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  • Le rappel de Mohamed Abdelaziz

    Il invite l’UA à prendre position dans le dossier du Sahara Occidental
    Le rappel de Mohamed Abdelaziz
    Par Youcef Aouchiche
    Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz a invité, avant-hier, l’Union Africaine au tant qu’institution et l’ensemble des dirigeants de ce continent à jouer le rôle qui leur incombe dans le processus de la décolonisation du Sahara Occidental. Intervenant lors des débats de la 15ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), qui s’est déroulé à Kampala, le représentant du peuple sahraoui a souligné  » la nécessité impérieuse  » de l’adhésion de l’Afrique en tant que partenaire puissant au processus de décolonisation de son pays.  » Il est d’une nécessité impérieuse que l’UA adhère en tant que partenaire de l’ONU aux efforts visant à imposer l’application des résolutions de la Légalité internationale à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent pour l’autodétermination du peuple sahraoui « , a-t-il indiqué. Ces efforts permettront, a-t-il ajouté, la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique. Profitant de cette occasion, M. Abdelaziz a exprimé la préoccupation de l’Etat sahraoui quant à « l’inertie » qui caractérise le processus politique en raison de l’intransigeance de l’autre partie qui s’est soustraite aux engagements internationaux conclus par les deux parties du conflit, à savoir la Sahara occidental et le Maroc.  » Le processus de négociations supervisé par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, bute sur cette entrave due au manque de volonté politique chez l’autre partie et son obstination à rejeter l’option démocratique qu’est le référendum d’autodétermination « , a affirmé le président sahraoui cité par l’agence de presse sahraouie (SPS). En outre, Le président sahraoui a vivement déploré la situation au Sahara occidental. Une situation, selon lui, qui ne répond nullement aux aspirations visant à faire de l’année 2010 l’année de la paix et de la sécurité en Afrique. Faisant allusion aux recommandations de cette organisation quant à l’instauration de la sécurité et de la paix dans le vieux continent, l’intervenant a estimé que cet objectif noble ne pourra pas se réaliser au moment où les violences de la monarchie alaouite continuent de s’abattre sur les militants et les civiles sahraouis.  » Que la paix aussi bien que la sécurité, la liberté et la démocratie étaient « gravement menacées au Sahara occidental « , a-t-il affirmé. Le président Abdelaziz a salué, par la même, le rôle de l’UA à travers ses observateurs membres de la Mission pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) rappelant le rôle de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) dans l’élaboration du plan de règlement et son approbation par la décision du sommet de Tripoli.
    Il a également salué les actions de l’Algérie et de la Mauritanie en tant que pays observateurs du processus de règlement du conflit au Sahara occidental. Il est à noter enfin que le Maroc n’est pas membre de l’UA. Les autorités de ce pays, ne semble pas encore digérer l’adhésion du Sahara Occidental à cette organisation. 
  • Abdelkader Messahel : “Cap sur la réalisation des ODM ”

