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  • DSK, son pactole planqué dans un paradis fiscal

    “A l’évidence, Dominique Strauss-Kahn n’a jamais gagné autant d’argent de sa vie.”

    La confidence est signée par un proche de l’ancien ministre socialiste dans les colonnes de L’Obs.

    Sa société basée au Maroc a affiché près de 21 millions d’euros de bénéfices en cinq ans, exonérés d’impôt.

    Avec 5,3 millions d’euros de revenus en 2018, DSK gagnait plus que de nombreux patrons du CAC 40 notamment… et depuis 2014.

    C’est dans la plus grande discrétion et sans faire de vagues que Dominique Strauss-Kahn a monté en 2013 sa société, qui affiche aujourd’hui une santé éclatante. D’après les informations de L’Obs, l’ancien candidat à la présidentielle de 2012 aurait gagné pas moins de 21 millions d’euros entre 2013 et 2018. Installé au Maroc, à quelques kilomètres de la capitale économique Casablanca, l’homme d’affaires a lancé Parnasse International, dont il est le seul actionnaire et employé.

    Installée dans la zone franche de Casablanca, au Maroc, un paradis fiscal qui permet de ne pas payer de taxe durant les cinq premières années de résidence, puis, d’en payer à un taux très bas (8,75 %), la société de l’ancien ministre socialiste n’a pas payé d’impôts sur ses bénéfices en 2018. Comme le mentionne L’Obs, Dominique Strauss-Khann s’est occupé de prestigieux clients à l’instar du président de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso, ou encore Rosneft, une société d’État russe que dirige le proche de Vladimir Poutine Igor Setchine.

    Il a aussi prospecté pendant au moins deux ans pour le groupe suisse Sicpa, leader mondial des encres de sécurité, ce qui lui a assuré 80.000 euros de revenus par mois. De quoi lui faire oublier le fait qu’il n’a pas été recruté par la banque d’affaires Lazard en 2011, en raison de sa réputation, ou que la BNP, sa propre banque de dépôt, a stoppé toute relation avec lui. Sa société Leyne Strauss-Kahn & Partners, montée avec l’homme d’affaires israélien Thierry Leyne en 2013, a aussi été un échec, avec 100 millions d’euros de dettes et 150 clients qui ont perdu de l’argent.

    Pour rappel, la société que DSK avait fondée en compagnie de l’homme d’affaires Thierry Leyne, retrouvé mort en bas d’une tour de Tel Aviv en 2014, accusait un passif de 100 millions d’euros au moment de sa liquidation. Entendu sous le statut de témoin assisté dans l’affaire de la faillite de sa société LSK (anciennement Parnasse International) en 2019, l’ex-patron du FMI a choisi de plaider l’incompétence et l’inconséquence.

    Alors qu’il aurait vu au moins deux fois Emmanuel Macron selon l’ancien secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen (durant la campagne présidentielle et il y a environ un an), Dominique Strauss-Kahn ne compte pour autant revenir en politique. Car, selon Jean-Marie Le Guen, “il a conscience que les électeurs lui reprocheront pendant longtemps d’avoir trahi la confiance qu’ils avaient placée en lui”.

    La petite entreprise africaine de DSK engrange des millions d’euros de bénéfices.

    Devenu indésirable en France, l’ancien patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, est très sollicité en Afrique. Conseiller de nombreux présidents, il y a des activités lucratives.

    Présidents africains

    Fort de son expérience dans les domaines économique, financier et politique, Dominique Strauss-Kahn vend son expertise à des présidents africains, dont certains à la gouvernance autoritaire et sans partage. DSK est régulièrement auprès de Denis Sassou-Nguesso, à la tête du Congo depuis 35 ans, qu’il conseille sur la restructuration de la dette abyssale de son pays, ou auprès de Faure Gnassingbé, qui vient d’être réélu pour un quatrième mandat à la tête du Togo, alors qu’il avait à l’origine succédé à son père. Il a également été reçu par Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien.

    Des activités très lucratives pour Dominique Strauss Kahn. Selon des informations de L’Obs, reprises par la presse africaine, sa société a affiché, “entre 2013 et 2018, près de 21 millions d’euros de bénéfices […]. Unique actionnaire et unique employé de Parnasse international, sise à Marrakech, il s’est versé 5,3 millions d’euros de revenus, ce qui place sa rémunération au 13e rang du CAC40.” D’autant que ces bénéfices sont exonérés d’impôts, selon le magazine français. “Un pari gagnant”, écrit ainsi Forbes Afrique, quand FinancialAfrik.comemploie le terme de “renaissance.”

