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  • Maroc: appel à la liberté d’un journaliste marocain (SNPM)

    Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a appelé dimanche à libérer le directeur du journal Al Michaâl, Driss Chahtane condamné en 2009 à un an de prison pour des articles sur la santé du roi Mohammed VI.
    « Nous demandons la libération de ce journaliste » condamné en octobre 2009 et incarcéré à la prison de Casablanca, a déclaré Younes Mouhajid, président du SNPM lors de la présentation dimanche du rapport annuel sur la liberté de presse au Maroc.
    M. Moujahid a par ailleurs appelé à la « transparence » dans le fonctionnement financier des journaux marocains. « Il faut instaurer une transparence dans la gestion financière des publications » au Maroc, a-t-il dit.
    Le responsable du SNPM a en outre estimé que la liberté de la presse a connu en 2009 une série d’entraves, notamment un « abus de pouvoir » relatif à la fermeture du journal Akhabar Al Youm sans « décision de justice ».
    M. Moujahid a également regretté la « manière inappropriée » avec laquelle l’audition de plusieurs journalistes a été conduite dans les commissariats de police.
    Il a néanmoins salué « l’esprit de dialogue » ouvert entre le SNPM, le gouvernement et les parlementaires.
    Le président du SNPM a espéré rencontrer prochainement le nouveau ministre de l’Intérieur Taieb Cherkaoui en vue de résoudre « plusieurs problèmes qui entravent la mission des journalistes ».
    EL KHABAR


  • L’Américain Reuben E. Brigety visite les camps de réfugiés sahraouis

    Alger, 03/05/2010 (SPS) Le sous-secrétaire d’Etat adjoint au bureau de la population des réfugiés et de la migration l’américain Reuben E. Brigety a effectué du 27 avril au 1 mai 2010 une visite dans les camps de réfugiés sahraouis, indique dimanche une note de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Alger.
    Les Etats Unis « sont résolus à agir dans le cadre d’un effort collectif centré sur des programmes dirigés par les pays donateurs au PAM et au HCR pour améliorer les conditions de vie des réfugiés sahraouis » souligne la même source qui précise que cette visite s’inscrit dans le cadre de celle qu’effectue une délégation onusienne aux camps des réfugiés sahraouis pour « évaluer les conditions de vie des réfugiés ».

    L’ambassade américaine rappelle dans ce contexte « le plein soutien des Etats-Unis aux efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations-Unies pour le Sahara occidental pour trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable par les deux parties » (le Front Polisario et le Maroc), précise le document.

    L’aide des Etats-Unis aux réfugiés sahraouis s’articule autour de plusieurs dons destinés notamment au programme d’aide alimentaire, au programme d’échange des visites de familles sahraouies et à la protection des réfugiés, ajoute la même source. (SPS)
     
