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  • Conférence de presse de Ban Ki-moon: Mohamed VI, la tournée de Ross et la Libye

    par Ghania Oukazi
    «Effectivement, il est vrai qu’il ne m’a pas été possible de me rendre au Maroc et j’aurais dû rencontrer le roi du Maroc dans la première étape de ma visite.» 
    C’est la réponse que Ban Ki-moon a donnée à une question sur le pourquoi de son rendez-vous raté avec le roi du Maroc. C’est à croire que le secrétaire général de l’ONU ne s’attendait pas à ce faux bond de Mohamed VI. La suite de sa réponse le montre bien. «Malheureusement, le roi n’était pas disponible mais il m’a assuré que j’aurai l’occasion de le rencontrer,» a-t-il précisé. Ban Ki-moon a été d’ailleurs obligé de revoir l’ordre des points inscrits dans son agenda maghrébin. «C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’adopter une approche en deux volets, j’ai commencé ma visite par le Sahara Occidental, j’ai pu voir les Sahraouis, le secrétaire général du Polisario; Monsieur Abdelaziz, je me suis également rendu à la Minurso, la mission des Nations-Unies et avant j’étais en Mauritanie, un pays très important, et je suis maintenant en Algérie pour parler justement de la situation au Sahara Occidental, » a-t-il déclaré. Mais il garde l’espoir de rencontrer – un jour- le roi du Maroc puisqu’il s’en convainc en soutenant «donc j’aurai l’occasion de voir le roi du Maroc et de visiter également la Minurso dans un autre moment. » L’on susurre qu’il est possible que les deux hommes se rencontrent en juin ou juillet prochains. 
    En tout cas, Ban Ki-moon ne l’a pas précisé dans le point de presse qu’il a animé hier matin au siège du ministère des Affaires étrangères en présence du ministre, Ramtane Lamamra. C’est ainsi qu’à l’approche de la fin de son 2ème mandat en tant que SG des Nations-Unies, Ban Ki Moon a voulu tenter sa chance et convaincre Mohamed VI de discuter avec lui de la relance du processus de décolonisation des territoires sahraouis. Il aurait inscrit ce pas dans son cursus diplomatique. Mais il ne pensait certainement pas que le souverain marocain pouvait lui fermer la porte de son royaume sans aucune hésitation ni gêne. 
    Quand Mohamed VI fausse les visites 
    Ban Ki-moon s’est résigné à la résolution du roi et rassure que sa visite avait quatre objectifs. «C’est la première visite où je veux faire ma propre évaluation de la situation humanitaire sur le terrain avant d’aller dans les zones de sécurité, » a-t-il expliqué. « Mon 2ème objectif est de voir les camps des réfugiés et leur situation humanitaire, j’ai constaté que c’est véritablement la famine, le 3ème objectif, j’ai voulu visiter la base de la Minurso, la mission de maintien de la paix, j’ai voulu discuter avec le représentant permanent et le commandement de la force et voir sur le terrain comment était la situation et le 4ème était d’analyser la situation sécuritaire sur le terrain, parce qu’il faut savoir qu’il y a de plus en plus d’infiltrations, de trafic de drogues, d’infiltration d’activités d’extrémistes et de terroristes, il faut absolument que des mesures importantes soient prises pour lutter efficacement contre ces situations.» 
    Le SG des Nations-Unies a avoué que «j’ai été véritablement attristé par les conditions dans lesquelles vivent les réfugiés, particulièrement les jeunes, j’ai pu constater que les enfants qui sont nés au début du conflit ont aujourd’hui 40 ou 41 ans, (…), j’ai senti qu’ils étaient préoccupés, j’ai voulu leur redonner confiance, leur redonner de l’espoir, qu’il y avait autre chose dans ce monde, d’autres moyens pour les aider.» Il a fait savoir que « c’est la raison pour laquelle je vais convoquer prochainement une conférence des donateurs pour apporter un soutien aux réfugiés. » Il a aussi promis que « Je vais demander à mon envoyé spécial, Christopher Ross, de reprendre sa navette diplomatique pour créer les conditions propices pour la reprise des négociations. » 
    A propos du conflit en Libye, le premier responsable de l’ONU a affirmé que «J’ai une position de principe, il n’ y a jamais de solution militaire à une crise quelle qu’elle soit, parfois la solution militaire est nécessaire pour lutter contre le terrorisme par exemple, mais il faut toujours, quelle que soit la crise, essayer de trouver des solutions pacifiques. Ce qu’il faut, c’est un dialogue inclusif, c’est exactement ce qu’est en train de faire l’Algérie. » Il rappelle alors que « l’Algérie s’est véritablement engagée à travailler avec toutes les parties pour régler la crise politiquement. » Il en appelle « à toutes les parties libyennes pour aller au-delà de leurs propres perspectives et de se concentrer sur l’avenir de la Libye.» 
    «One, two, three, viva l’Algérie!» 
    Tout en rappelant que le bombardement de la Libye a été décidé après l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité de l’organisation qu’il préside, Ban Ki-moon a semblé regretter les conséquences désastreuses qui en ont découlé quand on l’entend dire que « la coalition qui s’est constituée devait utiliser toutes ses capacités y compris celles militaires, mais pour lutter contre le terrorisme, nous avons besoin d’instructions globales. » Il dit espérer que «tous les Etats membres des Nations-Unies vont être plus attentifs et mettront toutes leurs capacités pour réagir contre le terrorisme. » Mais pour cette fois, il rappelle que « j’ai présenté un plan d’action pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, qui a été adopté par les Nations-Unies, les recommandations en sont très intéressantes, c’est un cadre de référence. » 
    Ban Ki-moon s’est dit très inquiet de la situation dans le Sahel. «La situation est difficile et dangereuse, Il faut fournir des aides financières et se concentrer sur le développement, sinon la situation risque de s’aggraver, » a-t-il affirmé. 
    A son arrivée, hier matin, au siège du MAE, le SG onusien a eu des discussions avec Lamamra sur le Sahara Occidental et les moyens de mettre fin à la colonisation de ses territoires. « Nous avons évoqué le rôle de la Minurso et l’organisation d’un référendum transparent et dans des conditions acceptables par le peuple sahraoui et la communauté internationale, » a déclaré le MAE à la presse. L’Algérie a rappelé par la voix de son ministre, sa position sur la résolution de la crise en Libye. « La solution politique est la seule pour permettre à la Libye de recouvrer sa souveraineté et décider de son sort, celle militaire entraînera le désastre, » dit Lamamra. 
    Le Mali, la Palestine, les changements climatiques dont le rapport sera présenté en avril prochain à New York, ont été aussi abordés par les deux responsables. Curieusement, la Syrie n’a pas été évoquée par le SG de l’ONU. Il n’en dira pas un mot. 
    Ban Ki-moon ne quittera pas le siège du ministère sans prendre la parole devant les étudiants de l’Institut diplomatique et des relations internationales (IDRI). Il leur rappellera l’objet de sa visite maghrébine et s’attardera sur la situation désastreuse dans laquelle vivent les réfugiés sahraouis. Il évoquera entre autres, le match de football qui a opposé l’équiper nationale algérienne à celle palestinienne, il y a près d’un mois. Il a rendu hommage aux Algériens qui n’ont pas voulu que la Palestine soit vaincue en Algérie, aux jeunes qui ont soutenu les joueurs palestiniens par solidarité avec leur cause. Ce qui a laissé le SG onusien scander « One, two, three, viva l’Algérie. » 
    Aujourd’hui, Ban Ki-moon sera reçu par le président de la République, s’entretiendra avec le Premier ministre et visitera une école à Zéralda. Il ouvrira aussi le matin à la résidence El Mithak, les travaux de la 5ème AG de la déclaration de la conférence de Kigali contre les violences faites aux femmes et aux enfants. 
