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  • La «rahma» du roi plane sur El Aaiun

    Il est quand même gênant pour Rabat de pleurnicher sur des impairs qu’aurait commis la police espagnole à Melilla contre des ressortissants marocains de retour au pays et de laisser libre cours aux instincts de sa propre police à El-Ayoun

    El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental occupé, continue d’être le théâtre d’une sauvage répression des populations sahraouies. Une autre fois, les forces de l’ordre chargent brutalement les manifestants et violent et saccagent leurs domiciles. La ville est prise ces jours-ci dans un cycle manifestation-répression qui coûte à chaque round beaucoup de blessés aux manifestants. La trouvaille du makhzen, c’est de charger des policiers en civils d’aller bastonner les manifestants dans le quartier de Maatallah, devenu l’arène privilégiée des heurts. On fait habiller les policiers en civil lorsqu’il s’agit de faire le sale boulot pour ne pas charger plus que ça l’image d’une police déjà assez flétrie. Il est quand même gênant pour Rabat de pleurnicher sur des impairs qu’aurait commis la police espagnole à Melilla contre des ressortissants marocains de retour au pays et de laisser libre cours aux instincts de sa propre police à El-Ayoun. La répression marocaine nécessite plus de discrétion maintenant que Rabat a le statut avancé de l’UE et que l’Organisation européenne l’a invitée publiquement à s’améliorer sur la question des droits de l’homme. Donc, ce sont des « civils » qui firent usage d’arme blanche contre M. Mokhtar Akhnabella, un vieillard de 61 ans, qui a vu son domicile violé, sa porte d’entrée brûlée et ses affaires et meubles vandalisés. Une autre provocation declencha samedi dernier un autre rassemblement pacifique à Maatallah. Les manifestants drapeaux – sahraouis et non pas marocains – en main, demandaient comme toujours, le départ de l’occupant et l’application d’une consultation référendaire au Sahara occidental. Une demande aussi ancienne que simple, mais que le trône redoute encore, bien qu’on ne cesse d’affirmer, ces derniers temps à Rabat, que les populations sahraouies sont acquises au trône. Or, tout le monde sait que la majorité des Sahraouis occupés et l’ensemble des Sahraouis « séquestrés » ne sont pas du tout des royalistes amateurs de baisemain, mais bien des républicains. Autant sinon plus que l’admirable Nadia Yassine. Et l’expérience a démontré que la répression et les violences ne peuvent y changer grand-chose.
    M. Z. (Mohamed_zaaf@yahoo.fr )
    Le Jeune Indépendant, 17/8/2010

  • Le CRS appelle les pays donateurs à accélérer l’acheminement d’aides humanitaires aux réfugiés sahraouis

    Chahid El Hafed (camps de réfugiés), 16/08/2010 (SPS) Le Croissant Rouge sahraoui (CRS) a appelé dimanche les pays donateurs et les organisations internationales compétentes pour accélérer l’acheminement d’aide alimentaire aux réfugiés sahraouis, selon le président du CRS, Bouhoubeini Yahya, dans une déclaration rendue publique dimanche par la radio algérienne. 
    M. Bouhoubeini, a indiqué que les conditions humanitaires sont difficiles dans les camps de réfugiés notamment au cours du mois sacré du Ramadan, en plus des graves pénuries dans certaines matières de base, notamment le lait et les dattes. 
    Plus de 30.000 familles sont en besoin urgent d’aide alimentaire, alors que des milliers d’enfants et de femmes souffrent d’anémie et de malnutrition en raison du manque d’aide alimentaire. (SPS) 
    Les réfugiés sahraouis ont fui en 1975 la sauvage agression par le Maroc du Sahara Occidental. Depuis, ils sont organisées près de la ville de Tindouf, su sud-ouest algérien.
  • Espagne – Maroc : les vents chauds du Sahara

    Les prétextes marocains pour faire pression sur l’Espagne s’enchaînent depuis les temps peu glorieux de la tristement célèbre Marche Verte dans lesquels Hassan II et ses alliés avaient profité de l’agonie du Général Franco pour envahir le Sahara Occidental. L’objectif principal de tous les agissements du Makhzen est de consolider ses positions au Sahara Occidental. 
    Même s’il a trouvé dans le gouvernement de Zapatero un allié fidèle pour faire valoir sa proposition d’autonomie pour le Sahara Occidental, qui attend toujours un référendum d’autodétermination depuis 1975, l’épisode de la militante sahraouie Aminatou Haidar a blessé l’égo des deux figures principales du gouvernement espagnol : Zapatero et Moratinos. Pour le Maroc, contrairement à la France et les Etats-Unis, l’Espagne n’avait aucun poids. 
    Ceuta et Melilla constituent deux formidables manœuvres de distraction et deux excellents moyens pour tendre la corde de temps à autre. L’année passée, le scénario marocain, bien ourdi dans les coulisses du pouvoir, propagea la rumeur selon laquelle, avec une perfidie ancestrale, les occupants espagnols sont en train de construire une grande base navale à Ceuta, à deux pas du nouveau port militaire marocain de Ksar Sghir, qui sera opérationnel dans deux ans. 
    Aujourd’hui, nouveau scénario : les marocains sont maltraités par la police espagnole. Ces évènements arrivent trois mois après l’intervention du Premier Ministre marocain Abbas El Fassi devant le parlement demandant l’Espagne d’initier un dialogue sur l’avenir de Ceuta et Melilla « occupées ». 
    Le Maroc est aussi prié par l’Union Européenne d’apporter des preuves confirmant que la population sahraouie bénéficie de l’argent rapporté par l’accord de pêche qui expire au mois de mars 2011. Et apparemment, les autorités marocaines n’ont pas l’intention de répondre à la demande européenne. 
    Cela arrive aussi à quelques mois de la proposition du transfuge sahraoui Ahmeddou Souilem ambassadeur du Maroc en Espagne. L’Espagne a exprimé sa réticence, les espagnols ne voyaient pas de quoi ils pouvaient parler avec lui avec tous les contentieux sur table. 
    L’Espagne, 36 ans après l’avoir lâchement quitté, n’est pas épargnée par les vents chauds qui soufflent de son ancienne colonie. C’est un fait que le gouvernement espagnol n’osera jamais reconnaître.

