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  • « L’UE subventionne des organisations coupables de pêche illégale »

    Par Julio Godoy

    L’Union européenne a pendant des années accordé des subventions à hauteur d’un milliard d’euros par an à des sociétés de pêche industrielle basées dans ses Etats membres, y compris aux sociétés qui ont été prises en flagrant délit de pêche illégale dans les eaux africaines.
    « Le fait que l’UE subventionne les navires qui pêchent dans les eaux africaines constitue déjà un problème parce que, ce faisant, les contribuables européens ne font qu’aggraver la difficulté des pauvres africains à assurer leur subsistance », a déclaré à IPS Isabella Loevin, membre du comité des pêches au Parlement européen (PE).

    « Mais que les subventions aillent aux navires européens qui violent le droit international est une chose extrêmement embarrassante et contraire à l’éthique », a ajouté Loevin.
    Fishsubsidy.org, un organisme de surveillance basé à Londres, a lié 42 cas de condamnations judiciaires à des informations relatives aux subventions de l’UE en matière de pêche. L’étude s’est focalisée sur deux principaux pays de l’UE en matière de pêche: l’Espagne et la France.
    Des navires ont été pris alors qu’ils violaient les lois nationales et internationales sur la pêche dans la région centre-est de l’Océan Atlantique, dans les eaux d’Afrique où, selon plusieurs organisations environnementales, la pêche illégale est la plus répandue au monde.
    La société de pêche espagnole Vidal Armadores, un important bénéficiaire des subventions de l’UE, a reçu au moins 2,8 millions d’euros comme appui financier en 2004 et 2005. En 2004, les navires de Vidal Armadores ont été pris avec environs 24 tonnes de légines patagoniennes pêchées illégalement.
    Deux ans après, un tribunal américain a condamné le propriétaire de la société, Antonio Vidal, à quatre ans de prison avec sursis et à 400.000 dollars d’amende.
    L’UE a aussi accordé d’importantes subventions au port méditerranéen de Sète, base des Senneurs français de pêche au thon rouge. Cette flotte française est considérée comme la plus grande exploitation en mer méditerranéenne, y compris dans les eaux libyennes. Des organismes environnementaux estiment qu’en raison de la surexploitation illégale du thon rouge en Méditerranée, l’espèce est à deux doigts de la disparition.

    L’étude de Fishsubsidy.org révèle que 36 navires illégaux ont reçu plus de 13,5 millions d’euros de subvention de l’UE entre 1994 et 2006. Cinq des navires sur la liste ont reçu chacun plus d’un million d’euros de subventions européennes.
    Les propriétaires des navires ont été reconnus coupables de graves violations allant de fausses déclarations dans le livret de bord et la capture de poissons en dessous de la taille minimale à l’utilisation de matériel illégal de pêche et au dépassement des quotas.
    Loevin a déclaré que le PE a interrogé la Commission européenne (CE) sur sa politique de subvention de la pêche. « La position de la CE est que les gouvernements nationaux sont chargés de vérifier si leurs sociétés de pêche bénéficiant des subventions ne violent pas le droit international.
    Jack Thurston, co-fondateur de Fishsubsidy.org, a déclaré à IPS que les études précédentes ont montré que de nombreuses subventions de la pêche accordées par l’UE ont directement contribué à la surexploitation des stocks de poisson. « Mais notre étude est la première qui établit le lien entre les subventions et la pêche illégale », a-t-il indiqué.

    L’étude donne seulement « un aperçu du problème de la pêche illégale et la prévalence des subventions de l’UE qui sont en train d’être accordées à des navires qui ont été reconnus coupables de pêche illégale, ou qui ont continué à enfreindre à la loi après avoir reçu des subventions », a déclaré Thurston à IPS.
    Thurston a affirmé que les chercheurs ont recueilli des données « des sites Web du gouvernement, des rapports de presse et dossiers du tribunal. Les informations sur les poursuites ne sont pas centralisées et elles n’ont jamais été rendues publiques ».
    « Les gouvernements européens devraient publier des listes complètes de condamnations pour pêche illégale afin que nous puissions savoir ceux qui violent la loi », a-t-il insisté. « C’est la seule façon de s’assurer que les finances publiques n’aillent pas aux pêcheurs qui enfreignent aux lois qui protègent notre précieuse pêche. »
    Pour Loevin, il n’est aucun doute que le comportement criminel de certaines sociétés de pêche est une raison suffisante pour qu’elles soient privées des subventions européennes.
    Selon le Sahara occidental, le problème s’étend au-delà des subventions. Le service juridique du Parlement européen a conclu que les navires de pêche battant pavillons européens et opérant dans les eaux du Sahara occidental violent les lois internationales.