  • Sahara : Paris met son veto à la surveillance des droits de l’homme

    La France s’est jetée de tout son poids dans la bataille engagée depuis la mi-avril au Conseil de sécurité pour que le mandat de la Minurso ne soit pas élargi à la question de la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Paris a fait mieux en faisant inscrire, en son nom propre, dans le préambule de la Résolution 1920 adoptée samedi par l’organe suprême des Nations unies, que le «plan d’autonomie» marocain constitue «une bonne base» pour un cinquième round des négociations entre Rabat et le Front Polisario en vue d’une solution définitive au conflit du Sahara occidental.
    L’impasse est faite sur la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination soutenue par les Nations unies.
    L’attitude du gouvernement français n’a pas surpris, ni choqué d’ailleurs, le Front Polisario et les partisans de la cause sahraouie, parmi lesquels les associations des droits de l’homme dans le monde, qui avaient espéré qu’enfin un organisme international (la Minurso) puisse assurer sur le terrain la protection des populations sahraouies des violations dont elles sont l’objet depuis l’occupation militaire de leur territoire par le Maroc.
    Elle vient confirmer, en fait, une évidence. Tout le monde savait quant à l’engagement inconditionnel de la France aux côtés du Maroc – avec notamment la complicité du gouvernement espagnol de José Luis Zapatero – pour imposer une solution qui soit conforme aux thèses marocaines et, bien évidemment, aux intérêts géostratégiques français au Maghreb.
    Jeudi à New York, les journalistes qui suivaient de près la question du Sahara occidental étaient quasiment sûrs que la réunion du Conseil du sécurité de l’ONU sortirait, le week-end, avec une nouvelle résolution qui se limiterait à inviter les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, à continuer de négocier une solution politique au conflit sahraoui sur la base du plan marocain.
    Ce que la France cherchait à imposer depuis la mi-avril aux quinze membres du Conseil de sécurité qui, la veille du vote sur le nouveau mandat d’une année de la Minurso, étaient encore loin d’avoir fait le tour de la question sur la surveillance par cette institution des droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole.
    Elle a partiellement réussi sa manœuvre puisque, malgré l’opposition à son initiative parmi la grande majorité des 15 membres du CS – du moins les nombreuses réticences – elle a pu obtenir à l’usure un faux consensus autour de la Résolution 1920.
    Les manœuvres de Sarkozy
    Sans surprise donc, le principal et traditionnel soutien du Maroc dans le conflit sahraoui a usé de son influence – une manière de brandir son droit de veto – parmi les pays membres permanents du Conseil de sécurité en vue d’entraîner les «cinq grands» vers la position de statu quo qui dure depuis l’occupation du territoire sahraoui par le Maroc, en 1975. L’attitude de Paris serait à l’origine des divisions, jeudi, sur la question de cet élargissement des prérogatives de la Minurso, demandée par le Front Polisario et à laquelle s’oppose le Maroc.
    Se référant à des «sources diplomatiques», l’agence de presse Efe avait rapporté qu’un certain nombre de pays non-permanents du Conseil de sécurité avaient appuyé la formule avancée par le Mexique, un pays qui reconnaît la RASD, adressant un appel au Maroc et au Front Polisario pour coopérer avec la Haute Commissaire du HCR, Mme Navi Pillay, sur l’examen de la question des violations des droits de l’homme.
    Le mouvement sahraoui avait déjà exprimé cette disposition en invitant le HCR à enquêter à ce sujet au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf. Pas le Maroc qui continue de rejeter cette initiative tout en faisant campagne autour de la supposée «séquestration des frères de Tindouf». Même ce compromis, Paris est parvenu à le faire évacuer du débat.
    En raison de l’intransigeance de la France, les négociations au Conseil de sécurité n’avaient pas avancé vers quelque chose de nouveau comme c’est le souhait de la communauté internationale, choquée par les violations flagrantes des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Des pays non membres permanents du Conseil de sécurité ont dû constater le poids de Paris visant à perpétuer l’inflexibilité des «cinq grands» sur la question sahraouie.
    Pour le représentant du Front Polisario à New York, Ahmed Boukhari, il va de soi que l’obstacle majeur dans les négociations d’une résolution prenant en charge la question des droits de l’homme par la Minurso, c’est la France qui rame à contre courant de la volonté internationale. Paris est discrètement appuyée par le gouvernement Zapatero qui est fréquemment rappelé à l’ordre par la société civile et les députés espagnols à cause de l’inclinaison vers les thèses marocaines.
    La complicité de Zapatero
    Ce fut encore le cas jeudi au moment où les débats au Conseil de sécurité s’intensifiaient, avec la motion votée à l’unanimité par le congrès des députés où le Parti socialiste au pouvoir a rappelé ses «engagements» au gouvernement espagnol qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne de «se préoccuper auprès des autorités marocaines du sort des sept indépendantistes sahraouis (le septième est une femme qui a été libérée par Rabat, en janvier dernier pour raison de santé) et intensifier ses actions diplomatiques à cet effet».
    Les députés espagnols ont également appelé le Maroc à libérer les six indépendantistes sahraouis incarcérés à la prison de Salé à leur retour, en octobre 2009, d’un séjour dans les camps de réfugiés de Tindouf et de respecter pleinement les droits de ces prisonniers ainsi que la dignité et la sécurité de leurs familles.
    La motion considère que «le respect des droits de l’homme et le dialogue entre les parties (le Maroc et le Front Polisario) contribueront à la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui prévoit la libre autodétermination au Sahara occidental».
    Récemment, la première vice-présidente du gouvernement espagnole, Mme Maria Teresa de la Vega, dont la position sur la question du Sahara occidental est autrement plus en recul par rapport aux thèses marocaines que celle défendue par M. Moratinos, ministre des Affaires étrangères, avait plaidé auprès de Ban Ki-moon pour la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Le SG de l’ONU avait, pour sa part, assuré le président Mohamed Abdelaziz de son soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et de sa «préoccupation» pour les droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole. La résolution que propose de voter le Conseil de sécurité reflétera-t-elle les aspects-clés du problème sahraoui ? 