    COURRIER INTERNATIONAL – PARIS – Publié le 25/02/2020

    Tags : DSK, Dominique Strauss Kahn, Maroc,

  • Maroc leaks révèle comment la banque « attijariwafa » blanchit l’argent de la drogue et finance le terrorisme

    Les sous et les dessous du Makhzen commencent décidément à monter en surface et à être balancés sur la place publique.

    Le site MarocLeaks vient de révéler un nouveau scandale suite à la découverte par la police marseillaise, dans le sud-est de la France, d’un vaste réseau de blanchiment de la drogue produite au Maroc et vendue à travers le monde

    Et c’est Attijariwafa Bank, connue pour être la banque du roi Mohamed VI qui est prise en flagrant délit de dissimulation des fonds engrangés par le trafic de cannabis.

    De fait, l’implication «personnelle» du monarque dans ces «activités criminelles», est clairement établie selon MarocLeaks.

    Tout a commencé quand, en juin 2015, des douaniers français découvrent dans une bourgade du Vaucluse, la somme rondelette de 300 000 euros en espèces à l’intérieur d’un véhicule

    L’affaire est confiée à des enquêteurs de Marseille, membres d’une section spécialisée dans la délinquance financière.

    En coopération avec leurs confrères de plusieurs pays d’Europe, un travail de fourmi permet de remonter la filière aux ramifications importantes et dont le quartier général se situerait au «sommet de l’Etat marocain».

    On y apprend ainsi, de la bouche de Xavier Tarabeux, qui représente le ministère public, cité par l’AFP, qu’une somme faramineuse de 400 millions d’euros a été blanchie durant ces quatre dernières années (2005-2019) et qu’une partie aurait transité par la France où Attijariwafa Bank possède plusieurs agences

    Bien qu’une bonne partie de la presse française, copieusement arrosée par le makhzen ait évoqué une «Hawala (système traditionnel de paiement informel dans la culture arabe), les experts du domaine, eux, pointent la banque marocaine Attijariwafa Bank qui couvre un important flux financier, notamment en Afrique de l’Ouest qu’elle inonde de sa résine de cannabis.

    MarocLeaks précise en effet que les brigades anti terroristes ont repéré, dès l’année 2012, les «mécanismes frauduleux du financement de groupes terroristes proches du Makhzen tel le Mujao dont les mercenaires ont tenté d’infiltrer les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en même temps qu’ils ont investi le nord du Mali avant de disparaître dans la nature»…En clair, la responsabilité du Makhzen dans le blanchiment de l’argent de la drogue et, pire encore, du financement des groupes armés terroristes pour travailler son agenda diplomatique (dans le dossier du Sahara occidental) n’est plus une simple vue de l’esprit

    Mais MarocLeaks s’attend à ce que le Makhzen sorte son chéquier pour offrir de gros sous pour s’acheter des responsables européens chargés de l’enquête, en les dissuadant de révéler les dessous de cette dangereuse affaire d’Etat

    Ceci, au moment où un coup de filet est lancé en France, en Belgique et aux Pays-Bas, où des dizaines de personnes liés aux narcotrafiquants sont arrêtés

    Tags : Maroc, Marocleaks, Attijari wafabank, Hawala, blanchiment,

  • Lobby marocain en France : « Maroc Leaks » lève le voile

    Le site Maroc Leaks, spécialisé dans le décryptage de l’actualité politique et économique du royaume du Maroc, vient de rendre publique une liste exhaustive de députés français à la solde de Rabat.

    Au nombre de 120, ces élus sont membres du Groupe d’amitié France-Maroc au sein de l’Assemblée nationale et sont pour la plupart, comme on peut le constater, issus du parti du président Macron, Les Républicains en Marche, majoritaire au Parlement, suivi du parti de droite, La République, avec 24 députés. On y trouve plusieurs députés d’origine marocaine, comme Mustapha Laabid, Nadia Hai ou Saïd Ahamada, d’anciens militants socialistes, comme Jacques Maire, et des hommes d’affaires à l’image d’Olivier Dassault.

    Cette présence massive de lobbyistes français pro-marocains au sein de ce parti de création récente illustre l’ampleur de la compromission d’une large partie de la classe politique française avec un régime corrompu et corrupteur. Elle confirme aussi l’entrée en masse des militants du Parti socialiste (PS) dans le parti du Président, après la débâcle de ce dernier à la dernière élection présidentielle. Les socialistes français étaient réputés très engagés dans le lobbying pro-marocain. Les anciens ministres de la Culture, Fréderic Mitterrand et Jack Lang, étaient les figures les plus connues.

