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  • L’Union africaine réitère sa position ferme vis-à- vis de la question du Sahara occidental

    Kampala (Ouganda), 27/07/2010 (SPS) L’Union africaine a réitère sa position ferme vis-à-vis de la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, soulignant que la solution du conflit passe par le plein respect de la volonté du peuple sahraoui à travers un référendum d’autodétermination, a indiqué le président de la Commission de l’Union africaine, M. Jean Ping,
    « La position de l’Union africaine sur la question du Sahara occidental est une position ferme, fondée sur la Résolution 104 de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1983 et le plan d’action émanant du sommet de Tripoli de 2009, appelant à la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental », a affirmé M. Ping.

    « L’Union africaine poursuivra ses consultations avec le Secrétaire général des Nations Unies et les parties concernées conformément aux orientations du Plan d’action du Tripoli », a-t-il ajouté.

    Le président de la République, M. Mohamed Abdelaziz a souligné lors des débats de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) « la nécessité impérieuse » de l’adhésion de l’Afrique en tant que partenaire puissant au processus de décolonisation du Sahara occidental, rappelle-t-on.

    « Il est d’une nécessité impérieuse que l’UA adhère en tant que partenaire de l’ONU aux efforts visant à imposer l’application des résolutions de la Légalité internationale à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent pour l’autodétermination du peuple sahraoui » en vue de la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique, a-t-il dit. (SPS)
  • ATTAC Maroc dénonce …

    Communiqué d’ATTAC Maroc
    La société « Brasseries du Maroc », appartenant au groupe mondial CASTEL (après acquisition des parts de la société SNI en 2003), a annoncé lors de son assemblé générale en session ordinaire du 14 juin 2010 sa récente acquisition de la société « Euro-africaine des eaux », société française qui tente depuis 10 ans de s’approprier l’eau de la source de Bensmim contre la volonté des villageois.
    La société « Euro-africaine des eaux » bénéficiait depuis 2001 d’un contrat avec l’Etat pour l’exploitation de l’eau de la source de Bensmim à hauteur de 60% et ce alors que la population du village avait plusieurs fois exprimé son rejet de ce projet. En effet, ce projet constitue une menace pour leur ressource en eau, qui constitue la base de leur survie, étant donné que les activités des villageois reposent principalement sur l’agriculture et l’élevage et dépendent entièrement de l’eau. Malgré cette opposition, la société a achevé la construction de l’usine d’embouteillage en coopération avec les autorités locales, qui n’ont pas hésité à réprimer la population et lancer des poursuites judicaire contre eux. Jusqu’à présent, sept habitants sont poursuivis devant les tribunaux et seront présentés le 08 Juillet prochain, devant la Cour d’appel de Meknès.

    Nous, ATTAC Maroc, convaincus que l’eau est un bien public commun qui ne doit pas être soumise à la logique du marché, affirmons notre solidarité inconditionnelle avec la population de « Bensmim » et déclarons devant l’opinion publique nationale et internationale :

    Nous appelons les autorités à lever l’ensemble des poursuites judiciaires à l’encontre de la population du village de Bensmim.

    Nous nous opposons à l’exploitation de l’eau de la source de Bensmim par la société Brasseries du Maroc, le nouveau propriétaire, contre la volonté des villageois, les propriétaires effectifs de la source.

    Nous mettons en garde contre les conséquences du contrôle de la source par une entreprise sur les risques d’épuisement des réserves en eau et sur les effets qui en découleraient sur les conditions de vie des habitants du village.

    Nous appelons à l’arrêt de toute forme de privatisation directe ou indirecte par l’Etat des ressources en eau (Aïn Atlas, Aïn Sultan, Aïn Chefchaoun)

    Nous appelons toutes les organisations militantes à soutenir les habitants et à œuvrer à l’ouverture d’un débat national autour de la question de la propriété des ressources en eau dans notre pays et de la gestion de ce bien vital, dont on sait officiellement qu’il se raréfiera dans les années à venir, les données officiel affirmant sa réduction dans les années à venir (moins de 600 mètres cube par personne à l’horizon 2020).
    Le secrétariat National d’ATTAC Maroc

    Casablanca, 27 juin 2010
    Source : Tairi, 27/7/2010 
  • Engagement français au Sahel: Du pain bénit pour la propagande djihadiste ?

