediation-de.html
  • Dlamini-Zuma humilie le ministre marocain des Affaires étrangères à Addis-Abeba

    Une source africaine de haut niveau a révélé que la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a infligé, hier jeudi à Addis-Abeba, au ministre marocain des Affaires étrangères, Salah-Eddine Mezouar, une leçon de droit, de politique et d’éthique qu’il n’oubliera pas de sitôt. La scène s’est déroulée en présence de nombreux responsables de l’organisation panafricaine. Accompagné du responsable des services secrets marocains, Salah-Eddine Mezouar était venu dans la capitale éthiopienne spécialement pour demander à Mme Dlamini-Zuma des laissez-passer afin de lui permettre ainsi qu’à sa délégation de participer aux travaux du prochain sommet de l’Union africaine. Mais le ton extrêmement déplacé, à la limite de l’insulte, avec lequel la demande a été formulée a mis hors d’elle la présidente de l’Union africaine qui ne s’est pas privée de dire tout ce qu’elle pensait du représentant du Makhzen, surtout que le chef de la diplomatie marocaine l’a accusée de ne pas avoir été neutre dans le traitement de la demande d’adhésion du Maroc à l’UA. Une manière sans doute de la mettre sur la défensive pour l’obliger à répondre favorablement à sa demande.
    Mme Dlamini-Zuma, qui a reçu en audience ses «invités marocains» en même temps que les huit commissaires de l’Union africaine et un certain nombre d’autres fonctionnaires, ne s’est ainsi pas fait prier pour remettre à sa place de la plus humiliante des façons l’impertinent ministre marocain des Affaires étrangères. En plus de lui avoir exigé de changer «immédiatement» de ton, la présidente de la Commission de l’Union africaine lui a fait clairement comprendre, «avec une voix orageuse», selon la source africaine, que son comportement indigne n’avait pas sa place dans l’enceinte de l’Union africaine, cela non sans lui avoir interdit de ne plus jamais s’adresser de la sorte à un responsable ou à un fonctionnaire de l’organisation panafricaine.
    Toujours hors d’elle, Dlamini-Zuma a signifié une fin de non-recevoir à l’envoyé du roi Mohammed VI, lui expliquant, arguments juridiques à l’appui, que le Maroc n’avait pas le droit d’assister aux travaux du sommet de l’UA pour la simple raison qu’il n’en est pas membre. Elle a ajouté, sur un ton ferme, qu’elle avait été élue pour faire appliquer les règlements de l’UA et qu’il n’était pas question pour elle de les transgresser. Devant la dureté et l’intransigeance de la réaction de Mme Dlamini-Zuma, le chef de la diplomatie marocaine a dû présenter ses excuses les plus plates. 
    Néanmoins, et ne s’arrêtant pas là, Mme Dlamini-Zuma a soutenu que le comportement de Mezouar était loin de correspondre aux valeurs nobles de l’Union africaine à laquelle son pays aspirait adhérer. Elle a, par ailleurs, précisé que la demande d’adhésion du Maroc était inscrite à l’ordre du jour des travaux du sommet de l’UA et qu’il revenait aux chefs d’Etat et de gouvernement africains de décider des suites à donner à cette demande.
    Aussi, Mme Dlamini-Zuma a-t-elle demandé au chef de la délégation marocaine d’attendre le 30 janvier pour connaître le résultat de la délibération du sommet. La présidente de la Commission de l’Union africaine a expliqué à son interlocuteur qu’il était inadmissible de se comporter comme si l’UA n’avait pas de règles. «Et ses règles, a-t-elle dit, s’appliquent à tout le monde, y compris au Maroc.»
    La mise au point de la présidente de la Commission de l’Union africaine rappellera certainement – et pour longtemps – à Rabat que l’UA n’est pas le prolongement de la monarchie marocaine et que celle-ci n’y fera pas sa loi.
    Khider Cherif
  • Sommet de l’Union africaine: Maroc, un retour qui n’a rien d’innocent

    par G. O.