    À la tête de l’Institut du monde arabe (IMA) depuis 2012, ce dernier continue à servir le royaume du Maroc avec un zèle qui a fini par le discréditer. Avec des discours à l’emporte-pièce louant «les avancées démocratiques» du royaume alaouite et énumérant les raisons d’«une alliance stratégique» avec le Maroc, les politiques français achètent en réalité le silence des autorités marocaines sur les multiples scandales (pédophilie, homosexualité…) dont ils ont tous été un jour coupables dans les hôtels et autres riyadhs du royaume.

    Et c’est naturellement que les services de renseignements marocains, qui détiendraient des preuves compromettantes pour avoir filmé leurs séjours fastueux, les tiennent en chantage et leur imposent ainsi de promouvoir systématiquement l’image et les intérêts du Maroc dans l’Hexagone.

    Nous reviendrons plus en détail sur les articulations de ce lobby dévoilé dans les moindres détails par le journaliste marocain Omar Brousky, dans son livre La République de sa majesté. Jusqu’à la révélation sur la mise au point du plan mort-né « d’autonomie » élaboré dans le moindre détail dans le bureau du Mae français Dominique de Villepin à la demande de l’ex- président Chirac. Deux soutiens inconditionnels du Maroc. En retour le Makhzen les traitait royalement.

    M.B.

    Source

    Tags : Maroc, Makhzen, lobby, France, Assemblée Nationale,

  • Projet de vaccin développé: Berlin s’insurge

    Le gouvernement allemand a accusé les États-Unis d’avoir tenté de s’approprier un projet de vaccin contre le coronavirus développé par un laboratoire allemand, et prévenu qu’il ferait tout pour qu’il soit développé en Europe. L’Allemagne « n’est pas à vendre », a protesté le ministre de l’Économie Peter Altmaier sur la chaîne de télévision publique ARD.

    Et son homologue de l’Intérieur Horst Seehofer a confirmé la véracité des informations publiées le même jour par le quotidien allemand Die Welt sur une tentative du Président américain Donald Trump de faire main basse sur un laboratoire allemand en lui proposant une très grosse somme d’argent. « Je peux juste dire que j’ai entendu aujourd’hui à plusieurs reprises de la part de membres du gouvernement que c’est exact », a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Il a annoncé dans la foulée que le sujet serait abordé lundi par le « comité de crise » du gouvernement chargé de piloter la lutte contre l’épidémie de coronavirus, qui a touché à ce jour en Allemagne près de 5.000 personnes et fait 12 morts.

    Un laboratoire au cœur de la crise

    Au centre du bras de fer : le laboratoire allemand CureVac, situé à Tubingen dans le sud-ouest du pays. Il est un de ceux dans le monde qui travaillent sur un vaccin contre le Covid-19, en bénéficiant de subventions du gouvernement allemand. Il affirme être « à quelques mois » de pouvoir présenter un projet pour validation clinique. Selon le journal allemand, le Président américain, Donald Trump, essaie d’attirer à coups de millions de dollars des scientifiques allemands travaillant sur ce potentiel vaccin ou d’en obtenir l’exclusivité pour son pays en investissant dans l’entreprise. Ce vaccin serait alors « seulement pour les États-Unis », a affirmé au journal une source proche du gouvernement allemand.

    Un représentant gouvernemental américain, cité par l’AFP, a estimé que cette affaire était « grandement exagérée ». Parlant sous couvert de l’anonymat, il a indiqué que Washington avait parlé à plus de 25 laboratoires pharmaceutiques et assuré que « toute solution qui viendrait à être trouvée serait partagée avec le reste du monde ». La réalité est toutefois que le P.- DG de la société allemande a été personnellement invité par le Président américain le 3 mars à la Maison Blanche pour discuter d’ »un développement rapide d’un vaccin contre le coronavirus », selon un communiqué de ce laboratoire. La société CureVac a annoncé une semaine plus tard le départ surprise de ce PDG, sans donner de raison .C’est qu’entretemps la résistance s’est manifestement organisée côté allemand, et notamment au sein de l’entreprise concernée, face aux velléités américaines.

    La lutte contre le coronavirus est une tâche qui concerne l’humanité toute entière

    Le ministre allemand de l’Economie s’est ainsi félicité de la « décision formidable » de CureVac de refuser les avances américaines. Un responsable de l’entreprise, Franz- Werner Haas, a confirmé pour sa part l’intérêt deWashington mais a affirmé qu’il n’y avait pas eu d’ »offre d’achat ». Le président du parti libéral allemand (FDP), Christian Lindner, s’en est lui pris directement à Donald Trump. « En période électorale tous les moyens sont bons manifestement pour le président américain », soucieux de s’assurer la gloire du premier vaccin, a-t-il dit.

