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  • HRW demande la libération de Sahraouis incarcérés au Maroc

    Les droits de l’homme violés dans les territoires sahraouis occupés : HRW demande la libération de Sahraouis incarcérés au Maroc

    Human Rights Watch (HRW), une ONG américaine de défense des droits humains basée à New York, a une nouvelle fois appelé hier les autorités marocaines à libérer trois activistes sahraouis – faisant partie du groupe de Ali Salem Tamek – arrêtés en 2009 et accusés d’atteinte à la sécurité extérieure ou à leur assurer un procès juste.

    « Les autorités marocaines doivent soit libérer trois activistes sahraouis arrêtés en octobre 2009 et accusés d’atteinte à la sécurité extérieure, soit leur assurer un procès équitable et transparent », a indiqué l’organisation dans un communiqué remis à la presse. Dans le cas où il devrait y avoir un procès, HRW demande à ce que les activistes sahraouis soient jugés devant un tribunal civil. Il est à rappeler que les trois militants ont été arrêtés avec 4 autres de leurs compagnons à Casablanca, alors qu’ils étaient de retour de Tindouf. Ils sont actuellement sous le coup d’une enquête ouverte par le tribunal militaire de Rabat.
    Jusqu’à présent, aucun élément prouvant la culpabilité des accusés n’a été découvert. Selon l’un d’eux, interrogé par HRW, le dossier d’accusation est composé de comptes rendus de la télévision et d’articles de la presse écrite. Les six militants avaient commencé une grève de la faim le 18 mars, mais l’ont arrêtée fin avril, tout en réclamant des autorités judiciaires marocaines qu’elles fixent le « plus rapidement la date de leur procès ou qu’elles les libèrent ». La séquestration du groupe de Ali Salem Tamek confirme, selon de nombreux militants des droits de l’homme, que « le Maroc a bien replongé dans l’atmosphère macabre et terrifiante des années 1980 et 1990, une période marquée par une répression sauvage des opposants, des militants des droits de l’homme et des activistes sahraouis ». Comme à cette époque, soulignent-ils, les forces d’occupation marocaines ont commencé à traduire devant les tribunaux militaires toutes les personnes qui osent exprimer des idées et positions contraires aux thèses officielles.
    Le constat se vérifie malheureuse dans la mesure où plusieurs ONG de défense des droits humains informent qu’entre le mois d’août et le mois de septembre 2009, plus de 77 cas de violations des droits de l’homme. Celles-ci confirment également la poursuite des violations massives des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Il est rappeler que le Front Polisario reste à ce jour sans nouvelles de plus de 500 civils et de 151 combattants sahraouis capturés par les troupes coloniales marocaines. La situation dramatique dans laquelle vivent les Sahraouis a d’ailleurs convaincu une commission du Sénat américain (la commission des crédits budgétaires) de demander au département d’Etat d’établir en urgence un rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Cette même commission a invité les responsables du département d’Etat américain à présenter ce rapport dans un délai n’excédant pas 45 jours dans lequel il doit « détailler les pas franchis par le gouvernement marocain durant l’année dernière sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental ».
    La commission a relevé, en outre, la nécessité de mentionner dans ce rapport si l’Etat marocain permet « aux individus de défendre, en toute liberté, leurs opinions sur la situation et l’avenir du Sahara occidental par le biais de l’exercice de leur droit pacifique d’expression, de constitution d’associations et de consignation des violations des droits de l’homme sans contrainte aucune ». Quoi qu’il en soit, ce rapport du département d’Etat américain n’aura certainement pas une grande peine à confirmer l’absence de volonté du gouvernement marocain de trouver un règlement légal au conflit du Sahara occidental. Le discours prononcé par le roi du Maroc, la semaine dernière, à l’occasion de la fête du trône, annonce, au contraire, de sombres perspectives pour la région. Pour le ministère sahraoui de l’Information, cette intervention « ne dénote d’aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale ». Ce responsable estime, par ailleurs, que « le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région », déplorant le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’homme.

    Par Zine Cherfaoui
    El Watan, 7/8/2010

  • Le peuple algérien est le seul, l’unique et authentique héros de la Révolution

    L’estime vaut mieux que la célébrité, la considération vaut mieux que la renommée et l’honneur vaut mieux que la gloire » ; cette célèbre citation de Calderon devrait être tatouée sur le torse de tout être ambitieux, en quête d’une honorable place dans le Panthéon de l’histoire. Qui tue qui ?
    Par Fezzou Hocine(*)

    Cette éternelle question qui a hanté les esprits de tous les Algériens durant la décennie noire du terrorisme, jusqu’à ce que le voile fût levé grâce à l’éclatement de la vérité, tristement révélée par la propagation vertigineuse de ce nouveau phénomène tragique de violence, est à nouveau d’actualité.Mais, malheureusement, cette fois elle ne met pas en cause les forces de l’ordre et les terroristes, mais des figures légendaires de la révolution algérienne. Révéler en 2010 des faits d’une importance capitale (qui a tué les colonels Amirouche et Si Haoues ?) et aller même à faire des déductions, voire des affirmations sur les éventuels auteurs, qui ne seraient que d’autres figures légendaires de cette même révolution, relève de la sénilité historique et de l’audace politicienne. Des politiciens qui s’érigent en historiens, des historiens qui ont tardé à écrire l’histoire de la révolution algérienne : cette révolution qui reste une épopée pour les peuples du monde entier, référence, exemple et feuille de route pour les peuples luttant pour leur libération. Cette révolution qui a été et restera source d’inspiration pour les scénaristes les plus doués.
    Les batailles qu’elle a connues sont toujours enseignées au niveau des plus grandes et des plus prestigieuses écoles militaires. Elles ont fait l’objet de plusieurs thèses, analyses et critiques, initiées par les plus grands stratèges militaires. Toute contradiction, exagération, travestissement dans la narration d’événements historiques engendrent spéculations, polémiques, commentaires, voire doutes et suspicions sur leur véracité, particulièrement au sein des générations nouvelles, pour lesquelles la révolution algérienne relève du sacré. Révéler des faits aussi graves, sans sources crédibles, c’est mettre en doute l’authenticité des événements qu’a connus la révolution, et déranger dans leurs tombes ceux qui se sont sacrifiés pour que nous puissions vivre librement et se permettre de polémiquer sur leur honorable et légendaire histoire. Il n’est pas plus facile que de travestir l’histoire : l’histoire a connu trois Socrate, cinq Platon, huit Aristote, vingt Théodore, et pensez combien elle n’en a pas connu. Qui empêche mon palefrenier de s’appeler Pompée le Grand ? (Montaigne : essais) Oui, le peuple est l’unique héros de la révolution algérienne. Je suis fervent défenseur de cette vérité. Ce peuple algérien, héros de la révolution c’est : l’émir Abdelkader, qui a consacré sa vie à unir et mobiliser les Algériens de son époque pour combattre le colonialisme et instaurer le premier Etat algérien ; El Mokrani, Lalla Fatma N’Soumer, Bouamama, qui ont mené la même noble mission. Les un million et demi de martyrs de la révolution qui ont échangé leurs valeureuses et saintes âmes pour la liberté de leur pays, les martyrs des massacres du 8 mai 1945 qui, par leur sacrifice exemplaire, ont éveillé chez les Algériens l’esprit nationaliste. Messali El Hadj, Ferhat Abbes, Krim Belkacem, Ben Bella, Abane Ramdane, Amirouche, Ben Mhidi, Boussouf, Boumediene, Boudiaf… Les chefs de Wilaya, les chefs de zone, les chefs de secteur, les responsables politiques de tout niveau, les moudjahiddine tireurs, voltigeurs, artificiers, les fidayine, les moussabiline, les infirmières… Le petit Omar, qui restera grand dans nos mémoires, les fellahs et leurs familles qui vivaient dans des conditions qu’on ne peut qualifier que de déplorables et qui s’enorgueillissaient en hébergeant et nourrissant les moudjahiddine. Les passeurs d’armes et de munitions dont la plupart sont tombés martyrs le long des lignes Challes et Morris.

