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  • LE MAROC SUBIT REVERS SUR REVERS À PROPOS DU SAHARA OCCIDENTAL

    L’Union européenne et les pays qui la composent se conforment au droit international à propos de leurs relations avec le Maroc s’agissant du Sahara occidental. En effet, à la demande du Front Polisario, la justice européenne a annulé un accord de libre-échange conclu avec Rabat incluant le Sahara occidental.
    Cette décision est lourde de conséquences pour le Maroc qui voit ainsi tout son commerce impliquant les richesses agricoles et minières du Sahara remis en question. Aussi, la société lituanienne de production d’engrais Lifosa a rompu ses contrats d’importations de phosphates en provenance du Sahara occidental. Lifosa indique qu’elle « n’a pas l’intention d’acheter du minerai des phosphates du Sahara occidental en 2016, ni dans un avenir prévisible. »
    La réaction du Maroc à ces décisions qui ne touchent pas seulement à l’économie et au commerce, les pertes pour Rabat se chiffrent en millions d’euros, mais concernent également la diplomatie, est de « suspendre tout contact » avec l’Union européenne. Les analystes européens jugent cette attitude marocaine comme un chantage à la coopération entre l’Europe et le Maroc, un allié considéré précieux, dans la lutte contre le terrorisme.
    Internationalement, l’affaire du Sahara occidental est posée dès le début des années 60 aussi bien aux Nations Unies qu’à l’Organisation de l’Unité Africaine. Le 16 octobre 1964, le comité de décolonisation de l’ONU recommande la décolonisation du Sahara occidental et d’Ifni, les deux questions ayant été examinées ensemble ; Ifni a été rétrocédée au Maroc en 1969.
    Depuis 1964, les Nations Unies n’ont pas cessé de recommander à l’Espagne de prendre toutes les mesures nécessaires pour la décolonisation du territoire. Elles ont réitéré dans une série de résolutions « la nécessité de consulter la population sahraouie sur son avenir politique dans les conditions exigeantes de liberté et d’authenticité ». Les Nations Unies invitaient l’Espagne, comme puissance administrante du Sahara, « à arrêter le plus tôt possible, en conformité avec les aspirations de la population autochtone du Sahara espagnol et en consultation avec les gouvernements marocain et mauritanien et toute autre partie intéressée (Algérie ?), les modalités de l’organisation d’un référendum qui sera tenu sous les auspices de l’ONU afin de permettre à la population autochtone du territoire d’exercer librement son droit à l’autodétermination ».
  • La mauvaise foi de Rabat

    Le gouvernement marocain n’avoue jamais les véritables raisons de ses faits et gestes. 
    Dernière en date. Une affirmation du directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak Khiame, dans une interview publiée par Maroc Hebdo. Selon Khiame, l’organisation d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) « contrôle tout le sud de l’Algérie ». Plus le mensonge est gros plus il risque d’être cru. Si des cellules d’AQMI ou de Daech sont constamment démantelées en Algérie, il n y a aucune commune mesure avec ce qui se passe au Maroc où en une année, plus de 160 cellules de Daech ont été découvertes. 
    La presse marocaine omet de rappeler les nombreux terroristes qui ont rejoint les rangs de Daech ainsi que les éléments ayant perpétré les attentats de Paris. Les autorités algériennes ont alerté Rabat sur le nombre de Marocains entrés en Algérie depuis début janvier avec pour but de rejoindre la Libye. Des centaines de ressortissants marocains sont soupçonnés de vouloir rallier les groupes armés terroristes en Libye. Les Marocains sont les plus nombreux parmi les étrangers dans les rangs de l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Avec plus de 1 000 éléments, le Maroc se place en deuxième position derrière la Tunisie en termes d’effectifs. Ils sont 1 193 Marocains à avoir quitté leur pays pour faire le jihad au sein de l’EI. Le chiffre émane de la Direction générale des études et de la documentation (DGED marocain).
    Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a reçu l’ambassadeur du Maroc en Algérie pour porter à sa connaissance un flux « massif » et « inhabituel » de Marocains à destination de la Libye à travers l’Algérie. Le Maroc est aujourd’hui en état d’alerte maximale. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une cellule plus ou moins proche de Daech ne soit démantelée au Maroc ou dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Devrait-on pour autant considérer à notre tour que le Maroc est sous l’emprise de Daech ? La schizophrénie politique du régime marocain a toujours été l’une des caractéristiques dominantes et elle continue à façonner son discours global. Même les médias sont soumis à un contrôle strict de la part du makhzen, cette administration royale qui régente la vie politique du pays. Tous les médias marocains, sans exception, ont mis en exergue un énorme mensonge du makhzen selon lequel Rabat a décidé de rompre ses relations avec Téhéran en 2009 à cause de prétendues déclarations d’un haut responsable iranien sur l’Etat de Bahreïn, le qualifiant de 14e province iranienne, alors que certains sites marocains accusaient Téhéran de « pratiques de prosélytismes visant à répandre la doctrine chiite au détriment du sunnisme ».
