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La question sahraouie soulevée
Visite de Jean-Marc Ayrault à AlgerL’Algérie « garde toujours de bons espoirs » que la France va « véritablement » aider la région à régler la question sahraouie dans le cadre de la légalité internationale, a indiqué hier à Alger le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.L’Algérie « garde toujours de bons espoirs » que la France va « véritablement » aider la région à régler la question sahraouie dans le cadre de la légalité internationale, a indiqué hier à Alger le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.Nous avons toujours de « bons espoirs que l’administration du président François Hollande va véritablement aider la région à régler cette question dans le cadre de la légalité internationale et dans la satisfaction de la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation », a déclaré Lamamra lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue français, Jean-Marc Ayrault, à l’issue de leurs entretiens.Le ministre a tenu à préciser que M. Ayrault est a la tête du ministère français des Affaires étrangères depuis quelques semaines et que le conflit du Sahara occidental « dure depuis plus de 40 ans et revient épisodiquement dans notre dialogue politique ». « Je ne suis pas historien, mais je ne vous cacherai pas que c’est l’un (conflit sahraoui) des principaux désaccords entre la politique extérieure de l’Algérie et celle de la France« , a-t-il relevé.Pour le chef de la diplomatie algérienne, les Nations unies sont à un « tournant crucial, peut être décisif » à l’occasion de la présentation du rapport du secrétaire général sur la question sahraouie.Lamamra a exprimé, à cette occasion, le souhait de l’Algérie de voir les Nations unies « prendre les décisions qui s’imposent afin que la communauté internationale puisse, enfin, s’acquitter de ses responsabilités historiques pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».« Nous pensons que la France trouverait absolument un rôle à la mesure de son histoire, de son pouvoir et de ses responsabilités dans le soutien et la conduite d’un processus qui permettra au Maghreb arabe d’aller vers un destin collectif et unitaire avec la satisfaction du droit naturel du peuple sahraoui à l’autodétermination », a-t-il soutenu. « Nous sommes à un moment où il faut savoir dire que le pire n’est pas sûr et que le pire n’est pas le destin de notre région », a conclu Lamamra.La France souhaite la mise en oeuvre de la mission de la MinursoLa France est pour que la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) « puisse mettre en oeuvre sa mission », a indiqué également le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc Ayrault. « Concernant le Sahara occidental, la position de la France est toujours la même. Nous sommes pour que la Minurso puisse mettre en oeuvre sa mission », a-t-il déclaré.Il ajouté que c’était « tout le travail de dialogue que nous avons entrepris ces dernières semaines pour que la relation entre les partenaires régionaux, notamment le Maroc et l’Onu s’apaise », qualifiant la question du Sahara occidental de « délicate » et « difficile ». « Nous avons assisté à des tensions que nous ne pouvons pas ignorer, (…)Parfois, on nous a reproché d’entreprendre cette démarche, mais celle-ci avait un but d’apaisement », a-t-il souligné. Le chef de la diplomatie française a exprimé son souhait que le mandat de la Minurso, une fois arrivé à terme, soit renouvelé. M. Ayrault a fait remarquer que le conflit du Sahara occidental qui dure depuis 40 ans « ne doit pas être la pierre d’achoppement » dans l’amitié entre l’Algérie et la France.« C’est l’état d’esprit qui est le mien, du gouvernement et du président François Hollande », a-t-il enchaîné. Dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental a été occupé par le Maroc en 1975 après le départ des troupes espagnoles, et reste à ce jour inscrit à l’Onu au chapitre des territoires à décoloniser, selon les règles du droit international en la matière. Créée le 29 avril 1991, la Minurso a pour objectif de préparer et d’organiser un référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara Occidental.Installation d’un gouvernement d’union nationale en LybieJean-Marc Ayrault a affirmé qu’il y avait « urgence » à l’installation d’un gouvernement libyen d’union nationale, soulignant qu’il y avait une situation « dangereuse » et « c’est par la voie politique que nous souhaitons l’aborder ». « Il y a urgence à ce que ce gouvernement soit installé, c’est la ligne de la France et je crois que c’est celle de l’Algérie.Sur bien de sujets nous avons des approches communes », a-t-il déclaré. Il a ajouté que la situation en Libye était « extrêmement dangereuse », mais c’est « par la voie politique que nous souhaitons l’aborder », soulignant que « c’est pourquoi nous soutenons la constitution d’un gouvernement d’union nationale, à sa tête Faiz Serraj, qui est prêt et souhaite installer son gouvernement à Tripoli, et que sa sécurité soit assurée, non pas de l’extérieur, mais par un accord qui doit être trouvé sur place ».« A partir de là, nous pourrons mettre en oeuvre avec la Libye, une solution lui permettant de se réconcilier, de se reconstruire et de maîtriser ce danger qui nous guette et qui guette les puissances de la région, c’est à dire la progression de Daech (groupe terroriste) », a souligné l’ancien Premier ministre français.Pour le chef de la diplomatie française, il ne s’agit pas de recommencer des initiatives qui « n’apportent pas de solutions durables », mais qui « au contraire créent un état de chaos et de désordre qui est préjudiciable au peuple libyen d’abord, première victime, mais aussi qui permet la progression de groupes terroristes comme Daech et qui menace tous les Etats de la région ».Le parlement libyen légal siégeant à Tobrouk a reporté lundi, faute de quorum, une séance initialement consacrée au vote de confiance en faveur du gouvernement d’union nationale proposé par le Conseil présidentiel, dirigé par Serradj, ont rapporté des médias.Le gouvernement, mis en place à la suite d’un accord politique signé fin 2015 sous l’égide de l’Onu, par des députés des deux Parlements rivaux, n’a pour l’instant aucun pouvoir.Lutte contre le terrorisme : la même visionL’Algérie et la France partagent « le même objectif », celui de « la stabilité et la construction d’une paix durable » dans la région, a indiqué mardi à Alger, le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc Ayrault.