    Par Salem Ferdi
    Tout en continuant de justifier l’opération militaire lancée jeudi dernier – en suggérant avec insistance que Michel Germaneau était «peut-être» déjà mort depuis des semaines -, Paris entretient un certain flou sur la nature de sa riposte au Sahel.
    Le président français Nicolas Sarkozy avait laissé entendre que des représailles allaient être menées, son Premier ministre, François Fillon, a annoncé que le combat contre l’AQMI allait «se renforcer». «La France ne pratique pas la vengeance, en revanche nous avons des accords avec les gouvernements de la région et en particulier avec le gouvernement mauritanien, avec le gouvernement malien pour traquer ces terroristes et les livrer à la justice». L’équivoque est sans doute délibérément entretenue. Le président de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée française Axel Poniatowski parle de «soutien logistique» à des actions militaires de la Mauritanie, du Mali ou du Niger contre l’AQMI. Selon lui, ce soutien s’exprimera par «une coopération en terme de formation des armées» de ces pays, et non par l’envoi de militaires. En off, des militaires évoquent des «opérations ciblées» menées par des forces spéciales ou un appui logistique aérien à des opérations menées par les armées locales.
    La question d’un engagement militaire français n’est pas anodine. Ce serait pain bénit pour la propagande des djihadistes version AQMI qui fonctionne, depuis des années, sur la logique d’une confrontation «Occident-islam». La résorption significative du terrorisme en Algérie, par exemple, a été ralentie en 2003 par la guerre américaine en Irak qui a créé un potentiel de recrutement nouveau. Un engagement ouvert de l’ancienne puissance coloniale dans la région risque d’avoir les mêmes effets au Sahel. L’alignement politico-idéologique de l’ex-GSPC sur Al-Qaïda procède d’une tentative de renouvellement d’un discours djihadiste totalement discrédité au niveau national en s’insérant dans une vision globale de conflit des civilisations «Occident-islam» qui permet en quelque sorte d’apostasier les régimes présentés comme totalement inféodés aux occidentaux. Une implication directe des forces occidentales est une redoutable fabrique de djihadistes, l’Irak en est toujours l’exemple le plus explosif.
    Les états d’âme du Mali
    La Mauritanie, qui présente l’opération menée avec des troupes d’élites françaises comme un succès, risque de devenir une «priorité» de l’AQMI. Ce qui explique d’ailleurs que l’opposition mauritanienne n’ait guère apprécié le fait d’armes. Il se confirme par ailleurs que les responsables maliens – apparemment certains d’entre eux sont suspectés d’entretenir des liens avec les djihadistes basés au nord du Mali – n’ont pas été tenus informés de l’opération franco-mauritanienne. En off, un haut responsable du ministère malien de la Défense a déploré le fait que le Mali ait été tenu «à l’écart» pour lancer une opération qui s’est soldée par un échec signifiant immanquablement, selon lui, la mort de l’otage. «Nous sommes préoccupés par l’attitude de la France. Nous avons signé des accords de droit de suite avec la Mauritanie. Mais, en l’espèce, ce n’était pas un droit de suite. Ils ne pourchassaient personne jusqu’au Mali. Ce n’était pas de la poursuite, mais un acte de guerre», a-t-il affirmé.
    Ce reproche, le président malien Amadou Toumani Touré l’a exprimé de manière très édulcorée au ministre français des Affaires étrangères en appelant à une «coordination» des opérations. «Le président Amadou Toumani Touré, c’est tout à fait juste, pense que les opérations (militaires) doivent être coordonnées, que ce soit des opérations de plus grande ampleur contre l’Aqmi, contre le terrorisme», a déclaré Bernard Kouchner, après un entretien en tête en tête avec le chef de l’Etat malien à Bamako. Le chef de la diplomatie français a noté qu’il existe pour cela un «état-major à Tamanrasset».
    Une perfide mise en cause de l’Algérie
    Au passage, des sources françaises non identifiées insistent lourdement sur la faiblesse de la coordination alors que celle-ci est perturbée par l’intrusion française dans l’affaire Camate et l’élargissement des djihadistes par le Mali. Mais pour corser le tout, comme s’il s’agissait de partager les torts, un «diplomate», anonyme s’entend, évoque un «double jeu» d’Alger qui aurait refusé des demandes d’aide du Mali. Et surtout – l’inévitable biais pro-marocain de Paris surgissant bien mal à propos – en refusant de coopérer avec le Maroc, l’Algérie bloquerait tout processus efficace. Il est vrai que si l’Algérie considère que le Maroc – en raison de sa géographie – n’est pas fondé à être dans une entreprise de coordination sécuritaire dans le Sahel, cela vaut encore davantage pour la France.
  • Fiasco dans le désert malien