    « La lutte contre le coronavirus est une tâche qui concerne l’humanité toute entière, il n’y a pas de place pour l’égoïsme », a-t-il ajouté. « Il faut à tout prix empêcher la vente exclusive d’un éventuel vaccin aux États- Unis, il y a des limites au capitalisme », lui a fait écho un responsable du parti social-démocrate, membre de la coalition gouvernementale allemande, Karl Lauterbach. Berlin a jugé « très important de pouvoir produire des vaccins en Allemagne et en Europe », et prévenu qu’il pouvait mettre son veto à des projets d’investissement dans des entreprises nationales jugées stratégiques. « Le gouvernement a la possibilité d’examiner de près des acquisitions d’entreprises allemandes par des Etats étrangers, surtout s’il en va des intérêts de sécurité de l’Allemagne et de l’Europe », a averti le ministère de l’Économie.

    L’OMS prédit une accélération des décès dus au coronavirus en Europe

    L’Europe fera face à davantage de décès causés par le Covid-19 dans un proche avenir, a estimé le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tarik Jasarevic, y apportant ses explications. « La flambée des cas en Italie a pris plus de temps que dans les autres pays européens, c’est pourquoi la majorité des patients soit se rétabliront soit mourront. Dans d’autres Etats européens qui sont à un stade plus précoce de l’épidémie, le nombre de décès peut augmenter dans les prochains jours ou semaines », a-t-il déclaré. D’après M. Jasarevic, les experts de l’OMS ne sont pas encore en mesure de prédire quand adviendra le pic des infections en Italie. Néanmoins, plusieurs personnes décédées étaient tombées malades il y a deux ou trois semaines. Une forte augmentation de trois à des centaines de cas en quelques jours a limité la capacité de l’Italie à surveiller les contacts et à les isoler.

    « Le fait qu’un certain nombre de cas dans le nord de l’Italie n’avaient pas eu de relation épidémiologique claire est devenu un problème important. Ceux qui ont trouvé la mort à cause du Covid-19 avaient en moyenne été contaminés il y a deux ou trois semaines », a précisé le spécialiste. La barre des 2.000 décès dus au nouveau coronavirus en Europe a été franchie dimanche, portant le bilan à plus de 6.000 morts à travers le monde, où les confinements de populations et les fermetures de frontières se multiplient. L’Italie a fait état dimanche de 368 décès en l’espace de 24 heures, soit un chiffre largement supérieur à ce que la Chine annonçait quotidiennement, même au plus fort de l’épidémie.

    Le Midi Libre, 17 mars 2020

    Tags : coronavirus, vaccin, allemagne, Etats-Unis, USA, Organisation mondiale de la santé, OMS, Tarik Jasarevic,

  • Ephéméride/Maroc : Il y a 5 ans, Lalla Salma rentrait d’une visite en Côte d’Ivoire

    Il y a 5 ans, le 16 mars 2014 plus précisément, la princesse Lalla Salma rentrait au Maroc après un séjour de deux jours à Abidjan en qualité d’Invitée d’honneur du gala de bienfaisance organisée par la Fondation Children of Africa, dont la présidente est Mme Dominique Ouattara, l’épouse du président ivoirien.

    A cette occasion, la Princesse Lalla Salma, épouse du Roi Mohammed VI du Maroc et Présidente de la Fondation Lalla Salma pour la Prévention et Traitement des cancers, a pris le soin d’équiper le Service d’Oncologie ivoirien en matériel médical comme elle entreprendra des démarches auprès des professionnels pharmaceutiques marocains afin d’établir des conventions avec le ministère ivoirien de la Santé et de lutte contre le sida, permettant de bénéficier de tarifs préférentiels sur les médicaments.

    Aujourd’hui, les citoyens marocains se posent des questions sur le sort de leur princesse favorite disparue de la scène publique depuis plus de 2 ans. En effet, depuis décembre 2017, celle qui est désormais connue comme la « princesse fantôme » n’a plus été vue publiquement.

    Quelques semaines après sa disparition, elle a été la cible d’une virulente attaque de la part d’un blog proche du pouvoir qui l’a qualifiée de : « Arrogante », « dédaigneuse et méprisante », « colérique et agressif », ou bien « teintée d’un ego démesuré et d’un souci disproportionné pour l’apparence et l’image ».

    L’éclatement du conflit de l’Emir d’Abou Dhabi avec son épouse, la princesse Haya, sœur du roi de Jordanie, a poussé les autorités marocaines à simuler un voyage en Grèce de Lalla Salma avec son fils Moulay Hassan. L’absence de photos caractérisera toutes les prétendues apparitions de Salma Bennani, de son nom de jeune fille.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, Fondation Lalla Salma-Prévention traitement cancers,

  • Au Maroc, l’étouffement des dernières voix dissidentes

    Une vague de répression s’abat depuis quelques mois sur des personnes qui, à l’intérieur du Maroc et de manière tout à fait assumée, critiquent sur les réseaux sociaux le roi Mohamed VI, dont la popularité s’étiole.

