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  • L’Union des journalistes nigérians préoccupée par les multiples reports dans la décolonisation du Sahara Occidental

    Abuja, 11/08/2010 (SPS) Le Secrétaire général de l’Union des journalistes nigérians, Shouaibou Usman Leman, a exprimé la préoccupation « de son organisation au sujet de la persistance des retards dans la décolonisation du Sahara Occidental, dénonçant l’occupation marocaine de certaines parties du territoire sahraoui, contraire aux valeurs et aux principes du continent et aux lois et conventions internationales ».
    M. Leman a affirmé que l’union des journalistes nigérians « ne ménagera aucun effort pour sensibiliser la population nigériane autour de la cause sahraouie et des souffrances qu‘endurent le peuple du Sahara occidental en raison de l’invasion marocaine de son territoire. C’est la même position de l’union en faveur de la lutte du peuple sud-africain, »
    « Il est inacceptable de voir un peuple africain privé de tous ses droits au su et au vu de la communauté internationale », a déclaré M. Leman lors d’une réunion lundi avec le ministre sahraoui de l’Information M. Mohamed El Mami Tamek, au siège de l’Union à Abuja.
    De son côté, le ministre sahraoui de l’Information a souligné que le « peuple sahraoui attend beaucoup des médias nigérians pour faire exposer les crimes commises par le Maroc contre les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental et sensibiliser l’opinion publique au Nigeria et en Afrique en général autour de la lutte du peuple sahraoui pour le parachèvement de la décolonisation dans le continent ».
    L’audience a été assistée par l’ambassadeur sahraoui à Abuja M. Oubi Bachir, des membres de l’Union des journalistes et des représentants de certains médias nigérians. (SPS)
  • «Le Maroc n’a d’autre alternative que de se rendre à l’évidence»

    Hamada Salama, ministre sahraoui de la justice et des affaires religeuses
    «Le Maroc n’a d’autre alternative que de se rendre à l’évidence»
    Les travaux de l’université d’été devant réunir les cadres de la RASD ont débuté hier à la salle omnisports de Boumerdès.
    Cette manifestation qui a été organisée à l’initiative du comité national de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui se veut une occasion pour les militants de la cause sahraouie d’interpeller encore une fois l’opinion internationale sur les violations systématiques des droits de l’homme dans les territoires occupés.
    Ce regroupement, dont la cérémonie d’ouverture, a été rehaussé par la présence de deux ministres de la RASD, en l’occurrence celui de la justice et des affaires religeuses, M. Hamada Salama et de l’éducation  et de l’enseignement, Mme Meryam Hamada, s’étalera jusqu’à la fin du mois en cours.
    La manifestation a été placée sous le slogan : «Aide, résistance et formation». Les organisateurs précisent que plus de 600 cadres de la RASD vont y prendre part pour discuter des questions relatives à la cause sahraouie et d’autres problèmes géostratégiques.
    Intervenant lors de la cérémonie d’ouverture, M. Hamada Salama a précisé  que «le Maroc n’a d’autre alternative que de se rendre à l’évidence et d’accepter le droit de notre peuple à l’autodétermination». Le ministre ajoute que le lieu où se déroule cette rencontre est très important pour attirer l’opinion et les instances internationales sur les injustices dont sont victimes les réfugiés et la population de son pays.
    «S’il y a u principe très fort de la politique extérieure algérienne, c‘est celui du respect de la légalité international ; l’Algérie a effectivement défendu et défend ouvertement le choix du peuple sahraoui à l’autodétermination comme elle a assumé la même position au profit de bien d’autres peuples à travers le monde; elle a donc honoré son engagement fidèle à sa propre histoire», indiquent les organisateurs en interpellant l’assemblée générale des nations unies à œuvrer pour résoudre cette question de décolonisation et mettre un terme aux souffrances de leur peuple.  
    Le Temps d’Algérie, 3/8/2010                                               
  • Lamamra : Amalgame entre notions terrorisme et mouvements de libération