    Plus que quelques mois à la tête de l’ONU et son deuxième mandat prendra fin. On lui pressent comme remplaçante, une femme connue pour ses compétences. Il s’agit de la Bulgare Irina Bokovo, actuelle directrice générale de l’Unesco. Elle est déjà candidate déclarée au poste. Les diplomates du monde la donnent favorite pour diriger les Nations-Unies parce que l’on dit que «c’est le tour de l’Europe de l’Est de le faire, sinon à l’Amérique Latine. » A moins d’un véto inattendu…
  • Farouk Ksentini sur la colonisation marocaine au Sahara occidental : «Rabat ne respecte aucune règle du Droit international et humanitaire»

    Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, déplore, dans cet entretien, la position de certains pays qui soutiennent la colonisation marocaine au Sahara occidental, notamment la France.
    Le Courrier d’Algérie : -Alors que le monde s’apprête à célébrer, le 8-Mars, Journée internationale de la femme, la Palestinienne et la femme sahraouie sont privées d’un des droits les plus élémentaires, celui de vivre indépendantes dans leurs pays -la Palestine et le Sahara occidental-, et continuent de subir les affres du colonialisme ? 
    Farouk Ksentini : -La femme sahraouie est privée de tout, de sa sécurité, de sa liberté de son indépendance, son pays, le Sahara occidental, sous colonisation marocaine, elle est de ce fait malmenée et bafouée dans ses droits, parce que le Maroc ne respecte absolument aucune règle du Droit international et les règles humanitaires, et la monarchie continue, depuis des années en toute impunité, à violer les droits du peuple sahraoui et conséquemment de la femme sahraouie. Ce qui est inadmissible et contre lequel, tout le monde proteste mais contre lequel aussi la communauté internationale peine à agir concrètement et efficacement, jusqu’à présent, notamment par l’application de la Légalité internationale au Sahara occidental, seule voie garantissant le respect des droits légitimes du peuple sahraoui et donc de la femme sahraouie aussi. Mais il faut justement et c’est très important que les choses soient dénoncées énergiquement, notamment à l’occasion de la visite du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, au Sahara occidental et aussi lors de sa présence, à Alger (hier, NDLR). Il faut que la question sahraouie trouve sa solution, et soit résolue selon le Droit international, parce que, en définitive, ce dont nous sommes certains c’est qu’il n’y a absolument aucun problème qui reste insoluble. Et pour nous, il faut que cette question se règle, le plus tôt et le plus vite possible à travers une solution juste, selon la Légalité internationale.
    – Alors qu’on s’approche de la fin de la troisième décennie internationale 2011-2020 de l’élimination du colonialisme à travers le monde, la décolonisation du Sahara occidental est la cible de manœuvres de l’occupant marocain et ses soutiens, dont la France principalement, mettant ainsi en péril les efforts en cours pour le règlement de la question sahraouie, selon la Légalité internationale, et donc risque d’échec du rôle de la communauté internationale à assumer ses responsabilités. 
    – Ça sera un échec retentissant et un échec inadmissible. Parce que nous ne voyons pas quels sont les obstacles sérieux susceptibles de priver le Sahara-occidental et la Palestine de retrouver leur intégrité géographique et physique, en un mot, leur indépendance, on ne peut pas comprendre, si l’on raisonne rationnellement et au regard du Droit international. Et il est évident que c’est des grandes puissances qui s’amusent malheureusement, depuis des décennies à faire obstacle et empêcher ces deux peuples, palestinien et sahraoui, de retrouver leur indépendance, à laquelle ils ont largement droit, d’une manière absolue et naturelle.
    – Qu’en est-il de la politique de deux poids deux mesures qu’adoptent de pays puissants sur les questions des Droits de l’Homme, s’agissant d’un pays à un autre ou d’un conflit à un autre, à l’exemple de celle de la France qui, au sein du Conseil de sécurité, est la protectrice du système colonial marocain au Sahara occidental, retardant ainsi l’application du Droit international, le référendum d’autodétermination ? 
    Écoutez, le discours de la France est connu. Alors qu’elle se proclame bien, comme étant le pays des Droits de l’Homme, la France est le pays qui a malmené le plus les Droits de l’Homme, il n’y a qu’à interroger son Histoire. Elle a fait la guerre à la moitié de la planète, la France a colonisé de nombreux pays à travers les régions du monde et elle continue à soutenir la colonisation, à l’exemple de celle du Maroc au Sahara occidental. Alors qu’en même temps, elle (la France, ndlr) se proclame comme étant un État de Droit et le pays des Droits de l’Homme. Ce qui est d’abord antinomique et cette position qui fausse, et l’ambivalence de la France ne peut durer indéfiniment, et il faut que le rôle injuste de la France dans son soutien à Rabat dans sa colonisation du Sahara occidental soit dénoncé. Il faut que la France revienne à résipiscence et qu’elle choisisse son camp, en prenant ses distances avec les systèmes coloniaux, celui du Royaume marocain au Sahara occidental et d’Israël en Palestine.
    Entretien réalisé par Karima Bennour
  • Un accueil chaleureux et des attentes immenses

    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, n’a pas pu visiter, hier, l’école du 17-Juin à Smara (camps des réfugiés sahraouis), en raison de la grande affluence de réfugiés enthousiastes, venus l’accueillir. Des milliers d’entre eux se sont massés sur le parcours de M. Ban et aux alentours de cet établissement scolaire géré par l’ONU, pour réaffirmer leur attachement à l’indépendance et l’exercice de leur droit à l’autodétermination, mettant les Nations unies devant leurs responsabilités quant au règlement du conflit. 
    Les Sahraouis brandissaient des banderoles et scandaient des slogans appelant à l’« organisation, en urgence, du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui » en lutte contre l’occupant marocain. Devant une telle affluence, M. Ban n’a même pas pu descendre de sa voiture officielle, alors que son programme initial prévoyait une halte dans l’école de 17-Juin ainsi que la tenue d’une rencontre avec les jeunes réfugiés sahraouis. 
    Après Smara, première étape de sa tournée où il est arrivé hier matin, Ban Ki-moon s’est dirigé vers Chahid El-Hafedh, où il a été accueilli par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, avant d’être reçu, pour des entretiens de haut niveau, par le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, également secrétaire général du Front Polisario. 
    Les entretiens auxquels ont également pris part des responsables du Front Polisario ont eu lieu au siège de la présidence de la RASD. La situation des droits de l’Homme au Sahara occidental occupé, l’exploitation illégale par le Maroc des richesses sahraouies et l’organisation du référendum sur l’autodétermination constituent les trois principaux dossiers inscrits à l’ordre du jour des rencontres de M. Ban dans les camps des réfugiés sahraouis. 
    Le responsable de l’Onu s’est rendu par la suite dans les territoires sahraouis libérés à Bir lehlou, où il rencontrera le personnel des Nations unies activant dans la région ainsi que la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination au Sahara occidental. Arrivé à bord d’un hélicoptère à Smara, M. Ban est accompagné d’une délégation onusienne parmi laquelle se trouve son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross.
  • A Alger, Ban Ki-moon discute de la situation en Libye, au Mali et de la question du Sahara occidental

    6 mars 2016 – Alors qu’il se trouvait dimanche en visite à Alger, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a rencontré des responsables du gouvernement algérien, avec qui il a notamment discuté de la situation en Libye, au Mali et de la question du Sahara occidental.