    Opération militaire conjointe franco-mauritanienne dans la zone sahélo-saharienne : Fiasco dans le désert malien
    Une opération militaire mauritanienne avec la participation de troupes françaises qui vire à la catastrophe et nous voilà en plein dans le débat sur la gestion de la sécurité dans la zone sahélo-saharienne.
    Al Qaida au Maghreb Islamique, du moins un enregistrement de personnes se présentant de cette organisation, annonce l’exécution de l’otage français Michel Germaneau. Celui-là même pour lequel les militaires français ont participé à l’opération menée dans le désert malien à quelque 150 km au nord-ouest du Mali. Mais ce n’est pas la seule conséquence de cette action ; l’implication de la France dans l’opération pourrait occasionner une augmentation de l’activité des groupes armés dans cette région. La presse citant des sources proches des services de sécurité algériens rappelle justement cette évident enchaînement. Le raid mené jeudi dans le désert malien visait à libérer Michel Germaneau kidnappé depuis il y a un peu plus de quatre mois au Niger. Une trentaine de soldats français ont participé à l’opération menée en territoire malien. L’opération a été un fiasco puisque l’otage n’a pas été libéré, pire il est annoncé pour mort,et le chef de la faction la plus active dans cette région de l’AQMI Abdelhamid Abou Zeid n’a pas été éliminé ou capturé. On annonce toutefois que sept islamistes armés ont été éliminés dans cette opération. Mais plus que jamais, le raid tient du «secouage gratuit de la ruche». Plus que jamais donc, la région doit être surveillée de près.
    Sous haute surveillance
    La région sahélo-saharienne, dont on a évoqué le sujet à chaque occasion dans ces mêmes colonnes, est devenue un point focal, une zone d’enjeux fondamentaux et si on devait s’en convaincre, il suffirait de relire ce que Janet Sanderson, ancienne ambassadrice US à Alger, actuellement sous-secrétaire d’Etat adjointe chargée du Maghreb et du Proche-Orient à ce propos. Dans un entretien au journal arabophone paraissant à Londres El Hayet, elle indique que les Etats-Unis sont prêts à soutenir l’Algérie et les autres pays du Sahel engagés dans la lutte contre l’organisation d’Al-Qaida au Maghreb Islamique, tout en rappelant que ces pays veulent mener leurs actions sans assistance étrangère. Pour Janet Sanderson, «il semble que les algériens de par leurs efforts tout au long des années écoulées, les douloureux sacrifices consentis et les difficultés auxquelles ils ont dû faire face ont réussi à lutter efficacement contre le problème du terrorisme dans leur pays. «Nous avons un programme de lutte antiterroriste dans la région du sahel (Transsahel). A travers ce programme, les contacts avec le commandement militaire américain pour l’Afrique (Afrikom), et les efforts de nos ambassades dans la région, nous tentons d’offrir notre soutien à ces pays dans leur lutte contre l’AQMI. Mais ils souhaitent mener cette mission eux-mêmes, et pour être franche, ils font un excellent travail avec à leur tête l’Algérie», a ajouté Sanderson. Pour la diplomate américaine, l’Algérie fait du «bon travail» même si l’Algérie indique clairement refuser toute ingérence même sous couvert d’aide ou de soutien en matière de lutte antiterroriste.
    Faut-il s’en réjouir ? Sanderson n’est pas la première à féliciter l’Algérie dans son action en matière de lutte antiterroriste et de sécurité dans la région sahélo-saharienne. Cela est d’autant plus intéressant que toutes les puissances occidentales veulent mettre un pied dans cette région et que justement les bons résultats obtenus par l’Algérie ne justifient en aucune manière cette présence. Cela est encore plus vrai quand on sait que la volonté supposée ou réelle des américains à vouloir contrôler le Sahara au nom de la préservation de la sécurité a été clairement affichée en mars 2006 au moment où était organisée une réunion à Alger au sujet de l’Africom. La souveraineté des États, tous indépendants au début de la seconde moitié du vingtième siècle, n’étant pas négociable du moins en principe, on évoque également la spécificité de la région et on lit en filigrane les errements de l’ingérence étrangère quand on voit ce qui est advenu de l’Irak. Dans la région sahélo-saharienne, les populations nomades, les relations familiales inter-ethniques, les us et coutumes, l’identité saharienne de ces gens du sud qui font de leur libre circulation un fondement de leur identité interdisent pratiquement totalement les approches draconiennes occidentales. Des soucis très africains dans une région où la frontière n’a qu’une existence juridique ou politique difficilement vérifiable physiquement ou ethniquement.