    En vertu d’un accord entre l’UE et le Maroc, les navires européens sont autorisés à pêcher dans les eaux du Sahara occidental. Mais le service juridique du PE a conclu dans une étude récente que « la population sahraouie du Sahara occidental n’a jamais été consultée ni amenée à tirer quelque profit de l’exploitation de ses abondantes ressources en pêche ».
    Les Nations Unies (ONU) classe la région du Sahara occidental comme un territoire non autonome. Le territoire fait l’objet d’un conflit entre le Maroc et le Front pour la libération de la Saguìa El-Hamra et du Rio de Oro (Polisario), avec son gouvernement de la République démocratique sahraouie arabe basé en Algérie.
    Selon une étude de 2002 réalisée par l’ONU, toutes les activités économiques qui ne répondent pas aux souhaits et aux intérêts du peuple du Sahara occidental seraient en violation du droit international.
    Dans leur propre analyse, les avocats du PE ont exhorté la CE à suspendre ou à modifier l’accord UE-Maroc pour s’assurer que « les navires battant pavillon de l’UE soient exclus de l’exploitation des eaux du Sahara occidental ».
    L’analyse faite par le service juridique du PE remonte à juillet 2009, mais elle était gardée secrète jusqu’à une période récente. Les Parlementaires de l’UE se sont plaints de ce que la CE, en plus de cacher les conclusions, ait ignoré l’étude; car, elle n’a même pas inscrit la question à l’ordre du jour lors de la réunion annuelle la plus récente avec les autorités marocaines en février 2010.
    « L’UE place le respect au droit international au coeur de sa politique étrangère, mais elle a fermé les yeux dans le cas du Sahara occidental », a déclaré à IPS le représentant portugais au Parlement européen, Miguel Portas.
    « Les activités de pêche illégales et non éthiques de l’UE dans les eaux du Sahara occidental ne sont rien de moins qu’un vol et constituent un soutien implicite à ce que la plupart des pays du monde considèrent comme une occupation illégale du Maroc dans le Sahara occidental », a ajouté Portas.
    All Africa, 28 mai 2010
  • Les Marocains sont fiers de leur pays (II)

    Ils sont fiers d’un roi qui n’a aucune confiance en son armée et en ses soldats, même si ceux-ci ont donné leur vies et leur sang pour réaliser les rêves expansionnistes de la monarchie alaouite.