    « Il nous arrive de Libye des informations alarmantes sur des actes graves qui pourraient constituer des crimes de guerre. Tous les acteurs extérieurs doivent user de leur influence pour calmer la situation. Si les choses ne progressent pas sur le plan politique, la crise humanitaire s’aggravera et les atteintes à la sécurité, y compris les attaques de Daech, se multiplieront et gagneront du terrain », a déclaré M. Ban lors d’un point de presse à l’issue d’une rencontre avec le Ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
    Le chef de l’ONU a salué le rôle que joue l’Algérie sur cette question, notamment en accueillant les pourparlers organisés sous l’égide des Nations Unies.
    Il a aussi remercié le ministre de l’engagement que l’Algérie continue de manifester en faveur du Mali, en tant que principal médiateur du processus de paix. “Nous sommes convenus de continuer à pousser pour que la médiation aboutisse”, a-t-il dit.
    Le chef de l’ONU et le ministre ont parlé de la question du Sahara occidental. Samedi, Ban Ki-moon se trouvait à Tindouf, dans le sud de l’Algérie, où il a visité des camps de réfugiés sahraouis.
    “Les parties au conflit n’ont fait aucun progrès réel dans les négociations devant aboutir à une solution politique juste, durable et acceptable par tous, fondée sur l’auto-détermination du peuple du Sahara occidental”, a souligné M. Ban. “Le monde ne peut continuer à négliger les Sahraouis. Ils espèrent l’appui de la région, de l’ONU et de la communauté internationale. Nous devons réagir”.
    Il s’agit de la deuxième visite de Ban Ki-moon en Algérie. La première avait eu lieu en 2007, après les attentats terroristes dirigés contre les bureaux de l’ONU à Alger.
    « L’histoire a montré à de nombreuses reprises que toute stratégie de lutte contre l’extrémisme violent qui ne repose pas sur le respect des droits de l’homme est vouée à l’échec. Le respect des droits de l’homme est à la fois une obligation morale et un avantage tactique », a déclaré M. Ban.
  • Une longue valse de visites diplomatiques

    La visite du SG de l’ONU dans la région constituerait assurément un tournant décisif pour la cause sahraouie. Elle intervient moins d’un mois après celle effectuée en février dernier par son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, dans les camps de réfugiés, lors de laquelle il avait eu des entretiens avec les responsables sahraouis, à leur tête le président Mohamed Abdelaziz. Elle fait suite à une précédente rencontre entre M. Ross et la délégation sahraouie chargée des négociations. Un déplacement qui intervient dans le sillage de la poursuite des efforts onusiens pour le règlement du conflit en relançant les négociations entre les deux parties (Maroc et Front Polisario) avant de soumettre, en avril 2016 son rapport au Conseil de sécurité portant sa vision d’un règlement. Au terme de sa tournée dans la région, M. Ross avait réaffirmé que « le Secrétaire général de l’ONU a réitéré sa compréhension du processus dans sa déclaration du 4 novembre (2015) en appelant à de véritables négociations qui doivent être lancées dans les prochains mois et devant aboutir à l’autodétermination du peuple sahraoui ». L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a réitéré également le 8 décembre dernier à New York, la position de Ban Ki-moon pour une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. « En guise de conclusion, je souligne encore que durant mes nombreux échanges, différentes interprétations sur l’objectif de ma mission et la portée de mon mandat ont été exprimées. Pour restaurer la clarté, le Secrétaire général de l’ONU (Ban Ki-moon) a réitéré sa compréhension du processus dans sa déclaration du 4 novembre », a indiqué M. Ross, dont une copie du briefing présenté au Conseil de sécurité a été obtenue par l’APS. « Il (Ban Ki-moon) a souligné que le but du processus est de parvenir à un accord sur le statut définitif du Sahara occidental et il m’a chargé d’intensifier mes efforts pour faciliter l’entrée des deux parties (en conflit, le Maroc et le Front Polisario) dans des négociations sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable accordant au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination », avait insisté M. Ross dans son briefing au Conseil de sécurité, qui a duré deux heures et tenu sous la présidence des Etats-Unis. Il a relevé que le Secrétaire général de l’ONU accordait une intention particulière à la question sahraouie qui nécessite « une solution urgente », affirmant que la persistance de ce conflit pourrait constituer « une bombe à retardement » qu’aucun acteur n’est en mesure d’atténuer les effets à lui seul.
    Le Maroc campe sur ses positions
    Malheureusement, selon M. Ross, ses efforts déployés durant sa navette diplomatique dans la région pour ramener les deux parties à se réunir n’ont pas été fructueux en raison de la position de l’occupant marocain. En dépit de l’avis favorable exprimé par le Front Polisario pour reprendre des négociations directes même en l’absence de nouvelles idées, « le Maroc a campé sur ses positions en refusant d’engager de nouveaux pourparlers », a regretté le responsable onusien. Le Maroc ne voulait pas entendre parler de négociations sur le statut juridique du Sahara, pourtant exigées par l’ONU, et « voulait se limiter à des discussions sur les détails de son initiative d’autonomie », a encore regretté M. Ross. Rabat voulait, en effet, torpiller les actions de médiation de M. Ross en lui imposant en novembre dernier la condition de ramener d’autres parties à la table des négociations comme une partie prenante ou du moins un acteur, alors que la question sahraouie est une affaire onusienne inscrite au chapitre des territoires à décoloniser conformément aux règles du droit international en la matière. Ahmed Boukhari, membre de la délégation sahraouie de négociation, avait déjà souligné que l’» intransigeance » du Maroc est le « seul obstacle » devant les efforts de l’ONU pour parvenir à une solution au conflit sahraoui, appelant le Conseil de sécurité à « exercer des pressions » sur le royaume marocain afin qu’il « se conforme à la légitimité internationale ». Le diplomate sahraoui avait réaffirmé que la seule solution au conflit du Sahara occidental passe par l’organisation d’un référendum « libre, juste et impartial devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination ». Renouvelant la coopération du Front Polisario avec l’ONU, M. Boukhari avait souligné que la visite de M. Ross s’inscrit dans le cadre des efforts de l’ONU pour relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc pour la décolonisation du Sahara occidental.
    Tournée décisive du S. G. de l’Onu dans la région : Ban Ki-moon, un pari pour sortir la question sahraouie du statu quo
    Le Secrétaire général des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, a entamé hier, samedi, sa visite (très attendue) dans les camps de réfugiés, ensuite dans les territoires libérés de Bir Lehlou, dans le cadre de sa tournée dans la région, qui le conduira également aujourd’hui, dimanche, à Alger, pour parachever son rapport sur la situation au Sahara occidental qu’il soumettra au Conseil de sécurité en avril prochain.