  • Un 14 juillet révélateur (I)

    Le 1er août 1960, la France conservait encore une partie de ses conquêtes territoriales en Afrique. Dix-sept jours plus tard, la grande France coloniale était réduite en cendres, suite à la naissance, en deux semaines, de huit nouveaux pays, qui ces jours-ci fêtent leur indépendance. C’était le bouillonnement qui annonçait la fin d’une époque… ou peut-être pas ? GuinGuinBali entame une série de trois chapitres à travers laquelle elle effleure les relations épineuses entre la France et ses ex-colonies durant les cinquante dernières années. L’Afrique est-elle vraiment libre ?
    Il y a trois semaines, Paris fêtait son 14 juillet. Cette année ont défilé, sous une pluie persistante et invités par le Président Sarkozy, les troupes de 13 pays africains, en commémoration de leurs 50 années d’indépendance. L’image surprenante, qui a fait le tour du monde et causé l’indignation de la plupart des Africains, a été celle des leaders africains avec le Président français. Comme disait dernièrement Alain Pierre, “ceux qui furent exploités le célèbrent dans la maison de l’intrus”.
    Le jeune Sénégalais Ndiawar Seck, leader du groupe musical Chapa Choly, a son opinion propre à ce sujet. “Presque tous étaient là-bas avec le président français. Il y avait des criminels, des assassins, des corrompus”, affirme-t-il. Entre autres se trouvait Idriss Déby (Tchad, 20 ans à la barre d’un pays noyé dans la guerre et la corruption), Blaise Compaoré (Burkina Faso, 23 ans comme président après avoir assassiné son prédécesseur), Paul Biya (Cameroun, 18 ans à la présidence), Faure Gnassingbé (Togo, 5 ans au pouvoir, ajoutés au 25 de son père) et Abdoulaye Wade (Sénégal, 10 ans au pouvoir, et en train de préparer le chemin de la relève à son fils Karim).
    Mais ce qui plus offense et dérange Seck, tout comme beaucoup de jeunes, c’est l’image de la soumission des leaders africains qui, à son sens, ne représentent pas le continent. “L’Afrique n’a pas besoin d’aide, mais de liberté ; elle n’a pas besoin de coopérants, mais de présidents qui croient en elle”, a dit Seck. “Pourquoi allons-nous oublier le passé colonial, si ce qu’ont vécu nos grands-parents nous le vivons aussi, mais autrement ? Nous pouvons pardonner, mais pas oublier”, ajoute-t-il.
    Le 1er août 1960, la France conservait toujours une bonne partie de ses colonies en Afrique. Seulement 17 jours plus tard, elle les avait perdues presque toutes. Nous fêtons désormais le 50e anniversaire de ces deux semaines qui ont secoué ce continent. En ces deux semaines, huit colonies se sont déclarées indépendantes de Paris pour naître en huit nouveaux pays : le Bénin, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Tchad, la République Centrafricaine, la République du Congo et le Gabon.
    Les colonies restantes sont tombées dans les mois suivants. Maintenant, la question que tout le monde se pose, celle que se posent Alain Pierre, Ndiawar Seck et tant d’autres, est la suivante : “Ont-ils vraiment atteint l’indépendance ?” Et la réponse n’est pas du tout claire. “On ne peut pas parler d’indépendance si aujourd’hui nos jeunes meurent en pleine mer pour arriver en Europe”, rétorque Seck.
    Il y a une infinité de données qui révèlent que la France exerce toujours un poids et une influence décisives sur la majeure partie de ses ex-territoires d’Outre-mer, ce qui n’est pas le cas pour d’autres ex-puissances coloniales. Seul le fait que ces pays fonctionnent toujours avec une monnaie – le Franc CFA – dont les réserves sont gardées à Paris, nous donne une idée du fonctionnement des choses. Cette monnaie, née en 1945 et baptisée Franc des Colonies Françaises, existe toujours et survit, de nos jours, dans 14 pays africains (12 ex-colonies françaises, plus la Guinée Équatoriale et la Guinée Bissau).
    Actuellement, le CFA maintient un type de change fixe par rapport à l’Euro, monnaie par rapport à laquelle il est évalué, depuis que le Franc Français n’existe plus. C’est le Trésor français qui garantit sa convertibilité et c’est là aussi où l’on garde 65 % de ses réserves. En contrepartie, les autorités françaises participent à la définition de la politique monétaire des deux zones de la France (Ouest et Centre), où est en vigueur le franc CFA. Est-ce ça l’indépendance ?
    Ce contrôle économique n’est que la face la plus visible de ce qui a été dénommé Françafrique. Ce terme a d’abord été adopté par le président de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, en 1955, pour faire appel à la relation privilégiée entre la France et ses colonies. Dans son discours, ce mot portait un sens positif.
    Cependant, le fondateur de l’ONG française Survie, François-Xavier Verschave, lui a donné un sens tout à fait différent dans son livre La Françafrique, Le plus long scandale de la République (Stock, 1998), dans lequel il définissait la Françafrique comme “la criminalité secrète existant entre les hautes sphères de l’économie et de la politique françaises, où se cache une espèce de République sous-terraine.
    Guiguinbali, 8/8/2010
  • Ennahar dévoile le nouveau plan d’organisation du groupe de Droukdal