    M. Ramtane Lamamra : L’amalgame fait entre les notions de terrorisme et des mouvements de libération “vise à brouiller les cartes”
    L’amalgame entretenu entre les notions de terrorisme et des mouvements de libération “vise à brouiller les cartes et ne pas mettre en lumière les vérités”, a affirmé hier à Boumerdes le commissaire à la sécurité et à la paix de l’Union africaine (UA), M. Ramtane Lamamra
    L’amalgame entretenu entre les notions de terrorisme et des mouvements de libération “vise à brouiller les cartes et ne pas mettre en lumière les vérités”, a affirmé hier à Boumerdes le commissaire à la sécurité et à la paix de l’Union africaine (UA), M. Ramtane Lamamra. “Tous les textes de loi internationaux consacrent cette différence nette entre les phénomènes de terrorisme et le combat des peuples pour leur autodétermination”, a souligné M. Lamamra dans une communication faite aux travaux de l’université d’été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (Sahara Occidental envahi para le Maroc en 1975, note de Diaspora Saharaui) qui se tiendra jusqu’au 30 août. Il a expliqué, à titre indicatif, qu’“à la différence du terrorisme qui adopte la criminalité sous toutes ses formes dans ses actions, les mouvements de libération se caractérisent par leur adoption du principe de l’égalité faite entre les deux belligérants, tant en droits que devoirs, en appliquant ainsi le même comportement que toute armée est tenue de respecter envers les civils de la partie ennemie”. Le commissaire à la sécurité et à la paix de l’UA a ajouté, par ailleurs, que le terrorisme fait partie des grands fléaux “rigoureusement combattus” et pris en charge par les systèmes législatifs de chaque continent. Il a rappelé, à ce propos, que le sommet africain de Tripoli (Libye) avait adopté en 2009 une “nouvelle approche radicale pour luter contre le phénomène du terrorisme qui constitue un réel danger pour tous les peuples du continent”. Cette référence en la matière englobait un plan et un programme de travail “ambitieux” dépassant de loin le simple principe sécuritaire en incluant certaines approches symboliques et d’autres politiques et économiques pratiques, a-t-il relevé. Il existe en ce sens un “engagement total” de la part de chaque dirigeant africain, selon M. Lamamra pour lutter contre ce fléau et œuvrer de “façon sérieuse” afin de développer l’action de l’UA qui est désormais “une vraie organisation mondiale et concurrentielle de l’Onu dans la mise en place d’un système complémentaire pour la paix et la sécurité”, a-t-il encore indiqué. L’Union africaine s’est renforcée, a-t-il dit, par un système “d’alerte précoce” lui permettant de discuter et trouver des solutions à certains problèmes à travers le continent en “temps opportun” avant leur développement en conflits armés, tout en se dotant de certains mécanismes, tels le Conseil de sécurité et de paix chargé de prendre les décisions préventives qui s’imposent en cas de conflits, outre un Centre africain des études et recherches sur le terrorisme, et la création d’unités militaires prêtes à intervenir à travers tout le continent. M. Lamamra a annoncé, à l’occasion, des préparatifs en cours actuellement en vue de la constitution d’une force armée pour le maintien de la paix dont le rôle pourrait englober, a-t-il expliqué, la lutte contre le terrorisme, “si les instances de l’UA en expriment l’accord”. Le récent sommet de Kampala avait, également, émis plusieurs décisions similaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme stipulant, entre autres, de “charger l’inspection de la sécurité et de la paix de proposer une série de mesures et dispositions à soumettre en septembre prochain”.
    Ces nouvelles mesures pourraient englober, a-t-il ajouté l’élaboration périodique d’une liste des personnes recherchées par la justice ainsi que l’émission de mandats d’arrêts continentaux et internationaux, en plus de la création d’une commission africaine spécialisée dans la présentation des rapports supplémentaires sur les événements ayant trait au terrorisme à travers les pays d’Afrique”. Le sommet de Kampala avait aussi mis en avant, a-t-il rappelé, le renforcement de la place de la RASD et le soutien des efforts de l’Onu, au même titre que les propositions de paix et négociations entre le Front Polisario et le royaume du Maroc, tout en faisant une nette distinction entre le terrorisme et les mouvements de libération.
    El Moudjahid, 12/8/2010

  • Solidarité avec les membres de l’AMDH accusés d’avoir tenu de supposés propos antisémites

    Le groupe de soutien de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) à Paris exprime sa totale solidarité avec les membres de l’AMDH entendus par la police marocaine suite à une plainte pour de supposés propos antisémites.  
    Par le groupe de soutien de l’AMDH de Paris, 8/8/2010
    Le groupe de soutien de l’Association Marocaine des Droits Humains à Paris vient d’apprendre que trois membres de l’association ont été convoqués ou entendus par la police marocaine suite à une plainte déposée par le dénommé « Noam Nir » pour de supposés propos « antisémites ». Il s’agit de Samira Kinani membre du Bureau Central, Fouad Jarid membre de la Commission Administrative de l’AMDH et du Bureau de la section d’Essaouira et Houcine Boukbir militant de cette même section ; ces deux derniers ont été entendus le 5 et le 6 août par la police judiciaire locale sur instruction du procureur du roi auprès du tribunal de première instance de la ville.
    Après avoir contacté des responsables de l’association qui nous ont expliqué que les militants scandaient des slogans pro-palestiniens dans les rues de la ville d’Essaouira dans le cadre des activités des colonies de l’AMDH, nous avons constaté que le dénommé « Noam Nir » les a filmés et a posté la vidéo sur internet avec comme titre « Anti-Semitism in Morocco ». Interviewé par un journal électronique israélien il a avancé l’idée que « l’antisémitisme au Maroc est profondément enraciné dans l’histoire du Maroc et continue de nos jours. Il a identifié l’islam et le processus de l’arabisation au Maroc comme deux facteurs qui contribuent fortement à des actes d’antisémitisme dans le pays.
    Il a mentionné la peur de marcher dans la rue au Maroc portant une kippa et a ajouté que les citoyens arabes du Maroc expriment souvent le dégoût pour leurs voisins juifs au cours de conversations.[1] »
    Il a également porté plainte contre trois personnes de l’Association Marocaine des Droits Humains. Ce qui est davantage regrettable c’est que « Nir a exprimé sa conviction que l’absence d’intervention de la police est la preuve qu’il ya eu une détérioration des relations entre les musulmans et les populations juives du pays.[2] » Plusieurs militants de gauche (issus de familles juives et musulmanes) ayant enduré la torture durant les années de plomb considèrent cet appel à une intervention policière comme une volonté d’établir un régime policier capable de faire taire toute critique que porteraient les forces progressistes et démocratiques marocaines à l’égard des crimes israéliens. Nous répondons à cet appel en disant à M. Nir que si son souhait se réalisait et que les forces de répression policière mettent en prison et éradiquent tous les militants de droits humains il n’aura peut-être en face de lui que des forces obscurantistes qui penseraient que tout juif est sioniste et pro-israélien.
    L’un des combats que notre association mène au Maroc est la distinction claire et nette entre juif et sioniste et nous pensons que ce travail mérite d’être soutenu et défendu. La lutte pour la libération du peuple palestinien est un combat de tous les démocrates et progressistes qu’ils soient juifs, musulmans, chrétiens, athées, bouddhistes, etc.
    Nous déclarons qu’il ne saurait y avoir d’amalgame entre d’un côté la défense de la cause palestinienne, la lutte contre le sionisme et l’impérialisme et d’un autre côté l’antisémitisme. Nous rappelons également que l’AMDH a déclaré dans le préambule de ses statuts qu’elle « combat la mondialisation libérale sauvage, l’impérialisme en tant que mouvement ennemi du droit des peuples à l’autodétermination et le sionisme en tant que mouvement raciste, colonialiste et agressif ».
    Suite aux dispositions prises lors de son dernier congrès L’AMDH défend la laïcité et les libertés individuelles qui offriraient à n’importe quelle personne quelle que soit sa religion le libre exercice de ses cultes. Notre association combat également toute forme de racisme quelle que soit la personne qui le pratique[3].
    Nous déclarons que le combat contre le sionisme en tant que mouvement raciste n’est pas un combat contre les juifs. Très loin de là. Nous considérons que ces accusations colportées contre des militants de défense des droits humains n’est qu’une vaine tentative pour dé-crédibiliser notre soutien à la cause du peuple palestinien et aux opprimés du Maroc et partout ailleurs dans le monde.
    Groupe de soutien de l’Association Marocaines des Droits Humains (AMDH) à Paris
    Mail : amdh.paris@gmail.com
    Source : SOLIDMAR 12/8/2010
    [1] Traduction d’une partie de l’article figurant sur le lien : http://www.israelnationalnews.com/News/news.aspx/138905
    [2] Ibid.
    [3] Voir également la réaction d’un militant de l’AMDH suite à cette affaire : http://www.essanad.net/portail/news.php?action=view&id=4635