    Il a fallu attendre décembre 2010 pour comprendre ce geste inexplicable, via un câble américain qui a mis à nu la mythomanie du makhzen. Le geste marocain était venu sur ordre express de l’Arabie saoudite. Les médias sont convaincus que la décision tardive de Rabat de geler ses relations avec l’Union européenne est due au diktat de la Cour européenne de justice sur l’accord agricole entre Bruxelles et le Maroc. Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, la porte-parole de l’UE, Fédérica Mogherini, laisse d’ailleurs pointer, en langage diplomatique, une forme d’agacement dans la tension ainsi créée par Rabat : « De nombreux contacts ont été effectués à tous les niveaux entre l’UE et le Maroc sur cette question depuis le mois de décembre, et le Maroc a été tenu pleinement informé tout au long du processus, dans le cadre des contraintes juridiques qui s’appliquent » a-t-elle tenu à répondre aux mensonges du chef du gouvernement Benkirane. La décision marocaine est tombée en même temps que l’annonce de la visite que le SG de l’ONU compte effectuer au Sahara Occidental en vue de s’enquérir de la situation de la mission onusienne dans l’ancienne colonie espagnole. 
    Les autorités marocaines refusant d’autoriser l’atterrissage de son avion à El Ayoune, capitale du Sahara occidental occupée par le Maroc, Ban Ki-moon, contrarié, a décidé d’effectuer sa visite dans la partie libérée par le Front Polisario. Dans la commune de Bir Lahlou, plus précisément. Soit le lieu où la RASD a été proclamée il y a 40 ans. Une autre gifle que le SG de l’ONU donne aux autorités du makhzen.
    http://www.jeune-independant.net/La-mauvaise-foi-de-Rabat.html
  • La diplomatie de Nacer Bourita et consorts

    Pour le magazine Tel-Quel, la récente nomination de Nacer Bourita ministre délégué aux affaires étrangères constitue un « Un CDD donc qui couronne le sans-faute d’un diplomate de carrière ».
    « A 46 ans, ce natif de Taounate, père de deux enfants, s’est déjà imposé comme un poids lourd du ministère des affaires étrangères et de la coopération (MAEC), dont il maîtrise tous les arcanes », ajoute l’hebdomadaire marocain. Un jugement basé, sans doute, sur son protagonisme dans le dossier du Sahara Occidental dans les documents confidentiels révélés par le hacker Chris Coleman. Un jugement aussi qui délatte aussi une certaine collusion idéologique avec le Makhzen.
    Celui qui a écrit ces lignes sur Bourita le 15 février 2016 était loin de deviner que quelques jours après, la diplomatie marocaine allait vivre un cauchemar dans les deux principaux dossiers que Bourita gérait : Le Sahara Occidental et les relations avec l’Union Européenne.
    « La stratégie de la tension » vantée par Tel-Quel et attribuée à Bourita n’a pas donné les résultats escomptés. Une stratégie basée sur l’auto-suggestion. A force de répéter que le Maroc est le meilleur partenaire de l’Occident en Afrique du Nord, Bourita et compagnie ont fini par le croire. Comme le mythomane avec ses mensonges.
    La preuve est là. Elle est dans les graves crises que traversent les relations du Maroc avec l’Union Européenne et l’ONU. 
    Le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon n’a pas inclu Rabat dans son agenda dans sa tournée dans la région. Les autorités marocaines n’ont rien trouvé comme argument que d’avancer que le roi n’est pas là. Celui-ci est obligé de prolonger son séjour en France et ailleurs pour éviter de rencontrer le diplomate coréen. Pire encore, pour empêcher Ban de visiter la mission onusien du Sahara Occidental (MINURSO), on lui a fait savoir que son avion n’aura pas d’autorisation d’atterrissage dans la ville d’El Aaiun, capitale de l’ancienne colonie espagnole sous occupation marocaine. Il a sans doute du les forcer à ce niveau de « diplomatie offensive » pour en arriver là. 
    Ce comportement a contraint le Chef de l’ONU à frapper fort en leur rappelant que le Sahara Occidental est un territoire non autonome en attente de décolonisation et s’il ne peut pas atterrir à El Aaiun, il le fera à Bir Lehlou, là où il y a 40 ans, le Front Polisario avait annoncé la création de la RASD. Les marocains, dans leur stratégie de la tension auront-ils le courage d’empêcher l’avion de Ban Ki-moon d’atterrir à Bir Lehlou? 
    Un autre épisode qui témoigne de l’échec de la diplomatie prônée par Bourita et consorts se trouve dans la réaction de l’Union Européenne. les réactions des voyous de la rue qui caractérisent les sorties de Rabat a irrité le partenaire européen au point de rappeler au Maroc les principales règles et usages protocolaires et diplomatiques en mettant l’accent sur « le respect mutuel ».
    Bourita et consorts sont allés jusqu’à prendre les européens pour des imbéciles. Leur ignorance les a conduit jusqu’à prétendre que l’Europe nie la qualité du Front Polisario de personnalité morale pouvant déposer une plainte auprès de la Cour Européenne de Justice.