    Le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a procédé récemment à la réorganisation de ses structures, après avoir perdu un nombre important de ses émirs qui se sont, soit rendu aux autorités, soit fait tués par les forces de sécurité dans différentes opérations dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
    Des informations ont été fournies par des terroristes qui se sont rendus ces dernières semaines sur le plan organisationnel du groupe salafiste pour la prédication et le combat, par lequel une nouvelle structure appelée « El djound », réduisant la Katibat (phalange) en un simple outil d’exécution de deuxième degré, après avoir été un centre de décision au sein de l’organisation terroriste auparavant.
    La majorité des repentis, qui se sont rendus aux autorités ou ceux tués dans des opérations anti-terroristes, étaient des émirs (chefs). L’organisation a décidé de réduire les katibates à un second plan en termes d’importance au sein de ses structures alors qu’elles jouaient les premiers rôles depuis sa création.
    Pour cela, une nouvelle structure appelée « El Djound », un nouvel encadrement organisationnel constitué de deux katibates ou plus, dans le but de limiter le nombre de terroristes qui fuient l’organisation d’une part, et d’autre part de diminuer l’importance des éléments repentis ou tués par les forces de sécurité, notamment après l’expérience de katibat el Ansar, qui a été malmenée par les services de sécurité pendant plusieurs années jusqu’à ce que l’organisation décide de la dissoudre définitivement.
    Les craintes de Droukdal et ses sbires des infiltrations qui ont coûtées la vie à des têtes importantes dans l’organisation sanguinaire durant les dernières années, a fait que cette dernière recourt à la création d’une nouvelle structure intermédiaire « El djound », afin de limiter les coups et éviter d’autres infiltrations dans le groupe.
    Dans les régions du centre, fief de l’organisation terroriste et un des centres d’activité les plus important depuis sa création en 1999, l’organisation a décidé d’intégrer les différentes katibates et de les regrouper en trois groupes essentiels, qu’elle a nommé « El Djound » dont les responsabilités seront réparties entre elles afin de réactiver l’activité terroriste.
    Dans la wilaya de Tizi Ouzou, dont les hauteurs constituent le fief du leadership de l’organisation terroriste, les deux katibates « Ennour » et « el Ansar » ont été fusionnées en un seul groupe qui porte désormais le nom de « Djound El Ansar ». Ce nouveau groupe est constitué des différentes katibates activant dans la région.
    Dans la wilaya de Bouira, les katibates y activant ont été fusionnées ont un groupe appelé « Dound El Itisam » et qui regroupe « katibat El Farouk » et « katibat El Houda ».
    Dans les régions est, les groupes activant sur l’axe « Djebel Labiod et Oum El Kemakem dans les wilayas de Tébessa et Khenchela ont été orientés vers le sud, alors que dans les régions de l’ouest, le nombre de cellules a beaucoup diminué à cause du refus du groupe « Houmat Daoua salafia » de soutenir l’organisation terroriste.
    L’organisation terroriste, qui se base actuellement dans la région du Sahel africain, où elle a réussie à recruter un nombre important d’activistes au Mali et en Mauritanie, sous le leadership de Yahia Djouadi, alias Yahia Abou Ammar, émir de la région sud. L’émir Abou Mosaâb Abdelouadoud a évité de porter des changements dans les structures de cette région de peur des réactions de ses émirs.
    Message de Droukdal pour bénéficier des dispositions de la réconciliation
    Un important chef de l’organisation terroriste, qui s’est rendu aux services de sécurité il y une année, a fait savoir que la famille Droukdal Abdelmalek, alias Abou Mosaâb Abdelouadoud, a entamé des contacts avec les services de sécurité afin d’assurer la reddition de son fils aux autorités et afin que ce dernier puisse bénéficier des dispositions de la réconciliation nationale, en compagnie de plus de soixante autres éléments.
    Les services de sécurité ont demandé à la famille de Droukdal à ce que ce dernier présente une preuve concrète qu’il désire se rendre aux autorités, selon la même source qui ajoute que les services de sécurité n’ont donné aucune importance à la question avant d’être surprise, il y a quelques jours, par la bande audio émanant de l’émir de l’organisation qui représente la première preuve concrète de son désir de bénéficier des dispositions de la réconciliation.
    Ennahar/ Anis Rahmani
  • Complicité étatique avec le terrorisme au Sahel