  • Le Jeune Indépendant : Rabat fait sa crise d’expansionnisme ?

    Au Maroc, plusieurs organisations ont dépoussiéré brusquement et en chœur leur patriotisme et s’amusent, depuis quelque temps, à réclamer le retour au Grand Maroc des villes espagnoles de Ceuta, de Melilla et des îles voisines. Une revendication des plus banales qui ressort chaque fois que Rabat a besoin, pour une raison ou pour une autre, de faire chanter Madrid. Donc, on procède comme à l’accoutumée. Le makhzen attaque, se plaint, hausse le temps, accuse et met le maximum de pression. Donc, quelques ressortissants marocains bien inspirés se sont arrangés de mettre hors de leurs gonds les policiers espagnols à Melilla et de médiatiser à fond les incidents ainsi créés. On organisa à Nador, et même à Rabat, des manifestations devant les représentations espagnoles et on y brandit les atouts classiques : on demanda aux autorités du pays de couper l’eau et l’électricité aux deux présides espagnoles alimentées effectivement par le Maroc. Pis, on demanda au gouvernement marocain de libérer la route et de ne plus se mettre en travers des Subsahariens qui comptent rejoindre la terre espagnole. Les Espagnols qui connaissent cette musique s’attellent à tempérer l’ardeur marocaine et lui tiennent à peu près les propos qu’on tiendrait à une maîtresse fâchée. On lui dit que la relation avec Rabat était «prioritaire» et qu’on était prêt à lui dire tout ce qu’il voulait entendre, absolument tout. Madrid est habituée aux crises d’expansionnisme dont souffre le Maroc. Comme nous, d’ailleurs. Avec nous, les Marocains nous disent que ça y est, ils ont avalé le Sahara occidental et que maintenant, c’est au tour du Sahara oriental. Une mentalité pire que celle de leur allié Israël, des pensées qui démontrent qu’ils perdent le sens de la mesure et de la mémoire. Alors qu’il leur serait très bénéfique de toujours se rappeler que ce qu’ils appellent le Sahara oriental nous a coûté quelques années de guerre supplémentaires et que nous l’avons arraché à une puissance qui se place aujourd’hui au Maroc comme le protecteur, le tuteur. Aujourd’hui, ce que les Marocains appellent le Sahara oriental est un territoire tout à fait algérien, comme le prouve le test référendaire de 1962. Un test qu’on prévoit aussi au Sahara occidental, inch’Allah !
    M. Z. mohamed_mohamed@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 12/8/2010
  • Campements de réfugiés sahraouis, été 2010