  • Grossière manip

    » Mais pourquoi diantre balancer un pareil mensonge, si ce n’est que pour souhaiter que l’Algérie coopère plus avec ses voisins ? Il est de notoriété publique que l’Algérie le fait avec toute la bonne volonté du monde, même s’il est hors de question que les frontières terrestres avec le Maroc soient rouvertes avant que cette question (supplique de la part de Rabat) ne soit traitée dans un cadre globale, incluant la lutte contre le terrorisme, la contrebande et le trafic de drogue, ainsi que le règlement de la problématique sahraouie dans le strict respect du droit international… »
    Par Mohamed Abdoun :
    Rabat, désormais dos au mur par la communauté internationale concernant sa politique colonialiste exercée au Sahara Occidental, et dont les produits sont carrément boycottés par la communauté européenne, ne sait franchement plus quoi inventer pour se sortir de ce mauvais pas. 
    Le dernier, sans doute, avant que le peuple sahraoui ne puisse enfin jouir de son droit à l’autodétermination, sous peine de reprise du conflit armé dans le très proche avenir. Il semble que les conseillers de Mohamed VI, en mal d’inspiration, aient ainsi décidé de verser dans la diversion, pour grossière et insipide qu’elle fut. Chemin faisant, ils donnent l’air d’avoir fait leur (et leurre surtout) cette maxime selon laquelle plus une couleuvre est grosse et plus elle a de chance d’être avalée, intégralement gobée. 
    Le serpent nous vient, donc, du journal » Maroc Hebdo « , réputé très proche du Makhzen. Celui-ci, toute honte bue, ose publier une interview d’un certain Abdelhak Khiame. Celui-ci n’est rien moins que le directeur, tenez-vous bien, du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ). Le journal, avant de nous asséner sa vérité « , prend le soin de souligner perfidement que le responsable sécuritaire en question serait, je cite » l’un des hommes les mieux informés du royaume « . Sic. 
    Mais de quoi retourne-t-il au juste ? Je vous le donne en mille : à en croire cet individu, donc, que je cite encore, » l’organisation d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) contrôle tout le sud de l’Algérie « . Oui, vous avez bien lu. A l’en croire, cette organisation terroriste, contrôlerait tout le sud algérien, c’est-àdire à peu près les deux tiers de l’ensemble du territoire national. Si la vie continue de s’y dérouler normalement, si les forces de l’ANP réalisent au quotidien des saisies d’armements et des arrestations de contrebandiers aux frontières, toujours aux frontières, si l’autorité de l’Etat n’a jamais été aussi présente, sans être oppressante pour autant, c’est que l’AQMI se fait sans doute discrète, carrément fantomatique, si l’on veut continuer de croire ce bonhomme. 
    Mais pourquoi diantre balancer un pareil mensonge, si ce n’est que pour souhaiter que l’Algérie coopère plus avec ses voisins ? Il est de notoriété publique que l’Algérie le fait avec toute la bonne volonté du monde, même s’il est hors de question que les frontières terrestres avec le Maroc soient rouverte avant que cette question (supplique de la part de Rabat) ne soit traitée dans un cadre globale, incluant la lutte contre le terrorisme, la contrebande et le trafic de drogue, ainsi que le règlement de la problématique sahraouie dans le stricte respect du droit international, conformément aux nombreuses résolutions internationales prises dans ce sens, abondant toutes dans le sens du droit du peuple sahraoui à la tenue d’un référendum d’autodétermination. Pour qui sait que le Maroc est le plus gros producteur et exportateur de drogue, et que cela se fait avec la complicité des services de sécurité de sa majesté Mohamed VI, il est à peu près certain que le sieur Abdelhak Khiame, avant de nous asséner ses » pathétiques vérités « , ne semble pas avoir fumé que de la moquette.
    M. A.
  • Annulation de l’accord agricole UE-Maroc : Mohamed VI dans ses petites… babouches

    Le Maroc a été « tenu pleinement informé » du processus d’introduction de recours par le Conseil de l’Union européenne au verdict de la Cour européenne de Justice (CJUE) annulant l’accord agricole entre les deux parties, a affirmé, vendredi, l’UE en réponse aux accusations de Rabat sur une prétendue « absence de transparence ». 
    Réagissant à la décision du Maroc de suspendre ses contacts avec l’UE dans l’attente d’explications, les services diplomatiques de la Haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, ont assuré, dans un communiqué, que « de nombreux contacts ont été effectués à tous les niveaux entre l’UE et le Maroc sur cette question depuis le mois de décembre ». « (à) le Maroc a été tenu pleinement informé tout au long du processus, dans le cadre des contraintes juridiques qui s’appliquent », ont soutenu les services diplomatiques de l’UE, réfutant les accusations du porteparole du gouvernement marocain qui a prétendu, jeudi, « l’absence de transparence et de clarté de certains membres de l’UE ». 
    Irritée par la décision unilatérale du Maroc, l’UE a tenu à lui rappeler les principales règles et usages protocolaires et diplomatiques en mettant l’accent sur « le respect mutuel ». « Notre conviction est qu’un véritable partenariat implique l’écoute, le partage, la solidarité et le respect mutuels entre partenaires », ont clairement souligné les services diplomatiques de l’UE. Jeudi, le chef de gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a reçu l’ambassadeur de l’UE à Rabat pour l’informer de la décision de son pays de « l’arrêt de tout contact avec la Commission européenne et le Conseil européen ». Une décision prise pour contester le verdict de la CJUE qui a annulé, le 10 décembre dernier, l’accord agricole qui liait l’UE au Maroc, et ce, suite à une plainte déposée par le Front Polisario qui a contesté cet accord qui incluait le Sahara Occidental occupé par le Maroc. 