    Lettre adressée par le major-colonel Terhzaz au ministre de la Communication du Maroc
    Prison de Salé, le 20 Mai 2010
    Monsieur le Ministre de la Communication,
    J’ai pris connaissance de votre communiqué du 16 Mai 2010 ; Je tiens avec force et conviction à remettre la vérité sur les rails.
    1. Condamnation par le tribunal militaire des FAR en Novembre 2008.
    La lettre adressée à Sa Majesté Le Roi en 2005 a servi d’acte d’accusation. Cette lettre qui prenait la défense de nos anciens pilotes prisonniers à Tindouf, capturés avec un grade, libérés 25 ans après avec le même grade. Nos avions F5 de l’époque, vétustes, surtout non équipés de système anti-missiles furent la cause essentielle de leur tragédie. Le jugement a été prononcé après une ½ heure d’instruction, 2 heures de procès à huis clos, composition du Jury non légale avec refus de citer les témoins, en particulier le Capitaine Najab, unique détenteur de la copie de la lettre. Le code de Justice Militaire a retenu le « temps de guerre » alors que la guerre n’a jamais été déclarée en Zone Sud. J’ai été condamné à 12 ans de prison pour divulgation de secret militaire au Polisario : Polisario que j’avais combattu avec force et efficacité, en tant qu’Inspecteur en Second des FRA, jusqu’à l’obtention du grade de Colonel Major par feu Sa Majesté Hassan II. Dans le cas présent, par la loi du système (le Roi est Chef d’Etat Major et la Justice est rendue au nom du Roi), la condamnation du Tribunal Militaire est maintenue en cassation.
    Monsieur le Ministre : il fallait s’appuyer sur le jugement du Tribunal Militaire avant d’affirmer les monstruosités de votre communiqué du 16 Mai.
    2. Mise à la retraite pour faute professionnelle grave.
    Pour la vérité pour le Pays, il fallait préciser, définir, développer ces accusations qui salissent l’honneur et les 40 ans de service d’un Colonel Major. Il faut dévoiler « les enquêtes et inspections d’usage » pour une affaire de cette gravité. Vous appliquez le proverbe : « qui veut tuer son chien, l’accuse de rage ». Vos hautes responsabilités de Ministre vous font obligation de connaître les grandes forces de ma carrière de 40 ans à la gloire de mon Pays et de la Monarchie.
    C’est avec plaisir et fierté que je vous livre ma bio express.
    – Ingénieur Navigateur de l’Ecole de l’Air (France). 1ère promotion de l’Aviation marocaine en 1959.
    – 1er Commandant de la 1ère Base Aérienne à Salé : j’ai contribué à la victoire des FAR en 1963 à Hassi Beida : Guerre des Sables. Décoré Croix de Guerre.
    – 1964/1968 : j’ai organisé et mis sur pied les différents bureaux de l’Etat Major Air de la jeune Aviation Militaire à Rabat.
    – 1972/1973 : Inspecteur en Second des FRA avec le Général Kabbaj : reconnaissance de ma fidélité exemplaire durant les évènements 1971/1972. J’ai contribué à la réorganisation des FRA après 1972 (le Général Kabbaj avait quitté l’Armée pendant douze ans pour la RAM).
    – 1973/1976 : Attaché Militaire à Washington, chargé de la réalisation de l’armement en vue de récupérer nos Provinces du Sud.
    – Inspecteur en Second des FRA à partir de 1977. J’ai participé à la victoire des FAR en Zone Sud. La nation toute entière était fière du rôle décisif de notre Aviation : une Aviation moderne, apte à relever les défis.
    – Diplômé de l’Ecole d’Etat Major aux USA, de l’Ecole de Guerre à Paris, Officier de l’Ordre du Trône avec Croix de Guerre et Médaille Militaire, Chevalier de la Légion d’Honneur (France), titulaire de la Legion of Merit (USA), Grand Cordon Militaire espagnol.
    « Colonel Major, j’ai été mis à la retraite pour honnêteté et compétence ».
    3. Nature des fautes qui me sont reprochées.
    Votre communiqué, Monsieur le Ministre, contient des accusations très graves. Vos responsabilités de porte parole de l’Etat vous font obligation de dévoiler pour l’opinion publique Nationale la nature et la réalité de ces « fautes graves » pour lesquelles j’ai eu « le grand pardon ».
    4. De la maison de fonction.
    En 1959, j’avais récupéré un chalet laissé vide, à l’abandon, par l’Armée française sur la Base de Rabat Ville. Durant des années (50 ans), je l’avais transformé souvent à mes frais. Après plusieurs promesses de vente, il a été décidé de livrer cette zone militaire à la spéculation. J’ai donc récupéré mes biens investis, le reste étant chapardé par des voleurs, la zone n’étant pas gardée. Je signale avec force que ces villas n’étaient plus « domaine militaire » par décret. Le Tribunal de 1ère Instance de Rabat devenant l’autorité judiciaire compétente avait ordonné l’évacuation de ces logements (de nombreuses évacuations non exécutées à ce jour).
    5. De la Double Nationalité.
    J’ai obtenu la Nationalité française après ma mise à la retraite. Cette Nationalité, je la désirais par amour pour ma famille et les grandes idées d’Humanisme, de Justice, de Droit de l’Homme, de Démocratie de la France.
    Aujourd’hui j’ai la chance d’avoir deux pays que j’aime. Condamné à 12 ans de prison après 40 ans de carrière exemplaire, la machination montée par mon Pays d’origine m’oblige à faire appel à mon 2ème Pays pour obtenir ma libération.
    6. De nos prisonniers à Tindouf.
    L’Histoire Militaire de notre Pays semble vous échapper, Monsieur le Ministre. En réalité, nos anciens militaires prisonniers à Tindouf ont subi 2 préjudices énormes :
    a. Notre Pays avait refusé à plusieurs reprises leur libération pour ne pas discuter avec le Polisario. C’est ainsi qu’ils ont battu des records de détention : 25 ans.
    b. Enfin libérés, fiers de retrouver leur Pays, leur famille, la gratitude et l’estime de la Nation, ils sont mis à la retraite d’office, même les plus jeunes. Capturés avec un grade, ils se retrouvent dans le civil 25 après avec le même grade, d’où des préjudices énormes de carrière, des pertes de repère.
    7. De la Vérité.
    Aujourd’hui, je suis en prison, victime d’un règlement de compte de gens sans scrupules. Je suis l’objet d’une haine sans limite de la part d’anciens Généraux.
    Notre Pays mène un combat pour la Démocratie et les Droits de l’Homme ; Il obtient le statut avancé dans un monde difficile. Son porte-parole, par ses multiples déclarations : celles d’hier et celles d’aujourd’hui, l’éloignent de plus en plus de la cour des Grands.
    Monsieur le Ministre, pendant 1 an, j’ai accepté de me taire et de subir pour éviter le scandale par amour pour mon Pays et mon Roi. Aujourd’hui, cet amour reste intact. Ma devise : « aie confiance dans ton courage, ton innocence, l’amour de ton Pays et de ton Roi ».
    Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.
    Colonel Major Terhzaz Kaddour
    Prison de Salé le 20 Mai 2010
    Source : SOLIDMAR, 27 mai 2010
  • Nouveau livre de Luis Leantes : Sahara

