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  • Commentaire d’un lecteur d’El Watan

    La CPI se fiche comme d’une guigne de l’avenir de l’Afrique. La stabilisation du continent, l’apaisement de ses conflits, la résolution de ses problèmes et le renforcement des relations entre l’Afrique et l’Asie constitueront certainement de grands risques pour le capitalisme pillard occidental parce qu’il aboutira, à terme, au tarissement des ressources desquels il s’est abreuvé pendant les deux derniers siècles. On les connaît ces hypocrites de l’Union européenne. Ils ont, avec leurs acolytes d’Amérique du nord et d’Australie porté les régimes d’apartheid jusqu’à ses derniers jours en Afrique du sud, et continuent à le faire en Palestine, et leur nouvelle trouvaille est la fragmentation des pays qui leur résistent sous couvert de « droits de l’homme ». Qu’ils répondent donc, n’y a-t-il pas des hommes qui eux aussi ont des droits en Palestine, au Saharaoccidental, en Nouvelle Calédonie et dans les réserves où sont parqués les populations indigènes d’Amérique du nord et d’Australasie ?
    El Watan, 25/7/2010
  • «L’Algérie, carrefour de rencontres et d’échanges entre l’Afrique, la Méditerranée et le monde arabe»

    Abdelaziz Bouteflika à la 23ème session du NEPAD :

    «L’Algérie, carrefour de rencontres et d’échanges entre l’Afrique, la Méditerranée et le monde arabe»

    De notre envoyé spécial en Ouganda 
    Abderrahmane Semmar

    L’Afrique ne doit plus être ce pion que chacun veut placer comme il veut sur son échiquier. C’est ce message clair et fort que le Président de la République a voulu transmettre hier aux grands partenaires du continent africain lors de la 23ème session du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de l’organisation du Nepad. A l’occasion de ce rendez-vous capital qui s’est tenu à Kampala en marge des activités du 15ème sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine, Abdelaziz Bouteflika a beaucoup insisté sur les nouvelles dimensions que doivent prendre aujourd’hui les relations de l’Afrique avec ses principaux partenaires. Selon Abdelaziz Bouteflika, il est temps aujourd’hui d’engager un dialogue substantiel avec les pays développés sur l’évolution nécessaire des mécanismes et du contenu de la coopération internationale dans une économie globalisée. En clair, l’Afrique n’a pas à rester le dindon de la farce en acceptant tout le temps de faire les frais des diktats des grandes puissances. Au contraire, l’Afrique doit peser de tout son poids pour imposer une réelle représentativité dans les instances internationales. Des instances qui, souvent, négligent carrément les intérêts des Africains en leur imposant des orientations contraires aux besoins de développement de leur pays. Dans ce sens, Abdelaziz Bouteflika a appelé l’ensemble des Africains à «défendre en tout lieu et moment la vision que nous avons de l’aide au développement que nous voulons non seulement accrue en volume, mais également repensée de manière à la rendre plus visible et plus efficace», affirme-t-il dans son discours en présence de Jacob Zuma, Sessou Nguessou, Abdoulaye Wade et d’autres dirigeants africains venus en force pour discuter de l’actualité et de l’avenir du Nepad. Celui-ci vient d’ailleurs de s’intégrer entièrement aux structures de la commission de l’Union africaine. Cela veut dire ainsi que le Nepad est devenu une agence de développement africaine. Cet aboutissement est, rappelons-le, le fruit d’un processus entamé à Alger en mars 2007 sous l’impulsion d’Abdelaziz Bouteflika qui fut l’un des initiateurs du projet du Nepad.Sur un autre registre, le Président de la République n’a pas ménagé ses efforts ni son verbe pour appeler à une forte représentativité africaine au sein du G20. Pour lui, c’est cette seule option qui lui garantira une participation équitable à la gouvernance mondiale. Une gouvernance qui exige également un niveau de développement dont l’Afrique ne peut rêver
    qu’à travers un véritable programme de développement de ces infrastructures.  Et à ce sujet, Abdelaziz Bouteflika n’a pas manqué de parler de l’expérience algérienne en matière de grands projets de éveloppement qui «de par leur envergure vont être des facteurs favorisant l’intégration régionale et continentale», relève-t-il en précisant que l’Algérie a avant tout la vocation d’être «un trait d’union et carrefour d’échanges et de rencontres entre l’Afrique, la Méditerranée et le monde arabe».   En se dévouant à des grands projets intégrationnistes, la transsaharienne, l’autoroute Est-Ouest, le gazoduc Nigeria-Algérie, etc. l’Algérie a réussi ainsi à prouver à l’Afrique que seule l’ambition du développement peut l’aider à surmonter «la marginalisation dans laquelle elle est depuis longtemps confinée», souligne enfin le président de la République. 
    La Tribune Online, 25/7/2010