    Ils ne sont ni opposants ni journalistes engagés ni militants professionnels, mais pour la plupart des Marocains lambda : jeunes lycéens, chanteurs en herbe, petits commerçants ou encore chômeurs. Tous des jeunes, voire pour certains des adolescents. Leur point commun : ils ont exprimé, via YouTube, le désespoir de la jeunesse marocaine et le fossé qui ne cesse de se creuser entre riches et pauvres, ce qui est assez courant ; mais ils ont également critiqué le roi Mohamed VI et raillé ses discours « qui ne servent plus à rien et qui n’emballent plus », ce qui est inédit. Jusqu’à présent en effet, ceux qui s’en prenaient au roi étaient souvent des « MRE », des Marocains résidant à l’étranger s’exprimant à l’abri d’une loi qui punit de prison toute critique de la monarchie. Il s’agit donc d’un véritable point de basculement dans les formes de contestation politique.

    « Ma vie n’a pas de but »

    Tout a commencé le 29 octobre 2019 par une chanson postée sur YouTube. On y voit trois jeunes rappeurs dénoncer avec des mots crus la corruption, les inégalités sociales, tout en désignant ouvertement le roi Mohamed VI :

    Qui a broyé le pays et qui continue à chercher la richesse ? […] Qui nous a mis dans ce pétrin ? Vous avez violé notre dignité […]. Si on est 40 millions dans ce pays, 30 millions restent avec toi parce qu’ils y sont forcés […]. Ma vie n’a pas de but […]. Je suis celui qui t’a fait confiance et qui a été trahi […]. Je suis le Rifain qui rêve d’un Rif meilleur…

    À l’heure où ces lignes sont écrites, la chanson a recueilli près de 22 millions de vues sur YouTube (les Marocains qui ont voté lors des dernières législatives sont 13 millions seulement…). Ses auteurs ? Trois jeunes rappeurs issus des quartiers populaires de Casablanca surnommés L’Zaar, Weld Legriya et L’Gnawi (Gnawi, Simo Gnawi). Le titre de la chanson est un slogan très en vogue parmi la jeunesse contestataire : Aacha chaab (vive le peuple), une paraphrase subversive de « vive le roi ».

    La machine judiciaire se met aussitôt en branle. L’Gnawi, de son vrai nom Mohamed Mounir est arrêté puis condamné le 24 novembre 2019 à un an de prison ferme. L’accusation ne mentionne aucun motif politique : le rappeur est condamné pour « outrage à la police ».

    Quelques jours plus tard, c’est une véritable avalanche d’arrestations et de condamnations qui se déclenche contre de jeunes Marocains, pour la plupart inconnus.

    Le 15 décembre, un adolescent de 18 ans, Ayoub Mahfoud, écope de trois ans de prison ferme après avoir partagé la chanson Aacha chaab sur sa page Facebook. Cette fois l’accusation est ouvertement politique : le jeune lycéen est condamné pour « atteinte au roi ». Devant l’émoi que cette affaire suscite, le tribunal décide, le 16 janvier, de le remettre en liberté provisoire, mais les poursuites sont maintenues et son procès devrait avoir lieu fin mars.

    Le 26 décembre, Mohamed Sekkaki, surnommé « Moul Kaskita » (l’homme à la casquette), un chômeur de Settat, ville pauvre entre Casablanca et Marrakech est arrêté et accusé d’« outrage à corps constitués ». Le motif politique est là aussi occulté ; en réalité, il a posté une vidéo dans laquelle il se moque copieusement du roi :

    Ces discours que tu lis en tremblant ne nous emballent plus […]. Quand tu tombes malade, tu ne te soignes pas ici, dans ton pays, dans nos hôpitaux, tu vas à l’étranger pour te soigner. Tu dis ‘’mon cher peuple’’ alors que ton peuple souffre le martyre à cause des inégalités et des injustices…

    Il est condamné à quatre ans de prison ferme.

    Le 26 décembre, pour un tweet publié en avril 2019 [1] dans lequel il s’en est pris au juge qui a dirigé les procès du Hirak du Rif, le journaliste Omar Radi est incarcéré à la prison de Casablanca pour « outrage à magistrat ». Là aussi, devant la mobilisation de la société civile, le juge a décidé de le remettre en liberté provisoire le 31 décembre, tout en maintenant les poursuites.

