Catégorie : Non classé

  • Arrivée des enfants sahraouis à Madrid dans le cadre des « Vacances en paix »

    Madrid, 22/06/2010 (SPS) Des groupes d’enfants sahraouis sont arrivés mardi soir à la région de Madrid, dans le cadre du programme « vacances en paix » à l’initiative des associations et mouvement de la solidarité avec le peuple sahraoui, en collaboration avec le secrétariat d’Etat à la jeunesse et du sport de la RASD, a-t-on appris de source fiable sur place. A leur arrivée à l’aéroport de Barajas, ils ont été reçus par les représentants d’associations d’amitié et de solidarité, des municipalités de Madrid, des membres de la représentation du Front dans cette région, au cotés des dizaines de familles d’accueil. « L’accueil d’un enfant sahraoui est une joie et un plaisir pour nous », a déclaré un père d’une famille d’accueil venu accueillir les petits ambassadeurs sahraouis. « Il est comme chez lui, exactement comme ce qui se passe quand l’un de nous se rend dans les camps de réfugiés sahraouis », a-t-il indiqué « Nous regrettons que certains enfants sahraouis ne seront pas en mesure de revenir en Espagne en raison de leur âge, mais les liens d’amitié et de fraternité continueront entre les familles sahraouies et espagnoles », a-t-on ajouté. Les premiers groupes d’enfants sahraouis ont commencé à venir en Espagne à partir de la semaine dernière, notamment dans la région d’Andalousie dans le cadre du programme « vacances en paix », dont 7000 enfants doivent profiter de ce programme au niveau de l’Espagne. (SPS)

  • Conférence internationale de soutien au peuple sahraoui à Florence (Italie), en octobre prochain

    Florence (Italie), 22/06/2010 (SPS) Le président de la province de Florence, Andrea Barducci a annoncé lundi la célébration en octobre prochain à Florence d’une conférence internationale pour le soutien du peuple sahraoui, a-t-on appris de source proche de la représentation du Front Polisario à Toscane.
     »Nous réaffirmons notre plein engagement pour la tenue d’une conférence internationale à Florence en octobre, afin d’ attirer l’attention de l’opinion publique autour d’une question qui perdure depuis trop longtemps et menace la survie même du peuple sahraoui » , a déclaré le président de la province de Florence, Andrea Barducci après avoir reçu lundi, le président de l’Organisation d’action contre la torture au Sahara occidental, Elmami Amar Salem, en compagnie du représentant sahraoui à Toscane, Abdallahi Mohamed Salem.
    « Il m’est un plaisir tout particulier de rencontrer une personne comme El Mami Amar Salem, qui a vécu en personne une expérience tragique pour la survie et continue par tous les à lutter pour ses droits légitimes », a ajouté M. Barducci.
    El Mami Amar Salem est un fervent défenseur des droits humains au Sahara occidental, notamment à la ville occupée de Dakhla. Il a été arrêté en 2004 et 2006, puis menacé, harcelé, arrêté et abandonné en plein désert par les forces d’occupation marocaines à la frontière du Sahara occidental avec la Mauritanie. (SPS)
  • La Cie de Louisiane en liste noire continue ses importations

    L’entreprise de fertilisant PCS basée en Louisiane commence à être sous les feux des investisseurs éthiques en Europe. L’entreprise est le premier importateur de roches de phosphate provenant du Sahara Occidental occupé, en violation du droit international. En dépit de ces préoccupations, ils ont à nouveau reçu un chargement.
    Le 31 mai 2010, PCS a reçu un nouveau chargement de phosphate venant du Sahara Occidental. La cargaison est venue dans le vraquier « Cos orchid » battant pavillon de Singapour.
    PCS est de loin le plus gros importateur de phosphate venant du Sahara Occidental. Le commerce est considéré comme hautement amoral, et les investisseurs éthiques européens ont commencé en 2010 à mettre l’entreprise sur liste noire de leur portefeuille pour des préoccupations d’ordre éthique.
    « Cos Orchid » a un port en lourd de 55.539 tonnes, ce qui signifie que le navire peut potentiellement transporter environ 53.000 tonnes de phosphate provenant du territoire occupé. Le navire est la propriété de la compagnie Chinoise COSCO, et a le numéro IMO 9308704.
    Après avoir quitté le port de PCS Nitrogen en Louisiane, le navire a continué vers Tampa, en Floride. C’est à ce même endroit qu’un autre importateur de phosphate, Mosaic Co, a reçu précédemment des phosphates. Les recherches n’ont pas été menées pour savoir si « Cos Orchid » avait transporté une partie des phosphates à Tampa, ou si l’ensemble de la cargaison avait été déchargé à PCS Nitrogen.
  • "Le peuple sahraoui ne renoncera jamais à son droit à l’autodétermination" (diplomate)