  • Sahel : Bavure et incidents diplomatiques

    Les personnes, éliminées dans l’opération ratée du Sahel, seraient de simples citoyens désarmés
    Bavure et incidents diplomatiques
    Par Ali Oussi
    La situation s’est compliquée bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer à la suite de l’acte pour le moins incompréhensible mené par les Mauritaniens et les Français, avec la  » complicité  » des services secrets américains.
    Paris, en menant une attaque militaire très profondément dans les territoires maliens, sans que le président de ce pays, Amadou Toumané Touri (ATT) n’en ait été prévenu, qui plus est avec l’aide de troupes d’un pays voisin, la Mauritanie en l’occurrence, s’est tout simplement rendue coupable d’un  » acte de guerre  » envers un pays qui, pourtant, lui a toujours mangé dans la main. C’est ce qu’ont estimé des sources diplomatiques qui, à l’appui de cette affirmation dont les conséquences ne laisseront pas de se faire sentir dans les prochains jours, rappellent de quelle manière précipitée ATT a quitté le Tchad où il assistait à un sommet des 25 pays sahélo-sahariens pour rejoindre Bamako et son palais présidentiel. Une odeur de putsch planait peut-être dans l’air. Outre le fait que les services secrets français en ont fait une spécialité en Afrique, il faut dire qu’une pareille  » opération « , aussi lamentable qu’elle ait pu être, n’aurait absolument pas être menée à son terme sans la complicité de quelques officiers supérieurs maliens.
    Pour le moment, donc, c’est la Mauritanie, nouvel ami et allié de la France, qui va au  » charbon « . C’est à lui que Paris a dévolu la lourde et ingrate tâche d’essuyer la crasse en tentant d’amadouer le président malien. Une délégation mauritanienne, spécialement dépêchée à Bamako par le président Mohamed Abdelaziz, s’y attelait depuis hier, mais avec de maigres chances de succès.
    Période de froid entre Bamako et Nouakchott
    Des sources très au fait des questions sahélo-sahariennes nous annoncent en effet que contrairement à ce qui a été annoncé la veille, vendredi par le ministère de la Défense français, les six personnes tuées lors de ce raid seraient des nomades n’ayant aucun rapport ni avec terroristes, ni avec les contrebandiers et trafiquants d’armes. Cette grave bavure peut donc avoir pour conséquences directes de déclencher l’ire des tribus qui sillonnent le nord du Mali, et dont les notables entretiennent (malgré eux) des contacts avec les activistes armés du GSPC. Ce dernier, placé désormais en position de force par le grave faux pas de la France, peut tenter de pousser plus loin son avantage en jouant à fond la carte de cette colère pour  » recruter  » des éléments dont la principale force réside dans leur parfaite connaissance de ces lieux inhospitaliers, où la survie représente un défi de tous les instants du jour et de la nuit. Cette attaque, en outre, peut pousser le sanguinaire Abou Zeïd, émir local du GSPC, à exécuter l’otage français, Michel Germaneau, âgé de 78 ans. Celui-ci a été enlevé le 19 avril passé avec la complicité de son chauffeur et guide algérien. Un ultimatum, devant expirer demain, avait été lancé la semaine passé au président français.
    Du silence… parlant d’Alger
    Dans ce cas précis, Nicolas Sarkozy sortirait perdant sur toute la ligne dans cette  » confrontation  » où il semble avoir présumé de ses forces, et joué les mauvais atouts. En se basant sur des renseignements fournis par les services secrets américains, Sarkozy a en effet fait état d’une méconnaissance crasse de ce qui se passe dans ces régions. En aidant des troupes mauritaniennes à mener une opération militaire sur le territoire d’un pays voisin, le président français a montré qu’il souhaite agir comme s’il était en territoires conquis. Sa fameuse  » France-Afrique  » exhibée en grandes pompes en faisant défiler des troupes des anciennes colonies françaises sur les Champs Elysées le 14 juillet passé était donc le prélude à des actions autrement plus répréhensibles.
    Livré à lui-même, avec des pays qui risquent de se regarder en chiens de faïences, le Sahel peut sombrer dans le chaos, et tomber sous le contrôle des terroristes et des contrebandiers pour toucher à des degrés de troubles et de violences jamais atteints auparavant.
    S’agissant de l’Algérie, maintenant, le silence peut représenter la meilleure des ripostes. Hormis la réaction très  » diplomatique  » de Ramtane Lamamra, commissaire chargé de la Paix et de la Sécurité, aucune déclaration n’a été faite jusque-là. Mais, selon des sources diplomatiques,  » il est évident que les graves dérapages commandités par la France remettent définitivement en cause le fameux accord de Tamanrasset « . Celui-ci avait été signé entre 5 pays de la région sahélo-saharienne il y a de cela un mois. Il prévoyait une coopération totale sur les plans militaire et du renseignement en matière de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Ces deux phénomènes, en effet, vont de pair. A simple titre d’exemple, ce sont, très souvent, les contrebandiers qui enlèvent des otages occidentaux avant de les  » revendre  » aux éléments du GSPC. Cette jonction entre grand banditisme et terrorisme a donné naissance à ce que notre journal avait qualifié de  » gangsterrorisme « .
    Ecran de fumée, dites-vous !
    Plus aucune coopération sur les plans militaire et du renseignement ne semble possible après ce coup au-dessous de la ceinture.
    Alger, qui a bien réagi, a tout juste placé des troupes le long de ses frontières afin qu’aucune incursion terroriste ne se produise vers son territoire durant le déroulement de cette opération. Pour la suite, l’Algérie, particulièrement hostile à toute ingérence étrangère dans cette région tout aussi sensible que difficile à gérer, saura fort bien poursuivre seule sa lutte antiterroriste.
    Des sources, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, expliquent en effet que  » l’Algérie n’est pas en position de demanderesse, ce qui n’est pas le cas de ses voisins du sud, ni de la France « . Et de rappeler que  » notre pays a lutté tout seul, efficacement et avec beaucoup de succès, contre le terrorisme quand nous faisions l’objet d’un embargo qui ne disait pas son nom et que le terrorisme était autrement plus puissants et meurtriers « .
    Paris, désormais dans ses petits souliers, a par ailleurs tenté une grossière diversion en prétendant que son opération de jeudi n’aurait été qu’un  » écran de fumée destinée à masquer la véritable opération, toujours en cours, pour libérer l’otage Michel Germaneau « .
    Un  » écran de fumée  » qui coûte la vie à 6 personnes, n’est-ce pas un peu cher payé ?
    De plus, et parce que tout se sait dans ces régions désertiques, aucune autre opération n’a lieu nulle part, à moins qu’il ne s’agisse de négociations secrètes pour payer une rançon et libérer des criminels contre la libération de Germaneau.
    Dans un pareil cas de figure, ne pouvant aucunement être exclu puisque Sarkozy avait agi de la même manière pour libérer son espion Pierre Camatte, Paris aura donc œuvré à mal agir jusqu’au bout…
  • # Volcan sahélien