    Un ex-chef du GSPC lâche une « bombe » : de hauts responsables maliens effectuent des visites de courtoisie aux terroristes

    Par M. Meslem/ V. F. Hakim Benyahia

    Un ex-chef du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) a lâché une bombe en Algérie, affirmant l’implication de politiques, de chefs et de militaires du gouvernement Malien dans le soutien de groupes terroristes.
    • Ce groupe terroriste a renforcé sa présence au nord de cet état de manière importante lors de ces dernières années. Le chef, qui a été arrêté en 2006, a déclaré que les chefs des « groupes terroristes » ont signé des accords et des conventions avec des chefs de tribus et des responsables locaux au nord du Mali. Ces accords font état de les approvisionner avec les armes, les héberger et de ne pas les dénoncer. Cela les a aidés à renforcer leur présence dans la région, et d’effectuer des opérations de kidnapping contre des touristes occidentaux.
    • Mais le plus surprenant dans les déclarations de l’ex chef de l’organisation « GSPC », et qui était responsable des relations extérieures au niveau de l’organisation terroriste, est qu’il a confirmé ce qui a été rapporté par l’agence « Reuters », affirmant qu’il avait aperçu de hauts responsables du gouvernement malien prendre du thé dans des camps d’entrainement du GSPC, sis dans la partie saharienne prés des frontières sud du pays, lors d’une visite de courtoisie au chef du groupe terroriste.
    • Le plus grave dans tout cela, et selon les aveux de l’ex chef requérant l’anonymat de peur de représailles de la part de ses ex-compagnons, c’est qu’un officier de l’armée Malienne a remis des obus de type « Douchka » pour le chef de la branche du groupe Salafiste dans le grand Sahara, en l’occurrence Mokhtar Belmokhtar, en contrepartie d’une voiture de type 4X4 « Toyota », utilisées souvent par les trafiquants sur les frontières au sud du pays.
    • L’interlocuteur a insinué le rôle des millions de dollars possédés par le  «  Groupe Salafiste » obtenues par ses relations avec les groupes de trafiquants et de crimes organisés, ainsi que des rançons obtenues contre la libération d’otages occidentaux. Ces fonds constituent le secret dans la relation existant entre l’organisation terroriste et les responsables militaires et politiques du gouvernement Malien, à l’image de l’officier spécialisé dans les armes russes, ainsi qu’avec les chefs de tribus qui font du Sahara, prés des frontières sud algériennes, leur fief.

  • Soumeylou Boubeye Maiga : «L’AQMI, un danger majeur pour les pays du Sahel»

    Pour l’ancien ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubeye Maiga, Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) constitue, incontestablement, un risque stratégique éminent pour tous les pays autour du Sahel. L’Algérie, qui a exporté ce terrorisme par le biais du GSPC, lequel terrorisme garde encore une importante capacité de nuisance et ses racines dans le maquis algérien, est la plus menacée.
    Cette menace est en outre exacerbée par le manque évident d’anticipation et de vision claire sur les voies et moyens, surtout politiques, à déployer pour faire face à ce nouveau danger qui viendra du Sud. L’activisme en sourdine de certaines puissances économiques et militaires contribuera, il faut malheureusement le craindre, à empoisonner le climat politique dans la région du Sahel. Ces puissances convoitent, en effet, très fortement les grandes richesses que recèlerait la région sahélienne qui regroupe plusieurs pays. «A bien regarder la carte géographique du monde, après l’Afghanistan, l’Irak et à un degré moindre une partie de l’océan Indien, le Sahel est la plus grande zone géographique de non-droit au monde. Elle s’étend de la Mauritanie au Tchad. Dans cette région, il n’y a pratiquement pas de présence étatique efficace», révèle l’ancien ministre malien devant les cadres de la République arabe sahraouie démocratique (Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975, note de Diaspora Saharaui) qui organisent une université d’été à Boumerdès. Les cadres sahraouis étudiaient justement, durant la journée du mercredi, le thème portant sur «le traitement du terrorisme transnational par la communauté internationale ». Poursuivant son diagnostic de cette région, l’ancien homme d’Etat malien affirme que la souveraineté des Etats limitrophes du Sahel est toute relative, voire nulle dans une partie de leurs territoires respectifs. Et l’ancien ministre sait de quoi il parle. Il est convaincu que le GSPC, né de la scission des GIA, n’est que la tête de pont d’Al Qaïda dans la région. A l’écouter, la création de ce mouvement armé répondait en 1998 à une démarche stratégique d’Oussama Ben Laden. Cette stratégie consistait pour le chef des terroristes salafistes à se préparer en vue de l’implantation de sa mouvance dans une région désertique immense, comme le sont ses problèmes. La mutation s’est effectuée en 2007 avec la marginalisation de Hassan Hattab qui n’avait pas accepté de travailler sous les ordres de quelqu’un d’autre et l’intégration du GSPC à l’organisation de Ben Laden. La création de l’Aqmi consacre l’exclusion définitive de Hattab des plans de Ben Laden. «Le Sahel est la base logistique de l’AQMI pour l’ensemble de la région. C’est-à-dire sa base pour le recrutement, la formation, la préparation ; plus important, c’est un point de ralliement pour les différents groupes islamistes. Le Sahel est un point de départ de menace pour l’ensemble des pays de la région», estime le conférencier qui constate, par ailleurs, qu’Al Qaïda au Maghreb islamique a choisi le cœur de la terre musulmane majoritaire en Afrique, c’est-à-dire à l’interaction de l’Afrique du Nord et de celle située au sud du Sahara, pour se redéployer. Pour preuve, il énumère les récents attentats qui ont touché l’Algérie, où ont été assassinés 10 gardes frontières (GF), les attaques au Niger, en Mauritanie et jusqu’au nord du Nigeria. Ces incursions ont été l’œuvre d’un noyau installé au nord du Mali. «A partir des points d’incrustation, l’AQMI devient une menace stratégique à la fois pour les Etats de manière évidente mais également pour les sociétés au sein desquelles l’organisation terroriste récupère toutes les angoisses existentielles et devient aussi le principal facteur de protestation et de lutte dans les pays où les structures classiques comme les partis politiques, les syndicats et la société civile de manière générale sont en recul», constate Maiga. Sur ce volet de la lutte politique contre le terrorisme et sa matrice idéologique l’islamisme, la désastreuse expérience algérienne qui s’est révélée de façon effarante à l’opinion singulièrement depuis le début des années 2000 fait déjà école. Et pour cause, le régime refuse de s’ouvrir sur la société. Il marginalise et réprime ses éléments les plus représentatifs et crédibles pouvant l’aider à mobiliser davantage la population contre les terroristes. Résultat, la durée de vie du terrorisme et les drames qui s’en suivirent furent prolongé d’une dizaine d’années. C’est la sentence rendue par beaucoup de Patriotes. Pire, le gouvernement accorde des concessions politiques aux islamistes qui pensent que ces concessions ne sont que le résultat de leur activisme. Pour eux, le régime qui concède le terrain politique est faible. Ils pensent par conséquent que la prise de pouvoir totale est inéluctable. Le régime adopte ainsi une démarche aussi inutile que dangereuse pour le pays. Plus grave, le refus de débattre sur la question sécuritaire dans le pays érode inexorablement le capital sympathie acquis au prix d’énormes sacrifices par les services de sécurité durant leur lutte contre les groupes islamistes armés. 