    « On n’a jamais compris »

    Le 1er janvier, un adolescent de 17 ans, Hamza Asbaar, est condamné à quatre ans de prison après avoir posté sur YouTube sa chanson On a compris dans laquelle il attaque ouvertement le roi et ses discours « qu’on n’a jamais compris », chante-t-il :

    On n’arrête pas d’écouter ses discours, qu’on n’a jamais compris […]. La Constitution est taillée sur mesure pour lui […]. Tu as compris, on a compris…

    Le 16 janvier, le tribunal de Lâayoun, au Sahara occidental, a réduit sa peine de quatre ans à huit mois. Il reste donc en prison.

    Cette vague de répression — la liste est longue — contre de jeunes youtubeurs vivant au Maroc et ayant, de manière tout à fait assumée, critiqué le monarque et sa politique s’explique sans doute par la volonté de tordre le cou à toute forme de libération de la parole, et, selon un proche du palais, de « rétablir l’hiba [2] de la monarchie et de l’État », incarné par un monarque de plus en plus impopulaire.

    Pendant des années Mohamed VI a construit sa communication politique sur l’image et le mouvement : celle d’un jeune roi populaire qui va à la rencontre de ses sujets. Des images où on le voit inaugurer des projets locaux ou distribuer des dons en nature (parfois des cartables ou des paniers contenant de l’huile et de farine) à des personnes choisies par les agents du ministère de l’intérieur dans certaines villes ou villages, généralement à la veille du ramadan.

    Il est également présenté par les chaînes officielles (Al-Oula, 2M, Medi1TV… dont les journalistes ressemblent davantage à de petits fonctionnaires de l’état civil qu’à des reporters) comme la seule institution « qui marche, qui bouge », la seule qui vaille. Face au monarque décrit aussi comme « le seul acteur fiable », le gouvernement, les partis politiques ou encore le Parlement incarneraient quant à eux la médiocrité, l’opportunisme et l’inefficacité — ce qui n’est pas tout à fait faux. Dans une rengaine proprement orientale, il est souvent présenté comme le bon calife entouré de mauvais vizirs : Lmalik zouine, lidayrine bih li khaybine (le roi est bon, les méchants, ce sont ceux qui l’entourent).

    Des discours royaux qui « n’emballent » plus

    Aujourd’hui, ces stratégies se sont essoufflées et la popularité de M6 bat de l’aile. Après plus de vingt ans d’un pouvoir absolu, l’image du roi Mohamed VI est abîmée par l’ampleur des problèmes sociaux auxquels fait face une large partie de la population marocaine. Les « projets » de développement maintes fois promis par le souverain dans ses discours, les chantiers dits « structurants » et les promesses de réforme semblent n’avoir profité qu’à une minorité de chanceux, selon les propres aveux du monarque. Sans parler de la réforme de l’enseignement, de la lutte contre la corruption, de la pauvreté et des injustices sociales qui atteignent des proportions dangereuses, y compris pour la stabilité du régime.

    Outre ses discours qui n’« emballent » plus, les décisions du roi manquent de plus en plus de cohérence et de rigueur, ce qui n’arrange pas les choses en termes de popularité. L’arrestation d’Omar Radi a eu lieu quelques jours seulement après la nomination par le roi d’une « commission pour le développement » présidée par l’ambassadeur du Maroc à Paris, Chakib Benmoussa. Indigné, l’un de ses membres, Rachid Benzine, un universitaire pourtant proche du palais écrit dans un tweet : « La mise en détention d’Omar Radi nous interpelle et nous rappelle qu’aucun modèle de développement ne saurait être défendable ni viable sans la garantie de la liberté d’expression et d’information. Le développement implique la critique et le débat d’idées, ou il n’est pas. »

    Même si elle reste relative en l’absence de sondages sur la monarchie (interdits au Maroc), l’impopularité croissante de Mohamed VI se mesure surtout via les réseaux sociaux où des milliers de Marocains peuvent s’exprimer avec une relative liberté. Le fait, par exemple, qu’Aacha chaab ait été entendue par près de 22 millions de Marocains, et commentée positivement par des milliers d’internautes en dit long sur la popularité abîmée du « roi des pauvres ».

    Une police qui rappelle celle de Ben Ali

    Par ailleurs, si les critiques et les moqueries des jeunes youtubeurs n’épargnent par la personne du roi, ses discours sont particulièrement visés, et pour cause : il est le maître absolu des horloges et les Marocains le savent. C’est ce qui explique qu’au début de son règne, ses paroles généraient de grandes attentes, mais aussi qu’ils suscitent désormais autant de déception.