    Les agents de liaison

    Les nomades du désert qui se faisaient un honneur, un plaisir et un devoir religieux de recevoir dans leurs modestes tentes les djounoud, ignorant les tortures et les exactions que la plupart d’entre eux ont subies suite aux dénonciations. Les prisonniers qui ont connu les affres des geôles coloniales sans le moindre respect des droits les plus primaires mondialement reconnus. Les disparus, dont on ignore le moindre indice de la tombe ou de la fosse commune où ils ont été enterrés. Les victimes des bombardements, pour la plupart des enfants qui jouaient aux alentours du lieu bombardé ou des femmes qui vaquaient à leurs occupations habituelles sur ces mêmes lieux. Les victimes des tortures sauvages, dont nombreux ont succombé à ces sévices inhumains ou sont restés handicapés physiquement et moralement à vie. Les internés des camps de concentration, qui comptaient parmi eux des vieillards et des vieilles soupçonnés d’être parents de fellagas. Les pauvres citoyens des villes et des campagnes qui ont fait l’objet de rafles, d’interrogatoires abusifs, d’arrestations arbitraires, de perquisitions illicites et à des heures très tardives. Les manifestants pacifistes jetés sadiquement dans la Seine. Les braves militants de la Fédération de France.
    Les journalistes des différents médias de la révolution et le personnel technique de ces médias. Les sportifs des différentes disciplines qui ont représenté dignement la révolution algérienne dans les différents pays du monde, hissant haut le drapeau de l’Algérie combattante. Les artistes qui ont été des ambassadeurs itinérants de la révolution. Les réfugiés des frontières qui ont connu toutes les privations et subi toutes les injustices… Et je ne pourrai jamais être exhaustif dans l’énumération des Algériens qui ont participé directement ou indirectement à cette noble et sacrée cause qu’était la lutte pour l’indépendance de leur pays. Comment peut-on réduire d’aussi colossaux sacrifices de toutes les couches d’un peuple sur toute l’étendue de notre immense territoire national à l’écriture d’histoires individuelles, ne mettant en relief que les faits d’armes et les actes de bravoure, parfois entachés de despotisme et de prise de parti, de ceux qu’on veut ériger en principaux libérateurs de ce pays ? Nul n’a le droit de s’ériger en héros légendaire ou vouloir propulser des personnes comme étant des héros hors du commun, en tissant sur eux des légendes, parfois dignes de la fiction. Tout culte de la personnalité dans l’écriture de l’histoire d’une révolution inculque automatiquement diminution des rôles, efforts et sacrifices des différents acteurs de cette révolution. Les sacrifices consentis par les communs des mortels dépassent largement les prouesses de ceux qu’on veut historiquement mettre en relief. Comme l’a si bien dit Bonaparte dans cette citation qu’on lui attribue : « Tout soldat français porte dans sa giberne le bâton de maréchal de France ». Pour moi, tous les martyrs de la révolution algérienne sont des maréchaux pour leur patrie. Je conclus cette très modeste contribution dans le débat sur l’héroïsme au sein de la révolution algérienne par ces citations que je garde collées à mon chevet : « Il semble que nous augmentons notre être lorsque nous pouvons le porter dans la mémoire des autres : c’est une nouvelle vie que nous acquérons et qui nous devient précieuse » (Montesquieu : Lettres persanes). « La gloire des hommes doit toujours se mesurer aux moyens dont ils se sont servis pour l’acquérir » (La Rochefoucauld : Maximes). « L’homme est toujours fier d’avoir gravé son nom quelque part, fut-ce sur l’écorce d’un arbre, et toujours étonné quand il ne l’y retrouve plus » (Dumas). « La gloire est le superflu de l’honneur, et comme toute autre espèce de superflu, celui-là s’acquiert souvent aux dépens du nécessaire » (Mme Guizot).
    (*) Retraité
    El Watan, 7/8/2010 

  • L’auberge de jeunesse pour inculquer la culture du voyage

    Par Karima MokraniA l’auberge de jeunesse de Belouizdad, la seule au niveau d’Alger, toutes les chambres sont occupées. Il n’y a plus de place pour de nouveaux visiteurs, surtout en cette période d’accueil des jeunes du Sahara occidental.
    Un séjour à moindres frais
    L’auberge est petite, conçue pour un nombre limité de 50 lits. Une cinquantaine de lits pour des jeunes qui viennent des quarante-huit wilayas du pays.
    Et pour dire vrai, elle ne reçoit pas que des jeunes. «La jeunesse est dans la tête. Nous avons un homme de 70 ans qui, chaque fois qu’il vient chez nous, créé une ambiance toute particulière. Il est très aimé et respecté. Le jour où il part, les autres le réclament», réplique Youcef Lahlouh, le directeur de l’auberge, soutenant que les portes de cet espace, créé pendant la période coloniale (en 1946), restent ouvertes pour toutes les personnes âgées entre 7 et 77 ans. La réglementation fixe le séjour à trois jours seulement chaque quinzaine. «Ce n’est pas un hôtel, c’est juste un point de passage. Il y a des exceptions, mais c’est rare», confie-t-il. Un groupe de Batna, composé d’une quarantaine de personnes, y a justement passé trois jours avant l’arrivée des représentants du Sahara occidental. Le groupe est composé d’hommes et de femmes du secteur de l’éducation nationale. De  bons vivants venus avec leurs enfants et d’autres de leurs collègues. Ce sont des habitués des auberges de jeunesse, des amoureux de l’aventure et des voyages. Ils connaissent bien le directeur de l’auberge, le contactent avant de «débarquer» à Alger et s’organisent de façon à y passer trois jours, pas seulement dans l’auberge, mais dans tout Alger, dans de bonnes conditions. «Après Alger, on ira à Oran, Mostaganem et Tlemcen et on retournera après à Batna. Trois jours dans chaque ville. C’est ce que nous faisons chaque année. Personnellement, je ne peux pas m’en passer», raconte Ahmed, le chef du groupe. Ahmed est âgé d’une cinquantaine d’années (il paraît moins). Il est directeur d’une école primaire. Son fils âgé de 18 ans est avec lui. Ahlam doit avoir le même âge. Elle aussi est venue avec son fils. Elle est intendante dans un lycée. Au moins une quinzaine d’enfants et d’adolescents, dont des émigrés, sont ainsi dans le groupe, en plus du chauffeur du bus loué pour l’occasion et d’un guide, désigné par le premier responsable de l’auberge, pour orienter ses hôtes dans leurs déplacements dans la ville. «Ce matin, nous étions au centre-ville et cet après-midi, nous le passerons à Sidi Fredj… J’exerce ce travail de guide depuis quinze ans. Je le fais avec tous les groupes venant de toutes les wilayas», raconte le guide. Avant le groupe de Batna, il y eut celui de Saïda, mais ce dernier est arrivé dans le cadre d’une opération de jumelage entre les auberges de jeunesse des deux wilayas.
    Capacité d’accueil limitée C’est une pratique ancienne et même fréquente dans l’histoire des auberges de jeunesse en Algérie, dont les ajistes sont d’ailleurs fiers. «Ces opérations de jumelage sont très fréquentes chez nous. Cela permet aux jeunes de voyager dans tout le pays et créer des échanges culturels et autres. Nous le faisons surtout avec les clubs sportifs», raconte M. Lahlouh. Voilà une belle façon de passer de bonnes vacances en famille, pourrions-nous dire, et à moindre prix. En effet, la nuitée est à seulement 200 DA. Ajoutée aux frais du petit-déjeuner, déjeuner et dîner, le tout revient à 350 DA seulement. Ceci en ce qui concerne les groupes qui voyagent seuls (en dehors du jumelage). En plus, le cuisinier de l’auberge fait de bons plats. Dommage que cela soit limité vu les capacités restreintes de l’auberge. «Il faut au moins quatre auberges de jeunesse à Alger», estime un ancien ajiste. Un autre soutient qu’il en faut plus : «Tout est centré à Alger. Les administrations, les structures hospitalières… il faut au moins cinq cents lits.» En effet, ceux qui frappent aux portes de l’auberge ne se comptent pas seulement parmi les personnes qui cherchent à découvrir Alger, la capitale. Beaucoup d’autres y viennent pour des affaires personnelles : des étudiants qui passent des examens, de simples citoyens à la recherche de travail, des personnes malades (des cancéreux et autres) pour des rendez-vous à l’hôpital… Et c’est là où le manque de ces espaces se faire ressentir le plus. «Ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre une chambre d’hôtel», soutient un ancien habitant d’Alger, arrivé dans la ville pour des papiers administratifs. Une étudiante à la recherche d’un emploi rencontre la même difficulté. «Je suis en train d’appeler des amies pour la dépanner quelques jours, le temps de trouver une pension ou une location pas trop chère. J’ai pensé à la maison de jeunesse de Belouizdad, mais on m’a dit qu’elle est déjà sous pression», confie l’une de ses amies.  En ces temps de cherté de loyer dans les hôtels, mais aussi des voyages et autres déplacements, les auberges de jeunesse s’avèrent l’endroit le mieux indiqué pour répondre aux besoins des voyageurs. Malheureusement pour ces derniers, il n’y en a qu’une centaine sur tout le territoire national. Une moyenne d’une à deux dans chaque wilaya. De plus, certaines sont trop petites, d’autres ne répondent pas aux critères de salubrité et d’équipement et d’autres encore, bien faites, se trouvent dans des endroits qui ne répondent pas aux besoins des clients. Celles du Sud sont pratiquement interdites aux jeunes Algériens. «Elles reçoivent les touristes étrangers», affirme un ajiste comme pour les défendre.
    Carte internationaleCette situation interpelle, à plus d’un titre, les représentants des pouvoirs publics, à leur tête le ministère de la Jeunesse et des Sports qui chapeaute ces structures. D’autres départements ministériels se doivent également de contribuer à l’épanouissement de toute une population en mal de repères. Tous sont interpellés pour inculquer la culture du voyage et diversifier les possibilités d’échanges culturels, artistiques… Ce qui est aussi intéressant dans ces auberges, c’est le fait de pouvoir, en tant qu’adhérents, aller dans d’autres auberges et profiter des mêmes avantages, et des activités artistiques dispensées non seulement dans le pays, mais aussi à l’étranger.  «C’est une carte internationale», indique le directeur de la seule auberge de jeunesse d’Alger. M. Lahlouh parle de cette carte d’adhésion que doit avoir chaque ajiste. Avec cette carte, payée à seulement 150 DA l’année, l’ajiste peut aller dans toutes les auberges de jeunesse à travers le monde. Une occasion de découvrir d’autres pays sans se faire trop de soucis, côté argent, ce que beaucoup ignorent. C’est limité à un nombre restreint de citoyens proches de ces structures et des services du ministère de la Jeunesse et des Sports. Un travail de sensibilisation doit être entrepris à ce niveau pour amener un maximum de personnes à reprendre goût à l’aventure et aux voyages, aussi brefs soient-ils. L’urgence reste, toutefois aujourd’hui, l’amélioration des infrastructures existantes et la construction d’autres.  
  • Il était une fois Mohand Oulhadj