    Nations Unies, 22/06/2010 (SPS) Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Boukhari Ahmed a déclaré mardi que « le peuple sahraoui «ne renoncera jamais à son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, à l’issue d’u ne réunion du comité spécial des Nations Unies chargé de la décolonisation (comité des 24). Le membre du Secrétariat national du Front Polisario, Boukhari Ahmed a souligné que « la question du Sahara occidental est une question de décolonisation inscrite à l’ordre du jour du Comité des 24 », regrettant « l’échec de l’Organisation des Nations Unies à assumer pleinement ses responsabilités dans cette question ». L’Assemblée générale des nations unies a adopté en décembre 1960 la résolution (1514), par laquelle l l’organisation s’est engagée à veiller à permettre aux pays et les peuples sous occupation coloniale, l’exercice de leur droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, a rappelé Bukhari. Il a également exprimé sa conviction que la majorité des membres de l’ONU « partage le même avis dans une affaire de décolonisation aussi claire, il ne peut pas y avoir aucune exception à la règle générale, selon la résolution 1514 qui a donné naissance à ce comité « , ajoutant que « ni la communauté internationale, ni aucun pays du monde ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ». En ce sens, « nous ne pouvons pas, ni vous, ni l’Afrique, ni la région, accepter le fait accompli ni nous résigner aux conséquences d’une logique fondée uniquement sur la force et les appétits territoriaux », a-t-il prévenu. M. Boukhari a également exhorté le comité à « diligenter une mission dans les territoires occupés du Sahara occidental pour s’informer sur place de la situation qui prévaut dans ces territoires, sinon dans le cas échéant la tenue session extraordinaire sur le Sahara occidental », exprimant la disponibilité du Front Polisario à coopérer pleinement dans ce sens ». Le Conseil de sécurité a renouvelé le 30 avril dernier pour un an le mandat de la Mission pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), sans l’élargissement des prérogatives de cette dernière à la protection et au respect des droits de l’homme au Sahara occidental, en raison de l’opposition de la France, rappelle-t-on. L’ONU encourage les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc à poursuivre le processus de négociations initié en 2007 sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies pour parvenir à une solution juste et durable qui permet te l’autodétermination du peuple sahraoui . (SPS)
  • « Le peuple sahraoui ne renoncera jamais à son droit à l’autodétermination » (diplomate)

    Nations Unies, 22/06/2010 (SPS) Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Boukhari Ahmed a déclaré mardi que « le peuple sahraoui «ne renoncera jamais à son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, à l’issue d’u ne réunion du comité spécial des Nations Unies chargé de la décolonisation (comité des 24). Le membre du Secrétariat national du Front Polisario, Boukhari Ahmed a souligné que « la question du Sahara occidental est une question de décolonisation inscrite à l’ordre du jour du Comité des 24 », regrettant « l’échec de l’Organisation des Nations Unies à assumer pleinement ses responsabilités dans cette question ». L’Assemblée générale des nations unies a adopté en décembre 1960 la résolution (1514), par laquelle l l’organisation s’est engagée à veiller à permettre aux pays et les peuples sous occupation coloniale, l’exercice de leur droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, a rappelé Bukhari. Il a également exprimé sa conviction que la majorité des membres de l’ONU « partage le même avis dans une affaire de décolonisation aussi claire, il ne peut pas y avoir aucune exception à la règle générale, selon la résolution 1514 qui a donné naissance à ce comité « , ajoutant que « ni la communauté internationale, ni aucun pays du monde ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ». En ce sens, « nous ne pouvons pas, ni vous, ni l’Afrique, ni la région, accepter le fait accompli ni nous résigner aux conséquences d’une logique fondée uniquement sur la force et les appétits territoriaux », a-t-il prévenu. M. Boukhari a également exhorté le comité à « diligenter une mission dans les territoires occupés du Sahara occidental pour s’informer sur place de la situation qui prévaut dans ces territoires, sinon dans le cas échéant la tenue session extraordinaire sur le Sahara occidental », exprimant la disponibilité du Front Polisario à coopérer pleinement dans ce sens ». Le Conseil de sécurité a renouvelé le 30 avril dernier pour un an le mandat de la Mission pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), sans l’élargissement des prérogatives de cette dernière à la protection et au respect des droits de l’homme au Sahara occidental, en raison de l’opposition de la France, rappelle-t-on. L’ONU encourage les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc à poursuivre le processus de négociations initié en 2007 sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies pour parvenir à une solution juste et durable qui permet te l’autodétermination du peuple sahraoui . (SPS)
  • Origines, enjeux et pespectives de paix du conflit du sahara occidental

    La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du Maghreb. (SOLLO Denise)

    Le Sahara occidental est situé à l’ouest du Maghreb et présente comme voisins frontaliers : Le Maroc au nord ; au nord –est l’Algérie avec qui il partage une courte frontière; et enfin la Mauritanie à l’est, et dans tout le sud. Toute sa frontière ouest donne sur l’atlantique. Sa superficie est de 266000 km². A l’époque de son occupation par l’Espagne en 1884, le territoire du Sahara Occidental est essentiellement occupé de tribus guerrières, maraboutiques et tributaires, organisées et indépendantes entre-elles.
    Selon certains auteurs, les différentes expéditions marocaines sur ce territoire n’ont pas conduit à une soumission effective des populations autochtones aux sultans du Maroc. Néanmoins, durant toute la période qui a précédé la colonisation de ce territoire et même pendant celle-ci, il est arrivé que des chefs guerriers en provenance de cette région, reçoivent une aide matérielle massive de la part du sultan du Maroc, pour venir à bout de l’ennemi commun qu’était l’occupant européen. C’est le cas du chef de guerre et marabout Ma El Aïnin, finalement tué par les français au Maroc en 1910.
    Cette attitude de certains chefs et notables du Sahara vis-à-vis du sultan du Maroc, a conduit certains à conclure qu’il s’agissait là d’une forme de reconnaissance de la souveraineté du royaume marocain sur le territoire du Sahara Occidental. Pour d’autres, il s’agissait tout simplement d’une demande d’aide à un voisin plus puissant, afin de venir à bout d’un ennemi commun, puisque le Maroc lui-même était menacé par l’occupation française. Finalement, c’est plutôt la France et l’Espagne qui ont finiront par avoir raison des résistances marocaines d’une part, et des actes de rébellions des sahraouis d’autre part. Ceci s’est traduit par la colonisation Espagnole du Sahara en 1884, et la mise sous protectorat du Maroc par la France en 1912.
    Les acteurs au conflit, aux lendemains des indépendances :
    C’est aux lendemains des indépendances que ce territoire commence à être revendiqué par deux pays : le Maroc et la Mauritanie. 
    Le Maroc, indépendant depuis 1956 estime que ce territoire faisait partie intégrante du sien bien longtemps avant la venue des européens au Maghreb. La thèse marocaine du « Grand Maroc » était une revendication des territoires considérés par les défendeurs de cette thèse comme étant sous souveraité marocaine avant la colonisation européenne. Ainsi, les territoires à restituer au Maroc étaient: le Sahara espagnol, la Mauritanie, le nord du Mali et une partie de l’ouest algérien ( région de Tindouf).