    A leur invitation insistante, je me suis forcé à reprendre dans notre plat commun quelques boulettes de riz brulant. Puis comme un dessert, le troisième verre de thé vient fermer la principale parenthèse culinaire de la journée. A la fois rince-doigts et rince-bouche, le «marcel» de plastique bleu circule de l’un à l’autre, dans un discret clapotis d’eau.
    Chacun retrouve alors un coussin plié en deux ou son chèche roulé en boule et s’éloignant des murs de briques de sable, s’allonge au milieu de la pièce, au croisement imaginaire de deux fenêtres, dans l’espoir tout aussi imaginaire et rafraichissant d’un courant d’air. Ces précautions instinctives ne permettent pas d’avoir moins chaud, elles évitent seulement d’ajouter quelques degrés de plus, là où il n’en ait plus besoin.
    Une bouteille d’eau emmaillotée de toile humide est glissée dans les plis d’une couverture.  On sait qu’elle est là, c’est suffisant. Je sais déjà que pour boire, il faudra prendre la décision de bouger, que cette décision sera l’objet d’une sourde négociation. Je sais aussi que boire quelques gorgées provoquera aussitôt une suée dont l’unique intérêt sera d’offrir pendant quelques secondes une impression de fraicheur si, et uniquement si, un souffle d’air vient à ce moment précis à m’envelopper. De sa capture à sa fuite je peux suivre le trajet de l’eau, trop précieuse en ces circonstances pour aller se stocker en quelque lieu de rétention. Il y a dans la soif une notion d’immédiateté. Mais  pendant les quatre à cinq heures à venir quelque chose en moi se refuse à boire, comme si résister me rendait maitre de la situation dans cette torpeur qui m’envahit. On reste là, à tourner sur le sol comme sur un grill, à tomber de micro-sommeils en micro-réveils, dans un silence lui-même si comprimé par la chaleur qu’il en devient d’autant plus étrange et inquiétant, en pleine journée. Au bout de quelques heures le repli de mon coude, fripé et ayant perdu son élasticité me pousse enfin à boire quelques gorgées.
    Ne m’effleure même pas l’absence de potabilité de l’eau du camp. Je sais qu’elle ne répond pas aux normes de consommation animale dans les pays dits riches. Une responsable de la wilaya me l’a confirmé le jour ou les camions d’approvisionnement ont dû doubler leur rotation pour subvenir à la consommation estivale. On allait donc distribuer deux fois plus d’eau impropre à la consommation. Ce qui inquiète les services vétérinaires de certains pays inquiète les quelques médecins et infirmières Sahraouis, abandonnés par l’aide médicale (principalement espagnole) pendant l’été. Je ne tiens pas à me distinguer de mes amis en ayant ma bouteille d’eau personnelle, du commerce. J’ai la chance de n’être pas plus cliniquement malade qu’eux en buvant l’eau impropre, salée, rouillée et sablée des camps. Mais être né dans les camps ou y avoir vécu quelques décennies et d’en avoir bu l’eau  provoque chroniquement d’autres séquelles, de par ses propriétés anorexigènes ou ses effets thyroïdiens…
    Quand on a vraiment soif, on ne s’arrête pas à ces réflexions. Le vrai problème est que ceux qui n’ont pas soif d’eau ou d’attentions ne s’y arrêtent pas non plus.

    Nous sommes cinq dans cette pièce, dont un bébé complètement recouvert d’un tissu. Parfois, pour n’avoir pas vu le moindre mouvement, il m’est arrivé de soulever le voile comme on le ferait d’un linceul.

    Nous sommes des milliers dans ces camps à être recroquevillés dans une manifestation géante que le monde ignore.
    Nous sommes des milliers dans ces cercles de silence spontanés en plein désert.
    Et nous sommes pourtant si seuls, chacun avec sa bouche sèche, sa salive déposée en pâte au palais ou sur l’émail des dents, ses mouches venant au coin des yeux ou des lèvres comme en un puits à sec.
    Si nombreux et si seuls au bord de cette torpeur, comme si dans un instinct de survie, chacun devait laisser croire à la mort qui passe qu’il l’est déjà et qu’il n’est pas besoin du coup de grâce.
    Si nombreux et si seuls à répondre à cet appel au calme en nous-mêmes lancé par ce souffle si chaud qu’on le croirait sorti d’un four.
    Autant la chaleur peut sembler acceptable, autant l’air brûlant ne semble pas naturel. La chaleur est dans son rôle, aussi paroxystique soit il. Le souffle d’air et parfois le vent en bourrasques semblent avoir trahi leur mission de fraicheur ou d’atténuation de fortes chaleurs. L’humidité relative annuelle inférieure à 20% peut descendre jusqu’à 5% pendant l’été.
    10% d’hygrométrie, 49° à l’ombre (rajoutez une dizaine au soleil), auxquels il faut ajouter l’effet déshydratant du vent, voilà pour les chiffres. Mais ni les chiffres, ni les mots ne pourront jamais traduire cette sensation éprouvante alors que j’ai la chance d’être en bonne santé et de ne passer qu’une partie de mon temps ici.
    Notre corps a une aptitude à oublier l’épreuve ou la souffrance, au mieux notre esprit a la capacité de l’approcher en imagination, et le témoignage n’en est qu’un si terne reflet… Comment concevoir alors ce que peut ressentir un nouveau né, un vieillard, un malade ou une personne ayant simplement du mal à supporter la chaleur lorsque pendant plusieurs mois la température diurne avoisine 50 à 60 ° et la nocturne les 30° ?
    Comment raconter ces longues heures perdues où le maton solaire vous oblige à rester confiné en position couchée ou assise dans l’ombre d’un mur ou d’une tente. Comment expliquer le corps qui se met en veille et l’esprit qui s’évade, deux seuls moyens de pouvoir s’adapter.
    Nous avons tous eu chaud ou soif à un instant de notre vie. Nous en avons souffert, plus ou moins longtemps, plus ou moins intensément. Ces instants ont pu être oubliés ou nous sont restés simplement en mémoire. Ici, dans les camps, la chaleur et la soif font plus que s’inscrire dans les mémoires. Elles s’inscrivent dans les corps, dans l’affaiblissement, dans la maladie et parfois même dans la folie.
    Comme l’injustice, elles poussent chacun dans ses limites.
    Quels crimes ont commis ces enfants, ces femmes, ces hommes, ces vieillards pour mériter d’endurer depuis 35 ans ces conditions ?
    Faudra t’il un jour leur demander comment survivre, lorsque notre folie mondialiste et destructrice amènera les générations à venir à vivre ces conditions, parce que nous n’aurons pas su respecter les Droits Humains et notre environnement ?
    Et je n’ai fait qu’évoquer la chaleur et la soif, en faisant appel aux souvenirs de chacun.  J’aurai pu faire de même en évoquant la faim, la malnutrition, la maladie, l’ennui, l’absence de perspectives et d’espoir qui nous ont également tous touché un jour et qui les touchent eux, tous les jours.
    Jamais les sahraouis ne laisseront un inconnu sans l’ombre bienfaitrice de l’hospitalité, sans l’offrande  d’un bol de lait coupé d’eau ou des trois verres de thé traditionnels.
    Que leur offrons-nous en retour ?