    La CJUE a relevé dans son jugement que le Conseil de l’UE a manqué à son obligation de vérifier si l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental occupé se fait ou non au profit du peuple sahraoui. Interrogé sur la décision de l’UE de faire appel du jugement rendu par la CJUE, Me Gilles Devers, principal avocat du Front Polisario, qui avait porté l’affaire devant le tribunal européen, s’était dit confiant, assurant que le collectif d’avocats engagé dans cette affaire « ira devant la Cour avec les mêmes arguments ». 
    « Ce qu’a jugé le tribunal peut faire objet d’un appel, mais il y a ce que la Commission européenne a écrit noir sur blanc. Elle a écrit que le Front Polisario est un mouvement de libération nationale, qu’il est le seul représentant du peuple sahraoui. Elle a écrit qu’elle ne reconnaissait de territoire du Maroc que celui qui est dans les frontières historiques. Donc la Commission européenne ne peut pas faire appel sur ce qu’elle a écrit », avait-il précisé.
  • Le Maroc récolte les fruits de sa malade d’auto-suggestion

    Bruxelles réfute les accusations de Rabat sur «l’absence de transparence»
    Le Maroc a été «tenu pleinement informé» du processus d’introduction de recours par le Conseil de l’Union européenne au verdict de la Cour européenne de Justice (CJUE) annulant l’accord agricole entre les deux parties, a affirmé l’UE en réponse aux accusations de Rabat sur une prétendue «absence de transparence». 
    Réagissant à la décision du Maroc de suspendre ses contacts avec l’UE dans l’attente d’explications, les services diplomatiques de la Haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, ont assuré, dans un communiqué, que «de nombreux contacts ont été effectués à tous les niveaux entre l’UE et le Maroc sur cette question depuis le mois de décembre». «(à) le Maroc a été tenu pleinement informé tout au long du processus, dans le cadre des contraintes juridiques qui s’appliquent», ont soutenu les services diplomatiques de l’UE, réfutant les accusations du porte-parole du gouvernement marocain qui a prétendu, jeudi, «l’absence de transparence et de clarté de certains membres de l’UE». Irritée par la décision unilatérale du Maroc, l’UE a tenu à lui rappeler les principales règles et usages protocolaires et diplomatiques en mettant l’accent sur «le respect mutuel». «Notre conviction est qu’un véritable partenariat implique l’écoute, le partage, la solidarité et le respect mutuels entre partenaires», ont clairement souligné les services diplomatiques de l’UE. Jeudi, le Chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a reçu l’ambassadeur de l’UE à Rabat pour l’informer de la décision de son pays de «l’arrêt de tout contact avec la Commission européenne et le Conseil européen». Une décision prise pour contester le verdict de la CJUE qui a annulé, le 10 décembre dernier, l’accord agricole qui liait l’UE au Maroc, et ce, suite à une plainte déposée par le Front Polisario qui a contesté cet accord qui incluait le Sahara occidental occupé par le Maroc. La CJUE a relevé dans son jugement que le Conseil de l’UE a manqué à son obligation de vérifier si l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental occupé se fait ou non au profit du peuple sahraoui. Interrogé sur la décision de l’UE de faire appel du jugement rendu par la CJUE, Me Gilles Devers, principal avocat du Front Polisario, qui avait porté l’affaire devant le tribunal européen, s’était dit confiant, assurant que le collectif d’avocats engagé dans cette affaire «ira devant la Cour avec les mêmes arguments». «Ce qu’a jugé le tribunal peut faire objet d’un appel, mais il y a ce que la Commission européenne a écrit noir sur blanc. Elle a écrit que le Front Polisario est un mouvement de libération nationale, qu’il est le seul repré- sentant du peuple sahraoui. Elle a écrit qu’elle ne reconnaissait de territoire du Maroc que celui qui est dans les frontières historiques. Donc la Commission européenne ne peut pas faire appel sur ce qu’elle a écrit», avait-il précisé. 
    Le MAE sahraoui rappelle à l’ONU sa responsabilité 
    Le ministre des Affaires étrangère sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, a rappelé à Rabouni (Base Echahid El Hanafi), aux Nations Unies leur mission qui est d’organiser le référendum au Sahara occidental. «Il faut que le référendum d’autodétermination au Sahara occidental soit organisé. 
    Nous attendons des Nations unies qu’ils assument leurs responsabilités. Une mission spéciale, qui est la Minurso, a été envoyée à cette fin», a déclaré M. Ould Salek. S’exprimant à la veille de la célébration du 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie (RASD), le chef de la diplomatie sahraoui a rappelé le déploiement, depuis le cessez-lefeu en 1991 entre le Front Polisario et l’occupant marocain, de la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Il a aussi rappelé les appels pressants du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour l’ouverture de négociations «sérieuses et responsables» entre les deux parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario). 