    Arrivé dans la matinée à Smara à bord d’un hélicoptère, M. Ban était accompagné d’une délégation onusienne, parmi laquelle se trouvait son Envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross. Il a été accueilli par les autorités locales de la wilaya de Smara et des milliers de réfugiés sahraouis, alors qu’un détachement de l’Armée de libération sahraouie (ALS) lui rendait les honneurs. Dans la deuxième étape de sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis, après celle de Smara, le SG de l’ONU a été reçu à Chahid Al Hafedh par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, avant d’être reçu pour des entretiens de haut niveau par le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, également secrétaire général du Front Polisario. A la faveur de ce déplacement, comme souligné dernièrement par le chef des négociateurs sahraouis, Khatri Addouh, l’occasion sera pour le SG de l’ONU « de voir comment pousser le processus de négociation et la recherche d’une solution pacifique au Sahara occidental » entre les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario. « Faire avancer la situation au Sahara occidental est important », avait fait valoir vendredi M. Ban à Nouakchott. « J’entends apporter ma pierre aux négociations engagées pour régler ce différend de longue date et favoriser les pourparlers afin que les réfugiés sahraouis puissent rentrer chez eux au Sahara occidental dans la dignité », avait-il soutenu. Pour sa part, le Premier ministre sahraoui, Taleb Omar, a précisé que la question sahraouie s’apprête à entamer une nouvelle étape notamment après avoir acquis plus de reconnaissance au niveau régional et international et après que « le Maroc se soit avéré une partie entravant la solution pacifique à travers son refus de la visite de Ban Ki-moon ». Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohammed Salem Ould Salek, a indiqué de son côté vendredi dernier, à Chahid Al Hafedh, que la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, l’exploitation illégale par le Maroc des richesses sahraouies et l’organisation du référendum d’autodétermination sont les trois dossiers qui seront abordés par les responsables sahraouis et le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué que lors de cette rencontre avec M. Ban, les responsables sahraouis vont insister sur l’urgence de l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. La Minurso doit achever sa mission pour laquelle elle a été engagée depuis 1991, en organisant un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, a souligné M. Ould Salek, affirmant que cette question sera abordée avec M. Ban, à l’occasion de sa visite. L’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’hommes dans les territoires occupés sera également évoqué, a indiqué M. Ould Salek, ajoutant que la partie sahraouie va exiger que des enquêtes soient faites sur les violations, les dépassements, les exactions et la pratique de la torture par les forces d’occupation marocaines contre les Sahraouis. « Nous soulèverons toutes ces questions », a-t-il notamment indiqué. La question des ressources sahraouies et l’exploitation illégale par le Maroc de ses richesses sera également abordée. « Nous allons exiger l’arrêt immédiat de ces pratiques coloniales », a ajouté le responsable sahraoui, indiquant que les Nations unies doivent assumer leurs responsabilités quant à l’application des résolutions internationales. De son côté, le coordinateur sahraoui auprès de la Minurso, Mohammed Kheddad, a expliqué que la partie sahraouie demeure déterminée à soutenir les efforts des Nations unies pour la résolution du conflit au Sahara occidental occupé. M. Kheddad a souhaité que la visite de M. Ban « apportera un nouveau souffle à ce processus de décolonisation du Sahara occidental ». 
    Ban Ki-moon entame une visite en Algérie
    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est arrivé samedi soir à Alger dans le cadre de sa tournée dans la région en vue de relancer les négociations pour le règlement du conflit au Sahara occidental, opposant le Maroc et le Front Polisario.
    Le SG de l’ONU a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediene par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
    Durant sa visite en Algérie, Ban Ki-moon s’entretiendra avec M. Lamamra, ainsi qu’avec de hauts responsables de l’Etat.
    Durant la journée de samedi, Ban Ki-moon s’est rendu dans les camps des réfugiés sahraouis où il a eu des entretiens avec des responsables sahraouis dont le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, également secrétaire général du Front Polisario. Source APS
    http://www.reporters.dz/index.php/l-info-en-continu/ban-ki-moon-entame-une-visite-en-algerie
  • Les systèmes de valeurs et les spécificités culturelles face aux effets de la mondialisation et de l’universalité

    L’autre exemple est le mur dressé par le Maroc au Sahara occidental dans les années 1980 du siècle passé qui s’étend sur 2 000 km pour séparer les territoires libérés et des territoires occupés par Rabat dans l’objectif d’assiéger et étouffer les Sahraouis qui ne demandent que le droit d’autodétermination


    Dr Mohamed-Larbi Ould khelifa
    Vers la fin de la première décennie du siècle en cours, le monde a été témoin d’une série de phénomènes liés au système de valeurs, notamment les valeurs sociales et politiques ; un grand débat oppose aujourd’hui les élites savantes et politiques à travers le monde au sujet de leurs natures et causes. Plusieurs hypothèses et scenarii sont avancés sur leurs conséquences à long et court termes : s’agit-il de mutations socioculturelles, ou d’alternatives locales à des situations révolues dont le bilan négatif ne peut plus être défendu par le discours traditionnel, ou est-ce une conséquence de l’écart entre les défaillances de ce bilan et les réalisations enregistrées ?
    De nombreux chercheurs en sociologie culturelle et politique s’interrogent sur les énergies ou les forces de propulsion qui les animent, et sur la catégorie des nouveaux-anciens modes dans laquelle on pourrait les classer. Ces interrogations vont se transformer en inquiétude, voire en étonnement dès qu’on apprend que ces mutations s’opèrent sans direction habilitée, sans personnalité charismatique et en dehors des organisations partisanes légales ou clandestines ; il se trouve que la majorité des demandeurs de changement sont des jeunes qui n’ont qu’un seul souci : bâtir un avenir différent ; autrement dit, reconstruire le système de valeurs, notamment en matière de relation entre l’Etat et le peuple. Le processus de mutation culturelle et politique est, parfois, qualifié de mouvement de protestation dont la signification s’apparente à la révolution, d’où les appellations «Printemps arabe» «colère pacifique», et même «soulèvement» (uprising) ou encore «redressement» ou «réveil» (awakening).
    Toutefois, le bilan provisoire de cette expérience dévoile un discours critique de certaines étapes passées soutenu, la plupart du temps, par la mobilisation contre l’extrémisme et la confrontation avec les groupes terroristes. En Europe, et à un degré moindre aux Etats-Unis (occupation de Wall Street), les phénomènes de mutation et d’opposition prennent des appellations et une dynamique similaires mais sous l’étiquette de la démocratie mécanique qui signifie l’alternance des mêmes partis, organisations et leaders du système en place, avec quelques différences dans la pratique. Dans la sphère nord du monde, précisément dans le sud de l’Europe, l’Espagne a été le théâtre de la plus longue et importante manifestation menée par un parti socialiste contre un libéralisme accentué (!). En Grèce, l’Etat a déclaré faillite et la gauche a fait un come-back malgré les pressions de la droite au sein de l’UE. Au Portugal, l’économie est depuis des années dans un état comateux. Aux Etats-Unis, la dette a atteint un niveau dramatique (14 290 milliards de dollars en 2011) détenue en grande partie par la Chine. L’endettement de l’Espagne, l’Italie et la France réunies s’élève à 6 000 milliards de dollars. Face à l’ancien club des puissants et décideurs mondiaux, des exemples prometteurs se dressent, représentés par la Chine, le Brésil, certains pays du sud-est de l’Asie et la nouvelle Russie.
    Tous passent par des mutations à la recherche d’une autre philosophie pour la relation de l’Etat avec la société et avec son passé et son futur… Quel serait cet avenir au moment où un siècle s’éloigne et un autre pointe à l’horizon ?