    Par Mohamed Abdoun
    Inédit et particulièrement grave. C’est ainsi qu’il pourrait être possible de qualifier l’attaque menée par les troupes armées mauritaniennes, soutenues par les forces spéciales françaises, très profondément à l’intérieur du territoire malien.
    L’opération en question, couronnée par un fiasco total, risque en effet d’être très lourde de conséquences sur l’avenir immédiat de cette région sensible, déjà en buttes à l’insécurité et à une misère endémique.
    L’action de Paris, qui semble avoir été menée sans que le président malien n’ait été prévenu (preuve en est son retour précipité à partir de la capitale tchadienne, où il assistait à un sommet régional), a été ponctuée par une bavure qui a coûté la vie à six nomades qui, croit-on savoir, n’auraient aucun rapport ni avec les terroristes, ni avec les contrebandiers et trafiquants d’armes.
    Mais au lieu de tenter de se justifier, et de se sortir à moindres frais de ce mauvais pas, Paris semble vouloir privilégier à fond la carte de la surenchère et, donc, du bluff. Des sources, citées par la presse locale, ont eu l’audace de prétendre que l’opération en question n’aurait été qu’un écran de fumée, et qu’une autre action militaire se déroulerait jusqu’à présent, pour tenter de sauver l’otage français.
    Si c’était vraiment le cas, les Français espéraient-ils vraiment que le GSPC laisse son otage sans protection, en envoyant des renforts à ses hommes prétendument attaqués quelque part dans le nord du Mali ? Sachant qu’Abou Zeïd garderait son otage quelque part au Niger, pays où le Français a été enlevé, il lui aurait fallu plusieurs jours de  » marche  » forcée, si une idée aussi saugrenue lui avait traversé l’esprit.
    Paternaliste, nostalgique par rapport à son empire colonial, Paris refuse encore d’admettre que rien ne se règle dans la zone sahélo saharienne sans l’implication directe et volontaire des citoyens locaux, à commencer par les tribus touaregs.
    A présent, la Boîte de Pandore vient d’être ouverte par un président français de plus en plus inconscient et imbu de sa personne. Dieu seul sait tout ce qui va en sortir…
    La Tribune des Lecteurs, 25/7/2010
  • Jean Ping dénonce un « acharnement » de la CPI sur l’Afrique

    À deux jours de l’ouverture du sommet de l’UA à Kampala : Jean Ping dénonce un « acharnement » de la CPI sur l’Afrique

    Le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, a accusé hier la Cour pénale internationale (CPI) d’« acharnement sur l’Afrique », après la nouvelle inculpation pour génocide visant le président soudanais, Omar El-Bachir.

    « Nous ne sommes pas contre la Cour pénale internationale, nous constituons une bonne majorité (des Etats signataires de son statut), mais nous disons que les jugements semblent être des jugements à deux vitesses et un acharnement sur l’Afrique », a déclaré M. Ping à la presse, à l’avant-veille d’un sommet de l’UA, prévu de dimanche à mardi à Kampala. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité au Darfour, province de l’Ouest du Soudan, le président El Bachir vient d’être inculpé de « génocide » par la CPI. Il est accusé d’être responsable du meurtre d’au moins 35 000 civils des trois ethnies au Darfour entre 2003 et 2005, et de l’expulsion et du viol de centaines de milliers d’entre eux. M. El Bachir effectue actuellement une visite au Tchad, où les autorités ont prévenu qu’elles ne comptaient pas mettre à exécution le mandat d’arrêt de la CPI contre lui, alors que N’Djamena est signataire du Traité de Rome fondant la CPI.
    Omar El Béchir est théoriquement invité au sommet de l’UA de Kampala à partir de dimanche, même s’il avait renoncé à se rendre dans la capitale ougandaise pour un précédent sommet en octobre dernier. Les diplomates s’attendent à ce qu’il ne vienne pas davantage cette fois. Jean Ping a une nouvelle fois reproché à la CPI et à son procureur, Luis Moreno-Ocampo, de ne se focaliser que sur l’aspect juridique de la situation au Soudan, sans prendre en considération la nécessité de maintenir la paix, notamment à l’approche d’un référendum crucial du Sud-Soudan à propos de son indépendance en janvier prochain. « Nous devons trouver un moyen pour ces entités (Sud et Nord Soudan) de travailler ensemble et de ne pas recommencer la guerre, et c’est ce que nous faisons, mais M. Ocampo n’en a rien à faire », a déclaré M. Ping. « Il veut simplement arrêter Béchir. Eh bien, qu’il l’arrête », a lancé Jean Ping, en rappelant « qu’une majorité de pays de l’UA avait décidé de ne pas appliquer la politique à deux vitesses de la CPI » menée contre l’Afrique selon lui.

