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  • "T’as vu l’avion?"

    Saura-t-on jamais le fin mot de l’affaire qui a conduit à la mort de Michel Germaneau ?
    Entre un gouvenement, qui ne peut que se réjouir de voir l’attention nationale enfin détournée des affaires Bettencourt/Woerth, toutes deux fâcheuses dans des genres différents et qui finissent, curieusement, par se mordre la queue, et des preneurs d’otages, plus ou moins ben ladenistes, à qui cette intervention armée fournit la « une » des médias et surtout une sortie de cet enlèvement plus honorable que l’aveu piteux de la mort de maladie de leur otage, qui devons-nous croire et y a-t-il même quelque chose à croire ?
    Je voyais à midi, sur France2 me semble-t-il, une carte établie par les « journalistes » spécialisés de la chaîne ; on nous y montrait, par une flèche rouge mobile du plus bel effet, le parcours du commando qui, partant de Mauritanie, s’enfonçait jusqu’au coeur du Mali à la poursuite des supposés ravisseurs !
    Why not ? Il y a toutefois matière à réflexion, car non seulement les relations mauritano-maliennes ne sont pas des meilleures, mais, en outre, la zone nord du Mali en cause ici, dont le peuplement est tamasheq (ou touareg si vous voulez), entretient avec le pouvoir central de Bamako des rapports pour le moins tumultueux.
    On voit donc mal comment une telle opération, diplomatiquement d’une complexité qui la rend quasi impossible et logistiquement presque irréalisable, a pu être montée et même conçue. A beau mentir qui vient de loin :
    Ce monsieur Germaneau est, lui aussi, un personnage assez singulier dans son genre. Ingénieur en retraite et célibataire, il est apparemment sans famille car on a interrogé ses voisins mais nul membre de ses proches ; il oeuvrait, dit-on, dans une ONG qui se consacre à l’éducation des enfants africains. Son but précis est, en la circonstance, de construire une école en pays tamasheq, ce qui est fort louable mais aussi singulier, compliqué et irréaliste à la fois.
    En effet, les Tamasheq sont, vous l’avez déjà deviné, des nomades (« les gens du voyage » du Mali) ; l’implantation de structures administratives fixes à leur usage pose donc bien des problèmes à l’Etat malien.
    Il en est ainsi, par exemple, pour les dispensaires et les centres de protection maternelle et infantile ; Bamako ne peut guère y envoyer, vu l’éloignement, que des soignants hommes. Naturellement tous parlent le bambara, que ne connaissent pas les Tamasheq, et les femmes encore moins que les hommes alors qu’elles constituent, en général, l’essentiel de la clientèle de tels centres. Si l’on ajoute que, dans la culture tamasheq, les femmes ne peuvent être soignées par des hommes, on voit toute la complexité de la situation. La fréquentation d’un dispensaire est en outre infiniment moins suivie par ceux et celles qui y viennent que celle d’une école, ce qui pose évidemment problème à des familles nomades.
    Monsieur Germaneau, comme les experts de la Banque Mondiale et qui, comme eux, ne connaît rien à la langue et à la culture locales, ignore ou néglige sans doute ce genre de détail. Toutefois,comme un certain nombre d’« humanitaires », peut-être au fond ne cherchait-il pas aussi et peut-être même d’abord surtout dans de telles actions, si louables qu’elles soient, une solution à ses propres problèmes ! Au moins n’aura-t-il pas raté sa mort ! 
  • Mohamed VI : un roi amnésique

    « Le Maroc ne cédera pas un pouce de son Sahara », répète constamment le roi Mohamed VI dans des discours qu’il lit toujours avec difficulté. A propos de ses lectures, on peut se demander s’il n’a pas un Alzheimer précoce. Non seulement, il ne sait plus lire, mais en plus il oublie beaucoup de détails qui fondent ses arguments.
    Le Maroc a déjà cédé presque la moitié du Sahara Occidental au régime de Mokhtar Ould Daddah. Mohamed VI semble oublier le cadeau que son père avait fait à la Mauritanie pour la faire sombrer dans un chaos qui lui a coûté la tête de son premier président.