« Nous partageons un même objectif, celui de la stabilité de toute cette région et aussi de la construction d’une paix durable », a-t-il déclaré. Il a ajouté que les deux pays avaient aussi « la même préoccupation de lutter avec acharnement contre le terrorisme », mais également de présenter à la jeunesse des deux pays « des perspectives d’avenir et d’espoir et c’est ce que nous voulons construire ensemble et je viens ici en tant qu’ami de l’Algérie et en tant partenaire de la relation franco-algérienne ».M. Ayrault a relevé qu’il était en Algérie pour renouveler un message « d’amitié » et d’une coopération « de plus en plus étroite et confiante » dans le cadre du partenariat d’exception, décidé par les présidents François Hollande et Abdelaziz Bouteflika et « qui nous appartient de mettre en oeuvre ».Le chef de la diplomatie française a indiqué que la réunion prochainement du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN) sera l’occasion d’aborder plusieurs sujets économiques, notamment le rôle des groupes français comme PSA Peugeot Citroën, Renault et Alstom.Il a dit espérer qu’à cette occasion seront annoncées d’importantes décisions qui seront « à la fois utiles pour l’Algérie et laFrance, puisqu’il s’agit d’une véritable coopération économique », relevant que des accords en matière de santé, d’éducation seront notamment signés.« Nous pouvons parfaitement amplifier notre coopération mutuelle, au moment ou l’Algérie est engagée dans un processus important de diversification de son économie. C’est dans ce sens qu’il faut aller et c’est dans ce sens que nous allons depuis plusieurs années », a-t-il souligné .Interrogé sur la montée de l’islamophobie en France, notamment dans le sillage des attentas de Paris et de Bruxelles, Ayrault a rétorqué que « nous sommes attachés à la liberté de conscience, la liberté religieuse et de culte, et nous veillons pour qu’il en soit ainsi pour tous les croyants et les non-croyants, qui doivent être respectés, c’est le rôle de l’Etat, le rôle de la République d’y veiller ».« Nous faisons en sorte que nous n’entrions pas dans une forme de spirale absurde, qui consisterait: parce qu’il y a des attentats et que certains, qui les pratiquent se réclament de l’Islam pour que tous les musulmans soient mis dans cet opprobre, et c’est pour ça que nous voulons en permanence rappeler que l’immense majorité des Français musulmans qui sont croyants et pratiquants n’adhèrent absolument pas à cette radicalité et doivent être respectés », a-t-il souligné. Il a soutenu, dans ce cadre, que les premières victimes en nombre des attentats étaient souvent des personnes de confession musulmane, « nous ne devons pas l’oublier ».L’ancien Premier ministre français a assuré, dans ce sillage, que « nous devons nous défendre pour assurer la sécurité de nos concitoyens, chacun dans son pays » et coopérer pour lutter contre le terrorisme.« Nous l’avons évoqué pour des dossiers régionaux mais ça vaut aussi pour la coopération franco-algérienne, en matière de renseignement que nous pouvons renforcer et échanger nos expériences en matière de lutte contre la radicalisation d’une petite partie de la jeunesse qui est tentée par cette aventure et qui conduit à la pire des horreurs », a-til dit.Concernant le processus de paix au Proche-Orient, Ayrault a indiqué que la France « est engagée pour que nous n’acceptions pas le statu quo qui prévaut dans cette région et qui conduit à la désespérance et à la violence ». « Nous avons besoin de toutes les forces qui sont prêtes à faire reculer cette situation dramatique et s’inscrire dans la perspective qui est la seule possible de deux Etats, Israël et la Palestine vivant en sécurité », a-t-il estimé.Nous avons toujours de « bons espoirs que l’administration du président François Hollande va véritablement aider la région à régler cette question dans le cadre de la légalité internationale et dans la satisfaction de la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation », a déclaré Lamamra lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue français, Jean-Marc Ayrault, à l’issue de leurs entretiens.Le ministre a tenu à préciser que M. Ayrault est a la tête du ministère français des Affaires étrangères depuis quelques semaines et que le conflit du Sahara occidental « dure depuis plus de 40 ans et revient épisodiquement dans notre dialogue politique ». « Je ne suis pas historien, mais je ne vous cacherai pas que c’est l’un (conflit sahraoui) des principaux désaccords entre la politique extérieure de l’Algérie et celle de la France« , a-t-il relevé.Pour le chef de la diplomatie algérienne, les Nations unies sont à un « tournant crucial, peut être décisif » à l’occasion de la présentation du rapport du secrétaire général sur la question sahraouie.Lamamra a exprimé, à cette occasion, le souhait de l’Algérie de voir les Nations unies « prendre les décisions qui s’imposent afin que la communauté internationale puisse, enfin, s’acquitter de ses responsabilités historiques pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».« Nous pensons que la France trouverait absolument un rôle à la mesure de son histoire, de son pouvoir et de ses responsabilités dans le soutien et la conduite d’un processus qui permettra au Maghreb arabe d’aller vers un destin collectif et unitaire avec la satisfaction du droit naturel du peuple sahraoui à l’autodétermination », a-t-il soutenu. « Nous sommes à un moment où il faut savoir dire que le pire n’est pas sûr et que le pire n’est pas le destin de notre région », a conclu Lamamra.La France souhaite la mise en oeuvre de la mission de la MinursoLa France est pour que la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) « puisse mettre en oeuvre sa mission », a indiqué également le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc Ayrault. « Concernant le Sahara occidental, la position de la France est toujours la même. Nous sommes pour que la Minurso puisse mettre en oeuvre sa mission », a-t-il déclaré.Il ajouté que c’était « tout le travail de dialogue que nous avons entrepris ces dernières semaines pour que la relation entre les partenaires régionaux, notamment le Maroc et l’Onu s’apaise », qualifiant la question du Sahara occidental de « délicate » et « difficile ». « Nous avons assisté à des tensions que nous ne pouvons pas ignorer, (…)Parfois, on nous a reproché d’entreprendre cette démarche, mais celle-ci avait un but d’apaisement », a-t-il souligné. Le chef de la diplomatie française a exprimé son souhait que le mandat de la Minurso, une fois arrivé à terme, soit renouvelé. M. Ayrault a fait remarquer que le conflit du Sahara occidental qui dure depuis 40 ans « ne doit pas être la pierre d’achoppement » dans l’amitié entre l’Algérie et la France.« C’est l’état d’esprit qui est le mien, du gouvernement et du président François Hollande », a-t-il enchaîné. Dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental a été occupé par le Maroc en 1975 après le départ des troupes espagnoles, et reste à ce jour inscrit à l’Onu au chapitre des territoires à décoloniser, selon les règles du droit international en la matière. Créée le 29 avril 1991, la Minurso a pour objectif de préparer et d’organiser un référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara Occidental.Installation d’un gouvernement d’union nationale en LybieJean-Marc Ayrault a affirmé qu’il y avait « urgence » à l’installation d’un gouvernement libyen d’union nationale, soulignant qu’il y avait une situation « dangereuse » et « c’est par la voie politique que nous souhaitons l’aborder ». « Il y a urgence à ce que ce gouvernement soit installé, c’est la ligne de la France et je crois que c’est celle de l’Algérie.Sur bien de sujets nous avons des approches communes », a-t-il déclaré. Il a ajouté que la situation en Libye était « extrêmement dangereuse », mais c’est « par la voie politique que nous souhaitons l’aborder », soulignant que « c’est pourquoi nous soutenons la constitution d’un gouvernement d’union nationale, à sa tête Faiz Serraj, qui est prêt et souhaite installer son gouvernement à Tripoli, et que sa sécurité soit assurée, non pas de l’extérieur, mais par un accord qui doit être trouvé sur place ».