    Un nouvel Afghanistan ?
    Au même moment, les informations en provenance de la région sahélo-saharienne n’ont rien de rassurant. La région connaît une présence remarquée d’organisations humanitaires occidentales. Récemment, des volontaires américains ont quitté précipitamment les villages du Yatenga, dans le nord du Burkina Faso après avoir su que des islamistes préparaient des incursions dans la région. Faut-il voir la région et sa proche banlieue géographique devenir une zone dangereuse interdite d’accès aux étrangers ? Ce n’est pas sûr, mais de toute évidence, l’absence d’actions précises et efficaces tendant au moins à réduire de la présence et de la capacité de nuisance de ce qui se fait appeler l’AQMI a facilité l’ancrage de ce groupe dans cette région quitte à en faire une zone de non-droit. Mais en faire une zone de guerre n’est pas non plus la meilleure solution. En avril dernier, l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie ont uni leurs forces sous la férule d’un nouveau commandement militaire installé dans la ville algérienne de Tamanrasset. La création officielle d’un comité d’état-major opérationnel conjoint a permis de donner corps à la volonté politique affichée des Etats et concrétiser les décisions dans un domaine où il est difficile en général de mettre ses billes ensemble. Au bout du compte, l’incapacité supposée des pays du Sud à coopérer dans un domaine aussi sensible que celui de la sécurité, qui permet aux puissances étrangères de dicter leurs manières de voir ou d’imposer leur point de vue à coups d’exercices d’interopérabilité et de coopération aux allures de missions quasi humanitaires devient injustifiable. Les chefs d’état-major militaires des pays du Sahel-Sahara de l’Algérie, du Mali, du Niger, de Mauritanie, de Libye, du Tchad et du Burkina Faso ont décidé de mettre en place un centre de renseignements conjoint à Tamanrasset et poursuivre leurs efforts de contrôle commun des frontières.
    On en arrive à donner un nom à tout ce déploiement d’énergies : «Plan Tamanrasset». Un plan qui pour les responsables des questions de sécurité en l’Algérie, au Mali, au Niger et en Mauritanie permet de coordonner leurs efforts de collecte de renseignements dans le cadre d’une campagne de lutte contre le terrorisme, le crime organisé, la contrebande d’armes et les enlèvements. Le plan va permettre d’organiser des patrouilles militaires dans les zones frontalières communes à surveiller et contrôler les mouvements des groupes terroristes. Concrètement, un tel plan constitue une riposte à même d’affronter les groupes terroristes actifs à travers les frontières de ces pays, et déranger les connexions qui existent entre ces groupes et les bandes armées spécialisées dans le crime organisé, le trafic d’armes et de drogue. C’est également une action multilatérale transfrontalière, à l’image de la menace existant dans cette région. Le simple fait de permettre aux forces régulières des pays concernés de passer la frontière en cas de poursuite qui ne s’arrête pas au niveau de leur frontière est déjà une avancée notable. Dans le cadre de ce même plan, l’Algérie pourrait prêter main-forte en matière de formation des agents des autres pays (Mauritanie, Mali, Niger) compte tenu de l’expérience des organismes de sécurité algériens en matière de lutte contre le terrorisme. Une capacité d’organisation et de coordination qui contrecarre la menace terroriste et éloigne le spectre de l’ingérence au nom de la sécurité. Et puis une coopération militaire fondée sur la compréhension de la région est certainement plus utile et efficace que n’importe quelle armada étrangère déployée à grands frais.
    Par Amine Esseghir 
    Les Débats, 27/7/2010