    L’UE rappelle le Soudan à ses obligations internationales

    L’Union européenne compte appeler lundi le Soudan à coopérer pleinement avec la justice internationale, qui a émis contre son président, Omar El Béchir, deux mandats d’arrêt pour crimes et génocide au Darfour, selon un texte obtenu hier par l’AFP. Ce projet de déclaration, déjà adopté par les ambassadeurs des pays de l’UE, doit encore être officiellement approuvé par leurs ministres des Affaires étrangères quand ils se réuniront lundi à Bruxelles. Le texte souligne que « les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les crimes de génocide sont ceux qui préoccupent le plus la communauté internationale et que l’impunité pour ces crimes ne pourra jamais être acceptée ». L’UE y réaffirme son « soutien à la Cour pénale internationale (CPI) et appelle le gouvernement soudanais à coopérer pleinement avec la CPI, conformément à ses obligations internationales ».
    Cette nouvelle admonestation européenne survient au moment où le président soudanais se trouve actuellement au Tchad pour un sommet régional. La décision du Tchad de ne pas inquiéter Omar El Béchir à cette occasion a suscité une vive polémique dans la mesure où il fait l’objet de deux mandats émis contre lui par la CPI pour crimes et génocide au Darfour, une région de l’ouest du Soudan en proie à des affrontements depuis sept ans. Dans sa déclaration, l’UE appelle en outre toutes les parties soudanaises à accélérer les préparatifs en vue du référendum sur l’indépendance du Sud du Soudan prévu en janvier 2011, dans le cadre de l’accord de paix ayant mis fin en 2005 à deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud du pays.
    El Watan, 24/7/2010

  • Guerre et mensonge Le contrôle politique et militaire des sociétés (I)