« A partir de là, nous pourrons mettre en oeuvre avec la Libye, une solution lui permettant de se réconcilier, de se reconstruire et de maîtriser ce danger qui nous guette et qui guette les puissances de la région, c’est à dire la progression de Daech (groupe terroriste) », a souligné l’ancien Premier ministre français.Pour le chef de la diplomatie française, il ne s’agit pas de recommencer des initiatives qui « n’apportent pas de solutions durables », mais qui « au contraire créent un état de chaos et de désordre qui est préjudiciable au peuple libyen d’abord, première victime, mais aussi qui permet la progression de groupes terroristes comme Daech et qui menace tous les Etats de la région ».Le parlement libyen légal siégeant à Tobrouk a reporté lundi, faute de quorum, une séance initialement consacrée au vote de confiance en faveur du gouvernement d’union nationale proposé par le Conseil présidentiel, dirigé par Serradj, ont rapporté des médias.Le gouvernement, mis en place à la suite d’un accord politique signé fin 2015 sous l’égide de l’Onu, par des députés des deux Parlements rivaux, n’a pour l’instant aucun pouvoir.Lutte contre le terrorisme : la même visionL’Algérie et la France partagent « le même objectif », celui de « la stabilité et la construction d’une paix durable » dans la région, a indiqué mardi à Alger, le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc Ayrault.« Nous partageons un même objectif, celui de la stabilité de toute cette région et aussi de la construction d’une paix durable », a-t-il déclaré. Il a ajouté que les deux pays avaient aussi « la même préoccupation de lutter avec acharnement contre le terrorisme », mais également de présenter à la jeunesse des deux pays « des perspectives d’avenir et d’espoir et c’est ce que nous voulons construire ensemble et je viens ici en tant qu’ami de l’Algérie et en tant partenaire de la relation franco-algérienne ».M. Ayrault a relevé qu’il était en Algérie pour renouveler un message « d’amitié » et d’une coopération « de plus en plus étroite et confiante » dans le cadre du partenariat d’exception, décidé par les présidents François Hollande et Abdelaziz Bouteflika et « qui nous appartient de mettre en oeuvre ».Le chef de la diplomatie française a indiqué que la réunion prochainement du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN) sera l’occasion d’aborder plusieurs sujets économiques, notamment le rôle des groupes français comme PSA Peugeot Citroën, Renault et Alstom.Il a dit espérer qu’à cette occasion seront annoncées d’importantes décisions qui seront « à la fois utiles pour l’Algérie et laFrance, puisqu’il s’agit d’une véritable coopération économique », relevant que des accords en matière de santé, d’éducation seront notamment signés.« Nous pouvons parfaitement amplifier notre coopération mutuelle, au moment ou l’Algérie est engagée dans un processus important de diversification de son économie. C’est dans ce sens qu’il faut aller et c’est dans ce sens que nous allons depuis plusieurs années », a-t-il souligné .Interrogé sur la montée de l’islamophobie en France, notamment dans le sillage des attentas de Paris et de Bruxelles, Ayrault a rétorqué que « nous sommes attachés à la liberté de conscience, la liberté religieuse et de culte, et nous veillons pour qu’il en soit ainsi pour tous les croyants et les non-croyants, qui doivent être respectés, c’est le rôle de l’Etat, le rôle de la République d’y veiller ».« Nous faisons en sorte que nous n’entrions pas dans une forme de spirale absurde, qui consisterait: parce qu’il y a des attentats et que certains, qui les pratiquent se réclament de l’Islam pour que tous les musulmans soient mis dans cet opprobre, et c’est pour ça que nous voulons en permanence rappeler que l’immense majorité des Français musulmans qui sont croyants et pratiquants n’adhèrent absolument pas à cette radicalité et doivent être respectés », a-t-il souligné. Il a soutenu, dans ce cadre, que les premières victimes en nombre des attentats étaient souvent des personnes de confession musulmane, « nous ne devons pas l’oublier ».L’ancien Premier ministre français a assuré, dans ce sillage, que « nous devons nous défendre pour assurer la sécurité de nos concitoyens, chacun dans son pays » et coopérer pour lutter contre le terrorisme.« Nous l’avons évoqué pour des dossiers régionaux mais ça vaut aussi pour la coopération franco-algérienne, en matière de renseignement que nous pouvons renforcer et échanger nos expériences en matière de lutte contre la radicalisation d’une petite partie de la jeunesse qui est tentée par cette aventure et qui conduit à la pire des horreurs », a-til dit.Concernant le processus de paix au Proche-Orient, Ayrault a indiqué que la France « est engagée pour que nous n’acceptions pas le statu quo qui prévaut dans cette région et qui conduit à la désespérance et à la violence ». « Nous avons besoin de toutes les forces qui sont prêtes à faire reculer cette situation dramatique et s’inscrire dans la perspective qui est la seule possible de deux Etats, Israël et la Palestine vivant en sécurité », a-t-il estimé. -
Quand Rabat affiche ses craintes
Démantèlement de la Minurso par le Maroc ou quand Rabat affiche ses craintesLe recours du Maroc au démantèlement de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) est motivé par » ses appréhensions grandissantes quant à l’élargissement de la mission de la Minurso au contrôle des droits de l’homme, se sont accordés à dire, mardi à Alger, des chercheurs universitaires.Lors d’une conférence sous le thème » Tentative du Maroc de saper le processus de paix et de décolonisation au Sahara occidental à travers le démantèlement de la Minurso « , Amari Tahar Eddine, professeur de droit à l’université de Tizi Ouzou, a estimé que » la décision du Maroc de démanteler la Minurso est motivée par ses craintes de l’élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme et par consé- quent la mise à nu des violations et des crimes commis par l’occupant marocain à l’encontre du peuple sahraoui « .Le professeur Amari a affirmé qu’en démantelant la Minurso, le Maroc » détourne les discussions sur l’élargissement de la mission de la Minurso au contrôle des droits de l’homme vers la redynamisation de cette mission onusienne « . Il a précisé