    La Mauritanie, ancienne colonie française, tout en réfutant l’idée de son intégration au grand Maroc, estimait que le territoire du Sahara espagnol devait être intégré au sien à cause des fortes similitudes linguistiques, culturels, et ethniques entre sahraouis et maures.
    L’Espagne, puissance colonisatrice, loin d’aller dans le sens d’une décolonisation du Sahara, décida plutôt d’en faire une de ses provinces.
    Le conflit qui opposait d’une part l’Espagne et le Maroc, et d’autre part l’Espagne et la Mauritanie, avait comme origine les exigeances marocaine et mauritanienne relatives à la décolonisation du Sahara espagnol, par conséquent au départ de l’Espagne. L’absence d’un front commun « maroco-mauritanien » face à la position espagnole provenait des revendications marocaines relevant de la thèse du grand Maroc. De plus, la guerre entre le Maroc et l’Algérie(qui était restée jusque-là à l’écart du conflit du Sahara Occidental) de 1962 au sujet de leur frontière commune, ne favorisait pas non plus la possibilité de constitution d’un front commun des trois voisins immédiats du Sahara Occidental. Ainsi, malgré les pressions en provenance des Nations Unies dès 1965 visant à pousser l’Espagne à décoloniser ce territoire par l’organisation d’un référendum d’autodétermination, celle-ci continuait de jouer les résistantes en acceptant le principe de l’autodétermination, mais sans véritablement s’activer dans le sens d’un retrait. Ainsi, l’Espagne n’hésitait pas à exploiter la faiblesse d’une absence d’organisation de ses adversaires, en entretenant des discussions bilatérales avec chacune d’elles, tout en essayant de montrer aux Nations Unies que finalement les autochtones préféraient le rattachement à l’Espagne.  

    Le début du conflit armé

    Le début des années 1970 va voir des changements nets s’effectuer dans la région. Les voisins immédiats du Sahara occidental finissent par former un front commun, après le règlement par le Maroc de son litige frontalier avec l’Algérie, ainsi que sa reconnaissance de la souveraineté de la Mauritanie. Ce bloc décide donc de faire pression sur l’Espagne pendant que de l’autre côté, les Nations Unies somment de plus en plus celle-ci d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Sur le plan interne, on assiste à une naissance de partis nationalistes au Sahara occidental tels que le Parti de l’Union National Sahraoui (PUNS) soutenu par l’Espagne, Le Mouvement de Renaissance des Hommes Bleus (MOREHOB) soutenu par le Maroc et le Front de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), né le 10 mai 1973 et qui sera soutenu par l’Algérie. Le 20 mai de la même année, le front polisario attaque le poste de police espagnol de el khanga et signifie par ce geste, l’ouverture des hostilités vis-à-vis de l’occupation et pour la fierté nationale. Deux ans plus tard, le Roi du Maroc dirige la grande Marche Verte.

    La Marche Verte du 16 octobre 1975 se veut une récupération symbolique et pacifique du territoire du Sahara « marocain » par le Maroc. Cette Marche a à sa tête la personne même du roi Hassan II du Maroc, suivi par une grande foule brandissant le coran et le drapeau marocain; le coran se voulait un symbole pacifique de l’action de récupération, alors que le drapeau traduisait un signe indicateur de l’appartenance de ce territoire au Maroc.
    Pour les membres du front polisario, la présence de l’armée marocaine sur le territoire (celle-ci y a précédé les marcheurs) représente une nouvelle occupation étrangère, alors même que l’Espagne n’y a pas encore achevé son retrait. Ses derniers soldats en partiront en janvier 1976, et elle mettra officiellement fin à sa présence sur ce territoire en février 1976. Ceci explique pourquoi les combattants du front polisario allaient prendre les armes une nouvelle fois pour se défaire de cette nouvelle occupation. Dans la même période, plus précisément le 24 novembre 1975, le Maroc, la Mauritanie et l’Espagne signent à Madrid (Espagne) les accords (tripartites) de Madrid. Ceux-ci voient l’Espagne octroyer à la Mauritanie et au Maroc, l’administration conjointe du territoire du Sahara occidental. Partant du territoire quelques mois après, l’Espagne devait signifier aux Nations Unies sa démission du titre de puissance administrante du Sahara occidental, titre que les Nations Unies n’ont pas eu à octroyer à un autre Etat.
    La République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) voit le jour au lendemain du départ espagnol du territoire : le 27 février 1976. Cette République constitue en réalité une riposte des tripartites de Madrid, et son avènement coïncide avec le déclenchement des hostilités. Dès cette période, des combats très violents opposent en effet les combattants du Front Polisario aux forces marocaines dans la partie nord du territoire d’une part, et aux forces mauritaniennes dans la partie sud du territoire d’autre part. Pour garantir l’efficacité de son offensive, le Front Polisario reçoit une aide massive de l’Algérie. Cette aide se résume par l’octroie d’un matériel militaire important, de la logistique, de la région de Tindouf comme base arrière et construction de camps de réfugiés, et même de colonnes de soldats algériens. Ainsi, les combattants du front polisario avec l’aide de l’Algérie vont tout d’abord chasser l’armée mauritanienne du Sahara occidental, pour aller ensuite les battre sur leur propre territoire, en s’emparant de certaines régions du nord de la Mauritanie. Cette situation va contraindre la Mauritanie à signer l’accord de paix d’Alger du 05 Août 1979, dans lequel elle renonce à sa revendication du territoire du Sahara Occidental, tout en obtenant du Front polisario, la promesse de ne procéder à aucune revendication sur territoire. De son côté, le Maroc trouve l’aide nécessaire lui permettant de se soustraire à une défaite devenue presque inéluctable, auprès de pays occidentaux. C’est le cas des Etats-Unis qui vont, dans les années 81-82, fortement accroître leur aide au Maroc. Cette aide se résumera entre autres à une importante livraison du matériel militaire, suite aux accords passés entre le Maroc et les Etats-unis dans le cadre du Consensus statégique occidental au Moyen Orient, et relatif aux déploiements des Forces Spéciales Américaines dans cette région. Entre-temps, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) essaient, par des moyens diplomatiques, de trouver une solution pacifique à ce conflit.