    Le thème central de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, a été qualifié d’important mardi, à Kampala (Ouganda), par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.
    Intervenant à la clôture de cette conférence (25-27 juillet), M. Messahel a indiqué, dans une déclaration à la presse, que l’Algérie, qui a remis un mémorandum sur la santé maternelle, natale et néonatale (thème de ce sommet) à l’UA, a atteint les objectifs 4 et 5 (se rapportant la santé maternelle et infantile) des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). « Depuis l’année de l’adoption des OMD en 2000, année coïncidant avec le premier mandat du président Bouteflika, l’Algérie a densifié ses moyens, dans le but d’atteindre ses objectifs », a-t-il dit, soulignant que la courbe est « actuellement ascendante ». En ce sens, l’Algérie présentera un bilan, en septembre prochain, sur les OMD et le transmettra aux Nations unies, un bilan devant être établi, toutes les cinq années.
    Le ministre délégué est également revenu sur les autres sommets auxquels a pris part le président de la République, soulignant la « satisfaction » du chef de l’Etat, pour les progrès réalisés dans la mise en place d’une Agence de planification et de coordination du Nepad. Il s’agit de la mise en place d’une agence opérationnelle disposant des outils et capacités nécessaires, pour faciliter la mise en oeuvre et le suivi de projets d’intégration régional et continental.
    Pour ce qui est de l’évaluation du partenariat, le ministre délégué a fait référence aux propos du président de la République, qui a affirmé que cette question devait demeurer une « préoccupation prioritaire » pour les instances africaines et, en particulier, pour l’Agence du NEPAD, relevant que cela permettra de réunir les éléments à même de nourrir un dialogue substantiel avec les pays développés, sur l’évolution nécessaire des mécanismes et du contenu de la coopération internationale, dans une économie globalisée. Les travaux de la 23e session du NEPAD ont également porté sur l’évaluation des résultats acquis dans le cadre de la participation africaine aux travaux du segment Afrique du G8 de Muskoka (Canada), ainsi qu’aux délibérations du G8, les 25 et 26 juin dernier au Canada, a encore rappelé M. Messahel.
    Evoquant le 13e sommet du Forum des chefs d’Etat et de gouvernement participants au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), au cours duquel le président de la République est intervenu dans les débats sur l’évaluation de la République de Maurice, le ministre a indiqué que des propositions ont été avancées, afin d’améliorer les mécanismes du MAEP.
    S’agissant du comité des chefs d’Etat pour les changements climatiques, M. Messahel a aussi rappelé que l’Algérie est membre du Comité des dix, depuis sa création par le sommet (juin 2009), et est mandatée pour évaluer les développements liés aux négociations internationales sur la question des changements climatiques et de coordonner la position africaine en la matière.
    L’Algérie participe au comité de négociation au niveau des chefs d’Etat et est porte-parole de l’Afrique dans les négociations sur le climat au niveau international, ces mandats ayant été exercés par l’Algérie à la conférence de Copenhague, tout en étant reconduite pour les prochaines échéances internationales.
    Au sujet du Comité des dix, dont l’Algérie est membre, M. Messahel a indiqué que l’Afrique continue de militer pour la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, tout en exigeant, a-t-il dit, deux sièges permanents avec un droit de veto. « Il s’agit d’une position forte, viable et pertinente de l’Afrique, ce qui lui a permis de rester unie et d’élargir son cercle à d’autres parties » (en dehors du continent), pour soutenir cette position, selon M. Messahel. Le ministre délégué s’est également félicité de l’élection de deux Algériens, Fatima Delladj-Sebaa et Fatsah Ouguergouz, respectivement au Comité africain d’experts pour les droits et le bien-être de l’enfant et au poste de juge à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, à l’issue de la 17e session du Conseil exécutif de l’Union africaine, à Kampala.
    Pour ce qui est de l’approche algérienne relative au Sahara Occidental, elle a été « défendue », a-t-il indiqué, rappelant la position de l’Algérie pour un référendum d’autodétermination sous l’égide des Nations Unies.
    Sur la question du terrorisme, l’Algérie a toujours condamné ce fléau, a indiqué le ministre, réitérant ainsi son appel à dénoncer et combattre tous les actes terroristes.
    A une question sur la situation en Somalie, M. Messahel a précisé que l’Algérie est en contact avec ses partenaires, soulignant qu’elle partage la position de l’Afrique consistant à renforcer les capacités du gouvernement provisoire somalien. Il a affirmé qu’il y a une « responsabilité » des Nations unies qui doivent intervenir, dès lors qu’il s’agit du maintien de la paix dans cette région de l’Afrique.
  • Belgique : Pour ou contre le Maroc