  • Les Débats : "Sahel, cesser l’escalade"

    Par Aïssa Khelladi
    La France a favorisé et accompagné une action de l’armée mauritanienne destinée à libérer un otage dont on annonce aujourd’hui l’exécution. C’est un échec. Un échec prévisible qui met en évidence l’incohérence de la politique française en la matière. En décidant de payer la rançon exigée par les ravisseurs d’un autre otage, il y a peu de temps, Sarkosy ignorait-il les conséquences de son geste, pourtant condamné implicitement par diverses instances internationales qui ont criminalisé le paiement des rançons ? Ces conséquences se résument à un véritable encouragement du terrorisme. La logique qui consiste à expliquer l’attitude française par des raisons humanitaires ne serait-elle plus applicable aujourd’hui ? Il semble bien que oui, d’où l’incohérence en question. En décidant cette fois-ci de recourir à la force pour libérer un otage, la France a brouillé toute lisibilité de sa politique. Les ravisseurs sauront-ils la prochaine fois, car il y aura forcément une prochaine fois, si la France refusera de payer pour faire libérer ses ressortissants ? Rien n’est moins sûr, d’autant que la tentative de libération, opérée via l’armée mauritanienne, s’est soldée par un échec total – et sous réserve de confirmation, par la mort de l’otage. Comme si cela ne suffisait pas, on apprend que Bernard Kouchner entreprend une tournée dans les pays du Sahel, comme pour susciter une mobilisation générale contre le terrorisme de la région. Une mobilisation générale, coordonnée par les Français, d’où serait exclue l’Algérie, principal pays de cette région. Alors que des efforts réels ont été entrepris, sous l’égide de cette dernière, pour mettre en œuvre des actions et des organisations communes réfléchies, et non pas improvisées comme c’est le cas avec la tournée de Kouchner, en vue d’endiguer à long terme la nuisance d’Aqmi et ses complices. Si l’on se fie à ce qui s’écrit dans une certaine presse proche de l’Elysée, il apparaît clairement que les préoccupations françaises visent moins à s’attaquer à un phénomène dangereux, dont les propres ressortissants de la France sont régulièrement les victimes, qu’à tenter de contenir une pseudo influence algérienne dans la région. Le terrorisme est présenté par cette presse comme un instrument manipulé par Alger et destiné à accroître son influence. Ainsi, les divergences avec Paris sur le plan économique, après s’être élargies à divers domaines (l’Histoire et la politique notamment), sont en train à présent de prendre des allures sécuritaires, voire géopolitiques. Si en France, on peut penser que l’Algérie n’est pas étrangère (d’une façon ou d’une autre) à la dernière prise d’otage du ressortissant français (comme une réponse du berger à la bergère, par suite à l’affaire Cayatte), et qu’elle décide d’agir selon cette logique, en marginalisant l’Algérie, pourquoi les Algériens, à leur tour, ne pourront-ils penser que la France n’est pas étrangère au dernier attentat kamikaze de Tizi Ouzou, par exemple ? Et où allons-nous avec tout cela ? Qu’en pensent les Américains ? Le mieux ne serait-il pas de cesser cette escalade ?