    Les élites du Nord ont inventé des théories et des philosophies qui s’adressent au monde entier dans une logique qui dépasse la mondialisation vers la globalisation, une sorte de raz-de-marée total ; ces théories ont trouvé écho auprès des élites du Sud. On en cite la thèse de F. Fukuyama sur la fin du monde, celle de Dolle sur l’histoire et l’idéologie ou encore celle de B. Lewis qui évoque des fatalités inévitables dont la plupart favorables à Israël et à la suprématie de l’alliance euro-américaine, visant à porter atteinte à l’islam et ses adeptes. Si Huntington parle de monde divisé en deux blocs opposés dans une lutte de vie ou de mort, Z. Brezinski, lui, évoque les causes de la force technologique et son rôle dans la suprématie, le contrôle, la domination et le triomphe sans recours à la guerre à travers ce que les experts des centres de recherches stratégiques appellent la troisième vague (The Third Wave) sous le slogan de la démocratie dans les pays du «Printemps arabe» qui a abouti, au bout de quatre années, au chaos, à la destruction de l’Etat sur le plan stratégique ou la restauration d’anciens régimes qualifiés également de révolutionnaires, mais cette fois à la solde d’un empire qui vise à étendre cette ancienne stratégie assimilationniste renouvelée à l’Algérie, mais sans chance aucune grâce à la cohésion de la société algérienne, à la vigilance de ses énergies vives et à la perspicacité du Président Abdelaziz Bouteflika. La globalisation fait face aujourd’hui à une réalité internationale culturelle et géographique totalement opposée à ses slogans, une réalité marquée par des politiques de ségrégation et d’exclusion culturelle à travers le refus de la différence en termes de religion et de coutumes, et à travers le confinement des communautés émigrées dans ce qui s’apparente à des ghettos, mais surtout l’amalgame qui fait que le musulman est soit un potentiel terroriste, soit un ennemi de la culture du pays d’accueil supposée être supérieure à la sienne.
    Partout, les obstacles et les barrières sont érigés ; c’est le cas de la plus grande muraille séparant les Etats-Unis et le Mexique construite sur 1 800 km pour stopper le flux des émigrés et le trafic de drogue ; il y a aussi le mur de l’apartheid entre la Cisjordanie et Israël qui était à 402 km en 2006. L’autre exemple est le mur dressé par le Maroc au Sahara occidental dans les années 1980 du siècle passé qui s’étend sur 2 000 km pour séparer les territoires libérés et des territoires occupés par Rabat dans l’objectif d’assiéger et étouffer les Sahraouis qui ne demandent que le droit d’autodétermination, sans oublier le mur qui sépare Israël et Sinaï dont la longueur devrait atteindre 266 km au cours de cette décennie. Rappelons que le territoire palestinien de Ghaza est encerclé de toutes parts ; pire, il est assiégé, y compris du côté égyptien. Il faut dire que les barrières physiques et juridiques n’ont cessé de se multiplier entre les nations pour diverses raisons sécuritaires, économiques et racistes.
    C’est cela le vrai visage de la globalisation qui prend ce qu’elle veut obtenir et ne cède que ce qui sert ses intérêts, son pouvoir économique et sa domination politique à travers le monde. Rappelons un autre mur qui divise le monde et crée un Sud dépossédé de tous ses biens abritant 70% de la population mondiale dont une grande partie survivant avec moins d’un dollar par jour. Eprouvés par la misère et la faim, ces êtres sont poussés à l’émigration à bord d’embarcations de fortune dites «de la mort». Au lieu d’aider les pays dont les richesses ont été pillées pendant de longues décennies à se développer, certains politiques occidentaux ne trouvent comme solution à cette tragédie humaine que la destruction de ces embarcations primitives sur place, c’est-à-dire dans les ports de départ.
    Les valeurs et leurs normes selon la mondialisation des forts
    Les études expérimentales en psychologie et en sociologie ont démontré que le système de valeurs exerce une grande influence sur les attitudes des individus et des groupes de personnes ; il peut être assimilé à un réservoir d’énergie qui alimente les motivations et les attitudes des gens de même que leur jugement sur le bien et le mal. Les behavioristes vont jusqu’à lui accorder un rôle dans la maîtrise des instincts. C’est pourquoi, il est nécessaire de connaître la structure culturelle d’une société donnée, autrement dit son système de valeurs avec tout ce qu’il renferme comme points communs et spécificités secondaires, avant tout référendum ou sondage initié par l’Etat, les partis, les associations ou la presse dans l’objectif de connaître l’opinion de la majorité sur un évènement ou une politique. Ces sondages lancés par des instituts spécialisés peuvent viser à orienter l’opinion publique sur un sujet précis, une personnalité politique, artistique ou sportive. Ces exercices peuvent se rapprocher ou s’éloigner de la réalité telle quelle suivant l’objectif tracé en plus d’autres facteurs liés à l’échantillon ou à la grande mobilisation dans le cas d’élections générales sans dépasser toutefois les valeurs qui constituent le noyau fixe. Cependant, il est un autre système de valeurs supranationales qui acquiert une force référentielle repérable dans la Charte des Nations unies ; ces valeurs se transforment en lois universelles, les Etats qui les enfreignent sont alors taxés de pays traîtres (Core States) et sont soumis à l’isolement, au blocus ou forcés militairement à accepter ladite «volonté de la communauté internationale», représentant dans la plupart du temps les intérêts des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale et composant le Conseil de sécurité à côté de la Chine populaire. De temps à autre et d’un pays à un autre, les valeurs de la charte onusienne changent de normes en fonction des équilibres des forces et des intérêts. C’est pourquoi les membres de ce club tiennent à le maintenir fermé alors que tous les pays indépendants sont membres de l’ONU et de son club élargi qu’est l’Assemblé générale qui peut condamner ou saluer à la majorité mais ne peut prendre de résolution contraignante ; c’est la preuve que la démocratie perd les normes de ses valeurs lorsque la décision est entre les mains d’une minorité de puissants et non aux côtés de la liberté, du droit, de la justice et du bien, les principes qui ont constitué les grandes valeurs à travers l’histoire de l’Humanité.
    Les relations internationales ont toujours été et resteront probablement ainsi étant donné les coalitions des forts et les conflits futiles des faibles.
    Le modelage et l’être «marchandisé»
    Aussi bien dans la sphère nord que la sphère sud, la confiance des peuples a été ébranlée dans le système libéral tel qu’il a été appliqué et tel que défini par B. Barber «marché mondial sans barrières ni frontières» (Mac World, à l’image du modèle Mac Donald et Big Mac). On a fait croire aux peuples des pays sous-développés marginalisés que le déluge de la mondialisation et la globalisation n’aura aucun effet sur les valeurs et les cultures locales. Les concepteurs et initiateurs de cette philosophie dans la sphère nord ont trouvé dans la démocratie et les droits de l’homme le cheval de Troie pour imposer davantage de tutorat et d’asservissement à travers ce qu’ils possèdent comme moyens de contrainte et de sanction, après tous les massacres barbares perpétrés par ces Etats impérialistes pendant des dizaines d’années. Aujourd’hui les gouvernements de l’UE ne trouvent comme solution au problème des émigrants noyés dans la Méditerranée, que le bombardement des embarcations qui les transportent après avoir détruit les infrastructures, décimé leurs pays et sous-estimé leurs cultures taxées de primitives et d’arriérées sans que les organisations des droits de l’homme et du droit à la vie soufflent mot. Si les drames incombent, en partie, aux dirigeants des pays exportateurs de l’émigration clandestine (faible taux de développement et désespoir généralisé), les pays de la sphère nord assument la plus grande part de responsabilité ; c’est cette vision qui a été exposée et défendue par la délégation parlementaire au congrès des présidents des Parlements de la Méditerranée réunis à Lisbonne en mai 2015. Au lendemain de la chute du bloc socialiste marquée par l’échec de ses systèmes politiques et leur incapacité à faire face à l’adversaire s’infiltrant derrière le rideau de fer et également par le repli progressif des mouvements de libération nationale à travers le monde au cours des deux dernières décennies du siècle passé, le bloc occidental a été gagné par une sorte de prétention idéologique et s’est mis à louer les mérites de l’économie monétaire et du marché libre imposés par la Banque mondiale, le FMI (entreprises économiques créés après la Seconde Guerre mondiale) et l’OMC. Ce faisant, il a dévoilé son modèle technologique avancé au nom de la société de communication et la toile mondiale géante «le www» dans l’objectif de détruire les frontières et enterrer les spécificités culturelles des peuples prêchant l’après Etat-nation au nom de «la société globale» au moyen de ce que Brezinski appelle «la révolution techno-électronique», de l’influence qu’elle peut exercer grâce à sa force tranquille (Soft Power) et de la démocratie du marché basée sur une compétitivité inégale.