    Le Temps d’Algérie
  • N’autre vision : Un «Printemps» d’attardé

    Une journée décrétée historique par le ménestrel attitré de la Kabylie puisqu’il y proclama un gouvernement formé à près de 50 % de… cigales

    M. Z (mohamed_zaaf@yahoo.fr)Au Canada, on sait se montrer souple pour éviter de rater complètement la commémoration des dates marquantes. Ainsi, le printemps amazigh, célébré chez nous chaque 20 avril, s’est vu reporté de deux jours à… Montréal. Donc il a fallu patienter jusqu’au jeudi 22 avril pour qu’on mette sur pied une conférence avec pour thème «Printemps amazigh, analogie de la question kabyle avec le Québec, comment et pourquoi ?». On ne connaît pas le succès de la réunion par rapport à celles du 20 avril dernier à Tizi, à Béjaïa ou à Bouira. Une journée décrétée historique par le ménestrel attitré de la Kabylie puisqu’il y proclama un gouvernement formé à près de 50 % de… cigales. Une proclamation faite à partir de… Paris, désormais grand lieu de… défonce des droits de l’homme. A Montréal, la conférence fut organisée avec l’aide de la Société Saint-Jean-Baptiste, nous dit-on, sans plus. Et en Algérie on ne sait trop si ce bloc est tenu par les Harratines orthodoxes, les Alaouites occidentalisés ou les bonapartistes démocrates. Ce qu’on sait, par contre, c’est que des mises en garde sont lancées ces derniers temps, y compris par des opposants algériens en exil, contre des projets visant à envenimer les relations entre Kabyles et Arabes et à les dresser les uns contre les autres avec pour objectif final l’effritement du pays. Que M. Boussaâd Berrichi tienne une conférence sur le tard à Montréal sur le Printemps amazigh, cela n’aurait pas attiré l’attention s’il s’était limité à ce fait. Qu’il y annonce son «soutien indéfectible» au Maroc, cela peut encore passer, il est libre de ses actes. Mais qu’il va jusqu’à appeler à mettre fin à «l’ingérence algérienne» dans la question du Sahara occidental, cela s’appelle tout simplement de la mauvaise foi. Benrichi ignore-t-il vraiment que l’Algérie tient en horreur l’ingérence, une doctrine plutôt sacralisée par ses maîtres à penser ? Ignore-t-il que le dossier du Sahara occidental se trouve entre les mains des Nations unies en tant que problème de décolonisation et que l’ONU reconnaît officiellement à l’Algérie un statut d’observateur ? Ne sait-il pas que l’Algérie n’a jamais émis la moindre petite revendication sur le Sahara occidental ? Bizarre qu’en tant que Kabyle, il s’écarte du choix majoritaire de la Kabylie dont la sympathie va au peuple sahraoui !
    Le Jeune Indépendant

  • Une ONG sahraouie consternée par l’opposition de la France à la création d’un mécanisme des droits humains au Sahara occidental

    Chahid El Hafed, 02/05/2010 (SPS) L’association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA) s’est dite consternée par l’opposition de la France du Gouvernement français à toute mention des droits de l’homme dans la résolution du Conseil de sécurité adoptée le 30 avril dernier autour de la question du Sahara occidental. « C’est avec consternation et stupeur que nous avons appris que le Gouvernement français s’est opposé à toute mention des droits de l’homme dans la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée le 30 avril 2010 », a écrit l’Afapredesa dans une lettre ouverte au peuple français, remise aux élus français.
    « Le pire c’est que la France était le seul pays du Conseil de sécurité à montrer, avec d’autant d’acharnement, une telle position. Notre indignation est d’autant plus grande que cette position vient du Pays considéré dans le monde entier comme le berceau des droits de l’homme », a ajouté la lettre dont une copie est parvenue à SPS.

