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  • Une manifestation pacifique violemment réprimée à Laâyoune. Plusieurs Sahraouis blessés

    Par Kamel Zaïdi
    Cette énième escalade intervient au moment où la diplomatie marocaine se trouve au creux de la vague, à propos de la question du Sahara occidental.
    Une manifestation, condamnant la répression marocaine et le pillage des ressources naturelles sahraouies, a été brutalement réprimée ce lundi par les forces d’occupation marocaines, dans la ville occupée de Laâyoune, a indiqué hier une source du ministère sahraoui des Territoires occupés et de la Communauté, citée par l’agence de presse sahraouie (SPS).
    Les manifestants, explique encore la même source, ont scandé des slogans réclamant le retrait immédiat de l’occupation marocaine du Sahara occidental, la libération des prisonniers politiques sahraouis, qui croupissent encore dans les prisons marocaines, et l’arrêt de la répression exercée par le Maroc contre les civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental.
    Ils ont également appelé l’ONU à accélérer la décolonisation du Sahara occidental par la voie d’un référendum devant permettre au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Les forces marocaines sont intervenues avec force, pour disperser les manifestants, causant des blessés à de nombreux sahraouis qui, pourtant, étaient venus manifester pacifiquement. La même source précise les identités des sahraouis blessés. Il s’agit de Bouamoud, Mahmoud Soueilem Houeidi, Ahmed Sidi Abdel Rahman Sidi Mohamed, Omar Daoudi, Kharashi, Nafii Rguaibi, Bachraya Mohamed Ali Mayara, Jamal Mohamed Fadel Habib, Issam Raqui.
    Entre outre, plusieurs domiciles des citoyens sahraouis ont été dévastés par ces mêmes forces, qui ont procédé à la destruction des meubles, vaisselles et appareils électroménagers, et au vol des bijoux et autres biens précieux des locataires.
    Nous apprenons, par ailleurs, qu’une chaîne de télévision suédoise, WSRW, a indiqué hier que la chaîne d’épiceries Axfood, en Suède, venait de cesser ses importations de tomates cerises du Maroc, après avoir appris qu’elles étaient produites à Dakhla, dans les territoires occupés sahraouis. De même, en Norvège, GC Rieber vient de cesser d’importer des poissons du Sahara occidental, qu’il convertissait en Omega 3, après avoir perdu nombre de ses principaux clients.
    Ces évènements interviennent, il faut le préciser, alors que le Maroc n’en finit plus d’accumuler les revers sur le plan diplomatique. Depuis le départ de Peter van Walsum, en effet, le régime de Mohamed VI se trouve dans la dérive, d’échec en échec, dans le dossier du Sahara occidental. Les autorités marocaines ont rejeté au début la nomination du diplomate américain, Christopher Ross, mais ont fini par se plier à la décision onusienne. Elles ont demandé que le successeur de Peter Van Walsum « ne doit pas recommencer à partir de zéro ». L’envoyé spécial a entamé sa médiation en répétant qu’il cherche une « solution basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », sans jamais mentionner la proposition marocaine d’autonomie.
    Rabat a engagé ses lobbies, ses instituts stratégiques, a montré l’image d’un Rambo dans ses croisades contre « le mal », a remué ciel et terre, a diffusé des centaines de communiqués pour obliger la communauté internationale à devenir « réaliste » et entretenir les confusions mêlant les litiges bilatéraux entre l’Algérie et le Maroc au dossier de décolonisation, de l’ex-colonie espagnole en charge par l’ONU. Dans ce domaine encore, les efforts de Rabat n’ont abouti à rien.
    La vaste offensive diplomatique sahraouie, pour dénoncer les violations des Droits de l’Homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara occidental, a commencé à donner ses premiers fruits. Le roi Mohamed VI a été contraint de laisser rentrer Aminatou Haidar chez elle, les délégations des activistes des Droits de l’Homme se succèdent dans les visites aux camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Ban ki-moon a exprimé sa préoccupation pour la situation des Droits de l’Homme dans le territoire sahraoui. Ross demande au Conseil de Sécurité d’élargir le mandat de la Minurso, pour surveiller les Droits de l’Homme.
    L’envoyé spécial de Ban Ki-moon n’est pas parvenu à leur faire entendre raison, à les contraindre à respecter leurs engagements, conformément à la légalité internationale, et il le dit haut et fort, laissant l’initiative au Conseil de Sécurité. Celui-ci n’a pas caché sa « déception » du résultat des négociations, en cours depuis 2007. Après sa réunion du 15 avril, le président du Conseil dévoile l’existence de « beaucoup d’idées » sur table. Le Maroc n’en dit pas un mot dans sa presse. Rabat s’accroche aux vieilles méthodes. Les Instituts Thomas More et Recherche en Politique Etrangère (FPRI) viennent à la rescousse. Les lobbies juifs essaient désespérément de sortir leur allié des abîmes de la défaite diplomatique, qui a succédé à leur la défaite militaire.
    La Tribune des Lecteurs, 21 mai 2010
  • Sahara Occidental : "La situation est critique dans les territoires occupés"