    Pour rappel, les Accords Tripartites de Madrid, signés par l’Espagne, la Mauritanie et le Maroc partagent l’ex-colonie espagnole entre ses deux voisins du Nord et du Sud. Ainsi, le Rio de Oro est administré par Nouakchott, entre 1975 et 1979, sous le nom de « Tiris El Gharbiya ». Suite à la décision du gouvernement mauritanien de se retirer du conflit sahraoui, les troupes marocaines ont investi la région pour empêcher le Front Polisario de s’y installer.
    Mohamed VI a oublié aussi la lettre de bonnes intentions qu’il vient d’envoyer au président Bouteflika à l’occasion du 48ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
    A cause de son amnésie, le roi du Maroc n’arrive pas à trouver la bonne voie pour rétablir les relations avec TOUS ses voisins. Celle fondée sur le respect de la souveraineté et l’intégrité territoriale de chaque pays.
    Le langage utilisé dans son dernier discours est presque menaçant. On dirait la suite du raid franco-mauritanien en territoire malien. Les deux évènements semblent faire partie d’une offensive de la Françafrique contre l’Algérie et les sahraouis. Un coup de force pour imposer leur solution à la noix. Une dernière tentative de garder leurs intérêts dans la région, et surtout la vache laitière du Sahara Occidental.
    Le ton violent du roi marocain peut être aussi une réponse franco-marocaine aux agissements des responsables américains qui ne cachent plus leur soutien aux efforts de l’Algérie en vue d’instaurer la paix dans toute la région et contrer la menace terroriste.
    La Françafrique, résuccité par le président Mohamed Ould Abdelaziz fera encore parler d’elle. Les prochains épisodes s’annoncent pleins de mauvaises surprises auxquelles il faut se préparer.
  • Le Roi du Maroc accuse l’Algérie de torpiller le projet d’ « autonomie » qu’il propose pour la Sahara occidental

    Le Roi du Maroc, Mohamed VI, a vivement critiqué l’Algérie qu’il accuse de vouloir torpiller le projet d’autonomie que son pays propose pour le Sahara occidental. Dans un discours prononcé vendredi 30 juillet à l’occasion du 11èm anniversaire de son accession au trône, le souverain Maroc s’en pris violemment aux autorités algériennes. Depuis la fermeture des frontières entre les deux pays en 1994, le Maroc et l’Algérie entretiennent des relations tendues.
    Le roi de Maroc, Mohamed VI,  a accusé l’Algérie de « manœuvrer » et de « torpiller » l’initiative de l’autonomie que prose le Maroc pour le règlement du conflit sahraoui. » Dans son discours prononcé, vendredi 30 juillet, à l’occasion du 11èm anniversaire de son accession au trône,  le souverain alaouite a déclaré : « Nous entendons poursuivre les efforts de concertation et de coordination nécessaires pour approfondir nos relations bilatérales avec les Etats maghrébins frères. Ceci, en attendant que l’Algérie cesse de contrarier la logique de l’Histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité au sujet du Sahara marocain, et qu’elle renonce à ses manœuvres désespérées visant vainement à torpiller la dynamique enclenchée par notre initiative d’autonomie pour nos provinces du sud». Mohamed VI a ajouté que son pays «continuera à défendre sa souveraineté, son unité nationale et son intégrité territoriale, avec la détermination de ne pas renoncer au moindre pouce de son Sahara ». Paradoxalement, il a assuré que le Maroc « réitère sa disposition  à continuer à soutenir les efforts de l’Organisation onusienne, de son Secrétaire général et son envoyé personnel».
    Les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, se sont engagées dans un processus de négociation sans condition sous l’égide de l’ONU depuis 2007, processus devant aboutir au  règlement du conflit sahraoui. Mohamed VI s’est montré très menaçant à l’égard de l’Algérie lorsqu’il a évoqué les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. « Nous déploierons des efforts accrus pour la levée du blocus imposé à nos citoyens dans les camps de Tindouf, et pour leur permettre d’exercer leur droit légitime au retour à la mère patrie pour y retrouver leurs familles et leurs proches, conformément aux conventions internationales pertinentes», a-t-il averti. Le discours du Sultan alaouite n’est pas pour apaiser des relations tendues entre Alger et Rabat. Bien au contraire, il est de nature à envenimer des rapports déjà marqués par des années d’hostilités et du coup retarder la construction d’un Maghreb commun. Depuis la fermeture des frontières en 1994, mais les deux pays voisins n’ont pratiquement jamais connu une période d’entente.