qu’entre autres raisons qui ont poussé le Maroc à prendre cette décision » le coup dur » qu’il a essuyé sur le plan économique à travers l’annulation par la Cour européenne de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne (UE) en raison de l’exploitation illicite des ressources naturelles sahraouies, ce qui confirme l’ » absence de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental « . Il a déploré également la position du Conseil de sécurité à l’égard du Maroc sur la Minurso qui » na pas été ferme « .Pour sa part, l’enseignant chercheur à l’université Alger 3, Ahmed Kateb, a affirmé lors d’une conférence organisée par le Collectif national des journalistes solidaires avec le peuple sahraoui » qu’ » il existait une tentative de vider la mission de la Minurso de son contenu. Le Maroc a tenté de confiner cette dernière dans la surveillance du cessez-lefeu et les opérations de déminage dans la région alors qu’elle a été instituée pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental « . » La Minurso est la seule instance onusienne dans le monde qui ne veille pas à la surveillance des droits de l’homme « , a-t-il tenu à faire remarquer.Dans ce cadre, le chargé d’affaires à l’ambassade sahraouie à Alger, Mohamed Cheikh, a estimé que » la décision du Maroc est un grave précédent et nous la considérons comme une déclaration de guerre « . » Nous avons accepté de signer la décision de création de la Minurso pour l’organisation du referendum d’autodétermination, mais le Maroc veut limiter sa mission au contrôle du cessez-le-feu « , a-til dit. Concernant les déclarations du Maroc à l’encontre du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, Cheikh a indiqué que ces agissements » ne sont qu’un prétexte du Maroc pour faire durer son occupation du Sahara occidental « . » Le peuple sahraoui veut une solution immédiate, et si le Conseil de sécurité n’assume pas ses responsabilités, il reprendra la lutte armée « , a-t-il ajouté.De son côté, le représentant du collectif national des journalistes solidaires avec le peuple sahraoui Mustapha Ait Mouhoub a indiqué que » la decision du Maroc de se retirer de la Minurso est très grave, car le contrôle du cessez-le-feu ne sera pas garanti, ce qui constitue une menace pour la stabilité de la région » estimant que le Maroc profite des développements dans la région pour attiser les tensions « . » Il est impossible de trouver une solution juste à la question du Sahara occidental sans passer par l’organisation d’un referendum d’autodétermination « .Le Maroc qui a procédé à l’expulsion de 73 membres des effectifs civils de la Minurso s’est également attaqué dernièrement à la composante miliaire de cette mission en fermant le bureau de liaison militaire de l’ONU à Dakhla dans les territoires occupés.Déployée depuis plus d’un quart de siècle pour surveiller le cessez-le-feu dans les territoires occupés, la mission a réussi à apporter une certaine stabilité et baisser les tensions même si sur le terrain elle n’a pas satisfait les revendications légitimes du peuple sahraoui à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination.La Tribune des Lecteurs, 31 mars 2016 -
Ayrault et Lamamra cassent un tabou
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue français, Jean-Marc Ayrault, ont eu un accent inédit sur un sujet de divergence majeur pour les politiques étrangères de la France et de l’Algérie.Il s’agit du processus contrarié de décolonisation du Sahara occidental, qui a été abordé avec une franchise révolutionnaire devant un parterre de journalistes et de diplomates.La conférence de presse animée conjointement par le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, et son homologue Ramtane Lamamra, ministre d’Etat et MAE algérien, hier à Alger, a eu un accent inédit sur un sujet de divergence majeur pour les politiques étrangères de la France et de l’Algérie.Il s’agit du processus contrarié de décolonisation du Sahara occidental qui a été abordé avec une franchise révolutionnaire devant un parterre de journalistes et de diplomates médusés.De longues années que ce dossier oppose la politique extérieure de la France à la position algérienne pourtant en adéquation au droit international. Malgré sa prise en charge par les Nations unies, comme l’ont rappelé les déclarations du SG de l’ONU lors de son déplacement dans la région et les camps de réfugiés de Tindouf au début de ce mois, le contentieux sahraoui demeure un boulet handicapant dans le rapprochement entre Alger et Paris.Credo anticolonial pour la diplomatie algérienne, soutien inconditionnel à l’occupation marocaine pour le Quai d’Orsay qui va jusqu’à utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité, en faveur du colonisateur.Mais, cette fois à Alger, il semblerait que l’abcès ait été crevé s’il faut se fier aux déclarations des deux conférenciers, le MAE français et le ministre d’Etat et MAE algérien, qui n’ont pas recouru à la langue de bois pour exprimer les positions de chacun des Etats.Gêne et Minurso« Concernant le Sahara occidental, la position de la France est toujours la même. Nous sommes pour que la Minurso puisse mettre en œuvre sa mission ». Jean-Marc Ayrault choisit de répondre d’abord à cette question en se tournant vers Ramtane Lamamra. Comme pour le prendre à témoin et se débarrasser de la gêne évidente que suscite la thématique. Le MAE algérien l’écoute en affichant une inébranlable sérénité.Le chef de la diplomatie française explique alors comment son pays a tenté ces derniers jours de travailler dans le sens de l’apaisement entre le Maroc et l’ONU, faisant référence à la tension née des déclarations désobligeantes du makhzen à l’égard de Ban Ki-moon.Message essentiel : « La France souhaite que le mandat de la Minurso qui arrive à expiration, soit renouvelé et que cette question délicate du Sahara occidental ne soit pas une pierre d’achoppement dans les relations entre la France et l’Algérie. » Jean-Marc Ayrault laisse alors la parole à Ramtane Lamamra.La méthode LamamraCourtoisie et usage diplomatiques obligent, le ministre d’Etat et MAE algérien fait d’abord remarquer que la position de la France a beaucoup intrigué la presse algérienne avant de reconnaître « en toute franchise », et sous le sceau de l’amitié, que la question de la décolonisation du Sahara occidental représente le principal désaccord entre la politique de la France et celle de l’Algérie depuis des années.Le constat énoncé avec le tact qui caractérise les déclarations les plus fermes du ministre algérien, comme ce fut le cas il y a quelques mois lorsque ce dernier dénonça « une ingérence de l’UE dans les affaires intérieures de l’Algérie ».Ramtane Lamamra enchaîne alors sur « l’espoir de l’Algérie de voir la France aider véritablement au règlement de la question sahraouie dans le cadre de la légalité », autre formule qui ne manque pas de délicatesse en invitant cependant Paris à respecter entièrement la démarche onusienne concernant les territoires reconnus non autonomes.Et de conclure : « Nous pensons que la France trouverait absolument un rôle à la mesure de son histoire, de son pouvoir et de ses responsabilités dans le soutien et la conduite d’un processus qui permettra au Maghreb arabe d’aller vers un destin collectif et unitaire avec la satisfaction du droit naturel du peuple sahraoui à l’autodétermination. »Jamais, de mémoire de journaliste, un ministre algérien des Affaires étrangères n’aura été aussi clair en présence de son homologue français quant à ce différend diplomatique presque tabou lors des séquences de rapprochement franco-algérien. La méthode Lamamra consiste à se dire les choses en face, au nom de l’amitié et du partenariat d’exception.Le ministre français Jean-Marc Ayrault, qui n’a pas montré d’agacement, pourra-t-il prendre acte des attentes algériennes en les transformant en mesures au profit d’un peuple opprimé ? C’est au Conseil de sécurité de l’ONU, après la publication du rapport de Ban Ki-moon prévue pour la fin du mois d’avril, que nous en apprécierons la conviction. -