    « A qui recourir alors, si le propre pays sensé de défendre les droits de l’homme et principal promoteur des Conventions internationales des droits de l’homme tourne le dos à un peuple pacifique qui n’aspire qu’à la liberté, la démocratie et au respect des droits de l’homme ? », s’est interrogée l’ONG sahraouie dans sa lettre au peuple français. (SPS)
  • Réactions à la résolution du Conseil de sécurité

    «L’Algérie a accueilli avec un intérêt renouvelé l’adoption par le Conseil de Sécurité de la résolution 1920 relative à la question du Sahara Occidental», selon le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères qui ajoute que «l’Algérie, en tant que pays voisin, qui attache un intérêt fondamental au principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes salue la constance du Conseil de sécurité dans ses efforts de trouver une solution juste et définitive de la question du Sahara Occidental». Ceci, poursuit-il «à travers l’exercice par le peuple de ce territoire de son droit à l’autodétermination sur la base des principes et objectifs de la Charte des Nations unies et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale». «L’Algérie saisit cette occasion pour rappeler les obligations des Nations unies et de ses institutions, notamment le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, pour le respect, la garantie et la protection des droits de l’homme au Sahara occidental», a-t-il souligné. Le représentant du Nigéria à l’ONU a regretté que «seul un nombre restreint de membres du Conseil de sécurité a participé aux consultations sur le projet de résolution». Le représentant s’est attardé, par ailleurs, «sur la réticence apparente du Conseil de sécurité à faire montre de cohérence s’agissant du Sahara Occidental», et de faire «état d’une tentative à vouloir minimiser les abus en matière de droits de l’homme», soulignant que «le minimum que le Conseil de sécurité puisse faire serait de promouvoir le respect des droits de l’homme en toutes circonstances».
    Le représentant de l’Ouganda à l’ONU a rappelé que le Sahara Occidental «est un membre à part entière de l’Union africaine depuis 1982» et que «c’est le seul pays du continent qui attend toujours un processus de décolonisation».
    R. I .

    La Nouvelle République

  • Sahara Occidental : Le Conseil de sécurité prône des négociations de fond

    Dans cette résolution, le Conseil de sécurité «réaffirme sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», soulignant que la recherche de la solution doit être «dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies». Aussi, le Conseil de sécurité des Nations unies demande au Front Polisario et au royaume du Maroc «de continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’engager plus résolument des négociations de fond». A ce propos, il est demandé au Front Polisario et à Rabat «de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l’ONU, sans conditions préalables, et de bonne foi».
    Si la résolution en question prend en compte la proposition marocaine qui va à contre-sens de la légalité internationale s’agissant d’une question de décolonisation, le texte rapporte pertinemment la proposition du Front Polisario qui, elle, est conforme au droit international.
    La prise en compte de la proposition marocaine prônant la solution de «l’autonomie» n’est que l’intrus promu par la France, membre permanent du Conseil de sécurité, et allié de Rabat dans sa colonisation du Sahara Occidental depuis 1975.
    Si la résolution souligne, par ailleurs, la prise en compte par les membres du Conseil de sécurité des négociations tenues sous les auspices du secrétaire général de l’ONU et des deux séries de pourparlers informels sous la responsabilité de M. Ross, elle invite le Front Polisario et Rabat à «engager plus résolument des négociations de fond». Ce qui ne sera pas une tâche facile pour Christopher Ross, l’envoyé personnel pour le Sahara Occidental, qui fait encore face à l’impossibilité de dépasser les divergences de fond caractérisant le conflit sur le Sahara Occidental entre le Front Polisario et le royaume Chérifien. Deux positions divergentes dans le fond et la forme au vue de l’attachement au droit international pour le règlement du conflit prôné par le Front Polisario, et la déviation de la solution de la légalité internationale à laquelle œuvre Rabat en misant sur le rôle de Paris pour y parvenir. L’institution onusienne s’est vue, depuis le cessez-le-feu, sous ses auspices, entre le Front Polisario et Rabat en prévision de la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui dans l’incapacité d’honorer ses engagements. Ce qui l’a mené à reporter la tenue du référendum précité aux calendes grecques et réduit le rôle politique de sa Mission onusienne pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso), depuis 1991, à une mission de surveillance du cessez-le-feu, laissant libre cours à la colonisation du Sahara Occidental, illustrée par la dilapidation de ses richesses naturelles, l’oppression et la répression des Sahraouis dans les territoires sous occupation marocaine, l’intensification des colonies dans ces mêmes territoires et plus récemment la mobilisation des colons marocains dans la répression des Sahraouis. Une politique coloniale menée par le Palais royal dans les territoires du Sahara Occidental s’inspirant des systèmes coloniaux qu’a connus l’Histoire.
    Aussi, les appels et les recommandations émanant de part et d’autre à travers le Monde, exigeant l’introduction dans la résolution du renforcement du rôle de la Minurso pour la supervision des atteintes des droits de l’homme dans les territoires occupés par Rabat n’ont pas été entendus. Cela renseigne on ne peut mieux de la politique de deux poids deux mesures du Conseil de sécurité. Paris, à ce propos, a joué un grand rôle à l’instar de celui de 2006 dans la non-publication du rapport de la commission onusienne en charge des droits de l’homme après sa visite dans les territoires sahraouis occupés. Un rapport, qui après avoir mis en exergue les atteintes des droits de l’homme, a souligner que la tenue dans les plus brefs délais du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui est à même de mettre un terme à ses atteintes.
    Devant l’absence de volonté politique pour amener Rabat à respecter les droits des habitants des territoires occupés, les Sahraouis maintiennent leurs actions pacifiques pour exiger l’application du droit internationale et le droit au référendum d’autodétermination.
    Un droit pour lequel le Front Polisario, représentant unique et reconnu du peuple sahraoui, est déterminé à faire valoir dans tout processus de règlement du conflit qui l’oppose au Maroc.
    Karima Bennour
    La Nouvelle République