    Ce modèle de démocratie a dépouillé l’individu dans la société occidentale de sa particularité humaine en le transformant en valeur matérielle pure Homo economicus et affaibli ses attaches naturelles par l’encouragement des organisations sociétales qui proposent une appartenance affective et une protection contre des changements imprévus. Il l’a, ainsi, délesté de sa valeur humaine et l’a «marchandisé» pour le mouler dans une culture mondialisée, celle de Hollywood, Mickey, Disneyland et autres modèles occidentaux. Cette analyse n’a pas l’ambition de porter un jugement sur la société européenne et américaine, ni prédire le devenir des mouvements de protestation qui ne cessent d’amplifier et leurs conséquences sur l’être humain, la société et l’Etat-nation en tant qu’entité. Cependant, il faut attirer l’attention sur sa capacité de convaincre au moyen d’un double langage sur les valeurs de l’égalité, de la démocratie, des droits de l’homme et du respect de la différence et de la diversité culturelle, politique qu’elle a pratiquée pendant au moins deux siècles. C’est bien la République française, brandissant ses trois principes célèbres, qui a imposé le code de l’indigénat aux Algériens et détruit une grande partie de leur patrimoine culturel allant jusqu’à leur nier une existence géographique et historique. Ce monde qui se dit libre a soutenu les dictatures dans les trois continents et renversé beaucoup de systèmes démocratiques parce qu’ils ne servaient pas ses intérêts ; c’est là un exemple de valeurs humaines théoriquement acceptées à l’unanimité, mais dans la pratique soumises aux intérêts et aux rapports de force, communément appelés realpolitik (Real Policy). Ni les Européens ni les Américains n’ont un jour critiqué l’apartheid en Afrique du Sud pour la simple raison qu’ils le pratiquent eux-mêmes chez eux.
    Les derniers évènements de la ville américaine de Charleston (massacre d’Américains noirs au cours d’une messe dans une église protestante) prouvent que la couleur et la race peuvent parfois prendre le dessus sur la religion et la confession. Aucune voix ne s’élève pour dénoncer les agressions israéliennes contre les Palestiniens, quand cela arrive, c’est à voix basse que cela se fait parce qu’un musulman ou un Arabe, même non musulman, est synonyme, dans l’imaginaire européen et américain, de valeur négative alors que le juif israélien est, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, synonyme de valeur positive après avoir été humilié et persécuté pendant des siècles en Europe même. La vérité est que les valeurs sont influencées par les courants politiques et les bouleversements historiques ; ne sont pas épargnées bien sûr les trois valeurs majeures, à savoir la justice, le bien et le beau qui sont fixes dans le Coran en particulier et les textes sacrés des religions monothéistes, en général.
    Le fossé entre la réalité et le discours trompeur
    Les concepts et les terminologies inventés par les modes intellectuels et politiques sur l’inter-culturalisme et le multiculturalisme cachent, en réalité, le contraire de ce qu’elles prétendent, ce que les communautés émigrées, vivant dans les pays du Nord, y compris la Fédération de Russie, subissent au quotidien. Il s’avère que ces systèmes n’ont pas pu se débarrasser de leurs anciennes idéologies ; ils ont certes changé de nom «Nouveau système mondial» (New World System) mais n’ont pu changer de mentalité envers l’Autre, resté barbare et sauvage, qu’il faut dompter par la force ou éliminer pour rendre service à l’humanité civilisée, même s’il faut, dans le cas des musulmans, ressusciter l’ancien conflit vieux de plusieurs siècles et rappeler le temps des croisades pour mobiliser l’opinion publique et diaboliser l’Autre et le livrer en pâture à la meute (dossier dans la revue Historia, février 2015). Au moment où les systèmes sociaux et politiques dans la sphère nord, de manière générale, n’ont pas subi de changement depuis l’ère de l’industrialisation (plus de deux siècles), si l’on excepte le bloc socialiste avec un intervalle de sept décennies (1917-1991), la sphère sud a connu d’énormes chamboulements et destructions dont plusieurs cas directement manigancés par les pays du Nord. Cette main visible ou invisible a bien sûr ses agents de réserve constitués d’élites intellectuelles et politiques locales qui ont tenu à s’assurer une force protectrice dans la nouvelle ère, c’est-à-dire la postcoloniale. Ainsi, beaucoup de décisions prises au sein des institutions de l’Etat et par l’opposition sont très attentives à la réaction de l’ex-force dominante, alors que les principales sources d’information sont les médias transfrontiers des ex-puissances coloniales. Même les universitaires optent dans leurs recherches pour les cadres conceptuels et les modèles philosophiques de l’Occident (européen et américain) conçus initialement pour les pays et sociétés occidentaux. Dans la tête des hommes politiques de cet Occident et ses élites intellectuelles, les classes politiques et intellectuelles dans les pays du Sud leur sont redevables de tout ; à leurs yeux, ils ne sont que des élèves et ils doivent demeurer ainsi. Les recherches et études menées au cours des trois dernières décennies par certaines écoles apportent beaucoup de lumière sur ce pouvoir colonial resté endigué dans les anciennes colonies. On en cite les Postcolonial Studies (études postcoloniales) en Grande-Bretagne, Subaltern Studies (études subalternes) en Inde, Cultural Studies (études culturelles et anthropologiques) aux Etats-Unis dont la plupart remettent en question l’héritage colonial et critiquent les modèles, les théories et les concepts galvaudés durant le siècle dernier que les élites savantes et politiques ont entonné comme si c’étaient des évidences absolues (l’universalité du modèle européen en matière de développement, la validité des principes et méthodes occidentaux pour tous les peuples du monde puisque considérés supérieurs et plus avancés selon le prisme de la théorie des valeurs universelles qui prône la primauté des lois internationales et les chartes onusiennes sur les lois internes). Cet état de fait est appuyé par les organisations affiliées à l’ONU, les organisations non gouvernementales (Médecins sans frontières et autres organisations clamant la défense des droits de l’homme) qui osent classer les pays en pays émancipés ou démocratiques sans aucun égard aux cultures nationales et systèmes des valeurs locales, un globalisme auquel il est très difficile d’échapper. Derrière cette catégorisation se dresse un groupe de pays industrialisés qui ont réussi, au cours des trois derniers siècles, à implanter la société du savoir parmi une grande partie de leurs classes moyennes et donner naissance à de nouvelles élites qui ont instauré le siècle des lumières, et diffuser de nouvelles valeurs en remplacement des valeurs adoptées par l’Eglise et ses alliés au sein de la noblesse. Ce tournant a vu le jour avec les réformes de Luther King, suivi de Jean Calvin, qui ont trouvé écho chez Max Weber (fin du XIXe et début du XXe siècle), figure célèbre parmi les grands penseurs-inventeurs des concepts de la modernité contemporaine et la théorie capitaliste fondée sur l’entrepreneuriat, le profit et l’élévation du travail au rang de la pratique religieuse, et sur l’encouragement de l’austérité et la mise en garde contre les méfaits du gaspillage. Toutes ces valeurs prônées par l’islam et les traditions populaires en Algérie sont aujourd’hui oubliées, reléguées au rang de simples expressions reprises dans les discours de moralisation et de prêches sans aucun effet sur les individus, les groupes ou les politiques. Il n’est pas dans notre intention de livrer une comparaison entre les courants réformistes de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord et le monde arabe et musulman au cours du siècle passé, étant donné la différence de l’expérience historique et vu le retard cumulé avant et après la période coloniale. Mais l’on peut avancer que les mouvements réformistes dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) n’ont pas réussi à pénétrer en profondeur les masses populaires malgré les énormes efforts de leaders éclairés tels que Djamel Eddine El Afghani, Mohammed Rédha, Mohammed Abdou et notamment Abdelhamid Ben Badis qui a lutté toute sa vie durant pour ressusciter les valeurs positives de l’islam et de la culture populaire algérienne ; malheureusement, son mouvement a perdu de sa vigueur dans la société algérienne après la disparition de Cheikh El-Bachir El-Ibrahimi pour des raisons internes et des raisons liées à des tentatives de polarisation externe. Aujourd’hui, notre société enregistre le retour de certains valeurs et comportements totalement opposés au projet du renouveau porté par Ben Badis au milieu du siècle dernier. A l’exception d’une minorité qui veille à enrichir ce projet culturel et sociologique, beaucoup vivent de sa réputation et de son héritage intellectuel et sa méthode pratique. Signalons, au passage, que Ben Badis n’a jamais ambitionné de présider l’association, ni percevoir un salaire quelconque ; son parcours mérite de figurer comme définition du véritable «militant».