    Rares sont les gens capables de tracer un tableau d’ensemble de la situation actuelle de l’humanité. Mais cela ne signifie pas que personne ne voit cette situation. Ceux qui disposent de l’information ont beaucoup plus de chances de voir : le présent, mais aussi une partie souvent non négligeable de l’avenir. Toutefois, il est vrai que la majorité de la population, y compris beaucoup de ceux qui prennent des décisions et qui ont du pouvoir, n’a pas ces informations. Pourquoi ? Parce que nous vivons dans un système de communication, et non seulement d’information, qui ne rend absolument pas compte du monde dans lequel nous vivons, qui nous en offre même une image complètement faussée et nous empêche de voir ce qui se passe. Prenons un exemple. En Italie, nous avons connu tous les détails du crime de Cogne, de cette mère soupçonnée d’avoir tué son enfant de trois ans. Cela a été la matière principale de la presse écrite, des journaux télévisés, et des débats télévisés. Bref, cela a été l’événement le plus commenté, analysé et discuté par les médias dans les premiers mois de l’année 2002. Et donc par le public. Quel est l’enjeu de ce fait divers ? A-t-il une influence sur la «conscience» collective ? Il a sans nul doute une forte influence, à de nombreux égards. Mais il y a un enjeu qui saute immédiatement aux yeux : en occupant les premières pages des médias pendant un mois entier, la mère de Cogne – en cela innocente – a éclipsé le reste de la Planète. Le monde entier a disparu sous ce linceul, y compris les bombardiers stratégiques états-uniens qui dévataient alors les vallées d’Afghanistan. Des cas de ce genre, parfois plus éclatants encore, sont légion. Prenons-en un autre, pour illustrer le fait que le système tout entier de la communication et de l’information est construit et fonctionne pour se moquer de nous tous, et nous conduire où «on» veut. A la mi-novembre, quand les Tadjiks sont arrivés à Kaboul et qu’ils l’ont «conquise», la presse écrite et les journaux télévisés italiens les plus importants (mais aussi les moins importants), la Repubblica, la Stampa, le Corriere della Sera, TG 1,TG 2,TG 3,TG 4,TG 5,TG 6 et TG 7 (TG, abréviation des journaux télévisés en italien, Ndlr) nous ont raconté que les femmes afghanes avaient «enfin» ôté leur bourqa et que les hommes s’étaient «enfin» rasé la barbe. Or, on le sait, ces nouvelles étaient fausses ; mais avec ça, on n’a pas encore tout dit. Il ne suffit pas non plus de dire que ceux qui les écrivaient, qui les prononçaient et qui les publiaient auraient dû savoir qu’il s’agissait de fausses nouvelles. Moi aussi, je suis journaliste et il m’est déjà arrivé de donner une information erronée, d’arriver trop tard sur un événement, de fournir une fausse interprétation, mais ça arrive une fois et ça arrive à une seule personne. Est-il possible que l’ensemble des journaux et des moyens de communication de masse nous aient donné par hasard, par mégarde, par incompréhension, pendant des semaines entières, deux nouvelles totalement fausses ? Cela ne peut pas avoir été une erreur. Les directeurs de tous les journaux écris et télévisés ont mobilisé leurs meilleurs éditorialistes pour qu’ils nous racontent ces deux bobards pendant des semaines entières. Ce n’est pas un hasard. C’est seulement la démonstration la plus éclatante du fait que le système de communication dans son ensemble fonctionne non pas sur la base de la vérité et de la véracité de l’information mais dans le but de répandre des nouvelles fournissant une certaine interprétation de la réalité, ou de dissimuler des parties de la réalité au profit d’autres, qui servent mieux les rouages de la domination et sont plus commodes à raconter. On pourrait opposer qu’il en est toujours allé ainsi. Eh bien moi, j’affirme que c’est faux. Ce qui se passe aujourd’hui dans ce domaine est très, très différent de ce qui avait lieu dans le passé. Nous vivons actuellement une nouvelle époque historique, nous nous trouvons devant un tournant de l’histoire. Cela n’arrive pas souvent. Il arrive souvent que, pendant de longues périodes, il n’y ait pas de grands changements structurels. Nous, par contre, nous sommes au beau milieu d’un immense changement structurel. En premier lieu, il est fondamental de comprendre cela. Et de comprendre, en deuxième lieu, que la communication et l’information sont les instruments décisifs de cette mutation structurelle historique, qu’elles en sont le pivot, le socle. En l’absence de cette base, ce changement non plus n’aurait pas été, et ne serait pas, d’une telle importance historique. Il est essentiel de comprendre tout cela parce que ou bien nous sommes capables de le faire — et nous pourrons alors nous défendre — ou bien nous n’en sommes pas capables — et nous serons vaincus —. Par ailleurs, étant donné que ces processus se développent très rapidement, il faut, pour ainsi dire, comprendre vite. Les questions de la communication, et de la démocratie dans la communication, sont devenues essentielles pour n’importe quelle lutte visant à défendre la démocratie. Ou nous serons capables de les aborder, ou nous perdrons la démocratie. Parce que moins d’information signifie moins de démocratie. Une communication indécente (c’est-à-dire dépourvue de valeur intellectuelle, de décence, de culture) et manipulée (c’est-à-dire trompeuse, sous les multiples formes par lesquelles on peut induire en erreur ceux qui la subissent) prive la population de moyens intellectuels de défense. Un pays ne peut être considéré comme démocratique si une grande partie de sa population est soumise à une communication manipulée et à une information fondamentalement fausse. Le panorama que nous avons sous les yeux indique qu’on est en train de nous voler la démocratie, même si l’on ne nous empêche pas d’aller voter. Mieux : nous continuerons d’aller voter, sans nous rendre compte (ou en oubliant) que l’exercice de la démocratie est tout autre chose que l’exercice du vote. Celui-ci n’est qu’un élément nécessaire mais non suffisant pour que l’on puisse qualifier une société de «démocratique». Mais il est évident que l’exercice du vote perd tout son sens et devient une procédure de pure forme si les votants ne sont plus en mesure de choisir, de faire la distinction entre les variantes, entre les programmes, entre les options. Et c’est l’information qui permet de connaître ce qu’il convient de choisir. Le 11 septembre et la fin de la souveraineté nationale En ce qui concerne le 11 septembre, je résumerais la situation ainsi : la vérité sur le 11 septembre, nous ne la connaîtrons jamais. Nous ne la connaîtrons pas au cours des cent prochaines années, comme le dit Noam Chomsky. Mais ce que nous pouvons dès maintenant assurer, sans risque d’erreur, c’est que la version que l’on nous a fournie est fausse. On peut même le démontrer. J’ai J’ai rassemblé toutes les informations que je pouvais rassembler, et cela n’a pas été facile. Non parce qu’elles faisaient défaut : au contraire, il y en avait beaucoup. Mais elles étaient mêlées à un amas de bêtises et d’incohérences aussi nombreuses que manifestes. Il fallait débrouiller l’écheveau des contradictions avant de pouvoir établir des circonstances plutôt simples. (A suivre) A. F.
    La Nouvelle Répunlique, 25/7/2010
  • Un scénario à la pakistanaise au Sahel ?