La cause honorable de l’Algérie
L’Algérie reste inflexible sur le fait que le Sahara occidental doit accéder à son droit à l’autodétermination. C’est une question d’honneur, de justice, mais aussi et avant tout de souveraineté. Ceux qui voient dans la position algérienne une sorte d’entêtement de prestige ont tort, l’Histoire nous apprend consciencieusement que le Maroc dans cette affaire a en permanence bafoué les droits élémentaires de tout un peuple, et ne s’est jamais résigné à l’idée d’une remise en cause des territoires donnés, grâce à un accord honteux (les accords de Madrid), par l’administration coloniale espagnole.Si l’on veut comprendre la rectitude de l’Algérie concernant le dossier sahraoui, il faut donc se référer essentiellement à l’Histoire. C’est ce que font judicieusement certains analystes en mettant en exergue des documentaires ou des dossiers qui retracent objectivement un cours historique compromettant pour le Maroc. En effet, le Sahara occidental était occupé jusqu’à la fin de l’année 1975 par les Espagnols. Le Front Polisario, qui s’est formé le 10 mai 1973 à Zouerate en Mauritanie, a été à l’avant-garde de la lutte contre l’occupation espagnole jusqu’à la libération.Mais le Pouvoir du Makhzen rejetant les conclusions de la Cour internationale de justice, a estimé – en se basant sur les dernières volontés du grabataire Franco de céder le territoire à Hassan II et aux Mauritaniens – que le pays fraîchement décolonisé faisait partie désormais, à 75 %, des provinces du Sud marocaines.Devant ce déni dont a fait preuve le Royaume Alaouite, le Front Polisario s’est opposé immédiatement par les armes à l’annexion du territoire par le Maroc et la Mauritanie et a annoncé en février 1976 la création de la « République Arabe Sahraouie Démocratique » (RASD). La Mauritanie, dans un élan de sagesse, a finalement reconnu sa souveraineté en 1979, il ne restait que le Maroc, contre lequel légitimement les forces du Polisario ont entamé une lutte armée au lendemain des Accords de Madrid, qui s’entêtait. C’est pourquoi, la RASD possède, jusqu’à maintenant, un gouvernement en exil, dont Mohamed Abdelaziz est le président de la république. Elle est aujourd’hui reconnue par près d’une quarantaine d’États, pour la plupart en Afrique ou en Amérique latine.En mai 1975, une mission de l’ONU reconnut sa légitimité, tandis que la Cour internationale de justice à la Haye arbitra en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui. La résolution 34/37 adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU, le 21 novembre 1979, désigne le Polisario comme « le représentant du peuple du Sahara occidental ». Dernièrement, en mars 2016, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a même qualifié de « colonisation » la présence du Maroc au Sahara. Déclaration historique ! De fait, tous les pays qui soutiennent le Front Polisario, comme l’Algérie, Cuba, le Venezuela, l’Equateur ou l’Afrique du Sud post-apartheid, le font en adhérant fortement au combat contre le colonialisme, au droit des peuples à l’autodétermination et aux résolutions internationales.Rappeler ces quelques vérités historiques est le début de la compréhension du conflit et surtout de la compréhension de la lutte du peuple sahraoui à qui on a confisqué son indépendance contre l’occupant espagnol. Et c’est en cela que réside l’honorabilité du soutien algérien .Par Mohamed Salim -
Sahara Occidental: le réseau européen de centres de recherches Euromesco déplore la position de l’UE
Le réseau européen de centres de recherches Euromesco a déploré mercredi la position de l’Union européenne (UE) à l’égard de la question du Sahara Occidental, pointant du doigt la France et l’Espagne pour leur « rôle problématique » dans la résolution du conflit.« Tandis que le conflit israélo-palestinien a constitué un point central dans l’élaboration de la politique étrangère européenne pendant des décennies, ce n’est pas le cas du conflit au Sahara Occidental, pour lequel l’UE a préféré se réfugier derrière l’Organisation des nations unies, médiateur principal du conflit », ont regretté Silvia Colombo et Daniela Huber dans leur rapport intitulé « L’Union Européenne et la résolution du conflit dans le voisinage méditerranéen: S’attaquer à de nouvelles réalités par des méthodes anciennes ? ».En réponse à une question écrite posée au Parlement européen concernant la position de la Commission européenne au sujet de la mise en place d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme par la Minurso, les deux chercheuses ont rappelé que la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, s’est contentée d’indiquer que « l’UE soutient les efforts des Nations unies et n’entreprendra aucune action qui pourrait les discréditer ». « à en d’autres termes, l’UE n’a pas adopté une position qui soutient la mise en place d’un tel mécanisme », ont elles expliqué dans leur rapport.Dans ce document publié en mars, les deux chercheuses, citant le Professeur de politique à l’Université de Liverpool, Richard Guillespie, ont justifié la faiblesse de l’UE par « la difficulté de résolution du conflit, la nature de l’UE, les instruments politiques inadéquats » ainsi que par « la priorité accordée aux relations avec le Maroc ».Selon Silvia Colombo et Daniela Huber, « les deux anciens pouvoirs coloniaux de cette région, l’Espagne et la France, ont tous deux joué des rôles problématiques » dans ce conflit qui oppose depuis une longue date le Maroc au Front Polisario.