    Les Débats, 27/7/2010
  • Brahim Ghali : « L’entêtement du Maroc menace la stabilité de la région »

    Par Hassan Ouali
    Ibrahim Ghali, ambassadeur de la RASD à Alger : « L’entêtement du Maroc menace la stabilité de la région »

    Rien de nouveau dans le processus des négociations entre le Front Polisario et le gouvernement marocain.

    C’est ce qu’a indiqué l’ambassadeur de la République arabe sahraouie et démocratique à Alger, Ibrahim Ghali, en marge de la cérémonie de clôture de l’université de la jeunesse de la RASD, hier à Alger. « Après la tournée de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, en Europe (Espagne, France et Grande-Bretagne), nous attendons que la communauté internationale bouge afin de contraindre le Maroc à coopérer davantage avec l’ONU. Mais jusqu’à maintenant, la situation n’a pas évolué », a déclaré le diplomate sahraoui. En dépit de ce constat, l’ambassadeur de la RASD réaffirme l’attachement du Front Polisario à un règlement politique et pacifique du conflit du Sahara Occidental . « Cette impasse dans laquelle se trouve le processus des négociations ne va pas entamer notre bonne volonté dans la négociation », lance-t-il. Toutefois, ajoute-t-il, « la patience à ses limites ». « Même si nous privilégions le dialogue, le recours à d’autres moyens de lutte pour recouvrer notre indépendance demeure de mise, d’autant que le Maroc continue à piller illégalement nos richesses et à réprimer nos concitoyens dans les territoires occupés.
    Cela traduit la mauvaise intention du Maroc qui tourne le dos à la légalité internationale », met-il en garde. Pour lui, le statu quo maintenu par « le Maroc qui n’abandonne pas sa logique coloniale risque de provoquer une nouvelle tension qui mettrait en péril la stabilité et la paix dans la région ». S’exprimant par la même occasion, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Mahrez Lamari plaide pour la mise en place d’un mécanisme onusien pour la protection des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. De son côté, le chargé d’affaires de l’ambassade de Cuba en Algérie affirme que « seules une mobilisation internationale et une solidarité agissante des peuples épris de justice et de liberté pourraient faire triompher la cause du peuple sahraoui ». A l’issue de cette rencontre, les étudiants et les jeunes sahraouis ont réaffirmé leur détermination à « continuer l’œuvre des premiers combattants du Front Polisario pour l’autodétermination du peuple sahraoui ».