    L’opération militaire franco-mauritanienne au Mali soulève de nombreuses questions 
    Fiasco ou écran de fumée, l’opération militaire franco-mauritanienne au Mali soulève de nombreuses questions ! En effet, l’échec annoncé de l’action censée libérer l’otage français Michel Germaneau lève le voile sur la stratégie adoptée par Paris. L’intervention musclée contre la base de l’AQMI dans le désert malien contraste avec l’attitude précédente du gouvernement français qui a favorisé le compromis pour la libération de l’agent Pierre Camate en février dernier. Les contradictions de Sarkozy risquent de coûter cher à la Mauritanie et au Mali, deux maillons faibles de la région.
    L’opposition mauritanienne est montée hier au créneau. «L’opération a été menée avec la participation de troupes étrangères et probablement sans concertation préalable avec le pays dont le territoire lui a servi de théâtre», a souligné la Coordination de l’opposition démocratique (COD) dans un communiqué rendu public.
    La COD estime que ces faits sont «d’une extrême gravité» et «mettent notre pays dans une situation de guerre non déclarée» sans «l’aval du Parlement». Elle exprime, par conséquent, «sa grave inquiétude suite à ces événements qui ajoutent au climat d’insécurité sur nos frontières». L’opposition «appelle le gouvernement à éclairer l’opinion nationale sur les vraies circonstances de cette opération, ses mobiles et les objectifs visés derrière elle», estimant que cela «demeure encore ambigu».
    Qu’en est-il au juste ? Cette action a-t-elle été programmée pour prévenir une attaque de l’AQMI contre la Mauritanie ou pour libérer l’otage français Michel Germaneau ? La COD exige «une clarification de la situation des forces étrangères qui se trouvent actuellement sur notre territoire et dont l’opération d’hier vient de confirmer la présence».
    Avant-hier, le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ould Boilil, a affirmé que l’armée mauritanienne avait lancé un raid jeudi hors de ses frontières contre un groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique. «Six membres de l’AQMI ont été tués et quatre ont pris la fuite», a déclaré le ministre, qui a précisé que l’un des fuyards a été blessé. Il a assuré que ce groupe s’apprêtait à lancer le 28 juillet une attaque en Mauritanie sans en préciser la nature. «L’opération ne s’est pas déroulée sur notre territoire, mais pas loin de nos frontières», a-t-il assuré sans préciser où, mais en laissant entendre qu’il s’agissait du Mali.
    Action préventive donc ou sous-traitance pour le compte de puissance tierce, la France dans ce cas ? L’attitude mauritanienne est des plus ambiguës, d’autant plus que Nouakchott collabore activement avec d’autres pays de la région dans la lutte antiterroriste. Dans cette affaire, la Mauritanie aurait fait d’une pierre deux coups : détruire les infrastructures terroristes qui auraient pu servir de point de départ de toute attaque de l’AQMI contre son territoire et, avec le soutien logistique et technique de la France, libérer l’otage qui est entre les mains de l’«émir» Abou Zeid depuis avril dernier.
    Hier, des dépêches de l’Agence France Presse apportent un nouvel éclairage concernant cette affaire. «Les Français sont en train de tout faire pour obtenir la libération de Germaneau», a rapporté l’AFP, qui cite une source militaire étrangère à Bamako, la capitale du Mali. Cette source a également affirmé que le raid militaire mauritanien de jeudi contre une unité de l’AQMI, qui détient l’otage, avec le soutien de la France, n’aurait été qu’un «écran de fumée».
    «Les Américains et les Français ont soutenu cette opération d’une manière ou d’une autre et au même moment, ailleurs dans le grand désert, a eu lieu une autre qui se poursuit actuellement», a-t-elle ajouté, en affirmant que des forces d’autres pays de la région y participeraient également. Lesquelles ? Le mystère reste entier ! Le renforcement de la coopération régionale dans la lutte antiterroriste supposerait l’implication des Etats de la région, parmi lesquels l’Algérie et le Niger.
    Signe de la montée de la tension dans la région du Sahel, la recrudescence des alertes antiterroristes. D’abord, l’attaque qui a coûté la vie à onze gendarmes algériens à Tinzaouatine au début de juillet, les avertissements américains et français sur la fragilité sécuritaire du Burkina Faso et, enfin, l’opération actuelle au Mali, l’homme malade du Sahel.
    Pour Washington, Al-Qaïda au Maghreb islamique constitue une menace après le raid franco-mauritanien meurtrier de jeudi dernier. Le porte-parole du département d’Etat Philip Crowley a précisé, vendredi dernier, que le groupe constituait avant tout une menace dans la région. «Nous avons vu au fil du temps que la menace vise certaines parties de l’Europe. Bien sûr, cela peut potentiellement menacer les Etats-Unis aussi», a-t-il reconnu devant la presse.
    La voie à l’intervention étrangère dans la région semble grande ouverte. A défaut d’une réelle coopération régionale en la matière, c’est la faillite des Etats qui est programmée avec, en filigrane, la répétition du scénario à la pakistanaise dans le «sanctuaire» malien.
    M’hamed Khodja
    Le Jeune Indépendant, 257/2010
  • Bouteflika : «Les grands projets engagés par mon pays favorisent l’intégration continentale»

    Le président bouteflika – au 23e sommet du comité des chefs d’etat et de gouvernementcharge de la mise en œuvre du nepad : «Les grands projets engagés par mon pays favorisent l’intégration continentale»

    Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a prononcé hier à Kampala une allocution lors des travaux du 23e sommet du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de l’orientation du NEPAD, dans le cadre de la discussion du rapport sur les activités du NEPAD, en particulier sur le volet prioritaire du développement des infrastructures. Voici le texte intégral de l’intervention du chef de l’Etat :

     “Monsieur le Président,
      Excellence, Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,
      Mesdames et Messieurs,