    DNA Algérie, 31/7/2010
  • Alger renoue avec Bamako: L’après-raid franco-mauritanien au nord du Mali

    Par Salem Ferdi
    L’ambassadeur d’Algérie au Mali est de retour au moment où les médias français, visiblement orientés, insistent lourdement sur la faiblesse de la coopération entre les pays de la région du Sahel, comme pour justifier l’impératif d’une prise en charge externe de cette mission. Le raid franco-mauritanien du 22 juillet dernier suscite toujours la polémique: des citoyens du nord du Mali accusent les armées française et mauritanienne d’avoir enlevé deux des leurs. L’Espagne continue de négocier la libération de deux Espagnols.
    Ayadi Noureddine, l’ambassadeur d’Algérie à Bamako, a regagné son poste. Son rappel pour consultation, le 23 février dernier, était intervenu à la suite de la décision du gouvernement malien, après un simulacre de procès, de libérer quatre djihadistes – deux Algériens, un Burkinabé et un Mauritanien – en échange de la libération peu après par l’Aqmi de l’otage français Pierre Camatte, enlevé le 26 novembre 2009. La décision malienne, intervenue après de fortes pressions françaises, a suscité la colère d’Alger qui avait qualifié la mesure de «développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste agissant dans la région sous la bannière d’Al-Qaïda». Dans l’affaire du dernier raid, le Mali a été totalement tenu dans l’ignorance par le gouvernement français. Sa capacité à s’indigner publiquement de l’affront subi étant pratiquement nulle, le président malien Amadou Toumani Touré a dit son «souhait» au ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, d’une meilleure «coordination des opérations contre Aqmi». Le thème de l’absence de «coordination» est depuis servi comme une explication et justification du raid raté au nord du mali qui a fait 7 morts parmi les membres de l’Aqmi et qui a sans doute scellé le sort de l’otage français Michel Germaneau.
    «Coordination»
    Cette «absence de coordination» – qui avait reçu un coup avec la libération des terroristes par le Mali – est devenue un thème récurrent, une quasi-campagne en faveur d’une implication étrangère dans la région. Le retour de l’ambassadeur algérien à Bamako vise sans doute à tourner la page avec le Mali qui constate qu’il n’est pas forcément bien traité. Il s’agit aussi de renouer – si tant est qu’ils aient vraiment cessé – les liens avec un pays où se trouve le gros des troupes de l’Aqmi. Le but est sans doute de relancer une coopération régionale dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme dans la région du Sahel. Les termes de l’enjeu n’ont pas changé: une coopération entre les pays concernés dispose d’une légitimité claire alors qu’une intrusion externe, occidentale pour être précis, risque de servir d’argument d’attraction pour les djihadistes. En Mauritanie, où l’opposition a critiqué une guerre par «procuration» menée par le gouvernement de Nouakchott, le ministre de la Défense se défend en affirmant que son pays menait son propre combat et non celui des autres. Le raid sur le nord du Mali n’en finit cependant pas de faire des vagues. Une communauté arabe du nord du Mali a porté plainte contre les armées mauritanienne et française pour «enlèvement de deux civils maliens».
    «Nous avons porté plainte contre les armées mauritanienne et française pour enlèvement et séquestration de deux civils, tout juste après l’attaque d’un campement dans le nord-ouest du Mali», a déclaré à l’AFP Sidy Mohamed Ould Mohamed, un élu municipal de Tombouctou, membre de la communauté arabe de cette région. «Quand les militaires français et mauritaniens sont arrivés dans le campement, après avoir tué ceux qu’ils cherchaient, ils sont allés dans un petit campement pour arrêter, séquestrer et enlever deux civils qui sont Ckeikna Ould Bolla et Rabah Ould Bammoshi», a ajouté M. Ould Mohamed au nom de sa communauté. «Ce sont des civils innocents qui ont été enlevés. C’est arbitraire. On exige leur libération».