    37e anniversaire du déclenchement de la lutte sahraouie:
    La situation est critique dans les territoires occupés
    Des militants sahraouis des droits de l’homme ont condamné jeudi à Alger la situation critique qui prévaut dans les territoires occupés du Sahara occidental et les exactions commises par les autorités marocaines contre le peuple sahraoui. Cette délégation, la cinquième du genre à se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis, a condamné, lors d’une conférence de presse organisée au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), la « répression féroce » menée, depuis 1975, par le Maroc qui « confisque le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et impose le fait accompli colonial ».
    « Le peuple sahraoui qui se voit spolié de ses droits à l’expression et à l’organisation de manifestations pacifiques subit une féroce répression et fait l’objet de détentions arbitraires », a souligné cette délégation composée d’une dizaine de militants.
    « Nous sommes ici pour dénoncer la répression du peuple sahraoui par les forces d’occupation marocaine et la confiscation de son droit à l’autodétermination », a déclaré le chef de la délégation M. Mohamed Salah, qui a salué le soutien de l’Algérie à la cause sahraouie au moment où des parties oeuvrent à étouffer ce droit inaliénable.
    Une exposition de photos retraçant la lutte du peuple sahraoui a été organisée à cette occasion qui s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 37e anniversaire du déclenchement de la lutte armée du peuple sahraoui.
    EL KHABAR, 21 mai 2010 

  • Ban Ki-moon : l’ONU continuera de travailler pour protéger les droits de l’homme au Sahara occidental

    Madrid, 20/05/2010 (SPS) Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a affirmé qu’il continuera de travailler pour protéger les droits de l’homme des Sahraouis dans les territoires sahraouis occupés « pour une question de principes ».
    « La MINURSO n’a pas le mandat du Conseil de sécurité de suivre la situation des droits de l’homme (dans cette ancienne colonie espagnole), mais pour une question de principes, les droits de l’homme doivent être protégés et je continuerai à œuvrer pour cela », a-t-il déclaré à l’agence de presse espagnole EFE.

    M. Ban a rappelé, dans ce cadre, qu’il avait exprimé à plusieurs reprises sa « préoccupation au sujet de la violation, la promotion et la protection des droits de l’homme des Sahraouis », pour lesquelles l’ONU « continuera de travailler en étroite collaboration avec le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR) », a-t-il ajouté.

    Il a réitéré également la disposition de l’ONU de poursuivre sa médiation « pour parvenir à une solution équilibrée et harmonieuse de cette question ». Dans sa dernière résolution 1920 sur le Sahara occidental, le Conseil de sécurité de l’ONU avait prorogé d’une année la présence de la MINURSO dans ce territoire sans pour autant élargir son mandat à la surveillance des droits de l’homme, comme demandé avec insistance par le Front Polisario, de nombreuses organisations internationales des droits de l’homme et des pays membres non permanents du conseil.

    Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a accusé la France qui, « avec son attitude de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, est la responsable de la violation des droits de l’homme par le Maroc au Sahara occidental », et « se trouve à la tête de la lutte contre la légalité internationale ».

    Il a affirmé également que la France est « responsable du conflit sahraoui depuis sa naissance, en encourageant la Mauritanie et le Maroc à envahir le Sahara occidental après le retrait de l’Espagne en 1976 ». (SPS)
  • Manifestation samedi à Algesiras contre les violations des droits de l’homme au Sahara occidental occupé

    Madrid, 20/05/2010 (SPS) La ville andalouse d’Algésiras (Cadix-Sud de l’Espagne) sera le théâtre samedi prochain d’une grande manifestation pour dénoncer les « graves violations » des droits de l’homme commises par « la police et l’armée d’occupation marocaines » dans les territoires sahraouis occupés, a-t-on appris mercredi auprès des organisateurs.
    Initiée par la Fédération andalouse des associations de soutien au peuple sahraoui (Fandas) et l’association des amis du peuple sahraoui de Campo de Gibraltar « Solidaridad », la manifestation sera l’occasion pour les Andalous de revendiquer la « libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis », ainsi que « l’élargissement des prérogatives de la Minurso à la protection des droits de l’homme de la population sahraouie », a précisé la même source.

    « Nous demandons au président du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, d’exiger en urgence du Maroc, partenaire privilégié de l’UE, de mettre fin à sa politique de répression contre les militants sahraouis des droits de l’homme, à sa permanente violation de ces droits dans les territoires sahraouis occupés et de respecter le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, à travers l’organisation d’un référendum libre, transparent et régulier », a affirmé le président de Fandas, Francisco Guerrero.

    La manifestation, qui drainera des personnes de toutes les villes de l’Andalousie, prendra fin devant le consulat du Maroc, avec différentes interventions des représentants sahraouis et du mouvement andalous de solidarité avec le peuple sahraoui.

    Cette manifestation coïncidera avec l’organisation, le même jour, dans la localité barcelonaise de l’Hospitalet de Llobregat, du Printemps de l’activisme sahraoui, pour célébrer le 5eme anniversaire de l’Intifada pacifique du peuple sahraoui.

    Organisée par l’association catalane des amis du peuple sahraoui (Acaps), Résistance sahraouie et l’association des familles solidaires avec les enfants sahraouis, cette journée de solidarité avec la cause sahraouie verra deux tables rondes qui traiteront du conflit sahraoui et la situation des droits de l’homme, ainsi que du « Mur de la honte », le problème des mines, le commerce des armes et le parallèle entre le peuple sahraoui et le peuple palestinien dans leur quête d’indépendance, selon les organisateurs.

    Cette journée sera marquée également par la projection d’un documentaire historique sahraoui, « La fuite de l’enfer », réalisé en 1975-1976, et qualifié de « témoignage indispensable pour faire face à l’avenir sans oublier le passé et exiger de la communauté internationale la fin de l’exil d’un peuple qui dure depuis 34 ans ». (SPS)
  • Sahara Occidental : Liberté provisoire pour trois détenus sahraouis

    Ils ont été incarcérés depuis octobre 2009 : Liberté provisoire pour trois détenus sahraouis
    Trois des six militants sahraouis arrêtés en octobre à Casablanca à leur retour de Tindouf ont bénéficié, hier, d’une liberté provisoire, a déclaré à leur avocat Me Mohammed Sebbar.
    « La cour d’appel de Salé a accepté la demande de mise en liberté provisoire pour trois des six militants, après avoir été rejetée jeudi par le tribunal militaire », selon Me Sebbar. Les militants sahraouis ont été accusés en octobre par le tribunal militaire de Rabat de « trahison et intelligence avec l’ennemi », mais n’ont pas encore été poursuivis. Ceux qui ont bénéficié de « cette liberté provisoire, sont Saleh Bouih, Rachid Sghir et Yahdih Terroussi », a précisé Me Sebbar.
    Les trois autres, dont le militant Ali Salem Tamek, « attendront encore la décision du tribunal militaire, qui décidera ou non de les poursuivre », a-t-il ajouté. Les six militants avaient commencé une grève de la faim le 18 mars mais l’ont arrêté fin avril, tout en réclamant des autorités judiciaires marocaines qu’elles fixent le « plus rapidement la date de leur procès ou qu’elles les libèrent ». Selon Me Sebbar, « le fait de leur accorder la liberté provisoire est une décision positive du tribunal. Nous souhaitons que cette mesure s’étende aux trois autres ».
    EL WATAN
  • Hajetna : « Le court métrage, « La victime », reflète les brutalités subies par le peuple sahraoui »