    Le Maroc, le pays «frère» qui, depuis l’émir Abdelkader, nous meuble le dos de ses couteaux, a trempé autant qu’il avait pu, c’est-à-dire pas loin, dans le terrorisme qui a ravagé notre dure Algérie. Les officiels n’en parlent pas. On évite de mettre sur la table un sujet supplémentaire de discorde dont le résultat ne peut aboutir qu’à hypothéquer un peu plus la confiance déjà entamée entre les sociétés de nos deux pays. Aujourd’hui, le terrorisme ne pouvant plus prétendre être une menace sérieuse pouvant remettre en cause le système en Algérie, Rabat recherche d’autres moyens qui, à ses yeux, peuvent lui servir de carte pour gêner Alger et, surtout, la faire fléchir dans son soutien au peuple sahraoui, dans son droit à exercer son autodétermination. Comme si le soutien aux Sahraouis était le fait du seul pouvoir et non pas celui de toute la nation algérienne. Dernièrement, le Maroc s’est permis d’évoquer aux Nations unies la Kabylie, et d’interférer sans la moindre pudeur dans les affaires intérieures du pays. Une agression caractérisée qui accula la délégation à user de son droit de réponse. Peut-être le hilalien du Maroc a-t-il été trompé par les passages d’hommes politiques algériens originaires de notre Kabylie à la télé marocaine. Peut-être se laisse-t-il prendre aussi à la propagande excessive autour du mouvement du meddah françalgérien. Un mouvement qui n’arrive pas à rassembler autant de monde que n’en a rassemblé, jeudi dernier, l’inauguration de la petite mosquée de Sidi Djaffar d’Aghribs, à 45 km de Tizi Ouzou ? Lui qui parle des problèmes vécus par nos populations kabyles, sait-il au moins qu’il n’y a aucune comparaison à soutenir entre notre Kabylie et son Rif ? Les Kabyles chez nous tapent sur la police, jouent à longueur d’année à l’émeute et chaque dechra s’invente ses «révolutions», comme d’ailleurs les populations dans d’autres régions. Est-ce le cas au Maroc ? Grâce à Dieu, la Kabylie est loin de ce qu’on raconte d’elle dans les articles qui trouvent directement ou indirectement leur inspiration auprès des juifistes de Paris, de Tel-Aviv et probablement du… royaume voisin. Et s’il lui arrivait une nouvelle fois d’évoquer la Kabylie, il devrait en même temps que le trône se rappeler de feu Mohand Oulhadj et de ses choix en 1963.
    M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
    Le Jeune Indépendant, 7/8/2010
  • Le présiden Mohamed Abdelaziz a appelle l’ONU à intervenir pour la libération de trois sahraouis détenus au Maroc

    BIR LAHLOU (territoires libérés), 4/08/ 2010 (SPS) – Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz, a appelé mercredi à Bir Lahlou (territoires libérés), le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, a intervenir auprès des autorités marocaines pour la libération de trois détenus politiques sahraouis.
    Le président sahraoui qui a dénoncé « les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés », a appelé les autorités marocaines à « libérer ou à juger » les trois détenus sahraouis qui attendent d’être jugés par un tribunal militaire depuis octobre dernier à la prison de Salé.
    M. Abdelaziz a sollicité l’intervention urgente de M. Ban Ki-Moon pour mettre fin à la détention « arbitraire »de tous les prisonniers sahraouis détenus dans les geôles marocaines.
    Le président sahraoui avait adressé des lettres similaires au président de la commission de l’Union africaine, le président de la commission de l’ONU pour les droits de l’Homme, le président de la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples ainsi qu’aux grandes personnalités et organisations régionales et internationales.
    M. Abdelaziz a rappelé dans sa lettre que les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés ont été dénoncées par plusieurs organisations et associations des droits de l’Homme internationales et marocaines à l’instar d’Amnesty International, Human Rights Watch, l’association marocaine des droits de l’Homme, l’organisation marocaine des droits de l’Homme et le forum marocain des droits de l’Homme.
    M. Abdelaziz a souligné dans sa lettre que les autorités marocaines maintiennent volontairement les prisonniers politiques en détention, estimés à plus de quarante détenus, et ce en dépit de leur état de santé physique et psychique, « faisant fi des appels pour leur libération et du droit humanitaire international ».
    Le président sahraoui a enfin souligné, dans sa lettre adressée à M. Ban Ki-Moon, la nécessité de trouver un mécanisme onusien afin de protéger et contrôler les droits de l’Homme au Sahara Occidental, mettre un terme à l’exploitation des ressources naturelles au Sahara Occidental et démanteler le mur de séparation.
    L’Organisation Human Rights Watch avait demandé mardi aux autorités marocaines de libérer les trois militants sahraouis des droits de l’Homme etde leur assurer un procès « juste » et « transparent ».
    Les trois détenus sahraouis avaient été arrêtés avec trois autres accusés à Casablanca à leur retour des camps des réfugiés sahraouis. Trois des six accusés ont bénéficié de la liberté provisoire, rappelle-t-on. (SPS)
  • Essaouira : Des membres de l’AMDH devant la justice pour « propos antisémites »

    Trois membres de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) sont poursuivis devant la justice à Essaouira pour “propos antisémites”, suite au procès intenté par Noam Nir, un homme d’affaires vivant au Maroc et propriétaire de biens dont un restaurant  à Essaouira. Selon des sources proches de l’AMDH, la police judiciaire a entendu, sur ordre du procureur du Roi, Houcine Boukbir, membre de la section locale de l’AMDH. Deux autres membres de la même association à l’échelon national seront convoqués incessamment par la police judiciaire. Il s’agit de Samira Kinani et Fouad Jarid.
    Noam Nir avait dans le passé dénoncé, sur les colonnes de journaux israéliens, les slogans jugés antisémites scandés par des manifestants marocains lors des marches de soutien au peuple palestinien, condamnant les agressions sionistes.   
    Libération (Maroc) 6 Août 2010
  • Le département d’Etat doit établir un rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental

    Le Sénat américain l’a exhorté à le présenter dans un délai de 45 jours
    Le département d’Etat doit établir un rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental

    Par Ghada Hamrouche
    Le département d’Etat (ministère américain des Affaires étrangères) est appelé à présenter un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental dans un délai n’excédant pas quarante-cinq jours. Une commission du Sénat américain, en l’occurrence celle des crédits budgétaires, a exhorté, donc, lundi le département d’Etat à établir un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental et sur les mesures prises par l’Etat marocain pour améliorer cette situation durant l’année écoulée, selon une dépêche de l’Agence de presse sahraouie (SPS), rapportée par l’Agence de presse algérienne (APS). La Commission des crédits budgétaires, a ajouté la même source, a invité le département d’Etat américain à présenter le rapport dans un délai n’excédant pas quarante-cinq jours dans lequel il doit «détailler les pas franchis par le gouvernement marocain durant l’année dernière sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental». La commission a relevé la nécessité de mentionner dans ce rapport si l’Etat marocain permet «aux individus de défendre, en toute liberté, leurs opinions sur la situation et l’avenir du Sahara occidental par le biais de l’exercice de leur droit pacifique d’expression, de constitution d’associations et de consignation des violations des droits de l’Homme sans contrainte aucune». Créée en 1867, la Commission des crédits qui comprend 29 membres, est la plus importante au Sénat américain et est chargée de contrôler les financements de l’Etat américain. De son côté, Human Rights Watch (HRW) a interpellé les autorités marocaines pour libérer trois militants sahraouis des droits de l’Homme ou leur assurer un procès «équitable» et transparent». L’organisation non-gouvernementale (ONG) de défense des droits de l’Homme affirme qu’«aucun élément prouvant la culpabilité des accusés n’a été découvert», rappelant que ces trois militants ont été arrêtés en 2009 et accusés alors d’atteinte à la sécurité extérieure. Selon HRW, l’enquête sur ces trois militants a été confiée à ses débuts au tribunal militaire de Rabat et l’ONG exige que le procès ait lieu devant un tribunal civil. En ce sens, l’organisation révèle que le dossier d’accusation est composé de comptes rendus de la télévision et d’articles de la presse écrite. Les trois militants avaient, rappelons-le, été arrêtés avec trois autres accusés à Casablanca à leur retour des camps des réfugiés sahraouis. Trois des six accusés ont bénéficié d’une liberté provisoire. Les six militants avaient commencé une grève de la faim le mois de mars dernier avant de l’arrêter pour réclamer des autorités judiciaires marocaines qu’elles fixent le «plus rapidement» la date de leur procès ou qu’elles les «libèrent». Ces rappels à l’ordre interviennent quelques jours à peine après la riposte du gouvernement sahraoui au discours du roi du Maroc, prononcé à l’occasion de la fête du trône concernant le Sahara occidental. Le gouvernement sahraoui avait estimé que les déclarations du souverain marocain ne dénotent aucune volonté sincère de coopérer de manière constructive en faveur d’une paix durable et définitive conformément à la légalité internationale. Le gouvernement sahraoui a estimé que «le discours du roi du Maroc consacre la politique expansionniste marocaine adoptée depuis plus de 35 ans, à même d’attiser le feu de la guerre et des tensions dans la région», déplorant le fait que cette attitude soit la poursuite de l’intransigeance, du non-respect des résolutions des Nations unies et de la violation de la légalité internationale et des droits de l’Homme». Le souverain marocain avait même adressé des accusations directes à l’encontre de l’Algérie, lui imputant la responsabilité de l’instabilité dans la région. 
  • Mauritanie : Le président de la République au cours d’un débat radiotélévisé