    Le responsable sahraoui, qui n’a pas cessé d’insister sur la mission de l’ONU et sa responsabilité quant au règlement du conflit, a ajouté que le peuple sahraoui ne restera pas les bras croisés. «Le message du 14e congrès du Front Polisario (tenu en décembre dernier) était que ‘’si les Nations unies n’avancent pas, le peuple sahraoui va avancer’’», allusion à une éventuelle reprise des armes pour continuer le combat vers l’indépendance, alors qu’il opte actuellement pour la lutte pacifique. 
    Il a, dans le même ordre d’idées, ajouté que «la communauté internationale toute entière, l’Union européenne comprise, ne reconnait pas la souveraineté du Maroc sur le territoire de notre pays». «Cela va de soi que l’occupant (marocain) va, à la fin, se cogner la tête contre le mur. C’est pour cela que nous disons qu’il est temps que le Maroc revienne à la raison et accepte d’appliquer avec nous ce qu’il a signé dument sous les auspices des Nations unies», a-t-il soutenu. 
    M. Ould Salek a argumenté que «c’est pour cette raison d’ailleurs que le Maroc est le seul pays, aujourd’hui, qui se trouve dans la place qui était celle de l’apartheid en Afrique du sud, et le seul pays africain qui n’est pas membre de l’Union africaine». Le chef de la diplomatie sahraouie a également souligné que «le Maroc commet des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et exploite illégalement les ressources naturelles du Sahara occidental occupé». Par ailleurs, M. Ould Salek a indiqué que «le Maroc est en train d’inonder toute la région africaine et maghrébine par la drogue», dénonçant que parmi les 25 000 terroristes internationaux répertoriés par les Nations unies, 14% sont des marocains.
    Bouteflika pour la relance des négociations entre le Maroc et le Polisario 
    Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réitéré les dispositions de l’Algérie à soutenir les efforts des Nations unies pour le règlement de la question sahraouie, tout en rappelant sa position immuable pour l’autodétermination de la dernière colonie d’Afrique. 
    D ans un message de félicitations adressé au président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, à l’occasion du 40ème anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie populaire (RASD), le chef de l’Etat a interpellé l’organisation onusienne sur le droit inaliénable à l’autodétermination nourri par les Sahraouis depuis plusieurs années, affirmant qu’ «une telle voie ne fera qu’ouvrir de nouveaux horizons plus prometteurs à la paix et au développement dans la région du Maghreb et en Afrique». «Le règlement de la question du Sahara occidental est de la responsabilité de l’Organisation des Nations unies», a affirmé le chef de l’Etat, assurant que, pour sa part, «l’Algérie ne ménagera aucun effort pour apporter son soutien et son appui à la proposition du secrétaire général de l’ONU visant à relancer les négociations directes entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario et à ses efforts en vue d’une solution juste et durable qui garantirait au peuple frère du Sahara occidental l’exercice de son droit inalié- nable à l’autodétermination», a-til ajouté. Réitérant les engagements de l’Algérie à soutenir les efforts des Nations unies, le chef de l’Etat a appelé à la stricte mise en œuvre de la doctrine des Nations unies dont sont justiciables les pays et les peuples coloniaux et la promotion des vertus du dialogue. «En sa qualité de pays voisin des deux parties au conflit, l’Algérie se reconnaît dans la démarche de la communauté internationale et des Nations unies en particulier qui, avec constance, préconise une solution basée sur l’autodé- termination du peuple du Sahara occidental, dans la lignée de la position de l’Afrique qui a placé, pour sa part, le parachèvement de la décolonisation en tête des priorités de son organisation continentale depuis sa création», a encore relevé le président Bouteflika dans son message. Et de souligner, avec force, l’attachement indéfectible de l’Algérie au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ; notamment en cette conjoncture favorable qui précède la visite imminente du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon dans la région.» »Je saisis cette opportunité qui intervient au lendemain de la tenue réussie des assises du 14ème congrès du Front Polisario, et qui marque une nouvelle étape dans l’histoire riche et glorieuse de la lutte du peuple du Sahara occidental, pour vous réaffirmer l’attachement de l’Algérie au respect du principe du droit des peuples à disposer d’euxmêmes, à la stricte mise en oeuvre de la doctrine des Nations unies dont sont justiciables les pays et les peuples coloniaux et à la promotion des vertus du dialogue», a soutenu le chef de l’Etat dans cette perspective. Le message de Bouteflika se veut un témoignage supplémentaire de soutien à la cause sahraouie et une éniè- me interpellation de l’opinion internationale de l’urgence de trouver une solution au Sahara occidental. 
    Le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz s’insurge : «Le Maroc ferme toutes les voies pacifiques»
    Le Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz a affirmé, hier, que «40 ans d’existence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) montre que celle-ci remplit toutes les conditions d’un État indépendant» lequel «a été agressé par le Maroc, un État africain et malheureusement voisin».
    Et de poursuivre plus loin, en déclarant que Rabat «a fermé et ferme toutes les voies pacifiques » a-t-il indiqué, menant au règlement de la question sahraouie, sur la base de la légalité internationale, relative à une question de décolonisation.