    La jeune cinéaste sahraouie, Hajetna Mohammed Didi, est la productrice du court métrage « la victime », projeté à l’occasion de la 7e édition du cinéma, ayant eu lieu au Sahara Occidental, il y a quelques jours.
    Elle a accepté de répondre à nos questions dans cet entretien, dans lequel elle a abordé le problème du mur de séparation et les mines antipersonnel.
    • Comment l’idée du film « la victime » vous est venue ?
    • Les souffrances du peuple sahraoui et la tragédie d’un jeune Sahraoui m’ont donné l’idée de ce film « la victime ». Le film analyse le problème de l’implantation des mines antipersonnel qui ont fauché des centaines de vies des citoyens sahraouis. Le film a pour objectif, également, d’éveiller la conscience de l’opinion internationale sur les souffrances auxquelles fait face le peuple sahraoui, privé de sa liberté. « La victime » c’est le titre donné à ce court métrage pour relater les douleurs de ce jeune sahraoui, Ibrahim El Hocine, victime de l’explosion d’une mine antipersonnel lors des manifestations d’avril 2009, dans laquelle il a perdu ses deux jambes.
    • Avez-vous bénéficiez d’une quelconque aide financière pour la réalisation de cet ouvrage ?
    • Malheureusement, la seule aide que nous avons reçue venait d’un jeune espagnol qui nous a offert un laptop, nous avons utilisée une caméra HD ordinaire et malgré le manque de moyens, nous avons réussi à réaliser ce film et mettre en évidence le vécu dur du peuple sahraoui et le problème des mines.
    • Un grand public est venu assister à la projection de votre film lors du dernier festival, avez-vous d’autres projets en perspective ?
    – Après « la victime », nous souhaitons produire un autre film « le brave fils du Sahara occidental », un court métrage aussi, mais vu le manque de moyens, le projet est en suspens, en attendant de pouvoir réaliser des longs métrages afin de rapporter la réalité et les brutalités subies par le peuple sahraoui.

  • Le Maroc n’est pas un "Etat de droit" (Ministre sahraoui)

    Chahid El Hafed, 20/05/2010 (SPS) Le Ministre sahraoui des Territoires occupés et de la communauté, M. El-Khalil Sid M’hamed a souligné que le Maroc n’était pas un « Etat de droit » contrairement à ce qu’il prétend du fait de l’occupation militaire du Sahara occidental et des arrestations anarchiques dont font l’objet les Sahraouis loin de toute légalité.

    M. El-Khalil a précisé mercredi que le Maroc appliquait la « loi de la jungle » comme en témoignent ses pratiques sur le terrain, notamment les simulacres de procès pour les militants et les détenus politiques sahraouis et le pillage et le vol des richesses du pays, dans une déclaration à SPS

    Le Maroc n’est que « l’Etat des charniers, de l’exil forcé, de l’oppression et de la discrimination contre les Sahraouis », a estimé le ministre, précisant qu’ »il y a plus de 50 détenus politiques sahraouis dans ses prisons et plus de 500 disparus, ainsi que 151 prisonniers de guerre, comme l’attestent des organisations internationales telles que le Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme et Amnesty International.