    Quatrième de couverture :
    Une femme d’une quarantaine d’années, Montse, s’éveille dans un hôpital perdu du Sahara-Occidental, entre le Maroc et l’Algérie. Jour et nuit, une infirmière veille à ses côtés, calme sa douleur et écoute ses paroles décousues. Qui est cette étrangère ? Que faisait-elle au beau milieu du désert, piquée par un scorpion ? Qui sont les ravisseurs qu’elle défie dans son délire?
    Flash-back : urgences de Barcelone, la nuit du 31 décembre 1999. Parmi les affaires d’une patiente décédée, Montserrat Cambra découvre la photo en noir et blanc de deux hommes dans le désert. Ce qu’elle voit la bouleverse : l’un d’eux est Santiago San Román, son premier amour, exécuté en 1975 pour collaboration avec une organisation terroriste. Au dos de la photo figure pourtant cette date : 1976. Montse prend la décision de partir à la recherche de Santiago. Il aurait refait sa vie en Algérie, sous une nouvelle identité…
    Deux époques et deux personnages se croisent dans ce roman : Montse, médecin urgentiste à Barcelone, lors du passage à l’an 2000, et Santiago San Román, légionnaire en 1975, alors que s’amorcent la Marche verte et la chute du régime franquiste. Prisonnier de sa section, accusé de collusion avec l’ennemi, Santiago croit avoir eu un enfant de Montse. Mais elle seule connaît la vérité. Un dialogue qui n’a jamais eu lieu se noue au fil du roman entre les deux anciens amants.
    Avec des thèmes et une construction originaux, Luis Leante a voulu écrire une histoire d’amour mais aussi « le portrait de deux époques et de deux cultures unies par un même secret. L’aventure d’une femme dans le désert en quête d’essentiel ». À travers son texte, il fait également œuvre de mémoire, en exhumant de l’oubli un chapitre douloureux de la fin de la dictature : l’abandon du Sahara-Occidental. Au croisement de plusieurs genres (amour, histoire et aventure) et différentes époques, le roman de Luis Leante réserve un choc de lecture à tous ceux qui en tourneront les pages…
    Mon avis :
    Ce livre m’a été recommandé par ma libraire. Je ne regrette pas mon choix.
    C’est une lecture dépaysante, nous suivons cette femme vivant dans son passé et son présent, avec en toile de fond, le désert et son peuple, ses habitants « les sahraouis » dont on connaît peu l’histoire et la culture. Un épisode de l’histoire coloniale de l’ Espagne est relaté.
    Montse arrivera-t-elle à retrouver la mémoire du passé, et à retrouver son amour de jeunesse? 
    L’Agora des Livres, 27 mai 2010
  • Pillage des richesses du Sahara occidental : Le gouvernement sahraoui interpelle l’UE

    Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a lancé hier un appel pressant à l’Union européenne (UE) à «s’abstenir de contribuer au pillage systématique des richesses» du Sahara occidental et à exercer des pressions sur la Maroc «pour qu’il mette fin à son aventure coloniale» dans ce territoire.
    «Nous lançons un appel pressant à l’Union européenne à s’abstenir de contribuer au pillage systématique des richesses de notre pays et à exercer les pressions qui s’imposent sur le Maroc en vue de mettre fin à son aventure coloniale au Sahara occidental», indique un communiqué du ministère sahraoui des Affaires étrangères. Réagissant à une déclaration à la presse de l’ambassadeur de l’UE à Rabat, qui prétend que l’accord de pêche avec le Maroc est «légal et conforme au Droit international», le gouvernement de la RASD et le Front Polisario ont fermement condamné les «affirmations irresponsables» du représentant de l’UE et considéré qu’une telle position «s’aligne complètement sur celle de l’occupant marocain».

    «Nous tenons à rappeler que le Maroc a envahi militairement le Sahara occidental en 1975, et, en tant que puissance occupante, ne possède pas de souveraineté sur notre pays et n’a aucun titre juridique lui permettant d’exploiter ses ressources naturelles, comme l’a montré clairement, en 2002, le conseiller juridique de l’ONU,
    M. Hans Corell», relève le communiqué. «En effet, a ajouté le gouvernement sahraoui, le pillage des ressources naturelles de notre pays par l’occupant marocain constitue une violation flagrante de toutes les conventions internationales et des résolutions de l’ONU».
    Le peuple sahraoui, dont le pays est divisé en deux par le mur militaire marocain, «subit depuis plus de 35 ans la répression et la misère imposées par l’agresseur», a rappelé la même source.
    «Les immenses richesses du territoire sahraoui remplissent les caisses de l’Etat marocain pour, entre autres, acheter des armes et renforcer son occupation illégale de notre pays», a dénoncé le gouvernement sahraoui, rappelant que «les témoignages d’organisations indépendantes et des médias internationaux sont on ne peut plus clairs à ce sujet».
    Le Jeune Indépendant, 29 mai 2010 
     
     
     
     
  • Union pour la Méditerranée : Un sommet pour quoi faire ?