    Dans un entretien public radiotélévisé, le président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a parlé des grands axes de la politique suivie par la Mauritanie depuis un an dans les domaines économique et social. Il a eu notamment à parler des efforts fournis par le gouvernement pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen, à travers la subvention de certains produits de première nécessité, comme il a parlé des infrastructures routières et sanitaires et des avancées enregistrées dans ces secteurs. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a répondu directement aussi bien à des citoyens qui l’ont interpellé sur des questions de leur choix qu’à des journalistes de la presse nationale et internationale, a parlé des efforts fournis en faveur de l’instauration de la bonne gouvernance, de la lutte contre le terrorisme et de l’équipement des forces armées. Parlant, dans ce cadre, de l’enveloppe de 50 millions de Dollars octroyée par un pays frère pour l’acquisition d’équipements en faveur de l’armée et des services de sécurité, le président de la République a souligné que l’enveloppe en question a été, en partie, investie dans des immobilisations concrètes dont jouissent, à l’heure actuelle, les unités opérationnelles de nos forces armées. Il a précisé que mêmes des aéronefs ont été acquis grâce à cette aide dont seulement 60 à 65% ont été jusqu’à présent décaissés. Ci après un compte rendu exhaustif de ce débat radiotélévisé :
    Introduisant le débat, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a dit : « le 5 août de l’an passé, j’ai pris mes fonctions de président de la République et ce, au terme de l’élection du 18 juillet 2009. Un an après, j’ai jugé qu’il est de mon devoir de m’entretenir avec le peuple mauritanien tout entier, pour lui savoir gré de son soutien, de la confiance dont il m’a investi et de son enthousiasme en faveur du changement ». Il a ajouté qu’après un an, il a voulu informer le peuple mauritanien sur les acquis réalisés depuis le 5 août 2009, précisant que ces réalisations sont, dans leur ensemble l’oeuvre du peuple mauritanien et, de ce fait, a-t-il dit, il nous appartient d’informer les masses sur ce qui se passe dans le pays. Il a dit en ce sens qu’il est du droit du peuple d’être informé sur tout ce qui se passe. Il a renouvelé ses remerciements à tous les citoyens mauritaniens, aussi bien ceux qui ont voté que ceux qui n’ont pas exprimé de suffrages, ceux qui l’ont soutenu que ceux qui ont choisi de s’opposer. Le peuple doit aujourd’hui unir ses efforts pour combattre les tares qui entravent notre progrès, dit le président, insistant en particulier sur l’ignorance, la maladie, la pauvreté et le déficit en infrastructures. Il a tout particulièrement fustigé la mauvaise gouvernance qui nous a conduits à cette situation. « Je convie tout le peuple mauritanien à participer à l’oeuvre du développement « , a-t-il dit en substance, soulignant que nous avons les moyens de parvenir à nos objectifs pourvu qu’on sache triompher de l’attentisme, qu’on sache compter sur nos propres forces et conjuguer nos efforts.
    Il a souligné que, dans le pays, il y a une opposition, disant que c’est naturel dans un environnement démocratique.  » Nous ne voulons pas que l’opposition applaudisse le pouvoir mais nous pensons qu’il est de son devoir d’être plus réaliste et qu’elle doit oeuvrer dans le sens de l’intérêt national ». Le président de la République a soutenu que l’opposition doit appuyer toute action au service de l’intérêt public.
    « Dans ce débat ouvert, les citoyens peuvent exprimer librement leurs opinions, cela ne nous gêne pas et il n’y a pas de sujets tabous », dit Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz qui a souligné que les intervenants doivent s’en tenir aux normes dictées par nos valeurs.  » Nous répondrons à toutes les questions avec souplesse et compréhension. Je demanderai aux ministres de suivre avec intérêt tous les problèmes qui seront soulevés par les citoyens parce que cette tribune offre à ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de poser leurs problèmes l’occasion de le faire. A cet effet, j’ai ordonné à la radio et à la télévision de se rendre partout, en milieu urbain et rural, pour permettre aux citoyens de faire part de leurs préoccupations. Il a dit que l’Etat n’épargnera aucun effort pour résoudre les problèmes posés aux citoyens.
    Après cette introduction, le président de la République a répondu aux questions posées par les citoyens et les journalistes présents sur le plateau de l’émission. A une question sur la persistance des tiraillements politiques de la période 2008-2009, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a expliqué que, pour la majorité, le pays est bien sorti de cette situation et se trouve désormais dans une situation beaucoup meilleure. Il a précisé que si nous faisons une rétrospective, on s’aperçoit qu’en 2005, il y a eu dans le pays, le changement auquel aspirait notre peuple. Il a toutefois regretté que ce changement ait été en deçà des aspirations de notre peuple. Il a rappelé la tenue d’élections générales mais a déploré que la situation dans le pays s’était largement dégradée, ce qui exigeait une intervention pour corriger cette déviation. Le président de la République a poursuivi en disant que ce nouveau processus a débouché sur une élection présidentielle honnête et transparente dont le résultat a été approuvé aussi bien à l’intérieur que par la communauté internationale. Il a souligné que, chaque fois qu’il y a des élections, des voix s’élèvent pour en contester les résultats et les mettre en doute. Mais, avec le temps, ces mêmes milieux qui contestent le verdict des urnes finissent généralement par revenir à la raison et reconnaître les résultats qu’ils ont commencé par contester. Il a considéré que la situation économique dans le pays est bonne et que les institutions républicaines fonctionnent normalement et que les libertés individuelles et collectives sont garanties. Il a toutefois reconnu que certains milieux peuvent avoir une lecture différente motivée par leurs visées ou ambitions subjectives. Cependant, a dit le président, la réalité est là et ne peut souffrir d’aucune mise en doute. La situation, a-t-il dit, s’est nettement améliorée, comme le montrent tous les indicateurs. La sécurité est garantie et vous savez qu’elle constitue une condition essentielle pour toute oeuvre de développement. Il a ajouté que les réalisations accomplies sur le terrain ne peuvent souffrir d’aucune contestation.
    A des questions posées par le citoyen Mokhtar Ould Djé, à partir de Kaédi, à propos du désenclavement de moughataas dans la wilaya du Gorgol et des interventions consécutives aux catastrophes naturelles et à la campagne agricole, le président de la République a dit que l’Etat intervient chaque fois qu’une partie du territoire national est frappée par une catastrophe. Au sujet du désenclavement, il a souligné que les pouvoirs publics disposent d’un ambitieux programme qui couvre toutes les wilayas du pays, que l’Etat entend relier grâce à un réseau routier moderne. Il a noté dans ce cadre que les wilayas du Guidimakha et du Tiris Zemour ne sont pas connectées au réseau routier national. Il a révélé qu’il y a une étude visant le développement d’un réseau routier qui permettra de relier toutes les wilayas.
    Au sujet du Gorgol, il a souligné qu’il y a un programme de construction de voirie urbaine dans la ville de Kaédi, similaire à celui qui a été élaboré à Aioun et Kiffa.
    A propos de la suspension des travaux sur le tronçon routier M’Bout Sélibaby, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que cela est imputable à la société portugaise chargée de la construction de cette route.
    Répondant à la citoyenne Roghaya Diagana, qui intervenait depuis Kaédi, le président de la République a remercié l’intervenante pour son appréciation de l’oeuvre accomplie, affirmant que les efforts fournis en faveur de la promotion féminine se poursuivront et que la femme jouira de toute l’attention requise. Répondant à des questions posées, par téléphone, depuis Nouadhibou, par le citoyen Mohamed Salem Ould Ely, au sujet d’une mission de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) au centre hospitalier de la ville de Nouadhibou et de la double nationalité, il a souligné que l’IGE effectue de nombreuses missions et poursuit ses investigations de façon efficace et continue. Il a affirmé que la politique suivie à l’heure actuelle est basée sur la lutte contre la gabegie qui est le phénomène le plus nocif et qui est à la base de tous les maux dont souffre le pays.
    Le président de la République a exprimé son profond regret pour la situation déplorable révélée par l’inspection, soulignant que des cadres mauritaniens sont impliqués dans des malversations. Il a noté que le projet consistait à construire un hôpital à deux niveau sur une superficie de 2000 m2 avec des équipements de pointe pour une enveloppe de plus de sept Millions de Dollars. Il a précisé que l’ouvrage construit a été bâti sur une superficie moins grande et n’a pas dépassé le rez-de-chaussée et que les équipements dont il a été doté sont usagés, le tout pour une valeur de trois millions de dollars sur l’enveloppe total. Les 4 millions restants ont été partagés par l’intermédiaire mauritanien et l’entrepreneur étranger.
    Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a dit que ce cas n’est pas isolé et qu’il en existe beaucoup d’autres. Il a toutefois réaffirmé sa détermination à aller de l’avant dans la lutte contre les malversations.
    Au sujet de la double nationalité, il a dit que la nouvelle loi est claire et n’interdit pas aux Mauritaniens l’acquisition d’une nationalité étrangère mais une fois qu’une nationalité étrangère est acquise, le citoyen perd automatiquement sa nationalité mauritanienne et ne pourra la recouvrer qu’à condition de renier sa nationalité étrangère et d’adresser une demande en ce sens au président de la République.
    Sur une question relative aux pouvoirs constitutionnels, le président a déclaré que, lors des journées de concertation au début de l’année 2009, l’examen de ce sujet a été proposé au niveau de l’ordre du jour mais que certains partis politiques avaient alors estimé que la révision de la constitution n’était pas opportune en ce moment là. Ces partis avaient proposé de remettre à plus tard l’examen de cette question. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’est dit toutefois prêt à discuter de ce problème si les partis politiques le jugent nécessaire. Sur une question relative à l’éducation et aux problèmes posés à ce secteur vital, le président a souligné que la situation dans ce domaine n’est pas bonne et que ce secteur ne répond pas aux besoins du pays et encore moins à ceux du marché de l’emploi. Il a souligné que cela a abouti à une situation paradoxale qui fait que le nombre de chômeurs parmi les jeunes s’accroît au même moment où les emplois sont occupés par des étrangers. Il a précisé que des milliers de jeunes diplômes sortent des universités chaque année mais avec des spécialités qui ne sont pas demandées au niveau de l’emploi. Il a souligné que le système éducatif a besoin d’une révision complète et que cette révision suppose la participation de tous dans l’identification des problèmes et la proposition de solutions à y apporter. Il a indiqué qu’il a demandé au Premier ministre l’organisation d’Etats généraux sur l’éducation.
    Evoquant une question portant sur le terrorisme en Mauritanie, le président de la République a tenu à préciser que le problème qui se pose à nous est un phénomène local. Nous ne faisons pas la guerre à Al Qaïda, devait-il souligner. Le terrorisme auquel nous faisons face concerne la région du Sahel. Il nous met en face avec quelques éléments terroristes qui se trouvent au nord d’un pays voisin. Nous avons répondu à ce terrorisme par la force. Pour la première fois, nous avons été attaqués en 2005 à Lemghaity où nous avions perdu 15 soldats, puis plus tard 3 autres soldats à Al Ghalaouiya. En 2008, nous avons perdu 12 soldats à Tourine auxquels s’ajoute un officier de police en 2007 à Nouakchott. Ce qui fait que 31 éléments de nos forces armées et de sécurité ont été lâchement tués par les terroristes qui nous viennent d’un pays voisin.
    Le mobile avancé à l’époque était, en 2005, que la Mauritanie avait emprisonné des oulémas, les érudits de l’islam.
    Après le changement intervenu en 2005, tous les oulémas ont été libérés. Malgré cela, ces mêmes terroristes ont continué à attaquer la Mauritanie sous prétexte qu’elle abrite une ambassade qui ne leur plairait pas. Les terroristes n’ont pas de principes. Ils n’ont aucun mobile précis et ils n’ont rien à voir aussi avec la Mauritanie. C’est pourquoi, nous avons engagé une stratégie pour sécuriser notre pays de l’intérieur. Vous pouvez certainement vous rendre compte que depuis Tourine, il n’y a pas eu d’attaque à l’intérieur de nos frontières de la part de ces terroristes que nous combattons désormais et auxquels nous avons opposé des groupements spéciaux d’intervention rapide. Ces unités de nos forces armées sont entrées en service juste après les changements d’août 2008 et à la suite de l’attaque de Tourine. Ces terroristes sont basés dans un pays voisin et n’ont aucun mobile politique, ni religieux. Ils s’attaquent à des personnes innocentes et agressent notre pays auquel rien ne les lie. Pour arriver à leurs fins, ces terroristes prennent parfois des otages en exigeant des rançons, ce que nous condamnons et rejetons fermement. Nous sommes contre le payement de rançons à ces terroristes. Nous sommes opposés à l’échange de terroristes avec des otages. L’un et l’autre sont une manière de les financer ou de les encourager à persévérer dans les actions criminelles. C’est pourquoi nous avons décidé de les poursuivre et de les combattre avec nos propres moyens. Certes, nous sommes demandeurs d’aide dont nous avons effectivement besoin. Notre situation fait que nous devons faire tout ce qui est en nos possibilités pour améliorer notre système de sécurité et de défense. Etant donné que nos moyens sont limités, je crois qu’il est tout à fait normal qu’on s’adresse à des pays amis, parfois dans le cadre de l’assistance technique, de l’appui logistique ou des renseignements. Mais, parfois on ne peut pas attendre et on est donc obligé d’agir et au besoin, seuls. Nous sommes en face de terroristes qui n’ont pas de buts précis et qui, pour la plupart des temps, mènent des actions pour des mobiles financiers en échange d’otages ou en réclamant des rançons. Malheureusement, une partie de notre jeunesse, fragile s’est retrouvée entre les mains de ces terroristes. La plupart des ces jeunes sont passés d’abord par la délinquance avant de verser dans le terrorisme. Dans leurs actions, ils se sont retournés contre leur propre pays, prétendant défendre l’Iran ou l’Irak. C’est l’occasion pour moi de lancer un appel à ces jeunes qui sont vraiment dans l’erreur car le combat qu’ils mènent ou qu’on leur fait mener n’est pas juste. Il est contraire à notre religion, l’islam. D’ailleurs, leurs commanditaires ne se mettent jamais en avant.