    Trésor de guerre et financement de l’Europe 


    Selon l’ancien ministre malien, au minimum, 50 tonnes d’héroïne venant d’Amérique du Sud transitent annuellement par des pays du grand désert nord-africain où de plus se pratiquent le trafic d’armes et d’humains, le racket et les rapts. «Les enlèvements ont rapporté aux terroristes entre 15 et 20 millions d’euros», dit Maiga. Il y a lieu d’inclure des revenus provenant d’autres activités criminelles. C’est dire que les capacités financières dont disposent les partisans de Ben Laden disséminés dans les pays du Sahel sont très importantes. A ce propos, il y a lieu de relever l’hypocrisie des pays européens qui, insidieusement, financent le terrorisme et fournissent un trésor de guerre à l’AQMI. Ils le font par le truchement des versements des rançons exigées contre la libération des otages. Ces personnes enlevées circulaient dans la zone, pour les unes pour des obligations professionnelles et pour d’autres des convictions humanitaires les motivaient mais par contre, un grand nombre d’entre elles le faisaient sans motif probant. En outre, elles connaissaient parfaitement les risques encourus, dans des zones reconnues comme dangereuses. Certaines victimes se sont révélées après leur libération qu’elles étaient tout simplement des agents des services secrets européens. 


    Ingérence 

    M. Maiga craint le pourrissement de la situation dans le Sahel. Il ne le cache pas : «L’on a vu récemment avec l’opération conjointe des forces mauritaniennes et françaises sur le territoire malien. En conséquence si chaque gouvernement ne devient pas le principal responsable de la sécurité de son territoire, tous ceux qui considèrent que leur sécurité, à tort ou à raison, est menacée à partir du Sahel vont se donner le droit d’intervenir directement.» Les craintes de Maiga sont motivées par des informations qui circulent dans les milieux initiés et que lui même confirme : le corridor compris entre la Mauritanie à l’ouest, le Tchad à l’est regorge de matières premières à fort le valeur ajoutée. Il est question de gaz, de pétrole, d’or, d’uranium et d’autres minéraux. Américains, Européens, France en tête, Chinois, Indiens jouent une partie très serrée autour du Sahel. Apparemment, certains dirigeants africains n’ont pas retenu l’expérience dramatique de l’Irak et de l’Afghanistan. Des informations indiquent en conséquence qu’ils sont tentés par des alliances, pour l’heure secrètes, avec des puissances occidentales à des fins restées opaques. C’est connu, les Etats faibles, dépendants, en grande partie, du soutien occidental en matière d’armement et d’informations sécuritaires ne sont pas en mesure de négocier en position de force et de manière équitable des contrats relatifs à l’exploitation des richesses de soussols de leurs pays. Etrangement, la presse européenne, qui est pourtant très bien alimentée en informations par les responsables, civils, militaires et sécuritaires de la région, ce que les derniers ne font pas avec les journalistes autochtones, s’abstient de regarder l’instabilité de la région sahélienne sous cet aspect. 