    La célébration du quarantième anniversaire de la proclamation de la RASD, le 27 février 1976, est l’occasion, pour le Président sahraoui «de lancer un message urgent et important» nous a-t-il déclaré, hier, au camp de réfugiés sahraoui, à, « l’ensemble de la communauté internationale, les pays la constituant et les Nations unies, pour emprunter la même voie de l’Union africaine (UA) dans sa reconnaissance de la RASD». Telle a été la réponse du Président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario à notre question de savoir quelles sont la portée et la teneur des festivités marquant le 40è anniversaire de la RASD en marge de la cérémonie officielle d’accueil des délégations étrangères, d’officiels et de la société civile, marquée par le salut des unités de l’Armée de libération du peuple sahraoui (ALPS). Pour le SG du Front Polisario « le message essentiel est que quarante ans de la RASD montrent que celle-ci remplit toutes les conditions d’un Etat indépendant» nous a-t-il déclaré, et d’ajouter « ayant été agressé par un autre Etat africain, et malheureusement voisin, le Maroc» lors de l’invasion militaire marocaine, en 1975, du Sahara occidental. Pour le président sahraoui « le Maroc ferme toutes les voies menant à la solution de la question sahraouie» sur la base de la Légalité internationale pour une question de décolonisation inscrite aux Nations unies. Plus explicite sur les entraves du colonisateur marocain, pour le règlement pacifique de la question sahraouie, selon le Droit international, le secrétaire général du Front Polisario, dira que «le Maroc a fermé la porte du référendum, et donc celle du droit international». Ce qui signifie, selon notre interlocuteur que Rabat « ferme ainsi, la porte des négociations » sous les auspices onusiens et d’ajouter « la fermeture également des territoires du Sahara occidental aux visites de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross et notamment celle de Ban Ki-Moon, en plus des observateurs étrangers» a-t-il indiqué. Donc, poursuit-t-il ,dans sa réponse, en affirmant que « le Maroc a et ferme toutes les portes face aux efforts et la voie pacifique, pour le règlement pacifique » de le décolonisation du Sahara occidental, Ce qui l’amène, plus loin à soutenir, au regard de des propos précités « donc c’est à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités » précise le secrétaire général du Front Polisario,, notamment, à travers, a-t-il poursuivi « par sa reconnaissance de la RASD » lance-t-il, « comme ce fut le cas, pour la question palestinienne» a conclu le Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz.
  • Ban ki-moon n’ira pas à Rabat: Carton rouge pour le Maroc

    par Moncef Wafi
    Finalement, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, n’intégrera pas le Maroc, dans son plan de vol, à l’occasion de sa première visite, prévue, la semaine prochaine, en Afrique du Nord, pour une tournée consacrée au conflit du Sahara Occidental. L’annonce faite, vendredi, par l’Organisation onusienne met, fin, ainsi au suspense entretenu par Rabat autour de cette escale et la réponse, toute diplomatique des Marocains qui ont expliqué que leur souverain ne sera pas présent au pays. «Le secrétaire général n’ira pas à Rabat. Le roi ne sera pas là», a notamment, déclaré, à propos de ce sujet, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. Dans son agenda, Ban Ki-moon, avait envisagé de se rendre à Laayoune, principale localité du Sahara Occidental occupé, ainsi qu’à Rabat pour essayer de déverrouiller, un conflit vieux de 40 ans. Ce refus des Marocains de recevoir un homme qu’ils ne considèrent pas comme un allié, était prévisible, eux qui ont tenté, dans un premier temps, d’entraver la visite du SG en allant jusqu’à lui choisir certaines régions à visiter, selon l’universitaire sahraoui, Mustapha Baba Sayed, professeur à l’Université Alger 3, dans une déclaration faite à la presse. Il précisera que l’idéal pour le régime marocain aurait été que la visite intervienne après la publication du rapport du Conseil de sécurité, sur l’examen du renouvellement du mandat de la Minurso, présente sur place depuis 1991, afin de veiller principalement, au respect du cessez-le-feu, entre le Maroc et le Polisario. 
    Ces atermoiements des autorités marocaines ont pour objectif de gagner du temps jusqu’à expiration du mandat de l’actuel secrétaire général de l’ONU, mais, aussi, de miser sur le prochain président américain favorable à la « solution » marocaine, a, également, expliqué le représentant du Front Polisario, auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari. 
    Des tentatives vaines puisque M. Dujarric avait indiqué qu’outre la situation humanitaire des réfugiés sahraouis, la visite du SG de l’ONU dans la région s’inscrira, également, dans le cadre de la préparation du prochain rapport sur la situation au Sahara Occidental qu’il doit présenter en avril au Conseil de sécurité. Cette tournée qui inclura le Burkina-Faso et la Mauritanie, les 3 et 4 mars, connaîtra son apogée, à partir du 5 mars jusqu’au 7, avec l’escale algérienne et la visite des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, ainsi que les locaux de la Minurso. Rappelons que Kofi Annan, l’ancien patron de l’ONU, avait visité Rabat et Laayoune, en 1998. 