    Le plan de paix de l’ONU et les autres propositions.

    C’est en 1984 que le Maroc se retire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) pour protester contre l’admission de la RASD à cette organisation. Entre temps( depuis 1983), l’OUA qui se déploie dans une quête de résolution pacifique de ce conflit, exhorte les parties au conflit à entreprendre des négociations à cet effet. C’est en cela que tient sa résolution AHG/RES. 104 (XIX) du 19ème sommet de l’OUA à Addis Abeba (en Ethiopie).
    De son côté, dès décembre 1985, l’assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 40/50 sur le Sahara, invitant le président en exercice de l’OUA et le secrétaire général de l’ONU à œuvrer en vue d’amener les parties à négocier dans les meilleurs délais et conformément à la résolution de l’ONU (citée plus haut) et à la présente résolution, les conditions d’un cessez-le-feu et les modalités d’organisation d’un référendum au Sahara Occidental. Dès lors, plusieurs missions sont constituées et oeuvrent en effet pour rendre effectives ces deux résolutions de l’OUA et de l’ONU. En août 1988, le secrétaire général des Nations Unies présente une proposition de paix prévoyant un cessez-le-feu et la tenue d’un référendum, aux représentants du Maroc et du Front polisario, en vertu du mandat conféré par l’assemblée générale dans sa résolution 40/50 de décembre 1985. Les parties donnent leur accord le même mois. En avril 1991, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 690(1991) approuvant la constitution sous son autorité de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Celle-ci comprend trois composantes : Unité civile, Unité de Sécurité, et Unité militaire.
    Le cessez-le-feu prévu entre en vigueur en septembre 1991.
    Jusqu’à ce jour, seule cette partie du règlement de paix a connu une suite favorable. Le blocage de la deuxième partie étant ce qui a conduit les Nations unies à effectuer de nouvelles propositions : en 2001 et en 2002. A l’origine de ce blocage se situe la question des électeurs : les personnes habilitées à voter. En effet, la proposition de paix effectuée par l’ONU avait retenu comme habilitées à voter, les personnes retenues par le recensement de 1974 effectués par les Espagnols. Or après le dépôt de la liste des électeurs par les Sahraouis, le Maroc déposa une demande de 131000 recours de personnes qui selon lui, devraient également être admises sur la liste des électeurs. C’est cette situation qui a conduit au blocage du plan de règlement de paix de l’ONU à tel point qu’en 2001, les Nations Unies devaient proposer aux parties au conflit une « troisième voie » appelée accord-cadre, qui octroie une large autonomie au Sahara Occidental tout en le rattachant du Maroc pendant cinq à l’issue desquelles un référendum sera organisé dans le territoire. Cet accord est appelé troisième voie parce que le référendum comporte l’alternative : l’indépendance, ou le rattachement pur et simple au Maroc. La différence entre ce rattachement pur et simple au Maroc et la troisième voie (qui présente également le rattachement au Maroc) se situe dans la large autonomie octroyée au territoire. Contrairement au plan de règlement qui avait reçu l’accord des parties, cette troisième voie n’a jusqu’ici été entériné que par le Maroc. Il faudrait retenir que le plan de paix de l’OUA-ONU tient lieu de première proposition, alors que la troisième voie tient de deuxième proposition. Cette deuxième proposition n’ayant pas fait l’unanimité entre les parties, il a fallu aux Nations Unies de proposer une troisième solution : la partition du territoire entre les parties. Une partie revenant au Front polisario et conduisant même par-là à son indépendance, tandis que l’autre reviendrait au Maroc, qui pourra en faire sa province du sud. Malheureusement, cette proposition a connu un refus catégorique des principales parties au conflit. Pour le Maroc, il s’agit là d’une atteinte à son intégrité territoriale, lors que pour le Front polisario, l’indépendance du Sahara Occidental(dans son ensemble) ne saurait se passer d’un référendum d’autodétermination du peuple Sahraoui. Tenant compte de cet autre blocage, le secrétaire général des Nations Unies a proposé aux parties (tout en leur demandant de réfléchir sur ces différentes propositions), un retrait pur et simple de la MINURSO de ce territoire.
    Les enjeux du conflit
    Le conflit du Sahara Occidental présente de nombreux enjeux. Les plus frappants relèvent du politico-économique.
    Les enjeux d’ordre politique varient il est vrai selon le contexte géopolitique du moment. En analysant la fin de la guerre froide, on peut se demander si le conflit du Sahara Occidental tirait son origine de la tension Est-Ouest? Pour cela, nous allons nous servir du cas Namibien comme exemple. Pendant la guerre froide, la Namibie qui est un territoire à décoloniser continue d’être occupée par l’afrique du sud. La communauté internationale, et les Etats-Unis en tête, tout en appuyant le principe d’autodétermination en Namibie, accordaient leur soutien matériel à l’Afrique du sud. La raison d’une telle attitude: l’Afrique du sud était le garant du capitalisme dans la région, un allié important pour les Etats-Unis face à la montée du communisme dans cette région d’Afrique. De plus, la SWAPO, mouvement de libération nationale de la Namibie entretenait des relations particulières avec l’Angola marxiste qui la soutenait dans sa lutte. Dans le cas du conflit du Sahara Occidental, la situation qui prévaut dans la