    El Watan, 27/7/2010
  • Tournée de Kouchner : Complot dans le désert

    La tournée de Kouchner dans des pays phares du Sahel confirme les visées françaises
    Complot dans le désert
    Par Wassim Benrabah
    Les évènements se précipitent désormais dans la zone sahélo saharienne. La France, qui n’a pas pris la peine de consulter les vrais experts avant de mettre les pieds dans le plat (contrairement à son modus operandi relatif à la libération réussi de son espion Pierre Camatte), vient d’ouvrir une véritable boîte de Pandore. Toute la presse hexagonale, dans ses éditions d’hier, s’est fondue de commentaires et d’analyses faisant des groupuscules terroristes auteur de l’assassinat du second otage français, Michel Germaneau, une puissance peut-être égale à celle de l’armée irakienne, quand celle-ci était décrite comme étant classée quatrième dans le monde, et qu’il fallait absolument justifier l’invasion de ce pays.
    Parce que les bonne vieilles méthodes demeurent toujours les meilleures, parce que l’homme a toujours été doté d’une courte mémoire et parce que la France se croit assez forte pour imposer ses lois et ses choix à ses anciennes colonies, c’est pratiquement la même méthode qu’elle est en train d’utiliser aujourd’hui. La presse française, parfaitement bien  » renseignée  » sur le GSPC, qu’elle s’évertue à appeler Al Qaïda au Maghreb Arabe (dans le but manifeste de justifier toutes ses interventions et ingérences hors de ses frontières et limites territoriales), parle de quelque 800 hommes armés.
    Ce chiffre semble relativement éloigné de la réalité. Le GSPC ne compterait pour le moment que quelque 500 à 600 hommes, dont la moitié au Sahel. Ceux du Sahel, comme rapporté par nous maintes fois, tirent le principal de leur force de leur complicité avec les contrebandiers et les trafiquants d’armes qui écument ces régions. Ce sont ces derniers, au reste, qui procèdent aux enlèvements des Occidentaux avant de les revendre au GSPC.
    Les activistes du GSPC au Sahel ont un besoin pressant d’argent. Ils s’en servent pour s’armer, mais aussi pour recruter les dizaines de mercenaires maliens, tchadiens, mauritaniens et même marocains qui composent une partie non négligeable de ses katibat. A chaque  » vente  » d’un otage, en outre, le GSPC tente de faire passer des convois d’armes, de munitions et d’explosifs vers les quelques poches de maquis encore actives dans le nord du pays, notamment en Kabylie et sur les monts des Babors. Il va sans dire que si Paris avait cherché à sauver son otage, les terroristes n’auraient pas craché sur une rançon.
    Un peu comme celle que la France avait discrètement payée contre la libération fort controversée de son espion, Pierre Camatte, car celle-ci avait également été accompagnée par l’élargissement au Mali de quatre dangereux criminels, dont deux Algériens et un Mauritanien. Alger, à cette époque, avait émis ses plus vives protestations en rappelant son ambassadeur à Bamako pour consultation. C’est dire qu’il n’est pas exclu que Paris ait laissé volontairement mourir son second otage, histoire de justifier ce qu’elle est en train de faire aujourd’hui. La tournée de Kouchner dans trois pays sahéliens, la Mauritanie, le Mali et le Niger en l’occurrence, s’inscrit en droite ligne de cette stratégie nouvelle.
    Paris, qui cherche peut-être à refaire main basse sur ses anciennes colonies, pourrait également vouloir étouffer les scandales financiers qui minent le régime sarkozien en faisant diversion avec cette fantomatique Al Qaïda au Maghreb Arabe.
  • Janet Sandersson : "Pas de liens entre le GSPC et Al Qaïda"

    Janet Sanderson, sous-secrétaire d’Etat au Maghreb et au Moyen-Orient, confirme ce que notre journal soutient depuis des mois : « Pas de liens entre le GSPC et Al Qaïda »
    Par Mohamed Abdoun
    Nouveaux rebondissements dans l’affaire du GSPC qui continue de faire la Une de la presse mondiale depuis la précieuse  » aide  » que lui a fournie la France en lui donnant une occasion en or d’éliminer son otage, Michel Germaneau. De fait, dans un entretien accordé au journal londonien  » Al Hayet « , la sous-secrétaire d’Etat adjoint américaine pour le Golfe et le Maghreb, Janet Sanderson, a affirmé que les Etats-Unis sont prêts à aider l’Algérie, ainsi que les autres pays de la région sahélienne, à venir à bout du phénomène de terrorisme. Plus important encore, la responsable américaine a ajouté que  » Al Qaida à la Péninsule arabique » semble plus rattachée à la branche mère Al Qaida que  » Al Qaida au Maghreb « . Poussant plus loin son analyse, la responsable américaine a tout simplement indiqué qu’il n’existe pas de liens entre Al Qaïda et le GSPC. C’est ce que notre journal n’a eu de cesse de soutenir, contre l’avis général, argumentant cela par des éléments d’information et d’analyse absolument imparables.
    L’appellation AQMI, apparue pour la première fois en 2006 lorsque Droudkal avait prêté allégeance à Ben Laden, a été gardée par les nombreux alliés des Américains, quand ces derniers voulaient investir le Sahel sous le fallacieux prétexte de combattre le terrorisme islamiste labellisé Al Qaïda au nom du Patriot Act. Les raisons cachées de cette volonté américaine, drapée sous le vocable de  » Pan Sahel « , devenu par la suite  » Africom « , sont au nombre de trois, au moins. D’abord, Washington est prête à tout faire pour mettre un terme à l’influence grandissante de la Chine dans cette région. Ensuite, il y a cette volonté manifeste de faire main basse sur les nombreuses et importantes ressources naturelles des pays composant la bande sahélo saharienne. Enfin, il va sans dire que la position géostratégique de cette partie du monde en fait un endroit géostratégique dont le contrôle peut s’avérer déterminant en cas de conflits majeurs n’importe où en Afrique, ou même au Moyen-Orient. Mais, les Américains, qui ont déjà essuyé deux cuisants échecs en tentant d’envahir par la force et de soumettre des pays qui n’en demandaient pas tant, semblaient avoir opté au Sahel pour une méthode plus feutrée. Des cas de présence de marines dans ces régions, pour des opérations ponctuelles, ou même pour des entraînements communs, sont régulièrement signalés. Mais une présence massive, ou bien des opérations surmédiatisées comme cela a été le cas de celle de la France, donnerait une puissance nouvelle aux terroristes, les  » légitimant  » en quelque sorte et ramenant sous leurs girons tous ceux qui sont contre ce genre de méthodes contraires au droit international et à la morale.
    Sanderson, au reste, soutient dans ce même entretien, que les pays du Sahel, dont l’Algérie, refusent (à juste titre il faut le dire) toute forme d’ingérence directe en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme. 
    La Tribune des Lecteurs, 28/7/2010
     