    Laxisme d’Etat ? 

    Face à la menace que constituent les phalanges du mouvement armé de Abdelmalek Droukdel dans la région, l’ancien ministre malien pense que l’engagement des Etats concernés reste à faire. «Face à cette situation critique, l’engagement des Etats est inégal. Tous les états de la région n’ont pas la même attitude, n’ont pas la même réponse pour contrer cette menace », explique-t-il. Dès lors, l’observateur ne peut qu’en être inquiété : les responsables politiques sont-ils ligotés par leurs intérêts politiciens ? Sont-ils impuissants, voire incompétents, pour résoudre les problèmes politiques à l’intérieur de leur territoire ? Pour Maiga, les gouvernants doivent tirer leur légitimité politique dans la mise en place de moyens de lutte efficace contre le terrorisme. «L’engagement de chaque Etat doit considérer l’enjeu sécuritaire comme un impératif prioritaire de gouvernance, de développement et même de légitimité tout simplement de son droit de gouvernance. Cela suppose que l’ensemble du démembrement de l’appareil de l’Etat notamment les appareils militaires, sécuritaires et judiciaires doivent être mobilisés dans la lutte contre le terrorisme», dira-t-il en laissant entendre que des réformes et des mises à niveau de ces appareils sont plus que nécessaires. Toute défaillance dans la cohérence des politiques de lutte des pays engagés contre le terrorisme laissera le champ libre à des acteurs étrangers pour intervenir à des fins d’instrumentalisation de l’islamisme et de son bras armé le terrorisme, avec le risque de radicalisation dans la région. Pour lui, les Etats sont sommés de signer un pacte de coopération sans ambiguïté et surtout de mettre à contribution le soutien des opinions publiques dans la lutte anti-terroriste. 


    L’Europe n’est pas à l’abri 

    Le harcèlement des services de sécurité algériens a porté des coups très sévères à AQMI qui écumait les maquis du Tell. Cette contre-guerria a porté ses fruits amputant grandement les capacités de nuisance de la faction djihadiste en Algérie. De plus, elle s’est engouffrée dans une impasse politique. En Algérie, AQMI est effectivement affaiblie. Les chefs terroristes vont certainement prendre du recul et l’Algérie vivra une accalmie, mais très relative. Cependant, ce mouvement insurrectionnel qui s’est largement incrusté dans les réseaux maffieux prendra probablement le temps nécessaire pour se réorganiser et se redéployer à partir du Sahel où, a priori, il a plus de facilités. Les «émirs» des phalanges du sud ne manqueront pas d’exploiter l’absence des structures étatiques, la situation de misère des populations locales, les divergences politiques et les conflits éthiques pour recruter et installer de nouvelles bases. Ils assoiront leur contrôle des réseaux de trafic et en créeront d’autres, vers l’Europe notamment. Sur place, en Europe, les jeunes marginaux des banlieues des grandes agglomérations, qui vivent très mal la crise identitaire et qui subissent la crise économique, seront des proies faciles pour les recruteurs d’AQMI. Dès lors, la tentation de porter une autre fois le djihad dans le Vieux Continent sera grande. Hassan Hattab, avec des moyens moindres, a bien réussi à ébranler, en 1995, les pays européens, particulièrement la France. Présentement, la stratégie d’Al-Qaïda est mieux étoffée et les moyens financiers dont disposent les chefs terroristes sont plus importants. Les «émirs», qui reçoivent les orientations à partir de la centrale de Ben Laden, pour qui l’Occident est l’ennemi numéro un, partiront sûrement du principe que si des groupes humains – les émigrants clandestins — qui partent de l’Afrique subsaharienne, avec toutes les difficultés en cours de route et le peu d’argent, arrivent sur les rives du sud de l’Europe, un système logistique fortement soutenu par de grands moyens financiers accomplira des performances. Ils ne manqueront pas de déduire que des armes, des explosifs et des terroristes seront donc transférables vers le Nord. Il n’est pas exclu qu’à moyen terme que des attentats soient planifiés. La tentation sera grande d’autant plus que dans le Vieux Continent, l’impact politique et médiatique découlant d’une attaque est plus important. Les médias nordiques sont friands de ce genre d’événements sanguinaires. 