    Par A. Hamid
    La présidence espagnole de l´Union européenne a peut-être vu grand, trop grand même, en se proposant de faire asseoir à la même table, le 7 juin prochain, les dirigeants arabes et Israël au Sommet des 43 pays de l´Union pour la Méditerranée (UpM).
    L´Espagne voulait, quelque part, et cela peut se comprendre, rééditer l´exploit diplomatique de la première Conférence internationale de Madrid qui avait ouvert la voie, en 1992, au processus de paix au Proche-Orient et rendu possible l´objectif d´un Etat palestinien à la faveur des Accords d´Oslo dont Abou Mazen est l´un des artisans.
    Or, les données du conflit israélo-arabe sont-elles aujourd´hui les mêmes qu´il y a deux décennies ? La situation dans la région s´est particulièrement dégradée parce qu´Israël n´a jamais renoncé à sa politique de colonisation des terres arabes en Cisjordanie et à l´est d’Al Qods, ce qui rend impossible, dans ces conditions, la reprise du processus de dialogue israélo-palestinien. L´actuel Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, n´a pris aucun engagement sur le gel des colonies juives, ni durant sa campagne électorale, en 2008, ni à deux ou trois occasions en face de Barack Obama et encore moins Avigdor Lieberman.
    L´infréquentable Lieberman
    Le ministre des Affaires étrangères a d´ailleurs fait mieux, en avril dernier, à Madrid où il avait été reçu avec tous les égards. Pas un mot dans sa bouche aux questions de ses interlocuteurs sur le bannissement des Palestiniens de Cisjordanie et pas la moindre allusion au gel des colonies juives réclamé par son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos au nom des «27». En résumé, pas de conférence de presse pour ne pas avoir à répondre à la presse qui l´attendait de pied ferme sur ces questions.
    Moratinos, l´éternel optimiste
    Moratinos, c´est du domaine public, a de très mauvaises relations avec Lieberman qu´il rencontrait pour la quatrième fois depuis 2008. Son optimisme à toute épreuve lui a-t-il joué un tour ? Son erreur fut probablement, d´avoir adressé trop hâtivement une invitation à ce sommet à ce ressortissant russe qui a appelé au bombardement du barrage d´Assouan et au retrait de la citoyenneté aux aborigènes de la Palestine historique. Le plus infréquentable des membres du gouvernement Netanyahou, même parmi les dirigeants arabes qui, comme Mubarak, entretiennent des contacts suivis avec Israël, s´est empressé de saisir au vol cette invitation au Sommet de Barcelone.
    La question devenait dès lors la suivante : un sommet de l´UpM pour quoi faire ? C´est pourtant pour le succès de ce rendez-vous que le gouvernement espagnol a mis en branle sa machine diplomatique, depuis le début de sa présidence européenne, en janvier dernier.
    Le chef de la diplomatie espagnol a dû effectuer un premier déplacement au début de ce mois en Israël, dans les Territoires palestiniens, en Syrie puis au Liban, et assister au dernier Sommet arabe de Syrte, pour appeler les dirigeants arabes à ne pas boycotter Barcelone.
    Voilà encore une semaine, il soutenait devant les journalistes qu´il y avait «95%» des chances pour que le Sommet de l´UpM se tienne à la date fixée. C´est-à-dire sous la présidence espagnole de l´Union européenne qui doit s´achever le 30 juin prochain. Quelques jours plus tard, un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères annonçait le «report» de ce rendez-vous pour la mi-novembre. Toujours à Barcelone, mais sous la présidence tournante belge.
    Report ou ajournement du sommet
    Tout le monde sait que la formule choisie, le report, vaut ajournement pur et simple. Rien ne garantit, en effet, que le processus en cours de dialogue indirect entre les Palestiniens et les Israéliens ouvre la voie à un accord sur la création du futur Etat palestinien.
    Moratinos ne désespère toujours pas de pouvoir réunir Netanyahou et Mahmoud Abbas, en automne à Barcelone, aux côtés des présidents Zapatero, Sarkozy et Mubarak.
    C´est à cette fin qu´il vient d´entreprendre, vendredi dernier, un second périple dans la région, avec comme première escale Istanbul où la conférence sur la Somalie lui offre une très bonne occasion de remettre Barcelone à l´ordre du jour. Il verra ensuite Mubarak puis le roi Abdallah de Jordanie. L´enjeu n´est pas toujours le succès du Sommet de l´UpM. L´Espagne sait parfaitement que cette nouvelle institution inventée par Sarkozy pour fermer les portes de l´Union européenne au nez de la Turquie (pays musulman) n´a pas d´autre ambition que de lancer des projets d´environnement, de tourisme, de ressources en eau, d´autoroute maritime et un plan solaire méditerranée.
    Des tâches techniques importantes certes pour la Méditerranée, mais qui n´ont rien à voir avec la création d´un véritable espace où, comme c´est dans l´esprit du processus de Barcelone lancé en 1995, la prospérité des deux rives de la Méditerranée doit s´accompagner d´un processus de paix et de sécurité.
    Le «fiasco» de la présidence tournante de l´UE
    La présidence espagnole de l´Union européenne aurait été un «fiasco», selon le quotidien de droite La Razón qui fait observer, dans son édito de vendredi, que les sommets – enjeux qui étaient au programme de la présidence espagnole de l´UE ont « échoué» ou n´auront pas lieu.
    Le Sommet Union européenne-Etats-Unis n´aura pas lieu comme prévu en mai à Madrid, à la demande du président Obama. Dans ce cas comme dans celui de l´UpM, il s´agit «officiellement» de report. Avec le Maroc, le 7 mars à Grenade, les «27» ont constaté que leur partenaire le plus privilégié violait sans états d´âme les droits de l´homme au Sahara occidental et faisait la chasse aux chrétiens. La France veille.
    Avec l´Amérique latine, les Européens ont signé quelques accords de libre-échange, mais là s´arrête le «succès historique» de ce sommet. Un bilan bien maigre d´une présidence européenne encore sous la déception du revers diplomatique ressenti par l´ajournement du Sommet de l´UPM de Barcelone. Quelque part, la diplomatie espagnole voulait ce rendez-vous pour redorer son blason.
    La première erreur des «27» est de n´avoir pas les moyens de leur ambition de jouer les premiers rôles dans une région où l´influence des Etats-Unis a affiché ses limites en raison du poids du lobby juif américain qui encourage la politique de colonisation suivie par Netanyahou et Avigdor Lieberman.
    Le Temps d’Algérie, 28 mai 2010
  • Plaidoyer de Winnie Mandela pour la décolonisation du Sahara occidental