    L’Espagne mène des «négociations complexes»
    Le ministère français des Affaires étrangères a réagi à cette plainte en affirmant que personne n’a été détenu à l’issue de l’opération franco-mauritanienne menée le 22 juillet contre un camp d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). «Aucune personne n’a été détenue à l’issue de l’opération mauritanienne du 22 juillet contre Aqmi à laquelle la France a apporté un soutien logistique et opérationnel», a affirmé le porte-parole du ministère, Bernard Valero, au cours d’un point de presse. L’Espagne assure maintenir tous les contacts et les négociations pour tenter de libérer les deux otages catalans – qui seraient détenus par le groupe de Belaouar – et qui auraient été déplacés après le raid franco-mauritanien au nord du Mali. Des sources au gouvernement espagnol insistent sur la nécessaire «prudence» et à la «patience» dans des négociations «très complexes».
  • Sahara Occidental: Délire royal

    par Yazid Alilat
    Au lendemain des chaleureuses félicitations du Président Bouteflika, la célébration du 11e anniversaire de son accession au Trône a été, une fois de plus, une occasion propice pour le jeune monarque marocain de réaffirmer son attachement à bafouer les lois élémentaires autant du bon voisinage que celles du respect des peuples à disposer d’eux-mêmes. Hier vendredi, le Roi Mohamed VI a martelé que le Maroc est toujours décidé à s’approprier le territoire du Sahara Occidental. Mohamed VI revient ainsi sur la proposition marocaine relative à une large autonomie au Sahara Occidental, qu’il avait présentée comme sa solution pour régler le conflit avec le Front Polisario, aux négociations de Manhasset. «Il s’agit, en effet, d’une initiative audacieuse qui demeure une proposition réaliste, innovante et consensuelle, et qui vise à trouver une solution définitive à ce différend régional, dans le cadre de l’ONU», a-t-il affirmé dans son discours du trône, ajoutant que le Maroc est disposé «à continuer à soutenir les efforts de l’Organisation onusienne, de son Secrétaire général et son Envoyé personnel». Il précisera, en outre, qu’ «en tout état de cause, le Maroc continuera à défendre sa souveraineté, son unité nationale et son intégrité territoriale, avec la détermination de ne pas renoncer au moindre pouce de son Sahara». Le ton est clair, la volonté également d’occuper indéfiniment le Sahara Occidental, et d’en spolier son peuple de toute liberté.
    Le discours du monarque marocain, en fait, ne surprend pas. Il reste fidèle à cette logique politiquement suicidaire au regard des défis qui attendent la région maghrébine. Car s’il s’obstine à refuser tout droit au peuple sahraoui de s’exprimer sur son avenir, il commet cependant cet impair diplomatique d’accuser cette fois l’Algérie d’être derrière le blocage des résolutions pertinentes des Nations unies pour trouver une issue démocratique au conflit. Selon lui, il faudrait que «l’Algérie cesse de contrarier la logique de l’Histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité au sujet du Sahara marocain». Avant de suggérer «qu’elle (l’Algérie, ndlr) renonce à ses manoeuvres désespérées visant vainement à torpiller la dynamique enclenchée par (…) l’initiative d’autonomie pour nos provinces du sud». Pour le roi du Maroc, il ne fait ainsi aucun doute qu’Alger est derrière le blocage de l’intégration du Sahara Occidental à la carte géographique du Maroc. Il est clair que, devant l’impasse dans laquelle la politique d’occupation prônée par le palais royal a plongé le dossier de décolonisation au Sahara Occidental, depuis 1975, Rabat cherche à se justifier aux yeux de l’opinion internationale. Radicalisant son discours, Mohamed VI ajoutera que le palais royal va dorénavant, mettre le Sahara Occidental «en tête des bénéficiaires du processus de régionalisation avancée». Le même discours, élaboré pour doper le nationalisme de l’opinion publique marocaine, même en montrant un pays voisin comme une entité menaçante pour la sécurité du pays, le Maroc, selon Mohamed VI déploiera»des efforts accrus pour la levée du blocus imposé à nos citoyens dans les camps de Tindouf, et pour leur permettre d’exercer leur droit légitime au retour à la mère patrie pour y retrouver leurs familles et leurs proches, conformément aux conventions internationales pertinentes.» Ce que ne dit pas le souverain marocain, c’est cette propension du makhzen de considérer le Sahara Occidental et son peuple comme des sujets d’une monarchie en perte de vitesse dans ses fondements par rapport à un monde dorénavant débarrassé du concept éculé et dégradant du colonialisme.