    Les chefs d’Etat africains examineront à huis clos l’adhésion du royaume du Maroc à l’Union africaine au cours de leur 28ème sommet prévu les 30 et 31 janvier prochains à Addis-Abeba en Ethiopie. C’est ce qui devra être fait après que les deux chambres marocaines basse et haute (représentants et conseillers) aient ratifié vendredi dernier l’acte constitutif de l’Union africaine (UA). Acte qui s’impose comme préalable à toute adhésion d’un pays du continent à l’organisation panafricaine. C’est donc le cas du Maroc qui se devait de formuler officiellement sa demande d’adhésion à la commission africaine. Mohamed VI se déplacera lui-même à Addis-Abeba pour faire entendre « sa cause ». Au-delà de l’ordre du jour du sommet africain qui s’articule autour de points importants comme le financement de l’UA et la réforme de ses institutions, la question de l’adhésion du Maroc retient bien plus les esprits. L’on s’attend à ce que Rabat amorce son adhésion à l’UA sans aucune condition préalable. Il est évident que la seule condition que le Maroc puisse mettre en avant est le gel de la présence de la RASD au sein de l’Union. Mais au vu du soutien d’un nombre important de pays membres à la cause sahraouie, il ne tentera certainement pas une expérience qui s’avère d’ores et déjà être un échec. La RASD est, faut-il le rappeler, membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine que le Maroc a quittée en 1984, il y a ainsi 33 ans. 
    L’examen de l’adhésion du Maroc à l’UA coïncide avec l’arrêt rendu récemment public par la Cour de justice européenne qui consacre le Sahara Occidental comme territoire différent et à part entière de celui du royaume marocain. Ce qui est qualifié de grande victoire pour la RASD. Mieux encore, l’acte constitutif de l’UA que Rabat a ratifié vendredi dernier prévoit, entre autres procédures, des mécanismes de règlement pacifique et par la négociation, en cas de conflit entre deux Etats membres. Il est aussi connu que l’UA démarche en bloc sur toutes les grandes questions régionales et internationales. « L’Union » est donc de mise dans la législation de l’Institution. 
    Il reste cependant curieux que Mohamed VI ait décidé de faire admettre sa demande d’adhésion dans une conjoncture aussi délicate pour le continent mais aussi pour son pays. L’on rappelle que le Maroc est sans gouvernement depuis plus de trois mois. Retenu par le roi comme Premier ministre, Benkirane n’arrive toujours pas à convaincre les partis d’opposition de constituer un gouvernement de coalition nationale. «L’entrisme» du Maroc dans les rangs de l’UA après de longues années de boycott n’a rien d’innocent, selon beaucoup analystes. Le (re)déploiement de la France-(Afrique) (entre autres puissances) conformément à de nouvelles donnes et de nouveaux paramètres géostratégiques a dû certainement peser sur une telle décision. 
    En attendant le sommet, Addis-Abeba abrite depuis dimanche dernier la 33ème session du comité des représentants permanents de l’UA dont les recommandations seront transmises au conseil exécutif qui réunira lui pour leur examen les ministres des AE des Etats membres. C’est Ramtane Lamamra qui représente l’Algérie en attendant qu’il soit rejoint le 30 janvier par Sellal et Abdellader Messahel.
  • La gaffe qui complique pour le Maroc son retour au sein de l’UA