« … la France offrant un tel soutien traditionnel au Maroc que Jacques Chirac (ancien président français) a, en 2001, utilisé la célèbre formule + provinces du sud du Maroc+ pour désigner le Sahara Occidental », ont elles souligné, faisant remarquer que « l’Espagne, de son côté, s’est vu rappeler par les Nations unies qu’elle est, selon le droit international, la force administrante de ce territoire ».L’UE ne reconnaît pas l’autorité du Maroc sur le Sahara occidentalEn effet, malgré les pressions en provenance des Nations unies dès 1965 visant à pousser l’Espagne à assumer sa responsabilité de puissance administrante et décoloniser ce territoire par l’organisation d’un référendum d’autodétermination, celle-ci n’a jamais activé dans ce sens.Les deux chercheurs ont rappelé, par ailleurs, le rôle joué par la France en avril 2013, pour la mise en échec de l’initiative des Etats-Unis, qui militaient pour la création d’un mécanisme indépendant d’observation des droits de l’Homme au Sahara occidental.« Même si leur requête pour élargir le mandat de la MINURSO afin de contrôler les droits de l’Homme a d’abord été acceptée par les Etats-Unis dans une proposition faite au Conseil de sécurité des Nations unies en avril 2013, elle a été abandonnée dans la résolution finale, probablement en raison de la pression appliquée par la France, même si l’ambassadeur français a nié toute accusation », ont elles ajouté.Dans leur analyse des politiques européennes, Silvia Colombo et Daniela Huber, ont souligné que « l’UE ne reconnaît pas l’autorité du Maroc sur le Sahara occidental, mais a signé plusieurs accords de pêche successifs avec Rabat depuis 1988″, relevant que le plan d’action signé avec le Maroc en 2013 « ne comporte aucune mention du Sahara Occidental ».« Il n’existe pas d’accord d’association avec le Sahara Occidental, ni d’intégration de ce dernier en tant que partenaire indépendant de la Politique européenne de voisinage. Il n’y a pas d’envoyé spécial et aucune mission civile européenne n’a été menée au Sahara Occidental », ont elles regretté dans leur rapport.Selon Silvia Colombo et Daniela Huber, la signature par l’UE avec le Maroc d’accords commerciaux qui continuent d’inclure le Sahara occidental au moment où l’Union publiait ses lignes directrices en matière de colonies et travaillait sur la question de l’étiquetage dans le contexte du conflit israélo-palestinien, « a affaibli sa propre politique » et l’a exposé à des critiques sur sa « politique de deux poids, deux mesures ».Pour illustrer la politique de « deux poids, deux mesures » menée par l’UE, les deux chercheuses ont précisé que depuis 1993, l’UE n’a octroyé que 150 millions d’euros d’aide humanitaire pour les réfugiés sahraouis, « ce qui représente la moitié de la somme annuelle accordée par l’UE pour les territoires palestiniens occupés ». -
DÉMANTELEMENT DE LA MINURSO : «Une réaction du Maroc dangereuse pour la région»
Avocat et professeur de droit à l’Université de Tizi-Ouzou, Me Tahar Eddine Ammari a affirmé que le démantèlement de la Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental par le Maroc aura des conséquences graves pour la région du Maroc. Une déclaration faite lors d’une conférence organisée par le Comité des journalistes algériens solidaires avec le combat du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination à l’Historial Larbi-Ben-M’hidi d’Alger-Centre.Moumène Salih – Alger (Le Soir) – La décision de renvoyer les fonctionnaires politiques onusiens en mission au sein de la Minurso est une réaction du Maroc aux récents revers qu’il a essuyés au niveau international. C’est une des explications avancées par le professeur Tahar Eddine Ammari lors de la conférence animée hier. «La décision de la Cour de justice européenne sur l’illégalité de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, les pressions pour l’élargissement du mandat de la Minurso à la protection des droits de l’Homme et la dernière visite du Secrétaire général de l’ONU dans les territoires libérés et dans les camps de réfugiés sont autant d’échecs qui ont conduit le Maroc à se retourner contre la Minurso», a précisé Me Ammari. Il a toutefois regretté que face à cette violation flagrante, le Conseil de sécurité se soit limité à «un simple communiqué de presse».Pour le conférencier, le démantèlement de la Minurso est «une réaction du Maroc dangereuse pour la région» qui pourrait conduire le Front Polisario à décider d’une reprise des armes. Une éventualité affichée ouvertement par Mhamed Cheikh, chargé d’affaires de l’ambassade de la République arabe sahraouie à Alger. «Nous avons reçu une demande officielle des représentants de la diaspora sahraouie consistant à permettre à des centaines de jeunes de retourner dans les camps de réfugiés. Aujourd’hui, comme l’ensemble de nos jeunes, ils ne sont pas du tout d’accord avec la politique du gouvernement sahraoui qui consiste à toujours calmer la situation. Ils veulent reprendre les armes et sont décidés à s’engager pour libérer leur pays», a-t-il assuré. De son côté, le professeur Ahmed Kateb de l’université d’Alger a rappelé les liens forts qui unissent le Maroc à Israël, à la France et à l’Arabie Saoudite. «Le Maroc reste la tête de pont de la France en Afrique et dans le monde arabe. La santé diplomatique et politique de Rabat dépend du soutien de Paris. Et aujourd’hui, sa santé financière et militaire dépend de l’Arabie Saoudite».M. S. -
Sahara occidental : Alger presse Paris d’intervenir
Alger, le chef de la diplomatie algérienne
Ramtane Lamamra a souhaité devant son
homologue français Jean-Marc Ayrault que
Paris joue un rôle à la mesure de son «poids»,
de son «histoire» et de ses «responsabilités»
pour la relance du processus d’autodétermination
dans cette partie de la région.
M. Lamamra, qui a concédé que ce dossier
constitue «depuis quarante ans un point de
divergence important» entre les diplomaties
algérienne et française, s’est cependant déclaré
«optimiste» pour que Paris intervienne
«positivement» auprès de Rabat pour que les
autorités marocaines reprennent les négociations
sous les auspices des Nations unies.
L’Algérie «garde toujours de bons espoirs»
que la France va «véritablement» aider la
région à régler la question sahraouie dans le
cadre de la légalité internationale et dans la
satisfaction de la doctrine des Nations unies
en matière de décolonisation, a ajouté M.
Lamamra. «Je ne suis pas historien, mais je
ne vous cacherai pas que c’est l’un (confl it
sahraoui) des principaux désaccords entre la
politique extérieure de l’Algérie et celle de
la France», a-t-il relevé. «Nous sommes à un
moment où il faut savoir dire que le pire
n’est pas sûr et que le pire n’est pas le destin
de notre région», a conclu M. Lamamra.
«La France est pour que la Mission des Nations
unies pour le référendum au Sahara
occidental (Minurso) puisse mettre en oeuvre
sa mission», a fait savoir Jean-Marc Ayrault.
Il a ajouté que c’était «tout le travail
de dialogue que nous avons entrepris ces
dernières semaines pour que la relation entre
les partenaires régionaux, notamment le
Maroc et l’ONU, s’apaise», qualifi ant la question
du Sahara occidental de «délicate» et
«diffi cile». Dans les faits, Paris, pour des
considérations géostratégiques propres à
elle, fait, comme beaucoup de pays occidentaux,
tout pour ménager le Maroc dans cette
aff aire et compte, selon les indépendantistes
sahraouis, comme le «grand allié» de Rabat
et un «obstacle» au règlement du confl it.