    MADRID – La militante sud-africaine Winnie Mandela a plaidé, jeudi à Madrid, en faveur de la décolonisation du Sahara occidental, « dernière colonie qui subsiste encore en Afrique », et dénoncé le Maroc qu’elle a assimilé au « régime fasciste de l’Apartheid ». « La solution au problème sahraoui est évidente, à savoir l’autodétermination et l’indépendance basées sur l’application des résolutions légitimes des Nations unies et les principes internationaux reconnus », a affirmé Winnie Mandela lors des 4e Journées des universités publiques madrilènes sur le Sahara occidental ouvertes mercredi. 
    Algérie Actualité, 28 mai 2010
  • Medelci : "Le continent espère se débarrasser de sa dernière plaie : le Sahara Occidental"

    Medelci à la Journée de l’Afrique : «Evaluer les progrès accomplis par le continent»
    «Evaluer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du développement économique et social communs du continent» et «mesurer les avancées enregistrées en matière de modernisation des nos Etats et de nos institutions», tels sont les axes proposés par M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, en ce 47e anniversaire de la Journée de l’Afrique lors d’une cérémonie marquant le 47e anniversaire de la création de l’Organisation panafricaine, à laquelle ont pris part de hauts cadres de l’Etat et des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger. Un anniversaire mis à profit par les Africains pour rendre hommage aux fondateurs de l’OUA «dès les premières lueurs des indépendances» pour rassembler les Africains, d’abord, relever les défis de paix, de sécurité et de développement ensuite. 47 ans après la création de l’OUA, qui est devenue l’Union africaine en 2002, un acteur «incontournable dans le traitement des grandes questions» internationales, le continent espère se débarrasser de sa dernière plaie : le Sahara Occidental pour mettre tous ses efforts sur la voie d’un développement «durable, harmonieux et homogène» et réussir avec ses «potentialités» et «la volonté de ses dirigeants» à établir des partenariats gagnant-gagnant avec le reste du monde pour au moins atteindre les OMD, objectifs du Millénaire. «Les projets de réforme des institutions internationales (…) reconnaissent le rôle prépondérant que le continent est appelé à assumer dans la gouvernance mondiale, tant dans la participation à la sécurité internationale (…) que dans son apport au fonctionnement des institutions de Bretton Woods ou encore dans le domaine des changements climatiques», affirme M. Medelci rappelant la persistance de la menace terroriste et de la criminalité transnationale multiforme qui «nécessitent une vigilance accrue, une prise en charge adéquate et une coopération sincère». M. Medelci a évoqué aussi «la criminalisation sans équivoque et la condamnation ferme du paiement de rançons pour les enlèvements perpétrés par les groupes terroristes». Il a rappelé que l’UA a adopté en 2009, des mesures sévères pour éradiquer ce phénomène, en demandant l’association à la lutte de tous ses partenaires. «Malgré toutes ces difficultés, l’Afrique et les Africains gardent une foi inébranlable dans leur capacité à relever les défis et assurer un décollage économique, social et culturel irréversible», dit-il. D’autant que pour la première fois, un Mondial se déroulera en Afrique.
    HORIZONS, 28 mai 2010
  • Medelci : « Le continent espère se débarrasser de sa dernière plaie : le Sahara Occidental »