    Jean-François Debargue, campements de réfugiés sahraouis, juillet 2010
    Photos : Jean-François Debargue 
    Source: APSO, 11/8/2010
  • Assassinat de Germaneau : Ce que paris voulait cacher

    NOUVELLE RÉVÉLATION SUR L’ASSASSINAT DE MICHEL GERMANEAU
    Ce que paris voulait cacher
    Le corps de l’otage a été sciemment dissimulé pour camoufler la défaillance du commando français.
    Un épais brouillard persiste autour de la mort de l’otage français Michel Germaneau. La raison est simple. Il s’agit de dissimuler une bavure du corps d’élite de l’armée française. C’est un coup dur pour le commandement des opérations spéciales et les agents du renseignement de cette armée. En fait, c’est le commando qui a causé la mort de l’otage suite à des tirs provenant de l’un des deux hélicoptères de type Eurocopter Tigre qui ont participé à l’assaut. L’arme utilisée est le Famas, de fabrication française. Ce fusil détient le record de la cadence de tir, la plus élevée de tous les fusils d’assaut actuellement en service, soit 950/1000 coups minute pour la version F1 et 1100 pour la G2. Selon les informations parvenant à Alger, «le raid militaire mené conjointement par la France et la Mauritanie a provoqué la mort de l’otage». Michel Germaneau «a été exécuté suite à une bavure de l’armée française», selon les mêmes sources. Il fut exécuté maladroitement lors de la seconde opération près du camp de Tissalit entouré des monts de Tigharghar, une zone frontalière algéro-malienne. Germaneau ayant été tué par des tirs depuis un des deux hélicoptères participant au raid, les membres du commando ne pouvaient qu’imaginer un scénario pour camoufler leur fiasco. Les déclarations contradictoires des officiels français trahissent d’ailleurs ce scénario. La sortie du Premier ministre français, François Fillon, laissant entendre que l’otage a été tué avant l’assaut, accentue le doute. «En raison du caractère anormal, étrange de cet ultimatum, nous pouvions penser que Michel Germaneau était déjà mort», a confié le Premier ministre. Or, le corps de l’otage a été sciemment dissimulé pour entourer d’une chape de plomb une défaillance des militaires aux conséquences désastreuses. La crainte des conclusions des éventuelles études balistiques et l’autopsie de médecins légistes a poussé les décideurs à faire disparaître le corps de Michel Germaneau. A l’évidence, ce camouflage ne vise qu’à taire le double flop de l’armée française. Depuis l’annonce de l’exécution de Michel Germaneau, enlevé le 19 avril dans le nord du Niger par un groupe d’Al Qaîda au Maghreb, les questions sur cette obscure affaire s’accumulent. Autre camouflet: dans une vidéo diffusée sur Al Jazeera, l’émir national d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel, confirme l’existence de pourparlers avec Paris. Ce que la France a toujours nié.
    Ce nouveau fiasco a offert à Aqmi une victoire de propagande médiatique qui relance son influence dans la région du Sahel et ailleurs, et sa capacité d’enrôlement de nouvelles recrues. L’insécurité et la déstabilisation dans la région se sont certainement aggravées. Plusieurs chefs terroristes d’Aqmi ont menacé de représailles les intérêts occidentaux. Le raid franco-mauritanien, assimilé à une opération commando, puisée dans la perception d’un cow-boy néocolonial, a endommagé la réputation de Sarkozy dans la région. Pour celui-ci, la décision de choisir cette option à haut risque, à l’extérieur, était sans doute une manière de contrer l’impact des affaires et scandales l’éclaboussant à l’intérieur. Cette opération est comparée à la tentative de Jimmy Carter en 1980 de libérer les otages en Iran, ou pire, au fiasco de l’opération des services français contre le Rainbow Warrior en 1985.
    Mohamed BOUFATAH
    L’Expression, 11/8/2010
  • Le Midi Libre : Les élucubrations de Mister Keenan