    Ces derniers sont connus et se trouvent quelque part dans le désert en dehors de notre pays dans lequel il n’existe aucune base de terroristes, ni de sites d’entraînement. Ces jeunes, le plus souvent à la fleur de l’âge, sont utilisés par leurs chefs qui les envoient se faire exploser alors qu’eux-mêmes ne daignent jamais donner l’exemple. J’en appelle donc à ces jeunes égarés et je leur demande de revenir à leur pays parce qu’ils sont en train de mener un combat perdu d’avance et qui n’est pas le leur. La Mauritanie n’est pas occupée par une puissance étrangère. Elle ne participe pas à l’agression d’un pays étranger et à l’occupation d un pays musulman. Je dirais à ces jeunes mauritaniens qui sont dans l’erreur de ne pas accepter de combattre en dehors de leur patrie, ni de servir aux velléités et aux intérêts purement égoïstes d’individus qui ne se mettent jamais au-devant. Il s’agit de jeunes qui sont manipulés par des vétérans du terrorisme qui se servent d’eux. Et pour preuve, le camp qui a été attaqué récemment ne comptait que des éléments terroristes d’un niveau très bas dans l’hiérarchie parce que l’ensemble des chefs se trouvaient dans les campements très loin des zones de combat. Notre lutte à nous est dirigée contre tous les agresseurs terroristes qui sont très limités en nombre mais qui sont très mobiles. La stratégie de la Mauritanie est de combattre ce fléau avec tous les moyens dont ils disposent et l’aide des pays qui voudraient bien nous appuyer. Dans tous les cas, la Mauritanie ne restera pas les bras croisés et n’attendra pas les solutions qui viennent de l’extérieur pour faire face à ce problème. Le combat de la Mauritanie a pour objectif de garantir la souveraineté et la sécurité nationales et d’assurer la stabilité du pays. Elle ne le fera pas au nom d’un autre pays, mais plutôt pour assurer la stabilité et le développement du pays. En ce qui concerne la question des langues, le président de la République a affirmé que notre constitution est claire à ce sujet : la langue de la République Islamique de Mauritanie est l’Arabe et il n’y a pas de changement jusqu’à présent. Pour ce qui concerne les autres langues, le Français ou l’Anglais, ils sont les bienvenus chez nous, nous ne sommes pas contre les langues. Notre souhait est de communiquer avec tout le monde. Et s’il est nécessaire de continuer à enseigner les langues françaises ou anglaises ou toute autre langue pour permettre aux Mauritaniens de bien communiquer entre eux, bien s’entendre, nous le ferons. A cette question, nous répondrons, de façon précise, parce que dans les semaines à venir, nous organiserons les états généraux de l’éducation. Nous n’avons pas le complexe de parler français ou apprendre le français et l’enseigner à nos enfants. Je crois que ce problème de langues doit être dépassé en Mauritanie comme il l’a été ailleurs.
    A une question relative à la disponibilité du gouvernement au dialogue, comme cela a été exprimé par le chef de file de l’opposition en ce qui concerne son bord et à celle de savoir si ce dialogue se fera sur la base de l’accord de Dakar, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a réitéré, en sa qualité de président de la République, démocratiquement élu, sa disponibilité au dialogue avec tous les leaders politiques. Il a affirmé que l’objectif visé est en définitive la gestion de ce pays d’une manière qui satisfasse tous les acteurs et qui ait des retombées positives sur chaque citoyen mauritanien. Il a dit que ce dialogue doit se faire sur la base de la constitution approuvée par la majorité des Mauritaniens. Il a souligné qu’il n’est pas question de retourner à la situation précédant les élections de juillet 2009 et que toutes les questions peuvent être examinées sur la base du verdict des urnes. Il a affirmé que les accords de Dakar ne sont ni du Coran ni un texte constitutionnel mais qu’il s’agit d’un simple accord entre différentes parties pour dépasser une étape donnée et préparer des élections qui permettront au peuple mauritanien de se prononcer à travers les urnes et c’est ce qui a été fait le 18 juillet 2009. Cela étant, il n’est pas question de retourner à la case départ.
    Répondant à un lot de questions portant sur l’emploi et les infrastructures de base, le président de la république, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné qu’après avoir constaté la présence d’une main d’oeuvre étrangère dans certains établissements, l’Etat a commencé à prendre un train de mesures pour endiguer ce phénomène et une loi interdisant l’emploi des étrangers à des postes pouvant être occupés par des Mauritaniens a été adoptée. Cela a été appliqué effectivement à la société MCM et certaines entreprises qui n’ont pas respecté l’esprit de cette loi ont été pénalisées. Il a souligné que pour favoriser le développement d’un savoir-faire national, un département ministériel chargé de la formation professionnelle a été créé. Il a souligné que les centres de formation professionnelle ne remplissaient pas convenablement leur mission et qu’une révision de la méthodologie de la formation a été conduite. C’est ainsi, a-t-il dit, qu’il a été décidé que l’accent soit mis, dans une première phase, sur 4 ou 5 centres pilotes et 1100 jeunes ont été choisis pour une formation de deux ans au lieu de 6 mois auparavant. Il a été décidé d’accompagner ces jeunes dans la période post formation. Parallèlement à cela, il a été aussi décidé de réviser le mode de fonctionnement de l’Agence Nationale pour la promotion de l’Emploi des Jeunes dont le budget était consacré à des crédits sans rentabilité et qui sont généralement dépourvus de tout intérêt. Ainsi, nous avons bloqué le volet crédits de cette Agence depuis 2009 en attendant la sortie des élèves des centres de formation.
    Répondant à une question sur des rumeurs sur les mauvaises conditions endurées par les populations dans les quartier nouvellement lotis, le président a dit que les citoyens savent très bien la réalité de ce qui a été fait en faveur des habitants des quartiers précaires. Il a dit que tous les leaders politiques honnêtes peuvent témoigner des mutations significatives opérées dans ce domaine. Les mises en doute exprimées par certains ne veulent pas dire que ce qui a été fait est empreint d’iniquité. Ces quartiers ont été lotis et les distributions ont été effectuées au profit des ayant droit et certains lots ont été retirés après avoir été attribués à des hommes d’affaires qui n’y ont pas droit. Le président de la République a indiqué que l’action dans le domaine du développement de l’habitat se poursuit, disant que d’ici la fin de l’année, Nouadhibou se sera débarrassé de tous ses bidonvilles. Il a assuré que les méthodes de distribution passées sont injustes et portent préjudice aux plus démunis, soulignant le cas des concessions rurales à Nouakchott, dont 882 d’une superficie de 3500 ha ont été attribuées à des individus limités, soit une aire suffisante pour loger 200.000 familles. Il s’est demandé pourquoi la distribution de parcelles au profit des familles démunies et la réhabilitation des quartiers précaires suscitent la désapprobation de milieux qui ne s’étaient jamais offusqués que les populations des bidonvilles n’aient pas, par le passé, bénéficié de logements décents.
    Parlant de l’opportunité de la construction prioritaire des routes, le président de la République a souligné que les routes bitumées jouent un rôle non négligeable en matière d’amélioration des conditions de vie des populations en ce sens qu’elles participent à l’endiguement de la hausse des prix des produite essentiels.
    A propos de la campagne agricole, le président de la République a rappelé que l’Etat n’est pas intervenu la saison passée en raison de la gabegie qui gangrenait le secteur. En dépit de cela, a-t-il dit, les résultats de la campagne passée étaient nettement meilleurs qu’auparavant parce que la moisson a accusé une hausse de 80% par rapport à l’année qui a précédé. Il a indiqué que l’intervention de l’Etat, cette année, est empreinte de plus de transparence en ce sens que l’administration n’appuie que les promoteurs directs et ne leur affecte plus des montants pouvant être investis dans autre chose que la terre. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que l’Etat a mobilisé les intrants et semences à des prix réduits comme il a mobilisé les engins pour l’emblavement des périmètres.
    Dans le domaine de la santé, le président de la République a répondu aux critiques par lesquelles certains visent l’acquisition d’équipements modernes en disant que les cadres nationaux de santé sont bien formés mais qu’ils accusent un déficit terrible en matière d’équipements. Il a dit que les acquisitions dans ce domaine permettront d’améliorer la qualité des prestations fournies en faveur du public. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a précisé qu’il y a un décret qui organisera l’importation des médicaments et mettra fin à l’anarchie qui a lourdement affecté ce domaine. Il a dit que cela ne veut pas dire que la CAMEC aura le monopole de l’importation des produits pharmaceutiques mais que cette entreprise travaillera aux côtés des autres opérateurs du secteur. Parlant de la justice, le président a dit qu’il s’agit d’un secteur qui doit être parmi les meilleurs, justifiant cela par l’intérêt que présente la garantie de l’équité pour toute la société. Il a rassuré le public sur l’existence d’une stratégie visant à promouvoir ce secteur essentiel.
    En réponse à une question sur le départ de jeunes vers les camps d’Al Qaïda, le résident a souligné que les investigations ont montré que ceux qui ont rejoint les bases terroristes étaient auparavant en proie à des déviations et ont été floués par les réseaux terroristes qui les ont utilisés à leurs fins. Le président de la République a dit qu’il est de son devoir de protéger les frontières de son pays, ses citoyens et les étrangers qui y séjournent et qu’il assumera résolument ce devoir avec tout le dévouement que cela suppose. Il a commenté le déroulement de l’opération militaire de Lemzerreb, à 80 km de Lemghaïtty, soulignant qu’elle visait le démantèlement d’un groupe de contrebandiers équipé d’armes sophistiquées. Il a indiqué que l’armée mauritanienne a effectué cette opération dans le cadre de la traque de réseaux terroristes dans la zone. Parlant de la dernière opération militaire effectuée en territoire malien, il a dit qu’elle a visé un point de regroupement des terroristes, situé à 240 km à l’Est de Oualata et qu’elle fait suite à des renseignements faisant état de l’imminence d’une opération contre la Mauritanie. C’était donc une intervention préventive. Il a dit qu’en dépit de tout ce qui a été dit la dessus, il s’agissait d’une opération qui a été menée en coordination avec les pays amis et voisins. Il a démenti que cette opération ait été à la base de tension entre la Mauritanie et quel que pays que ce soit, comme il a démenti l’existence de bases militaires française sur le sol mauritanien.  » il n’y a pas de bases militaires étrangères, américaines ou française en Mauritanie « , a dit en substance le président de la République qui a précisé que le pays entretient des rapports amicaux avec des pays comme l’Algérie, le Maroc ou la France. Il a affirmé que la Mauritanie est capable de défendre son intégrité territoriale et que les jours prochains le prouveront. Il a précisé que la coordination avec les pays amis dans ce domaine se limite à l’échange d’informations, soulignant la disponibilité des autorités à organiser des visites de terrain pour qui le veut afin de montrer qu’il n’y a pas de bases étrangères dans le pays.
    A propos du Sahara Occidental, le président a souligné qu’en sa qualité de pays de l’UMA, la Mauritanie oeuvre à tout ce qui peut favoriser l’union et la compréhension et que son unique objectif consiste à promouvoir l’unité maghrébine.
    A propos de la pêche, le chef de l’Etat a souligné que la situation du secteur est déplorable et qu’elle résulte de l’accumulation d’erreurs. Il a indiqué que la société de Commercialisation du poisson souffre de la gabegie mais que des dispositions sont en train d’être prises pour opérer les correctifs qui s’imposent dans ce domaine. Il a noté que seuls 30% des recettes du secteur de la pêche profitent au pays, soulignant que 70% de ces recettes font l’objet d’un gâchis de la part de certains individus qui les bradent dans des boîtes de nuit à l’étranger. Le président a souligné que le crédit maritime n’a pas été arrêté définitivement mais qu’il s’agit juste d’un arrêt momentané en raison de la gabegie qui y prévaut. Il a souligné qu’il y a des personnes honnêtes qui ont subi des pertes en raison de la rigueur instaurée et a dit que l’élaboration d’une stratégie viendra mettre un terme à cette déplorable situation.
    A propos du dialogue avec l’opposition et sur l’éventualité de le voir aboutir à un gouvernement élargi, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a noté que le pays n’est pas en crise et qu’il a besoin d’une opposition. Il a dit qu’il est de l’intérêt de l’opposition de rester en dehors du pouvoir et qu’il n’a nullement l’intention de la faire entrer dans le gouvernement. Concernant une question relative aux rapatriés, le président a dit qu’il s’agit d’un sujet qui demande beaucoup de temps et qu’il demeure disposé à accorder une interview spécifique à ce sujet, indiquant qu’il se tient prêt à rencontrer les intéressés et à échanger avec eux. Le président a enfin remercié les citoyens qui ont pris part à ce débat ouvert qui a été instructif pour lui et lui a permis de prendre connaissance d’opinions constructives. Il a également remercié les journalistes qui ont participé et leur a affirmé que les questions soulevées feront l’objet d’une attention particulière et que des solutions leur seront trouvées chaque fois que c’est nécessaire. La rencontre s’est déroulée en présence du Premier ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, du ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Me Hamdi Ould Mahjoub, d’un certain nombre de membres du gouvernement, de hautes personnalités et de spécialistes dans les secteurs du développement national, de représentants de la presse nationale et internationale et d’organisations de la société civile.
    AMI