  • Algérie : le cannabis marocain fait des ravages

    Elle se vend devant les cafés et les mosquées durant le ramadhan

    Quand la drogue fait des ravages
    Par Farid Belgacem (Liberté, 16/8/2010)
    Aucune ville d’Algérie n’est à l’abri. Les cartels de la drogue tentent de tisser, en vain, de véritables toiles en ce mois de piété pour écouler leur marchandise. À défaut d’alcool et de psychotropes, les jeunes tentent un autre substitut : le kif traité.
    La consommation de drogue fait des ravages pendant le mois de Ramadhan. Aucune ville d’Algérie n’échappe à ce phénomène, à commencer par la capitale et les villes environnantes. En panne d’approvisionnement pendant ce mois béni, les dealers constituent des stocks et ciblent leurs clients devant les mosquées et les cafés populaires. 
    Les sites de distraction, abandonnés par les estivants, deviennent alors des lieux de prédilection où dealers et consommateurs se donnent rendez-vous après la prière des tarawih. Même si les prix sont revus à la hausse, le cannabis est plus que jamais “désiré” par les jeunes en quête “d’évasion”, sachant que, durant la journée, “ils tiennent le coup”. Difficilement bien sûr. Le plan d’attaque de la Gendarmerie nationale est clair. En sus du maintien du dispositif du plan Delphine, avec 40 000 hommes mobilisés, pour surveiller les sites touristiques, les routes, mais aussi les mosquées, une autre priorité a été inscrite dans ce programme : sensibiliser et convaincre les jeunes à arrêter la consommation de la drogue durant le mois béni, non sans s’attaquer aux noyaux durs de la criminalité qui résistent encore. 
    Une aubaine pour les victimes de ce fléau dévastateur de faire une cure et, pourquoi pas, d’aller vers une l’ultime solution : la désintoxication. Samedi dernier, deuxième jour du week-end, lors d’une opération coup-de-poing dans la wilaya de Tipasa, les gendarmes ont arrêté six personnes, dont deux pour consommation de drogue sur la corniche du Chenoua. Lieu de rassemblement par excellence des familles et des touristes, cette corniche devient le point de chute des dealers et des consommateurs de stupéfiants. 
    “Nous avons arrêté les deux personnes en flagrant délit. Les autres, à la vue des gendarmes jettent leurs cigarettes bourrées de kif traité dans la mer pour effacer toute trace. Ici, on consomme tout, drogue, psychotropes, alcool et tout autre produit prohibé. Souvent, les consommateurs ne sont pas seuls. Et c’est là que nous mettons le paquet. D’ailleurs, parmi les six personnes arrêtées, il y en avait trois qui étaient recherchées en vertu de mandats de justice et un agresseur notoire également recherché. C’est pour vous donner une idée, car là où il y a drogue, il y a armes et personnes recherchées. On a même saisi 4 sabres !”, nous explique un officier de la GN de Tipasa. Sur cette corniche dépourvue d’éclairage public, les dealers butent également sur El-Bedj où ils bénéficient de relais et de complicités pour s’approvisionner. Les quantités de drogues saisies étant insignifiantes, l’objectif tracé en ce mois de Ramadhan par la GN est d’aller vers ces jeunes consommateurs non encore engloutis dans le bourbier de la drogue. 
    En manque d’alcool ou de psychotropes, ces proies faciles deviennent une “véritable machine à sous” pour les dealers et les narcotrafiquants qui tissent, même en ce mois de piété, de vastes toiles pour empoisonner des innocents. “Ces arrestations sont quotidiennes. Notre travail ne s’arrête pas au seul chapitre de réagir aux plaintes. Nous anticipons toujours. Nos barrages fixes et mobiles, en plus du travail de renseignements, ont donné de bons résultats sur le terrain”, conclut cet officier de la GN. 
    Il faut savoir que 300 personnes sont arrêtées, pendant le mois du Ramadhan, pour consommation de drogue, produit dont il a été saisi des quantités inestimables sur le marché de la consommation. 
    Commentaire de Diaspora Saharaui :
    Grâce à la complicité franco-espagnole, l’UE continue à fermer les yeux devant les milliers d’hectares de cannabis plantées dans la région du Rif (Maroc) et dont les principaux patrons sont des hauts responsables de l’administration et du palais marocain. Personne ne touchera au Maroc tant qu’il garantie à la France ses intérêts dans la région et tant qu’il s’affichera comme seul pays qui puisse concurrencer l’Algérie en progrès, technologie et armement.
    Chakib Khiari, activiste bénévole se trouve en prison depuis deux ans parce qu’il a osé dénoncer la complicité du Makhzen dans la trafic de cannabis dans le Rif. Il a été soupçonné de donner des précieux renseignement au CNI (espionnage espagnol) concernant l’implication des autorités marocaines dans ce trafic lucratif. Depuis son emprisonnement, l’officier espagnol qui représentait le CNI à Nador a été expulsé sans lui donner le temps de faire sa valise. Quelques mois après, le responsable des renseignements espagnols à Tétouan fut prié de plier bagage. 
    Le CNI avait commencé à déranger parce qu’il enquêtait sur ce fléau qui ravage tous les pays voisins du Maroc. Un voisin vraiment encombrant.

  • Editorial : Du riz, des balles et des euros

    Ahmed Mesbah (L’expression Online, 16/8/2010) 