  • Réélection de M. Ben Bella à la présidence du Comité des sages de l’UA

    KAMPALA (Ouganda)- L’ancien président de la République algérienne, M. Ahmed Ben Bella, a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du Comité des sages de l’Union africaine, a-t-on appris mardi à Kampala auprès cette instance. La confiance a été renouvelée à M. Ben Bella compte tenu des efforts qu’il déploie en faveur de la paix en Afrique et de ses « convictions », a-t-on expliqué à l’UA dont la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernements se tient dans la capitale Ougandaise (25-27 juillet). Le Comité des sages de l’UA a pour mission notamment de « prévenir les conflits plutôt qu’à les résoudre », a-t-on indiqué, ajoutant qu’il soutient les efforts du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  (APS)
  • Appel pour faire face aux complots

    Les travaux de la deuxième édition de l’université nationale de la jeunesse et des étudiants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ont pris fin hier à Alger par un appel à la jeunesse sahraouie pour se mobiliser afin de faire face à tout complot la visant.
    Dans une déclaration finale, les participants à cette université ont estimé qu’il est du devoir des jeunes Sahraouis de se mobiliser et de rassembler toutes leurs forces pour faire face aux complots visant le Front Polisario, qui demeure la seule représentation légitime du peuple sahraoui.
    Les participants ont également dénoncé les pratiques répressives du régime marocain contre un groupe de jeunes Sahraouis, qualifiant ces actes de «nouvel indice inquiétant» pour les jeunes vivant dans les territoires occupés.
    Les jeunes Sahraouis qui participent à cette université ont lancé un appel à tous les acteurs politiques sur les scènes régionale et internationale pour se mobiliser afin de défendre les droits sahraouis, notamment dans la région colonisée, et mettre un terme à toutes les violations exercées contre le droit du peuple sahraouie à l’autodétermination. Ils exhortent les Nations unies à organiser un référendum d’autodétermination libre et à mettre un terme à la dilapidation par le Maroc des richesses naturelles sahraouies.
    De son côté, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mahrez Lamari, a rappelé la position constante de l’Algérie vis-à-vis de la question sahraouie et son soutien au principe à l’autodétermination.
    «Nous réaffirmons notre attachement à la légalité internationale et nous serons à jamais avec le peuple sahraoui», a-t-il affirmé.
    M. Lamari a, en outre, appelé à la création d’un mécanisme de protection et de surveillance des civils vivant dans les territoires sahraouis occupés.
    «Face à la situation inquiétante dans les territoires occupés, nous devons user de tous les moyens aux niveaux national et international pour que le Maroc cesse de sévir le peuple sahraoui», a-t-il ajouté.
    Il a, par ailleurs, annoncé l’ouverture, dans deux jours, d’une autre université d’été qui durera deux mois et regroupera près de 500 cadres.
    A noter que l’université nationale de la jeunesse et des étudiants de la RASD s’est ouverte le 7 juillet dernier et a vu la participation de 120 jeunes cadres et étudiants de la RASD.
    Le Jeune Indépendant, 27/7/2010