    Par : Kharroubi Habib
    En se retirant du Forum Afro-Arabe de Malabo, la délégation Marocaine a probablement cru que son geste et la motivation qu’elle a invoquée en l’occurrence lui vaudront l’appui des Etats Africains « amis » de leur pays qui donneront de la voix pour que soit satisfaite son exigence du retrait à la RASD de son statut d’Etat participant à la rencontre.
    Rabat s’est vite rendu compte que le chantage auquel sa délégation a soumis la famille Africaine n’a pas eu l’effet escompté et que sa diplomatie a commis une faute qui en choquant même les plus activistes Etats du continent dans le soutien aux thèses annexionnistes du Maroc sur le dossier du Sahara Occidental, a entraîné l’Union Africaine à rappeler les fondamentaux qui conditionnent l’adhésion d’un Etat en son sein, à savoir que le postulant ne peut remettre en cause le statut de l’un de ses Etats membres et qu’il s’engage à respecter le dogme continental du respect de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Un rappel dont il faut comprendre que la demande Marocaine d’adhésion à l’Union Africaine va être examinée en tenant compte des réponses que fera Rabat sur ces deux conditionnalités.
    Le roi Mohammed VI et les diplomates du Royaume tentent de rattraper leur bévue diplomatique en affirmant qu’ils ne mettent aucune condition au retour de leur pays au sein de l’institution panafricaine, en espérant sûrement qu’une fois que sa demande aura reçu l’aval, il leur sera possible de manœuvrer de l’intérieur de l’Union pour finir par obtenir satisfaction sur le retrait à la RASD de sa qualité d’Etat membre de l’organisation. Si telle est l’intention Marocaine, sa diplomatie ne doit pas se leurrer : elle se heurtera à l’intransigeance bloquante des Etats membres défendant l’intangibilité des frontières sur le continent et à celle de ceux qui soutiennent la cause des indépendantistes Sahraouis.
    Les uns et les autres ne se satisferont probablement pas que le Maroc déclare n’avoir aucune intention de rééditer ses chantages sur le dossier du Sahara Occidental et mèneront bataille pour que sa demande d’admission soit considérée comme inacceptable car émanant d’un Etat sans respect pour le principe unanimement admis par la famille Africaine du respect des frontières héritées de la colonisation. Ce que le Royaume a allégrement transgressé tant s’agissant de reconnaître l’indépendance de la Mauritanie dont il a pendant longtemps revendiqué l’annexion que les frontières avec l’Algérie qu’il a voulu repousser en tentant de s’emparer des régions de Béchar et Tindouf et enfin avec l’occupation du Sahara Occidental.
    S’il ne veut que réintégrer l’Union Africaine ayant enfin compris qu’il ne gagne rien à tourner le dos au continent, le Maroc doit convaincre qu’il renonce à sa boulimie annexionniste.
    Ce qui doit commencer par son acceptation de la reprise du dialogue avec les Sahraouis sous l’égide Onusienne et dont l’Union Africaine a approuvé l’ouverture et la finalité qui est l’exercice par les Sahraouis de leur droit à l’autodétermination. Faute de s’engager sans tergiverser sur cette voie, le Royaume Marocain n’est pas près de réintégrer la famille Africaine au sein de l’UA même s’il compte parmi elle un groupe d’Etats ayant accepté de batailler en sa faveur. De simple formalité n’allant provoquer aucune réserve ni opposition insurmontable qu’elle a été présentée, la demande d’adhésion du Maroc à l’Union Africaine suscite en réalité une levée de boucliers que justifie l’arrogance et le mépris de sa diplomatie Africaine.
  • Pourquoi l’activisme anti-sahraoui du Sénégal ?

    par Kharroubi Habib

    Pour comprendre pourquoi le Sénégal dénie au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination et mène campagne pour le retour du Maroc au sein de l’Union africaine et l’expulsion de celle-ci de la RASD, il n’y a qu’à regarder la carte géographique du pays. La raison de la position du Sénégal en est ce petit pays la Gambie qu’un tracé des frontières durant la période coloniale a fait surgir en faisant un Etat, obstacle à sa continuité territoriale. 
    Situation de fait que les pouvoirs sénégalais post-indépendance ont été forcés et contraints d’accepter, d’autant qu’en créant l’Organisation de l’unité africaine (OUA) les Etats fondateurs, dont leur pays, ont posé comme principe intangible pour le continent le respect des frontières héritées de la colonisation et reste toujours en vigueur dans la charte de l’Union africaine (UA) qui lui a succédé. Mais si le Sénégal ne plaide pas ouvertement pour l’abolition de ce principe qui lui interdit de revendiquer la Gambie comme territoire lui appartenant, il n’en milite pas moins par la bande pour son abrogation. La thèse marocaine sur le Sahara occidental dont il s’est fait le chantre activiste est le paravent à sa propre revendication du rattachement de la Gambie à son territoire. 
    Il n’y a pas à s’étonner de la position que prendra le Sénégal lors du sommet de l’Union africaine qui va avoir à statuer sur la demande d’admission à celle-ci formulée par le Maroc. Il sera à la pointe des Etats qui tout en l’appuyant voudront imposer à l’Union africaine qu’elle défère à l’exigence sous-jacente formulée par le monarque marocain du retrait à la RASD de son statut d’Etat membre de l’organisation. Il deviendrait évident que si le Maroc soutenu par le Sénégal obtient satisfaction sur cette exigence, c’en sera fait du principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation sur lequel entre autres a été fondée la position de l’Union africaine reconnaissant la RASD en tant qu’Etat du peuple sahraoui. Ce dont le Sénégal ne tarderait pas à s’en prévaloir comme précédent justifiant ce qu’il pourrait entreprendre contre la Gambie voire même contre la partie de la Mauritanie riveraine du fleuve Sénégal et, secret de polichinelle, toujours considérée par les autorités de Dakar comme ayant été arbitrairement dévolue à l’Etat mauritanien. 
    Ce dont il est fait état ici est la principale raison qui fait que Rabat et Dakar ont constitué un axe voué à créer les conditions qui la rendrait possiblement acceptable pour les Etats du continent. Rabat comme Dakar n’en ont cure ce faisant que leurs desseins sont porteurs de la menace d’une déstabilisation qui peut se propager à maints Etats africains dont l’unité nationale et les frontières ne tiennent qu’en vertu du respect du dogme de l’intangibilité des frontières que les pères fondateurs de l’OUA ont posé et que les créateurs de l’Union africaine ont repris à leur compte.
  • Un coup de maitre du président Aziz en Gambie