    Mieux, ce discours, après celui sur l’anniversaire de la fameuse «Marche Verte» où des dizaines de milliers de Marocains ont été payés par le palais Royal pour occuper les villes du Sahara Occidental, alors évacué par l’Espagne, augure de difficiles négociations en perspective pour l’émissaire du SG de l’ONU pour ce dossier, le diplomate américain Christopher Ross. Comme il montre une fois encore, tout le ressentiment du makhzen et de la monarchie marocaine envers un pays voisin, qui n’est pas partie prenante au conflit, mais qui a juste montré, depuis longtemps, sa disponibilité à aider les parties impliquées dans ce dossier de décolonisation, à dépasser leurs divergences pour appliquer les résolutions pertinentes de l’ONU. Et de rester fidèle aux principes de sa glorieuse révolution. 
  • Aide almentaire aux réfugiés sahraouis : Le CRS déplore le déficit

    Par : Massinissa Benlakehal
    L’Algérie et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont signé, en juin dernier à Alger, une lettre d’entente régissant une assistance alimentaire de plus de 31 millions de dollars destinée aux réfugiés sahraouis.
    En dépit de la contribution de plusieurs pays donateurs au Programme alimentaire mondial (PAM), l’aide alimentaire acheminée vers les réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf reste insuffisante. A maintes reprises, les responsables sahraouis, notamment des membres d’associations d’aide ou du Croissant- Rouge, ont appelé les Nations unies à prendre au sérieux la question du déficit d’aide humanitaire destiné à la population de réfugiés sahraouis. Le fait est que l’aide internationale n’arrive plus en quantité suffisante, ce qui a conduit le Croissant-Rouge sahraoui à tirer la sonnette d’alarme à plusieurs reprises. Plusieurs pays solidaires avec le peuple sahraoui continuent de contribuer, un tant soit peu, à l’acheminement des produits alimentaires de première nécessité. Le dernier en liste est le Brésil, qui, la semaine dernière, a fait un don de 300 mille USD au profit des réfugiés, a fait savoir mercredi dernier le président du Croissant-Rouge sahraoui, Bouhbini Yahia. Cette contribution financière a été remise au PAM par le biais de l’ambassade brésilienne à Alger, a-t-il confirmé. « Cette contribution intervient suite à la visite effectuée aux camps de réfugiés sahraouis par l’ambassadeur du Brésil à Alger et à la tournée opérée par les représentants des pays donateurs en avril dernier », a-t-il indiqué à l’agence de presse sahraouie (SPS). Ces fonds alloués aux Sahraouis seront utilisés pour l’achat de produits de première nécessité, a indiqué, mardi passé, le ministère brésilien des Relations extérieures. Ces fonds, a-t-il souligné, permettront de «garantir la sécurité alimentaire des réfugiés sahraouis qui vivent dans les camps de Tindouf ». Pour rappel, l’Algérie et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont signé, en juin dernier à Alger, une lettre d’entente régissant une assistance alimentaire de plus de 31 millions de dollars destinée aux réfugiés sahraouis.
    La signature de cette lettre d’entente intervient dans le cadre de la poursuite de l’assistance alimentaire accordée par cette organisation onusienne aux réfugiés sahraouis et en application du ’’Programme d’intervention prolongée de secours et de redressement » adopté en mai dernier par la directrice exécutive du PAM.
    Le Midi Libre, 31/7/2010
  • Quand le roi du Maroc entretient l’amalgame

    Par : Amine Salama
    S’exprimant dans un discours à la nation à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, le roi Mohamed VI a affirmé que « le Maroc reste attaché à sa souveraineté ». Le juste soutien qu’apporte l’Algérie aux revendications du Front Polisario ne peut altérer la volonté de Rabat … d’aller à l’encontre des résolutions de l’Organisation des Nations unies.