région à l’époque de la guerre froide n’est pas très différente de celle que nous venons de voir. Les Etats-Unis font du Maroc un allié important dans la région du Maghreb. L’Algérie qui soutien le Front polisario est celle du président Boumedienne où les idées révolutionnaires du Front de libération National algérien (FLN), très sensibles sur la question de décolonisation des territoires occupés sont encore très encrées. Il s’agit d’une Algérie fortement socialiste, dont le soutien au front polisario cause le même effet qu’en Namibie. La communauté internationale ( les Etats-Unis en tête), tout en acceptant le principe d’autodétermination continue quand même de soutenir le Maroc dans sa lutte Contrairement à la Namibie qui accède à l’indépendance à la fin de la guerre froide, le conflit du Sahara occidental reste en vigueur et conduit les parties au conflit, ainsi que les acteurs extérieurs au conflit à un repositionnement stratégique relatif aux nouvelles données internationales que sont la globalisation et la lutte contre l’intégrisme islamique. En effet, en plus de l’attrait que le marché maghrebin exerce sur les Etats-Unis et l’europe, cette région a redoublé d’importance, de par sa position stratégique depuis les évènements du onze septembre 2001. Ces évènements ont conduit le monde occidental dans une lutte difficile et longue contre le terrorisme et le fondamentalisme religieux. Un tel combat, exige des alliés sérieux ayant des entrées dans les milieux les plus hostiles et surtout très peu connu. C’est ici qu’on peut comprendre l’avantage qu’une telle situation présente pour le Maroc (vieil allié du monde occidental), dans sa stratégie de récupération du sahara occidental. La reconnaissance de ce territoire comme faisant partie du Maroc par les alliés occidentaux pourrait effectivement ce faire dans le cadre de politiques de compensations. Le Maroc a souvent jouer le rôle de gendarme des intérêts de la France en Afrique, ainsi que celui de temporisateur dans le proche Orient. Autant il est respesté dans le monde arabe, autant il est considéré comme un défenseur respectable des intérêts des palestiniens dans la guerre qui les oppose à Israël. On comprend donc pourquoi le Maroc se présente aujourd’hui pour les occidentaux, comme un allié important face aux doubles fléaux que sont le terrorisme et l’intégrisme. Le soutien apporté par les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne au projet d’accord cadre dit troisième voie, comme solution octroyée par les Nations Unies pour une résolution du conflit, pourrait bien être une des résultantes de cette alliance.
    Les enjeux d’ordre économique relèvent des richesses contenues dans le sous-sol du territoire, ainsi que celles contenues au large des côtes et dans les fonds marins. Le territoire est très riche en phosphates découverts en 1947 par l’Espagne, et regorge d’autres minerais tels que : le fer, le titane, le manganèse, et des pierres précieuses. Parmi celles-ci, on peut citer l’uranium, le titanium et le vanadium. Y sont probablement présents, l’antimoine et le cuivre, et bien d’autres. La façade atlantique de ce territoire se présente comme l’une des plus poissonneuses du monde. Concernant le fond marin, il est de plus en plus probable qu’il contient du pétrole. En effet, des compagnies pétrolières y effectuent actuellement de la prospection, sous l’autorisation de l’Etat marocain. Il s’agit des multinationales française et américaine TotalFinaELf et Keer Mc Geer. Ainsi, une intégration du Sahara occidental au Maroc, ferait un grand bien à l’économie Marocaine. Concernant l’Algérie, c’est plutôt l’accession à l’indépendance du Sahara occidental qui l’arrangerait dans la mesure où elle pourra enfin obtenir, en compensation à son soutien inconditionnel du Front Polisario durant le long et épuisant conflit, l’accès à l’océan atlantique tant convoité. Cet accès lui permettrait en effet une exploitaion importante de ses richesses de la région de Tindouf: le fer, le pétrole et le gaz. Côté américain, il est important de gagner le marché marocain par l’établissement d’une zone franche entre les deux pays. Cette attitude s’inscrit dans la politique américaine de conquête du marché africain. Pour l’union européenne, il s’agit surtout de garder les marchés déjà acquis. Le Maghreb, de par sa proximité et ses richesses représente pour l’europe un marché à préserver et à développer. Néanmoins, pour les Etats-Unis comme pour les européens, l’instabilité actuelle du Maghreb directement lié au conflit du Sahara occidental ne permet pas un bon déroulement du commerce. Raison pour laquelle ils sont tous pour un retour à la paix au Sahara.
    Finalement, le conflit du Sahara occidental qui, si on part de la perception première de l’ONU et du droit international se veut un conflit de décolonisation, connait aujourd’hui d’autres voies que celle du référendum d’autodétermination à savoir: l’accord cadre, qui prône la large autonomie du territoire; la partition du territoire, une partie revenant au Maroc et l’autre devenant une république sahraouie; et enfin le retrait total de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).La véritable crainte aujourd’hui réside dans le fait que, les parties au conflit n’arrivant pas à se mettre d’accord sur une solution commune, la décision choisie par l’ONU soit rejetée par l’une ou l’autre partie. Crainte parce qu’une telle attitude ne met pas à l’abri d’une reprise des armes. La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du Maghreb.