    M. El-Khalil a, par ailleurs précisé que le Maroc jouit de la protection directe de la France qui lui permet d’échapper à la condamnation internationale pour ses violations des droits de l’homme au Sahara occidental.(SPS)

  • EL MALIK ALLAH EL WATAN Témoignage. Votre attention s’il vous plaît !

    Si vous voulez faire carrière, mieux vaut écouter religieusement les discours du roi. C’est en tout cas la morale de ce haut fonctionnaire qui témoigne sous le sceau de l’anonymat :
    “J’étais sur l’autoroute Rabat – Casablanca quand un officier de la DST que j’avais déjà croisé m’a appelé au téléphone. Le roi venait de terminer un discours dans lequel il avait insisté sur la question du Sahara, notre ‘cause nationale’. Après les traditionnelles formules de politesse, l’officier me demande si j’ai écouté le discours et ce que j’en pense. J’avoue que, sur le moment, sa question m’a déstabilisé. Je me suis contenté de lui servir un verbiage consensuel dont je ne me souviens même pas. Par la suite, j’ai bien tenté de me renseigner sur les motifs de cet appel inopportun. Certains amis m’ont répondu : ‘L’assiduité aux discours royaux ne passe pas inaperçue et elle est très appréciée’. Mais je n’ai réalisé à quel point l’attention accordée à la parole et à l’image du roi était importante que quelques années plus tard, lorsque je suis entré dans le bureau d’un des plus hauts commis de l’Etat. En pleine séance de travail, le fonctionnaire en question a demandé à l’un de ses assistants d’allumer le poste de télévision et d’augmenter le volume : le bulletin d’informations, traditionnellement ouvert par une activité royale, venait de commencer. Un silence religieux a suivi. Quand l’image du roi a disparu du petit écran, la réunion a repris comme si de rien n’était”.
    Plus loin. Fantasme de journaliste
    Le Maroc bouge au rythme de son roi. Les discours de Mohammed VI sont l’expression médiatique de la toute puissance monarchique, celle d’un roi qui personnalise tous les pouvoirs, jusqu’à devenir l’épicentre du système politique, économique, social et culturel du pays. Qu’on se remémore une seule réforme d’envergure qui porte le nom d’un ministre marocain. Qu’on se souvienne d’une seule action publique et consensuelle qui soit associée à une personne autre que le souverain. Très vite, même l’observateur le plus averti de la dernière décennie marocaine est en panne d’exemples.
    Il se trouve que les discours royaux, dans leur forme aussi bien que dans leur contenu, contribuent à perpétuer l’idée de cette monarchie omniprésente et omnipotente. Ils sont devenus la feuille de route du Premier ministre, tous les ministres s’y réfèrent et les députés de la majorité comme ceux de l’opposition les reprennent à leur compte. Ont-ils d’ailleurs le choix ? Les discours royaux ne sont-ils pas empreints du sceau de l’infaillibilité et de la sacralité ? En fait, tout se passe comme s’ils étaient une bible de science et d’action politique. Au Maroc, la parole du roi fait droit. Bien plus, elle est le pouls du royaume. Quand les mots de Mohammed VI se font durs, les politiques tremblent. Quand le ton se fait urgent, le Maroc s’ébranle. Un discours, celui du 6 novembre 2009, marque un changement de ton et un changement de doctrine. Le roi y affirmait : “Ou on est patriote, ou on est traître”. Voilà qui n’est pas fait pour nous rassurer, nous autres journalistes, si souvent assimilés à des nihilistes, activistes et autres comploteurs de l’intérieur. Mais nous ne devons pas nous sentir visés, nous a-t-on expliqué : les lignes rouges ne sont qu’un fantasme de journaliste… Souleïman Bencheikh
    Telquel
  • Pourquoi une «large autonomie» ?