  • Un journaliste algérien dans la ville occupée de Dakhla (III)

    Echorouk pénètre dans la ville de Dakhla : les Marocains ont organisé un colloque pour appuyer le Plan d’autonomie, qui s’est transformé en un plaidoyer pour l’autodétermination
    Anouar Malek (3e partie)

    Concernant mes propos sur le Sahara Occidentale, et pour garder l’authenticité de ma communication, j’avais dit, littéralement : « Si on ne se presse pas pour trouver une solution juste à ce problème, on ira droit vers une guerre dans l’avenir. Aussi, faut-il trouver une solution dans le respect du droit international, et à la tête de ce droit, celui des propres enfants du Sahara Occidentale. Pour ce faire, il faut que les Sahraouis se prennent en charge, et personne n’a ainsi le droit de s’exprimer à leur place, de leur interdire la parole ou de faire du commerce avec leur avenir ». J’ai dit aussi que « les solutions venues de l’extérieur, tout autant que celles imposées de l’intérieur, n’aboutiront à rien, car l’expérience a démontré que seul subsiste ce que cherche le peuple ».
    En arrivant près du port de Dakhla, nous avions pu remarquer le nombre incalculable de barques et de chalutiers amarrés. Les produits qui arrivaient par mer et les quantités de poissons pêchées étaient inestimables. D’après les chiffres en notre possession, il y a près de 3000 barques sur les 667 kilomètres de littoral à « Rio de Oro », ainsi que quelques 15 000 marins très actifs pendant la saison de la pêche au sépia.
    D’après nos sources, seuls les Marocains sont autorisés à partir pêcher au large. La pêche est strictement interdite aux Sahraouis de souche. On dit aussi que c’est le chef de la Gendarmerie royale, le général Benslimane, qui a fait main basse sur le circuit du littoral de Dahkla, qui gère les fortunes colossales de la richesse maritime et l’argent généré par le poisson.
    Le soir venu, je suis rentré à ma chambre d’hôtel, à « Bab al-Bahr », mais avec l’intention d’en ressortir dès que possible, seul, pour faire le point de situation, loin des regards des services secrets et des hommes chargés de nous accompagner et de surveiller nos moindres faits et gestes. En fait, j’étais arrivé à la conviction que la face cachée de Dakhla comporte beaucoup de secrets.
    Le matin du 27 juillet, jour du colloque, qui devait consacrer le plan d’autonomie marocain, bien qu’il fut enrobé dans un emballage de sécurité dans la zone maghrébo-méditerranéenne. A partir de Paris, et avant même de donner mon accord pour venir à Dakhla, j’avais conditionné ma présence au Maroc par la nécessité de ne pas s’en prendre à l’Algérie, ni à son Etat, ni à son peuple, sans quoi je ne participerais pas. Mes conditions acceptées – parce qu’il avait besoin de moi pour cautionner le projet et donner un tant soit peu de légitimité au colloque- j’ajoutais que si les organisateurs ne respectais pas leurs engagements, je quitterais aussitôt le colloque et j’étais libre alors de dire tout sur le colloque. Leur réponse était effirmative, là aussi.
    Les organisateurs avaient divisé leur colloque en deux parties : l’une consacrée à expliquer le bien-fondé du plan marocain d’autonomie, et l’autre pour analyser la sécurité dans la région. Je suis arrivé à la salle d’honneur du Conseil communal de la ville vers dix heures trente minutes, et la première chose qui attira mon attention était la présence de près de 15 enfants en tenue de scouts. Ils tenaient des drapeaux marocains dans leurs mains.
    Evidemment, le premier volet du colloque a été une longue sérénade sur les mérites du plan d’autonomie, ses bienfaits et sa « magie », car « il résolvait tous les problèmes posés par les Sahraouis », mais personne ne put nous expliquer en quoi consistait ce plan d’autonomie. De rares critiques fusèrent ça et là, soutenant que « un plan pareil, n’ayant pas l’adhésion du peuple sahraoui, n’avait aucune chance de réussite », et que « ce n’était que du vent », etc. Des Sahraouis étaient présents dans la salle et on sentait dans leur regard du mécontentement. Comme entendu, personne parmi les courtisans de la Cour ne dit un traître mot contre l’Algérie, et tous leurs propos étaient des généralités qui évitaient soigneusement de s’en prendre à l’Algérie, ou de la citer, ou de citer des noms, comme à l’habitude des hommes du Makhzen.
    Le deuxième volet, qui devait discuter de la sécurité en Méditerranée, débuta avec ma communication, qui s’intitulait « Observations sur l’avenir et la sécurité de la région maghrébine ». Je commençais par dire qu’il était « impossible d’assurer la sécurité à l’ombre de gouvernements tyranniques et non démocratiques, ni de diriger un peuple à l’ombre de gouvernants qui n’avaient aucune légitimité ». J’ai parlé aussi de la situation sociale qui sévit dans la région et j’ai salué la position algérienne concernant la gestion du terrorisme. J’avais dit que « sur le plan sécuritaire, l’Algérie avait pu maîtriser la situation dans une large mesure, grâce à la vigilance de ses services de sécurité, et que sur la plan politique, l’élaboration de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale avait asséché les maquis terroriste et laminé par le fond les groupes armés ».
    Concernant mes propos sur le Sahara Occidentale, et pour garder l’authenticité de ma communication, j’avais dit, littéralement : « Si on ne se presse pas pour trouver une solution juste à ce problème, on ira droit vers une guerre dans l’avenir. Aussi, faut-il trouver une solution dans le respect du droit international, et à la tête de ce droit, celui des propres enfants du Sahara Occidentale. Pour ce faire, il faut que les Sahraouis se prennent en charge, et personne n’a ainsi le droit de s’exprimer à leur place, de leur interdire la parole ou de faire du commerce avec leur avenir ». J’ai dit aussi que « les solutions venues de l’extérieur, tout aussi que celles imposées de l’intérieur, n’aboutiront à rien, car l’expérience a démontré que seul subsiste ce que cherche le peuple ».
    J’ai aussi rejeté les accusations de connexion entre le front Polisario et Al Qaida au Maghreb, et j’ai démontré que ce n’était qu’affabulations et mensonges. Ce à quoi la plupart des participants étrangers ont applaudi chaleureusement.
    La parole a été donnée ensuite aux intervenants et aux questions, et la majorité des intervenants étaient des Sahraouis, qui ont relaté en long et en large leur souffrance à l’ombre d’une omerta internationale et à l’ombre de flagrantes violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés.