    Pour faire taire ces voix qui émergent spontanément, critiquent le roi sans le diffamer via les réseaux sociaux, la monarchie s’appuie sur une police qui rappelle l’ancien régime tunisien de Zine El-Abidine Ben Ali et des juges peu respectueux de leur indépendance.

    Depuis la fermeture du Journal hebdomadaire (fleuron de la presse indépendante au Maroc entre 1997 et 2010) il y a juste dix ans, les pressions économiques et la menace judiciaire continuent de peser sur ce qui reste de la presse privée. À ce niveau aussi, le rôle de la justice, inféodée au palais et à l’entourage royal, est crucial.

    Au fur et à mesure que la répression prend de l’ampleur, la justice marocaine est mise à l’index par les ONG (marocaines et internationales) et présentée comme le bras séculier du roi et de son entourage. Non seulement le monarque nomme les magistrats, mais les verdicts sont prononcés en son nom et il est le président du Conseil supérieur de la magistrature. Dans les procès politiques qui continuent de se dérouler à Meknès, Lâayoun ou Casablanca, il est implicitement à la fois juge et partie, constatent avec amertume les défenseurs des droits humains, qui ne cessent d’appeler à une véritable séparation des pouvoirs.

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    Tags : Maroc, Mohammed VI, monarchie, répression,

  • Maroc : Lettre confidentielle filtrée du bureau de Dlamini Zuma

    Les espions de la DGED sont partout en quête de légitimation du pillage des ressources du Sahara Occidental. Le Maroc ne lésine pas dans les moyens dans le but de réaliser ses rêves expansionnistes.
    Ainsi, après avoir piraté les ordinateurs du Secrétariat général de l’ONU en vue d’espionner ses activités de l’, le voilà avec un document subtilisé du bureau de Dlamini Zuma, présidente, à l’époque, de la Commission Africaine.
    Pour cela, le Maroc pouvait compter sur les fidèles services d’un de ses collaborateurs les plus proches, le Burkinabè JeanBaptiste Toubo Tanam Natama, Directeur de cabinet de Nkosazana DlaminiZuma, aujourd’hui décédé.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Jean-Baptiste Natama, Union Africaine, commission africaine, Dlamini Zuma,
  • Maroc : l’histoire de la DGED et le cabinet Global Gerson Advisors

    Gerson Global Advisors (GGA) est un cabinet de conseil créé en 2010 par Russ Gerson et le marocain Rabie Mansouri. Il a été embauché par le Maroc dans le but de faire face à la vague des printemps arabes, promouvoir l’image du Royaume aux Etats-Unis et dénigrer l’Algérie et le Front Polisario.

    Un an plus tard, le cabinet a décidé de limoger Rabie Mansouri, Saad Bendidi, l’ ancien directeur délégué de Saham, et un certain Stephen Norris, accusés d’être impliqués dans une opération de falsification d’emails destinés à la DGED (le service marocain de Renseignement extérieur).

    Une copie de la lettre de licenciement qu’ils ont reçu a été envoyé au directeur général de la DGED, Yassine Mansouri dont voici le texte :

    Au nom de Gerson Global Advisors, LLC («GGA»), que nous servons de conseiller juridique, je vous écris pour confirmer que votre emploi chez GGA a pris fin le 28 janvier 2012.

    GGA nous a demandé de vous rappeler que toutes les informations confidentielles et exclusives auxquelles vous aviez accès restent la propriété exclusive de GGA. Étant donné que votre emploi a pris fin, votre utilisation de ces informations peut vous exposer à une responsabilité légale, notamment en cas de détournement de secrets commerciaux.

    De plus, GGA vous demande de vous abstenir de déclarations qui diffament GGA ou son personnel.

    Enfin, GGA nous a également demandé de vous rappeler que tous ses contrats et relations clients restent également sa propriété exclusive. GGA ne tolérera aucune tentative de perturber indûment les relations contractuelles existantes entre GGA et ses clients – en particulier le Royaume du Maroc et le Groupe OCP – et répondra à des telles tentatives avec tous les moyens de recours légaux.