    Dans l’affaire du Sahara Occidental, qui a toujours déteint sur ses relations avec l’Algérie, le royaume du Maroc s’éternise à s’enfermer dans une position figée. Celle qui consiste à faire porter le chapeau à son voisin de l’est alors que le dossier du Sahara Occidental, est-il besoin de le rappeler, est une question de décolonisation. Pourtant ce pays voisin persiste signe. Une attitude qui sonne comme une fuite en avant. « Le Maroc ne cédera pas un pouce de son Sahara » a encore une fois martelé, hier, le roi Mohamed VI qui apparemment, manque d’arguments quand il s’agit d’évoquer la question du Sahara Occidental. S’exprimant dans un discours à la nation à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, il a affirmé que « le Maroc reste attaché à sa souveraineté ». Comme chaque année donc en pareille circonstance, le roi du Maroc profère la même litanie et, en écorchant à nouveau l’Algérie, il ne fait que respecter une règle bien établie. « L’Algérie va à l’encontre de la logique historique » déclame Mohamed VI à l’adresse de ses sujets, comme pour dire que le juste soutien qu’apporte l’Algérie aux revendications du Front Polisario ne peut altérer la volonté de Rabat … d’aller à l’encontre des résolutions de l’Organisation des Nations unies (ONU). Car, en vérité, le roi persiste sciemment à faire dans l’amalgame en feignant d’oublier qu’en se prononçant en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, l’Algérie ne fait que souscrire aux résolutions du conseil de sécurité de l’ONU alors que le Maroc fait le forcing depuis deux décennies pour se dérober à ces résolutions. Comme il fait tout pour faire capoter les négociations avec le Front Polisario en ne daignant accepter de discuter que de sa proposition relative à l’octroi d’une large autonomie pour ce territoire dans le cadre de la « souveraineté du Maroc ». Exit donc le libre choix des Sahraouis qui, eux, soutiennent mordicus leur droit à l’autodétermination. Dans cette éternelle fuite en avant du Palais royal, qui n’a pour unique objectif que de se soustraire à la volonté de la communauté internationale, l’attaque en règle contre l’Algérie est cruciale, notamment au plan interne. D’où les multiples faux pas du gouvernement marocain qui n’ont fait qu’altérer les relations entre les deux pays même si Rabat veut faire porter à l’Algérie l’entière responsabilité de cette détérioration des rapports. Sa majesté fait même campagne pour cela en pointant du doigt le refus d’Alger d’ouvrir les frontières terrestres entre les deux pays fermées sur décision d’Alger depuis 1994 suite à une situation qu’il n’est plus besoin de rappeler. L’Algérie, qui n’a pas réussi à convaincre son voisin de découpler le dossier des relations bilatérales de celui de la question du Sahara Occidental, pose comme préalable à l’amélioration des relations bilatérales l’indispensable nécessité de mettre à plat tous les dossiers en suspens. Alger a toujours fait montre de sa bonne volonté de raffermir ses relations avec Rabat. Pas plus tard qu’avant-hier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réitéré cette disponibilité. Dans un message adressé au roi du Maroc à l’occasion du 11e anniversaire de son accession au trône, le chef de l’Etat réaffirme sa détermination « à hisser les relations bilatérales et à raffermir les liens de fraternité et de bon voisinage qui unissent nos deux peuples frères».
    Le Midi Libre, 31/7/2010
  • Sarkozy veut durcir la loi contre les Français d’origine étrangère

    En visite à Grenoble à l’occasion de l’installation du nouveau préfet de l’Isère, le chef de l’État a proposé de retirer la nationalité française à toute personne d’origine étrangère portant volontairement atteinte à la vie d’un policier. Le président Nicolas Sarkozy a menacé, hier, de déchoir de la nationalité française toute personne d’origine étrangère qui porterait volontairement atteinte à la vie d’un policier ou d’un gendarme. Lors d’un discours à la préfecture de police de l’Isère à l’occasion de l’installation du nouveau préfet, l’ex-policier Eric Le Douaron, il a mis en cause les défaillances du modèle français d’intégration des immigrés. «Nous subissons les conséquences de 50 années d’immigration insuffisamment régulée», a déclaré le chef de l’Etat, qui y voit les causes de ces défaillances. Il a annoncé que le gouvernement allait réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française. «La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique», a-t-il