Sur ce sujet, le chef de la diplomatie française
a presque fait un aveu en déclarant
que le confl it du Sahara occidental «ne doit
pas être la pierre d’achoppement» dans
l’amitié entre l’Algérie et la France. «C’est
l’état d’esprit qui est le mien, du gouvernement
et du président François Hollande», at-
il dit.
Depuis le début du mois de mars, le dossier
du Sahara occidental a pris une tournure
nouvelle.
Le 5 mars dernier, le Secrétaire général des
Nations unies a eff ectué un déplacement
historique, le premier du genre, dans les
camps de réfugiés sahraouis à Tindouf.
Il a déclaré lors de son passage vouloir faire
avancer les pourparlers entre le Maroc et le
Polisario sur la question du Sahara, en estimant
que les membres du personnel de la
Mission de l’ONU pour le Sahara (Minurso)
se tenaient «prêts à organiser un référendum
s’il y a accord entre les parties». Le Secrétaire
général de l’ONU a également parlé
d’«occupation» – un terme «inédit» dans les
annales onusiennes, selon les observateurs.
En guise de rétorsion, le Maroc a expulsé la
quasi-totalité des experts civils expatriés de
la Mission de l’ONU au Sahara occidental
(Minurso) et fait fermer un bureau de liaison
militaire à Dakhla. Une mesure dénoncée
par les Sahraouis qui ont demandé à la communauté
internationale de prendre ses responsabilités
sous peine d’un retour à la résistance
armée.
Signe de l’inquiétant regain de la crise, des
responsables de l’ONU ont accusé Rabat de
ne pas respecter ses obligations internationales.
Vendredi dernier, le Conseil de sécurité
a publié une déclaration «unanime» appelant
à régler cette querelle afi n que la
Minurso «puisse recommencer à fonctionner
pleinement». Désormais, «il importe de surmonter
les diffi cultés actuelles et de permettre
à la mission de poursuivre son travail», a
commenté le porte-parole du Secrétaire général
Ban Ki-moon.Reporters.dz, 30 mars 2016
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Dossier sahraoui: Le SG de l’ONU fait marche arrière
par Moncef WafiPresque désavoué par son Conseil de sécurité, le SG de l’ONU a été obligé de faire marche arrière dans le dossier sahraoui, lui qui avait courageusement pris option pour l’indépendance du Sahara Occidental lors de son voyage dans la région début mars. Une visite historique qui n’allait pas passer sans accrocs puisque même avant son début, le Maroc avait tout entrepris pour la faire capoter. Le Makhzen ira jusqu’à interdire à Ban Ki-moon de se poser sur son territoire pour inspecter la Minurso basée à Laayoune. Le Maroc orchestrera une véritable campagne de dénigrement contre la personne du SG, lui reprochant de parler d’occupation du Sahara. Rabat, cherchant l’affrontement à tout prix, a expulsé 83 fonctionnaires civils de la Minurso présents à Laayoune tout en supprimant une contribution financière de trois millions de dollars à la mission onusienne et fermant un bureau de liaison militaire.Relayé par son porte-parole, Stéphane Dujarric, le Sud-coréen a déploré un «malentendu», revenant sur la brouille diplomatique entre l’ONU et le Maroc. Le SG a en outre déclaré «n’épargner aucun effort» pour clore ce dossier. A propos du vocable «occupation», M. Dujarric a expliqué qu’il «n’était pas prémédité ni délibéré» et que c’était plutôt «une réaction spontanée, personnelle» au sort des réfugiés sahraouis que M. Ban a rencontrés à Tindouf. Ce rétropédalage de Ban Ki-moon peut s’expliquer par son lâchage de la part du Conseil de sécurité de l’ONU qui ne l’a pas suivi dans ce dossier.Après l’amputation de la Minurso de son personnel civil, le Conseil de sécurité de l’ONU avait été saisi le 17 mars dernier, mais sous l’impulsion des partisans de la solution marocaine, il a préféré laisser à chacun de ses membres le soin de traiter individuellement avec le Maroc pour tenter d’apaiser les esprits. De son côté, Ban Ki-moon qui a réuni les 15 membres du Conseil à l’occasion d’un déjeuner pour leur demander de clarifier leur position sur cette affaire, s’est heurté aux appuis marocains français et américains. Vendredi dernier, le Conseil de sécurité publiait une déclaration unanime appelant à régler cette querelle afin que la Minurso «puisse recommencer à fonctionner pleinement», sans pour autant soutenir publiquement M. Ban ni demander à Rabat de revenir sur sa décision.L’ONU estimant que la Minurso serait incapable d’organiser un référendum sur l’autodétermination du Sahara avec le départ des membres civils de la mission, son SG a été obligé de présenter ses excuses. «Nous regrettons les malentendus et les conséquences que cette expression personnelle de sollicitude a provoqués», a ajouté le porte-parole onusien réaffirmant que l’ONU, qui mène une médiation, ne «prenait pas parti» dans ce dossier. L’objectif premier de Ban Ki-moon est de permettre à la mission de poursuivre son travail.Rappelons que le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, avait véhémentement condamné la décision «irresponsable» du Maroc d’expulser les civils de la Minurso. «Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario condamnent avec véhémence cet acte irresponsable de l’occupant et lui endossent l’entière responsabilité des incidences qui en découleront si elle est appliquée», avait-il indiqué dans un communiqué repris par l’APS.Par incidences, le représentant du gouvernement sahraoui fait référence à la reprise de la lutte armée puisque l’amputation de la Minurso de son effectif civil équivaut ni plus ni moins qu’à condamner la principale mission qui lui est dévolue en l’organisation d’un référendum.«Par cette décision, le Maroc attise les tensions et pousse le peuple sahraoui à reprendre la lutte armée», a tenu à prévenir le chef de la diplomatie sahraouie tout en appelant le Conseil de sécurité de l’ONU, garant de la Minurso, à assumer ses responsabilités. -
ONU : Ban Ki-moon se désavoue sur la question sahraouie