    11 juin 2011. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a félicité l’Algérie pour avoir donné 2 500 tonnes de riz à la Mauritanie. C’est un acte humanitaire, certes, mais il n’est pas dénué d’une portée tout aussi importante qui est sécuritaire. Deux mois après ce don, qu’apprend-on à propos du front du Sud? Qu’il n’y a rien à signaler? Hélas, non. Trois informations parviennent du sud de l’Algérie. 12 immigrants égarés dans le Sud sont morts près de Tamanrasset de soif et de faim. La crise alimentaire secoue le Niger, le Tchad le Mali, la Mauritanie et le Burkina Faso. Mokhtar Benmokhtar et Abdelhamid Abou Zeid sont en conciliabule sur le sort de deux otages espagnols retenus au Mali alors qu’ils étaient kidnappés en Mauritanie.
    A première vue, ces événements sont sans lien apparent. Sauf qu’ils incarnent des menaces potentielles pour la sécurité du pays. Et qu’ils ne manqueront pas de constituer des motifs d’intervention des forces étrangères à la région. La faim et la menace terroriste ont toutes les chances de pousser les populations des pays limitrophes de l’Algérie à fuir vers le Nord. Les composants du triptyque de la faim, du terrorisme et de l’immigration se trouvent ainsi imbriqués comme les maillons d’une seule chaîne. Et il serait prétentieux d’affirmer trouver une solution à l’un d’entre eux sans s’attaquer, de front, aux autres maux qui frappent la région du Sahel. D’où la nécessité d’une collaboration entre les divers pays. C’est déjà le cas lorsqu’il s’agit de trouver une solution aux problèmes des Touareg du Mali. Même ceux du Niger n’ont pas toujours été en bons termes avec l’ex- gouvernement du président Tandja. Tout ce beau monde composé de Sudistes risque, à n’importe quel instant, de céder aux sirènes de l’Aqmi. S’ils ne sont pas enrôlés dans les rangs d’organisations terroristes, ils offriront leurs services pour jouer aux guides, aux guetteurs et aux mercenaires.
    Ce sont ces mêmes mercenaires qui kidnappent des ressortissants occidentaux pour les céder, contre de la monnaie sonnante et trébuchante, à des terroristes, qui réclament à leur tour des rançons aux capitales étrangères. On voit bien que cet engrenage infernal d’événements ne peut pas être «grippé» par quelques grains de riz. Il en faut davantage pour stabiliser le front du Sud. Pour l’instant, c’est l’approche sécuritaire qui a la cote auprès des gouvernements de la région. Or, même cet axe n’est pas tout à fait maîtrisé. Des réunions de coordination entre les chefs d’état-major des forces armées de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger ont eu lieu à Tamanrasset, mais l’alliance a failli voler en éclats après l’affaire Pierre Camatte. L’affaire Germaneau a aussi montré les limites du dispositif. Les différents protagonistes n’étant pas toujours prêts à suivre les recommandations arrêtées lors des rencontres en Algérie. Le non-paiement des rançons est l’une d’entre elles. Pourtant, l’argent est un autre élément déstabilisateur.
    Commentaire de Diaspora Saharaui :
    Les derniers évènements au Sahel montrent d’une façon contondante qu’il n’y a pas une véritable volonté de coopérer avec l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme. L’axe France-Maroc-Israël n’en veulent pas. Cette Algérie qui s’affiche comme avant-garde contre l’intervention étrangère en Afrique et qui exige une alternance dans le secrétariat général de la Ligue Arabe doit être isolée, voir écrasée. Cet axe maléfique ne reposera pas jusqu’à faire du royaume voisin de la honte la puissance principale de la région. C’est la raison pour laquelle, cet axe a donné tout son soutien dans l’annexion du Sahara Occidental. Aujourd’hui, la France pousse ses alliés, le Mali et la Mauritanie, à trahir leur allié le plus fiable, l’Algérie. La libération du kidnappeur des otages espagnols est une autre preuve que Paris et ses alliés ne veulent pas la paix.
  • La question du Sahara occidental est une question de décolonisation et non une question de séparation (professeur)

    (Envoyés spéciaux)
    Boumerdes (Algérie) 15/08/2010 (SPS) « La question du Sahara occidental est une question de décolonisation inachevée et non une séparation du Maroc », a indiqué le Dr algérien, Sahel Makhlouf, dans une conférence qu’il animait dimanche à l’université d’été des cadres sahraouis sous le thème : le droit international humanitaire.
    Le conférencier a qualifié les violations marocaines des droits de l’homme contre les civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara Occidental de « crimes contre l’humanité », déplorant le retard de la communauté internationale et son incapacité de protéger les citoyens sahraouis sans défense de la répression marocaine.
    Il a également noté que toute aide militaire au régime marocain en tant que puissance coloniale « est en contradiction avec les principes du droit international, ainsi que l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental ».
    Le conférencier a fait un exposé du droit international humanitaire (DIH) qui constitue, a-t-il dit, un ensemble de règles qui, pour des raisons humanitaires, cherchent à limiter les effets des conflits armés. Il protège les personnes ne participant pas ou plus aux combats et restreint les moyens et méthodes de guerre. 
    Le DIH fait partie du droit international qui régit les relations entre États. Ce dernier est formé d’accords conclus entre États, appelés traités ou conventions, de la coutume internationale, constituée par la pratique des États reconnue par eux comme étant obligatoire, ainsi que des principes généraux du droit, a ajouté le Dr algérien.
    Pour sa part, le membre comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saaid Ayachi a regretté « l’échec de la communauté internationale à protéger les Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, l’exhortant à imposer des sanctions économiques et plus de pressions sur le Maroc pour qu’il se conforme aux résolutions de la légitimité internationale et permettre au peuple sahraoui, l’exercice de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance ».
    La conférence a été assistée par l’ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, des membres du CNASPS, du professeur, Mohamed Barghough et des cadres sahraouis participants à l’université, Mahfoud Ali Beiba qui se tient du 1er au 28 aout à Boumerdes, sous le thème « Solidarité, résistance et formation ». (SPS)