    Suite aux évolutions de la question sahraouie, le Maroc se trouve dans une position peu enviable. En effet, l’offensive Chirac-Bush pour imposer une solution basée sur la proposition marocaine d’une autonomie élargie a échoué. Son promoteur, le diplomate néerlandais, Peter van Walsum, a pris un congé définitif. Le nouvel émissaire onusien, Christopher Ross, a maintes fois déclaré que la solution doit être basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Après 36 ans de conflit, l’ONU et l’Union Africaine s’accrochent toujours au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
    Le Front Polisario n’a pas réussi à charger la MINURSO des droits de l’homme au Sahara Occidental mais, actuellement, la communauté internationale regarde avec intérêt tout ce qu’il se passe dans les territoires occupés de la RASD et les militants des droits de l’homme, peu à peu, augmentent leur marge de liberté d’action.
    La France est le seul membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU qui défend les thèses marocaines. La raison est claire : amener l’Algérie à fléchir ses positions sur certains points du litige franco-algérien.
    Pour les autorités marocaines, il est clair qu’ils n’ont aucune chance de gagner la bataille du Sahara par les arguments légaux et la légitimité. Et, comme pour tous les Etats voyous, toutes les méthodes sont envisageables. Y compris le chantage. Et avec des armes redoutables, comme le trafic de cannabis, l’immigration illégale, la menace terroriste. Mais l’une des armes les plus efficaces du régime marocain est le poids de sa communauté en Europe. Une communauté qui constitue le Talon d’Achiles des démocraties européennes.
    En Belgique, un député écolo d’origine algérienne, M. Ahmed Mouhsine, a été contraint de faire des déclarations contre les convictions de son parti.
    Agacé par la presse et les milieux pro-marocains, il a fini par déclarer son soutien au projet d’autonomie marocain. Pourtant, la position du parti écolo belge n’a aucune ambiguïté : le principe d’autodétermination est sacré.
    Rappelons qu’un certain directeur d’un centre d’études stratégiques en Belgique a été tabassé en pleine journée à sa sortie des studios RTL au Boulevard Reyers. La raison : il avait fait des déclarations contre l’occupation marocaine du Sahara Occidental. Quelques années plus tard, il est devenu l’un des plus fervents défenseurs des thèses marocaines et ses études visent à montrer le Polisario comme un mouvement terroriste.
    Il saurait légitime de se demander si M. Mouhsine a fait ces déclarations pour sauver sa peau ou bien c’est sa propre conviction sur le sujet.
    En tout cas, une nouvelle tendance est en train de naître en Belgique. Soit on est pour ou contre le Maroc. Plus question de se demander de quel côté est le droit international en ce qui concerne le conflit du Sahara Occidental.
  • Solidarité : Le Brésil fait un don de 300 000 dollars au profit des réfugiés de la RASD

    La République du Brésil a fait un don de 300 000 dollars au profit des réfugiés du Sahara Occidental, exilés en Algérie depuis 1975 suite à l’invasion de leur pays par le Maroc, a indiqué hier le président du Croissant-Rouge sahraoui, Yahia Bouhoubeini. 
    Cette contribution financière, qui sera remise au Programme alimentaire mondial (PAM), intervient « suite à la visite effectuée aux camps de réfugiés sahraouis par l’ambassadeur du Brésil à Alger et à la tournée des représentants des pays donateurs en avril dernier », a précisé M. Bouhbini dans une déclaration à l’Agence de presse sahraouie (SPS). Le don du Brésil « a été remis au PAM via son ambassade à Alger », a précisé la même source.(APS )
  • Ahmed Mouhssin (Ecolo) n’est pas "anti-Maroc"

    Le député régional bruxellois Ahmed Mouhssin (Ecolo) en a marre : depuis la publication dans La Libre (du 19 juillet) d’un article qui révélait la participation de quatre mandataires PS, CDH et MR à un voyage polémique organisé par l’Etat marocain au Sahara occidental – périple auquel les Ecolos avaient refusé de participer – le voici quasiment assimilé à un sympathisant du Front Polisario.
    En effet, un site web proche de ce mouvement (qui s’oppose au royaume chérifien pour le contrôle du Sahara occidental) entretiendrait l’ambiguïté à cet égard suite aux critiques émises par le député Ecolo sur le « raid » sahraoui. Fréquemment sollicité par des journalistes marocains depuis lors, Ahmed Mouhssin a donné hier, par voie de communiqué, sa position sur l’avenir de cette région : pour lui, il convient de soutenir le projet d’intégration du Sahara occidental au sein de l’Etat marocain moyennant l’octroi d’un statut d’autonomie élargie, « l’hypothèse idéale du referendum ayant été enterrée par l’Organisation des Nations Unies elle-même« , ajoute-t-il.
    Ahmed Mouhssin maintient néanmoins ses propos sur le manque de fond politique et l’absence de lien avec les compétences de la Région de Bruxelles-Capitale du voyage tous frais payés (par le Maroc) auquel ont participé les élus PS, CDH et MR. 
    La Libre.be, 29/7/2010
  • 20 jeunes Sahraouis passent l’été en Limousin [carte]