    Il est aisé de dire que la suprématie de l’Occident euro-américain n’est pas seulement d’ordre matériel, mais moral aussi ; il suffit de comparer ses systèmes de valeurs, les débats de ses élites intellectuelles et politiques et les luttes futiles autour de questions secondaires dans nos pays où les débats révèlent une situation de faiblesse, de dépendance et d’incapacité à innover et à créer. Il n’y a qu’à suivre les émissions télévisées et radiophoniques traitant de religion et de vie séculière pour se rendre compte que les valeurs culturelles et scientifiques demeurent très peu connues et influentes ; cette défaillance a bien sûr profité aux plus forts qui ont tenté tantôt la séduction tantôt le rejet à travers une modernité attirante puisqu’elle n’a pas d’équivalent dans nos sociétés qui s’évertuent à rappeler la grandeur des ancêtres ; ou à travers le rejet né de la différence des valeurs et exprimé par une islamophobie ou xénophobie incitant des réactions négatives et désespérées sous forme de terrorisme que les plus forts évitent de définir clairement aussi bien dans le discours public qu’au niveau des organisations internationales. L’une des raisons de cette fuite et cette réticence pourrait être imputée à l’intention de coller cette étiquette aux mouvements de libération nationale, comme ce fut le cas avec la Révolution algérienne et actuellement avec les Palestiniens au moment où peu d’observateurs et d’organisations internationales ont osé condamner le terrorisme d’Israël contre les civils durant les six dernières décennies.
    Le terrorisme est une valeur négative et destructrice quand il prend la forme d’une agression contre des civils innocents, des groupes ou des institutions sans cause légitime ayant pour objectif la défense de la liberté, la justice, le droit au progrès et la dignité humaine, ces grandes valeurs pour lesquelles notre peuple a combattu pendant toute son histoire et pour lesquelles il restera fidèle et dévoué. N’oublions pas que tous les phénomènes, qu’ils soient naturels ou sociétaux, ont des causes et des facteurs directs ou secondaires selon la loi de la causalité ; le phénomène du terrorisme est soumis à la même loi, c’est pourquoi nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les parties qui étaient derrière l’embrigadement, le financement et la mobilisation de ses centres durant la guerre des deux blocs. Le pouvoir leur a-t-il échappé ? Pourquoi le terrorisme a-t-il frappé dans d’autres régions, telles que l’Algérie, et est devenu aujourd’hui un phénomène international et une criminalité transfrontalière incluant la plupart des pays qualifiés d’islamistes et a migré vers d’autres continents ? A ce propos, le Britannique B. Russel, prix Nobel et l’un des mathématiciens les plus connus du XXe siècle, a présenté son point de vue dans une étude intitulée «La morale et la politique», dont voici un extrait : «Les politiques occidentaux ne regrettent pas et ne tireront aucun enseignement de la mort des dizaines de milliers de civils et d’engagés durant les guerres qu’ils ont menées durant les trois quarts du vingtième siècle.»
    E. Morin a, quant à lui, critiqué, dans son étude intitulée «Penser global — l’humain et son univers», la rationalité dogmatique qui a transformé des élites et des politiques en Occident et leurs disciples dans d’autres pays en machines à compter les gains et les pertes. Le reste est classé dans ce qui est considéré par les autres d’irrationalisable. C’est ainsi qu’apparaît le monde derrière les rives de la Méditerranée et de l’Atlantique et c’est ainsi qu’apparaît l’état du reste du monde que la communauté internationale mentionne en chiffres après une lecture théâtrale rituelle des systèmes de valeurs, des principes et des chartes au nom de l’humanité. Machiavel n’est-il pas celui qui a le mieux décrit, et sans artifice, la politique des cavernes ?
    Mohamed Larbi Ould Khelifa
  • La forte affluence empêche Ban Ki-moon de visiter l’école du 17-Juin à Smara

    Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, n’a pas pu visiter hier l’école du 17-Juin à Smara (camps de réfugiés sahraouis), en raison de la grande affluence de réfugiés enthousiastes, venus accueillir le responsable de l’organisation internationale, qui effectue une visite dans la région en vue de relancer le processus de règlement du conflit au Sahara occidental, opposant le Maroc et le Front Polisario. 
    Des milliers de réfugiés se sont massés sur le parcours de M. Ban Ki-moon, et aux alentours de cet établissement scolaire géré par l’ONU, pour réaffirmer leur attachement à l’indépendance et l’exercice de leur droit à l’autodétermination, mettant les Nations-Unies devant leur responsabilité quant au règlement du conflit, a constaté l’APS. 
    Les Sahraouis brandissaient des banderoles et scandaient des slogans appelant à l’«organisation, en urgence, du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui» en lutte contre l’occupant marocain. Devant une telle affluence, M. Ban n’a même pas pu descendre de sa voiture officielle, alors que son programme initial de sa visite dans les camps de réfugiés prévoyait une halte dans l’école du 17-Juin ainsi que la tenue d’une rencontre avec les jeunes Sahraouis. 
    Après Smara, M. Ban Ki-moon s’est dirigé vers Chahid El-Hafedh, où il a été accueilli par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, avant d’être reçu, pour des entretiens de haut niveau, par le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, également secrétaire général du Front Polisario. 
    Arrivé à bord d’un hélicoptère à Smara, M. Ban est accompagné d’une délégation onusienne parmi laquelle se trouve son Envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross.
    Le Soir d’Algérie
  • La société civile algérienne se mobilise pour le peuple sahraoui

    En présence notamment de plusieurs élus locaux, de représentants associatifs et sahraouis, l’APC d’Alger-Centre, jumelée avec la ville de Laâyoune, a organisé hier une rencontre citoyenne de solidarité avec le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination au Centre culturel Larbi-Ben-M’hidi à Alger. La rencontre intervient alors que Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations-Unies, est en visite dans la région.