    Une situation géopolitique nouvelle porteuse donc de beaucoup d’atouts, de crédibilité et de notoriété pour le président Aziz et pour la Mauritanie ; une situation qui ne peut que susciter des réactions réservées, ou même des jalousies, chez nos voisins du Nord et du Sud, qui aspirent tous à jouer, s’ils le pouvaient, ce rôle stratégique qui est le nôtre aujourd’hui.
    Ce nouveau rôle stratégique enviable vient d’être corroboré sans ambages aujourd’hui par la réussite unanimement reconnue et saluée de la médiation du président Azizdans l’épineuse crise gambienne.
    Une médiation d’autant plus salutaire que les trompettes des va-t’en guerre, dont les prétentions d’hégémonie sur la Gambie ne sont pas nouvelles, ont sonné jusqu’assourdir, pour torpiller toute solution pacifique négociée de cette crise ; pourtant la seule voie qui épargne à la Gambie, à la sous-région et à l’Afrique les affres incalculables de l’intervention militaire .
    Elle épargne d’abord à la Gambie une guerre civile certaine, en raison de la mentalité encore vivace de l’ethnicité, c’est-à-dire cette conscience d’appartenir à un groupe humain différent et même antagoniste aux autres, qui imprègne et guide encore profondément les imaginaires et les comportements des citoyens de ce pays à l’instar de tout le continent ; en raison aussi, et peut-être surtout, de l’exaspération des susceptibilités ethniques et nationalistes que ne manquera pas de susciter la présence de troupes sénégalaises sur le sol gambien,et qui sera interprétée comme un renforcement de la place et du rôle d’une composante du tissu social gambien présente de part et d’autre de la frontière entre les deux pays ; autrement dit, la réalisation d’un vieux rêve d’inféodation de la Gambie au Sénégal.
    Elle épargne aussi à la sous-région ouest-africaine l’apparition d’un nouveau foyer de tension qui sera immanquablement un terrain de prédilection pour l’installation des groupes terroristes déjà fortement implantés dans cette partie du continent africain. 
    Elle épargne enfin à l’Afrique de nouveaux mouvements de réfugiés qui viendront ternir le miroir déjà désolant qu’elle offre à travers ses guerres civiles dévastatrices.
    Ainsi, en épargnant à la Gambie sœur les incommensurables effets désastreux d’une intervention militaire irréfléchie, dont l’onde de choc allait toucher tous les pays environnants, le président Aziz a réussi un coup de maître qui l’élève sur la cime du pavois de la Mauritanie, de la région et de l’Afrique tout entière.
    Docteur AbdallahiOuld Nem
  • Me Breham bouleverse les juges du Makhzen*