    Permettez-moi tout d’abord de remercier mon frère le président Museveni et, à travers lui, le peuple ougandais et son gouvernement pour avoir mis à notre disposition ce cadre magnifique pour la tenue des importants rendez-vous africains qui nous rassemblent ici. Je tiens également à lui exprimer toute notre gratitude pour l’accueil très chaleureux qui nous a été réservé à Kampala et pour les marques d’hospitalité généreuse dont nous sommes entourés depuis notre arrivée à Kampala.
    Je remercie aussi le Dr  Mayaki, directeur général de l’Agence de planification et de la coordination du NEPAD, pour la présentation qu’il nous a faite sur les activités de l’agence qu’il dirige avec compétence et dévouement. Nous sommes convaincus qu’il a pris le bon cap pour assurer une mise en œuvre accélérée et efficace des programmes du NEPAD.
    Je ne saurais omettre d’exprimer à mon frère le président Zuma mes félicitations les plus chaleureuses pour le succès, que nous pouvons sans hésiter qualifier d’historique, de la coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. Ce succès est un motif de fierté légitime pour le peuple sud-africain et pour tous les peuples africains.
    Parce qu’il illustre de manière éclatante et inoubliable le génie des Africaines et des Africains et leur capacité à relever des défis immenses que beaucoup, à l’intérieur et en dehors de notre continent, jugeaient hors de notre portée, l’exemple sud-africain confirme que l’excellence dans tous les domaines nous est accessible. Il est source d’encouragement pour l’Afrique à se mobiliser davantage pour matérialiser les aspirations de ses peuples au progrès et au bien-être.
    C’est pourquoi j’ai écouté avec la plus grande attention la présentation que le président Jacob Zuma a pris l’initiative de nous faire sur le rôle du développement des infrastructures dans nos pays et notre continent. Il nous donne ainsi l’occasion d’un échange de vues autour de ce domaine que nous avons collectivement érigé en priorité essentielle pour l’Union africaine et le NEPAD.
    Pour sa part, dans le cadre d’une stratégie de développement national soutenu et durable et tenant compte de la nécessité de s’inscrire activement dans une perspective d’intégration régionale, l’Algérie mène, depuis dix ans, un effort massif pour développer et moderniser ses infrastructures, non seulement dans les domaines des transports, de l’énergie et de l’eau, mais aussi dans les infrastructures sociales, de santé, éducatives et sportives.
    Le plus récent programme quinquennal, qui couvre la période 2010-2014, marque une montée en cadence de ce programme à la fois sur le plan des ambitions quantitatives et des exigences qualitatives.
    Dans la planification et la conception des corridors de transport, nous veillons à faire en sorte qu’ils soient des vecteurs effectifs pour l’émergence et l’expansion de corridors de développement économique et social.
    Les programmes et projets contribueront aussi à une répartition spatiale plus équilibrée de l’activité économique et des investissements en tenant compte des avantages comparatifs et des spécificités des diverses zones et régions du pays et de la nécessité de désenclaver les régions défavorisées.
    Naturellement, une telle ambition est tributaire aussi de mesures d’incitation à l’implantation d’activités économiques et au développement de réseaux socio-éducatifs et de santé viables et performants. Cet impératif est pleinement pris en charge tant dans son architecture d’ensemble que dans ses composantes sectorielles.
    Le plan a également été guidé par le souci de favoriser la stabilisation des populations et une meilleure occupation du territoire national à travers notamment le développement de réseaux d’infrastructures à l’échelle du monde rural, des petites agglomérations et des villages. Les populations rurales peuvent ainsi bénéficier des bienfaits d’infrastructures adaptées leur facilitant d’une part l’accès à leurs petites exploitations et d’autre part l’acheminement de leurs produits en vue de leur commercialisation dans les agglomérations proches et au-delà. C’est-là l’un des axes de notre politique de développement rural intégré.
    Dans les différentes étapes des cycles de projets et de leur réalisation, nous avons pris des mesures susceptibles d’encourager une participation accrue des entreprises locales. Nous en escomptons un impact positif de nature à optimiser la contribution de ces programmes au développement économique et au renforcement des capacités endogènes en matière de maîtrise des divers processus par lesquels doit passer l’édification d’un pays moderne et ouvert à l’esprit d’entreprise et à la mobilité des courants humains et économiques. Ce souci s’étend aussi aux domaines de la gestion et de la maintenance des nouvelles infrastructures.
    Au-delà de leur dimension nationale, les grands projets engagés par mon pays dans le cadre de ses divers plans de développement sont, de par leur envergure, des facteurs favorisant l’intégration régionale et continentale.
    Ils sont de nature à traduire pleinement le rôle et la vocation de l’Algérie en tant que trait d’union et carrefour de rencontres et d’échanges entre l’Afrique, la Méditerranée, le monde arabe et le vaste espace musulman.
    De plus, et dans le but de permettre à sa vocation de carrefour de réaliser pleinement son potentiel considérable, l’Algérie a développé une stratégie volontariste de promotion de projets structurants et intégrationnistes.
    Leur objectif premier est de contribuer substantiellement à l’édification d’un grand pôle de croissance à la mesure de l’ambition légitime de l’Afrique à surmonter la marginalisation dans laquelle elle est depuis trop longtemps confinée dans l’économique mondiale.
    A titre d’exemple, je citerai quelques-uns de ces grands projets structurants ayant un impact significatif direct ou indirect en matière d’intégration régionale :
    -la route transsaharienne Alger-Lagos à travers le Niger qui désenclavera l’ensemble de la région et facilitera les échanges intra-africains d’une part, et entre l’Afrique et l’Europe, d’autre part,
    -le gazoduc Nigeria-Algérie qui sera doublé tout le long de son parcours par un câble de fibre optique,
    -l’autoroute est-ouest qui s’étendra de la frontière tunisienne à la frontière marocaine et représente un atout majeur pour l’intégration maghrébine,
    -l’extension, la densification et la modernisation du réseau ferroviaire intégrant cette même perspective maghrébine,
    -les interconnexions de notre réseau électrique avec ceux du Maroc et de la Tunisie,
    -le transfert d’eau à partir d’In Salah jusqu’à Tamanrasset, soit une distance de plus de 700 km.
    Notre démarche s’inscrit ainsi dans une perspective de développement global, intégré, coordonné et durable, qui rejoint la vision et l’esprit des cadres continentaux développés par l’Union africaine et le Nepad.
    La promotion des programmes africains que nous avons retenus collectivement dans le cadre du Nepad, et qui culmineront avec le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PDIA), 2010-2030, est sans doute une expression significative de l’intérêt africain partagé pour le développement durable des infrastructures et leur utilisation au service de la promotion d’économies productives diversifiées et dynamiques.