    Medelci à la Journée de l’Afrique : «Evaluer les progrès accomplis par le continent»
    «Evaluer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du développement économique et social communs du continent» et «mesurer les avancées enregistrées en matière de modernisation des nos Etats et de nos institutions», tels sont les axes proposés par M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, en ce 47e anniversaire de la Journée de l’Afrique lors d’une cérémonie marquant le 47e anniversaire de la création de l’Organisation panafricaine, à laquelle ont pris part de hauts cadres de l’Etat et des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger. Un anniversaire mis à profit par les Africains pour rendre hommage aux fondateurs de l’OUA «dès les premières lueurs des indépendances» pour rassembler les Africains, d’abord, relever les défis de paix, de sécurité et de développement ensuite. 47 ans après la création de l’OUA, qui est devenue l’Union africaine en 2002, un acteur «incontournable dans le traitement des grandes questions» internationales, le continent espère se débarrasser de sa dernière plaie : le Sahara Occidental pour mettre tous ses efforts sur la voie d’un développement «durable, harmonieux et homogène» et réussir avec ses «potentialités» et «la volonté de ses dirigeants» à établir des partenariats gagnant-gagnant avec le reste du monde pour au moins atteindre les OMD, objectifs du Millénaire. «Les projets de réforme des institutions internationales (…) reconnaissent le rôle prépondérant que le continent est appelé à assumer dans la gouvernance mondiale, tant dans la participation à la sécurité internationale (…) que dans son apport au fonctionnement des institutions de Bretton Woods ou encore dans le domaine des changements climatiques», affirme M. Medelci rappelant la persistance de la menace terroriste et de la criminalité transnationale multiforme qui «nécessitent une vigilance accrue, une prise en charge adéquate et une coopération sincère». M. Medelci a évoqué aussi «la criminalisation sans équivoque et la condamnation ferme du paiement de rançons pour les enlèvements perpétrés par les groupes terroristes». Il a rappelé que l’UA a adopté en 2009, des mesures sévères pour éradiquer ce phénomène, en demandant l’association à la lutte de tous ses partenaires. «Malgré toutes ces difficultés, l’Afrique et les Africains gardent une foi inébranlable dans leur capacité à relever les défis et assurer un décollage économique, social et culturel irréversible», dit-il. D’autant que pour la première fois, un Mondial se déroulera en Afrique.
    HORIZONS, 28 mai 2010
  • Journal El Pais : "Le Polisario coupe les contacts avec la MINURSO"

    Le représentant du mouvement de libération sahraoui aux Nations Unies assure qu’il s’agit d’une « décision fruit de l’irritation ».
    IGNACIO CEMBRERO – Madrid – 28/05/2010
    Le Front Polisario « a gelé » ses contacts avec la MINURSO, la force de Nations Unies au Sahara Occidental, tel qu’annoncé à Madrid par Ahmed Boukhari, représentant à l’ONU du mouvement de libération sahraoui.
    « C’est une décision produit de notre irritation », a expliqué Boukhari. « La MINURSO est devenu bouclier de protection d’un fait colonial c’est-à-dire l’occupation du Sahara par le Maroc », a-t-il ajouté. Des sources de la MINURSO n’ont pas confirmé cette interruption des contacts.
    Mohamed Ould Salek, responsable des relations extérieures de la RASD, l’entité créée par le Polisario, avait déjà signalé au mois d’avril qu’elle avait décidé de réviser les relations avec la MINURSO qui « a renié ses engagements ».
    Elle a été déployée en 1991 pour superviser le cessez-le-feu entre le Polisario et le Maroc et pour organiser un référendum d’autodétermination dans l’ancienne colonie espagnole qu’elle ne prépare même pas.

  • Journal El Pais : « Le Polisario coupe les contacts avec la MINURSO »

    Le représentant du mouvement de libération sahraoui aux Nations Unies assure qu’il s’agit d’une « décision fruit de l’irritation ».
    IGNACIO CEMBRERO – Madrid – 28/05/2010
    Le Front Polisario « a gelé » ses contacts avec la MINURSO, la force de Nations Unies au Sahara Occidental, tel qu’annoncé à Madrid par Ahmed Boukhari, représentant à l’ONU du mouvement de libération sahraoui.
    « C’est une décision produit de notre irritation », a expliqué Boukhari. « La MINURSO est devenu bouclier de protection d’un fait colonial c’est-à-dire l’occupation du Sahara par le Maroc », a-t-il ajouté. Des sources de la MINURSO n’ont pas confirmé cette interruption des contacts.
    Mohamed Ould Salek, responsable des relations extérieures de la RASD, l’entité créée par le Polisario, avait déjà signalé au mois d’avril qu’elle avait décidé de réviser les relations avec la MINURSO qui « a renié ses engagements ».
    Elle a été déployée en 1991 pour superviser le cessez-le-feu entre le Polisario et le Maroc et pour organiser un référendum d’autodétermination dans l’ancienne colonie espagnole qu’elle ne prépare même pas.