  • Mohamed Abdelaziz : «Aucun pays au monde ne reconnaît au Maroc une quelconque souveraineté sur le Sahara occidental»

    Après l’adoption de la résolution dite de la «honte» par le Conseil de sécurité qui a affiché une fois de plus sa préférence pour les résidences secondaires dans des palais à Marrakech au détriment de la légalité, le président de la République sahraouie
    Mohamed Abdelaziz, a réagi avec véhémence et courage à cet «ultime complot soigneusement préparé par la terre des droits de l’homme, la France».
    «Admettez avec moi que ce positionnement de Paris sur la colonisation marocaine du Sahara occidental ne profite pas à la paix, ni à la stabilité et à la sécurité de la région et encore moins aux relations entre l’UE et le Maroc», a déclaré le président de la République sahraouie, ajoutant dans le même contexte que «la France ne peut prolonger dans le temps la tragédie du peuple sahraoui».
    Le président de la République sahraouie a toutefois mis l’accent sur le bel élan de solidarité véhiculé par la société civile française, contrairement à la France officielle qui continue à ternir l’image d’un pays qui a vu naître les droits de l’homme.
    «Nous conservons une image splendide et admirable de la solidarité du peuple français et de sa grandeur, de ses comités de soutien au peuple sahraoui», a avoué le président Mohamed Abdelaziz.
    S’agissant de la portée du conflit sahraoui, le président a déclaré qu’«aucun pays au monde ne reconnaît au Maroc une quelconque souveraineté sur le Sahara occidental».

    La présence de l’ONU à travers sa mission, la Minurso, sur le terrain, prouve si besoin est la nature même et la dimension internationale de ce conflit.
    Enfin, le président sahraoui a insisté à la fin de son discours au terme du dîner offert à la délégation des élus locaux français sur l’application du droit international qui reste la seule solution au conflit et qui sera suivie par l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément à la doctrine onusienne en matière de décolonisation.
    Concernant la réaction des élus français qui se sont déplacés et ont pu vivre quelques jours avec ce peuple merveilleux, dont celle de Jean François, élu municipal sur la liste UMP, le parti du président Sarkozy, celle-ci a fait un véritable «boom» au sein de la communauté UMP de l’hexagone.
    «Je ne savais pas qu’il y avait un mur qui sépare ce peuple. La politique extérieure de Nicolas Sarkozy est un échec dans la mesure où elle est derrière la misère de milliers de personnes» sont les propos tenus par l’élu. Même déclaration de Leila, une pionnière de l’UMP, qui a souligné : «Sarkozy ne cesse de rater les occasions pour faire de ce parti une structure qui défend le droit humain et non l’inverse.
    Nous sommes avec ce peuple merveilleux, chaleureux et accueillant jusqu’à son indépendance, n’en déplaise aux deux rois.» De telles déclarations ont provoqué un bruit sans précédent au niveau de ce parti, notamment le point du black-out des médias français sur la question du Sahara occidental.