Coup de théâtre dans le bras-de-fer qui oppose, depuis sa dernière visite dans les territoires sahraouis libérés, le Secrétaire général de l’ONU au Maroc : Ban Ki-moon s’est, à en croire les déclarations faites, avant-hier, dans une conférence de presse, par son porte-parole officiel, quelque peu rétracté par rapport aux propos qu’il avait tenus lors de la visite précitée.Une rétraction qui n’aurait pas prêté à interrogations si elle avait été annoncée par le concerné lui-même. Nombre d’observateurs n’ont pas manqué, en effet, de s’interroger sur cette « délégation » de prérogatives qu’il aurait accordé à son porte-parole officiel pour faire de telles déclarations. Une manière de procéder qui, faut-il le préciser, n’est pas pour soigner son image de marque. Et ce, ni auprès de tous ceux à travers le monde qui ont vu dans sa qualification de la présence marocaine au Sahara occidental « d’occupation », le prélude à un dénouement prochain, dans le sens de la légalité internationale, de ce problème éminemment colonial, ni auprès des populations qui en souffrent depuis plus de quarante ans, maintenant.Ce qui a poussé ces mêmes observateurs à dire que la rétraction de Ban Ki-moon ne reflète pas ses convictions profondes sur la question mais qu’elle a été obtenue à la suite de pressions soutenues qui ont été exercées sur lui. Des pressions qui ont pris la forme d’un lâchage caractérisé par les pays occidentaux. Qui est devenu apparent après que le Conseil de sécurité eut adopté un profil bas suite à la décision du Makhzen marocain, prise dans les jours qui ont suivi les déclarations du secrétaire général de l’ONU faites à Bir Lahlou, dans les territoires libérés du Sahara occidental, d’expulser 83 membres du personnel civil de la Minurso.Un lâchage que les propos susmentionnés de son porte-parole confirment on ne peut plus magistralement. Celui-ci, en effet, non content de dire que son responsable « regrettait le malentendu provoqué par son utilisation du terme occupation », est allé jusqu’à préciser que cette utilisation n’était aucunement « délibérée » mais, fait plus grave, que celle-ci était la conséquence « d’une réaction spontanée et personnelle ». Une manière, là aussi, on ne peut plus claire, de dire que ce n’était pas là la position de l’ONU.Comme pour enfoncer davantage son responsable, le porte-parole officiel de l’actuel secrétaire général a publiquement regretté « les malentendus et les conséquences que cette expression personnelle de sollicitude a provoqués ». Bien mieux – pour le Makhzen, s’entend – il a ajouté que Ban Ki-moon n’avait, « à aucun moment, voulu offenser le Maroc ».Aussi déplorable que soit ce qui est présenté comme un volte-face du secrétaire général de l’ONU, il n’en révèle pas moins que notre « voisin de l’ouest » est un des deux enfants gâtés de l’Occident. Mais qu’à la différence de l’entité sioniste qui fait partie « des maîtres du monde », il n’est qu’un serviteur docile de leurs sombres desseins. Et, partant, que le semblant de victoire qu’il a remportée dans le bras-de-fer qui l’a opposé à Ban Ki-moon, il ne le doit pas à une force qu’il n’a pas mais plutôt au soutien intéressé de ses parrains occidentaux et arabes.Mourad Bendris -
Sahara occidental Le référendum ici et maintenant
Le rendez-vous du 10 avril peut s’avérer déterminant dans le règlement du conflit sahraoui. Fortement attendu, le rapport du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui sera présenté au Conseil de sécurité, marque un véritable tournant dans la perception de la question sahraouie qui a cette particularité de poser en termes crus la responsabilité de l’ONU dans la décolonisation inachevée de « la dernière colonie en Afrique ».En vertu du statut de territoire non autonome qui le rend éligible au droit à l’autodétermination sans aucune concession, le Sahara occidental a longtemps souffert des tergiversations et des graves manquements à la légalité internationale foulée au pied par le Maroc dont le secrétaire général de l’ONU déclaré persona non grata et le Congrès américain qui ont dénoncé explicitement l’« occupation » militaire. Bien au-delà de la reconnaissance massive de la République sahraouie par plus de 70 Etats dans le monde et des organisations internationales, au premier rang desquels figure l’Union africaine (UA), le consensus mondial fragilise le Maroc en guerre contre la communauté internationale.La visite de Ban Ki-moon perturbée constitue assurément l’apothéose d’une dérive unanimement condamnée. Cet épisode a été perçu comme une violation de la « charte de l’ONU par le porte-parole de l’ONU, Ferhan Haq appelant le Conseil de sécurité à intervenir à travers des mesures idoines pour mettre fin au dépassement de Rabat et alertant sur les risques réels d’une « escalade de la tension et peut-être même du conflit ».Les mesures de rétorsion frappant la mission civile de la Minurso (72 membres sur 84 ont quitté le territoire sahraoui) et la fermeture du bureau de Dakhla ont révélé la « mauvaise foi » de l’occupant marocain en opposition frontale avec la logique de paix qui a jusque-là caractérisé la volonté sahraouie respectueuse de la légalité internationale, codifiée dans la signature des accords de cessez-le-feu du 6 septembre 1991. « Nous espérons que le Maroc comprendra que ce comportement ne peut pas être toléré », a-t-il affirmé en revendiquant « un soutien fort et uni » du Conseil de sécurité malheureusement contrarié par la France, le Sénégal et l’Egypte bloquant « une déclaration musclée ». Mais le « véritable procès » du Congrès a signé la marginalisation accentuée du Maroc.Lors de la première audition sur la question du Sahara occidental, animée par un panel composé de plusieurs personnalités américaines et internationales, dont Kerry Kennedy, présidente de la Fondation Kennedy, Francesco Bastagli, ancien représentant du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Eric Goldstein, directeur adjoint à Human Rights Watch, et Erik Hagen, directeur de l’Observatoire pour la protection des ressources naturelles au Sahara occidental, la politique de la violation des droits de l’homme dans les territoires occupés, particulièrement les cas des 13 prisonniers politiques de Gdeim Izik actuellement en grève de la faim, a été stigmatisée.Dans le fond, la réaffirmation de la présence du Maroc dans les territoires sahraouis considérée comme « une occupation illégale » reste, selon le Front Polisario, une avancée non négligeable dans le règlement du conflit maroco-sahraoui qui n’a que trop duré. En guerre contre l’ONU et mis au banc des accusés par la communauté internationale, le Maroc porte la lourde responsabilité des risques de dérapages sérieusement appréhendés par la partie sahraouie aux attentes de paix longtemps déçues.Plus d’une décennie après les accords de 1991, prévoyant l’organisation du référendum l’année suivante dûment acceptée par le défunt Hassan II, la colère légitime d’un peuple privé de son droit inaliénable, parfaitement assimilée par le secrétaire général lors de sa récente tournée dans les camps de réfugiés, se fait nettement sentir.Le référendum ici et maintenant est le credo brandi par les Sahraouis déterminés si besoin est à revenir aux armes pour arracher leur droit à la liberté. Pour faire face à une escalade privilégiée par l’occupant marocain, l’état d’alerte a été décrété par l’état major de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALS) dans les régions militaires, à l’issue de la réunion tenue les 20 et 21 mars à Bir Lahlou.Larbi Chaabouni