    La presse française vient de réserver une large place dans ses colonnes d’avant-hier à une «analyse» d’un… anthropologue britannique, qui pointe un doigt accusateur en direction des services de sécurité algériens. Jeremy Keenan accuse, en effet, le Département renseignement et sécurité (DRS) d’avoir induit en erreur les forces franco-mauritaniennes en leur « fourgant» de fausses informations sur le lieu de détention de l’otage Michel Germaneau.
    L’affaire de l’échec de l’opération militaire française au Mali en vue de libérer Michel Germaneau, un ressortissant français alors détenu par Al Qaida et qui a été finalement assassiné par ses ravisseurs, continue, décidément, de faire couler beaucoup d’encre outre-Méditerranée. La presse française, qui a beaucoup épilogué sur cette affaire en tentant de comprendre ses tenants et ses aboutissants et surtout les raisons du ratage de l’intervention militaire d’un commando de l’armée française, vient, ainsi, de réserver une large place dans ses colonnes d’avant-hier à une « analyse » d’un… anthropologue britannique, qui pointe un doigt accusateur en direction des services de sécurité algériens. Jeremy Keenan, qui ne va pas avec le dos de la cuillère, accuse, en effet, le Département renseignement et sécurité (DRS) d’avoir induit en erreur les forces franco-mauritaniennes en leur « forgeant » de fausses informations sur le lieu de détention de l’otage Michel Germaneau, pour rappel un ex de la DGSE, reconverti dans l’humanitaire. Que cherche à démontrer la presse française en reprenant largement l’article publié par Jeremy Keenan sur le site de la chaîne satellitaire arabe Al Jazera ? La question mérité d’être posée ce d’autant que depuis l’échec de l’intervention militaire menée par un commando franco-mauritanien et l’assassinat, par la suite, de Michel Germaneau par ses ravisseurs d’Al Qaïda, la France est encore sous le choc et de nombreux cercles politiques français dans le but évident d’atténuer les effets de cet échec sur l’image du président français, donne l’impression d’être à la recherche d’un bouc émissaire. Cela dit Jeremy Keenan, qui se présente aussi comme un spécialiste de la zone sahélienne, écrit dans son article que « le camp attaqué n’était pas une base de l’Aqmi, (Al Qaïda du Maghreb ndlr ) mais seulement un bivouac de trafiquants ». Et c’est pourquoi, selon lui, il n’y a avait aucune trace de Michel Germaneau. Pour cet anthropologue, qui a beaucoup sillonné la sous-région du Sahel certainement dans le cadre de ses « recherches scientifiques » et pour nul autre objectif, les Algériens, qui n’ont pas participé directement à l’opération militaire, ont fourni les hélicoptères de combat ainsi que leurs équipages. Mieux encore et poursuivant ses élucubrations ce « chercheur », affirmatif, assène d’autres « vérités » puisqu’il considère qu’il y a des liens étroits entre la cellule d’Abdelhamid Abou Zaïd d’Aqmi et le DRS. Aussi il continue dans son délire en soutenant que « si Germaneau était déjà mort, comme cela a été suggéré, le DRS doit l’avoir su. S’il était vivant et détenu ailleurs, il l’aurait également su. S’il avait été vivant et détenu à Tigharghar, alors il faut demander qui a prévenu Zaïd de l’imminence de l’attaque militaire, de telle sorte que Germaneau et lui ne s’y trouvaient pas lors de l’assaut ». Avec on se croirait, décidément, dans un film de science-fiction. Il faut dire que Jeremy Keenan, qui sait manifestement trop de choses qui n’ont, par ailleurs, rien à voir avec l’anthropologie, n’en est pas, loin s’en faut, à son premier « montage ». Car c’est un habitué de la région et qui a déjà fait parler de lui, il y a quelques mois. En effet, lors de l’affaire Pierre Camatte, un agent de la DGSE kidnappé lui aussi dans la région par Al Qaïda, mais qui a eu la vie sauve grâce au paiement d’une rançon par la France, Jeremy Keenan, s’est illustré encore en voulant émettre des doutes quant à l’identité des ravisseurs. Car à l’en croire c’est le DRS qui serait derrière le coup. Mais finalement pour qui roule Jeremy Keenan qui n’a rien d’un anthropologue ? En s’acharnant sur les services de sécurité algériens il ne fait que confirmer les soupçons qui pèsent sur lui. Ce d’autant que le support qu’il a choisi, Al Jazera en l’occurrence, qui n’a jamais caché son animosité à l’égard de l’Algérie, accrédite la thèse que toute cette affaire est bel et bien cousue de fil blanc.
    Le Midi Libre, 11/8/2010