ajouté. «La nationalité française se mérite et il faut pouvoir s’en montrer digne.» Des policiers grenoblois ont été menacés de mort après une fusillade le 16 juillet dans laquelle un malfaiteur a été abattu après s’être attaqué à un casino de la région. Pendant trois nuits de suite, des jeunes habitants du quartier de La Villeneuve, d’où était originaire le braqueur, avaient incendié des voitures et tiré à balles réelles sur des policiers après cet épisode, ce qui a entraîné le limogeage du préfet Albert Dupuy. Le chef de l’Etat a également souhaité que l’acquisition de la nationalité française pour un mineur délinquant ne soit plus automatique au moment de sa majorité. Il a par ailleurs annoncé que les peines plancher, jusqu’ici réservées aux multirécidivistes, seraient étendues à partir du 7 septembre à toutes les formes de violences aggravées, notamment contre les personnes dépositaires de l’autorité publique. Il a souhaité le développement du champ d’application du bracelet électronique pour mieux contrôler et surveiller les délinquants quand ils ne sont pas en prison. Nicolas Sarkozy a rappelé qu’il avait demandé à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie de préparer «sans tabou» une «réforme profonde» du droit pénal applicable aux mineurs. Le gouvernement prépare déjà un texte qui permettra de mettre la responsabilité des parents en cause. «Les parents manifestement négligents pourront voir leur responsabilité engagée sur le plan pénal», a précisé le président de la République. Il, également, émis le souhait que les droits et les prestations auxquelles ont accès les étrangers en situation irrégulière en France soient réévalués. «Une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu’une situation régulière et légale», a-t-il dit. Nicolas Sarkozy s’en est pris sans le nommer au député maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, qui réclame un «Grenelle de la sécurité» pour réfléchir au niveau national aux nouvelles formes de délinquance et aux réponses à leur apporter. «Il ne peut pas y avoir de naïveté et d’angélisme en la matière», a-t-il déclaré. Le député-maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, avait estimé auparavant que les pouvoirs publics n’avaient pas à «faire la guerre à qui que ce soit» mais à «faire la paix » sociale pour donner la preuve de leur efficacité. Lors du conseil des ministres du 21 juillet, Nicolas Sarkozy avait redit que le gouvernement entendait mener «une lutte implacable contre la criminalité». «C’est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants», avait-il dit.Nicolas Sarkozy était arrivé vendredi en fin de matinée à Grenoble où il a d’abord passé près d’une heure et demie à l’hôtel de Police avec les policiers et leurs représentants syndicaux. D. K.
  • Bamako a-t-elle compris la leçon?

    L’AMBASSADEUR D’ALGÉRIE AU MALI REGAGNE SON POSTE : Bamako a-t-elle compris la leçon?
    Après un gel de cinq mois, les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Mali semblent s’être réchauffées.
    Noureddine Ayadi a rejoint son poste dans la capitale malienne. Le diplomate algérien fut rappelé pour protester contre le marché conclu entre Al Qaîda au Maghreb islamique et le Mali pour libérer un otage français. Cédant à la pression française, les autorités maliennes avaient fini par libérer quatre islamistes parmi lesquels figuraient deux Algériens, dont l’Algérie demandait l’extradition. Une rançon qui faisait partie du «deal», aurait été versée par les autorités françaises aux ravisseurs en échange de Pierre Camatte. La réaction du ministère algérien des Affaires étrangères a été instantanée et appropriée. «La décision de Bamako de libérer des terroristes recherchés par des pays voisins est un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-sahélienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d’Al Qaîda», avait dénoncé, dans un communiqué le département de Mourad Medelci.
    Conséquence directe: Noureddine Ayadi a été rappelé pour «consultations». C’est à travers une intervention sur les ondes de la Chaîne III qu’un message clair a été envoyé aux autorités de Bamako. «Nous souhaitons que cette initiative malienne ne se répète pas. Toute libération d’un terroriste pourrait, à ce stade-là, porter un danger supplémentaire à des victimes innocentes.» avait déclaré Benchaâ Dani, directeur général au ministère algérien des Affaires étrangères.