  • Belkhadem l’a affirmé à partir de Mostaganem :  » Le FLN sera toujours un grand parti « 

    Par Youcef Aouchiche
    Dans son discours inaugural de ce rendez-vous, très attendu chez les militants, Bendahmane Abdelhamid, Mouhafedh de cette wilaya, après avoir souhaité la bienvenue à l’ensemble des participants et invités de cette ville de l’ouest du pays, a indiqué que son parti est  » le plus fort « , cela, a-t-il ajouté, est une réalité, malgré les mauvaises langues qui appellent à sa restitution au musée.  » Nous sommes ici pour désapprouver les mauvaises langues et réaffirmer notre attachement au rajeunissement et à la modernisation de notre formation politique « , a déclaré d’emblée, M. Bendahmane. Lui emboîtant le pas, Abderrahmane Belayat, président de cette université d’été et membre du Bureau politique du vieux parti, a déclaré que le FLN est en  » bonne santé politique « . Avant de céder la parole à l’hôte de cet événement, Abdelaziz Belkhadem, M. Belayat a retracé, dans une brève présentation, tous les ateliers et objectifs de cette édition d’université d’été.
    2 200 participants
    Prenant la parole sous les applaudissements des 2 200 participants à ce rendez-vous, le secrétaire général de l’ex parti unique, il s’est réjoui davantage de la qualité de l’organisation.  » Je félicite tous les militants, notamment ceux de la fédération de Mostaganem qui ont veillé et se sont sacrifiés pour que notre université fasse l’actualité politique du pays.  » Notre parti est né grand et fort et nous allons faire de notre mieux pour qu’il reste à sa place « , a-t-il déclaré sur la même lancée, avant d’estimer que le FLN est la  » première force politique dans le pays « .  » Ce n’est pas le fruit du hasard d’en être arrivé là. Le sacrifice quotidien des militants, cadres et bases, est la cause principale de notre réussite « , a-t-il encore estimé, dans son discours.
     » Les portes sont ouvertes à toutes les forces de bonne volonté « 
    Préférant de ne pas se prononcer sur un bon nombre de questions politiques d’actualité nationale, l’orateur s’est contenté de dire que son parti et la coalition présidentielle sont ouverts à toutes les formations politiques et les idéologies de bonne volonté, afin d’assurer la concrétisation du programme de M. Abdelaziz Bouteflika, synonyme pour lui, de l’accomplissement du sursaut de développement économique et social de la nation. Revenant sur le thème central de cet événement, l’intervenant a tenu, dans une longue liste à énumérer tous les  » acquis et exploits « , qui ont été réalisés dans le cadre du programme quinquennal des deux décennies précédentes. Sans pour autant verser dans la logique, consistant à chanter le passé, M. Belkhadem a recommandé à tous ses militants d’accompagner le troisième quinquennat car, selon lui, il constitue l’élément fondamental pour le parachèvement de la stratégie du développement, comprise dans le programme présidentiel. Sur ce, il a invite les experts à s’impliquer en force dans la réalisation du programme du président. Mais pour la réussite de ce programme, Abdelaziz Belkhadem a indiqué qu’il faudrait beaucoup de rigueur et du courage, faisant ainsi allusion aux multiples problèmes pour sa réalisation. Dans ce sillage, le représentant personnel du président de la République a jugé que la corruption, qui gangrène plusieurs notre société, est l’un des obstacles majeurs qui peuvent compromettre la stratégie de relance économique.  » L’Etat, dans toutes ses composantes, fait face à ce phénomène, avec autant de fermeté que d’ardeur « , a-t-il assuré.
    Le patriotisme économique est toujours d’actualité pour le FLN
    Force est de constater que le premier responsable du FLN tient toujours au patriotisme économique. D’ailleurs, il a focalisé son discours sur les effets néfastes qu’engendrent les sociétés étrangères pour l’économie nationale. En se ressourçant du patriotisme économique de sa formation politique, l’orateur a estimé que ces dernières ont participé activement au bradage des richesses naturelles algériennes. Mais pour lui, ce temps est révolu, d’autant plus que la volonté politique du président, quant à l’encouragement des sociétés locales, s’est confirmée, notamment dans les textes de la loi de finance complémentaire de l’année 2009.  » La priorité actuellement est de trouver une alternative économique en dehors de l’exportation des hydrocarbures « , a-t-il insisté. Pour lui, les dépenses publiques, qui se comptent par centaines de milliards de dollars, ne sont qu’une initiative pour la création et l’encouragement de l’émergence d’une économie alternative.
    Belkhadem répond à Mohamed VI
    Profitant de cette occasion, le SG du FLN a réitéré les positions de son parti, quant au soutien inconditionnel qu’il présente au profit de toutes les causes justes de ce monde.  » Le FLN soutient toutes les causes justes, notamment celle de la libération des Palestiniens et celle du Droit à l’autodétermination du peuple sahraoui (Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975, ndlr). Faisant allusion aux dernières déclarations offensives du roi du Maroc, Mohamed VI, à l’égard de l’Algérie, l’intervenant a indiqué que son parti s’attache à la fondation d’un Maghreb des peuples. Mais cette revendication, selon lui, ne passera jamais au détriment des revendications légitimes du peuple sahraoui.  » Quant aux allégations et manœuvres malsaines de nos voisins, nous répondons par notre attachement à nos valeurs de liberté et de paix, tout en bannissant toute forme de colonialisme « , a-t-il dit en guise de réponse aux responsables de la monarchie Alaouite. Il est à souligner enfin, qu’ un panel de personnalités et d’experts a pris part à l’ouverture de cette université d’été.
    On dénombre parmi les présents, plusieurs ministres dont figurent, Abdelkader Messahel, Amar Tou, Saïd Barkat, Moussa Ben Hemmadi. Notons également, que plusieurs thématiques et ateliers sont programmés au cours de ce rendez-vous qui s’étalera jusqu’à vendredi 6 Août.
    La Tribune des Lecteurs, 5/8/2010