    Rafik Aiouaz – Alger (Le Soir) – «Il faut que Ban Ki-moon ait le courage d’avoir une position forte et claire !» assène Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), lors de sa prise de parole. 
    Le premier orateur de la rencontre a appelé l’ONU à entreprendre des actions franches pour que cesse l’oppression du peuple sahraoui qui, selon lui, est victime d’une politique répressive liée à des intérêts étrangers. «La position de l’Algérie a toujours été la même, c’est une question de justice. Nous n’avons en revanche aucun problème avec le peuple marocain», a-t-il précisé. Farouk Ksentini a rappelé le soutien dont bénéficie le royaume du Maroc de la part de pays européens, la France en tête, pour mener une politique injuste et illégale pour maintenir les intérêts occidentaux dans la région. Selon lui, la France pense ou fait penser au Maroc qu’il n’y aura pas de paix sans annexion du Sahara occidental.
    Une visite synonyme de victoire
    Saïda Bounab, présidente du groupe d’amitié Algérie-Sahara occidental, participe régulièrement à des visites dans les camps sahraouis, la dernière, lors des inondations de Tindouf. Pour la représentante parlementaire, le peuple sahraoui a envoyé un message fort d’un peuple mature et organisé avec des institutions politiques et économiques fortes. Saïda Bounab a également salué le rôle que joue la femme sahraouie depuis 40 ans de lutte pour les droits des Sahraouis après avoir désigné cette première visite de Ban Ki-moon dans la région, à quelques mois du terme de son mandat onusien, comme une victoire pour tous ceux qui soutiennent la cause sahraouie. Pour la présidente du groupe d’amitié Algérie-Sahara occidental, il est nécessaire désormais d’atteindre trois objectifs : l’arrêt de l’accaparation des richesses du Sahara occidental, l’ouverture de l’étau marocain autour des Sahraouis pour faciliter les missions d’observation et d’aide des organisations humanitaires et l’organisation dans les meilleurs délais du référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui. 
    L’ONU a, justement, mandat de l’organiser alors que le Maroc persiste à s’y opposer.
    Aux intempéries de l’automne dernier lors desquelles les Sahraouis ont subi d’importantes inondations, leurs conditions de vie difficiles sont apparues au grand jour. Une situation alarmante selon Saïda Benhabilès, présidente du Croissant-Rouge algérien qui parle de «tentative d’affamer le peuple sahraoui» à travers la baisse conséquente des aides européennes et américaines destinées à des populations qui tentent tant bien que mal de survivre. 
    Après sa visite aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf hier, Ban Ki-moon doit rencontrer le Président Bouteflika aujourd’hui. En avril, le secrétaire général de l’ONU présentera un rapport sur le Sahara occidental au Conseil de sécurité.
    R. A.
  • Ban Ki-moon, premier SG de l’ONU à visiter les territoires libérés sahraouis

    Sahara Occidental: le SG de l’ONU effectue une visite dans la région de Bir lehlou
    BIR LEHLOU, (Territoires Libérés) – Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a effectué samedi une visite dans la région de Bir Lehlou dans les territoires Sahraouis libérés.
    Ban Ki-Moon est le premier responsable onusien de ce niveau à visiter les territoires sahraouis libérés dans le cadre de sa tournée dans la région visant à « réaliser une avancée palpable » dans le processus de règlement du conflit du Sahara Occidental qui dure depuis plus de 40 ans.
    Le SG de l’ONU est arrivé à bord d’un hélicoptère à la région libérée de Bir Lehlou en provenance de Chahid El Hafedh (camps des réfugiés sahraouis). Ban Ki Moon avait reçu auparavant un accueil populaire et officiel à Smara.
    A Bir Lehlou Ban Ki-Moon a rencontré la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un referendum pour l’autodétermination au Sahara occidental et s’est enquis des conditions de travail de l’unité onusienne de déminage.
    Cette visite est la première du genre d’un responsable onusien de ce niveau aux territoires sahraouis libérés et troisième d’un responsable onusien aux camps des réfugiés sahraouis après celles effectuées par ses prédécesseurs Boutros Boutros Ghali et Kofi Annan.
    Dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec les responsables sahraouis à Chahid El hafid dans le cadre de sa tournée dans la région, Ban-Ki-Moon avait indiqué que cette visite était l’occasion pour lui de constater de visu une tragédie oubliée par la communauté internationale et d’examiner les moyens de réaliser une avancée dans le processus de règlement du conflit qui dure depuis plus de 40 ans » affirmant comprendre « la colère du peuple sahraoui » à l’égard de la poursuite de l’occupation de ses territoires.
    Ban-Ki-Moon a appelé la communauté internationale à « augmenter les aides destinées aux réfugiés sahraouis » soulignant que la conférence internationale prévue le 1er mai à Genève « sera l’occasion de demander davantage d’aides au peuple sahraoui ».
  • Sahara occidental : en Algérie, Ban Ki-moon rencontre des réfugiés sahraouis et réclame une solution au conflit

    Les parties au conflit du Sahara Occidental n’ont pas fait de réels progrès dans les négociations en vue d’un règlement juste, et d’une solution politique mutuellement acceptable durable, a déclaré samedi le Secrétaire général des Nations Unies, en visite en Algérie.
    Ban Ki-moon a appelé à alléger la «situation inacceptable» des réfugiés sahraouis.
    Le chef de l’ONU a qualifié sa visite « longuement attendue » dans les camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf, et à Rabouni, en Algérie, d’expérience « profondément émouvante ».
    « Dans mes échanges avec les jeunes, je me suis inspiré par leur foi en l’avenir et l’Organisation des Nations Unies. Je suis résolu à faire tout mon possible pour répondre à leurs attentes “, a dit Ban Ki-moon.
    Lors d’une conference de presse à l’issue de sa rencontre avec le Front Polisario, il a fait part des trois objectifs de sa visite dans la région.
    Tout d’abord le Secétaire genéral souhaitait procéder à sa propre évaluation et apporter sa contribution à la recherche d’un règlement au conflit.
    Ensuite il cherchait à visiter la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), le site de l’équipe à Bir Lahlou, ainsi que des équipes de déminage.
    Enfin le chef de l’ONU voulait témoigner de l’une des « tragédies humanitaires oubliées de notre temps ».
    « Les camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf sont parmi les plus anciens du monde. Il est navrant de voir ces familles séparées depuis si longtemps”, a-t-il signalé, soulignant qu’ils ont enduré beaucoup de souffrances dans des conditions difficiles, alors que le monde a souvent négligé leur sort.
    Le sort du peuple doit être abordé “indépendamment du processus politique”, selon Ban Ki-moon.
    Le chef de l’ONU compte bientôt convoquer une réunion des donateurs et fournisseurs d’assistance à Genève.
    Pour rappel, l’administration coloniale du Sahara occidental par l’Espagne a pris fin en 1976. Des combats ont éclaté par la suite entre le Maroc et le Front Polisario. Un cessez-le feu a été conclu en septembre 1991. La MINURSO est chargée de la surveillance de ce cessez-le-feu et de l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination au Sahara occidental.
    Le Maroc a présenté un plan d’autonomie, alors que la position du Front Polisario est que le statut final du territoire doit être décidé lors d’un référendum sur l’autodétermination qui comprend l’indépendance comme option.