    Depuis près de 10 ans déjà, les jeunes Sahraouis du camp d’exilés dit du 27 février, au Sud de l’Algérie ont découvert le Limousin. Ils sont arrivés à Saint-Junien où ils peuvent parfaire leur français et faire le plein de vitamines.
    « Nous nous sentons redevables à l’égard de tous ces enfants, ils ne sont en rien responsables de la situation qui les frappe dans l’indifférence générale. Je suis allé plusieurs fois dans le camp de Tindouf, au sud de l’Algérie où ils vivent et je peux témoigner des terribles conditions dans lesquelles ils évoluent ».
    Michel Trabaud est de ces hommes décidés à gravir les montagnes. Ce chef d’entreprise s’est pris de passion pour la cause des Sahraouis et est bien décidé à les soutenir dans leur action.
    « Ils demandent à pouvoir retourner chez eux mais leur cause n’est pas médiatique, ils ne sont peut-être pas assez nombreux, et la France est bien discrète pour faire entendre les droits de ces hommes et femmes. »
    Le vice-président du Comité Limousin de Soutien avec le Peuple Sahraoui est devenu en années spécialiste des relations internationales.
    Depuis 1975 le Sahara occidental est occupé par le Maroc et les réfugiés s’entassent dans les camps algériens dans une quasi-indifférence. (voir carte sous l’article)
    « Cette année, nous accueillons 20, garçons et filles, 16 sont âgés de 9 à 12 et 4 sont adolescents. Ils sont arrivés le 28 juin et ont été accueillis par des familles de Limoges et des alentours, confie Zdiga Dauger, membre très active du CLSPS à l’origine de sa création.
    Nous avons mis en place une grande chaîne de Solidarité, la ville de Limoges nous aide en accueillant les enfants au centre du Mas Éloi, dans la journée, lorsqu’ils ne sont pas dans des familles.
    À Saint-Junien, la commune les accueille au Centre de Loisirs et dans la structure Anim’ados. Nous avons aussi créé un vrai réseau d’entraide médical, les enfants peuvent bénéficier d’un total bilan de santé qui est effectué des pieds à la tête et nous remercions tous les praticiens qui œuvrent pour notre cause. 57 familles limousines se relaient pour accueillir les enfants. »
    Leur association s’est rendu compte que la barrière de la langue était souvent infranchissable pour les enfants et les familles d’accueil, aussi il a pu créer une école francophone avec l’appui du Conseil Régional.
    Depuis les enfants qui viennent peuvent se faire comprendre dans notre langue. « Et lorsqu’ils viennent passer près de deux mois en France ils font des progrès remarquables » souligne Dziga Dauger.
    Les enfants repartiront le 14 août prochain.
    Laurent Borderie

    laurent.borderie@centrerance.com
    Photo 2 : le camp dit du 27 février. P.Herreyre 
    Source : Le Berry.fr, 27/7/2010
  • Assassinat de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka : Une ONG presse la France d’aller « jusqu’au bout »

    Une ONG marocaine a demandé hier à la France d’aller « jusqu’au bout du processus judiciaire » dans le dossier de l’opposant Mehdi Ben Barka, disparu à Paris en 1965, et souligné dans un rapport les violations qui ont marqué l’année 2009 au Maroc.

    « L’AMDH demande à la France d’aller jusqu’au bout du processus judiciaire pour mettre la lumière sur le dossier de M. Ben Barka », a déclaré à l’AFP Khadija Ryadi, présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) lors de la présentation à Rabat de son rapport annuel sur la situation des droits humains l’an dernier. Ben Barka a disparu le 29 octobre 1965 devant la brasserie Lipp à Paris, lors d’une opération attribuée aux services du roi Hassan II avec la complicité de policiers et de truands français. Son corps n’a jamais été retrouvé. « En empêchant les témoins de faire leurs déclarations, l’Etat marocain a toujours cherché à entraver les efforts de la justice française visant à élucider ce dossier » a-t-elle ajouté.
    « Ce dossier a une forte symbolique. C’est un critère permettant de mesurer la volonté politique (du Maroc) pour atteindre toute la vérité sur le sort de Mehdi Ben Barka », a indiqué Mme Ryadi. Pour ce qui concerne la situation des droits de l’Homme en 2009 au Maroc, l’AMDH reste sévère : « Il y a une absence de volonté politique pour mettre en application les engagements de l’Etat marocain » dans ce domaine. L’AMDH a enregistré « plusieurs cas de tortures et d’enlèvements », ainsi que des « procès inéquitables contre des militants, notamment islamistes, et des journalistes ». Concernant la situation économique et sociale au Maroc, l’ONG a souligné que « le Maroc a connu pour la 4e année consécutive une régression au niveau du classement » établi par le PNUD sur l’indice du développement humain.
    El Watan, 28/7/2010

  • Les Débats : "Bavure et incidents diplomatiques "

    Les personnes, éliminées dans l’opération ratée du Sahel, seraient de simples citoyens désarmés. La situation s’est compliquée bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer à la suite de l’acte pour le moins incompréhensible mené par les Mauritaniens et les Français, avec la «complicité» des services secrets américains. Paris, en menant une attaque militaire très profondément dans les territoires maliens, sans que le président de ce pays, Amadou Toumané Touri (ATT) n’en ait été prévenu, qui plus est avec l’aide de troupes d’un pays voisin, la Mauritanie en l’occurrence, s’est tout simplement rendue coupable d’un «acte de guerre» envers un pays qui, pourtant, lui a toujours mangé dans la main. C’est ce qu’ont estimé des sources diplomatiques qui, à l’appui de cette affirmation dont les conséquences ne laisseront pas de se faire sentir dans les prochains jours, rappellent de quelle manière précipitée ATT a quitté le Tchad où il assistait à un sommet des 25 pays sahélo-sahariens pour rejoindre Bamako et son palais présidentiel. Une odeur de putsch planait peut-être dans l’air. Outre le fait que les services secrets français en ont fait une spécialité en Afrique, il faut dire qu’une pareille «opération», aussi lamentable qu’elle ait pu être, n’aurait absolument pas été menée à son terme sans la complicité de quelques officiers supérieurs maliens. Pour le moment, donc, c’est la Mauritanie, nouvel ami et allié de la France, qui va au charbon. C’est à elle que Paris a dévolu la lourde et ingrate tâche d’essuyer la crasse en tentant d’amadouer le président malien. Une délégation mauritanienne, spécialement dépêchée à Bamako par le président Mohamed Abdelaziz, s’y attelait depuis hier, mais avec de maigres chances de succès.
    Période de froid entre Bamako et Nouakchott
    Des sources très au fait des questions sahélo-sahariennes nous annoncent en effet que contrairement à ce qui a été annoncé la veille, vendredi, par le ministère de la Défense français, les six personnes tuées lors de ce raid seraient des nomades n’ayant aucun rapport ni avec les terroristes, ni avec les contrebandiers et trafiquants d’armes. Cette grave bavure peut donc avoir pour conséquences directes de déclencher l’ire des tribus qui sillonnent le nord du Mali, et dont les notables entretiennent (malgré eux) des contacts avec les activistes armés du GSPC. Ce dernier, placé désormais en position de force par le grave faux pas de la France, peut tenter de pousser plus loin son avantage en jouant à fond la carte de cette colère pour «recruter» des éléments dont la principale force réside dans leur parfaite connaissance de ces lieux inhospitaliers, où la survie représente un défi de tous les instants du jour et de la nuit. Cette attaque, en outre, peut pousser le sanguinaire Abou Zeïd, émir local du GSPC, à exécuter l’otage français, Michel Germaneau, âgé de 78 ans. Celui-ci a été enlevé le 19 avril passé avec la complicité de son chauffeur et guide algérien. Un ultimatum, devant expirer demain, avait été lancé la semaine passé au président français.
    Du silence… parlant d’Alger