    Les conditions de la libération de Pierre Camatte ont été vécues du côté algérien comme un sévère coup de canif porté aux relations entre les deux pays, essentiellement en matière de lutte antiterroriste. Tout semblait pourtant baigner dans l’huile. «Il y a eu des malentendus. Mais avec le soutien clair de l’Algérie au Mali dans sa position de ne pas libérer des terroristes, je voudrais souligner qu’il y a une embellie, que nous, Maliens, voulons consolider», avait révélé une source proche de la présidence malienne. Le mal allait être fait et les regrets des autorités maliennes, bien tardifs, allaient s’avérer sans suite. «Le gouvernement du Mali demeure profondément attaché aux relations séculaires de fraternité, d’amitié et de bon voisinage, en particulier avec la République algérienne démocratique et populaire et la République islamique de Mauritanie», a assuré dans son message aux capitales algérienne et mauritanienne le chef de la diplomatie malienne. Suite à l’onde de choc provoquée par l’exécution de l’otage français, Michel Germaneau, et le raid raté des services français pour le libérer, les pays concernés par les actes terroristes au Sahel et les prises d’otages qui sont automatiquement accompagnées de demandes de rançons, semblent vouloir unifier leurs efforts pour contrer la branche d’Al Qaîda au Maghreb. Cela semble en prendre le chemin.
    L’Algérie, qui sort renforcée par la décision de l’Union africaine de soutenir son projet de lutte contre le terrorisme, notamment en ce qui concerne le versement des rançons, ne peut que trouver gré aux yeux de Bamako. Le divorce entre Alger et la capitale malienne aura duré 5 mois.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 31/7/2010
  • Velléités expansionnistes de Rabat contre partenariat constructif d’Alger

    Les rapports algéro-marocains sont toujours conjugués au conflit du Sahara occidental par la grâce de Sa Majesté. A chaque discours du trône, Mohammed VI remet au goût du jour la théorie du complot algérien pour justifier le statu quo qui prévaut dans la région.
    Les relations entre l’Algérie et le Maroc doivent être davantage hissées, a affirmé le président Bouteflika dans un message transmis au roi du Maroc Mohammed VI à l’occasion du 11e anniversaire de son intronisation. «Je ne manquerai pas de souligner le développement enregistré au Maroc sous votre règne ainsi que toutes les réalisations remarquables qui l’ont accompagné au seul service de votre grand peuple», a souligné le chef de l’Etat dans son message, qui a été repris par l’APS.
    Sans fioritures, le président Bouteflika réaffirme solennellement sa «ferme détermination à hisser les relations bilatérales et à raffermir les liens de fraternité et de bon voisinage qui unissent nos deux peuples frères pour leur prospérité et leur progrès». En effet, les relations algéro-marocaines sont appelées à observer une mue, au-delà des contingences et des quiproquos qui ont tendance parfois à les envenimer. Le chef de la diplomatie algérienne, M. Mourad Medelci, a toujours considéré «les relations entre l’Algérie et le Maroc comme normales». Mieux encore, l’Algérie a toujours refusé de parler de crise entre Rabat et Alger et a toujours affirmé que les relations entre les deux pays sont séparées du conflit sur le Sahara occidental qui est pris en charge par l’instance onusienne. Au sujet de la fermeture de la frontière terrestre, il faut se rappeler les déclarations du ministre des Affaires étrangères en mai dernier lorsqu’il avait signifié que celle-ci n’empêche pas l’existence de relations entre les deux pays. Seulement, l’Algérie exige du Maroc plus «de coopération sécuritaire en luttant contre le trafic de drogue et la contrebande transfrontalière». C’est le minimum qu’il convient d’assurer pour la sécurité de nos frontières. Pour l’heure, la réouverture de cette frontière n’est pas à l’ordre du jour pour Alger. Mais il faut dire que l’Algérie a toujours observé une ouverture sur le plan commercial avec son voisin. Pour preuve, le Maroc enregistre avec satisfaction un meilleur niveau du volume des échanges commerciaux. Actuellement, ce volume se situe autour de 600 millions de dollars. Contre toute attente, le roi Mohammed VI, qui fêtait hier le 11e anniversaire de son accession au trône, a déclaré que l’Algérie «va à l’encontre de la logique historique», en faisant allusion à la souveraineté du royaume sur ce territoire. Mohammed VI a indiqué que le Maroc «ne cèdera pas un pouce de son Sahara» dans un discours à la nation diffusé hier. «Le Maroc reste attaché à sa souveraineté» sur le Sahara occidental et «ne cèdera pas un pouce de son Sahara», a-t-il déclaré.
    F. Abdelghani
    Le Jeune Indépendant, 31/7/2010