    Il dira à ce propos que «la société civile française n’est pas au courant de cette situation. Pis, la France joue un rôle qu’aucun français qui se respecte ne peut accepter».
    L’élu UMP a eu un écho négatif de ses semblables qui ont pu suivre ses déclarations via les médias. «J’ai dit mon mot, ma position est claire, advienne que pourra, je sais que je serai très mal accueilli mais la situation de ce peuple doit changer», a commenté Jean François.
    La réaction des élus UMP présage un vent qui frappera la maison du président et fera certainement baisser les sondages. Un autre vent qui souffle sur le président et qui va certainement faire tache d’huile autour de lui. 
  • Paris met son veto à la surveillance des droits de l’homme

    La France s’est jetée de tout son poids dans la bataille engagée depuis la mi-avril au Conseil de sécurité pour que le mandat de la Minurso ne soit pas élargi à la question de la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Paris a fait mieux en faisant inscrire, en son nom propre, dans le préambule de la Résolution 1920 adoptée samedi par l’organe suprême des Nations unies, que le «plan d’autonomie» marocain constitue «une bonne base» pour un cinquième round des négociations entre Rabat et le Front Polisario en vue d’une solution définitive au conflit du Sahara occidental.
    L’impasse est faite sur la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination soutenue par les Nations unies.
    L’attitude du gouvernement français n’a pas surpris, ni choqué d’ailleurs, le Front Polisario et les partisans de la cause sahraouie, parmi lesquels les associations des droits de l’homme dans le monde, qui avaient espéré qu’enfin un organisme international (la Minurso) puisse assurer sur le terrain la protection des populations sahraouies des violations dont elles sont l’objet depuis l’occupation militaire de leur territoire par le Maroc.
    Elle vient confirmer, en fait, une évidence. Tout le monde savait quant à l’engagement inconditionnel de la France aux côtés du Maroc – avec notamment la complicité du gouvernement espagnol de José Luis Zapatero – pour imposer une solution qui soit conforme aux thèses marocaines et, bien évidemment, aux intérêts géostratégiques français au Maghreb.
    Jeudi à New York, les journalistes qui suivaient de près la question du Sahara occidental étaient quasiment sûrs que la réunion du Conseil du sécurité de l’ONU sortirait, le week-end, avec une nouvelle résolution qui se limiterait à inviter les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, à continuer de négocier une solution politique au conflit sahraoui sur la base du plan marocain.
    Ce que la France cherchait à imposer depuis la mi-avril aux quinze membres du Conseil de sécurité qui, la veille du vote sur le nouveau mandat d’une année de la Minurso, étaient encore loin d’avoir fait le tour de la question sur la surveillance par cette institution des droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole.
    Elle a partiellement réussi sa manœuvre puisque, malgré l’opposition à son initiative parmi la grande majorité des 15 membres du CS – du moins les nombreuses réticences – elle a pu obtenir à l’usure un faux consensus autour de la Résolution 1920.
    Les manœuvres de Sarkozy
    Sans surprise donc, le principal et traditionnel soutien du Maroc dans le conflit sahraoui a usé de son influence – une manière de brandir son droit de veto – parmi les pays membres permanents du Conseil de sécurité en vue d’entraîner les «cinq grands» vers la position de statu quo qui dure depuis l’occupation du territoire sahraoui par le Maroc, en 1975. L’attitude de Paris serait à l’origine des divisions, jeudi, sur la question de cet élargissement des prérogatives de la Minurso, demandée par le Front Polisario et à laquelle s’oppose le Maroc.
    Se référant à des «sources diplomatiques», l’agence de presse Efe avait rapporté qu’un certain nombre de pays non-permanents du Conseil de sécurité avaient appuyé la formule avancée par le Mexique, un pays qui reconnaît la RASD, adressant un appel au Maroc et au Front Polisario pour coopérer avec la Haute Commissaire du HCR, Mme Navi Pillay, sur l’examen de la question des violations des droits de l’homme.
    Le mouvement sahraoui avait déjà exprimé cette disposition en invitant le HCR à enquêter à ce sujet au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf. Pas le Maroc qui continue de rejeter cette initiative tout en faisant campagne autour de la supposée «séquestration des frères de Tindouf». Même ce compromis, Paris est parvenu à le faire évacuer du débat.
    En raison de l’intransigeance de la France, les négociations au Conseil de sécurité n’avaient pas avancé vers quelque chose de nouveau comme c’est le souhait de la communauté internationale, choquée par les violations flagrantes des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Des pays non membres permanents du Conseil de sécurité ont dû constater le poids de Paris visant à perpétuer l’inflexibilité des «cinq grands» sur la question sahraouie.
    Pour le représentant du Front Polisario à New York, Ahmed Boukhari, il va de soi que l’obstacle majeur dans les négociations d’une résolution prenant en charge la question des droits de l’homme par la Minurso, c’est la France qui rame à contre courant de la volonté internationale. Paris est discrètement appuyée par le gouvernement Zapatero qui est fréquemment rappelé à l’ordre par la société civile et les députés espagnols à cause de l’inclinaison vers les thèses marocaines.
    La complicité de Zapatero
    Ce fut encore le cas jeudi au moment où les débats au Conseil de sécurité s’intensifiaient, avec la motion votée à l’unanimité par le congrès des députés où le Parti socialiste au pouvoir a rappelé ses «engagements» au gouvernement espagnol qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne de «se préoccuper auprès des autorités marocaines du sort des sept indépendantistes sahraouis (le septième est une femme qui a été libérée par Rabat, en janvier dernier pour raison de santé) et intensifier ses actions diplomatiques à cet effet».
    Les députés espagnols ont également appelé le Maroc à libérer les six indépendantistes sahraouis incarcérés à la prison de Salé à leur retour, en octobre 2009, d’un séjour dans les camps de réfugiés de Tindouf et de respecter pleinement les droits de ces prisonniers ainsi que la dignité et la sécurité de leurs familles.
    La motion considère que «le respect des droits de l’homme et le dialogue entre les parties (le Maroc et le Front Polisario) contribueront à la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui prévoit la libre autodétermination au Sahara occidental».
    Récemment, la première vice-présidente du gouvernement espagnole, Mme Maria Teresa de la Vega, dont la position sur la question du Sahara occidental est autrement plus en recul par rapport aux thèses marocaines que celle défendue par M. Moratinos, ministre des Affaires étrangères, avait plaidé auprès de Ban Ki-moon pour la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Le SG de l’ONU avait, pour sa part, assuré le président Mohamed Abdelaziz de son soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et de sa «préoccupation» pour les droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole. La résolution que propose de voter le Conseil de sécurité reflétera-t-elle les aspects-clés du problème sahraoui ?