  • D’excellentes raisons de considérer les djihadistes comme des crétins…

    Ils se font sauter mutuellement par erreur. Ils ratent même des plans simples. Ils ont des relations intimes avec des vaches et des ânesses.
    Nos ennemis terroristes jouent sur notre idée qu’ils sont bien formés et religieusement très pieux.
    Pourtant, dans les faits, il s’agit souvent de crétins et de pervers, bien moins organisés et évolués que nous ne l’imaginons.
    Davantage de réalisme quant à la vraie nature de nos ennemis peut-il nous aider à empêcher d’agir ceux qui sont vraiment dangereux ?
    Dans les années qui ont suivi le 11 septembre, l’image qu’on nous donnait des terroristes était toujours plus ou moins la même : des djihadistes de l’ombre qui, même si leur projet était déjoué, semblaient toujours être passés tout près de réussir à déclencher un attentat épouvantable.
    Nous sommes désormais tous familiers des innombrables vidéos de talibans en salwar kameez (pantalon et tunique) noirs, se mouvant avec agilité dans des parcours du combattant ou, plus récemment, perfectionnant leur kung fu dans quelque camp d’entraînement secret.
    Même après l’attentat raté de Times Square au printemps dernier, nous continuons à avoir l’impression que nos ennemis sont des tueurs intelligents et évolués : fanatiques, et hautement organisés, deux notions qui leur permettent à la fois de nous maintenir dans la crainte et d’attirer de nouveaux membres.
    …beaucoup des « fantassins » du djihad sont idiots et mal formés, peut-être même inaptes à toute formation. Mais cette vision de la communauté des djihadistes est dans une très large mesure trompeuse. Certes, il y a des terroristes déterminés et habiles, des gens comme Mohamed Atta, l’homme prudent et bien formé qui a mené les pirates du 11 septembre. Leurs chefs et leurs recruteurs peuvent être mortellement subtils et manipulateurs, mais la vérité nue c’est que beaucoup des « fantassins » du djihad sont idiots et mal formés, peut-être même inaptes à toute formation. Prendre conscience de cette réalité pourrait nous aider à adapter nos priorités en matière de lutte contre le terrorisme, et la rendre publique pourrait contribuer à démolir les puissantes images de force et de piété sur lesquelles les terroristes s’appuient pour recruter et trouver de l’argent.
    …les talibans ont les plus mauvais kamikazes du monde : un sur deux n’arrive à tuer personne d’autre que lui-même. L’écart entre le stéréotype sinistre et la réalité ridicule n’est nulle part plus manifeste qu’en Afghanistan, où l’on peut à juste titre affirmer que les talibans ont les plus mauvais kamikazes du monde : un sur deux n’arrive à tuer personne d’autre que lui-même. Et, malgré l’expérience de plusieurs centaines d’attentats, ou de tentatives d’attentat, ce taux de succès ne s’est pas du tout amélioré depuis cinq ans. En Afghanistan, comme dans beaucoup de cultures, une étreinte virile est une tradition de longue date pour les guerriers qui s’en vont affronter la mort. Et c’est ainsi que de nombreux kamikazes n’arrivent même pas à quitter leur camp d’entraînement ou leur planque, car dans les embrassades avec leur groupe la pression déclenche les explosifs logés sous leur veste.
    Selon plusieurs sources des Nations unies, au moins six kamikazes sur le départ sont morts en juillet dernier après une seule étreinte de ce genre, à Paktika.
    Beaucoup de talibans sont tout aussi maladroits quand leur plan ne prévoit pas le suicide. En novembre 2009, plusieurs d’entre eux ont été tués quand la bombe artisanale qu’ils transportaient a explosé sans prévenir.
    L’explosion a par la même occasion tué le gouverneur « parallèle » mis en place par les insurgés de la province de Balkh.
    Quand les terroristes réussissent vraiment un attentat, ou qu’ils en sont tout proches, c’est à des erreurs de la sécurité qu’ils le doivent, bien plus qu’à leur propre expertise. Voyons par exemple le cas de Umar Farouk Abdulmutallab, le « djihadiste au slip » originaire du Nigeria qui avait embarqué dans un avion à destination de Detroit avec un plan suicide dans la tête et des explosifs dans le slip. Les médias ont présenté cet incident comme un plan très élaboré d’Al Qaida, mais Abdulmutallab n’a pas fait preuve de beaucoup de talent ou d’astuce, et de simples mesures de sécurité auraient dû normalement l’empêcher de monter dans l’avion : il voyageait sans bagage, avec un billet aller simple payé en liquide, et tout cela alors même qu’il figurait sur la liste des personnes surveillées du gouvernement américain.
    De fait, bien que les terroristes qui frappent en Occident soient souvent bien formés, leur plan échoue par manque de savoir-faire opérationnel. Heureusement, bien qu’ingénieur formé à l’université, Abdulmutallab n’a pas réussi à se faire exploser le slip. Quelques mois plus tard, un autre diplômé de l’université, Faisal Shahzad, aurait grossièrement trafiqué un véhicule pour le faire exploser sur Times Square. Le plan a raté et il a été rapidement arrêté, bien qu’on raconte qu’il avait suivi un entraînement dans un camp de formation au Pakistan. De fait, bien que les terroristes qui frappent en Occident soient souvent bien formés, leur plan échoue par manque de savoir-faire opérationnel. Le 30 juin 2007, deux hommes – l’un médecin et l’autre en cours de doctorat – ont tenté une attaque téméraire contre l’aéroport de Glasgow. Leur formation ne leur a pas servi à grand-chose. Ils prévoyaient de lancer leur Jeep Cherokee bourrée d’essence et de propane contre un terminal de l’aéroport. Mais tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est de projeter leur véhicule, crachant les flammes par les vitres, dans une barrière de sécurité. Le choc violent n’a détruit que la Jeep, et les deux hommes ont été facilement appréhendés ; le conducteur est par la suite mort de ses blessures. (La veille, ces mêmes hommes avaient piégé deux voitures qui devaient exploser à côté d’un night club londonien. Le plan avait échoué : l’une des voitures avait été repérée par des ambulanciers et l’autre, en stationnement interdit, avait été enlevée par la fourrière. Bonus pour les enquêteurs : les téléphones portables des terroristes ratés, bourrés de numéros de complices éventuels, avaient été récupérés dans les voitures).
    On observe des comportements tout aussi ineptes aux États-Unis, où les individus arrêtés pour terrorisme ont bien souvent un lourd casier judiciaire et peu de sens pratique pour mettre en application leurs idées violentes. Ainsi, un groupe d’hommes de Miami envisageait (souvent en fumant de la marijuana) de s’attaquer à des cibles au sud de la Floride et à la tour Sears de Chicago, mais ils n’ont pas réussi à se procurer des explosifs et ont été démasqués quand le FBI est parvenu, aisément, à les infiltrer.
    Si nos ennemis terroristes ont réussi à faire prévaloir le mythe de leur expertise, ils ont été tout aussi convaincants pour imposer une image de pieux soldats de Dieu. Les talibans et Al Qaida s’appuient sur des sympathisants qui les considèrent comme des musulmans pieux qui combattent les occupants occidentaux immoraux. Mais les renseignements captés par les drones Predator et par d’autres caméras présentes sur le champ de bataille mettent à mal ces idées, parfois de manière très crûment explicite. Une vidéo, récemment enregistrée par la caméra thermique du fusil d’un tireur d’élite, montre deux talibans engagés dans des relations intimes avec une ânesse, au sud de l’Afghanistan. Les vidéos du même genre sont nombreuses, parmi lesquelles une séquence saisie par une caméra de surveillance au sol et montrant un taliban en train d’honorer une vache.
    Les officiels du Pentagone et les spécialistes du renseignements admettent en privé que nos ennemis sont également assoiffés de pornographie, ce qui n’a rien de bien choquant pour des hommes jeunes mais cadre mal avec leur image de piété. Beaucoup d’ordinateurs portables saisis chez les talibans ou Al Qaida sont bourrés de cochonneries. Les spécialistes américains du renseignement ont consacré beaucoup de temps à scruter les sites web favoris des terroristes, à la recherche de messages militants cachés. « Nous en avons des téraoctets, déclare un spécialiste d’Al Qaida au département de la défense, s’exprimant sous couvert d’anonymat. Ce n’est pas possible qu’ils cryptent des messages secrets dans tous ces fichiers. Certains de ces types sont tout simplement des pervers. »
    …nous devrions aussi tenter d’abattre certains mythes bâtis à propos de nos ennemis, en mettant en lumière leur incompétence, leur absence de sens moral et leurs attitudes bien embarrassantes. Si sordide que puisse être cette prédilection pour la pornographie, elle n’est pas forcément dénuée d’intérêt : ce type de comportement des djihadistes pourrait bien être intéressant pour des actions de propagande. La diplomatie américaine cherche actuellement surtout à « vendre » l’Amérique au monde musulman, mais nous devrions aussi tenter d’abattre certains mythes bâtis à propos de nos ennemis, en mettant en lumière leur incompétence, leur absence de sens moral et leurs attitudes bien embarrassantes. Au-delà d’une modification de la manière dont le monde musulman perçoit les terroristes, cela nous permettrait de faire des choix plus intelligents en matière de contre-terrorisme en étant plus réalistes quant au profil et aux capacités des attaquants potentiels. À mesure que nous travaillons à désorganiser leurs actions de formation, les djihadistes auxquels nous avons à faire face ont de plus en plus de chances d’être mal préparés et, si cela ne garantit pas toujours que leur attaque échouera, cela incite à penser qu’ils viseront probablement des cibles non défendues et faciles à atteindre. Les États-Unis ont dépensé des milliards pour assurer la sécurité des ports depuis le 11 septembre, et pourtant les terroristes ont manifesté peu d’intérêt pour ces cibles et moins encore de capacité à les frapper vraiment. À l’inverse, mêmes de petits investissements dans la formation de la police et des personnels de sécurité des aéroports pourraient faire une grosse différence, car ce sont ces personnes qui ont le plus de chances de croiser le chemin d’un attaquant mal préparé, et de l’empêcher d’agir.
    La différence entre un tueur organisé comme Mohamed Atta et tant de ses successeurs malheureux tient à la formation et aux capacités propres des individus. Atta a passé des mois à se former en Afghanistan et il disposait de l’aide des grands leaders d’Al Qaida, ce qui montre à quel point il est important d’éradiquer les refuges d’Al Qaida au Pakistan. Après tout, la lutte contre le terrorisme est une corvée qui deviendra plus simple si nous parvenons à maintenir les terroristes dans leur bêtise naturelle.
    Source : The Case for Calling Them Nitwits, par Daniel Byman et Christine Fair, The Atlantic, juillet/août 2010
    source et Traduction par Hachebé pour Poste de veille
  • Des ONG exigent la libération des militants sahraouis des droits de l’homme