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    Tags : Maroc, Global Gerson Advisors, GGA, Rabie Mansouri, Saad Bendidi, Stephen Norris, DGED, lobbying,

  • Bin Salman montre la faiblesse de la monarchie saoudienne, pas sa force

    Francesca Salvatore

    Inside Over, 12 mars 2020

    Mala tempora currunt pour la monarchie saoudienne. La maison royale, point de référence de la pétromonarchie, ne semble pas aussi forte qu’elle le souhaite. Enquêtes, excellentes arrestations, initiatives majeures et défis pour l’avenir: en regardant Riad de l’extérieur, on dirait une monarchie d’acier absolue et Mohammed bin Salman semblerait être son prophète, interprète et leader incontesté. Cependant, ces manifestations frappantes, souvent schizophrènes, sont le symptôme d’une crise de légitimité qui se traduit souvent par un syndrome de conspiration persistant qui conduit bin Salman à faire souvent des nettoyages drastiques de son entourage.
    L’architecture de Saoud s’effondre
    Bin Salman est très différent de ses ancêtres, c’était clair dès le départ. Son grand-père, le roi Abdelaziz Ibn Al Saud, le deus ex machina de l’Arabie moderne, a fondé l’État saoudien sur trois piliers: la redistribution de la richesse pétrolière entre les sujets du royaume en échange de la loyauté royale, un lien fort avec l’establishment Wahabite et, chef-d’œuvre de sa politique étrangère, ont scellé une alliance stratégique avec les États-Unis.
    Cependant, malgré tous les efforts, ce système s’effrite. Avec une population croissante et une économie tributaire du pétrole, l’Arabie saoudite fait face à une crise que les paillettes et les néons Vision 2030 ne peuvent pas résoudre. L’héritier du trône n’a pas vraiment tenté de démanteler les structures oligarchiques qui étouffent l’économie saoudienne, il a simplement remplacé les anciens potentats par de nouveaux, très fidèles à lui. Jusqu’à la prochaine purge. Sans parler du peuple saoudien, à qui il demande de subir l’austérité sans essayer de faire face à une pauvreté généralisée.
    Tags : Arabie Saoudite, MBS, Mohamed Bin Salman, wahabite,
  • Au Maroc, le coronavirus ne peut plus être stoppé, mais on peut encore sauver des vies

    Par Youssef Oulhote, docteur en épidémiologie et biostatistique, enseignant-chercheur à l’Université du Massachusetts et à l’École de Santé Publique de l’Université de Harvard (USA)
    L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que l’épidémie du Covid-19 est maintenant une pandémie. A l’heure où ces lignes sont écrites, plus de 138 000 cas et plus de 5 000 décès ont déjà été enregistrés dans 131 pays. Au Maroc, 7 cas ont été déclarés jusqu’à présent. Il est fort probable que le nombre réel de cas soit 10 à 100 fois supérieur, vu que le nombre de cas détectés reflète davantage le nombre de tests effectués par les pouvoirs publics que la réalité de la transmission sur le terrain. Ce qui est certain, c’est qu’il y a déjà des transmissions communautaires, et que le nombre de cas va exploser dans les semaines à venir. L’objectif n’est plus de contenir le virus, mais de retarder sa transmission.
    Pourquoi le Covid-19 est beaucoup plus dangereux que la grippe saisonnière ?
    Le Coronavirus ou SARS-CoV-2 est un danger imminent pour le Maroc et son système de santé déjà fragile. Beaucoup de gens comparent ce virus à la grippe. Cependant, il faut retenir que le nombre de cas de grippe est réparti sur une période de huit mois ou plus, alors que les cas de Covid-19 augmentent de façon exponentielle au cours de quelques semaines, comme on l’observe actuellement.
    On doit donc s’attendre à des dizaines de milliers de cas au Maroc dans les semaines à venir. Les projections les plus pessimistes indiquent que la maladie pourrait se transmettre à plus de la moitié de la population si des mesures préventives sérieuses ne sont pas prises immédiatement. Ces chiffres ne sont pas exagérés, et sont basés sur un taux de reproduction de base « R_0 » de 2 à 3. Autrement dit, l’hypothèse est que chaque personne infectée transmettrait le virus à 2 ou 3 autres personnes en moyenne, contre 1.3 pour la grippe. Dans une telle configuration, le nombre de cas devrait doubler tous les 2 à 3 jours. Autre fait inquiétant, la période d’incubation du virus est d’à peu près 5 jours en moyenne, mais peut varier largement de 2 à 14 jours, avec une période de latence (durant laquelle le malade ne présente aucun symptôme) d’environ 2 à 4 jours. Cela signifie que durant deux à trois jours, le malade peut être asymptomatique mais transmet quand même le virus. C’est une différence importante avec la grippe saisonnière, qui explique en partie le défi supplémentaire posé aux pouvoirs publics.

    Enfin, le Covid-19 pose un défi sérieux dans la mesure où près de 10 à 20% des personnes infectées devront être hospitalisées, selon les derniers chiffres venus de Chine et Italie. Une partie non négligeable aura besoin de soins intensifs. Il est important de souligner qu’entre 60% et 80% des personnes infectées auront des symptômes comparables à ceux de la grippe et ne nécessiteront pas d’hospitalisation.

    Tags : Maroc, coronavirus, pandémie, épidémie, contagion, infection,