    Dans ce cas précis, Nicolas Sarkozy sortirait perdant sur toute la ligne dans cette «confrontation» où il semble avoir présumé de ses forces, et joué les mauvais atouts. En se basant sur des renseignements fournis par les services secrets américains, Sarkozy a en effet fait état d’une méconnaissance crasse de ce qui se passe dans ces régions. En aidant des troupes mauritaniennes à mener une opération militaire sur le territoire d’un pays voisin, le président français a montré qu’il souhaite agir comme s’il était en territoire conquis. Sa fameuse «France-Afrique» exhibée en grande pompe en faisant défiler des troupes des anciennes colonies françaises sur les Champs Elysées le 14 juillet passé était donc le prélude à des actions autrement plus répréhensibles. Livré à lui-même, avec des pays qui risquent de se regarder en chiens de faïence, le Sahel peut sombrer dans le chaos, et tomber sous le contrôle des terroristes et des contrebandiers pour toucher à des degrés de troubles et de violences jamais atteints auparavant. S’agissant de l’Algérie, maintenant, le silence peut représenter la meilleure des ripostes. Hormis la réaction très «diplomatique» de Ramtane Lamamra, commissaire chargé de la Paix et de la Sécurité, aucune déclaration n’a été faite jusque-là. Mais, selon des sources diplomatiques, «il est évident que les graves dérapages commandités par la France remettent définitivement en cause le fameux accord de Tamanrasset». Celui-ci avait été signé entre 5 pays de la région sahélo-saharienne il y a de cela un mois. Il prévoyait une coopération totale sur les plans militaire et du renseignement en matière de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Ces deux phénomènes, en effet, vont de pair. A simple titre d’exemple, ce sont, très souvent, les contrebandiers qui enlèvent des otages occidentaux avant de les «revendre» aux éléments du GSPC. Cette jonction entre grand banditisme et terrorisme a donné naissance à ce que notre journal avait qualifié de «gangsterrorisme».
    Ecran de fumée, dites-vous !
    Plus aucune coopération sur les plans militaire et du renseignement ne semble possible après ce coup au-dessous de la ceinture. Alger, qui a bien réagi, a tout juste placé des troupes le long de ses frontières afin qu’aucune incursion terroriste ne se produise vers son territoire durant le déroulement de cette opération. Pour la suite, l’Algérie, particulièrement hostile à toute ingérence étrangère dans cette région tout aussi sensible que difficile à gérer, saura fort bien poursuivre seule sa lutte antiterroriste.
    Des sources, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, expliquent en effet que «l’Algérie n’est pas en position de demanderesse, ce qui n’est pas le cas de ses voisins du sud, ni de la France». Et de rappeler que «notre pays a lutté tout seul, efficacement et avec beaucoup de succès, contre le terrorisme quand nous faisions l’objet d’un embargo qui ne disait pas son nom et que le terrorisme était autrement plus puissant et meurtrier».
    Paris, désormais dans ses petits souliers, a par ailleurs tenté une grossière diversion en prétendant que son opération de jeudi n’aurait été qu’un «écran de fumée destinée à masquer la véritable opération, toujours en cours, pour libérer l’otage Michel Germaneau».
    Un écran de fumée qui coûte la vie à 6 personnes, n’est-ce pas un peu cher payé ?
    De plus, et parce que tout se sait dans ces régions désertiques, aucune autre opération n’a lieu nulle part, à moins qu’il ne s’agisse de négociations secrètes pour payer une rançon et libérer des criminels contre la libération de Germaneau.
    Dans un pareil cas de figure, ne pouvant aucunement être exclu puisque Sarkozy avait agi de la même manière pour libérer son espion Pierre Camatte, Paris aura donc œuvré à mal agir jusqu’au bout…
    Par Ali Oussi
    Les Débats, 27/7/2010