    Ce qu’on peut dire sans trop se tromper, c’est que Madrid n’est plus neutre et recentre quelque peu sa position sur le Sahara occidental, laissant à Paris le monopole de son parti pris pour le Maroc.
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Le Maroc a fatalement pris le goût aux dialogues territoriaux après celui engagé voilà près de 35 ans avec les Sahraouis du Polisario. Maintenant, il invite Madrid à discuter de choses plus raisonnables, de Ceuta et Melilla, et voir comment on pourrait les faire classer aux Nations unies et auprès de l’AIPAC comme des territoires à décoloniser. Madrid, bien sûr, ne l’entend pas de cette oreille et se met à son tour à chanter à tue-tête l’affligeant refrain du makhzen sur la souveraineté et l’intégrité territoriale. Abbas El Fassi aurait-il déjà perdu de vue les étreintes convaincues dispensées par Madrid et l’Europe en guise de remerciements à la micro-marche verte marocaine sur le rocher Persil ? Fort peu probable ! Qu’y a-t-il alors de changé pour que Rabat ose, à un moment où l’Espagne préside l’UE, cette puissante organisation européenne qui vient d’accorder au trône alaouite un statut de privilégié comme pour Israël ? Ce qu’on peut dire sans trop se tromper, c’est que Madrid n’est plus neutre et recentre quelque peu sa position sur le Sahara occidental, laissant à Paris le monopole de son parti pris pour le Maroc. Face à la nouvelle situation dégagée par les derniers débats onusiens sur le dossier sahraoui, Rabat adopte une démarche qui semble s’inspirer d’un vieux dicton maghrébin : «Gronde-le pour le son, il en oubliera l’orge». Rabat brandit ses vieilles revendications sur Ceuta et Melilla, pour aider Madrid à se corrige, et, comme on dit, «revenir sur le bon chemin» concernant le Sahara occidental. Mais Rabat penserait-il à aller titiller la quiétude de l’ombrageuse Espagne et à déplaire à l’actuel président de l’Europe, sans appui, sans garantir ses arrières ? Et qui d’autre que Paris peut tenir le rôle du comparse et maintenir son appui au Maroc même lorsqu’il singe les méfaits d’Israël ? Paris n’a-t-il pas empêché la protection des droits humains pour protéger un pouvoir qui redoute les consultations plus que les ADM ? Mais pourquoi le trône n’accepterait-il pas une large autonomie à Ceuta et Melilla si Madrid la proposait ? Rabat ne croit-il pas que les populations qui y vivent une gouvernance ibère depuis 500 ans seraient comme celles d’Ifni, heureuses de plonger enfin dans les bras du Makhzen ?
    Le Jeune Indépendant, 20 mai 2010


  • L’assemblée générale des enseignants des universités nigérianes adopte une motion de soutien au peuple sahraoui

    Markurdie (Nigeria) 18/05/2010 (SPS) L’assemblée générale des enseignants des universités nigérianes a adopté lundi, à la clôture de sa seizième session une motion de soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, insistant sur la nécessité du parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental, a-t-on appris de source proche de l’ambassade de la RASD auprès du Nigeria.
    Les professeurs nigérians ont exprimé leur solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance, condamnant les violations flagrantes des droits de l’homme commises par les autorités d’occupation marocaines dans les villes occupées du Sahara occidental.

    Ils ont également appelé l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine pour la mise en place dans les plus brefs délais d’un mécanisme international capable de surveiller et protéger les droits humains au Sahara occidental, comme ont exigé les diverses organisations internationales des droits de l’homme.

    Ils ont en outre demandé l’élaboration d’un programme au niveau des universités nigérianes afin de sensibiliser les milieux académiques et estudiantins autours de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique.

    Intervenant devant la 16ème assemblée générale des enseignants des universités nigérianes qui se tient dans la ville de Markudi, capitale de l’Etat de Benue, l’ambassadeur sahraoui au Nigeria, Oubi Bachir a relevé que « le problème de décolonisation du Sahara Occidental n’affecte pas l’avenir de la paix et de la stabilité en Afrique du Nord uniquement mais dans la région tout entière, l’occupation militaire marocaine du Sahara Occidental étant une violation flagrante du principe fondamental de l’OUA , a savoir le respect des frontières héritées du colonialisme », rappelle-t-on. (SPS)