    HORIZONS, 25/72010

  • Nouakchott viole « l’accord d’Alger » en faisant appel à l’aide militaire française

    Le gouvernement mauritanien vient de remettre en cause les recommandations de l’accord d’Alger, signé le 21 avril dernier, concernant la coordination sécuritaire et militaire entre les pays du sahel dans la lutte antiterroriste, en s’appuyant sur l’aide logistique et les renseignements français. Cet accord qui prévoit en effet la mise en place d’un commandement à Tamanrasset, qui serait chargé de la coordination sécuritaire entre les pays africains de la région en rejette tout interventionnisme étranger.
    Le raid menée par l’armée mauritanienne hors de ses frontières est épaulé par la le soutien logistique et technique français, avait pour but selon le ministre de l’intérieur Mohamed Ould Boilil, de neutraliser un groupe lié à Al Qaida qui s’apprêtait à lancer des attaques contre la Mauritanie. La France a quant à elle indiqué avoir apporté son soutien au raid mauritanien qui visait le groupe qui détient le ressortissant français, Michel Germaneau, et qui menace de l’exécuter le 26 juillet leur revendication, à savoir la libération de terroristes détenus dans plusieurs pays de la région, n’est par satisfaite.
    Même si le raid mené par l’armée mauritanienne n’a pas encore suscité de réaction officielle de la part d’Alger, il est clair que ce raid influera à l’avenir sur la coopération sécuritaire entre l’Algérie et les pays voisins.       
    Selon la presse espagnole, cette opération a également suscité l’inquiétude du gouvernement espagnol dont deux ressortissants sont toujours détenus pas l’Aqmi, puisque Madrid a « exprimé son désaccord auprès des autorités françaises ».
    El Khabar, 25/7/2010
  • L’Edito Du Jour Par Nadjib Stambouli : L’Afrique au cœur

    Cette fois, c’est tout auréolés du succès encore flamboyant de la Coupe du monde en Afrique du Sud que les chefs d’Etat africains se rencontrent à Kampala. Il est vrai que les notions de MAEP (mécanisme africain d’évaluation par les pairs) ou de NEPAD (nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) restent inconnus pour le commun des Algériens, qui peut même s’interroger sur l’ardeur mise par Bouteflika à s’investir pleinement dans toutes ces rencontres, jusqu’à en être le principal pivot. Ce genre de questions est légitime pour qui ne connaît pas, par-delà le réflexe du Président dont la diplomatie est une seconde nature, l’attachement de ce dernier à une donne qui se résume par cette vérité que l’Algérie et son socle continental sont intimement liés. Ce destin commun s’affirme bien sûr dans le meilleur et dans le pire. Ce n’est pas là une simple et «noble» déclaration de foi sur l’identité civilisationnelle ou une idée tout aussi pompeuse que stérile sur l’unité africaine, mais une réalité concrète et palpable et «l’incident» de l’attaque de la France au Mali est là pour nous rappeler cette réalité de communauté dans le pire. L’Algérie, et le fait qu’elle le fasse sans tambour ni trompette, comme c’est le cas de l’aide alimentaire aux pays du Sahel, est un pays qui tient le rôle de locomotive pour l’Afrique. Or, c’est un continent comme frappé par la malédiction et, sauf pour des exceptions, dont l’Algérie, les indépendances, sans aucunement les remettre en cause, n’ont rien arrangé. L’Afrique détient le sinistre privilège d’être au haut du podium de toutes les calamités, de l’épidémie du sida, des famines, des conflits fratricides, du fléau de la corruption, des migrations clandestines et, ce qui n’embellit pas le décor, des catastrophes           naturelles, dont la moindre n’est pas la sécheresse. Les chantiers ont de quoi décourager les volontés les plus déterminées. Mais aussi, pour certains hommes d’Etat, cela donne des raisons pour s’engager encore plus contre ces désastres. Parvenir à la conjugaison de ces fléaux  au passé, n’en sera que plus méritoire.
    Le Jour d’Algérie, 25/7/2010