    Du côté d’Alger, on réaffirme le soutien aux efforts de l’ONU pour relancer les négociations directes entre le Maroc et le Polisario. Le président de la République a, en effet, affirmé que l’Algérie «ne ménagera aucun effort» pour l’initiative onusienne qui garantit au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination. Alger a rappelé, de nouveau, sa position par rapport au conflit, se reconnaissant «dans la démarche de la Communauté internationale et des Nations unies, en particulier». Le message de Bouteflika est sans fioritures laissant la responsabilité du règlement de ce dossier, à l’ONU. Cette offensive de la Communauté internationale coïncide également, avec le froid qui caractérise, actuellement, les relations entre Rabat et Bruxelles, après l’annulation de l’accord agricole entre les deux parties. Jeudi dernier, le chef de gouvernement marocain, Abdelillah Benkirane, a informé l’ambassadeur de l’UE, à Rabat, de la décision de son pays de «l’arrêt de tout contact avec la Commission européenne et le Conseil européen». Une décision prise pour contester le verdict de la Cour européenne de Justice (CJUE) qui a annulé, le 10 décembre dernier, l’accord agricole qui liait l’UE au Maroc, suite à une plainte déposée par le Front Polisario qui a contesté cet accord qui incluait le Sahara Occidental occupé par le Maroc. La CJUE a relevé, dans son jugement, que le Conseil de l’UE a manqué à son obligation de vérifier si l’exploitation des richesses naturelles du Sahara Occidental occupé se fait ou non, au profit du peuple sahraoui.
  • L’ONU doit lever toute équivoque au Sahara occidental

    Le peuple sahraoui espère voir la visite, le mois prochain, du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, dans les camps de réfugiés lever toute équivoque et mettre l’organisation onusienne devant ses responsabilités, notamment en matière de conformité avec ses propres décisions. 
    C’est le vœu émis, hier, par le militant sahraoui et enseignant universitaire Baba Mustapha El Seyed, lors d’une conférence- débat animée au forum d’Echaâb, à l’occasion de la célébration du 40e anniversaire de la RASD, avec l’ex-sénateur et juriste Boudjemaâ Souileh et le spécialiste en relations internationales Makhlouf Sahel. 
    Pour les trois invités du forum, il est inconcevable que l’institution onusienne ne réagisse pas aux manœuvres et manipulations des politiciens marocains pour faire avorter toute démarche confortant l’autodétermination du peuple sahraoui. « L’occupation par le Maroc du Sahara est loin d’être un problème régional. C’est une question d’occupation qui a suscité l’intérêt de toute la communauté internationale, mais sans pouvoir ni vouloir y mettre fin », atteste le militant sahraoui. 
    Il a rappelé que l’occupant marocain ne cesse, fort de l’appui de ses alliés, de bafouer toutes les conventions des droits de l’homme. Il a regretté le fait que l’occupant marocain, pays voisin, censé constituer un appui au profit du peuple sahraoui pour faire face à l’occupation espagnole qui a imposé son diktat dans la région un siècle durant, complote avec ses alliés pour faire de ce pays une colonie. 
    Il a cité l’accord de Madrid signé en 1975 et la politique du fait accompli imposée par les autorités marocaines. Ces décennies de résistance, de souffrance, d’exactions et de spoliation de richesse n’ont à aucun moment pu faire fléchir la détermination des Sahraouis. L’invité sahraoui a salué les efforts de l’Algérie et son implication pour faire entendre la voix des Sahraouis à travers le monde. « La question sahraouie est la cause défendue par tous les peuples épris de liberté et de justice », a-t-il souligné, tout en dénonçant la politique des deux poids, deux mesures adoptée par l’ONU. En témoigne, selon lui, « la reconnaissance du Timor Est », a-t-il fait remarquer. 
    Pour les deux autres invités, il temps que la communauté internationale se conforme à ses principes et œuvre pour la consécration de l’équité dans la cause sahraouie, d’autant plus que tous les rapports de l’ONU confirment qu’il n’y a aucun lien d’appartenance entre le Maroc et le Sahara occidental. Selon eux, « il faut donner la possibilité au peuple sahraoui, la possibilité et les moyens nécessaires pour son autodétermination ».
    Safia D.
  • Le Maroc demande à l’Union européenne de renier les décisions de sa propre justice

    Suspension des contacts entre Bruxelles et abat -Le Maroc demande à l’Union européenne de renier les décisions de sa propre justice

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Rabat, en définitive, demande à Bruxelles de s’asseoir sur une décision de justice européenne. Le Maroc annonce la suspension de «tout contact» avec l’Union européenne. Les autorités de Rabat ne cachent pas les raisons de leur désappointement. Il s’agit de l’arrêt de la Cour de justice européenne qui a annulé l’Accord de pêche contracté avec l’Union européenne et qui englobe le Sahara occidental.
    Idiotie du Makhzen qui n’ignore, pourtant, pas l’indépendance des magistrats de Luxembourg-City par rapport aux exécutifs des 28 ? Ultimes manœuvres pour peser, davantage, dans le recours que compte introduire la Commission Barroso contre l’arrêt de justice ? Là aussi, il s’agit de droit et les institutions européennes peuvent, certes, exercer des pressions sur les juges, sans doute le font-ils, déjà ? mais en dernière instance les magistrats décideront seuls.
    Des indices — sérieux — montrent, d’ailleurs, que les décideurs européens sont préoccupés au plus haut point par ce recours de tous les dangers. Les nombreux avocats et experts qui «travaillent» l’appel pour le compte de l’UE ont d’ailleurs demandé le report du dépôt de l’appel. Dernier délai, le 28 du mois en cours. Les défendeurs de Bruxelles sont dans l’obligation en droit de déterminer avec précision le ou les points sur lesquels ils se fondent pour obtenir l’annulation ou la redéfinition du premier arrêt. La marge de manœuvre est étroite. Ni les avocats, ni les magistrats de Luxembourg n’ignorent deux faits majeurs et incontournables, en l’occurrence.