  • La Mauritanie, ce cheval de Troie

    L’accord d’Alger entre les pays du Sahel soumis à rude épreuve
    La Mauritanie, ce cheval de Troie 
    La France officielle ne cache plus ses penchants interventionnistes au Sahel, une région à cheval entre quatre pays, le Niger, le Mali, la Mauritanie et l’Algérie. Les propos du Premier ministre français, François Fillon, hier matin sur les ondes de la radio Europe 1, selon lesquels «le combat va se renforcer» contre l’organisation terroriste El-Qaïda au Maghreb (AQMI), au lendemain de l’exécution de l’otage français Michel Germaneau, indiquent que la France ne compte pas s’arrêter là et promet indirectement d’autres opérations militaires dans ce vaste territoire.
    De son côté, l’Algérie qui observe de loin cette agitation diplomatique française a réagi pour la première fois par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à partir de Kampala, la capitale ougandaise, où il participe aux côtés du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de l’UA. Le chef de la diplomatie algérienne a regretté l’assassinat de l’otage français. «La position algérienne est très claire : nous sommes contre le terrorisme, en général, et les prises d’otage, en particulier», a-t-il affirmé dans une déclaration à la presse. «Nous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui s’est passé au Mali, ces derniers jours, et notre position est claire à ce sujet», a encore ajouté le ministre sans dire plus.
    Le chef de la diplomatie algérienne a également souligné que «l’Algérie, à l’instar des pays de l’UA, reste déterminée à lutter contre cette pratique et qu’elle est partie prenante dans la criminalisation de l’acte du paiement des rançons». L’Algérie a-t-elle changé de position par rapport à ses engagements antérieurs interdisant toute ingérence étrangère dans cette région stratégique ou subit-elle les contrecoups de la realpolitik ? Paris a justifié son intervention militaire par le développement de l’organisation El-Qaïda au Maghreb (AQMI) qui menace la paix et qui s’attaque à la France, et la faillite des pays de la région. Selon les spécialistes de la lutte contre le terrorisme international, El-Qaïda au Maghreb (AQMI) compte 450 à 500 hommes disséminés sur toute la bande sahélienne qui sont extrêmement actifs et déterminés à faire la guerre contre l’Occident.
    Les experts occidentaux craignent qu’ils n’utilisent leurs bases dans la région saharienne pour monter des opérations contre l’Europe et les Etats-Unis. Si les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un pays «leader» et un partenaire «incontournable» dans le domaine de la lutte antiterroriste et sont «prêts» à coopérer sur tous les plans pour venir à bout de ce phénomène transfrontalier, la France en revanche tente de «contourner» l’obstacle algérien en s’alliant avec la Mauritanie et le Mali et demain peut-être avec le Niger pour diriger une coalition militaire contre El-Qaïda, excluant de facto l’Algérie qui, aux dires du coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Daniel Benjamin, «est capable, à elle seule, de résoudre tous les problèmes du terrorisme».
    L’accord d’Alger vidé de son sens ?
    L’accord signé le 21 avril dernier à Alger, pour instituer une coordination entre les pays du Sahel dans la lutte antiterroriste, n’a tout simplement pas fonctionné.
    Il a été tout bonnement ignoré par les pays signataires de cet accord, à commencer par la Mauritanie qui a fait appel aux troupes françaises pour l’aider à attaquer un camp de base d’El-Qaïda et le Mali qui a accepté que l’opération militaire se prolonge dans son territoire.
    Est-il encore trop tard pour actionner ces accords militaires et faire fonctionner la coopération régionale dans la lutte antiterroriste, instituée par les accords de sécurité pour qu’ils ne deviennent pas une coquille vide ? Tout le monde sait que la lutte contre le terrorisme passera désormais par le désert du Sahara, dans une vaste région située entre le sud de l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, contre El-Qaïda. Maintenant que la France a décidé de traquer partout cette organisation, quel serait le scénario si ce groupe terroriste, à l’origine de l’assassinat de l’otage français, décidait de se replier dans le Sahara algérien. La France aura-t-elle les coudées franches pour pénétrer dans le sol algérien ?
    Mahmoud Tadjer
    Le Jeune Indépendant, 28/7/2010
  • Ahmed Ould Hamza honoré par la France et le Maroc

    Le Président de la Communauté urbaine de Nouakchott, Ahmed Ould Hamza, vient de recevoir de hautes et prestigieuses distinctions de la République française et du Royaume du Maroc.
    Dans une lettre datée du 12 juillet 2010, le Président Nicolas Sarkozy annonce au président de la CUN qu’il vient de le promouvoir au grade d’officier dans l’ordre de la Légion d’honneur.
    Le Président de la République française souligne qu’il s’agit d’une distinction prestigieuse qu’il a tenu à lui décerner au titre de sa réserve personnelle de croix en récompense à la qualité des services qu’il rend à la France et à l’attachement qu’il manifeste à cette dernière.
    Pour sa part, le Roi du Maroc, sa Majesté Sidi Mohamed VI, a élevé Monsieur Ahmed Ould Hamza au grade de Commandeur du Roi. Il sera décoré le 30 juillet prochain à l’occasion de la fête du Trône.
    Source : Les Indiscrets, 26/7/2010