    Aujourd’hui, lors du procès des 28 sahraouis à Salé, dit Gdeim Izik, l’avocat français Joseph Breham a utilisé à plusieurs reprises le terme « territoires sahraouis occupés » lors de la défense de son client Naâma Asfari.
    Au très grand dam du juge marocain Youssef El Aklaoui qui jetait des regards effarés dans tous les sens par crainte, sûrement, que sa carrière professionnelle n’en soit affectée.
    Cette défense de rupture mené par l’avocat français a poussé l’autre avocat marocain de Naâma Asfari, Me Abdelaziz Nouaidi, à se retirer de la défense. Portant ainsi un coup à la défense de son client. A la plus grande joie, comme on peut le constater sur le net, de la presse aux ordres.
    Me Nouaidi, qui n’est pas un enfant de choeur, connaissait la trajectoire indépendantiste de son client. Il ne la découvre pas aujourd’hui. Et je présume qu’il avait prévu à ce que Naâma Asfari ou l’un de ses avocats étrangers fassent des déclarations « tonitruantes », pour ne pas dire autre chose, qui sortent de la norme « marocaine ».
    C’est pour cela que ce départ inattendu est fâcheux. En raison de sa trajectoire, Me Nouaidi aurait pu nous éclairer sur la marche du procès et dénoncer toute incartade des juges.
    Les accusés sahraouis ont droit à un procès juste. Pas pour leur cause mais plutôt pour que tous les Marocains puissent savoir ce qui s’est réellement passé à Gdeim Izik.
    Même chose pour les parents des victimes marocaines dont certaines ont non seulement été lâchement tuées mais dont les cadavres ont été souillés aux yeux du monde.
    Avec un procès juste, on peut savoir si les 24 sahraouis sont coupables ou innocents.
    Avec un procès téléguidé par les services secrets, le cabinet du ministre de la justice et le cabinet royal, comme c’est souvent le cas dans les procès politiques, et c’est un connaisseur qui le dit, il n’y aura pas de justice. Ni pour les uns ni pour les autres.
    Et les Sahraouis, coupables ou innocents, seront automatiquement élevés au rang de victimes.
    Source : Facebook d’Ali Lmrabet

    (*) Le titre a été choisi par notre blog

  • Une dictature parfaite

    « Le meilleur du monde » est un livre en 1932 par Aldous Huxley dans lequel il imagine une société qui utiliserait la génétique et le clonage pour le conditionnement et le contrôle des individus.
    Dans cette société futuriste, tous les enfants sont conçus dans des tubes à essai. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l’une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide: Les Alpha (l’élite), les Betas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et Epsilon (ceux destinés aux travaux durs).
    Ce livre décrit aussi ce qui serait une dictature parfaite qui aurait « les apparences d’une démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude ». 
    Une description parfaite de la situation actuelle au Maroc. Les intellectuels marocains ont été bernés au point de comparer leur pays à une démocratie européenne. Même si le pays ne tient qu’à coups de recettes du tourisme sexuel, la prostitution et la pédophilie, ils pensent que leur pays est une puissance régionale incontournable.
    La majorité du peuple marocain vit en dessous du seuil de pauvreté, le chômage fait des ravages, la répression, les assassinats… tel est le scénario actuel du Maroc. Malgré tout cela, pour les marocains, il est le plus beau pays du monde.
  • Un roi en manque de savoir-vivre

    Il paraît que le style diplomatique n’est pas le point fort du roi du Maroc Mohammed VI. Ce qui s’est passé avec le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, prouve que le souverain marocain manque aussi d’hospitalité, cette marque qui caractérise les peuples arabes et musulmans.
    Mohammed VI, connu pour son comportement peu diplomatique, y compris avec l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a détourné son regard au moment où il serrait la main de Robert Mugabe. Ban Ki-moon n’a pas caché son étonnement face à la conduite insolite du roi du Maroc.
    Selon André Maurois, être diplomate est l’art d’exposer l’hostilité avec courtoise, l’indifférence avec intérêt et l’amitié avec prudence ». En un mot, c’est d’avoir un bon caractère, ce qui implique modération et subtilité.
    Mohammed VI n’a pas caché ni son hostilité ni son indifférence envers Mugabe et il était très loin de montrer de la modération et la subtilité. Il a carrément exposé son manque de savoir-vivre et son mépris pour les africains à cause de leur engagement à défendre le principe de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme.