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  • Kidnappés par les djinns ?

    Par Mohamed Zaaf (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Un geste maladroit d’une injustice inacceptable et qui ne servira, tout au plus, qu’à pousser les populations du coin, déjà éprouvées, dans les bras vengeurs du terrorisme.
    Une semaine après, le raid franco-mauritanien contre un groupe d’une dizaine de terroristes, dans le nord du Mali, continue à alimenter la presse avec, pour prolongement, un kidnapping des plus inattendus. A l’issue du raid, deux bergers ont été enlevés dans le voisinage de l’opération et emmenés de force en Mauritanie, selon une plainte déposée par leurs familles auprès du tribunal de Tombouctou. «Aucune personne n’a été détenue à l’issue de l’opération mauritanienne (francomauritanienne, ndlr) du 22 juillet…» sur le sol malien, assurait hier M. Bernard Valero, porte-parole du MAE français. Les Français sont donc complètement étrangers à une affaire à laquelle ils n’auraient même pas pu lui apporter leur soutien logistique ou technique puisqu’elle n’existerait pas si l’on se fie aux propos du quai d’Orsay.
    A la fin de leur raid, «les militaires français et mauritaniens (…) sont allés dans un petit campement pour arrêter, séquestrer et enlever deux civils qui sont Cheikhna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi», confiait à l’AFP M. Sidy Mohamed Ould Mohamed, élu municipal de Tombouctou. Un acte qu’il qualifiait d’«arbitraire» lorsque faisant plus confiance à ses informations qu’à ceux de Valero, il exigeait la liberation des deux «innocents». Des avocats ont été d’ailleurs retenus au Mali pour défendre le cas de deux pauvres bougres, victimes de ce qu’on appelle en France, une «disparition forcée». On entre dans un pays souverain sans y être vraiment invité, on y mène une opération meurtrière sans l’associer, voire sans le consulter, on arrête ses citoyens et on les emmène faire connaissance avec «la question» hors du pays sans le moindre besoin de documents de voyage. Si l’on reproche quelque chose d’illégal aux deux bergers, pourquoi ne pas saisir tout simplement les autorités maliennes ? Et une fois arrêtés, pourquoi ne pas les livrer à la justice de leur pays ? Pourquoi les transférer illégalement hors de leurs frontières ? Un geste maladroit d’une injustice inacceptable et qui ne servira, tout au plus, qu’à pousser les populations du coin, déjà éprouvées, dans les bras vengeurs du terrorisme.
    Le Jeune Indépendant, 31/7/2010
  • Quand le saoudien Ibn Talal veut effacer Al Jazeera du monde arab

    Il y a quelques semaines, le site spécialisé en audiovisuel maghrébin TVDZ annonçait que le prince saoudien. Al-Walid ben Talal, propriétaire de Kingdom Holding qui contrôle Rotana, prépare le lancement prochain d’une chaîne de télévision régionale d’informations en continu, dont il a confié la direction au journaliste saoudien connu, Jamal Khashoggi, ce dernier a été «remercié» par le principal quotidien saoudien, Al-Watan, pour des propos un peu trop critiques sur le conservatisme religieux dans son pays. (Khashoggi a-t-il un lien de parenté avec le vendeur d’armes saoudien Adnan Khashoggi?). Même si le porte-parole de Kingdom Holding a refusé de donner des détails sur ce projet, il a précisé seulement que la nouvelle chaîne sera cependant indépendante de son groupe régional de divertissement. Les saoudiens ont été les premiers à lancer la liberté d’expression dans les années 70 dans le Monde arabe à travers la presse écrite: Al-sharq al-awsat et Al-Hayat. Ils commencent ensuite à investir dans les médias audiovisuels, et notamment dans les télévisions satellitaires, à la suite de la première Guerre du Golfe (1991). Walid Ibrahim avait lancé la MBC (Middle East Broadcasting Center), la première véritable chaîne panarabe, dès 1991. Puis, vient Saleh Abdullah Kamel avec ART (Arab Radio and Telvision Network) en 1993, suivi par le groupe Mawarid avec Orbit en 1994 (dont la rupture avec la BBC Arabic, en 1996, donnera un sérieux coup de pouce à la naissante Al Jazeera au Qatar). Quant au prince Al-Walid Ibn Talal, le magnat des médias arabes, il ne fait sa véritable apparition dans cet univers qu’en 2003, lorsqu’il rachète, pour quelque 100 millions de dollars, les parts de Saleh Abdullah Kamel dans la LBCI (Lebanese Broadcasting Corporation International), passée au satellite en 1996. Avec une fortune estimée entre 20 et 25 milliards de dollars. Né, en 1955, il est à la fois le petit-fils du roi Abdulaziz ibn Saoud et de Riadh El-Solh, grande figure de l’indépendance libanaise, et il a même quelques liens avec la famille royale marocaine. Al-Walid Ibn Talal a mis en place, au fil des ans, un véritable empire médiatique, via la Kingdom Holding Company. Dans ce dernier domaine, il contrôle les titres les plus importants de la région (Al-Sharq al-awsat et Al-Hayat pour les quotidiens panarabes, Al-Nahar et Al-Diyar au Liban…), mais le fleuron du groupe reste Rotana, créée en 1987, qui regroupe des chaînes télé de divertissement (Music, clip, cinéma, publicité, medias) «pèse» aujourd’hui environ 1,5 milliard de dollars…ce qui manque au prince Ibn Talal c’est l’information. Mais la présence de l’indétrônable Al Jazeera et son emprise politique sur le monde arabe, a fait chuter tous les projets des Saoudiens et en premier lieu le prince Al Walid Ibn Talal. Une chose est sûre, c’est que les Qataris ont, dans un commun accord, promis de ne pas s’attaquer aux dérives du prince Al Walid et du Roi saoudien et cela pour éviter une guerre médiatique panarabe comme l’ont connue l’Algérie et l’Egypte. Même si les Saoudiens utilisent souvent leurs médias écrits pour s’attaquer à Al Jazeera (C’est notamment les journaux saoudiens établis à Londres Al-Sharq al-awsat et Al-Hayat qui avaient déclenché l’affaire des présentatrices démissionnaires d’Al Jazeera, en leur donnant des leçons de…hidjab), mais Waddhah Khanfar le P-DG de la chaîne qatarie, a proposé pour répondre aux pseudo-conservateurs saoudiens, la mise en place d’une «charte vestimentaire», à l’instar de CNN ou de la BBC.
    Amira SOLTANE (amirasoltane08@live.fr)
    L’Expression, 31/7/2010
  • «Nous voulons une loi criminalisant le colonialisme»

    LE PRÉSIDENT D’EL ISLAH SORT DE SON MUTISME : «Nous voulons une loi criminalisant le colonialisme»
    Le parti est surpris du fait que la proposition de loi ne soit pas débattue par le Parlement.
    Par Aîssa MOUSSI
    Djamel Ben Abdesslam, le secrétaire général du mouvement El Islah, est intervenu hier lors de l’ouverture des travaux du 2e colloque du parti à Alger. Il a tiré sur tout ce qui bouge. «Nous appelons le gouvernement à réviser sa politique qui a prouvé son échec», a t-il dit.
    Il a tracé un tableau noir de la situation politique et sociale en Algérie. Il fustige ce qu’il qualifie de fermeture du champ politique et d’exclusion de l’opposition qui ne vont pas dans l’intérêt de l’Algérie. La démocratie veut que soit mis fin à cette réalité amère, selon le même interlocuteur. Il ajoute que face à la corruption généralisée, il est temps que les nationalistes s’unissent pour lutter contre ce qu’il appelle «une mafia politico-financière». «Il n y a pas un seul secteur qui soit ménagé par les marchés douteux, scandales et liquidations», a déclaré M.Ben Abdesslam. Et d’enchaîner: «Ce phénomène de corruption est un séisme qui détruit l’économie, la société et l’image de l’Algérie.»
    Toujours dans le même ordre d’idées, le secrétaire général du parti estime que le pouvoir en place est doté de tous les mécanismes juridiques et les moyens de contrôle. De ce fait, «il ne reste plus de crédibilité pour les institutions de contrôle, celles des finances, d’élus, de sécurité et de juridiction», a t-il encore ajouté.
    Par ailleurs, le premier homme du parti d’El Islah n’a pas manqué l’occasion pour blâmer le leader du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, en l’occurrence Ferhat M’henni. Ben Abdesslam a dit que «l’homme qui divisera l’Algérie n’est pas encore né». Il expliquera à cet effet que la région qui a enfanté des hommes de la trempe de Yugurtha, du colonel Mira, Krim, et Mouloud Kacem ne peut en aucun cas cautionner une telle démarche.
    En outre, et s’agissant du projet de loi visant la criminalisation du colonialisme français, proposée au Parlement, le SG du parti El Islah s’est dit très étonné en lisant dans les colonnes de la presse nationale que le gouvernement et le bureau de l’APN refusent une telle loi. «Quelle est l’utilité de maintenir un gouvernement et un Parlement qui ne portent pas les aspirations de leur peuple?», se demande Ben Abdesslam. Il a tenu à rappeler que son parti ne changera pas de position et ne renoncera pas à sa demande de reconnaissance, d’excuses et de dédommagement matériel et moral de la part de la France.
    Sur le plan international, il a souligné que les priorités de sa formation vont au développement de la situation au Moyen-Orient, et ce qui se trame actuellement en Occident, contre le Liban, l’Irak et l’Iran.
    Le colloque du mouvement El Islah qui clôture ses travaux aujourd’hui, a vu la participation de plusieurs représentants de formations politiques de la mouvance islamique dans le monde arabe, ainsi que des personnalités politiques nationales, à l’instar de Moussa Touati du FNA, Ali Fawzi Rebaïn de AHD 54 et Djahid Younsi du mouvement En Nahdha.
    L’Expression, 31/7/2010
  • Les cheikhs de Tombouctou déposent plainte

    APRÈS LE RAID FRANCO-MAURITANIEN AU SAHEL : Les cheikhs de Tombouctou déposent plainte
    Par Mohamed BOUFATAH
    Sur fond de guerre acharnée entre services de renseignements interposés, la branche d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), tente de tirer son épingle du jeu. En effet, les cheikhs de Tombouctou ont décidé de porter plainte devant le tribunal local contre les armées mauritanienne et française pour enlèvement de deux civils maliens. La réaction de cette communauté du nord du Mali, intervient huit jours après le raid mené le 22 juillet dernier contre un des camps du groupe d’Abou Zeïd affilié à Aqmi. Cette plainte est motivée par la séquestration de deux civils maliens, survenue juste après l’ offensive, selon les autorités locales de Tombouctou. Ces dernières affirment que Ckeikna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi, deux civils, ont été effectivement arrêtés par les militaires français et mauritaniens. Selon les plaignants, après l’attaque d’un campement dans le désert malien, où des membres d’Aqmi ont été tués, les forces mauritaniennes et françaises se sont dirigées vers un autre campement, celui-ci occupé par des civils. Sur place, brutalement, deux personnes auraient été arrêtées. Selon leurs proches, elles auraient ensuite été conduites en Mauritanie, où elles seraient toujours détenues. Le tribunal de Tombouctou a confirmé le dépôt de plainte. «Aucune personne n’a été détenue à l’issue de cette opération mauritanienne du 22 juillet contre Aqmi à laquelle la France a apporté un soutien logistique et opérationnel», a affirmé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, au cours d’un point de presse.
    Ainsi, malgré son déclin annoncé par les observateurs et experts de la lutte antiterroriste, l’organisation terroriste tente de marquer sa présence sur la scène médiatique. Depuis la libération en février de quatre terroristes, dont deux Algériens, suite aux pressions exercées par la France sur Bamako, pour la libération de l’otage français Pierre Camatte, Aqmi souffle le chaud et le froid dans cette vaste zone désertique. L’échec du raid français et mauritanien dans ce no man’s land est un autre tremplin en faveur d’Aqmi, affirment de nombreux observateurs. Pour rappel, un raid a été mené par les armées mauritanienne et française le 22 juillet dernier en territoire malien qui aurait fait sept morts dans les rangs d’Aqmi. Selon la France, l’opération franco-mauritanienne visait à libérer l’otage français Michel Germaneau, détenu depuis avril par Aqmi. Le gouvernement mauritanien affirme que cette opération avait pour seul objectif de prévenir une attaque d’Aqmi sur son territoire, programmée au 28 juillet.
    L’Expression, 31/7/2010
  • African puzzle : Le Sahara Occidental

    Nous voici dans le début du désert, Natascha est heureuse de voir les dunes arriver jusqu’à la route, de part et d’autre, le trax pour jouer au sable…..
    Il n’y a plus que des 4X4, des camions et des dromadaires, pour le paysage, c’est un peu monotone, mais surtout plat. Où sont nos alpes dans le fond ?
    Tan-Tan : cette ville est à peu près à mi-chemin entre Tanger et la frontière Mauritanienne. Une ville surgie de nulle part, mais qui nous accueille avec ses chameaux et ses contrôles policiers. Ces derniers sont très sympathiques et papotent volontiers » Federer, Wawrenka, spaghettis, pizzas » voilà les mots qui nous caractérisent pour eux. Et évidemment Swatch et Regalo !! 😉
    A Tan-Tan plage, malgré une interdiction générale de camper, le bord de mer est entièrement squatter par de jolies tentes berbères modernes « Quechua », mais bien sûr à côté des usines de sardines…. Nous stoppons à l’Oued Chebika où sont entassés 40 Campings-cars durant l’hiver, mais maintenant, presque personne.
    Nous profitons de nous baigner et de sauter dans les dunes.
    Notre traversée de Laâyoune se fait au pas de charge, tellement c’est militaire et nous croisons les premiers véhicules de l’ONU.
    Le désert est exploité pour ses mines de phophates, mais les temps sont durs, et des manifestations ont lieu un peu partout.
    Nous arrivons enfin à la réserve de Khnifiss et sa lagune de Naïla, magnifique, dont la marée nous époustoufle, tellement de terres se retrouvent immergées. Une région diversifiée, lagune, dunes, lacs salés, mer, lieu de passage des oiseaux migrateurs. Nous nous baladons dans ce lieu magique. 
    African Puzzle, 30/7/2010

  • Ce que rappelle le visage de Mohamed VI

     

    De nouveau, Mohamed VI et son hypocrisie fait des siennes en assurant qu’il n’est pas prêt de « céder un pouce » du Sahara Occidental. En plus, il se sent menacé par le soutien de l’Algérie à la juste cause du peuple sahraoui. Il demande au pays voisin de « ne pas torpiller » l’initiative d’autonomie que Rabat propose pour ce territoire.
    C’est lamentable. Surtout après tout ce que la communauté internationale a pu constater en matière de répression brutale sur les citoyens des territoires occupés sahraouis et les militants des droits de l’homme dont le seul crime est d’avoir visité les leurs dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Même les observateurs internationaux ont été sauvagement tabassés.
    Et dans un geste caractéristique de mépris envers les sahraouis, le despote marocain parle de « blocage imposé à nos concitoyens dans les camps de Tindouf ». Un geste dirigé à ceux qui ont défié le Maroc et l’ont remis à sa place : celle de poubelle de l’histoire. Ceux qui ont refusé d’abdiquer et baiser la main du roi, une main salie par le sang des victimes innocentes des pratiques royales. Ceux dont le pire blocage est celui imposé par Mohamed VI et ses alliés franco-sionistes.
    En voyant son visage lors du discours du trône, personne ne peut s’empêcher de rappeler les évènements d’il y a tout juste un an, lorsque le cabinet royal avait émis le communiqué sur la convalescence du roi. Une méthode digne d’un de ses voyous des banlieues parisiennes.

    En sachant que le président sahraoui allait participer aux festivités du 1er Septembre libyen, Mohamed VI avait choisi de se faire le malade. Et il n’a même pas eu le culot d’envoyer son frère à un événement aussi important pour le Colonel Kadhafi. Et il s’attendait à ce que le leader libyen chasse le président sahraouis des festivités pour faire plaisir aux caprices de Mohamed VI.

    Mais c’est dire qu’il n’avait pas prévu, ni lui ni ses mauvais conseillers, que la fausse infection virale allait se retourner contre lui et faire des ravages dans les milieux journalistiques et engendrer des peines de prison.
    Il avait menti sur sa maladie comme il a toujours menti sur ses véritables intentions. Comme il continue de mentir au peuple marocain sur la réalité de la situation au Sahara Occidental, sur l’injustice de l’entreprise menée contre le peuple sahraoui.
    Le voilà encore se remettre aux élus marocains de l’Europe pour sauver sa position menacée par le combat du peuple sahraoui et par la légalité internationale. Les dernières armes : la mobilisation des RME pour rappeler qu’il a une cinquième colonne en Europe.

  • La «main lourde» de Mohamed VI

    Par : YOUNES DJAMA
    Dans son ouvrage où il traite du «malentendu» par rapport à l’image de modernité qui est uniquement projetée à l’international par le jeune monarque, l’écrivain relate, entre autres, que «l’héritage de son défunt père demeure entier sur le plan sécuritaire».
    «La justice marocaine a eu la main lourde contre la presse indépendante et la liberté d’expression. Elle ne fonctionne pas de façon exemplaire par rapport aux affaires sensibles, à l’exemple du Sahara, de l’appareil sécuritaire et de sa responsabilité actuelle et ancienne et nous avons aussi le caractère sacré de certaines institutions qui ne peuvent pas être débattues», ce constat est du journaliste marocain Ali Amar auteur d’un ouvrage Mohamed VI : le grand malentendu, édité le 29 avril dernier.
    Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III, le co-fondateur du Journal hebdomadaire, regrette que la presse internationale «n’ait pas suffisamment ouvert» certains sujets qui concernent la liberté de la presse ou les droits de l’homme au Maroc. «On n’est pas encore arrivé à une situation où on pourrait avoir une ouverture démocratique», a-t-il confessé faisant également remarquer que «la nouvelle monarchie n’a pas marqué une véritable rupture avec Hassan II». Dans son ouvrage où il traite du «malentendu» par rapport à l’image de modernité qui est uniquement projetée à l’international par le jeune monarque, l’écrivain relate, entre autres, que «l’héritage de son défunt père demeure entier sur le plan sécuritaire». Pour lui, le processus de réconciliation n’a tout simplement pas été mené à terme. Pis, ajoute-t-il, le Parlement «est relégué à un rôle de représentation», et le pouvoir est plus que jamais concentré «entre les mains du monarque et son entourage». «Dans mon livre, je parle d’une hyper-monarchie qui tient les commandes politique et économique», a-t-il relevé, avant de faire remarquer qu’il y a besoin « d’un véritable débat» au Maroc qui implique à la fois les partis politiques et le Parlement.
    «Là où Hassan II avait une opposition très dure, parfois révolutionnaire, Mohamed VI a une classe politique complètement cooptée et des élites domestiquées», assène-t-il, relevant que la seule élite qui compte aujourd’hui « est technocratique», c’est-à-dire une élite formée dans des universités américaines et françaises, «souvent compétente mais apolitique». Cela au moment où Mohamed VI qui fêtait, le 29 juillet dernier, ses dix ans de règne dressait un «auto-bilan très positif», quasiment «irréprochable» serait-on tenté de dire même.
    Dans son discours, comme il est désormais de coutume depuis dix ans, le roi Mohamed VI s’en est pris à l’Algérie dont il a critiqué «l’obstination » à vouloir toujours maintenir la fermeture «unilatérale» des frontières terrestres depuis 1994.
    Cependant, ce que ne dit pas Mohamed VI est que ce fut son défunt père qui avait, à tort, accusé l’Algérie de profiter de l’ouverture de ces frontières terrestres.
    Dans ce contexte, les observateurs estiment que le roi aurait mieux fait, lui qui prône une politique de «rupture» d’avec son défunt père, de reconnaître qu’une grave erreur a été commise, au lieu de s’en prendre systématiquement à l’Algérie. Pour le bien du Maroc…
    Le Midi Libre, 2/8/2009
  • Réouverture des frontières : Le Maroc n’en démord pas

    Par Amine Salama
    Le gouvernement algérien a de tout temps conditionné cette question au préalable de la mise à plat de l’ensemble des dossiers sensibles encore en suspens et qui entravent l’amélioration des relations bilatérales.
    Le roi du Maroc persiste et signe. Il vient, en effet, de réitérer une attitude déjà connue concernant la question de la réouverture des frontières entre son pays et l’Algérie. Le roi du Maroc a ainsi indiqué que la position de l’Algérie «est regrettable». Dans un discours à la nation, prononcé ce jeudi à l’occasion du dixième anniversaire de son accession au trône après le décès de son père, Hassan II, le monarque marocain a encore une fois mis en exergue le refus de l’Algérie de rouvrir les frontières entre les deux pays fermées, pour rappel, depuis 1994. Il a déploré cette attitude «injustifiée et contraire aux droits fondamentaux des deux peuples voisins et frères, notamment celui d’exercer leur liberté individuelle et collective en matière de circulation et d’échanges humains». Décidemment pour le roi du Maroc cette demande est devenue récurrente. Dans tous les discours, notamment depuis trois années maintenant, Mohamed VI ne peut faire abstraction de cette question et remet à chaque fois au goût du jour le dossier des frontières. Il est aussi très souvent relayé par des responsables gouvernementaux marocains ainsi que par les médias de ce pays. Des campagnes sont même organisées en direction des pays occidentaux notamment tendant à faire accroire que l’Algérie refuse de favoriser la normalisation de ses relations avec le Maroc et, par ricochet, la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
    En vérité ces appels de pied et ce forcing traduisent le désarroi des responsables marocains face à la dégradation de la situation socio-économique des populations des régions limitrophes de la frontière algérienne, durement frappées par le chômage. Car le gouvernement marocain regrette le temps béni où la manne financière apportée par les touristes algériens qui affluaient par centaines de milliers faisait vivre toute cette région et bien au-delà . Face à ces incessantes demandes l’Algérie a toujours répondu par la négative. Le gouvernement a toujours conditionné cette question au préalable de la mise à plat de l’ensemble des dossiers sensibles encore en suspens qui entravent l’amélioration des relations bilatérales.
    Ces propos du roi du Maroc interviennent moins de 24 H après le message que lui a adressé le président de la reoublique, à l’occasion justement du dixième anniversaire de son accession au trône. Dans cette missive, Abdelaziz Bouteflika réitère son « attachement ferme » et sa «volonté permanente d’œuvrer au raffermissement des liens de fraternité, de bon voisinage et de coopération qui lient nos deux pays afin de les hisser à un plus haut niveau au mieux des intérêts de nos deux peuples frères».
    Après les griefs, Mohamed VI, qui n’hésite pas à souffler le chaud et le froid en même temps, a quelque peu changé de ton lorsqu’il s’est engagé à «normaliser les relations avec l’Algérie».
    De plus, il a réitéré « l’engagement inébranlable» de son pays «à construire une union maghrébine prospère et crédible». Cependant, s’agissant de la question du Sahara Occidental, le roi du Maroc a renouvelé l’attachement de son pays à l’option d’autonomie de ce territoire occupé depuis 1975 alors que toutes les résolutions internationales parlent du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui . Il faut dire que cette question de décolonisation est considérée comme le principal obstacle à la relance non seulement de l’organisation de l’UMA (Union du Maghreb arabe) mais aussi à l’amélioration des relations bilatérales entre Alger et Rabat. 
    Le Midi Libre, 1/8/2009
  • Maroc : Une monarchie fondée sur la trahison

    Le roi Mohamed VI fête aujourd’hui le 11ème anniversaire de son intronisation. Depuis, cet « heureux » évènement, peu de choses ont changé au Maroc. Son discours à cette occasion brille par la pauvreté de ses accomplissements. Sa persistance à suivre la voie de son père, le roi le plus sanguinaire de toute l’histoire du Maroc, Hassan II, a torpillé les efforts de la communauté internationale de faire du pays alaouite un exemple de démocratie, de liberté et de fraternité.
    Son bilan est tellement pauvre qu’il est contraint de récupérer les gloires et les acquis des autres pour s’afficher en héros.
    Les courtisans du roi revendiquent la lutte du martyr Abdelkrim Khattabi et de la bataille d’Anoual dans laquelle 16000 soldats espagnols périront en plus des 20.000 blessés et des armes et canons saisis ! C’est ainsi, qu’Abdelkrim proclamera la République du Rif qui sera le premier « état région » au monde délivré du joug colonial. Une première dans l’histoire anti-coloniale qui aura comme conséquence l’alliance entre l’Espagne, la France mais aussi certains éléments marocains. La suite sera terrible pour les Rifains.
    Exilé sur l’île de la Réunion pendant deux décennies, El Khattabi s’évadera lors d’un transfert pour terminer sa vie en Egypte, où il mourra en 1963.Cependant, on apprend que même lors de ces années de « captivité », Abdelkrim continuera à être une figure incontournable de l’anti-colonialisme et par exemple enverra un courrier … notamment au Général de Gaule, exilé en Grande-Bretagne pour lui expliquer qu’il aurait tout à gagner à le soutenir pour un retour au Rif affin de mettre à mal les armées coloniales (pro-nazi) de Vichy et de Franco… Dès l’indépendance du Maroc, des ténors de la politique marocaine inviteront le résistant à rejoindre son pays…Ce dernier ulcéré par l’attitude du gouvernement marocain qui en 1958 (le prince héritier, futur roi Hassan II) matera dans le sang une révolte rifaine qui fera des milliers de morts ainsi que …des viols sur des milliers de femmes.
    Le résistant ne pardonnera jamais ce crime qui lui fera dire que sur le fond « rien n’a changé ». La dimension politique de l’homme est également impressionnante. Avant de proclamer la République du Rif, il recevra l’aval des intellectuels de l’Université d’Al Quaraouine déçus par l’attitude du Roi de l’époque qui décidera d’être « le roi des français». Abdelkrim n’a jamais proclamé une République du Rif pour s’écarter définitivement du Royaume marocain, mais il estimait que le Maroc était passé sous le joug colonial, que le Roi s’était « perdu » et qu’en attendant « la libération », la République du Rif avait toute sa légitimité.
    La monarchie alaouite trahira encore une fois la lutte contre le colonialisme en 1958 lors de son alliance avec la France et l’Espagne pour anéantir la résistance de l’Armée de Libération dans la dénommée « Opération Ecouvillon ».
    Cette alliance contre les choix du peuple marocain suivra jusqu’à nos jours. Pour maintenir la dictature et imposer le choix des superpuissances mondiales, le roi Hassan II créera, dès son intronisation, un « ennemi étranger », l’Algérie, avec l’agression de 1963. L’Algérie voisine restera à jamais le bouc émissaire de la monarchie alaouite pour revendiquer un « consensus » bâti sur la haine de l’autre.
    A l’époque de la Guerre Froide, quand l’Algérie s’est lancée dans la voie socialiste au lendemain de l’indépendance, pour des raisons stratégiques les Américains ont choisi de soutenir le Maroc contre l’expansion socialiste.
    La fidélité du Maroc à l’allié yankee ne s’est depuis lors jamais démenti, ainsi qu’a l’égard de l’Etat d’Israël.
    Pour alimenter et renforcer cette haine, Hassan II, lors de l’attentat de Marrackeh en 1994 cria que ce sont les services secrets algériens qui se trouvent derrière cet attentat. Les faits ultérieurs ont démontré que c’était faux, mais cela a coûté cher au Maroc. Depuis, les frontières sont fermées. De la sorte, le gouvernement marocain apprendra à gérer ses impulsions paranoïaques envers l’Algérie et les Algériens.
    La monarchie alaouite a essayé aussi de se construire une gloire sur le dos des sahraouis. De doper l’économie et la puissance du Maroc avec le génocide du peuple sahraoui. Rappelons les bombes de phosphores, de napalm et les bombes à fragmentation interdites par la communauté internationale. Résultat : Le « puissant Maroc » qui a toujours aspiré à devenir la principale puissance régionale a été vaincue par un petit peuple de bergers. Le valeureux peuple sahraoui s’est avéré encore plus courageux que les disciples d’Abdelkrim. 36 ans après l’invasion du territoire par les hordes sauvages de l’armée marocaine, aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. Le régime envahisseur est de plus en plus obligé à rendre des comptes sur ses méfaits dans les territoires sahraouis occupés. Son unique allié reste la France qui détient la carte du Sahara pour amener les autorités algériennes à réviser leurs positions sur certains contentieux bilatéraux.
    Les multiples échecs sur tous les niveaux n’ont laissé au roi que le chemin tracé par son père. Même étant président du Comité Al Qods, il ne cesse d’afficher le laxisme marocain à l’égard d’Israël et des juifs à contre-courant des autres Etats arabes. En absence d’autres cartes, la carte sioniste est toujours d’actualité. Le roi Mohamed VI a mérité le surnom du « roi collabo des sionistes ». Tout cela, rien que pour recevoir le Sahara en cadeau. Mais, il ne l’aura pas, parce que le peuple sahraoui est là pour l’empêcher, comme il l’a fait dans le passé.
    Dans son discours d’aujourd’hui, le roi Mohamed VI a fustigé de nouveau l’Algérie. C’est la preuve qu’il cherche encore besoin d’un motif de consensus. Peut-être que cela marchera avec la distribution d’un peu de harira maintenant que le Ramadhan approche.

  • La France prise au piège sahélien

    Officiellement lâchée par les Américains dans sa hasardeuse entreprise : La France prise au piège sahélien
    Par Mohamed Abdoun
    Paris, désormais, ne sait plus quelle partition jouer, ni sur quelle musique danser. Le président Nicolas Sarkozy, depuis que Washington l’a officiellement désavoué et lâché dans sa hasardeuse entreprise qui visait à  » envahir  » le Sahel, fait beaucoup moins le fier. La  » vengeance  » qu’il avait promise à la suite du décès tragique de l’otage français Michel Germaneau a été facile à dire, mais sera autrement plus difficile à faire.
    La presse hexagonale, qui suit de très près la pathétique tournée du chef de la diplomatie française dans trois pays du Sahel, à savoir la Mauritanie, le Mali et le Niger, s’était déjà demandé si ce n’est pas l’intervention musclée et ratée des troupes françaises qui avait scellé le sort de cet otage. C’est désormais chose acquise. Germaneau a bel et bien été sauvagement décapité samedi passé, c’est-à-dire deux jours après le raid manqué des troupes spéciales françaises. Le GSPC, dans une déclaration sonore (authentifié) de son émir national, Abdelmalek Droudkal et diffusé sur les ondes de la chaîne qatarie Al Jazeera, avait souligné avoir éliminé l’otage à cause de ce raid manqué, durant lequel sont morts six contrebandiers travaillant plus ou moins en sous-main pour le compte des groupes terroristes qui écument ces régions. Ce raid, mené avec un rare amateurisme, semble avoir poursuivi deux buts principaux, dont aucun ne consistait à libérer l’otage. Bien au contraire, le plan, pour ne pas dire le complot, devait comporter l’élimination par le GSPC de son otage français. Le président Sarkozy cherchait en effet à faire oublier le scandale L’Oréal qui risque de le toucher directement une fois que son ministre du Travail et ancien directeur de campagne lors des présidentielles de 2007 aura été auditionné par la police. Il souhaitait également prouver à tous la main mise de Paris sur sa « France-Afrique ».
    Germaneau est mort deux jours après le  » raid spectacle  » de Sarko
    Le prélude à cette  » folie  » diplomatique avait été donné lors du défilé du 14 juillet où pas moins de 13 pays des anciennes colonies françaises avaient fait défiler des troupes sur les Champs Elysées.
    L’attaque, a-t-on pu apprendre par la suite a été menée à l’aide de véhicules tous terrains.
    Les troupes ont fait à pied les 10 derniers kilomètres vers le campement des contrebandiers. Mais aussi bien préparée qu’eut été l’opération, elle n’en a pas moins permis à quatre criminels de s’échapper, alors que l’otage était demeuré introuvable.
    La problématique du renseignement se pose avec acuité dès qu’il s’agit de traiter des affaires aussi délicates. La France le sait mieux que personne qui avait déjà eu à recourir à la méthode douce quand elle souhaitait sauver coûte que coûte son précieux otage détenu par le même groupe. Pierre Camatte, espion de son état, avait ainsi été libéré parce que la France avait donné suite à l’ensemble des  » doléances  » des terroristes.
    La France, qui a agi de bout en bout en cavalier seul, espérait naïvement que les Américains et, avec eux, tout l’OTAN, allaient sauter à pieds joints dans la brèche ainsi ouverte pour poser le pied (militairement parlant) dans cette partie du monde, si riche et si pauvre à la fois.
    Les Américains, particulièrement échaudés par leurs deux malheureuses expériences irakienne et afghane, se sont empressés de laisser la France se débrouiller seule, poussant l’  » élégance  » jusqu’à s’aligner intégralement sur les positions algériennes en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme transfrontalier.
    Voilà bien des éléments à même de refroidir les plus fortes ardeurs, même par cette période de grandes chaleurs, et en plein milieu des no man’s land sahélo-sahariens. De fait, c’est ce qui semble en passe de se passer.
    La vie des otage espagnols suspendue à un fil !
    Se rendant brusquement compte qu’elle n’a ni les moyens ni la volonté d’ouvrir un front direct avec ces insaisissables terroristes que seuls connaissent et peuvent traquer les gens du terrain, Paris, par la voie de son premier ministre François Fillon qui s’exprimait sur les ondes de RTL, mais aussi de son chef de la diplomatique, qui se trouvait hier à Bamako et s’improvisait  » porte-parole  » du président Amadou Toumani Touré, opère un repli stratégique en se contentant juste d’assurer les pays visités de son soutien et de son éventuelle aide sur les plans militaire et logistique.
    Le Sahel, pendant ce temps, devra compter sur lui-même, de préférence en revenant aux thèses et méthodes depuis toujours soutenues par l’Algérie.
    L’urgence est là, aussi bien parce que la vie des deux otages espagnols ne tient plus qu’à un fil, que parce que le GSPC, à cause des faux pas français, mais aussi de la misère qui sévit dans ces régions, y acquiert un poids de plus en plus important. Les experts soulignent que ses effectifs auraient quasiment doublé en l’espace d’une année seulement, passant de 200 à environ 400 criminels. Le plus gros des nouvelles recrues, croit-on savoir encore, viendrait des tribus touaregs. Ces derniers, oubliés par le régime de Bamako, qui refuse toujours de mettre en application le fameux accord d’Alger.
    Des sources nous donnent ainsi le chiffre de quelque 100 touareg déjà intégrés dans les rangs du GSPC.
    A cause de leur parfaite connaissance du terrain, ces éléments risquent de doter le groupe terroriste d’une force de frappe nouvelle.
    Ainsi, quand la France aura fini de  » jouer  » et de faire diversion, il ne sera que temps de reprendre la lutte antiterroriste là où elle avait été malencontreusement interrompue…