    Notes :

    • Cf. l’ouvrage de monsieur Maurice barbier, le conflit du Sahara Occidental,
    • Cf. Rapport du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies comprenant le texte du projet d’accord-cadre : www.arso.org
  • L’Association des familles des détenus et des disparus sahraouis appelle les Nations unies à assumer ses responsabilités

    Smara (Camps des réfugiés sahraouis), 21/06/2010 (SPS) La 7ème assemblée générale de l’Association des familles des détenus et des disparus sahraouis a appelé les Nations unies à assumer leurs responsabilités en matière de contrôle et de protection de ces droits, dans un communiqué sanctionnant son assemblée générale qui s’est tenue du 17 au 19 juin à la wilaya de Smara.
    Elle a également dénoncé, la poursuite des violations marocaines des droits de l’homme contre les citoyens sahraouis dans les territoires occupés et le sud du Maroc ainsi que dans les universités et les prisons marocaines.
    Le communiqué a en outre dénoncé la position de la France « qui fait fi des principes de la Révolution française, une position affichée lors des délibérations au Conseil de sécurité pour menacer d’utiliser son veto contre tout texte onusien susceptible de condamner les crimes marocains dans les territoires sahraouis.
    Par ailleurs, l’assemblée général a fustigé la position de l’UE qui a accordé le statut de partenaire avancé au Maroc en dépit des violations des droits de l’homme commises par ce dernier.
    Le communiqué final a condamné, en outre, « la spoliation » des richesses sahraouies par le Maroc et ses partenaires étrangers notamment l’Espagne, dénonçant le refus de cette dernière à assumer sa responsabilité historique à l’égard du peuple sahraoui.
    Le peuple sahraoui à leur tête les familles des disparus « n’abandonnera jamais ses revendications appelant à mettre la lumière sur le sort du disparu Mohamed Sid Brahim Bassiri dont la responsabilité de sa disparition incombe à l’Espagne ». Par ailleurs, l’association a dénoncé les crimes marocains contre l’humanité dont notamment la construction du « mur de la honte » qui divise les familles sahraouies et le nombre important de mines antipersonnelles plantées tout au long du mur. Cette assemblée générale a connu une forte participation des familles des détenus et des disparus sahraouis, des membres du secrétariat général national, du gouvernement, du Parlement, des institutions nationales ainsi que des délégations venues d’Algérie et de Libye et des sympathisants du pays Basque, de Belgique et de Suisse. L’assemblée générale qui s’est penchée sur plusieurs questions nationales et internationales trois jours durant a examiné l’organisation interne et les activités externes de l’assemblée ainsi que le développement des méthodes de travail. Des décisions importantes ont été prises à l’issue de cette assemblée générale dont notamment la formation d’un Conseil national constitué de 30 membres chargés du contrôle. L’accent a également été mis sur l’impératif d’accorder la priorité à la collecte de toutes les informations relatives aux détenus et disparus sahraouis tout en adoptant les démarches nécessaires pour la libération de l’ensemble des détenus. Par ailleurs, l’assemblée générale a pris note des propositions soulevées par les associations sahraouies des droits de l’Homme dans les territoires occupés visant à unifier les rangs et améliorer la coordination entre les militants sahraouis. (SPS)
  • Toubon reçu par Medelci Alger-Paris : vers l’apaisement ?

    Une déclaration qui  intervient au moment où on évoque le départ en catimini des entreprises françaises qui ont investi en Algérie, comme effet collatéral des mauvaises relations Algérie-France et par crainte d’une vague de nationalisations. De son côté, le ministre des affaires étrangères, M. Medelci a qualifié cette visite de début d’un nouveau processus entre les deux pays.
    L’Elysée continue d’envoyer des émissaires à Alger afin de dénouer la crise entre Alger et Paris. Après la visite effectuée par Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, et de Jean-David Levitte, conseiller diplomatique du président français, Nicolas Sarkozy, visite de travail censée repositionner les relations franco- algériennes, c’est autour du président de la Cité nationale (française) de l’histoire de l’immigration, Jacques Toubon d’être l’hôte d’Alger. Il a été reçu par le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci. Au menu de cette visite, figurait le rôle que joue l’immigration en France. Selon M. Toubon qui s’exprimait à la presse en marge de l’audience que lui avait accordée le chef de la diplomatie algérienne M. Medelci, les chefs d’entreprises algériens binationaux établis en France jouent un rôle important dans le développement des relations économiques entre les deux pays. Pour M. Toulon, en France il existe une classe moyenne de la communauté algérienne, en particulier des chefs d’entreprises capables de créer un véritable réseau et c’est quelque chose que nous devons faire. L’hôte du département des Affaires étrangères a, aussi, relevé, l’importance de l’immigration algérienne en France qui constitue, a-t-il dit, une sorte d’héritage, un capital que nous devons investir dans l’avenir. Une telle déclaration pourrait être proche de la thèse avancée par certains observateurs, selon laquelle, la France est intéressée par le montant  de 288 milliards de dollars, alloué au plan quinquennal, vu la crise financière à laquelle la France fait face. Le président   de la Cité nationale (française) de l’histoire de l’immigration sur le développement économique et l’investissement a affirmé la volonté des deux pays de travailler sur le développement économique et l’investissement. Une déclaration qui intervient au moment où on évoque le départ en catimini des entreprises françaises qui ont investi en Algérie, comme effet collatéral des mauvaises relations Algérie-France et par crainte d’une vague de nationalisations. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a qualifié cette visite de début d’un nouveau processus entre les deux pays. Le chef de la diplomatie algérienne a affiché son souhait de voir ce processus, un moyen de  rapprocher la communauté algérienne et lui permettre de jouer un rôle plus important dans son pays. De l’avis des observateurs, ces dernières visites effectuées par deux responsables français en Algérie en une semaine pourraient être le début d’un dénouement de la crise qui a secoué les relations entre les deux pays. M. Sarkozy avait estimé le 1er juin qu’il faudra «du temps» pour que les relations franco-algériennes s’apaisent, tout en se réjouissant de la présence à Nice, pour le 25e sommet Afrique-France, de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. Il reste à savoir si cette reprise de contact entre les deux pays n’est pas le résultat du tête-à-tête qui avait eu lieu entre le président Bouteflika et son homologue Nicolas Sarkozy au Sommet de Nice en France. Il faut dire que les liens entre les deux pays s’étaient également desserrés  au sujet du diplomate algérien   Mohamed Ziane Hassani, témoin assisté dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’opposant Ali Mecili, en 1987 à Paris, l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine, la lutte antiterroriste dans la région sahélo-saharienne et le dossier du Sahara occidental. Les deux sujets qui ont fait tache d’huile sur les relations des deux pays sont d’abord le projet de loi dénonçant les crimes de la colonisation française, ensuite l’imposition de restrictions aux importations qui a ouvert un large débat. Il reste à savoir, aujourd’hui, quelle est la raison de ce changement de position de la France vis-à-vis de l’Algérie, surtout si on tient compte de la déclaration faitepar le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a estimé que la relation entre la France et l’Algérie sera «peut-être plus simple» lorsque la génération de l’Indépendance algérienne ne sera plus au pouvoir».
    Nouara N.-K.
  • Décès de l’écrivain portugais Jose Saramago Le défenseur des causes justes