    Ils sont détenus sans procès depuis octobre 2009 à la prison de Salé
    Des ONG exigent la libération des militants sahraouis des droits de l’homme

    Dans un communiqué rendu public hier, l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) a interpellé les autorités marocaines sur le cas des trois militants sahraouis des droits de l’homme détenus depuis octobre 2009 à la prison militaire de Salé.
    HRW exige la libération des 3 prisonniers ou, à défaut, qu’ils soient traduits devant une juridiction civile et avec l’assurance d’un procès équitable et transparent.
    L’organisation non gouvernementale (ONG) affirme dans son communiqué qu’aucun élément en possession des autorités marocaines ne prouve la culpabilité des 3 Sahraouis qu’elles accusent d’atteinte à la sécurité extérieure.
    HRW révèle à ce propos que le dossier d’accusation est composé de comptes rendus de la télévision et d’articles de la presse écrite.
    L’affaire des trois militants sahraouis préoccupe aussi les organisations marocaines de défense des droits de l’homme. Dans un communiqué rendu public hier, le Forum marocain pour la Vérité et la Justice (FMVJ), l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) se disent étonnées de la poursuite de la détention de MM.
    Ali Salem Tamek, Mohammed Naciri et Brahim Dahhane sans aucun procès ni même leur audition par le juge d’instruction depuis décembre 2009.
    Les trois organisations considèrent que cette situation est inacceptable et appellent à la mise en liberté des détenus ou la tenue de leur procès dans les plus brefs délais, tout en leur garantissant les conditions d’un procès équitable. Les signataires du communiqué rappellent qu’ils suivent de près la situation des détenus politiques «Groupe Tamek» depuis leur arrestation en octobre 2009. 
    Pour rappel, les 3 militants sahraouis ont été arrêtés le 8 octobre 2009 en même que 4 de leurs compatriotes à leur descente d’avion à l’aéroport de Casablanca. Le groupe «Tamek», six hommes et une femme, est resté huit jours entre les mains des différents services de sécurité et de renseignement marocains civils et militaires.
    Le groupe avait séjourné dans les camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés du 25 septembre au 4 octobre 2009 avant de se rendre à Alger où il a pris part à une rencontre lors de laquelle ils ont apporté des témoignages sur la réalité de la répression policière et du harcèlement judiciaire exercés contre eux, leurs camarades et les populations sahraouies dans les territoires occupés du Sahara occidental.
    Outre Ali Salem Tamek, Mohammed Naciri et Brahim Dahhane, toujours en détention, le groupe se composait de Degja Lashgar, Rachid Sghayar, Saleh Labeihi et Yahdih Ettarouzi, tous trois remis en liberté conditionnelle à cause de la détérioration de leur état de santé. 
    Précisons que les membres du groupe avaient déclenché une grève de la faim qui a failli emporter Mme Dejga Lashgar. Cette dernière a été remise en liberté après une détention de 3 mois.       
    Le Temps d’Algérie, 3/8/2010