    Le Temps d’Algérie

  • L’ONU veut une sortie du statu quo

    Le Conseil de sécurité adopte la résolution 1920 sur le Sahara occidental
    Le Conseil de sécurité presse le Maroc et le Polisario de trouver une solution rapide et durable au conflit et de sortir du statu quo qui perdure depuis plusieurs années.
    «Le Conseil demande aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts faits depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», souligne la résolution 1920 adoptée avant-hier à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité.
    La résolution demande à nouveau aux parties et aux Etats de la région de coopérer «pleinement avec l’ONU et les uns avec les autres pour mettre fin à l’impasse actuelle et aller de l’avant vers une solution politique», souligne le Conseil de sécurité qui invite les parties à faire preuve d’une plus grande volonté politique et d’œuvrer en vue d’une solution.
    Réaffirmant leur soutien à l’envoyé personnel du secrétaire général, Christopher Ross, et à l’action qu’il mène pour faciliter les négociations, les 15 membres du Conseil de sécurité ont considéré que la poursuite du statu quo n’est pas acceptable à long terme et qu’»il est essentiel d’enregistrer des progrès dans ces négociations pour améliorer tous les aspects de la qualité de vie du peuple du Sahara occidental». Le mandat de la Minurso a été sans grande surprise prorogé jusqu’au 30 avril 2011, sans pour autant doter celle-ci d’un mécanisme de supervision des droits de l’homme, comme réclamé par la partie sahraouie et les ONG.
    Dans sa réaction à l’adoption de la résolution 1920, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères a souligné que l’Algérie a accueilli avec un intérêt renouvelé l’adoption de la résolution 1920 et salue la constance du Conseil de sécurité dans ses efforts en vue de trouver une solution juste et définitive à la question du Sahara occidental à travers l’exercice par le peuple de ce territoire de son droit à l’autodétermination sur la base des principes et objectifs de la charte de l’ONU.
    Réaffirmant la disponibilité de l’Algérie à assister l’ONU pour le succès des négociations entre les deux parties au conflit, le ministère des Affaires étrangères a rappelé «les obligations des Nations unies et de ses institutions, notamment le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, pour le respect, la garantie et la protection des droits de l’homme au Sahara occidental».
    Y.M.
    Le Jeune Indépendant