    Avant de rendre l’âme vendredi 18 juin à Lanzarote, une île des Canaries, à l’âge de 87 ans, l’écrivain portugais José Saramago préparait un nouveau livre sur l’industrie de l’armement et l’absence de grèves dans ce secteur.
    Surpris par la mort chez lui, le prix Nobel de littérature en 1998, pour son roman le Radeau de pierre (1986 ; porté à l’écran en 2002), l’écrivain portugais José Saramago ne pourra pas achever sa nouvelle œuvre. Un ouvrage sur l’industrie de l’armement et l’absence de grèves dans ce secteur, qu’il voulait développer lors de la présentation de son dernier roman Caïn (le Cahier), en novembre 2009. Ce dernier titre est l’adaptation de ses chroniques rédigées pour son blog en version papier. Il a alimenté régulièrement celui-ci pour rendre compte de l’état du monde et en dénoncer les travers. Il a notamment remis en cause, avec beaucoup d’humour, la politique de malfrat de Berlusconi, les dérives du libéralisme, le «conservatisme médiéval» du pape Benoit XVI et le gouvernement Bush. Grand amateur de la figure du président américain Obama, sauf lorsque ce dernier tenait des paroles trop tendres à l’égard d’Israël, Saramago a épousé la cause palestinienne, allant jusqu’à comparer en 2003 la ville de Ramallah (Cisjordanie) à Auschwitz, non sans susciter une vive polémique. Ce premier lusophone à avoir remporté le prix Nobel a succombé à des problèmes cardiaques, laissant une œuvre considérable et un modèle d’engagement politique d’un intellectuel. En altermondialiste, il a appréhendé l’affaiblissement du Portugal en raison de l’uniformisation européenne à laquelle il ne croyait pas. Il n’empêche qu’il s’est inscrit sur la liste du PC portugais pour les européennes en 2009. Le regretté Saramago est connu également pour être un fervent défenseur de la juste cause du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. En dépit de son état de santé, il s’est rendu, en décembre dernier, à l’aéroport de Lanzarote pour exprimer de vive voix son soutien et sa solidarité à la militante sahraouie des droits de l’homme, Aminatou Haidar. Cette dernière avait, pour rappel, observé une grève de la faim illimitée pour revendiquer son droit de retourner chez elle, au Sahara occidental occupé, d’où elle a été expulsée par le Maroc. Mieux encore, il a appelé l’organisation des Nations unies à «imposer» au Maroc «l’obligation de respecter ses résolutions» sur le Sahara occidental, tout en soulignant son refus de reproduire «ce qui s’est passé et qui continue de se passer avec le problème de la cause palestinienne». Dans une de ses lettres à la «Gandhi sahraouie», l’écrivain a demandé au Maroc de renoncer à sa «voracité expansionniste» et de respecter les résolutions onusiennes inhérentes à l’autodétermination du peuple sahraoui. Durant ses nombreux voyages à travers les continents, il a encouragé ses auditeurs à réagir devant le «mauvais fonctionnement du monde», à «s’indigner et à se départir de l’inertie qui caractérise l’homme actuel». Son épouse, la journaliste et traductrice espagnole Pilar Del Rio, a affirmé en 2008, après sa consécration au prix Nobel, qu’il est capable «d’être du côté de ceux qui souffrent et contre ceux qui font souffrir».
    Terre du péché
    Auteur engagé et humaniste, Saramago est considéré comme l’un des meilleurs écrivains du XXe siècle. Toujours est-il qu’il a tardé à mériter la célébrité au niveau international. S’il s’est consacré à la littérature, c’est parce qu’il n’aimait pas le monde dans lequel il vivait. Ses réflexions d’auteur portent sur les principaux problèmes de l’être humain, ses personnages sont pleins de dignité et ses écrits suscitent chez le lecteur une grande émotion. Le thème de prédilection de ses ouvrages est l’histoire portugaise. Saramago a avoué être «obsédé» par l’histoire de son pays, mais sans écrire de romans historiques. Il s’exerce aisément dans la relecture d’évènements historiques en utilisant l’allégorie et la parabole. Comparé à Gabriel Garcia Marquez, il représente le réalisme magique qui mêle le surnaturel à la vie quotidienne.
    Il publie son premier roman, Terre du péché en 1947, mais il ne s’imposera en littérature que vingt ans plus tard, après avoir collaboré à la rédaction de nombreux journaux. Il reconnaît que la cause est due à son manque de confiance et ce n’est que dans les années 1980 que sa production deviendra régulière et riche. Son écriture est très dense et marquée d’une rare musicalité. Quant à son propre style, qui lui permet alors de devenir un grand écrivain, il ne l’acquiert qu’au début des années 1980. Il a alors plus de cinquante ans. En rédigeant un roman sur les paysans de l’Alentejo (Portugal), sa région d’origine, il a réussi à le trouver. Faisant fi des règles syntaxiques, il invente sa propre ponctuation : les virgules remplacent les points et les dialogues s’insèrent dans les structures de phrases, se fondant dans des blocs compacts de narration. Les voix de ses personnages se mêlent comme dans un grand concert, et la sienne intervient au centre avec beaucoup d’ironie.
    A ce sujet, il a expliqué au Monde des livres du 17 mars 2000 : «J’écrivais un roman comme les autres. Tout à coup, à la page 24 ou 25, sans y penser, sans réfléchir, sans prendre de décision, j’ai commencé à écrire avec ce qui est devenu ma façon personnelle de raconter cette fusion du style direct et indirect, cette abolition de la ponctuation réduite au point et à la virgule. Je crois que ce style ne serait pas né si le livre n’était pas parti de quelque chose que j’avais écouté. Il fallait trouver un ton, une façon de transcrire le rythme, la musique de la parole qu’on dit, pas de celle qu’on écrit. Ensuite, j’ai repris les vingt premières pages pour les réécrire.»
    Les dialogues chez cet auteur se fondent donc dans un bloc de prose compacte. Ils sont introduits par une virgule, suivie d’une majuscule qui signale le changement de locuteurs.
    Cela a engendré de grands romans polyphoniques, labyrinthiques, comme le Dieu manchot, l’Année de la mort de Ricardo Reis ou Histoire du siège de Lisbonne. Cet ancien serrurier, devenu journaliste et écrivain, est resté jusqu’à sa disparition très engagé, non sans se heurter au refus de certaines maisons d’édition.
    R. C.
    En quelques dates
    et repères :
    Poésie : Os Poemas Possíveis (1966) ; les Poèmes possibles (1998) ; Provavelmente Alegria (1970) ; O Ano de 1993 (1975)
    Contes et nouvelles : O Conto da Ilha Desconhecida (1997) ; le Conte de l’île inconnue (2001).
    Romans : l’Evangile selon Jésus-Christ (1993) ; la Caverne (2002) ; l’Autre comme moi (2005) ; la Lucidité (2006) ; les Intermittences de la mort (2008) ; le Voyage de l’éléphant (2008).
    Opéras : «le Dieu manchot devenu Blimunda», opéra en 3 actes ; d’après Memoriale del Convento de José Saramago (1990). «Divara – Wasser und Blut, drame musical en 3 actes ; d’après In nomine Dei de José Saramago (1993, Münster) (pour l’anniversaire de la ville de Münster).
    Articles : Chiapas, un combat pour la dignité, in Manière de voir – Vol. 2000, 49 (janvier-février) ; S’attaquer au tabou de la démocratie», in Manière de voir.
    Le Jeune Indépendant, 23/6/2010
  • ALGERIE/PAM/ 31 millions de dollars pour les Sahraouis