    D’un, le Sahara occidental est identifié comme territoire non autonome, relevant de la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation et que, seul un référendum d’autodétermination des populations sahraouies tranchera, définitivement, le statut final des territoires. Ce à quoi s’attellent précisément Christopher Ross, envoyé spécial onusien dans la région, et Ban Ki-moon, le SG de l’instance suprême du droit international. Moon sera, d’ailleurs, la première semaine de mars en Algérie, en Mauritanie et dans les camps de réfugiés à Tindouf.
    Sans doute, poussera-t-il jusqu’à Tifariti dans la zone libérée du Sahara occidental, siège du Polisario et de la RASD.
    De deux, il est clairement noté dans le jugement qui a invalidé l’Accord agricole UE-Maroc, que le Front Polisario — El Frente Polisario est-il rédigé dans la transcription finale — est le représentant légitime du peuple sahraoui et, à ce titre, il peut ester en justice. Les avocats de l’Union européenne présents en nombre, ils étaient neuf, n’ont pas pu invalider cette personnalité juridique eu égard aux décisions de l’ONU, de la Cour de justice de La Haye et même la doctrine de l’Union européenne qui discute régulièrement avec la représentation politique du Front Polisario à Bruxelles.
    Les 28 encouragent même dans leur approche du dossier, des discussions directes entre Tifariti et Rabat. Mohammed Sidati, ministre, représentant la République sahraouie et le Polisario en Europe, est régulièrement reçu, consulté, sondé, écouté par les dignitaires de la Commission, du Parlement (PE) et du Conseil. Federica Mogherini, actuelle numéro 2 du gouvernement de l’Europe, chargée des relations extérieures et de la défense commune, maîtrise parfaitement le dossier du Sahara occidental et connaît, personnellement, les principaux dirigeants sahraouis qu’elle a pratiqué quand elle était aux affaires dans son pays d’origine, l’Italie.
    Mogherini a, d’ailleurs, conseillé à Jean-Claude Juncker d’appliquer la décision de justice sans aller en appel. Le président semblait aller dans ce sens.
    Les pressions marocaines et des lobbies pro-marocains dans la capitale belgo-européenne, français notamment, ont contraint la Commission au recours. La colère marocaine se traduisant par la suspension de «tout contact» avec l’Union européenne est liée, selon des sources traditionnellement informées à Bruxelles, que les chances de gagner en appel pour le Maroc et l’UE, sont minimes. Rabat exige, maintenant, de Bruxelles une solution politique. Traduire, s’asseoir sur le jugement rendu par la Cour européenne excluant le Sahara occidental de l’Accord agricole. Les déboires marocains face à la justice de l’Europe ne font, pourtant, que commencer. Prochainement, les magistrats de Luxembourg invalideront l’Accord de pêche avec le Maroc pour les mêmes raisons qui ont cassé l’arrangement agricole. L’affaire du Sahara occidental.
    A. M.
  • Sahara Occidental : Entre justice et intérêts géopolitiques

    Amine Echikr

    Depuis la marche verte, premier acte de la colonisation du Sahara occidental par le Maroc, le royaume chérifien n’a eu de cesse de perdre en justice. Toutes les actions menées sur les fronts diplomatique, politique et économique ont reçu la même réponse de la part de la justice internationale : le Sahara occidental n’est pas marocain.
    Ces sentences se répètent à chaque fois que le Polisario décide de recourir à la justice. En 1975, la Cour internationale de justice de La Haye avait conclu que les éléments et renseignements portés à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental, d’une part, le royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien, d’autre part. La Cour n’a donc pas constaté l’existence de liens juridiques de nature à modifier l’application de la résolution 1514 des Nations unies quant à la décolonisation du Sahara occidental, et en particulier l’application du principe d’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire. La semaine passée, ce fut au tour de la justice européenne de rappeler au Maroc qu’il n’avait aucun droit sur les territoires sahraouis. 
    Ces déboires judiciaires du Maroc le poussent à plus de radicalité et d’hostilité avec les pays voisins qui ne partagent pas sa vision et son ambition coloniale. Il est regrettable qu’un pays qui a vécu aussi longtemps sous le régime du protectorat puisse, au XXIe siècle, continuer à dénier à un peuple le droit de s’exprimer par référendum. Ce droit est bafoué grâce aux soutiens multiples de pays composant l’Union européenne, en général, et de la France, en particulier. Les intérêts géopolitiques se moquent de la justice même si les juges de ces pays disent le droit.
    Les Sahraouis ne désespèrent pas de pouvoir faire appliquer le droit. Les Nations unies s’échinent à faire valoir ce droit à travers ses différents secrétaires généraux et ses envoyés spéciaux. Il restera au Polisario de pouvoir convaincre les membres du Conseil de sécurité onusien de son bon droit pour espérer qu’un jour voir la RASD, enfin, reconnue par la communauté internationale.
    Reporters, 26 fév 2016