    « Les relations de coopération et de partenariat entre le PAM, programme alimentaire mondial et Alger qui remontent à 1963 sont excellentes » déclare M. Daly Belgacemi, le directeur régional des pays du Moyen-Orient, de l’Asie Centrale et de l’Europe de l’Est auprès du PAM, avouant sa « reconnaissance » et sa « gratitude » à l’Algérie qu’il a présentée comme le premier donateur africain à l’organisation humanitaire qu’il représente.
    Après les dons de riz de plusieurs millions de dollars pendant les années 2001, 2005 et 2006, le don de 10 millions de dollars à six pays du Sahel et de l’Afrique australe, en novembre 2009, l’Algérie a contribué en 2010 au PAM pour 15.000.000 de dollars. Cette coopération exemplaire a permis aux deux parties de conclure en 1986 un accord pour apporter assistance, soutien et réconfort aux réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf. Cette aide s’effectue dans le cadre de lettres d’entente qui sont signées régulièrement par les deux partenaires. Comme hier. M. Daly Belgacemi qui a appelé à plus de contributions et de dons, notamment des états riches comme les pays Golfe pour réduire le nombre des mal nourris et M. Dani Benchaâ, le directeur général des Affaires politiques et de sécurité internationale au ministère des Affaires étrangères, ont signé une lettre d’entente pour régir une assistance alimentaire de 31.118.100 dollars qui s’étalera sur 18 mois à 125.000 sahraouis auxquels « les institutions internationales ne cessent d’apporter leur assistance ». Cette « signature » a été précédée par celle d’un accord entre le Croissant-Rouge algérien, la Croix-Rouge espagnole et le PAM. Elle porte sur la gestion du stock de sécurité de produits alimentaires qui sera établi à Rabouni près de Tindouf. « C’est pour faire face à d’éventuelles perturbations dans la distribution de l’aide alimentaire pour des raisons de logistiques ou de financement » explique M.